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 No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans

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No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Dim 15 Mar 2020 - 21:56


No one ever said it would be so hard.
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Le réveil le toisait depuis la table de nuit voisine. Julian reposait sur son flanc gauche, les bras repliés et la tête calée contre son oreiller. La pièce baignait dans l’obscurité la plus totale. Seule exception, l’affichage à LED créait une faible source de lumière. Un reflet bleuté soulignait l’épaule d’une dormeuse, face à lui. Julian considérait l’écran, cette série de chiffres qui le narguait. *01 :30* Une sensation de frustration fourmillait dans chacun de ses membres. Le temps s’écoulait bien trop lentement, rendant les nuits moins supportables. La poitrine de la jeune femme se soulevait, puis s’affaissait. Julian se concentrait sur sa respiration apaisée, tentait de suivre son rythme dans l’espoir de se calmer. Mais son souffle demeurait saccadé. L’angoisse lui nouait l’estomac et s’accentuait, se précisait à chaque seconde. Julian roulait sur le dos. Son regard se posa sur le plafond. Son cœur martelait, battait bien trop vite à son goût, traduisant fidèlement le fil de ses émotions. Du bout des doigts, Julian massait l’une de ses tempes. Il prenait une profonde inspiration, suivie d’une expiration. Le sommeil refusait de le gagner. Il tournait et se retournait dans ce lit trop chaud, puis trop froid. Julian fit à nouveau face à Alex. Elle dormait si profondément et il l’enviait, il jalousait ce repos paisible. Il s’en voulait d’avoir de telles pensées. Julian ressentait le besoin égoïste de la réveiller, pour se blottir contre elle et trouver du réconfort entre ses bras. Il n’en fit rien. Il préféra s’écarter doucement, glissant hors du lit.

L’air froid de la nuit l’accueillait, tandis qu’il marchait dans le couloir et trouvait la salle de bain. Julian avait toujours eu un sommeil fragile. Depuis deux mois, ce phénomène prenait de l’ampleur. Dès qu’il se couchait sous ses couvertures, le souvenir de cette nuit revenait le hanter. Après huit semaines de convalescence, Julian avait dépassé la période dite potentiellement sensible dans le cas d’un malaise cardiaque. Il se remettait bien. Il n’avait développé aucune complication. Pourtant, la peur restait présente. Elle n’était pas sensée ou objective, mais elle existait bel et bien. Il tentait de s’en convaincre, en vain. Julian vivait avec sa cardiomyopathie, une maladie chronique qui le poursuivait depuis l’enfance. À trop travailler, il avait durement éprouvé son cœur. À l’arrivée de Alex, il avait cru retrouver la paix. Sa présence l’enveloppait, le calmait, l’aidait à dormir. Cela n’avait duré qu’un temps. Ses angoisses étaient revenues, la crainte que cette nuit se reproduise à nouveau, que son cœur ne lâche. S’il dormait, il ne pouvait pas s’en rendre compte, etc… Etc… Julian s’appuyait contre le lavabo. Il devait s’occuper, de n’importe quelle façon. S’il ne trouvait pas le sommeil, à rien ne servait de s’acharner. Il suivait donc sa routine matinale, avec six heures d’avance. Au beau milieu de la nuit, il se rasait. Julian avait attendu l’arrivée d’Alex, comptant presque les jours. Maintenant qu’elle était là, il perdait toute notion du temps. Il chérissait tout instant et chaque moment n’était pas encore assez. Parce qu’il pensait déjà au jour de son départ, même s’il n’en connaissait pas la date. Il ne voulait pas le savoir, pas tout de suite. Les choses lui semblaient plus faciles, en sa présence. Il se sentait complet. Quand la séparation viendrait, ce serait encore un déchirement. Intérieurement, il ignorait combien de temps il pourrait le supporter. L’éloignement le minait. Ils vivaient l’instant présent. Il lui souriait, l’aimait un peu plus à chaque seconde. Plus ses sentiments croissaient, plus il en souffrirait. Ils ne parlaient pas du futur, n’allant jamais au-delà de la semaine suivante. Julian ressassait ses interrogations et ses incertitudes. Les non-dits le rendaient fou, mais il ne déliait pas ses lèvres. À cela s’ajoutait sa situation personnelle, ce vide abyssal. Il n’était pas question pour lui de reprendre le chemin des studios, il s’en sentait incapable. Chaque fois qu’il songeait à l’éventuel reprise de son travail, un haut le cœur le gagnait. Une boule se formait au creux de son estomac.

Julian rejoignait le salon, prenant les escaliers. Il se laissait tomber sur le canapé, dans le noir. Oscar dormait dans un coin de la pièce, sur son coussin. Sa main tâtonnait sur la table basse, à la recherche de la télécommande. Le brun alluma la télévision, réglant le son au minimum. Dire qu’il ne la regardait jamais, habituellement. Il voyait les images colorées défiler, un quelconque film se jouer. Il passait juste le temps, attendait le réveil de Alex. Alors qu’il révisait sa position, son pied frôla un bibelot qui heurta le sol avec fracas. Pas de casse, mais Julian espérait que ce bruit n’avait pas réveillé Alex. Il attendit dans le silence, guettant un bruit, rien ne vint. Il céda un soupir de soulagement. C’est alors qu’il perçut le craquement caractéristique des marches de l’escalier. Il se retourna juste à temps pour la voir apparaître. « Tu devrais retourner te coucher, chérie. » dit-il aussitôt.


Dernière édition par Julian Lane Keller le Mer 18 Mar 2020 - 22:13, édité 1 fois
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Lun 16 Mar 2020 - 13:26
La plupart du temps mon sommeil était paisible. Je rêvais peu mais je dormais sauf bien sûr lors de mes crises de panique mais sur ce point là la situation allait beaucoup depuis plusieurs mois. J'étais chez Julian depuis plusieurs maintenant et chaque nuit le même manège se répétait. Je mentais, pas la première nuit car nous avions eu besoin de nous retrouver mais depuis...Je le sentais tourner et retourner dans le lit. Et à chaque il finissait par se lever et je dormais seule. A Londres dormir seule ne me dérangeais pas du tout mais c'était presque devenu impossible pour moi de dormir sans sa présence à mes côtés quand nous étions ensemble. C'était mon doudou géant.

Je sentis le lit bouger et que quelqu'un se levait. Et voilà le même manège encore une nuit de plus. Le problème principal de Julian et aussi le mien était qu'on gardait les choses pour nous pour ne pas affecter l'autre. Je lui avais menti sur ce qu'il s'était passé en Australie tout comme il m'avait menti sur la gravité réelle de son hospitalisation. Seulement je n'étais pas bête, je voyais bien tous les médicaments qu'il prenait et je voyais l'état dans lequel il était. Ca ne pouvait plus durer comme ça. Plus il gardait les choses pour lui plus il se détruisait. Maintenant nous étions deux à faire face ensemble et il fallait qu'il le comprenne. Je sortis du lit à mon tour et je regardais l'heure...wooow c'était tôt, je n'aimais pas être debout à cette heure ci et en plus j'étais grognon.

Sur l'instant je ne fis pas spécialement attention qu'il faisait plus frais et je descendis en nuisette. J'allais peut être le regretter à terme car je sentais déjà la morsure du froid sur ma peau. C'était très rare qu'il regarde la télé et là le voir allongé sur le canapé, les yeux dans le vague devant l'écran je savais que quelque chose n'allait pas. "Je peux pas dormir si tu es pas là." Je ne mentais pas, je m'approchais de lui pour venir m'installer contre lui dans ses bras. Je tournais la tête vers la télé d'un air distrait. "Tu te rappelles qu'on a dit qu'on devait se parler quand quelque chose n'allait pas? alors je commence, ça va pas, je sais que tu n'es pas bien."

Le ton de ma voix était doux et pausé. Le but n'était pas de l'énerver, je gardais ça en dernier ressort s'il continuait à rester dans son mutisme. Je reportais à nouveau mon attention sur la télé et là je me mis à rire. "Aaaaahhh mais voilàà je sais pourquoi tu te faufiles en douce toutes les nuits." A cet heure ci il y avait deux types de programmes possibles: sur la nature et les animaux et ceux pour les adultes. Et là on allait pas apprendre comment faisait le puma dans Andes pour chasser ses proies..."Si tu avais des envies particulières tu pouvais m'en parler tu sais? " Je savais très bien que c'était pas ça qui le rendait si distant mais je tentais de détendre un peu l'atmosphère, peut être que ça le ferait parler plus facilement.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Mar 17 Mar 2020 - 12:03


No one ever said it would be so hard.
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Julian occupait ses nuits. Sa maison n’avait jamais été aussi bien tenue. Il tuait le temps comme il le pouvait. Il s’attaquait à toutes les corvées qu’il n’avait eues de cesse de repousser. En cela, ses insomnies s’avéraient utiles. Au début, il s’accrochait à la volonté de trouver le sommeil. Quand il y parvenait pour mieux se réveiller, il tâchait de se rendormir. Plus il essayait, moins il atteignait le repos. Il dérivait des heures durant, l’esprit en ébullition. Il remuait un milliard de pensées, l’heure tardive obscurcissait son jugement. Les nuits lui semblaient interminables. À présent, il ne supportait plus de rester dans son lit. En journée, il appréhendait le couché. À mesure que la lumière déclinait, l’angoisse montait. Alex ne pouvait que remarquer ses absences. Il lui arrivait de la rejoindre, au petit matin. Le sommeil le gagnait plus aisément, à ces heures où les premiers rayons du soleil frappaient à la fenêtre de sa chambre. D’une certaine façon, c’était presque l’obscurité qu’il semblait redouter. L’opacité nocturne alimentait ses souvenirs et ses angoisses.

Au quotidien, il veillait à afficher un large sourire. Il puisait en lui la force nécessaire pour conserver les apparences. L’effort lui coûtait. Julian dissimulait son chao intérieur. Il excellait dans ce domaine, ayant de longues années d’expérience derrière lui. Tout était bon pour ne pas inquiéter ses proches, Alex plus que les autres. Par moments, la charge devenait trop lourde à porter. L’effondrement le menaçait. L’étau se resserrait, une sensation d’étouffement le tenaillait. Il ne parvenait plus à se lever de sa chaise, le courage lui manquait. Julian se reprenait et inspirait un grand coup. Plus les jours passaient, plus sa volonté se faisait vacillante. Pourtant, il ne voulait pas en retourner à ce brouillard qui l’entourait encore, quelques semaines auparavant. Après son hospitalisation, il n’était plus que colère. Il se trouvait dans un état pitoyable et déversait sa hargne sur autrui. Alex ne l’avait pas vu sous ce jour, à son grand soulagement. Julian se faisait honte. Mais il n’était pas en droit de se plaindre. Il l’avait cherché, la responsabilité lui incombait. Cette situation résultait de ses choix passés, de ses tournages à répétition. Alors il se taisait.

Alex déboulait dans le salon. L’écran de télévision éclairait partiellement son visage, en un jeu d’ombres colorées. Julian était pris sur le fait. Il détournait vivement le regard, incapable d’affronter le sien. Il craignait ce qu’il pourrait y lire. Se penchant, il ramassa l’objet décoratif et le reposa à sa juste place. Alex lui apprit ne pas pouvoir dormir sans sa présence. Il l’ignorait jusqu’alors. La culpabilité dardait déjà sur lui. Il troublait donc son sommeil, cherchant pourtant à le préserver. « Je ne savais pas, excuse-moi. » Il y avait quelque chose de flatteur, dans le fait de lui être nécessaire. Il y voyait plus un sentiment gratifiant, une sensation qui lui faisait chaud au cœur. Son propre bien-être dépendait essentiellement d’elle. Il avait besoin d’elle et cette réalité l’effrayait. Julian se débrouillait seul depuis un nombre incalculable d’années. Jamais personne n’avait eu ce poids, cet impact, sur sa vie. Alex le rejoignait et se nichait entre ses bras. Son contact le réconfortait, il en baissa sa garde. Quand vinrent les prochaines paroles, un désagréable frisson lui traversa l’échine.  Immédiatement, Julian se tendait comme la corde d’un arc. Oui, il n’allait pas bien. C’était une évidence. Mais l’entendre de la bouche d’une autre personne – de celle d’Alex – le foudroyait sur place. Il ressentait le besoin de rompre cette étreinte, de se recroqueviller sur lui-même. Il ne voulait pas en entendre davantage. Le stress montait, ses tempes battaient. Il ne pouvait pas en parler.

Son rire le fit sursauter et reporta son attention sur elle. Julian posait les yeux sur l’Anglaise, confus. Il ne comprenait pas le sens de ses paroles. La suite lui apporta tout l’éclairage nécessaire. Sa bouche s’entrouvrit, suspendue. Il tendait le bras et saisissait la télécommande. « Ce n’est pas ce que tu crois, je t’assure. Je ne savais pas. » s’empressa-t-il d’affirmer. « Ils devaient diffuser Casablanca, avec Ingrid Bergman et Humphrey Bogart. Je croyais pourtant que c’était cette chaîne J’ai dû me tromper de jour… » Voilà qu’il en venait à confondre les jours de diffusion. Les vieux films passaient toujours après minuit, essentiellement parce qu’ils attiraient un public bien précis. D’autre part, le noir et blanc débectait nombre de spectateurs. « Je n’ai pas… J’ai tout ce qu’il me faut… Je veux dire, je suis pleinement satisfait et même plus que... Enfin, tu vois ce que je veux dire… C’était accidentel. » Il se sentait horriblement gêné et ne pouvait s’empêcher de se justifier. « Je crois que j’étais ailleurs. » La télévision servait surtout à lui tenir compagnie. Il ne la regardait pas plus que cela. « Ah, mais tu plaisantes… » Il était long à la détente, ces derniers temps. « Tu ne veux pas en parler demain matin, enfin plus tard dans la matinée ? Je peux revenir me coucher avec toi. » Il replaça affectueusement l’une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.



Dernière édition par Julian Lane Keller le Mer 18 Mar 2020 - 22:14, édité 1 fois
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Mer 18 Mar 2020 - 18:13
Voir la gêne sur le visage de Julian me faisait encore plus sourire. Je savais qu'il n'était pas le genre d'homme à regarder ce type de programme car il ressentait un certain manque. Enfin je savais...non en fait je ne savais pas car plus on était ensemble et plus j'en apprenais sur lui. Donc peut être qu'en secret c'était un amateur de films pour adultes. "Je n'ai jamais vu Casablanca mais je serais prête à parier que c'est pas le bon film." J'étais pas mal inculte sur les classiques du cinéma et aussi sur les films pour adulte d'ailleurs. Julian changea de chaîne et là nous voilà donc sur l'éternelle émission sur la nature. Du coup finalement j'allais peut être apprendre des choses sur les pumas des Andes.

Normalement c'était pas bien de se moquer des gens, ma mère me l'avait beaucoup répété mais si vous étiez comme moi à voir la tête de Julian à cet instant, je ne sais pas si vous arriveriez à vous retenir de rire. Moi en tout cas je faisais un effort surhumain pour rester le plus stoïque possible. Je pense que s'il continuait à creuser pour trouver comment se justifier il allait finir par trouver un puit de pétrole. Il mit longtemps à comprendre mais enfin la petite ampoule venait de s'allumer au dessus de sa tête. "Oui je plaisante Simba, je sais que tu n'es pas ce genre d'homme."

J'avais un gros défaut c'est qu'une fois que je mettais les pieds par terre après m'être levée j'étais parfaitement réveillée et ça quel que soit l'heure. Alors oui je ronchonnais mais j'étais alerte et je n'aimais pas retourner me coucher donc là l'option de retourner me coucher c'était mort et même s'il venait avec moi. Ou alors il fallait qu'il soit très persuasif. Sauf que je pense que je ne serais pas facilement corruptible. Je voulais qu'on parle et surtout j'estimais qu'on en avait besoin. J'étais têtue , très têtue dans certains cas c'était une qualité mais j'avais appris à mes dépends que ça ne l'était pas dans une relation amoureuse. "Non" Court, net et précis. "Je te connais un peu, demain tu vas trouver une autre raison pour te défiler donc non on en parle maintenant." Je savais pertinemment que j'allais le tendre, l'énerver mais au moins c'était une réaction un peu plus vive que ce qu'il arrivait à faire depuis des jours.

Je changeais de position pour pouvoir le regarder. "Tu te rappelles cet été à la croisière? tu as été là pour moi quand j'allais mal, tu ne m'as pas laissé me défiler, à moi de te rendre la faveur." Cet été là mes peurs paniques étaient revenues sans que j'en comprenne réellement la cause et si Julian n'avait pas été là je ne sais pas trop ce que j'aurais fais. Il m'avait écouté, câliné et au final elles étaient parties. "Tu sais que je suis têtue et que je ne lâcherais pas l'affaire chéri." Et surtout si je le faisais quel genre de compagne je serais? son bien être était important pour moi et le voir dans cet état était très dur à supporter mais ça je ne lui disais pas car il risquait de culpabiliser et d'encore plus se refermer.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Jeu 19 Mar 2020 - 18:17
« Non ? » répéta-t-il doucement. Alex faisait montre d’autorité. En temps normal, sa réponse l’aurait poussé à braver l’opposition. Par quelques petits stratagèmes, il se serait amusé à la soudoyer gentiment. Ils se taquinaient souvent de la sorte, cherchant à faire craquer l’autre en premier. Julian ne manquait jamais d’idées, en la matière. D’un autre côté, Alex était pour lui une source inépuisable d’inspiration. Le mérite lui revenait donc en partie. Plusieurs options s’offraient à lui. Son cerveau dressait déjà une stratégie. Pourtant, Julian freina le fil de ses pensées. Il n’avait pas réellement le cœur à cela, aussi tentante soit cette alternative. Il soutenait le regard d’Alex, son expression reflétait ses paroles. Il le sentait, elle serait inflexible. Ses mots le piquèrent un peu. En réponse, Julian se guinda légèrement. « Je ne me défile pas. » rétorqua-t-il. « C’est compliqué. » Julian emplissait ses poumons d’oxygène, puis cédait un soupir.  Il ne voyait pas d’issue à son problème. Il ignorait comme lui exposer le fond de sa pensée. Sa main quitta le visage d’Alex, glissa jusqu’au plaid étendu sur le canapé. Son poing se referma sur la laine, ses doigts serrant les mailles grossières.

Julian attrapait le bibelot qui trônait au milieu de la table basse, l’un de ses casse-têtes en bois. Le brun affectionnait les jeux de logique. Ses étagères en comptaient de nombreux exemplaires. C’était aussi distrayant que décoratif. Il manipulait l’objet, le triturait nerveusement. Indirectement, il se cherchait un exutoire. Il devait s’occuper les mains. Alex révisait sa posture, se plaçant face à lui. Par réflexe, Julian rivait son regard sur le cube. Il aurait aimé avoir cette conversion à un autre moment, à une heure où il se serait senti mieux disposé. Cet argument ne valait pas grand-chose. Le jour n’y changerait rien, la fatigue resterait la même. Une pointe de frustration grandissait en lui. Il aspirait simplement au repos. Parler de tout cela réveillait ce sentiment. Il entendait les paroles d’Alex. Bien sûr, il l’écoutait. À l’évocation de la croisière, une série de souvenirs jaillirent de son esprit. L’oscillation régulière de la mer, le soleil, ce parfum iodé qui flottait en permanence dans l’air. Un instant, le flot d’images suffit à le calmer. Il souhaitait s’y plonger la tête la première. « La différence, Nala, c’est que toi tu es venue à moi… Tu avais fait le premier pas. Et si je ne veux pas en parler, ne peut-on pas respecter mon choix ? Je ne m’y sens pas prêt. » Son regard vola à nouveau jusqu’à elle. Julian se mordait la lèvre inférieure, manifestant un autre tic nerveux. Il la dévisageait, étudiait son expression. Elle était pétrie d’inquiétudes.  Il détestait en être la cause. « Ça ne va pas, non. Je sais que tu le sais. Et tu sais que je sais que tu le sais. Alors à quoi ça sert que j’en parle ? Qu’est-ce que ça va changer ? Ce n’est pas en parler qui va m’aider. Je veux passer à autre chose, tu comprends ? » Julian démontait le casse-tête, pièce par pièce. Il appliqua une trop forte pression et la construction lui explosa entre les doigts. Ses mains tremblantes se glissèrent à la naissance de ses cheveux. « Plus j’y pense et moins j’arrive à dormir. C’est tout le temps là.  Certaines nuits, je la ressens encore, une douleur fantôme … Je sais que c’est dans ma tête, mais je la ressens quand même. J’étouffe, je n’arrive pas à trouver le sommeil. J’ai peur que ça recommence. C’est irrationnel. » Il sentait la chaleur étouffante monter. Une sensation d’oppression le tenait à la gorge. Ses oreilles bourdonnaient. Julian déglutit difficilement. « Je vis avec une putain de maladie depuis l’enfance. Je ne devrais pas flipper pour ça ! C'est ridicule et c'est entièrement ma faute. » La colère émanait de chacune de ses paroles. Sa fureur le visait. Il n’arrivait plus à être lui-même, juste une ombre, un ersatz. Depuis quand renfermait-il tant de rage ? « Tu devrais être avec ta nièce, Alex. J'ai conscience de te faire perdre ton temps. » Ses yeux étaient rougies. Une vague d'émotions contradictoires le submergeait. Deux faces antinomiques s'opposaient, lassitude et tempête intérieure. « Je suis fatigué. » Une larme roula et il l'écrasa de son poing.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Ven 20 Mar 2020 - 18:28
Je me défile pas? Il pensait que j'allais croire ça? Julian n'était pas l'homme le plus doué qu'il soit avec des mots, assez étonnant d'ailleurs pour un acteur. Je sais qu'il avait du mal à parler, à se confier, ce crétin m'avait évité pendant deux mois à cause de cette incapacité à parler. Donc oui je savais qu'il allait se défiler ou tenter de me distraire mais là il n'en était pas question. Il avait vécu un événement traumatisant et ça ne semblait pas s'arranger. Je l'observais sans rien dire, il se tendait et tant qu'il ne me parlait pas je ne pouvais rien faire pour l'aider.

Je le regardais triturer distraitement un de ses casses têtes de logique. Je ne comprenais pas son engouement pour ces objets, dans mes mains le truc avait une durée de vie maximale de dix minutes avant d'apprendre à voler. Je trouvais la vie et les gens tellement compliqués à comprendre que je n'allais pas en plus perdre du temps à faire ces jeux là. Mais je savais aussi que Julian les appréciais que ça le détendait. Comme quoi nous étions tous vraiment différents pour me détendre je prenais un long bain. "Je suis venue à toi car je perdais le contrôle Julian, seule je n'arrivais plus à gérer comme toi là tu n'arrives plus à gérer." J'étais consciente que je lui forçais la main et je me détestais pour ça mais il devait parler si c'était pas à moi alors à quelqu'un de qualifié pour l'écouter. Je n'allais pas le laisser s'effondrer et là dessus il n'avait pas droit au chapitre.

Il s'énervait je le lisais dans son comportement corporel à jouer nerveusement avec le casse tête. Je n'avais pas peur de lui mais il fallait reconnaître que quand il était énervé, réellement énervé il devenait encore plus impressionnant. Je l'avais vu une fois ou deux pendant le tournage ça m'avait suffit. Je faisais beaucoup d'efforts pour ne pas broncher, ne pas lui donner une fissure dans laquelle il pourrait s'engouffrer pour changer la situation. Et d'un coup il se mit à parler au moment ou le jeu lui échappa des mains, je l'écoutais sans bouger, sans intervenir quand il termina le voir pleurer me déchira le cœur. "Ma nièce a ses parents et ses grands parents en t'inquiète pas pour elle, ma place est ici avec toi Julian." J'hallucinais un peu qu'il pense qu'il me faisait perdre mon temps, jamais il ne m'avait fait perdre mon temps et c'était pas maintenant que ça allait commencer. Je m'allongeais sur le canapé l'attirant sur moi et l'entourant de mes bras. Ce geste se voulait tendre et rassurant. "Je ne peux pas m'imaginer ce que tu as véçu mais j'en connais un rayon sur la peur et de vivre avec des maladies de naissance. Contrairement à ce que tu penses en parler fais du bien, bien sur ça ne va pas tout guérir mais ça aide."

Je pense que je lui devais aussi d'être honnête. "Mes crises de panique sont revenues quand j'étais en Australie. Le feu faisait fuir tous les animaux -du moins ceux qui pouvaient- et j'ai vu passer beaucoup de serpents." Je n'avais pas besoin d'en dire plus il savait ce que juste de les voir pouvait provoquer chez moi. Mais là je réalisais que je n'étais pas tout à fait honnête. "Je t'ai menti pour ce qui s'est réellement passé en Australie. Les pompiers nous ont évacué en urgence à 3 heures du matin , le feu avait tourné et avançait presque aussi vite qu'une voiture. On a eu le temps de prendre le nécessaire et on est parties. Ma sœur et moi avons été hospitalisé deux jours à cause des fumées et pendant tout ce temps j'ai fais comme toi, j'ai caché ma peur pour ne pas l'alerter."
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Sam 21 Mar 2020 - 18:16
« Ce n’est pas pour elle que je m’inquiète, mais pour toi. » En étant ici, avec lui, Alex ratait des moments importants au sein d’une famille. Il espérait simplement qu’elle ne serait pas amenée à le regretter, un jour ou l’autre. Bien sûr, les occasions de voir sa nièce ne manqueraient pas. Toutefois, il ne pouvait s’empêcher de se sentir fautif à ce sujet. Julian relevait uniquement les aspects les plus négatifs. Voilà qui traduisait son état d’esprit actuel. Il voyait tout d’un œil pessimiste. N’était-ce pas ce que l’on appelait "broyer du noir" ? Pourtant, il tâchait de se secouer. Chaque jour, il essayait vainement de s’insuffler un nouvel entrain. Julian se montrait enjoué, affectait un engouement des plus factices, car peut-être que ce sentiment finirait par devenir concret et authentique. Il se berçait de douces illusions. Plus il s’acharnait, plus il se décourageait. Sa pensée se résumait en une phrase : Il était trop égoïste pour lui demander de partir rejoindre les siens, trop lâche pour l’admettre. Sa seule présence jouait sur son moral. Il voulait profiter de ce temps à deux, mais le gâchait par sa faiblesse. Maintenant, une larme coulait le long de sa joue. Quand avait-il pleuré pour la dernière fois ? Il était incapable de le dire. Julian fonctionnait ainsi, il intériorisait. Il retenait et accumulait, sans jamais délier ses lèvres. Il ne pensait pas arriver à saturation. Sa naïveté était bien grande, en vérité. Il tamponnait son visage avec un pan de son t-shirt, en un geste presque enfantin. En temps normal, pleurer lui aurait fait honte. Mais présentement, il était trop las pour s’en soucier. Il prenait une profonde inspiration, respirant par la bouche. Sa vision se brouillait.

Deux mains l’entraînèrent en avant. Julian se retrouva étendu contre Alex, ses bras drapés autour de lui. Les larmes continuaient de couler, il en sentait le goût salé sur ses lèvres. Il ferma les yeux, tentant de les contenir. La voix d’Alex brisa le silence. Une pointe de honte le gagna. Alex souffrait également d’une maladie chronique, mais il ne l’entendait jamais se plaindre. Elle aussi, elle affrontait son lot de craintes et de contraintes. Elle avait raison et il le savait. Brusquement, Alex évoqua l’Australie. Le tableau qu’elle brossait le laissait sans mots. Julian bloquait son souffle, tourmenté par une soudaine réflexion. Il se redressa légèrement, s’appuyant sur un coude. De cette façon, ils se faisaient face. « C’est pour ça que tu as arrêté de m’envoyer des messages, pendant deux jours ? » C’était une affirmation, plutôt qu’une question. Il détaillait son visage, puis plongeait son regard dans le sien. De nombreuses émotions le traversaient, il ne parvenait pas à se fixer sur un sentiment en particulier. Inquiétude, frustration et surprise se confondaient. « Tu as été hospitalisée deux jours. Je ne sais même pas quoi dire. » Il tombait des nues.  « Est-ce que ça va, depuis ? Tu n’as pas eu d’autres crises ? Je comprends que tu le lui aies caché. Mais pourquoi tu ne m’en as pas parlé à moi ? » Il ignorait ce qu’il ressentait, il avait du mal à le déterminer. Trop de préoccupations se bousculaient dans son esprit embrumé. « Tu ne peux pas… Mais qu’est-ce que je dis… Non… On ne peut pas continuer à se mentir, à se cacher des choses. Merde, Alex… Ça m’empêche d’être là pour toi. Ça nous éloigne. Alors je vais être honnête, moi aussi. » Il détourna le regard, incertain. Prenant la télécommande, il coupa le son du téléviseur. « J’ai cru casser ma pipe. Quand tu fais un infarctus, il y a cette espèce de douleur angoissante qui te donne l’impression que tu vas mourir. Tout le monde en passe par là, d’après le médecin. » Julian remonta sa main à hauteur de sa poitrine. Du bout des doigts, il tira sur le tissu. « Ça me serrait ici. Quand t’es petit, on te dit de penser à autre chose pour que ça passe. Mais je n’arrivais pas en faire abstraction. Depuis, c’est toujours là. » Il se laissa retomber sur elle, cachant son visage contre sa nuque. « Tu sais qu'on m’a dit que je ne pouvais pas reprendre le boulot comme avant. » Ironique, quand il pensait qu'il voulait justement faire une pause avant tout cela. « Songer au travail me donne la nausée… » Julian savait déjà qu’il ne voulait plus de cette vie-là, celle où il courait d’un tournage à un autre sans discontinuer. Sortant de sa cachette, il céda un rire mêlé de larmes. La posture d’Alex lui faisait réaliser quelque chose. « Tu as encore trouvé le moyen d’être couchée sur le canapé, hein ! » plaisanta-t-il. Il l’entoura ses deux bras et roula sur lui-même, de façon à inverser leurs positions. « Qu’est-ce que tu dis de ça ? » la provoqua-t-il gentiment. Cependant, il reprit vite son sérieux. « Au milieu de tout ça, j’ai réalisé une chose. J’ai besoin de toi. »
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Dim 22 Mar 2020 - 11:49
"Pourquoi tu t'inquiètes que je ne vois pas ma nièce? Je l'ai vu naître tu sais et puis à cet âge là c'est pas super intéressant, ça pleure et ça mange...Même Jack est de meilleure compagnie." J'aurais tout le temps de la voir plus tard, je préférais laisser ce temps là aux parents et grands parents. Comme tout le monde j'avais été un peu gaga quand je l'avais pris dans mes bras pour la première fois mais pas autant que ses parents, ce qui était normal. Et moins que les grands parents, eux par contre ils avaient eu quelques neurones grillés dès qu'ils l'avaient vu. Julian avait le don pour s’inquiéter des autres mais jamais pour lui même. J'étais un peu comme ça mais beaucoup moins que lui, chez lui c'était une deuxième nature. Le voir pleurer était insupportable. Je ne savais pas quoi faire dans un cas pareil. J'étais très mauvaise pour consoler les gens, on ne me l'avait pas appris, j'étais la petite dernière normalement c'était moi qu'on consolait.

Pour seule réaction je le pris dans mes bras dans quel but? le rassurer comme un enfant? Je ne sais pas j'avais réagis sur l'instinct et moi aussi j'avais dis ce que je lui cachais depuis plusieurs mois. "C'est pour ça oui, on nous avait enlevé nos téléphones." Je ne lui avais rien dis car je ne voulais pas l'inquiéter même si sur place je n'étais pas très tranquille. "On avait respiré beaucoup de fumée alors ils nous ont hospitalisé par sécurité pour vérifier nos poumons, ma sœur est restée plus longtemps à cause de sa grossesse." Beaucoup d'autres personnes étaient présentes dans les services pour avoir respiré de la fumée. Et encore nous étions plutôt calmes j'aurais pas aimé être dans le service des grands brûlés. "Sur le plan respiratoire tout est ok, le médecin m'a dit que comme j'étais sportive ça m'avait aidé à me remettre sur pieds très vite. Par contre pour les crises de panique j'en ai eu d'autres oui." Arriva la question à laquelle je ne voulais pas répondre. "Pour te protéger, ne pas t'inquiéter, personne ne sait que j'ai eu d'autres crises."

On était deux abrutis, je ne voyais pas quel autre mot choisir pour décrire la situation. En se cachant mutuellement nos problèmes on avait fait l'exact opposé de ce qu'on s'était promis à savoir être honnêtes l'un envers l'autre. Je l'écoutais parler de sa crise cardiaque, de ce qu'il avait ressenti. Je ne pouvais pas me mettre à sa place, je ne pouvais que l'écouter, le serre plus fort contre moi. "Le travail n'est pas le plus important dans ces cas là Julian, tu as la chance de pouvoir choisir tes projets et bien tu choisiras à ton rythme." Il était un acteur reconnu pour son talent je ne m'inquiétais pas pour lui et de plus son rythme effréné était déjà un sujet de dispute entre nous. Je lui avais dis qu'il tirait trop sur la corde.

D'un coup je vis naître un sourire sur ses lèvres et je lui souris. "Je suis démasquée." Je n'avais pas prévu qu'il nous fasse bouger si facilement "Je ne savais pas que Monsieur aimait être dominé mais après tout qui suis je pour juger?" Je rigolais doucement. Je m'allongeais sur lui à mon tour mais sans aucunes intentions déplacées, je voulais juste être contre lui. "Moi aussi j'ai besoin de toi, de nous donc on doit se parler, et qu'importe si ça blesse l'autre ou l’inquiète." Le sommeil était en train de revenir et je frissonnais car simplement en nuisette il ne faisait pas très chaud.
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Lun 23 Mar 2020 - 20:53
Pourquoi s’en inquiétait-il ? Elle avait la chance d’appartenir à une famille soudée, ce qu’il ne pouvait que lui envier. Il répugnait l’idée d’entraver les liens unissant les Evans. Julian ignorait si sa place était ici, il demandait sincèrement à le croire. Toutefois, le doute s’insinuait en lui, sitôt sa garde baissée.  De sombres pensées le poursuivaient du matin au soir, le plongeaient dans les affres les plus obscurs. Julian connaissait ce sentiment autodestructeur, pour l’avoir déjà ressenti à une époque. Alex gagnait peu à se trouver près de lui. S’il lui avait apporté des choses par le passé, il n’en était rien, aujourd’hui. Sa culpabilité ne se limitait pas à ce simple constat. Il l’arrachait à son Londres natale, l’en privait. Alex appartenait à ce pays, elle respirait l’Angleterre. Elle y était intrinsèquement liée. Dès lors, quel avenir pour eux ? Les souvenirs de Hyde Park avaient un goût doux-amer. Il la revoyait près de cet étang, à parler de l’ancrage multigénérationnel des Evans. Il gardait en mémoire les nombreuses anecdotes faites sur son enfance et qui jalonnaient le parc, son regard posé sur cette petite famille Anglaise, etc… Les bons moments muaient, se teintaient de gris puis de noir. La distance les usait. Leur arrangement ne durerait pas toujours, partageant leur temps chez l’un et l’autre. Jamais il n’exigerait qu’elle quitte sa nation. Un jour, elle finirait sûrement par lui en faire le reproche. Comme sa mère l’avait fait avec son père. Un silence savamment entretenu entourait cette question délicate, cristallisant leurs plus gros problèmes. Leur relation en pâtissait, fissure après fissure.

Lorsqu’elle lui apprit avoir eu d’autres crises de panique, ses traits se durcirent brièvement. « Je m’inquiète bien plus quand tu gardes le silence. » Il riva son regard dans le sien. Julian refusait de faire un pas en avant, pour deux pas en arrière. Quand elle était venue à lui, cette nuit-là, Alex lui avait fait don de quelque chose de précieux. Sa confiance ! Elle s’était ouverte à lui, avait partagé ses fêlures. Il excluait l’idée même de perdre ce lien. « Tu ne peux pas protéger tout le monde, Alex. Ta sœur, oui, mais pas moi. Je n’ai pas besoin que tu me préserves. Je veux prendre soin de toi. Est-ce que tu me fais confiance ? » Il la regardait, tout en lissant ses cheveux en arrière. « C’est mon boulot de veiller sur toi. Le seul job que j’ai actuellement, par ailleurs. Alors s’il te plaît, ne me mets pas au chômage. » plaisanta-t-il.

Une part de son égoïsme lui sautait aux yeux.  Julian se centrait sur sa personne, se montrait sans doute trop à l’écoute de ses propres problèmes. Il n’avait pas su voir la fragilité actuelle d’Alex. Le remords frappait à sa porte. Il s’était lui-même tu, ne se sentant pas capable d’affronter ses peurs viscérales. Il s’y heurtait chaque nuit. Elles ne s’en iraient pas de sitôt, il en avait parfaitement conscience.  Nul ne pouvait vraiment l’aider à s’en défaire. Ce travail passait uniquement par lui. Il en tirait un profond sentiment de solitude. Pourtant, il n’était pas tout à fait seul, face à cela. « Excuse-moi, Nala, de ne pas l’avoir vu… d’être un peu lent, dernièrement. » Ils étaient deux, dorénavant. Il leur fallait apprendre à former une équipe.

Alex le tenait contre elle, le serrant fort comme pour l’empêcher de glisser un peu plus sur cette mauvaise pente. Julian écoutait son cœur battre, tout en se concentrant sur ses paroles. Et s’il ne devait plus y avoir de projet ? S’il ne parvenait plus à donner la réplique, à brûler les planches ? Que lui dirait-on, alors ? Il essayait de le faire entendre, mais personne ne voulait y croire. Cependant, il se trouvait dans l’incapacité réelle de jouer. Julian n’était plus sûr de rien. Il n’éprouvait que du dégoût, un sentiment de rejet pour son métier.  Le simple fait d’y penser le rendait malade. Tournage, avion, promotion, tournage, avion, promotion… Pression, fatigue, solitude, pression, fatigue, solitude… Alex avait raison sur un point en particulier, il devait choisir à son rythme et ne pas trancher trop hâtivement. Il était toujours sous le coup. Il se remettait de ce surmenage, de ce burn-out qui altérait son jugement. « Je ne sais pas si je vais continuer. » fut tout ce qu’il put répondre. Son travail représentait l’investissement de toute une vie. Pendant longtemps, il avait tenu la place la plus importante dans sa vie. Julian était laissé comme une coquille vide.

« Haha, très drôle, Nala ! Cela dit, tu ne devrais pas me donner des idées. Surtout quand tu portes cette nuisette, que j’ai pourtant promis d’épargner. » Alex mettait toujours sa résistance à rude épreuve. Cette tenue ne faisait que renforcer son attirance pour elle. Tandis qu’elle se blottissait contre lui, il posait une main sur son dos. « Je suis d’accord. » Julian la sentait grelotter, il ne faisait pas très chaud dans le séjour à la nuit tombée. Tout en la gardant dans ses bras, il se redressa pour se retrouver en position assise. Il vit son air ensommeillé et lui adressa un rapide sourire. Il l’étreignit légèrement, nichant son visage contre son épaule. Là, loin de son regard, le sourire se fana et un air inquiet prit sa place.

Julian se hissa sur ses jambes, puis la souleva. Il était temps pour elle de dormir. Alors qu’il prenait la direction de l’escalier, il éteignit le téléviseur. Dans le noir, il veillait à éviter tous les obstacles. Le brun atteignit enfin sa chambre. Il se glissa dans le lit et rabattit les couvertures sur eux. À la faveur de la faible lumière nocturne, il discernait les contours de son visage et ses yeux ouverts. Un poids pesait encore sur sa poitrine. Julian désirait sortir la tête de l’eau, échapper à ses doutes aussi négatifs qu’injustifiés. Pourquoi laisser ses souvenirs se ternir de la sorte ? Plantant paresseusement des baisers contre son cou, il décida de se battre. « Je ne peux venir vivre à Londres, si tu le veux bien. »
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Mar 24 Mar 2020 - 18:28
Il voulait prendre soin de moi? Mais comment le pouvait'il dans son état? Je me raidis un peu car je n'aimais pas être sermonnée, j'avais passé l'âge, mais surtout je détestais qu'on veuille prendre soin de moi. Même si j'avais que des sœurs aînées je n'étais pas le bébé dont on devait prendre soin, je vivais seule et je m'assumais à peu près bien. Ce n'était pas contre lui en plus mais juste ma fierté qui était très mal placée à ce sujet. J'avais toujours défendu d'être indépendante et je me rendais compte d'un coup que là ce n'était plus le cas. Julian avait tout à fait le droit d'être là pour moi mais la question était, est ce que j'allais le laisser faire? "Je n'ai pas besoin qu'on prenne soin de moi. Ni qu'on se préoccupe de mon bien être." J'étais très paradoxale dans mon genre. J'aimais être entourée des miens, j'aimais être avec Julian mais au final je gardais un certaine réserve. Quand j'allais mal je ne le disais pas, quand j'étais heureuse non plus d'ailleurs. La vie au quotidien chez nous avait toujours été à un rythme élevé et comme j'avais quelques petits soucis de comportement j'avais été envoyé dans un pensionnat de ce jour je m'étais jurée d'être indépendante, de n'avoir besoin de personne. "Je te fais confiance, mais..."

Sans le savoir Julian avait appuyé là où ça faisait mal. Je fuyais son regard. Sa petite blague me fis sourire et j'en profitais pour utiliser une technique qui lui appartenait et dans laquelle il était passé maître...l'esquive. "Tu peux prendre soin de Jack si tu veux." En fait je ne sais pas si mon attitude était vraiment pour protéger les gens ou plutôt pour éviter de leur montrer que j'étais fragile. Tout mon entourage savait que j'avais des problèmes de santé et blablabla mais personne ne savait réellement à quel point je doutais de mon futur. "Je ne te reproche rien Simba, on a tous nos démons." Je ne pouvais pas mieux dire, vraiment je ne lui en voulais pas. Je serais quelqu'un de très mauvais pour lui en vouloir de ne pas avoir vu certaines choses alors que lui n'allait pas bien. J'avais de l'égo mais je n'étais pas égoïste.

J'étais loin de me douter à quel point il doutait de son avenir dans le métier. A quel point notre quotidien lui était devenu si insupportable. Nous avions déjà parlé, je lui avais même dis que s'il ne ralentissait pas il me perdrait, mais je ne voulais pas le faire arrêter. Et surtout pas le mettre dans cet état de tout remettre en cause. "Quoi que tu décides, je te soutiendrais.". C'était la stricte vérité, je l'aimais, qu'il soit un acteur ou autre chose ne changeait rien à mes sentiments pour lui. Peut être qu'à un moment plus calme on parlerait de ce qui faisait qu'il doutait mais là je n'en avais pas envie car si j'avais moi aussi pris du recul ce n'était pas pour rien. Julian avait enchaîné les tournages, les promos et ça encore c'était la partie émergée de l'iceberg. Les gens ne voyaient pas toute la partie des répétitions, de la préparation physique selon le rôle. Un film nous monopolisait plusieurs mois.

J'aimais quand l'ambiance était légère entre nous pimentée par un peu de provocation. Et pour une fois c'était pas moi qui avait commencé. "Je te relève de cette promesse Simba." Je l'avais complètement oublié et j'avais aussi oublié que c'était celle de Londres. Heureusement pour nous deux, Julian avait de la mémoire. Et il était aussi un homme qui tenait parole, il n'avait jamais fait un seul accro à cette nuisette qu'importe mes stratagèmes pour qu'il le fasse. Je fus soulagée qu'il soit d'accord avec moi, une bataille en moins à livrer. Mais je n'étais pas naive, je savais que c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Seulement mes idées ne devenaient plus très claires car le sommeil revenait vers moi. Je l'étreignis et m'accrochais à lui pendant qu'il me portait vers le chambre. J'étais dans un état entre sommeil et lutte pour rester réveillée. Une fois dans le lit je me collais de suite à lui, j'avais vraiment besoin de sa présence. Mais ça phrase me réveilla d'un coup et je me redressais sur un coude lui faisant face. "Tu quoi?"
J'avais surement mal compris, en fait j'avais rien compris, il voulait venir ou il ne voulait pas?
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Mer 25 Mar 2020 - 17:34
Julian la regardait sans mot dire. Il n’était pas en droit de répliquer contre cela. Question indépendance, il battait tous les records. Il se refusait obstinément à toute aide, délivrant bien volontiers la sienne. Il n’ignorait du paradoxe qu’il créait par sa contradiction. Julian fonctionnait ainsi depuis toujours. De sa petite enfance, il conservait seulement quelques bribes de souvenirs. Sa mère était peu présente, occupée à lutter contre les rechutes de sa dépression chronique – accentuées par le mal du pays. Militaire de carrière, son paternel partait tôt et rentrait tard. Quant à sœur, elle échouait à s’intégrer au sein d’un pays qui n’était pas le sien. Julian avait davantage été élevé par la voisine du sixième, que par ses propres parents. Pourtant, sa vie à New York demeurait une période chérie, car liée à sa ville natale. À son arrivée en Allemagne, le fossé s’était creusé entre sa famille maternelle et lui-même. Trop semblable à son père, Julian était demeuré le fils du ricain à leurs yeux, le petit Yankee. Son beau-père n’avait jamais pu l’encadrer, le soupçonnant toujours du pire. Sa discrétion naturelle suscitait la méfiance. Qui pouvait-il ? Quand il avait eu besoin d’eux, jeune adulte, ces derniers lui avaient claqué la porte au nez. Julian s’était donc fait tout seul, avec le soutien moral de son pater familias. Le brun se fiait difficilement aux gens, il préférait compter sur lui-même. Sa confiance s’acquérait avec beaucoup de patience, mais n’abaissait pas toutes ses barrières. Accepter une main tendue l’effrayait. Les relations durables se faisaient rares au sein de son entourage, accentuant ses réticences.  Toutefois, Alex lui en demandait trop en exigeant de lui qu’il ne se préoccupe pas de son bien-être. Il se redressa un peu, faisant attention à ne pas l’écraser de tout son poids. « Quand tu ne vas pas bien, il en est de même pour moi. Veiller sur toi, quelque part, c’est veiller sur moi. Je ne supporte pas de te voir à la peine. » C’était une réaction viscérale.  Dans ces moments-là, sa poitrine se serrait. Il lui suffisait d’une larme pour être pris aux tripes. Tout son corps se mettait en alerte. « Je sais que tu es plus que capable de prendre soin de toi. Tu es même plus douée que je le suis pour moi-même. »

Il lui sourit largement. Ce qu’elle faisait là, c’était veiller sur lui. En l’amenant à parler, à se confier, elle se préoccupait de son bien-être. Personne n’avait jamais fait ça pour lui. Peut-être parce qu’il ne laissait pas les gens entrer. Il faudrait qu'il n'en fasse rien en retour ? Impossible... Quand elle n’allait pas bien, elle n’avait pas nécessairement besoin de le lui dire, il lui arrivait de le sentir. Tout comme au milieu de cette rue londonienne, cinq mois plus tôt… Elle avait prétendu le contraire, alors. Mais il avait bien vu qu’une chose la préoccupait. « Je promets d’essayer de ne pas t’embêter avec ça. » Il allait essayer, oui, pendant deux secondes ! Il ne pourrait s’empêcher de veiller sur elle. Julian ne prétendait pas pouvoir la protéger, il n’avait pas cet orgueil. Il chercherait simplement à la soutenir au mieux, dans l’ombre. Il glissa une main sous son menton, ramenant son visage à lui. « Belle esquive, Nala ! Cela dit, je suis honoré que tu me confies cette tâche. Je sais que c’est ton bébé. » dit-il, sur un ton badin. Il planta un rapide baiser sur ses lèvres. Il s’excusait peut-être plus pour lui-même. Julian se découvrait faillible. La présente situation lui délivrait une leçon de vie. Une colère intérieure le rongeait graduellement. Il méprisait sa vulnérabilité actuelle. Il s’était toujours voulu solide. Julian acceptait mal son impuissance. Chaque chose échappait à son contrôle. Il ne maîtrisait plus rien, pas même sa propre vie. Son univers entier semblait s’effondrer. Il avait du mal à se pardonner sa propre faiblesse, ses craintes et son indécision. Il démontrait une extrême dureté envers lui-même. Son côté autocritique faisait de lui un travailleur acharné. Ce qui avait été une part du présent problème. Il s’en demandait peut-être trop. Le futur paraissait nébuleux. Le doute, son démon intérieur, son vieil ennemi, se tapissait dans l’ombre.

Tenu au chaud sous les couvertures, Julian étreignait Alex. Il ne pensait pas s’endormir. Du moins, il ne croyait pas vraiment en cette possibilité. Cependant, le brun souhaitait que l’Anglaise puisse obtenir une véritable nuit de repos. Il était prêt à faire face à ce fichu réveil, s’il le fallait. Il devait affronter ses peurs, et cela commençait ici. S’il parvenait à ne pas fuir son lit, il ferait un petit pas en avant. Seulement voilà, il lui restait une dernière chose à dire avant de la laisser aux bras de Morphée. Les mots demandaient à sortir de sa bouche, son cerveau tournait à cent à l’heure. Malheureusement, marmonnant contre le coup d’Alex, son message fut déformé. La gorge sèche d’avoir trop pleuré, il parlait d’une voix pâteuse et trébuchante. Alex se redressa. Son intonation était mêlée de surprise et d’incompréhension. Julian se racla la gorge, de façon à éclaircir sa voix. Hors de question de se débiner, était-ce une sorte d’adrénaline nocturne ? « Je veux et je peux venir vivre en Angleterre, si tu es d’accord. » Il espérait qu’elle ne le prenait pas pour un fou. Il parlait le plus sérieusement du monde. Il avait médité cette décision plus d’une fois. « J’y pense depuis un certain temps, déjà. Ce n’est pas une plaisanterie. » C’était là la vraie solution, ils le savaient sûrement tous les deux. Julian la connaissait depuis le départ, mais nul ne l’avait jamais évoquée. Il prenait les devants. « Je bouge d’un endroit à l’autre depuis l’enfance. Je me fiche pas mal de là où je vis. Mais toi, tu es importante. Il n’y aurait plus de distance. » Il soutenait son regard. « Et puis, la bière Anglaise est loin d’être mauvaise. » plaisanta-t-il. Julian se sentait à nouveau vulnérable, il craignait le rejet. Il restait pourtant droit, solide. « C’est une proposition, rien ne t’oblige à l’accepter. Mais elle est sérieuse. S’il te plaît, fais-moi taire. Je parle trop. » Près d’un an plus tôt, Julian fuyait ses sentiments, précisément parce que ces derniers le terrifiaient. Aujourd’hui, c’était peut-être la seule chose qui ne l’effrayait pas. « La raison, ne me la demande pas. Tu la connais déjà. » Il l’aimait.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Jeu 26 Mar 2020 - 17:42
Il fallait vite que j'arrive à trouver comment changer de sujet. N'importe quelle fille aurait aimé entendre ce que Julian me disait mais pour moi c'était vraiment les pires mots à entendre. Je ne voulais pas que l'humeur de quelqu'un dépende de la mienne. C'était très difficile d'expliquer réellement comment je fonctionnais car je ne suis pas sûre de le savoir moi même mais ce que je sais c'est que je déteste autant dépendre de quelqu'un, que quelqu'un dépende de moi. Et paradoxalement j'avais pris soin de ma nièce de manière instinctive pour soulager ses parents après ce qu'on avait véçu. Et il n'y avait pas plus dépendant qu'un bébé. J'avais même eu Jack tout petit et j'avais refuse des rôles pour rester avec lui le temps qu'il grandisse et que je puisse le laisser chez mes parents. Mais je n'aimais pas qu'un adulte soit comme ça, pourtant je savais que j'avais besoin de Julian. Raaaaahhhhh parfois je me taperais la tête contre les murs pour remettre toutes mes pensées en place. "Je ne suis pas à la peine, je gère bien." Je commençais à me refermer comme une huître. C'était ridicule car c'était moi qui avait provoqué cette discussion avec lui, pour l'aider et je me retrouvais à rentrer dans mon armure pour qu'il me foute la paix. Il ne pouvait vraiment pas savoir que c'était un sujet très sensible pour moi. Peut être qu'un jour je lui dirais.

Ah oui Jack était mon bébé, bon à certains moments je le haïssais mais ça restait mon bébé avec son caractère bien à lui et une liste inépuisable de bêtises à faire. Mais mon esquive avait été remarqué, mince. Quelle idée aussi d'avoir cru que je pouvais berner le pro, que dis je...le Roi de l'esquive. En fait je pense que je tenterais une fois l'expérience pour voir si ces deux là peuvent s'entendre. A Londres la cohabitation s'était plutôt bien passé mais Julian était resté que quelques jours et j'étais présente donc Jack savait qu'il risquait de se faire punir. Mais tout seul sans moi ..là j'avais un doute sur le comportement coopératif de mon perroquet. Un chien était intelligent mais rien à voir avec un perroquet, ce volatile pouvait prévoir des plans pour faire ses bêtises et j'en apprenais encore tous les jours sur lui. Le pire? c'est que j'allais passer toute ma vie avec lui. Pas question de divorcer ou je sais pas quoi d'autre. "Je te fais confiance à toi pour arriver à t'en occuper mais bizarrement moins à lui. Un perroquet est imprévisible et roublard." Deux caractéristiques qui me convenaient aussi.

Dans la vie il y avait des endroits qu'on aimait tous. Et être dans un lit confortable, au chaud sous les couvertures dans les bras de la personne qu'on aime était à mon avis le meilleur endroit au monde. Bon le canapé avec un plaid et une pizza devant Netflix était aussi un bon plan. Je sentis le sommeil revenir très vite, mais il repartit aussi vite qu'il était venu après les mots de Julian. J'avais bien compris? Il s'expliqua et je le laissais faire. Mon cœur se mit à battre rapidement, j'aimerais vraiment qu'on vive tous les deux et c'était ce qu'il me demandait là non? mais d'un autre côté je ne pouvais lui imposer ma ville, mon univers , il devait lui aussi s'y sentir à l'aise, faire de Londres sa ville. Mince comment lui répondre sans le vexer? ou qu'il le prenne de la mauvaise façon. Je ne répondis pas de suite, laissant mon cerveau tenter de trouver les bons mots. Je caressais doucement son visage. "Je pense que d'abord tu devrais résoudre tes problèmes Julian, savoir où tu en es de ta vie et ce que tu veux faire." Je pensais que déménager maintenant n'était pas une bonne idée. "Ca ne me dérange pas de venir ici pour être avec toi, je découvre une nouvelle culture. Et puis on a vraiment jamais trop eu le temps de vivre comme on l'avait dit, un peu chez toi et un peu chez moi." Hambourg n'était peut être pas la plus belle ville du monde, mais elle avait son charme et vivre dans un autre pays était une expérience enrichissante, j'arrivais même à mieux comprendre l'allemand mais le parler était toujours compliqué. "Pis si mes parents savaient que tu es à Londres avec moi, tu ne pourrais pas échapper à une rencontre, et tu serais pris dans le tourbillon bébé. Ca fait peur ça enlève des neurones aux gens." En fait je voulais encore garder cette relation pour moi. Je voulais qu'on trouve notre rythme à deux avant d'affronter les étapes importantes d'une vie de couple.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Ven 27 Mar 2020 - 17:03
édit::


« Je voulais dire de façon générale, je ne parlais pas précisément de maintenant. » Julian n’était pas dupe. Un changement palpable s’opérait. Il la sentait s’éloigner, Alex se repliait sur elle-même. Il se tut, préférant ne rien ajouter. Par moments, il avait cette impression… Celle qu’elle lui envoyait des signaux contradictoires. Il ne savait plus à quel saint se vouer. Alex avait été la première à dire qu’ils étaient deux à faire face. Julian essayait de tendre vers cela, il s’y employait. Il rencontrait de réelles difficultés, il ne s’agissait pas de quelque chose d’instinctif ou de naturel chez lui. Julian s’accrochait à son désir d’indépendance, c’était autant un défaut qu’une qualité. Il n’aimait pas se sentir en dette, être redevable auprès de quelqu’un. Il gérait ses problèmes seul, sans jamais s’appuyer sur autrui. Après tout, ses affaires ne regardaient que lui. L’éducation plutôt stricte qu’il avait reçue y était également pour quelque chose. Par sa pleine autonomie, Julian conservait un sentiment de totale liberté. Il avait étouffé sous la discipline quasi militaire de son beau-père. Julian ne voulait plus se conformer aux souhaits de ses semblables, mais uniquement aux siens. Sa réserve allait de pair avec ce trait de caractère. Voilà comment il était parvenu à garder ses peurs pour lui pendant près de deux mois, depuis sa sortie de l’hôpital. Cependant, il effectuait quelques tentatives. À Londres, il lui avait fait part de sa profonde lassitude vis-à-vis de son travail. Aujourd’hui, il lui confiait une part de ses tracas. Ce n’était pas aisé. Il luttait contre ses vieilles habitudes, pour y parvenir. Sans une certaine confiance en elle, il n’y serait sans doute pas arrivé. Seulement, il avait le sentiment de se heurter à un mur. Alex ne voulait pas que l’on se préoccupe d’elle, que l’on veille sur elle. En ce cas, pourquoi l’avait-elle poussé à parler ? Ce qui était valable pour lui, ne semblait pas l’être pour elle. Julian l’indisposait en se montrant soucieux de son bien-être. Il le lisait clairement dans son regard. Ses tentatives pour changer de sujet le démontraient très largement. Dans le fond, une unité existait-elle vraiment entre eux ? Peut-être qu’il était dans le faux, qu’il avait eu tort de vouloir changer. Il se mêlait manifestement de ce qui ne le regardait pas. Il lui fallait sûrement rejeter ce sentiment, ce besoin d’être là pour elle. Dès lors, à rien ne servait de s’ouvrir. Après tout… Il ne pensait pas autrement, autrefois. « Le message est passé, ne t’inquiète pas… »

Julian s’appuyait sur son coude, de façon à maintenir un contact visuel. Ce n’était pas la position la plus confortable qui soit. D’un autre côté, il n’avait pas prévu d’aborder ce sujet en étant étendu sur son lit. Julian se prenait lui-même de court. Il appréhendait la réaction d’Alex. Il arrivait tout juste à respirer. Son rythme cardiaque s’accélérait sensiblement, sous l’effet l’angoisse. En vérité, il ne distinguait pas grand-chose dans le noir. Il devinait ses traits, mais rien de plus. Alex devait plus difficilement le discerner, il se tenait à contre-jour, enfin, à "contre-nuit". Il fallait vraiment qu’il arrête les jeux de mots stupides… Un long silence s’installa entre eux – du moins, il lui parut durer une éternité. Dès qu’elle plaça sa main contre sa joue, il devina la teneur des paroles à venir. Sa confiance en lui retomba comme un soufflé. Julian écouta mot après mot, impassible. Il parvenait à garder contenance. Diverses impressions le traversaient, il n’en traitait pas la moitié. La déception dominait tout cet ensemble. Un instant, il fut pris d’une envie de rire, pas un éclat joyeux mais nerveux. Il réprima ce réflexe.  Elle n’avait pas eu de sourire, pas de réel signe d’enthousiasme. Julian claqua aussitôt la porte, par instinct défensif. Il se coupait à nouveau, il se renfermait.  « Tu as sûrement raison. » dit-il, d’abord. Ses problèmes… Il n’était pas au mieux de sa forme, oui. Toutefois, il savait ce à quoi il aspirait. Il songeait à cette idée depuis son séjour à Londres. Il ne s’agissait pas d’une lubie passagère, due à sa convalescence. Quand elle fit mention de son père et sa mère, de la rencontre incontournable et des choses qui s’ensuivraient, il détourna le regard. « Je sais tout ça. »  pensa-t-il. Il avait été marié, il avait eu des beaux-parents. Julian força un sourire. « Comme je l’ai dit, c’était une proposition… Il se fait tard. Je te laisse dormir. »  Il se laissa retomber contre le matelas, sur le dos. Toutes ses pensées s’embrouillaient. Si une partie de lui se disait qu’elle avait peut-être raison, l’autre ne pouvait se résoudre à le comprendre ou à y souscrire. Julian s’était senti déterminé et sûr de lui. Il réalisait l’avoir vraiment voulu, bien plus qu’il ne le pensait. Mais pour les bonnes raisons ? Ne se précipitait-il pas ? Par peur ? Et merde... Julian souhaitait que cette foutue nuit se termine. Il y avait trop d’opacité autour de lui, du noir de partout… Ne laissait-il pas son humeur obscurcir son jugement ? Il respectait son choix, il n’en demeurait pas moins douloureux pour lui. Il n'arrivait pas à faire la part des choses. « Bonne nuit, Nala. »
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Dim 29 Mar 2020 - 11:14
Je ne contrôlais pas ma réaction sur ce sujet, à chaque fois que quelqu'un tentait de prendre de soin de moi, de veiller sur moi ça me rappelait des mauvais souvenirs. Pourquoi se préoccupait'on de moi maintenant alors que quand j'en avais eu besoin on m'avait envoyé dans un pensionnat? c'était trop tard de le faire maintenant voir même hypocrite selon moi. Mais Julian n'y était pas pour rien dans ce que j'avais véçu, je devais en vouloir à ma famille, pas à lui. Et j'en voulais à ma famille, car quand on avait besoin de moi moi je répondais présente pour les aider mais eux ne l'avaient pas été pour moi. Et pourtant mes parents m'avaient aidé à retaper mon appart, ils n'avaient pas compté leurs heures donc pourquoi m'aider maintenant? encore une fois je ne comprenais pas. J'avais parlé de tout ça la psy que j'étais allée voir à la suite du succès du film car je ne supportais pas l'attention sur moi mais rien de concluant n'en était sorti. "Excuse moi Julian, c'est un sujet sensible et je réagis comme une enfant." J'avais senti au ton de sa voix que je l'avais blessé et c'était vraiment la dernière chose que je voulais faire, il n'avait pas besoin de ça maintenant. "Quand j'étais enfant, mes parents m'ont envoyé dans un pensionnat car j'étais soit disant difficile à gérer, hyperactive je crois. Je ne me voyais pas différente de mes sœurs, mais c'était moi qu'on avait envoyé surement parce que j'étais la dernière et que mes parents en avaient marre, qu'ils étaient lassés ou fatigués. Bref de ce jour vu que je suis un fardeau pour les gens, je me gère seule."

Je n'avais jamais raconté ça à Julian, d'ailleurs peu de personnes le savait. La version officielle était que j'étais allée faire une école d'arts. C'était en parti vrai car l'école était basée sur les arts pour qu'on apprenne à nous exprimer et à gérer notre énergie.  Je savais qu'en le poussant à parler la nuit ne serait pas agréable, mais je n'avais pas prévu que je doive moi aussi dévoiler des choses sur moi. Pour ça on ressemblait avec Julian, on partait tous les deux du principe que notre vie n’intéressait personne d'autre que nous même. Sauf que nous étions ensembles, terminé d'avoir chacun sa vie, elles étaient devenues liées l'une à l'autre pour en devenir une seule. On avait déjà trop dit et je ne gérais plus ce qui suivit.  Ce n'était clairement pas le bon moment pour m'annoncer ça, mentalement je ne pouvais pas l'assimiler.  Ca faisait trop de choses importantes et j'étais loin d'avoir la force mentale que Julian pensait que j'avais.  Encore une fois j'entendis la déception dans sa voix et encore une fois elle me frappa de plein fouet. Le pire était que je pouvais voir son regard même dans cette pénombre et ça finit de m'achever.  J'avais pensé pouvoir peut être l'aider et au final je ne faisais qu'empirer la situation. Seulement je savais que sa décision n'était pas la bonne, pas maintenant en tout cas. Appelez ça l'instinct ou je ne sais pas quoi d'autre mais je savais que ce n'était pas le bon moment. " Je ne suis pas contre ton projet Julian, mais pas maintenant c'est tout.  J'aimerais garder notre histoire encore un peu que pour nous deux." Toute ma vie était devenue publique en un claquement de doigts. Etre en couple avec Julian avait encore plus aggravé cet aspect et je voulais nous protéger au maximum. Sans parler du fait que je voulais fuir la pression familiale. Ce qui était là aussi parfaitement ridicule comme attitude car nous étions ensemble depuis un moment maintenant mais entre les tournages de l'un ou de l'autres, des aléas de la vie, finalement on avait passé peu de temps vraiment que tous les deux. Je profitais qu'il soit allongé sur le dos pour venir contre lui poser ma tête sur son torse. "Bonne nuit Simba."
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Mer 1 Avr 2020 - 1:15
Julian s’appuyait contre le dossier du canapé. Le documentaire animalier semblait être terminé, s’il en croyait la page publicitaire se déroulant sous ses yeux. À l’écran, une jeune femme se brossait énergiquement les dents. L’actrice promouvait le énième dentifrice d’une quelconque marque d’hygiène buccodentaire, gratifiant la caméra d’un large sourire à l’américaine ou dit Colgate. Le son avait beau être coupé, Julian était capable de réciter mentalement la totalité des répliques. C’était le grand problème de sa mémoire, elle stockait à peu près tout et n’importe quoi. Il constatait le pathétique de la situation. Ce simple fait trahissait la vacuité de son quotidien. Franchement, que faisait-il de son temps ? En arriver à mémoriser les slogans publicitaires, lui qui détestait la télévision… Il tombait bien bas.  C’était dans ces moments qu’il réalisait son laisser-aller. L’insomnie ne justifiait pas tout. Il aurait pu s’occuper autrement ou faire le nécessaire, parler de ses problèmes à quelqu’un. Seulement, il n’en avait rien fait. Il se détournait du téléviseur et dévisageait la jeune femme étendue sous ses yeux. Il ne parlait pas. Il se contentait de l’écouter, à tout le moins, Julian savait encore être une bonne oreille.  « Tu n’as pas à t’excuser. Le seul gamin ici, c’est moi. Je devrais chercher à comprendre, au lieu de... Je ne sais même pas... Je ne suis pas comme ça d’habitude. Non, si quelqu’un est en droit de se plaindre, c’est toi. » Il savait ne pas être facile à vivre, actuellement. Il n’était pas râleur, injurieux ou condescendant. Mais il se montrait lent et las, il laissait sa négativité impacter son humeur, ses pensées. Alex en pâtissait. Elle composait avec cette version altérée de lui-même, tout en n’ayant rien demandé. Julian percevait une fêlure sous-jacente, une blessure liée à l’enfance d’Alex. Ils commençaient à peine à se parler du passé. Ils avaient entamé ce processus à Londres. Les quelques anecdotes qu’il glanait au cours de leurs échanges, lui en apprenaient davantage sur elle. Julian glissa le long de l’assise, se couchant à côté de la jeune femme. Il la ramena à lui. Ses foutues épaules étaient trop larges pour leur permettre de tenir à deux sur le sofa. En définitive, il bénéficiait surtout d’un prétexte tout trouvé pour l’avoir dans ses bras. « Tout ce que je sais, c’est que les parents ne sont pas toujours à la hauteur. Je ne peux pas parler de ta famille, je n’y étais pas. Je ne connais ni ton père, ni ta mère. Mais tu n’es pas un fardeau, pas pour moi. À mon sens, les choix de nos parents ne nous définissent pas en tant que personnes. C’est apprendre pour ce que ça vaut. Tu es quelqu’un. Une personne plus que débrouillarde, non pas une charge ! » Julian scrutait le plafond d’un blanc immaculé. Aujourd’hui, peut-être que les parents d’Alex regrettaient ce temps perdu. « Je comprends que l’on puisse vouloir veiller sur soi, sans aide extérieure. Après tout, je suis pareil. Mais si tu en ressens le besoin et seulement si tu le souhaites vraiment, sache juste que je ne suis pas loin. » Pour ce que son aide valait, actuellement... S’il y avait un poids mort au sein de cette pièce, il ne pouvait s’agir que de lui. Ce récit n'entachait en rien l'image qu'il se fait d'elle, bien au contraire. Il la trouvait courageuse.

Il acquiesçait doucement, submergé par une vague de fatigue. Parfois, son impulsivité l’emportait sur tout raisonnement cohérent. Il considérait la justesse de son discours. Julian aurait tout le reste de la nuit pour l’intégrer. Présentement, la confusion régnait en maître sur son esprit. Un sentiment de honte l’embrassait tout entier, lui donnant envie de s’enfouir sous les couvertures. Il aspirait à disparaître de sa vue. Julian se comportait comme un enfant capricieux. Ses émotions s’emparaient de lui, il en perdait la maîtrise. Il était vulnérable, car harassé. Tout cela ne lui ressemblait pas. Il souffrait de n’être plus que l’ombre de lui-même, se transformant en une boule de sentiments discordants. Il avait l’impression de voir le mal partout. L’épuisement déformait paroles et actions. Alex avait raison. Il ne pouvait prendre une telle décision, sans avoir mis de l’ordre dans sa vie. S’il ne reprenait pas les rênes, les choses n’iraient pas en s’arrangeant. « Je le sais. Je ne veux pas te donner l’impression de… J’ai conscience de tout ça, crois-moi. Tu as raison. Il faudrait juste que je dorme. » Une main recouvrit son visage. Il respirait fortement, la bouche ouverte. « Je te demande pardon. » Alex vint se pelotonner contre lui, il l’accueillit de son bras disponible. Bientôt, il entendit le souffle apaisé de la jeune femme. Quand il fut sûr qu’elle dormait, il glissa hors de son étreinte. Julian roula alors à l’extrême bord du lit et enfouit son visage contre son oreiller. Il étouffa un sanglot. Les larmes coulaient en silence, mouillaient la taie en coton. Elles s’imposaient en un flot continu, il était impossible de les contenir. Toute la tension accumulée au sein de son corps s’évacuait à petit feu. Quelque part, au milieu de tout cela, il sombra – lui sembla-t-il, car il rouvrit les yeux sur un rayon de soleil.

Ledit soleil qui filtrait par les petites ouvertures pratiquées sur le volet roulant. Tandis que sa vision se rééquilibrait, Julian détaillait son environnement. Il était enchevêtré dans les draps et les couvertures, au milieu du lit. Il se tenait contre Alex. Dans son sommeil, il avait naturellement retrouvé le chemin de ses bras. Il avait dormi ? Ce constat se fraya un chemin dans son esprit. Julian se hissa hors du lit, puis quitta la chambre. Il gagna le salon où son chien ne manqua pas de lui sauter dessus. Il lui ouvrit la porte du jardin, le laissant sortir. Il aperçut son reflet, il avait encore les yeux bouffis. Quel look ! L’horloge de la box télé lui indiquait l’heure. Julian écarquilla les yeux, à sa lecture. Il avait résolument dormi. Le brun se tournait vers l’escalier, s’élançant pour en grimper les marches deux à deux. Sans jamais ralentir, il traversa le couloir et atteignit la chambre. Là, il se jeta littéralement sur le lit, à pleine vitesse. Julian retomba lourdement sur le matelas. À l’impact, le sommier émit un craquement inquiétant et s’enfonça tout bonnement. Julian n’y prêtait aucun attention, uniquement préoccupé par Alex. Il la serrait à nouveau contre lui, cédant un rire franc. « Excuse-moi pour l’atterrissage raté. Il est plus de onze heures, Nala. » Ce qui chez lui signifiait "J’ai dormi !". Il exprimait une reconnaissance implicite qu’il lui destinait. Julian repoussa quelques mèches de cheveux du visage d’Alex, rencontrant son regard. « Je t’aime et… Je crois que je viens de tuer mon lit. » Ces trois mots ne sortaient pas souvent de sa bouche. Ce réveil était peut-être un brin... violent !
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Jeu 2 Avr 2020 - 19:03
Me plaindre? jamais j'irais me plaindre qu'il n'était pas dans son assiette. Pour moi notre histoire n'était pas qu'une histoire passagère liée à un rapprochement pendant un tournage, je voulais vraiment que ça marche entre nous et je me sentais bien avec lui donc non je n'allais pas me plaindre qu'il soit pas au top en ce moment. "Je t'en voudrais le jour où tu vas oublier de lever la lunette des toilettes là oui je serais énervée mais jamais car tu vas pas bien." J'étais pas convaincue que mon petit trait d'humour fasse effet car il semblait avoir même plus trop envie de rire. C'était pas une tentative de détourner la conversation mais bien de lui tirer un petit sourire. Blaguer sur la vie quotidienne avec lui était habituel. "Hum Simba, ça te dis que demain on aille acheter un plus grand canapé? " On dirait pas comme ça mais avoir un Julian à la maison nécessitait quelques aménagements d'intérieur. Un canapé et un lit plus grand, des serviettes de bain à sa taille. Je tentais de me coller contre lui, dans ses bras mais clairement à deux c'était pas facile vu que je n'étais pas petite non plus. Note à moi même ne pas tenter de faire des trucs à deux ici sinon la chute était garantie.

Parler de ce qu'il s'était passé dans mon enfance n'était pas agréable. Je pense que personne n'aimait parler de ses blessures. Soit on les avaient surmonté et on ne voulait plus en entendre parler soit on se débattait encore avec et en parler n'arrangeait rien. Je ne sais pas quand quelle catégorie je me trouvais. En fait je ne savais pas si j'en voulais encore à mes parents. "Je sais que les parents font des erreurs, c'est d'ailleurs ce qui me terrifie à l'idée d'être mère un jour, de faire des erreurs" On en avait parlé, ils avaient tenté de m'expliquer. Ils avaient été fatigué par mes deux sœurs aînées et j'étais la plus turbulente des trois. On se suivait toutes à deux ans donc c'était dur à gérer. Une fois que j'étais là bas, ils avaient pensé que j'étais bien, que je pouvais m'exprimer et donc ils avaient décidé de m'y laisser. Alors oui je pouvais m'exprimer, mais par la rébellion, mais aussi le théâtre et la danse. J'y étais bien mais ma famille me manquait, mes soeurs, mes parents. "Les choix des parents nous marquent Julian, et se défaire de ça est très difficile, tu peux pas dire le contraire....mais d'accord si un jour je sens que seule j'arrive plus à gérer, je t'en parlerais et pareil pour toi." Je savais que l'enfance de Julian n'avait pas été un long fleuve tranquille et qu'il le veuille ou non ça l'avait assez marqué pour qu'adulte il ai pris certains comportements comme le fait de tout garder pour lui. Il ne m'avait pas raconté en détail mais j'avais pu deviner en lisant entre les lignes.

En temps normal j'aurais été la plus heureuse des femmes qu'il accepte de venir vivre à Londres pour qu'on soient plus souvent ensemble, mais j'avais encore assez de discernement pour savoir que ce n'était pas une bonne décision, le timing n'était pas bon. Et le moment d'en parler encore moins en plus, j'avais sommeil, j'avais encore un peu froid donc je ne voulais pas me lancer sur un sujet aussi important de cette façon. En plus du canapé se serait bien qu'il achète aussi une couette plus épaisse. On se pelait dans cette ville, pire qu'à Londres. Et clairement les nuisettes ça servait à rien pour la température corporelle. Ouais c'était sexy, ça donnait des idées aux hommes mais moi j'avais froid. "Oui je pense que dormir serait une bonne idée et si dans quelques jours tu veux toujours ça on en reparlera. De mon côté notre arrangement actuel me convient pour le moment."

Je ne sais pas d'où je trouvais cette soudaine maturité, c'était l'effet Julian. Avec lui j'étais une femme et plus une jeune femme et ça changeait tout. Mais là de suite je voulais juste être une marmotte et dormir pour me réveiller dans plusieurs heures fraîche et dispo. Je passais une nuit sans rêve et c'était très rare, car même quand je dormais mon cerveau ne voulait pas se mettre en pause et il me faisait vivre des aventures des fois censées et des fois c'est comme si j'étais sous acide. Je n'avais pas réalisé que Julian s'était éloigné puis était revenu contre moi, j'étais partie loin dans un sommeil réparateur. Par contre je véçu un des pires réveils de ma vie, d'un coup je sautais sur la matelas et j'ouvris les yeux en panique me demandant bien ce qui pouvait se passer. Sur le coup j'avais pensé à Oscar ( mdrrr à chaque fois) qui avait sauté sur le lit comme il avait fait à quelques reprises si par erreur on avait laissé la porte de la chambre ouverte. Mon coeur battait très vite et je mis plusieurs secondes à réaliser que j'étais dans les bras de Julian et qu'il était le responsable de ce réveil soudain et brutal. Je pense qu'il ne tenait pas à sa vie non? Et alors on s'en foutait qu'il était si tard non? J'allais l'incendier sur place quand il dit ces trois petits mots et toute ma colère s'évanouie de suite. Un sourire provoquant naquit sur mes lèvres. "Si tu voulais casser ton lit Simba, tu aurais dû me demander j'avais quelques idées en tête pour arriver à ce résultat." Je savais que j'allais le clouer sur place car son imagination allait se mettre en route. Je passais mes bras autour de son cou , captant son regard."Je t'aime aussi Julian et je suis vraiment contente de te voir si joyeux."
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Dim 5 Avr 2020 - 21:28
Alex lui vola un sourire. « … Ou alors parce que j’aurais fait tourner une machine avec mon t-shirt rouge et un vêtement blanc à toi ! » L’habit adopterait un charmant ton rose pastel, une couleur digne des rouleaux de papier hygiénique.  Inutile de le préciser, sa plaisanterie s’inspirait de faits réels. Il avait commis un impair de ce genre, par le passé. Les murs et les voisins de son ancien appartement New-yorkais s’en souvenaient encore. Quant à la lunette des toilettes, il y faisait constamment attention. Sa mère et sa sœur ne supportaient pas de la voir non rabattue. Il avait passé son adolescence à recevoir des doléances pour son "indélicatesse toute juvénile". L’oubli était davantage lié à un je-m’en-foutisme assumé. « J’avoue que l’actuel est un peu trop étroit pour nous deux. » Pour plus de sécurité, Julian la ramenait à nouveau contre torse. Il se posait pour de bon, cessant ses déplacements gymniques. Le brun s’agitait beaucoup, incapable de tenir en place. Son besoin de se mouvoir trahissait sa nervosité. Où était donc son calme olympien ? Cette conversation les mettait tous les deux à nu. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir par trop vulnérable. « D’un autre côté, je ne sais pas. Ça me convient bien de te garder dans mes bras… » Julian jouait l’hésitation, faisant la moue. Le menton levé, il zieuta plus sérieusement le sofa. Ses pieds pendaient dans le vide, la banquette s’avérait trop courte pour lui. Même seul, le canapé n’était pas adapté à son format. « En fait, ce n’est pas une mauvaise idée. » Il céda un léger rire. « En revanche, on ne le prendra pas trop confortable. Je connais ton amour pour les canapés et s’il est plus douillet que mon lit… J’aime dormir avoir toi. » plaisanta-t-il.

Julian s’appesantissait peu sur le passé. Il le traînait pourtant comme un boulet, qu’il le veuille ou non. Il était inhérent à sa personne. Ses parents n’avaient pas toujours fait les meilleurs choix, à l’instar de ceux d’Alex. Il lui arrivait d’y repenser, bien malgré lui. Julian connaissait ses heures d’introspection, depuis quelque temps. Au sein de sa famille, une incompréhension réciproque minait les rapports. En définitive, ils s’attachaient peut-être trop aux différences qui les opposaient.  « Il m'arrive de me dire qu’il est inévitable mais aussi normal de commettre quelques erreurs, en tant que parent. Après tout, comme le dit l’expression, c’est quelque chose que l’on devient. Ça s’apprend… Enfin, je ne sais pas. » Était-ce pour cela que l’on disait que les aînés essuyaient les plâtres ? Parfois, les enfants étaient à même de comprendre les faiblesses de leurs parents. « Il faut être indulgent envers soi-même. Tu auras appris de tes parents. Tu ferais une bonne mère. Puis, tu ne serais pas toute seule... » En général, une famille comptait deux parents. Julian raccourcit sa phrase et se tut. Leur conversation devenait étrange. Bien sûr, il lui souhaitait d’être mère. Mais en parler était… C’était une chose qui les projetait vers un futur hypothétique dont il ne ferait peut-être pas partie, si ce fameux père devait être un autre. Cette possibilité s’avérait angoissante, douloureuse. Il interrompit immédiatement le fil de sa pensée, pour ce qu’elle pouvait traduire. « Heure trop tardive, manque de sommeil ! » s’empressa-t-il de plaider, intérieurement. « J’en ai conscience. » Il savait d’où lui venait sa méfiance ou son besoin d’autonomie, de son enfance. Julian ne se leurrait pas.

Il n’ajouta rien. En certaines occasions, le silence était préférable à toute réponse. Alex ne tarda pas à s’endormir. Il suivit le même chemin, après s’être vidé de toute la tension stagnante. Il renfermait cette pression depuis plusieurs semaines. Julian atteignait le point de rupture. Le fait de se décharger de ses émotions semblait l’avoir tant fatigué, qu’il put trouver le sommeil sans même le réaliser.

À présent, il siégeait sur ce lit qu’il venait de terrasser. Julian tenait sa revanche pour toutes ces nuits passée à le fuir. Bien que la destruction du sommier ait été des plus accidentelles. Métaphoriquement, il avait vaincu l’une de ses peurs. Ce n’était jamais qu’une image…  Il craignit la réaction d’Alex. Elle avait toutes les raisons valables pour piquer une colère. Toutefois, elle n’en fit rien. Il vit son visage se détendre, puis un sourire provocateur perla sur ses lèvres. Elle le foudroya en l’espace d’une phrase. Son cerveau s’occupait du reste, son imagination s’emballant. Ça n’avait pas manqué… Était-il trop tard pour l’engueulade ? Julian secoua la tête de gauche à droite, comme si ce mouvement pouvait chasser ses pensées indécentes. Il ne dit rien. Il se contenta de lui lancer un regard sans équivoque, car plein de convoitise. De quoi lui rendre la pareille… Les prochains mots attirèrent un peu plus son attention. Joyeux, oui, il l’était. Pour un motif futile, comme d’aucuns diraient. Il se réjouissait d’avoir dormi ne serait-ce qu’un peu. Il y trouvait une grande satisfaction, bien que passagère. Julian ne se faisait pas d’idées. Il allait encore devoir batailler. Il passerait sûrement d’autres nuits sans fermer l’œil. Pour autant, il s’agissait tout de même d’un petit pas. Le brun pensait le devoir à Alex. « C’est en grande partie grâce à toi. » Sur ces bonnes paroles, il se penchait et capturait ses lèvres. Julian entendait se venger. Il dériva vers sa nuque, y déposa plusieurs baisers avant de l’embrasser de plus belle et avec urgence. L’homme colla finalement son front contre le sien, à la recherche de son souffle. « Et maintenant, je vais… » Il marqua une pause volontaire. Il usait de sa voix grave à dessein. « Préparer un brunch ! » Il la quitta brusquement, se hissant hors du lit. Il voulait peut-être la faire craquer, oui. « Il est trop tard pour petit-déjeuner, trop tôt pour déjeuner. Ça me semble idéal. » dit-il, parfaitement détaché. Là, il se servit d’un dernier atout. Il retira son t-shirt pour exposer son torse, puis le jeta sans faire attention. Ce dernier atterrit malencontreusement sur le lustre, tuant son effet. « Et merde ! » Julian fut obligé de se mettre debout sur le matelas, pour aller le récupérer. Il roula une nouvelle fois hors du lit, pour rallier la cuisine. « Ceci n’a jamais eu lieu ! » dit-il, sur un ton sérieux. Pourtant, il ne put s’empêcher de rire de lui-même.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Lun 6 Avr 2020 - 16:46
Encore une fois je n'allais pas lui en vouloir pour des couleurs qui risquent de déteindre, on avait tous eu certains accidents de ce genre et on avait découvert des couleurs dont on ignorait l'existence jusque là. Et puis j'aimais bien les tons pastels. Je n'étais pas un dictateur à la maison, avoir véçu avec autant de personnes vous apprend à respecter la place de chacun. Par contre s'il osait un jour terminer le dernier pot de glace au chocolat là je serais au grand regret de devoir me séparer de lui. Non mais c'est vrai quoi, on ne jouait pas avec la glace et encore moins celle au chocolat. Surtout pas si la dite glace était à moi. Je pense que je ne répondrais pas de moi dans un cas pareil. Mais c'était encore des situations bien hypothétiques, on ne vivait pas ensembles au sens premier du terme donc il n'y avait pas encore d'accrochages à ce sujet. Absolument que c'était une bonne idée de changer de canapé non mais on dépassait de partout, je pris un air outré à son sous entendus? "Sache mon cher Julian qu'entre un bon lit et un bon canapé je choisirais toujours le bon lit." Je fis exprès de ne pas mentionner que c'était pour dormir avec lui, non mais après cette attaque sournoise de sa part j'allais pas lui faire ce plaisir non? des clous.

Oui les parents faisaient des erreurs, tout le monde faisait des erreurs. Ce n'était pas ça le problème, le problème était comment était géré l'erreur. Dans mon cas ils ne s'étaient jamais excusés. J'avais été difficile, ils étaient débordés. Encore à ce jour ils pensaient avoir pris la bonne décision même s'ils avaient vus ce que ça avait fait sur moi. Ma mère le regrettait, mais pas mon père. Ce qui était bizarre car c'était lui qui se proposait pour m'aider dès que j'en avais besoin. "Je sais que c'est normal, mais je n'arrive pas à leur pardonner." C'était un sujet tabou dans ma famille, personne n'en parlait, ni mes parents, ni mes sœurs. Et je pense qu'en fait ne pas être en mesure de leur pardonner me minait mais je n'y arrivais tout simplement pas. J'en avais parlé des heures avec ma psy, elle m'avait aidé à gérer plusieurs chose dans ma vie mais sur ce point je me montrait inflexible. "Ils étaient deux Julian et ils ont fait cette erreur, qu'est ce qui me dit que je ne ferais un autre type d'erreur? et en plus en accord avec le père." Je ne comptais pas vraiment être une mère célibataire donc bien sur qu'il y aurait un père. J'étais clairement trop fatiguée pour penser à nous deux en tant que famille. Là mon cerveau n'était plus bon à rien. Bien sur que j'avais pensé à cette possibilité mais j'avais vite chassé cette idée de ma tête, c'était prématuré de parler de ça dans l'optique d'avoir vraiment un enfant, et en plus je n'étais pas prête à gérer les échecs qui allaient fatalement arriver à cause de ma maladie. Je pense que nous avions mis au point certaines choses entre nous, et on avait parlé d'autres choses, il était inutile d'aller plus loin. De toute façon plus les minutes passaient, plus je luttais contre le sommeil et je serai bientôt capable de m'endormir en plein milieu d'une phrase.

Je n'ai pas eu un tel réveil en sursaut depuis des années. Et ça ne m'avait pas manqué une seule seconde. Ce mec était fou, y'avait pas d'autres explications plausibles à ce qu'il venait de faire. Tuer de sang froid un pauvre lit sans défenses et oser réveiller sa copine de cette façon. En voyant son air si joyeux je ne pouvais pas lui en vouloir mais par contre je pouvais me venger de manière sournoise et je ne m'en privais pas. Comme prévu je le fis bugguer. Héhé, Alex 1 Julian 0. Grâce à moi? Il ne semblait pas avoir fait quelque chose de spécial, on avait juste parlés mais si ça l'avait aidé alors tant mieux. Mais je n'avais pas anticipé qu'il oserait vouloir se venger de ma vengeance. Roohh l'enfoiré, les baisers, la voix grave, je n'allais jamais pouvoir lui résister. Je le regardais et j'avais déjà beaucoup d'idées pour un autre type de réveil. Je tentais quand même de garder un peu de contrôle car je sentais le coup tordu arriver et il ne tarda pas. Je décidais de croiser les bras et prendre un air boudeur. "Et si moi je voulais te manger toi? ". Ce qui se passa ensuite, coupa toutes envies mais par contre me fit partir dans un fou rire incontrôlable. C'était le fail de l'année. Ah ben oui c'était bien beau de vouloir jouer le tentateur mais fallait pas se louper. Je sortis du lit en rigolant encore. Je le suivis dans la cuisine et sur le chemin je caressais Oscar pour lui dire bonjour. Je ricanais encore un peu du fail monumental. Par contre Julian avait bien enlevé le tshirt du lustre mais ne l'avait pas remis, je restais donc à l'entrée de la cuisine le regardant tout préparer en étant torse nu puis je m'avançais dans son dos alors qu'il faisait cuire les yeux et je l'enlaçais, et déposant mes lèvres sur sa peau. "Je crois que j'ai un problème Simba, je suis vraiment amoureuse de toi." Par contre nos œufs n'allaient pas ressembler à grand chose s'il continuait comme ça. Je lui pris les ustensiles des mains. "Fais place à l'anglaise, c'est dans nos gênes de savoir cuisiner des œufs pour le matin." Je crois que c'était vraiment la première fois qu'on cuisinait tous les deux en même temps. Et là j'avais une image qui me frappa, nous deux dans la cuisine avec le chien, je me serais retournée vers la table et j'y aurais vu un enfant que j'en aurais pas été étonné. Il manquait juste Jack pour que le tableau soit parfait.
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Mer 8 Avr 2020 - 18:55
Julian n’avait jamais cherché à savoir s’il en voulait toujours à ses parents. Ici résidait une part du problème. Il gérait ses griefs d’une façon peu commune, il les balayait d’un revers de main. Poussiez le bouchon un peu trop loin et il vous rayait de son existence, sans un regard. Combien de visites rendait-il à ses parents, à l’année ? Fort peu, pour ne pas dire aucune… Il vivait en Allemagne depuis deux ans, initiant un rapprochement géographique qui aurait pu favoriser de meilleurs rapports. Il n’en était rien. Julian l’envisageait de loin, sans jamais l’entreprendre. Plus il se tenait à distance, mieux il se portait.  Son beau-père désapprouvait son choix de carrière, sa mère se rangeait à son opinion. Dès lors, il n’y avait rien à ajouter. Ils se félicitaient encore de lui avoir claqué la porte au nez au sortir du secondaire. Ils ne nourrissaient aucun regret à son endroit. Julian ne pardonnait pas. Il effaçait, passait outre, transporté par la volonté immuable d’avancer coûte que coûte. Il ne trompait personne, pas même lui. Les rancœurs existaient bel et bien. Par le travail, il canalisait sa colère et son amertume. Raison pour laquelle la comédie lui était essentielle. Il ne se laissait pas le temps de penser. « Tu essaies, c’est le plus important. C’est une démarche saine. » Peut-être qu’il lui manquait quelque chose pour franchir ce dernier pas. Des excuses orales et sincères ? Julian ne pouvait que subodorer. Il ignorait tout de cette histoire.  Par ailleurs, il n’était pas la personne la plus avisée en la matière. Sa méthode s’avérait catastrophique.  Il luttait contre l’envie de lui promettre le meilleur, affirmant qu’elle y parviendrait tôt ou tard. Qu’en savait-il ? Des paroles incertaines – bien que pleines de bons sentiments – ne l’aideraient pas. Tout ce qu’il lui disait, elle le savait déjà. Julian ne lui apportait rien. « Tout ce que je sais, c’est que tu te poses la question, tu t’en préoccupes… Ce qui est déjà bien plus que la plupart des gens. Tu t’en soucies réellement. Tu te remets en question. Grâce à ça, tu seras plus attentive, réceptive, vis-à-vis de ton enfant. » Elle n’était pas ses parents. Il voulait le lui dire, non pas dans le sens d’une critique envers ces derniers. Julian n’émettait aucun jugement. Mais si eux avaient commis une erreur, il n’en serait pas forcément de même pour elle ou le père de son enfant. Elle devait se porter crédit. Toutefois, il retint ses pensées.

Sa moue boudeuse le fit bien rire, digne d’être immortalisée sur papier glacé.  Dommage, il n’avait pas d’appareil photo sous la main. Il pensait parfois à investir dans un polaroid. Nombre d’idées lui traversaient l’esprit, sans jamais être concrétisées. « Plus tard, peut-être ! » dit-il, lui lançant un regard provocateur. Il était loin de s’opposer à ce projet. Julian semblait ne pas être tout à fait éveillé, à en juger par l’échec cuisant de sa petite démonstration. Il se frottait les yeux, réprimant un bâillement. Alex riait à gorge déployée. Au moins, il faisait une heureuse. À quelque chose malheur est bon !  Commencer la journée avec les éclats joyeux d’une personne qu’il aimait, il ne pouvait décemment pas se plaindre. Julian ne se prenait pas de haut. Son t-shirt à la main, il empruntait les escaliers. Alex lui emboîta le pas. Oscar était revenu de son tour dans le jardin. Le brun laissa la porte vitrée entrouverte, afin d’aérer le séjour. Alex campait devant la porte de la cuisine, tandis qu’il s’affairait pour préparer le petit déjeuner. Julian sortait les ingrédients nécessaires. Il souhaitait réaliser des œufs brouillés. Il positionna sel et poivre près de la poêle, y ajouta un fouet et une spatule. Son plan de travail semblait prêt. Suivant la recette de sa grand-mère paternelle, il cassa les œufs dans le contenant. Une étape qui – à première vue – ressemblait à des œufs au plat, avant d’être touillés. Il s’apprêtait à verser le lait, mais sentit deux bras l’étreindre. Les lèvres d’Alex provoquèrent un frisson. Il en oublia momentanément ce qu’il faisait. « Je ne vois absolument pas où est le problème. Enfin, en ce qui me concerne. » Sa voix trahissait un sourire. Le contraire l’aurait profondément inquiété. « Toi, pas sûr que tu y gagnes. » plaisanta-t-il. C’était un moment de joie pure et simple, comme il les appréciait.  Parfois, il arrivait encore à se sentir bien et à faire montre d’un peu d’optimisme. Soudain, Alex s’empara de sa spatule. Un vent d’indignation le frappa. « Eeeeh ! Les américains aussi savent cuisiner les œufs, darling ! » rétorqua-t-il. « Je faisais les œufs brouillés de ma grand-mère, c’est normal que ça ait cette tête à ce stade. » Julian croisait les bras, faussement offusqué. Par ailleurs, Alex avait sa part de responsabilité, elle qui le distrayait. Oui, excuse pourrie... Il attrapait sa pince à viande et retournait ses morceaux de bacon, dans l’autre poêle. Cuisiner sans t-shirt n’était pas la meilleure idée à avoir, en raison des projections d’huile bouillante. Oscar restait sur le seuil de la porte. Il savait ne pas avoir le droit d’entrer dans la cuisine. Il y avait trop souvent fait des ravages, par le passé. Julian dressa une table et mit du pain à griller. Jus d’orange, lait, fruits, il ne manqua plus grand-chose. Julian volait quelques baisers à la jeune femme, entre deux voyages. Il arrêta finalement le feu sous le bacon et le transvasa dans un plat de service. « Tout est prêt de mon côté, chérie. » Julian se dirigea vers le congélateur et en sortit un pot d’un certain produit. Il gagna la table l’air de rien. « Hier, j’ai acheté un pot d’un litre de glace au chocolat. Mais vu le peu de confiance que tu as en moi… Puis tu t’es moquée. Je ne sais pas si je vais partager. » Se contredisant totalement, il posa la boîte près de l’assiette d’Alex. Il n'était pas du tout sérieux. « Je n'en pense pas un mot. » Un sourire désintéressé et sincère vint en attester.
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Jeu 16 Avr 2020 - 17:42
Est ce que vraiment j'essayais? Je ne pense pas. Sur ce sujet précis ma colère n'avait jamais baissé contre eux. Je leur en voulais et je pense que je leur en voudrais toute ma vie. Ma psy m'avait aidé à ouvrir les yeux sur beaucoup de choses dans ma vie, mais pour ce moment précis, je faisais un blocage. Du moins c'est ce qu'elle disait moi je savais très bien que je ne voulais pas les pardonner. J'avais voulu comprendre comment ils en étaient arrivés à prendre une telle décision mais à aucuns moments je n'avais voulu pardonner. Etre rancunière n'était pas dans ma nature car je voulais profiter de la vie et des gens et pas revenir sur le passé. Sauf sur ce sujet. Et je savais que même si mon comportement était puéril, que je me vengerais à un moment donné. Qu'ils ressentiront eux aussi ce que voulait dire être rejeté. "Tu as un trop bonne opinion de moi Julian, tu es loin de la vérité, jamais je ne leur pardonnerais. Mais au moins je sais que des erreurs peuvent se commettre même en partant d'un bon sentiment." Je pense que c'était surtout ça qui me faisait peur. Penser bien faire et finalement me louper. Pas seulement dans une optique d'éducation mais en tout dans ma vie. Dans mes choix de films, d'amis etc. Rien n'était certain dans la vie, et je crois que c'était la chose la plus difficile à comprendre et à assimiler.

La nuit qui suivit fut pour moi très calme, à l'opposé complet du réveil. Non mais depuis quand il se jetait sur le lit? Il avait oublié son gabarit? Tueur de lit... Fallait respecter les lits, ils étaient là pour notre confort, ils nous faisaient du bien, on avait pas le droit de se montrer si violent avec eux. On avait le droit de les casser mais que dans un seul cas bien précis et c'était pas celui que Julian venait de faire. Mais là Julian avait raison il était temps de manger. Je n'avais pas pu résister à venir lui faire un calin, avoir quelque secondes de pause dans l'intensité ambiante depuis la veille. Je sais pas ce qu'il avait à toujours se rabaisser, ok en ce moment il était pas Monsieur optimisme mais quand même..."J'avoue que pour le moment ça ressemble à un moment investissement maissss je désespère pas d'avoir de retombées positives d'ici quelques mois ou années, je suis patiente." Quand il me disait des trucs de ce style j'avais abandonné la technique de le contredire. Dans le genre têtu il pouvait me concurrencer, alors je répondais avec l'ironie mêlée un peu d'humour. Je sais que parfois il mettait quelques secondes à réaliser que je rigolais et moi ça me distrayait. Enfin là par contre j'étais pas distraite sur l'avancée des œufs. "Genre les américains s'y connaissent en cuisine ça se saurait depuis le temps non?" Alors oui venant d'un anglaise cette phrase pouvait passer pour de la mauvaise foie. Seulement même si nous mélanges d'ingrédients pouvaient parfois faire grincer des dents, nous au moins on savait cuisiner. Je pris la suite sur les œufs et je le laissais faire le reste. Ce n'était pas simple car à chaque fois qu'il passait pas loin, il m'embrassait et je loupais ma cuisine des yeux quelques secondes. On allait avoir une nouvelle recette...les oeufs cramés. J'arrêtais la plaque, sortie la poelle avec les oeufs et la posait sur la table. La cuisine avait pris de bonnes odeurs et je mourrais de faim. J'entendis le mot magique, chocolat, enfin plutôt les deux mots magiques, glace chocolat. "Heyyy je suis la parfaite petite amie, je mérite mon pot de glace." Je servis les œufs dans nos assiettes avec le bacon et je regardais la table. "Tu as prévu des invités pour le brunch? y'a pour un régiment."

Ca tombait bien j'avais une faim de louve. Je n'attendais pas pour m'attaquer aux œufs. Un peu d’œuf, puis une cuillère de glace, re des œufs avec bacon, je mixais tous les goûts. "Bon du coup après ta cascade de ce matin, on doit changer le canapé ET le lit...y'a un magasin de meubles dans le coin? " J'allais pas dormir dans un lit cassé et le canapé était vraiment trop petit. Ca m'enchantait moyen mais la dernière fois qu'on avait fait les magasins ça avait été fun puis là des meubles, pas de jeu à la con à qui va faire craquer l'autre en premier. C'était safe comme trucs.
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Sam 25 Avr 2020 - 20:27
{HJ: Désolée, je n'avais pas vu ta réponse.}

Julian la regardait en silence. Ses paroles pouvaient paraître dures. Ne pas pardonner dans un monde où l’on prêchait sans cesse le contraire. Il ne jugeait pas, il comprenait. Ce n’était pas une chose facile à délivrer. Un pardon ne devait pas être forcé, mais spontané, naturel. Certaines blessures ne s’oubliaient pas. « Tu as le droit. Gère les choses comme tu l’entends. » s’entendit-il dire.  Après tout, qui mieux qu’elle pouvait savoir ce dont elle avait besoin ? « L’essentiel, c’est de tenter de faire au mieux et de reconnaître ses erreurs, quand on en commet. C’est très convenu ce que je dis, mais pourtant. »
__________________

« Dans ce cas… On va dire que je suis comme le champagne, je me bonifie avec le temps. » Alalala, rien ne valait une bouteille de Dom Pérignon des années 60 à 70 ou un bon Krug de 28. Le porte-monnaie appréciait moins que le palais, mais c’était un détail secondaire. Par chance, ses revenus le lui permettaient largement. « Mais ce que je retiens surtout, c’est que tu es prête à rester coincée avec moi plusieurs années. » la taquina-t-il. Il la regardait préparer les œufs, l’air chagrin. Plus exactement, il feignait un état de tristesse. Après tout, elle lui avait volé sa spatule… Elle se débrouillait plutôt bien, cela dit. Julian ne découvrait rien. Il avait déjà eu l’occasion de la voir à l’œuvre plus d’une fois. Il existait fort peu de personnes à qui il aurait confié sa poêle et sa spatule, mais Alex en faisait partie… Il plaisantait tout seul, manifestement de bonne humeur. Julian croisait les bras et sourcillait. « Excuse-moi ? Les américains ne s’y connaissent pas en cuisine ? Ce n’est pas toi qui disais que tu adorais nos hamburgers et nos Fast-Food, à Londres ? » Objectivement, la cuisine américaine manquait parfois de finesse. Il était le premier à le reconnaître. Julian la trouvait trop riche, quant aux portions gargantuesques… Lorsqu’il passait au MacDo de l’oncle Sam et qu’il le comparait à son homologue allemand… Avec un menu individuel, on pouvait nourrir une famille entière. Toutefois, les États-Unis comptaient d’excellents plats. Tout dépendait de l’adresse, de la recette, du cuisinier et des produits. « Laisse-moi te préparer un repas de chez moi, pour te prouver qu’un américain peut savoir cuisiner. » Certes, il n’était américain que pour moitié, l’autre s’avérant allemande. Peu importait, il y avait passé une grande partie de sa vie. Il connaissait tous les plats typiques. Julian finissait de dresser la table du brunch. Son estomac commençait à se manifester. S’il n’avalait pas rapidement un morceau, il risquait de donner un concert de gargouillis. Très peu pour lui… Le parfum qui flottait dans l’air ne l’aidait en rien. Bien au contraire, il lui ouvrait un peu plus l’appétit. Il s’installait sur sa chaise. Alex ne tardait pas à le rejoindre avec les œufs. La jeune femme soutint être la parfaite petite amie. Le comédien fit mine d’hésiter, avant de sourire largement. « Je ne réfuterai pas. Je tiens trop à la vie. » Il ramena ses bras devant son visage, en un geste défensif, comme s’il s’attendait à être frappé. Enfin, il céda un petit rire et attrapa ses couverts. Il était conscient de la chance qu’il avait de la compter dans sa vie. Elle lui apportait plus qu’il ne pouvait le dire. Il se tourna vers elle et tenta de le lui signifier par regard qui en disait long sur le fond de sa pensée. Julian restait fondamentalement réservé. Certains sentiments demeuraient peu évidents à exprimer pour lui. Pour autant, cela n’ôtait rien à leur authenticité. Il reporta son attention sur son assiette, se raclant la gorge. Soudain, cette dernière semblait avoir beaucoup à lui dire. Oui, Julian se cachait  derrière ses œufs. Sa fourchette grinça contre la porcelaine, alors qu’il coupait son bacon. Heureusement, Alex embrayait sur la table plus que chargée. Il releva le menton, détaillant l’ensemble des aliments présents. « Que veux-tu ? Je suis un américain, je vois large. » Il céda un autre rire. « Merci pour les œufs et bon appétit. » Il espérait que le bacon qu’il avait fait cuire serait bon. Dans le cas contraire, il aurait l’air fin.

Alex se confectionnait une belle assiette. Julian avalait une bouchée après l’autre, machinalement. Son appétit fuyait déjà au galop. Il songeait à la prise à venir de ses médicaments. Cette simplement pensée suffisait à lui retourner l’estomac. Il regardait Alex, méditant un instant. « Je peux peut-être retaper le lit, j’ai de la colle à bois et des chevilles en rab… » Il s’interrompit. Ce n’était pas le moment de se lancer dans un chantier titanesque. Il se débrouillait avec des outils, plutôt bon bricoleur. Cependant, il n’allait pas jouer les Mike Delfino, aujourd’hui. Il voulait profiter de ce temps en sa compagnie. D’autre part, le lit ne serait jamais prêt pour la prochaine nuit. Il avait une chambre d’amis et ils pouvaient toujours placer le matelas par terre. L’option d’Alex semblait toute de même préférable. « Il y a un Ikea pas loin. C’est tout ce que je sais. » Non, il ne faisait pas de placement de produit. En deux années à Hambourg, Julian n’avait jamais trouvé le temps d’explorer les environs, à sa grande honte. D’un autre côté, il était rarement en ville.  Julian fit l’effort de terminer ses œufs, mais ne put en avaler davantage. Il ne voulait pas être malade. Il se leva et partit déposer l’assiette avec le restant de bacon devant Oscar. Le chien se jeta dessus, tel un bienheureux. « Du coup, on peut y aller, si tu veux. Il y a toujours la chambre d’amis, sinon. » Julian se servait un grand verre d’eau, puis avalait son traitement. « Sur le papier, ce n'est pas très fun, mais ça pourrait être amusant. En plus, un lundi, il n’y aura pas grand monde. »
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Mer 29 Avr 2020 - 17:39
Je ne suis pas sûre qu'il se bonifiait avec le temps car je ne le connaissais pas depuis si longtemps que ça au final, mais il tentait de faire des efforts et c'était le plus important pour moi. Une relation ce n'était pas facile déjà quand les deux personnes étaient proches géographiquement mais quand c'était comme nous à distance et en plus avec nos métiers, tout devenait très compliqué. Donc qu'il fasse des efforts était pour moi très important, tout comme j'en faisais de mon côté. "Par contre attention, un champagne ou un vin vieux peut bouchonner...j'espère que tu feras pas pareil" Je lui souris mais je ne répondis rien que sa blague à propos des années. Je m'engageais rarement pour juste seulement m'amuser. J'étais malheureusement le genre de fille à ne pas savoir m'amuser, je ne savais que m'engager. Et Julian savait parfaitement ce que je pensais de notre relation, qu'elle était très importante pour moi.

Je savais que Julian n'appréciait pas trop que je l'ai écarté de la préparation des œufs mais il était en train de ne pas les faire comme je les voulais moi. Et les œufs c'était sacré pour une anglaise, je les aimais d'une certaine manière et pas d'une autre. Peut être qu'un jour je goûterais la recette de sa grand mère mais pas aujourd'hui, pas après ce réveil en fanfare qu'il m'avait fait. "Ah oui mais reconnais que les hamburgers ce n'est pas de la cuisine mon chéri...c'est fait pour combler une faim pas pour éveiller notre gout." Alors que de bons œufs au bacon, avec le bacon cuit aussi parfaitement qu'en cet instant ça valait tous les hamburgers du monde. Je ne rêvais pas , on parlait cuisine tranquillement, mon dieu à quel moment on était passé à être un couple installé? Je n'avais rien remarqué. "J'accepte votre proposition M Lane Keller, faites moi changer d'avis sur les américains et la cuisine." Je lui volais un baiser.

Quoi?????? Il doutait que je sois une parfaite petite amie? Je pris un air qui dans un premier temps était choqué puis il passait vers le courroucé. Il se protégeait le visage mais je lui donnais un léger coup sur l'épaule. Je décidais de le toiser pour m'amuser. Non mais je n'allais pas laisser passer un tel affront, d'ailleurs j'aurais pu le menacer de dormir sur le canap ce soir mais comme il avait cassé le lit on allait être deux à dormir sur le canap. Je vis à son regard ce qu'il ressentait vraiment mais j'étais d'humeur à la taquiner, je lui souris et entamais mon assiette. J'avais les crocs, je ne pouvais pas dire ça autrement. C'était tellement bon que je gémissais presque de plaisir à enfin satisfaire pour estomac avec une si bonne chose. Quand je réalisais le son que je venais de faire je virais au rouge tomate. Je restais le nez sur mon assiette et j'osais pas regarder Julian.

Je me régalais avec mon assiette et mon bon appétit légendaire n'était pas parti. Je remarquais que Julian n'avait pas beaucoup mangé mais je préférais ne rien dire. On avait déjà beaucoup parler hier soir et je n'avais pas spécialement de remuer encore certaines choses. Selon moi il y avait un temps pour tout et là c'était le temps de se préparer pour aller faire les magasins de meuble comme un couple normal. "Il faut aussi prendre un canapé, je te rappelle qu'on rentre difficilement à deux sur le tien." Je n'avais pas plus que ça envie d'aller faire la tournée des magasins mais là on avait pas le choix. Je n'avais pas envie de dormir dans la chambre d'amis et surtout je voulais un canapé où je pouvais me blottir contre lui et sous les plaids. Mon assiette était terminée et je me levais pour tout mettre dans le lave vaisselle. Je m'approchais de lui pour l'embrasser tendrement et couper le baiser brutalement " Preum's à la douche" Je souris et filais en courant dans les escaliers pour monter à l'étage pour me doucher. Je cherchais mes vêtements , fallait que je fasse vite car quand il réaliserait que j'allais surement utiliser toute l'eau chaude, il tenterait de me piquer la place.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Dim 3 Mai 2020 - 14:40
Julian s’en tint au plus strict silence, un peu piqué par sa remarque.  Il était encore à fleur de peau, enclin à mal interpréter, donc susceptible. Il en avait conscience, raison pour laquelle il se raisonnait. Le brun s’agaçait par cette incapacité qu’il avait, désormais, à faire la distinction. Il n’était pas seulement question de premier ou second degré, le problème s’étendait à d’autres domaines.  La faiblesse de son jugement résultait de son mal-être. Il n’allait pas bien, en avait fait l’aveu. Entre savoir et admettre, il existait une subtile mais réelle différence. Ce cap franchi, il pouvait impulser un changement. Son monde n’avait pas à subir ses états d’âme.

Julian s’appuyait sur le plan de travail, songeur. Aux quatre coins de cette vaste planète, les oreilles de certains chefs sifflaient sûrement aux propos de la jeune femme. Cuisiniers déterminés à donner ses lettres de noblesse à un hamburger, qu’ils voulaient gastronomique. En l’occurrence, Julian opinait volontiers, partageant l’opinion de l’Anglaise. Traitre à sa nation… « Tu prêches un convaincu. » Sur ces entrefaites, il cessait tout bonnement de parler ou penser hamburger. S’il persistait sur cette voie, il savait très exactement où il allait finir, au fast-food le plus proche. En certaines occasions, les mets les plus simples suscitaient les plus grandes envies. Pour l’heure, son intérêt se portait résolument sur le contenu des deux poêles disposées sur la cuisinière. Il en salivait presque. Oscar le fixait toujours, la langue pendue et le regard plein d’espoir. Le chien avait pris la mauvaise habitude de finir ses assiettes, depuis le début de sa convalescence. Julian était le réel coupable. Les premières semaines, il abandonnait ses plats sur la table, sans même y toucher. Le canidé se chargeait du reste. Heureusement, Alex n’avait pas été témoin de son laisser-aller. La jeune femme lui délivrait son assentiment, feu vert pour un repas typiquement américain. Son cerveau se mettait en branle. Mentalement, il énumérait toutes les recettes qu’il connaissait et maîtrisait le mieux. Un menu fut rapidement établi. « Objectivement, je ne suis pas sûr d’y parvenir. Peut-être que tu n’aimeras pas du tout, mais je me fais un devoir d’essayer. Merci de te prêter à l’expérience. » Il riait tout en disant cela. La perspective le tentait vraiment. Il savourait le simple fait d’éprouver une réelle motivation pour quelque chose. Cela faisait longtemps.

Une fois à table, Julian reçut un petit coup de la part d’Alex, plus que justifié, au demeurant. Son visage passa par toute une palette d’émotions. Il sentait son regard posé sur lui, esquissant un sourire derrière son poing. Le brun contenait mal son alacrité, secoué de bas en haut par un rire irrépressible. Il commença alors à s’étouffer avec un morceau de bacon et vira au rouge écarlate. Il tapait de la main sur la table, explosait en une quinte de toux incontrôlable. La fausse-route connaissait son terme, Julian retrouvait enfin son souffle. Il vidait son verre d’eau d’une traite, puis inspirait un grand coup. « Journée forte en émotions ! » plaisanta-t-il. Chacun picorait le contenu de son assiette. Là où il luttait pour finir son déjeuner, Alex mangeait avec appétit. Elle céda, d’ailleurs, un bruit des plus révélateurs. Julian déglutissait, un morceau de pain à la main. « Tu pourrais m’attendre. » manqua-t-il dire. Il s’en abstint, voyant l’air embarrassé de l’Anglaise. D’autre part, la plaisanterie lui semblait de mauvais goût.

Julian confiait le reste de son assiette au quadrupède. Une fois qu’il eut fini, le brun glissa le contenant dans le lave-vaisselle. Parallèlement, Alex rappelait la nécessité d’acheter un nouveau canapé. « Je n’oublie pas, je te rassure » Il demanderait au magasin de débarrasser le vieux sofa et feu le lit. Cela lui épargnerait toujours un passage à la déchèterie. Qui plus est, les deux meubles concernés ne rentraient pas dans son SUV Mercedes. En revanche, il pourrait peut-être y glisser les cartons du futur couchage. Oh joie, un chantier de montage l’attendait… Douce optique ! Il redoutait déjà le passage en boutique. Un lieu chargé de gens et de mobilier ! Il se cognerait partout, devrait supporter le brouhaha permanent, etc… Julian espérait ne pas être reconnu, ce serait la plaie. Alex le sortait de ses pensées en l’embrassant. Mais à peine y répondait-il, que déjà elle s’éloignait. Il comprenait rapidement le subterfuge. « Eh, ça c’est ma technique ! » s’indigna-t-il. En vérité, la fierté s’emparait de lui. L’élève allait dépasser le maître !  L’Anglaise le plantait sur place et filait à l’étage. Julian commençait à débarrasser le petit déjeuner, en maniaque de la propreté. C’est alors qu’il réalisait la véritable entourloupe, le regard sur l’évier. Le ballon, l’eau chaude… Un cas de conscience se posait, un dilemme "cornélien" ! Remettait-il le ménage à plus tard, lui, l’adepte de l’ordre ? Son instinct de compétition s’éveillait, l’appelait à quitter cette cuisine. L’entreprise relevait du suicide pur et simple. Oscar le dévisageait, couché au sol. « Une mort certaine. Une faible chance de succès. Mais qu'attendons-nous ? » dit-il au chien. Parce qu’Alex allait le tuer, il en était quasiment persuadé.

Le brun courait pour compenser son retard, l’animal lui emboîtait le pas. Pour la seconde fois, il gravissait les escaliers en vitesse supraluminique, faisant tout de même attention à ne pas tomber. Sa sœur s’était cassé une dent, de la sorte, petite. Julian apercevait l’entrée de sa chambre, puis la silhouette d’Alex. « Fonce faire un câlin à Alex, fonce ! » Oscar ne se fit pas prier et prit les devants. Le canidé ralentirait la jeune femme, lui bloquant la route. C’était un grand chien, une boule d’amour sur pattes. Il lui réclamerait son tribut, des caresses ! Julian atteignait le couloir, Oscar se ruait sur Alex. Deux petits pas le séparait de la salle de bain. Il échoua sur le sol carrelé, son cœur battant à tout rompre. Il avait fait sa rééducation du jour. Le souffle court, Julian se hissait sur ses jambes. Il se plaça dans l'embrasure de la porte, bras croisés, suffisamment large pour empêcher tout passage. « Il va falloir être très convaincante, Nala... » dit-il, quand elle arriva.
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Mer 6 Mai 2020 - 17:59
Je ne refusais jamais de manger, c'était peut être ma plus grande faiblesse. J'étais très gourmande et curieuse sur tous les goûts. Ce n'était pour rien que je faisais énormément de sport, la préparation du film avait été du pain béni pour moi, j'étais payée pour faire du sport, m’entraîner etc bon pour être tout à fait honnête la prod' avait voulu aussi que je suive un régime assez strict pour coller au personnage. Déjà c'était pour coller à leur idée du personnage donc ça m'avait moyennement plu et en parlant avec l'auteure j'avais réalisé qu'elle n'avait pas la même vision que les studios. Donc au diable leur régime, j'avais continué à manger et comme je faisais encore plus de sport, j'avais encore plus mangé. Finalement mon poids n'avait dérangé personne. Peut être un ou deux producteurs qui aimaient que les actrices soient d'un certain style et bien ceux là je les emmerdais royalement. Le film avait marché donc j'avais gagné. Alors l'idée de Julian était impossible à refuser pour moi. "Je ne sais même pas si tu vas arriver à faire un repas entier cuisine américaine sans qu’on finisse tous les deux à l'hôpital pour indigestion."  En fait je ne sais pas du tout s'il arriverait à trouver une entrée, plat et dessert typiquement américains mais après tout c'était son pays pas le mien.

Ce moment normal que tous les deux était tellement rare et précieux. C'était donc ça une vie de couple normale? se chamailler sur qui cuisine quoi ou provoquer l'autre? Ma vie avait tellement changé en très peu de temps que je commençais à doucement oublier c'était la normalité et ça me faisait très peu.  Mais en fait si je me posais deux secondes dans ma tête, ça venait juste du fait que je n'avais jamais vécu ces moments avec un homme.  Je fus sortie de mes rêveries par un Julian qui virait au rouge tomate et j'allais réagir quand je vis qu'il s'en était sorti tout seul. "Karma mon cher....Tu vois tu t'es moqué du bacon anglais et bien il s'est vengé." Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas réagis au quart de tour. Ce séjour en Australie sous la menace des flammes avait cassé quelque chose en moi. Ma notion du danger avait été complètement  redéfinie.

Après avoir terminé l'assiette de Julian, Oscar lorgna sur la mienne. J'aimais beaucoup ce chien mais il pouvait toujours courir pour que je lui cède mon assiette. Le chien posa son museau sur ma cuisse en prenant l'air le plus implorant possible. " Je t'aime beaucoup Oscar mais le jour où je donnerais mon assiette n'est pas arrivé et il n'arrivera surement jamais." Le chien partit d'un air dépité qui me fis mourir de rire.  Une fois tout terminé je fis comme Julian à tout mettre dans le lave vaisselle toujours sous le regard déçu d'Oscar. Il portait bien son nom ce chien il pourrait devenir acteur et concourir pour un oscar. Mais par contre si on voulait arriver à faire ce qu'on voulait fallait qu'on se bouge, on était déjà pas en avance. C'est pourquoi par une manœuvre des plus perfides je décidais de prendre de l'avance. A moi l'eau chaude héhé

J'arrivais très vite en haut et je tentais aussi très vite de récupérer mes affaires pour me changer. Ca c'était un toc chez moi, je sortais toujours d'une salle de bain habillée, maquillée, coiffée quasiment prête à partir. Je détestais me promener en serviette ou en peignoir, je l'avais fais une fois devant lui à Paris et ça avait été la honte. Quand j'avais enfin toutes mes affaires, je me retournais pour filer sous la douche quand je fus bloquer par une grosse boule d'amour qui avait décidé que c'était le moment pour avoir des caresses.  Sur le coup je ne méfiais pas du piège tendu et je me mis à genou pour faire un gros câlin à Oscar. Quand je me relevais, je vis Oscar tourner la tête vers la salle de bain et là d'un coup ça fit tilt dans ma tête. Ohhh le fourbe, je sortis doucement de la chambre pour trouver Julian tranquillement installé à l'entrée de la salle de bain m'en bloquant l'entrée. "C'est vraiment petit de se servir de son chien comme ça...tu savais que jamais je refuserais un câlin à Oscar." J'avais mes vêtements dans la main et il n'était pas possible pour moi d'entrée dans la salle de bain.  Quand Julian voulait bloquer un passage il n'avait pas beaucoup d'efforts à faire, suffisait qu'il se plante devant et voilà plus personne ne passait. Et pour le déloger c'était presque mission impossible.  En plus il osait me provoquer? aurait'il perdu la raison tout d'un coup? Un léger sourire naquit sur mes lèvres. Un de ceux qui signifiaient que je savais comment lui répondre et que je savais que j'allais le pousser dans ses retranchements. Il bloquait l'entrée à quelqu'un mais je pouvais accéder avec mon bras à un meuble pour poser mes affaires. Donc je m'approchais de lui pour être face à lui et contre lui toujours avec mon sourire et je posais mes vêtements sur ce petit meuble. Une fois débarrassée de mon petit fardeau, je me reculais seulement d'un pas pour être sûr qu'il ne loupe pas le spectacle à venir. Je fis tomber au sol la nuisette que je portais. Je relevais les yeux vers lui. Etre nue devant lui sans gène avait été un long processus mais maintenant j'y arrivais et je savais que ça le mettait mal à l'aise, dans le sens où là je savais qu'il allait bugguer et ne saurait pas quoi faire. J'aurais pû lui demander gentiment de s'écarter mais quand on me provoquait il fallait toujours s'attendre à ma réponse. Je me rapprochais à nouveau de lui , tout contre lui. Je me mis sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille et parler très suavement. "Alors Monsieur Lane Keller allez vous me laisser passer et me laisser prendre ma douche? Ai-je été assez convaincante ou dois-je en faire plus?"
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Re: No one ever said it would be so hard. - Feat. Alex Evans
Ven 8 Mai 2020 - 20:22
Une bonne cure de sommeil changeait radicalement les perspectives de la journée s’ensuivant. Julian se sentait reposé, plus réceptif qu’à l’accoutumée, capable de soulever des montagnes. Le soleil baignait la pièce de lumière, réchauffait agréablement sa peau nue, chassait les traces rémanentes d’une nuit interminable. Il avait envie de tout. L’homme se délectait du calme qui l’enveloppait. Rien ne pressait, il disposait de tout son temps, aujourd’hui.  Il aurait tout à fait pu entreprendre le si peu séduisant ménage de printemps ou s’abandonner au confort d’un transat, les doigts de pieds en éventail. La vue sur son jardin l’invitait à suivre la seconde option. Julian réalisait avoir une belle maison. Il en arpentait si souvent les pièces, qu’il en oubliait ses agréments, sa commodité et sa beauté.  La bâtisse était devenue, pour lui, une sorte de prison dorée. Une réconciliation, une réappropriation de son espace, devenait nécessaire. La quiétude ne durait jamais bien longtemps et Julian manquait s’étouffer, aux prises avec un morceau de bacon. Il toussotait, les yeux rougis, subissant encore les quelques répliques de cette fausse-route.  Alex y alla de sa remarque. Julian la regardait, un sourcil haussé. « Eh ! Je ne me suis jamais moqué du bacon anglais… » objecta-t-il. En revanche, oui, il avait bien taquiné la jeune femme, un brin, tout petit, petit… Julian ne croyait pas vraiment aux histoires de karma.  Mais, par sécurité, il valait sûrement mieux rétablir la vérité. « Oui, tu as raison, pardonne-moi, Alex. Soleil de ma vie, astre de mes nuits ! » Certes, il s'enfonçait, se précipitait la tête la première dans le cercueil. Il adorait plaisanter avec elle, l’un des premiers attraits de leur amitié. Ils se cherchaient déjà l’un l’autre, en ce temps-là, jamais méchamment. Le brun dardait un regard sur elle, les mains jointes. Julian avait le sentiment de l’avoir négligée, dernièrement. Il s’était promis de ne plus passer à côté de l’essentiel, mais n’avait pas su remarquer les problèmes traversés par l’Anglaise. Elle avait tout gardé en elle, pour ne pas l’inquiéter, lui. Beaucoup de gens pouvaient hautement être qualifiés d’égoïstes, mais certainement pas elle. « Parfaite, pour moi tu l’es. » Ces mots ne visaient pas à la glorifier, Julian les posait avec sincérité. Pas flagorneur pour un empire, les flatteries l’horripilaient, l’exaspéraient. Souvent, il les trouvait par trop obséquieuses, dissimulant une hypocrisie repoussante. Il distillait sa pensée avec parcimonie, délivrait son ressenti lorsqu’il le jugeait à propos. Il était pudique, à n’en pas douter. Présentement, il avait ce besoin de lui dire, de lui faire savoir ce qu’il éprouvait pour elle.

Un sourire amusé gagnait ses lèvres, voyant Alex éconduire le brave Oscar. La jeune femme avait fait la connaissance de l’animal, peu de temps auparavant. Julian s’était inquiété de cette rencontre. Le canidé réagissait, parfois, de façon imprévisible face aux inconnus. Certaines personnes ne parvenaient pas à éveiller sa sympathie, provoquaient jappements et grognements par leur seule approche. Alex avait charmé le chien, en une apparition. Il lui mangeait littéralement dans la main, amoureux de l’Anglaise. « Je suis vraiment content que vous vous entendiez. » confia-t-il. Après tout, Alex aurait fort bien pu détester Oscar, pour un motif ou un autre. « On dit que les chiens n’ont pas leur pareil pour cerner les gens. Depuis que j’ai Oscar, je suis enclin à le croire. » Julian avait longtemps rêvé d’un chien. Emma, son ex-femme, ne voulait pas en entendre parler. Sitôt libéré de ce mariage, il s’était empressé d’adopter un chiot, adorable petite boule de poils qui tenait dans sa main. Que dire, sinon qu’il avait beaucoup grandi depuis…. « Un jour, il faudra que Jack rencontre Oscar. J’avoue que j’aimerais bien voir ça. » Peut-être qu’il pourrait l’emmener avec lui, lors de sa prochaine venue à Londres.

L’avantage d’avoir un chien était qu’il devenait un allié de poids, toujours fidèle au poste. Julian avait investi beaucoup de son temps dans le dressage du canidé. Un animal était une responsabilité. Une fois de plus, Oscar prouvait sa fidélité. En vérité, l’appel des câlins encourageait certainement un peu plus sa docilité actuelle.  S’il s’attendait à ce que le chien bloque le passage d’Alex, il ne pensait pas forcément qu’elle prendrait le temps de le caresser. Mais si ! Il assistait à la scène, du coin de l’œil. Finalement, la jeune femme arrivait à sa hauteur. À son regard, il savait qu’elle avait tout compris. Elle formula quelques reproches amplement mérités. Il hochait la tête en silence, un poil provocateur. Il le reconnaissait, sa stratégie n’était pas des plus glorieuses. Mais la sienne n’était pas bien mieux. « Tu m’as pris en traitre, me plantant au milieu d’un baiser ! » rétorqua-t-il. « Okay, c’est vrai, je fais souvent ça… Donc venant de moi… » D’ailleurs, c’était extrêmement frustrant, ce qu’il ignorait jusqu’alors. L’arroseur arrosé !  Il dévisageait la jeune, curieux de voir ce qu’elle lui réservait. Son sourire annonçait une contre-offensive. Alex se rapprocha, puis passa son bras par une ouverture, posant ses affaires sur le meuble qui se trouvait à sa droite. Il ne fit rien pour l’en empêcher, mais sourcilla. « Tu crois que je ne te vois pas ? » Était-elle si confiante, quant à ses chances de succès ? Alex se reculait. Julian devenait un peu plus perplexe. Que trafiquait-elle ? Il continuait de l’observer, pouvant difficilement faire autre chose. Aussi, il ne manqua rien du spectacle. Naturellement, son regard suivit la nuisette jusqu’au sol, puis remonta plus haut. À ce stade, le pilote automatique était enclenché. Julian ne bougeait plus. Il restait parfaitement immobile, alors qu’elle s’approchait de lui, totalement nue. Il ne cilla pas plus, quand il la vit se hisser sur la pointe des pieds. Julian était un feu de Bengale en pleine combustion. Il avait résisté à l’attraction parisienne, lutté contre son attirance lors de cette croisière, suffoqué au cours de ce shopping londonien. Julian refoulait sans cesse son désir pour elle, cherchait à être raisonnable. Au début, il ne voulait rien précipiter, par peur que l’un ou l’autre regrette, tranche finalement pour un retour à l’amitié. Ils avançaient à leur rythme. Puis il y avait eu leurs compétitions. Aujourd’hui, il atteignait le seuil limite, sa résistance se mourrait. Elle était trop proche. Le son de sa voix n’arrangeait rien. Alex venait littéralement de le court-circuiter. Du bout des doigts, il garda son visage proche du sien. « Je ne joue plus. » Il comblait la distance et l’embrassait profondément. Une main serpentait le long de son dos. La seconde suivante, il soulevait l’anglaise au niveau de sa taille et prenait appui contre la porte. Il ignorait s’il s’agissait réellement de cela. N’était-ce pas en suspens ? Après tout ce qui avait été confié, cette nuit. Fardeau, disait-elle, parlant d’elle-même… Pas pour lui. Elle était tout le contraire. Plus une promesse, une unité, un équilibre, une équipe… « J’ai envie de toi. » Ses lèvres partaient l’explorer, de sa nuque, à son épaule. Julian se fichait de cette douche, à présent. Il pouvait bien être baptisé par un jet d’eau froide, peu importait. Il s’arrêta à hauteur de sa poitrine, puis leva les yeux vers elle. « Arrête-moi ou n’en fais rien. Tout dépend de toi. » dit-il, contre sa peau.
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