Be my person [Valentina]

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Be my person

PARTNERS IN CRIME ▬
Valentina
&
Elena
♡

Elena n'avait que très peu dormie cette nuit. Luna, sa petite fille de deux ans, avait eut du mal à s'endormir. Et, quand elle avait réussi, elle avait fait un cauchemar, avec son papa. Elena se faisait peu à peu à sa disparition. Et elle utilisait ce mot pour ne pas dire celui qui convient le mieux. Cela faisait un an et elle avait du mal à faire son deuil. D'ailleurs, depuis qu'il était partie, elle avait du mal à faire de nouvelles rencontres masculines. Mais bon, ce n'était pas nécessaire d'en faire, alors ce n'était pas un gros problème. Evidemment, dans son métier, il arrivait qu'elle rencontre des hommes, mais ce n'était pas du tout pareil.
Il était donc sept heures quand Elena s'était réveillée, avec Luna à ses côtés. Elle, elle avait les cheveux tout décoiffés. Elle tenait de son père, de ce côté là, assez épais et nombreux. La brune aimait ça. Elle aimait savoir qu'il y avait une part de Matthew chez Luna. Enfin bref, il fallait qu'elle se prépare. Le cabinet vétérinaire ouvrait à neuf heures et, avant d'y aller, elle allait voir l'une de ses amies, sa meilleure amie, même. Valentina. Elles s'étaient rencontrés en 2014, à l'arrivée de celle-ci. Elles avaient très vite sympathisés et étaient devenues proches. Alors, même si leur vie respective était mouvementée et qu'elles avaient un peu de mal à se voir, elles prenaient le temps de prendre un café le matin avant d'aller au cabinet vétérinaire pour Elena. Elle pensait à prendre une année sabbatique pour s'occuper de Luna, être là à sa rentrée en maternelle, être présente le midi, le soir. C'était important pour elle. Parce que sa fille, c'était tout ce qu'elle avait. Donc, oui, elle y réfléchissait.
Elena alla se préparer, enfila une jupe, des collants et une blouse bleue nuit. Par la suite, elle se maquilla légèrement et attacha ses cheveux dans une queue de cheval. Et il était temps pour la petite fille de se réveiller. Heureusement, la maman pouvait compter sur la crèche pour garder Luna, la journée. Elle avait eut beaucoup de mal à trouver une place, mais elle l'avait trouvé. Enfin, elle réveilla la petite et lui prépara son petit déjeuner avant de la regarder manger et de l'habiller. Vers sept heures et demi, les deux étaient prêtes, alors elles mirent leurs chaussures et montèrent dans la voiture. D'abord, Elena allait déposer Luna à la crèche et, par la suite, irait dans le café dans lequel elle avait l'habitude d'aller avec Valentina. Elle l'attendit, assise à une table, commandant un café et un muffin, qui ferait office de petit déjeuner.

(c) princessecapricieuse

C'était toujours la même course, tout les jours, dès le matin. Tout juste levée, Valentina commence par faire une petite séance de yoga dans le calme de la maisonnée, son mari et ses enfants dormant encore, avant de prendre sa douche, s'habiller et passer à la préparation du petit déjeuner pour toute sa famille. Un café pour Owen comme elle le force à manger le matin avant de partir, des chocolats pour les enfants, un thé pour elle, cela ne change jamais. Pour le reste, c'est toujours selon l'inspiration du jour et ce qu'elle a pût préparer la veille au soir ou le week-end pour anticiper. Après quoi elle rejoint la chambre parentale pour réveiller son mari avant que le téléphone de ce dernier ne sonne pour signaler le début du rush. Cinq minutes, c'est le temps qu'elle essaie de s'accorder avec son mari avant que leurs rôles de parents ne les rappellent. Se préparer pour le travail l'un et l'autre, aller réveiller les enfants, prendre le petit déjeuner -Owen quittant bien souvent la maison au beau milieu de celui-ci- les aider à se préparer ensuite puis filer les mener à l'école avant de foncer au travail... la vie normale d'une maman, en somme.

Ce matin là, le téléphone sonnant, la mère de famille quitte la chambre, laissant son mari se préparer pour sa journée de travail alors qu'elle-même descend dans la cuisine pour y faire cuire les pancakes, maintenant que la pâte a reposé. Quand son mari entre, elle lui sert un bol de café fumant, deux pancakes dans une assiette, le laissant les napper à sa guise. Nettoyage rapide du plan de travail et Valentina s'éclipse déjà pour aller réveiller les petits qui dorment encore avant de revenir à la cuisine, se contentant de prendre un simple thé ce matin.

Les enfants tout juste déposé à l'école, ce n'est pas la route du travail que prend l'élégante blonde ce matin là. Sa voiture file même en contre-sens, en direction d'Hambourg-Nord comme elle a prévu de retrouver Elena, sa meilleure amie, du côté de la rue Mühlenkamp. Ici, les deux mamans apprécient de se retrouver de temps à autre dans leur «repère», un petit café charmant, dans lequel, en arrivant, Valentina remarque immédiatement la présence de son amie, la rejoignant.

«- Bonjour Lena ! Tu vas bien ?» s'enquit-elle. «Et Luna ?» poursuit-elle immédiatement pour prendre des nouvelles de la petite.

Elena ayant perdu son compagnon l'année passée, Valentina ne peut qu'imaginer la douleur qui est encore la sienne mais surtout le traumatisme que cette perte représente pour une petite fille de deux ans, privée de son père pour toujours. D'autant plus que la petite fille n'aura, malheureusement du fait de son âge, jamais le moindre souvenir de son paternel.

«- Tu as déjà commandé ?»

Un plateau se posant devant Elena, Valentina obtient une réponse avant même que cette dernière n'ait put ouvrir la bouche. Et puisque le serveur est là, Valentina en profite pour demander une part de leur brownie healthy et un thé, avant de laisser la serveuse s'éloigner. Elle tourne la tête vers Elena, alors.

«- Quoi de nouveau ?»

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Valentina
&
Elena
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Au début de sa maternité, Elena était assez peu confiante, fatiguée et ne prenait pas de temps pour son conjoint. Elle le regrette maintenant, évidemment, mais elle fait tout pour garder la tête haute. Pour sa fille, pour ses amis et pour le travail. Parce qu'une femme en deuil au travaille n'était pas des plus génial. Non, Elena faisait tout pour que l'événement qui avait touché son conjoint chirurgien pédiatrique partie ne se répercute sur personne. Et encore moins sur sa fille.
Avant, quand Matthew était encore là, la routine du matin était tout autre. Surtout que la vétérinaire était en congé maternité, alors elle n'avait pas ce rush du matin à prévoir. Même si, pour le coup, le travail du jeune papa lui prenait un temps fou, Elena essayait de se lever tôt pour lui faire son petit déjeuner et lui souhaiter une bonne journée, sans savoir s'il allait dormir dans une chambre de garde à l'hôpital ou dans le lit conjugal. Mais, peu importe, aujourd'hui, une routine s'était installée, pour le plus grand bonheur de la maman. Enfin..."le plus grand bonheur"...Hum, était-ce réellement la bonne expression ?

La hantise d'Elena, c'était les choses qui ne se passaient pas comme prévu. Comme pour beaucoup, d'ailleurs. Mais c'était important de garder une certaine routine pour que tout se passe au mieux. C'est pour ça que, quand elle avait vue Luna se réveiller plus tôt la veille, ça l'avait déstabilisé. Il fallait faire les choses correctement. Ne pas faire n'importe quoi. C'était important pour elle. Très important. Mais bon, elle avait laissé le réveil passer et c'est comme ça qu'elle avait fini par se faire à l'idée que, non, tous les matins ne seraient pas pareils. En revanche, elle ne se plaignait pas du réveil habituel. Elle avant, Luna après elle.

La brune avait laissé Luna à la crèche et était allé au café habituel où elle retrouverait Valentina. Elle n'avait rien mangé, alors elle avait commandé un muffin et un café. Enfin, ce dernier, elle l'avait déjà prit à la maison, mais un deuxième, ce n'est pas quelque chose qu'elle refuserait. Alors oui, elle s'était permise de commander avant que sa meilleure amie n'arrive. C'était un peu mal-poli, mais elle sentait la crise d'hypoglycémie monter petit à petit. Puis elle la vie, cette belle femme blonde arriver vers elle. La vétérinaire sourie alors. "Bonjour ! Ca va et toi ?". Puis elle prit des nouvelles de Luna. "Oh elle a eut du mal à s'endormir hier soir, mais ça a été. Elle fait encore quelques cauchemars d'ailleurs. Elle est un peu perturbée mais ce matin elle était plutôt vive.". Elle avait fini par bien dormir.

En effet, Elena ressentait une douleur permanente, mais elle se préoccupait beaucoup plus de la petite que d'elle-même. Elle se posait plein de questions, d'ailleurs. Allait-elle se souvenir de son père ? Sûrement pas. Allait-elle prendre l'habitude de ne voir qu'un seul parent à ses cotés ? Sans doute. Elena parlait déjà un peu à sa fille de l'homme bon qu'était Matthew. Presque tous les soirs. Mais elle ne voulait pas lui bourrer le crâne, comme on dit.

Valentina lui demanda si elle avait déjà commandé, ce à quoi la brune répondit positivement : "Oui, j'ai encore fait l'erreur de ne pas manger ce matin.". En réalité, elle faisait cette erreur à peu prêt tous les matins. Et, quand elle ne venait pas au café, elle prenait un gâteau à grignoter à sa pause au boulot.

Elena laissa la blonde commander pour elle et lui sourie quand elle se tourna vers elle. "Pas grand chose, j'ai eut l'idée il y a quelques jours de changer le mobilier de la maison. Que ça fasse plus moderne. Je vais économiser un peu avant." Elle n'avait pas besoin d'économiser, avec l'argent que Matthew lui avait laissé, mais elle se trouvait des excuses pour garder des souvenirs de son conjoint. "Mais à part ça il n'y a rien de bien nouveau. Et pour toi, quelque chose de nouveau ?"

(c) princessecapricieuse

Passer un peu de temps avec sa meilleure amie ce matin lui ferait le plus grand bien. Les deux femmes en avaient à vrai dire réellement besoin, toutes les deux traversant des périodes difficiles dans leurs existences. L'une essayait d'élever seule une enfant en se remettant de la disparition de son partenaire, tandis que la seconde élevait seule ses enfants, leur père n'ayant de toute évidence pas de temps à accorder à sa famille, ni à ses enfants ni à sa femme, de fait. Tout cela pour rendre fier un père qui n'avait toujours motivé chez lui que le succès dans leurs affaires. La réussite familiale devait être acquise aux yeux des deux hommes tant pour eux le simple fait qu'Owen soit marié, avec des enfants, devait être suffisant. La réalité était toute autre, rien n'allait. Rien n'allait car Valentina n'allait pas. Car de jours en jours sa patience et son équilibre se réduisaient comme peau de chagrin et que son mari danserait bientôt sur une corde raide. Mais ce n'était jamais ses propres problèmes qui tourmentaient le plus Valentina lorsqu'elle était en compagnie de sa meilleure maie, non. C'était naturellement toujours ceux de la jolie brune et de sa fille, dont elle savait pertinemment que les choses devaient être encore bien plus difficiles pour elle car injustes, brutales et inexplicables.

«- Oui ça va.» affirme Valentina. «C'est normal...»

Oui, c'était normal. Malheureusement et injustement normal. La petite Luna devait composer avec l'absence d'un père. Non pas un père qu'elle ne pouvait voir qu'en coup de vent, mais un père qu'elle ne verrait plus jamais. Il était normal que, malgré sa jeune vie, ses nuits soient peuplés de cauchemars, de craintes enfouies. Horriblement normal. Mais normal. Une petite fille qui ne manquait pas de faire de la peine à Valentina. Mais l'enfant avait la meilleure des mamans pour la soutenir. Un soutient que, à sa manière, Luna rendait à sa mère. Si elle n'avait pas été là, qui sait comment la jolie brune aurait put vivre après la disparition de Matthew.

«- Je te pardonne cet écart seulement si tu as sauté le déjeuner parce que tu savais que tu pourrais le prendre ici.»

Valentina accorde à son amie un regard réprobateur. Elle avait une longue journée devant elle et il fallait que la vétérinaire prenne soin d'elle. Hors elle savait pertinemment que ne pas déjeuner le matin n'était pas quelque chose de bien, pas quelque chose de sain.

«- Je vais finir par t'apporter le petit déjeuner tous les matins en partant au bureau, pour être sûre que tu avale quelque chose !» prévient la blonde.

Et ce n'était pas vraiment une plaisanterie. La mère de famille était tout à fait en mesure de mettre sa menace à exécution. Si Elena ne prenait pas plus soin d'elle, alors la blonde ne verrait pas d'autre solution que de le faire pour la jeune maman. D'autant plus que cette dernière semblait vouloir prochainement se lancer dans quelques travaux de réaménagement, chez elle.

«- Si tu as besoin d'un peu d'aide, n'hésite pas.»

Les meubles, ça pouvait vite devenir une galère sans nom, Valentina s'en souvenait parfaitement pour avoir vu Owen, à une époque, s'occuper des meubles des chambres pour les enfants. Mais rapidement Elena détourne la conversation d'elle, pour l'orienter d'avantage sur sa meilleure amie. Du nouveau ? Un peu. Quand-même.

«- Oh moi tu sais...» elle soupire. «Le train-train. Les enfants, les devoirs, le travail et Owen, toujours absent.» elle soupire, avant de reprendre. «Mais j'ai recroisé Baptist.»

Son ex. Celui qu'elle avait tant aimé. Qui l'avait quitté pour ses études alors même que tout le monde les voyait se marier. Comme quoi, la vie, des fois, pouvait surprendre. Face à l'homme, au beau milieu de la rue, juste en face du portail de l'école, elle n'en avait pas mené large. Son passé avait refait surface, cruellement. Acte manqué. Ils étaient désormais tout deux mariés, avec des enfants.

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C'est vrai, voir sa meilleure amie ne pouvait que faire du bien à la brune. Et à la blonde aussi. Après tout, elles avaient besoin de se voir, sans même parler de leurs problèmes respectifs. Du moins, pas forcément, mais elles avaient besoinde se voir pour discuter, prendre des nouvelles, être là pour passer un bon moment, même si ça ne dure qu'une demie-heure. Prendre un café ensemble était une bonne occasion pour se voir. En plus, dans ces cas là, toute occasion de se voir en est une bonne. Mais en effet, parler de ses problèmes pouvait être aussi une bonne chose. Elena savait très bien que tout n'était pas rose dans la vie de Valentina, c'est pourquoi elle lui demanderait comment se passait sa vie. Avec son mari et avec ses enfants. Elles en savaient des choses, l'une sur l'autre.

Luna était un vrai pilier dans la vie de sa maman. Elle était tout pour elle, et savoir qu'elle n'allait pas forcémen très bien non plus ne la rassurait pas. Il fallait pourtant faire avec, l'épauler, s'occuper d'elle comme une mère le ferait pour sa fille. Elena était triste pour Luna. Parce qu'elle ne connaitrait pas son père, mais elle faisait tout pour que tout aille bien. Si elle ne l'avait pas dans sa vie, quel serait la suite des événements ? Matthew était également tout pour elle, alors son décès aurait été encore plus douloureux. Parce qu'elle aurait l'impression que sa vie s'écroulait, que tout ce qu'elle avait construit jusque là était tombé, cassé. Mais il ne valait mieux pas y penser. Elle n'était pas seule, elle avait Luna et Valentina, après tout.

Oui, elle savait que ne pas manger le matin n'était pas bien. Le mieux, c'était un vrai petit déjeuner copieux, mais depuis un moment maintenant, elle avait du mal à se mettre quelque chose sous la dent au petit déjeuner, au réveil. Elle attendait toujours, au minimum, une heure. Sinon, qui sait comment son ventre prendrait la nourriture avalée dès le levé du jour.

"J'ai toujours un petit quelque chose dans mon sac au cas où ? Plus un fruit. Ne t'inquiète pas, je mange très bien le midi et le soir. Parfois même quand je rentre du boulot, je grignote quelque chose.", dit-elle alors pour rassurer sa meilleure amie. Puis elle lui parla de son idée de réaménager la maison avec de nouveaux meubles. Ce à quoi elle lui proposa son aide ou, du moins, lui dit que si jamais elle avait besoin d'aide, elle serait là. "Merci beaucoup.". Elle lui sourie. Puis elle changea de centre de discussion pour se tourner vers Valentina. Ah oui ? Elle avait revu son ex ? "Vraiment ? Et il avait pas trop l'air perdu sans une femme comme toi à ses côtés ?". Elle le disait toujours, Valentina était une femme en or et ce Baptist avait manqué les meilleures années de sa vie en partant pour ses études.

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Si sa meilleure amie affirme avoir toujours un petit quelque chose à grignoter sur elle, Valentina n'en est pas rassurée pour autant et elle continue de penser qu'Elena ne devrait pas autant jouer avec sa santé, même si celle-ci ne semble pas mesurer les conséquences de ce qu'elle fait. Il fallait qu'elle fasse attention à elle, non seulement pour elle bien entendu mais également afin de pouvoir prendre soin de la petite Luna. Il fallait qu'elle arrête de prendre de mauvaises habitudes. Et si pour cela, Valentina devait lui porter un vrai petit déjeuner et pas une barre industrielle, elle était capable de le faire.

«- Tu sais très bien ce que je veux dire.» remarque la blonde. «Les aliments tout prêts ne sont pas terribles et ça ne constitue pas un vrai repas, en plus ils sont bourrés de produits chimiques et perturbateurs endocriniens...» continue-t-elle. «Et puis ce n'est pas un vrai petit déjeuner.»

Il fallait que la brune fasse attention. Naturellement, la presque quadragénaire s'inquiétait pour elle. Si Elena assurait très bien manger, Valentina dans un même temps ne pouvait pas s'empêcher de songer que la jeune mère célibataire avait une drôle de manière de le prouver. Mais soit. La blondinette se promit qu'elles y reviendraient et qu'elle s'assurerait régulièrement qu'il y ait du mieux, sans quoi en effet, sa meilleure amie recevrait sa visite et des «paniers petit-déjeuner» tout simplement.

Comme Elena évoque son envie de donner un coup de neuf à la décoration de la maison, Valentina propose son aide, évidemment. Monter des meubles pouvait être une horreur sans non et Elena serait certainement ravie de ne pas avoir à faire cela seule. Valentina pourrait lui donner un coup de main sans le moindre problème et elle adorait la décoration d'intérieur. Elle changeait toujours la sienne, environ deux fois par ans en fonction des saisons.

«- Tu vas voir on se sent tellement bien une fois que l'on a redonné un coup de neuf à son salon ! Parfois, s'occuper de notre lieu de vie fait à l'esprit un bien que nous n'aurions pas soupçonné !»

Et en parlant de faire du bien à son esprit, peut-être devrait-elle déjà commencer à songer au premier changement de décoration de son année, alors qu'elle a récemment recroisé Baptist, l'amour de sa vie, devant l'école, ce qu'elle ne manque évidemment pas de raconter à sa meilleure amie. Meilleure amie qui s'empresse de se demander si l'homme n'était pas trop perdue, sans Valentina dans sa vie. Cette dernière baisse le regard et hausse les épaules, la culpabilité reprenant le dessus.

«- Il est marié, il a un enfant.» remarque-t-elle. «Disons que nous nous sommes manqués.» souffle la blonde comme on lui porte sa boisson. Elle remercie le serveur avant de soupirer. «Je n'ai pas le droit de regretter, ceci dit. J'ai eut deux beaux enfants, en bonne santé, de vrais amours...»

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Elena savait très bien ce dont était capable sa meilleure amie. Mais évidemment, elle ne voulait pas la faire se déplacer pour avoir un vrai petit déjeuner. Surtout qu'elle mangeait très bien le midi et le soir et, parfois, elle grignotait un petit quelque chose en rentrant du boulot. Elle ne voulait pas inquiéter Valentina qui avait l'air de prendre ça vraiment à coeur. Alors Elena prit une petite décision, qui était de prendre un petit déjeuner d'elle-même, pendant que Luna dormirait sans doute, ou se réveillerait tout doucement. A voir.

"Oui tu as raison, je vais me faire un vrai petit déjeuner. Je sais pas encore quoi, mais je vais m'en faire un vrai. Tu me conseille quoi ?". Elle avait perdu l'habitude de prendre son petit déjeuner, elle ne se souvenait même plus de ce qu'elle mangeait. Sûrement parce que son cerveau avait arrêté de lui fournir des souvenirs trop précis du temps où Matthew était encore là. Ce n'était pas lui qui faisait le petit déjeuner d'ailleurs ? Quand il était là. Si, ça lui revenait. Il faisait un bon petit déjeuner, quand il n'était pas à l'hôpital au service pédiatrique. Mais elle ne savait toujours pas ce qu'elle mangerait. Alors elle demandait à la blonde.

La brune savait que sa meilleure amie s'inquiétait. C'était dans sa nature de meilleure amie. Elena aussi s'inquiétait parfois pour elle. Il fallait juste qu'elle arrête de donner une raison à Valentina de s'inquiéter. Parce que, même si elle ne s'en rendait pas compte, Elena n'était pas super rassurante non plus. Elle se persuadait qu'elle ne se laissait pas aller, pour Luna, mais au final, est-ce que c'était vraiment le cas ? Il faut se reprendre en main. Après un tel événement, il était certain que ce n'était pas simple, mais ça faisait maintenant un peu plus d'un an, alors elle devait s'occuper d'elle en même temps que de Luna.

Puis Elena parla de changer d'intérieur. Ca aussi, c'était une façon de passer à autre chose. Elle n'oubliait pas Matthew, leurs soirées sur le canapé à regarder un film (ou plutôt à se dévorer des yeux), les repas dans la cuisine (qui ne changerait pas beaucoup, elle avait décidé de refaire la décoration, pas de refaire sa cuisine), les nuits d'amour dans leur litd devenu assez inconfortable. Presque tous les matins, elle se plaignait à elle-même qu'elle avait mal au dos.

"Ca, je veux bien te croire. Ca va faire du bien, un peu de changement. Ca ne peut pas faire de mal.". Reste plus qu'à trouver le temps de faire tout ça. Le week-end, par exemple, ou pendant les vacances. En général, la vétérinaire prenait minimum une semaine durant les vacances scolaires. Surtout parce qu'elle ne voulait pas que Luna pense que les parents des autres enfants de la crèche sont disponibles et pas sa maman. Parce qu'il y avait souvent moins de monde à la crèche durant les vacances scolaires.

Puis Valentina lui parle de son ex, de Baptist. Elena sait très bien à quel point sa meilleure amie l'aimait et peut être que la réflexion qu'elle avait faite n'était pas la meilleure à faire. Elle s'en voulut et s'excusa. "Excuse moi, c'était pas à dire. Ecoute, tu as le droit de regretter, tu es humaine, c'est totalement normal. Il t'a manqué ? Bien, c'est un ressenti humain. Donc, je te rassure, ton problème, c'est d'être une femme doté d'un cerveau et d'un coeur.". Elle lui sourie, buvant une gorgée de son café.

(c) princessecapricieuse

Il ne fallait pas que son amie déconne avec sa santé, non, c'était beaucoup trop important et ce d'autant plus qu'elle devait veiller sur sa fille, rester en bonne forme pour cette dernière. Sauter le petit déjeuner sans arrêt n'avait pas ailleurs rien de bon et Valentina supposait que cela devait naturellement altérer les compétences et les capacités de sa meilleure amie. Il fallait donc que cette dernière se reprenne en main et fasse attention de nourrir son corps avec de bonnes choses, des choses saines. Et niveau alimentation saine, Valentina en connaissait un rayon pour la simple et bonne raison qu'elle avait décidé de ne plus rien consommer qui soit tout prêt. Elle profitait de ses samedis après midi pour cuisiner un maximum de préparations en vue de sa semaine et proposer des lunch box saines et gourmandes à toute a famille. Pour les conseils évidemment, Elena ne pouvait pas mieux tomber.

«- Il faut une source de protéine, des fibres... Par exemple un peu de banana bread avec un peu de yaourt de soja, avec des fruits... Pour les matins les plus pressés il y a aussi de très bons bowlcake simples et rapides à faire, en plus d'être très complets... Et tu peux même partir sur des pancakes healthy. Le mieux c'est que je t'envoie la liste de mes recettes préférées, je m'en occupe quand j'arrive au bureau, tu verras c'est parfait !»

Valentina se promet de s'occuper de cela le plus tôt possible, comme elle promet aussi de venir en aide à sa meilleure amie pour changer son intérieur si cette dernière a besoin d'un  coup de main. Pour peu qu'elle se rende dans une grande enseigne suédoise, changer son mobilier pouvait se révéler être un réel travail d'Hercule et si Valentina pouvait la soulager d'un peu de travail, ce serait avec un grand plaisir, naturellement, qu'elle s'en chargerait. Il ne fallait pas que sa meilleure amie hésite à lui demander un coup de main d'autant plus que ce changement pourrait lui faire du bien. Comme une façon d'avancer. Avec ce qu'elle traversait, ce ne serait qu'une bonne chose, qu'elle puisse enfin tourner un peu la page même si évidemment, cela serait on ne peut plus difficile.

En parlant de difficulté... évoquer Baptist n'est pas plus simple pour Valentina tant, si l'homme vit encore, il est désormais hors de sa portée tant de par le fait que la trentenaire est mariée, que du fait que l'homme l'est lui aussi, ayant eut un enfant avec une autre femme. Il s'était marié, elle l'avait apprit à l'époque. Tout allait bien pour lui. Il avait tourné la page de leur histoire.. c'est du moins ce qu'elle croyait ou voulait croire. Mais elle ne devait pas y penser, elle ne devait pas regretter. Très rapidement, Valentina tente de reprendre le contrôle sur ses émotions, rapidement réconfortée par sa meilleure amie cependant. C'était normal de regretter. Elle l'avait aimé plus qu'aucun autre homme. Elle avait pensé faire sa vie avec lui. Elle l'aurait fait s'il n'avait pas décidé de s'éloigner pour Paris, pour les études.

«- Je ne peux pas m'empêcher de penser... tu sais... que nos enfants, nous aurions dût les avoir ensemble. Et dans un même temps, j'aime mes enfants, je ne regrette pas de les avoir eut naturellement, c'est seulement... un peu compliqué !»

Compliqué oui, c'était le mot !