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 Will you hire me ? [Adrian]

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gare à la crise de la quarantaine
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Will you hire me ? [Adrian]
Mar 19 Nov 2019 - 20:55


ADRIAN & LORNA

WILL YOU HIRE ME ?



Voilà plusieurs semaines maintenant que Lorna vivait avec Maëlan, le pompier qui lui avait sauvé la vie plusieurs mois plus tôt lorsque son lieu de travail ; l'Oiseau de Nuit, merveille d'architecture et cabaret le plus réputé de Hambourg avait brûlé.
Il avait fallu du temps à la jeune femme pour se remettre de cet épisode traumatisant. Après la vie qu'elle avait eu jusqu'à présent et les évènements de la veille qui l'avaient laissé presque pour morte avant qu'elle ne se réveille au milieu de cette fournaise, Lorna aurait préféré mourir dans les flammes... Être libérée de tout ça et ne plus avoir à subir la vie et ses incessantes claques qui pour la plupart étaient si violentes qu'il lui était de plus en plus difficile de s'en relever.
Cette fois là avait été celle de trop... Sonnée par la douleur qui avait raisonné dans tout son corps meurtri, la jolie hanovrienne avait pour la première fois ressenti l'envie réelle de tout lâcher et d'abandonner cette lutte interminable qu'elle menait depuis son enfance afin de vivre et d'exister. Elle avait voulu se laisser emporter par ces fumées suffocantes et consumer par le feu si désireux de la faire sienne. Elle avait voulu qu'il l'étreigne et l'emporte...
Mais la chaleur qui s'était alors refermée sur elle n'avait pas été celles des flammes. Ca avait d'abord la douceur captivante et inhabituelle d'un regard. Puis la force rassurante et protectrice de deux bras qui l'avaient enveloppé et réfugiée contre un torse puissant. Ce cocon de bienveillance si inhabituel pour elle avait agit comme une sorte de décharge électrique et avait suffit à ramener un instant Lorna dans le monde des vivants et à la reconnecter à la réalité qui pourtant avait semblé dangereusement s'éloigner d'elle alors qu'elle s'était laissée sombrer et perdre à l'envers des chemins de la vie.

Ce cabaret avait été son rêve avant de devenir son cauchemar. Car non contente d'avoir été prostituée durant trois ans une fois le rideau du spectacle dont elle était la vedette tombé, cette fameuse funeste nuit elle avait en plus de ça été sévèrement droguée et battue par son employeur contre lequel lasse de tout ça elle avait voulu se rebeller, avant d'être livrée à celui qui l'avait acheté...
Lorsqu'elle était revenue à elle, la douleur partout sur elle et en elle, l'esprit pourtant encore embrumé de Lorna avait vite analysé et compris tout ce qui s'était passé... Elle avait eu envie de mourir. Ça n'avait pas été la première fois qu'elle avait été sous drogue, avec un homme contre son gré ou même frappé, mais le cumul des trois et la violence avec laquelle tout ça s'était passé avait été beaucoup trop pour elle dans l'état où elle était...
Ah l'hôpital, les premiers temps, ce sentiment ne l'avait pas quitté. Elle aurait préféré y rester ! Elle ne serait plus la même après tout ça et elle ne se supportait plus. Être dans sa propre peau était une torture pour elle...Tous ces souvenirs flous, tous ceux dont elle ne se souvenait pas mais dont elle voyait les séquelles sur son corps. Dont elle sentait la marque encrée en elle... Les premiers jours avaient été violents pour Lorna qui si elle en avait eu la force, se serait lacérée de ses ongles jusqu'à se libérer de cette insupportable enveloppe charnelle qui lui rappelait chaque seconde de cette soirée d'enfer. Si seulement elle avait pu sortir d'elle-même !

Pourtant au fil des jours, ce mal être avait fini par s'amenuiser... Maëlan, son sauveur à force de visites quotidiennes et d'une patience d'ange acharnée pour apprivoiser le petit chat sauvage blessé qu'elle était alors, avait su se frayer un chemin jusqu'à son cœur même si elle s'interdisait de céder à ces nouvelles émotions dont elle se savait clairement pas digne.
Maëlan était aussi solaire qu'elle était ténèbres. Il rayonnait quand elle, était totalement bousillée de l'intérieur. Il prenait soin d'elle... Elle ne comprenait pas pourquoi mais depuis leur tout premier regard, depuis qu'il l'avait porté hors du bâtiment en flammes, il ne l'avait plus jamais abandonné. Elle n'avait pourtant pas été tendre avec lui les premiers temps, s'évertuant à le repousser avec plus ou moins d'agressivité et à lui dire de ne pas revenir la voir. Il n'avait pas cédé. A aucun moment. Il était venu chaque jour et ce qu'importe si il était tard ou si il avait eu une journée de travail infernal. Il ne l'avait pas abandonné. C'était un sentiment aussi perturbant qu'effrayant pour la jeune femme qui n'avait jamais vraiment connu ce genre d'attention par le passé...
Maëlan avait payé ses frais hospitaliers. Il lui avait offert un téléphone afin qu'elle puisse passer le temps et parler avec lui durant la journée et hors des heures de visites. Il avait proposé de l'héberger lorsqu'il avait appris qu'elle n'avait nulle part où aller étant donné qu'avant elle vivait au cabaret qui était parti en fumée. Il lui avait acheté des vêtements. Montré un peu ce que c'était que de vivre avec des choses aussi futiles qu'une bataille de farine dans la cuisine ou encore qu'une soirée d'Halloween. Le quotidien pour certain, l'inconnu total pour elle...
Il était merveilleux et c'était pour cette exacte même raison qu'elle n'avait pas le droit de se laisser aller à ces sentiments à son égard qui grandissaient en elle un peu plus au jour le jour et la consumaient de plus en plus. Elle devait le préserver d'elle-même. Un garçon comme lui ne pouvait pas être avec une fille comme elle et elle était ridicule ne serait-ce que d'y penser.
Maëlan méritait mieux qu'elle...

Ne voulant pas vivre à ses crochets plus longtemps et à présent que son visage n'était plus marqué par les coups et les brûlures superficielles de l'incendie, Lorna avait décidé qu'il était temps pour elle de retrouver du travail.
Plus que tout elle aurait aimé courir postuler dans un autre cabaret de la ville ou le même genre de lieu artistique pour pouvoir danser et chanter comme avant mais elle craignait que son ancien patron - qui avait été plus que clair quant à ses intentions à son égard lorsqu'il était venu la visiter à l'hôpital - ne les surveille et n'attende que son apparition pour venir se la récupérer, de gré ou de force...
Alors non. Malgré la douleur et la tristesse que ça lui procurait de ne plus pouvoir vivre ses passions qui l'avaient porté au fil des années et lui avaient permis de se construire et de trouver un semblant de place dans ce monde qui ne l'avait selon elle jamais vraiment voulue, Lorna allait faire profil bas un petit moment.

Marchant dans les rues de Hambourg, elle vit plusieurs annonces sur des vitrines mais n'osa jamais pousser la porte des boutiques, restaurants ou même des cafés qui recherchaient... Il fallait forcément savoir lire des étiquettes, lire une carte... Ecrire des commandes... Ecrire des notes... Tout ça lui paraissait tellement insurmontable ! Etant illettrée, la jeune femme ne savait pas vraiment à quoi elle pouvait prétendre... Et ça la bouffait... Elle avait honte mais que pouvait-elle y faire de toute façon...
Elle erra un moment quelque peu perdue... Elle voulait sincèrement trouver du travail mais elle savait aussi pertinemment que de toute façon c'était peine perdue... Au mieux on l'engagerait mais on la prendrait vite pour une incapable à cause de son handicape.
Elle était en train de soupirer, ses mains plongées dans ses poches et son visage enfoui dans son blouson afin de se protéger du froid automnale lorsqu'elle passa devant un bar plutôt bondé. Elle s'arrêta un instant, hésita à entrer puis renonça et continua son chemin, avant de finalement revenir sur ses pas. Elle regarda à travers la porte et avisa une femme derrière le bar.
Prenant son courage à deux mains, Lorna entra. Elle avait déjà aidé dans un bar lorsqu'elle travaillait à Paris. Ça elle savait faire. Elle avait beau ne pas savoir lire ni écrire, elle avait l'esprit vif et apprenait vite. Il suffisait de lui montrer les différents cocktails et elle en faisait son affaire. Les bouteilles d'alcool étaient toutes différentes en formes et en couleurs du coup c'était assez facile pour elle de s'y retrouver. Le plus dur au début avait été de se souvenir des compositions mais aujourd'hui elle les maîtrisait tous plus ou moins. Elle s'en sortirait. Elle devait essayer.

- Bonjour.
- Salut,
lui répondit gentiment la barmaid qui tenait en même temps un rythme sacrément soutenu. Je te sers quoi ?
- Euh rien merci. C'est vous la patronne ?
- Non le boss est derrière à réceptionner une livraison. Qu'est-ce que tu lui veux ?
- Je cherche du travail...
- Désolée ma jolie mais l'équipe est déjà complète.
- Ok mais j'ai vraiment besoin de travailler. J'ai déjà travaillé dans un bar et sinon je peux même faire le ménage si vous voulez.


Ce ne serait pas le pire truc qu'elle aurait fait dans sa vie...

- C'est pas la question, sourit la femme, contrite tout en encaissant un client avant de passer au suivant. Mais le restau de l'autre côté de la rue cherche je crois.
- Euh oui mais je... Lorna s'empourpra. Je préférerais travailler ici...
- Je vois...


Non elle ne voyait pas. Elle ne pouvait pas voir...

- Adrian tu peux venir ? appela la barmaid sans quitter la blondinette des yeux. Elle cherche du travail. Je lui ai dit qu'on était au complet mais elle insiste.

Lorna leva ses grands yeux bleus vers la haute carrure du dénommé Adrian et déglutit un instant. Elle aurait préféré que le patron soit une patronne ça l'aurait sans doute moins effrayé mais elle devait se faire violence. Tout le monde n'était pas son ancien patron et elle doutait fortement que cet endroit prostitue ses employés ou s'en serve pour écouler de la drogue...
Il fallait qu'elle fasse taire ses démons et apprenne à faire confiance aux autres, comme ne cessait de le lui dire Maëlan. Elle devait s'ouvrir. C'était important. C'était dur pour elle, mais il avait raison. Alors Lorna se fit violence pour baisser cette garde qu'elle montait toujours par reflex et essaya de se détendre.
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Re: Will you hire me ? [Adrian]
Lun 2 Déc 2019 - 19:08
WILL YOU HIRE ME ?



- Adrian tu peux venir ? appela la barmaid sans quitter la blondinette des yeux. Elle cherche du travail. Je lui ai dit qu'on était au complet mais elle insiste.

Je signe le bordereau de réception, afin de préparer l'affluence de noel qui va commencer à se faire dans le bar. Malheureusement, l'agrandissement a été repoussé au Printemps. On ne pouvait pas se permettre de limiter de l'espace quand on fait notre chiffre d'affaires à cette période, en plus de l'été. Je reviens au Bar, invitant le livreur à se désaltérer. On m'appelle et je le laisse avec un de mes serveurs le fait à ma place.

- Peux-tu aider, pour l'inventaire.. Nous allons commencer à faire les décorations pour les fêtes de fin d'années.

Ma barmaid me laisse avec la demoiselle en recherche d'emploi si j'ai bien compris. Je sors mon torchon afin de m'essuyer les mains et le replace dans ma poche arrière. Je lui temps la main. Des doigts si fins, j'ai cru les tordre avec ma poigne, je me confonds en excuse. Elle semble si .. Fragile. Mais les apparences peuvent être trompeuses par moment.

- Adrian Mayer, propriétaire des lieux. Prends place, ne reste pas debout, je t'en prie.

Je l'invite sur une des tables, la laissant profiter de l'effervescence du moment. Cette année, nous allons nous vêtir de blanc, de vert et de rouge. Une soirée d'inauguration du sapin est prévue. Je reviens avec un chocolat chaud et un café. Prenant celui qu'elle ne veut pas. Un regard vers elle.. Elle a quelque chose .. Une insécurité qui émane d'elle.. Entendre une supplication silencieuse ? Elle veut se raccrocher à quelque chose.

- Donne - moi trois raisons valables de te faire entrer dans mes rangs.

Dis-moi que je me trompe sur cette première impression, que tu ne vas pas técrouler à la moindre remarque, que tu ne perdras pas pied quand c'est le rush.. Que tu es clean de pieds en cape. Prouve - moi que je me trompe.





Dernière édition par Adrian Mayer le Lun 16 Déc 2019 - 20:01, édité 1 fois
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Re: Will you hire me ? [Adrian]
Mer 11 Déc 2019 - 1:31


ADRIAN & LORNA

WILL YOU HIRE ME ?



C'était plus fort qu'elle. Lorna regardait Adrian avec une évidente retenue et le scrutait de ses grands yeux bleus comme si elle cherchait à déceler et faire jaillir de lui cette chose qu'il cherchait à cacher. Parce qu'il cachait forcément quelque chose c'était obligé. Tout le monde cachait toujours quelque chose et particulièrement les hommes. Ce genre d'hommes... Ceux qui possédaient une situation et donc un certain "pouvoir".
Les années et les perpétuelles claques de la vie avaient fait de Lorna une jeune femme méfiante et persuadée que la gentillesse, l'altruisme ou tout autre genre de comportement positifs n'étaient que des leurres afin d'arriver à ses fin dans ce vaste monde.

Sa rencontre avec Maëlan commençaient à la contredire sur le sujet et à lui apprendre une facette du genre humain qu'elle n'avait jamais vraiment connu jusqu'à présent et qui la perturbait autant qu'elle l'effrayait tant elle avait peur de s'y brûler les ailes.
Faire confiance était excessivement compliqué pour Lorna. Laisser quelqu'un l'approcher d'autant plus car chaque fois qu'elle avait eu à le faire depuis le jour de sa naissance, chaque fois qu'elle avait du aller vers une personne ou accepter d'entrer dans son cercle, l'expérience s'était soldée par des coups, des mensonges, des séquestrations, de l'exploitation et plus tard pire encore ; de la prostitution forcée...
Alors oui, elle était échodée. Lorna gardait malgré elle ses reflexes de petit chat sauvage et montrait en général les griffes avant même qu'on l'attaque histoire de mettre en garde quiconque voudrait s'en prendre à elle qu'elle ne serait pas si évidente à brimer. Elle en avait vu dans son existence. Elle en avait subi plus que certaines personnes n'en subiraient jamais en une vie entière ! Elle était rodée et on ne l'y prendrait plus. Pas après ces trois ans d'enfer desquels Maëlan l'avait tiré et desquels il s'acharnait chaque jour sans en avoir conscience à la faire guérir.
Il ignorait ce qui s'était passé au cabaret tout ce temps. Il l'avait trouvé à moitié morte, nue et visiblement battue, peut-être même avait-il compris qu'elle s'était faite violer vu son état, mais elle ne lui avait rien dit de ce qu'on l'avait contrainte à faire à l'Oiseau de Nuit une fois le rideau tombé tous ces mois durant et elle ne comptait pas le faire... Jamais... Il ne devait pas savoir. Il ne fallait pas qu'il sache. Elle ignorait comment il réagirait mais elle savait comment ELLE le ferait. Elle le fuirait. Elle le fuirait car jamais elle n'assumerait qu'il voit à quel point elle était salie et indigne de lui. Hors elle commençait à beaucoup trop tenir à lui pour se faire ça à elle-même...
Plus les jours passaient à ses côtés et plus ses sentiments à son égard grandissaient. Leur force et la proportion qu'ils avaient pris en elle la terrifiait à tel point que plus d'une fois elle avait pensé à s'en détourner et à partir pour ne pas être sous leur joug, sous son joug, mais elle avait commencé à se rendre compte que cet effroi n'était rien à côté de l'idée de ne plus le voir... Être sans lui désormais lui paraissait plus difficile que de ne pas respirer et y penser lui donnait l'impression de mourir de l'intérieur.

Lorsqu'Adrian lui tendit sa main, Lorna la regarda donc un instant avant de la saisir non sans une certaine hésitation, puis de la serrer. Sa main était gigantesque par rapport à la sienne, mais la jeune femme serra néanmoins sa poigne, ne voulant pas lui paraître faible ou fragile.
Il s'excusa néanmoins de la force de la sienne qu'elle mit quelques secondes à associer à la situation. Il s'excusait de lui avoir serré les doigts trop fort ? Si il savait ce qu'elle s'était déjà pris... Cette poignée de main avait été semblable à une caresse pour elle mais elle n'était pas prête à le lui expliquer. Lorna était secrète quant à son passé et répondre : "vous inquiétez on m'a parfois frappé si fort que j'ai plusieurs fois cru perdre un morceau de visage ou fini dans les vapes avant d'émerger quelques heures plus tard" ne semblait pas vraiment être le meilleur moyen de réussir un entretien d'embauche...

- Adrian Mayer, propriétaire des lieux. Prends place, ne reste pas debout, je t'en prie.
- Ril... Lorna, se reprit-elle avant de donner son ancien sobriquet. Merci...

Qu'il lui propose de s'installer au milieu de la salle plutôt que de l'emmener avec lui s'enfermer dans un bureau la tranquillisa quelque peu. Lorna n'était pas une folle parano. Elle ne se disait pas dès qu'elle croisait un mec qu'il allait lui sauter dessus ou l'agresser, mais les derniers évènements qu'elle avait vécu avait été plus que violents pour elle et lui avait laissé quelques séquelles dont elle peinait encore à évaluer l'ampleur. Elle lui fut donc reconnaissante de ne pas ajouter un détail aussi insignifiant à son stress.
Adrian n'avait pas l'air méchant il avait même l'air plus que avenant et cordial mais elle ne savait que trop bien à quel point les apparences pouvaient être parfois trompeuses. Elle aurait préféré que Maë soit là... Ça l'aurait sans doute rassuré... Tout était toujours plus facile pour elle lorsqu'il était à proximité...
Il lui avait proposé de l'accompagner d'ailleurs, mais elle avait refusé. Elle avait voulu faire ça toute seule et zut, elle le souhaitait toujours ! Elle se mit donc un bon coup de pieds au derche et fit taire ses démons qui polluaient ses pensées pour s'asseoir à la table indiquée par son éventuel futur patron et l'y attendre.

Elle prit le temps d'observer les lieux et remarqua un piano au fond de la salle. Ses pensées filèrent immédiatement 13 ans en arrière lorsqu'à peine arrivée dans sa famille adoptive, Björn son nouveau grand frère avait réussi apprivoiser le petit être rebelle et farouche qu'elle était grâce à la musique... Est-ce qu'il jouait encore ? Elle ne l'avait pas vu depuis tellement d'années...
Adrian la tira de ses pensées nostalgiques lorsqu'il vint s'installer à son tour sur la chaise face à la sienne. Il posa devant elle un café et un chocolat chaud. Elle choisit le chocolat, attirée par la crème fouettée qui flottait sur le dessus... Un petit plaisir simple de la vie qu'elle avait goûté il n'y a pas très longtemps pour la première fois depuis des années et dont elle raffolait.
Son regard pétilla malgré elle et elle se saisit de la tasse afin d'y tremper ses lèvres avec gourmandise.  C'était beaucoup trop bon !

- Donne-moi trois raisons valables de te faire entrer dans mes rangs.

Lorna reposa sa tasse et releva son visage vers Adrian. Trois raisons valables ? Qu'est-ce qu'il voulait qu'elle lui dise ? Pour le coup, la jeune femme resta coite sur sa chaise, prise de court. Elle n'avait pas les codes de ce genre d'entretien. Ses précédents boulots du même style, notamment à Paris, elle s'était présentée, avait proposé sa candidature. On lui avait dit  non et elle avait changé d'endroit jusqu'à ce qu'on lui dise oui, ni plus ni moins mais à l'époque elle n'avait pas encore tout le bagage qu'elle traînait aujourd'hui...
Alors, acculée à la situation, elle se braqua et sauta de sa chaise haute. Elle savait que c'était une mauvaise idée tout ça ! A quoi elle s'attendait ?!

- J'ai pas trois raisons valables ok ? Je sais pas ce que vous attendez que je vous dise mais je suis pas le genre à vous dire je sais quelle connerie du genre j'ai toujours rêvé de travailler ici ou mon rêve est d'être derrière un bar à faire des cocktails pour vous faire plaisir ou je sais pas quoi. J'ai besoin de travailler parce que j'ai même pas de quoi vous payer ce chocolat d'accord ? Et oui j'aimerais que ce soit ici et non au restau d'en face parce que...!

Parce que quoi ? Elle pouvait quand même pas lui dire que c'était plus simple pour elle parce qu'ailleurs elle serait incapable de faire quoique ce soit à cause de son illettrisme ? A l'étranger elle pouvait se servir de la barrière de la langue comme excuse pour palier au fait qu'elle ne savait pas lire ni écrire mais ici ?!
Elle ne ferait que se ridiculiser...

- Laissez tomber...

Lorna soupira et tourna les talons lorsqu'elle entendit un boucan pas possible poindre depuis le bar. Elle se retourna pour voir deux types se hurler des insultes à travers avant de se jeter l'un sur l'autre, déclenchant un effet crescendo à travers la salle qui devint bientôt un véritable ring de boxe !
Les employés et quelques clients moins cons que d'autres tentèrent de s'interposer et calmer le jeu mais plus ça allait plus ça dégénérait et bientôt ce fut la cohue. Lorna esquissa de justesse un verre qui vola à travers la pièce et regarda à droite à gauche le souffle court à la recherche d'une solution. Elle pouvait clairement pas faire grand chose vu son gabarit mais lorsqu'elle aperçu le micro près du piano, elle eut une idée et fila à travers les bagarreurs, se frayant tant bien que mal un chemin jusqu'à la scène sur laquelle elle monta.
Elle n'avait pas rechanté depuis que son boss était venu la menacer et l'étrangler à moitié à l'hôpital pour acheter son silence lorsque les flics viendraient l'interroger sur le cabaret et ses activités clandestines et elle espérait que ses cordes vocales avaient guérie depuis...
La jolie hannovrienne se racla la gorge, puis incertaine elle s'approcha du micro et commença à chanter non sans appréhension. Pourvu que ça marche ! Pourvu qu'elle puisse ! Sa voix fut d'abord discrète, à peine audible sur la musique du bar. Elle la testait doucement sans trop oser, la poussant un peu plus sans la brusquer mais lorsqu'elle se rendit compte qu'elle pouvait y aller, qu'elle l'avait retrouvé et qu'elle était aussi solide qu'avant, toute sa retenue tomba et Lorna laissa sortir sa voix au milieu du boucan pas possible que la bagarre faisait retentir.  
Il n'y eu d'abord qu'un homme qui la remarqua. Puis 4. Puis 10... Et finalement au fil des secondes, le son mélodieux se propagea. Les tabourets brandis retrouvèrent leur place au sol et les coups de poings cessèrent autant que les insultes pour laisser place à un silence béat d'admiration. Les regards se tournèrent tous vers Lorna et le calme revint avant de se muer en une ambiance festive et appréciatrice, les hommes recommençant à boire et à trinquer dans la bonne humeur tout en tapant des pieds et des mains au rythme de sa chanson.

La jeune femme se prit au jeu et portée par l'engouement de son nouveau public, se mit à danser et à jouer l'interaction avec lui.
Elle était tombée amoureuse de la scène à ses treize ans et qu'elle fut de paillettes comme à Paris, de velours comme à Hambourg ou de bois comme ici, pour elle c'était la même chose. Elle ne se sentait jamais aussi grisée que lorsqu'elle la foulait de ses pieds et la retrouver après tous ces mois hospitalisée lui donnait comme envie de voler.
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Re: Will you hire me ? [Adrian]
Lun 16 Déc 2019 - 20:16
WILL YOU HIRE ME ?



- Laissez tomber...


Malheureusement, elle ne me contredit pas dans mon ressenti. N'a-t-elle pas la gniac ? Cette volonté d'en démordre ? L'a-t-elle perdue ? J'aurais aimé lui offrir une seconde chance mais je n'avais ni le temps ni l'argent à investir dans une demoiselle qui semblait incertaine de son avenir. Pourtant, je décelais une flamme au travers de son regard. Avait-elle été éteint autrefois ?

Je n'eus guère le temps de creuser plus encore qu'une bagarre éclate. Ce n'est "que" la troisième cette semaine, à croire que Noel rendait les gens abrutis. Un verre siffle et je l'evite.. Je me mêle à la cohue, tentant de séparer la source de ce vacarme.. Puis, je reçois un coup en plein visage, un peu sonné sur le moment, je me ressaisi, réitérant ma tentatvie. L'un contre le bar et l'autre sous la prise d'un des agents de sécurité. Mais pourtant, rien n'arrête cette déferlante de violence ..

La situation dégénère et le miracle se produit. Je pivote mon regard vers l'origine de ses notes... Et elle était là, de sa voix, calmant les hommes, éteignant des rages, berçant l'assemblée.

Je venais d'avoir ma réponse.

Douceur auditive, émerveillant le commun des mortels. Une aura émane d'elle. Elle tient la dernière note et le silence se fait. Elle venait de tous nous mettre K.O. Les minutes s'écoulent et les premiers applaudissements se font, suivi par toute la salle dont moi. Les agents mettent dehors les perturbateurs, ils ne reviendront pas de sitôt. J'aide l'Ange du jour à descendre de l'estrade.

- En voilà une belle raison, vous avez une magnifique voix. A froler les cieux, sachez-le. Si cela est possible, j'aimerais vous faire un contrat. Vos disponibilités sont les miennes ainsi que le salaire. Tant que cela m'évite de mettre la clé sur la porte.




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Re: Will you hire me ? [Adrian]
Mer 15 Jan 2020 - 3:07


ADRIAN & LORNA

WILL YOU HIRE ME ?



Il y a encore quelques semaines, il y avait un tel mur autour de Lorna, que même en s'évaporant personne n'aurait jamais pu le franchir.
Il y a encore quelques semaines, la jeune femme serait probablement sortie du bar en laissant tous ces types s’entre-tuer si ça les chantait sans même se retourner.
Il y a encore quelques semaines, elle se serait détournée. Elle aurait fuit comme elle le faisait depuis ses 5 ans lorsqu'elle ne souhaitait pas affronter une situation ou s'en désintéressait.

Lorna était une femme marquée par son passé. Elle en portait aujourd'hui les nombreuses cicatrices qui même si invisibles aux yeux du monde, était encore sensibles pour elle. Sans doute le seraient-elle éternellement même si elle s'évertuait à les ignorer au quotidien et à se persuader elle-même de leur insignifiance.
Elle se bernait à merveille, mais les traumatismes demeuraient. Comment aurait-il pu en être autrement...? Son véritable enfer avait eu beau débuter il y a 3 ans avec le cabaret, la vie avant l'Oiseau de Nuit ne l'avait pas épargnée pour autant. Après qu'elle fut partie de chez ses parents adoptifs à ses 16 ans, Lorna avait foulé une toute semée d’embûches alors qu'elle essayait à tout prix de se hisser jusqu'à son rêve de devenir artiste de cabaret. Son quotidien n'avait pas été toujours des plus simples à cause des gens qu'elle avait croisé et de ses épisodes à vivre dans la rue, mais il n'avait pas été le plus sombre qu'elle ait vécu pour autant.
Avant son adoption par les Von Rosen, Lorna avait eu une enfance rude. Difficile de se reposer sur qui que ce fut et d'instaurer une relation de confiance lorsqu'on était ballotté de famille d'accueil en famille d'accueil qui ne voulait de vous que pour toucher les prestations sociales... Petite, Lorna n'avait jamais eu l'occasion de se reposer sur personne ni de croire en qui que ce fut alors pourquoi, comment le pourrait-elle adulte ? D'aussi loin qu'elle se souvienne elle avait toujours été repoussée, abandonnée, manipulée ou indésirée. Sa propre mère la détestait. Petite elle était incapable de s'en rendre compte car elle la regardait avec ses yeux innocents de petite fille aimant sa maman quoiqu'il en soit, puisqu'elle ne connaissait qu'elle et que ça. Mais en grandissant elle avait bien fini par réaliser et comprendre... Sa génitrice l'avait méprisé du jour où elle été née. Quant à son père biologique, elle ne l'avait pas revu depuis ses 5 ans, du jour où les pompiers étaient venus la chercher et l'avaient confié aux Services Sociaux après l'avoir découverte dans un état pitoyable, seule dans un appartement presque insalubre... Elle avait cru que son papa viendrait la chercher, mais il n'était jamais venu. Pourtant lui l'aimait elle en était sûre... Elle avait peu de souvenirs de sa vie avec lui mais elle gardait en elle cette sensation précieuse de se sentir aimée par quelqu'un. Il avait été le premier à réellement la lui donner.
Pas étonnant donc que la belle hannovrienne se soit forgée une carapace impénétrable à mesure des années.

Pourtant aujourd'hui grâce à Maëlan, elle apprenait à croire en autrui. A laissé une chance à ceux qui gravitaient autour d'elle plutôt que de directement montrer les griffes juste parce qu'il valait mieux être la première à mordre pour intimider, plutôt que de risquer être blessée.
Lorna était montée sur scène sans trop réaliser ce qu'elle était en train de faire. Elle voyait le chaos se déchaîner dans ce bar et elle pouvait y faire quelque chose voilà tout. Du moins elle pouvait essayer et lorsqu'elle commença à chanter, la magie opéra.
Peu à peu, la bagarre cessa et toutes les attentions se tournèrent vers elle. La jeune femme poussa ses dernières notes face à une assemblée de bouches bées. L'euphorie de la scène retombée dans ses veines, Lorna raccrocha le micro et s'empourpra légèrement face au silence qui raisonnait dans tout le bar. Son regard alla de droite à gauche sans savoir trop à quoi se raccrocher. Devait-elle rester ou partir ?

- Hum... toussota-t-elle en portant sa main à sa gorge.

Elle la brûlait légèrement. Elle n'avait pas chanté depuis longtemps et là, elle venait de pousser sa voix à froid grisée par sa joie de pouvoir s'entendre à nouveau. Vu l'état de ses cordes vocales après sa strangulation, elle n'aurait pas cru possible de pouvoir chanter comme elle était capable de le faire avant un jour et elle venait de se laisser emporter. Résultat elle avait mal, mais en même temps elle était folle de joie. Elle avait eu si peur que son ancien patron qui lui avait déjà beaucoup trop pris lui ait également arraché sa voix !

Adrian vint vers elle et lui tendit la main. Lorna déglutit et réprima le bond de son cœur qui lui hurla de faire trois pas en arrière et vite ! Les reflexes avaient la vie dur... Pour autant, elle parvint à les faire taire avec plus de facilité qu'elle ne l'aurait cru et donna sa main à l'homme afin de descendre de la scène.  

- En voilà une belle raison, dit-il, parvenant à lui voler un petit sourire. Vous avez une voix magnifique. A frôler les cieux, sachez-le.
- Merci...
- Si cela est possible, j'aimerais vous faire un contrat.
- Vraiment ?


Lorna regarda Adrian comme si il venait de lui sortir la plus grosse aberration du monde. Il voulait l'engager ? Comme ça ? Aussi facilement ? C'était trop beau pour être vrai ça... Qu'est-ce qui allait lui tomber dessus en contrepartie ?

- Vos disponibilités sont les miennes ainsi que le salaire. Tant que cela m'évite de mettre la clé sous la porte.

Pour le coup, la jolie blond demeurait coite. Elle peinait à croire que ça se passait comme ça ! De façon aussi fluide et facile ! Elle n'était pas habituée ce qui la déstabilisait quelque peu... dans le bon sens !
Elle œilla vers le bar où la serveuse lui souriait de toute ses dents avant de lui adresser un clin d'œil tout en continuant de servir ses clients.
Lorna pinça ses lèvres et ramena son regard bleu vers Adrian.

- Je suis disponible quand vous voulez ! Et pour le salaire je prendrai ce que vous me donnerez tant que cela me permet d'avoir une clé à mettre dans une porte... reprit-elle sa phrase avec esprit.

La belle ne put s'empêcher de tourner ses yeux envieux vers le piano :

- Vous me laisseriez pratiquer quand le bar est fermé...? Vous pouvez me payer un peu moins si vous voulez ! Et aussi... je veux partir le soir quand j'ai fini.

Ça pouvait paraître plus que bizarre comme requête car pour Adrian comme pour n'importe qui il devait couler de source qu'une fois ses horaires fini un employer était libre de rentrer chez lui, mais pour Lorna c'était essentiel de le préciser et le point non négociable de l'accord.
Elle portait encore sur elle autant qu'en elle les stigmates de ce qui se passait pour elle au cabaret dès que le rideau se baissait... C'était lorsqu'elle avait terminé qu'au contraire tout ne faisait que commencer...

- Hé ! Jolie presta beauté ! passa un type près d'elle munit d'une pinte de bière.

Si près d'elle, que Lorna bondit telle une panthère surprise en plein sommeil et se retourna vers l'opportun comme si elle était prête à lui sauter à la gorge. Tout son corps tremblait tant il était tendu et prêt à en découdre, mais l'homme ne se fit pas insistant. Il alla juste rejoindre ses amis attablés plus loin.
Lorna respirait vite et fort... Autant que si elle venait de courir un marathon et ne put que se laisser choir sur le tabouret près d'elle avant de tourner son visage incertain vers le patron du bar. Il devait la prendre pour une folle. Il allait sûrement changer d'avis quant au fait de l'employer.

Ou allait-il deviner qu'il avait devant lui bien plus à comprendre que ce qu'il y avait à voir...?

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Will you hire me ? [Adrian]
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