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  I'm fucked up anyway... [Félix]

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gare à la crise de la quarantaine
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I'm fucked up anyway... [Félix]
Dim 28 Juil 2019 - 18:32


JULIUS & AMALIA

I'M FUCKED UP ANYWAY...



~ Il y a quelques années ~

Un paquet de Pringles sous le bras, une bière dans une main et le nez dans le congèle, Amalia farfouillait à la recherche de son pot de glace préféré. Chaque fois qu'elle débarquait chez sa meilleure amie, c'était l'orgie de mal bouffe. Ou plutôt de BONNE bouffe ! De méga bonne bouffe ! Car à l'armée, elle n'avait pas le loisir de manger ce genre de trucs. La cantine n'était pas immonde, mais ce n'était pas folichon non plus et lorsqu'elle était en déploiement, les menus étaient... disons rustiques.
Du coup lorsqu'elle annonçait sa visite à Harriet, cette dernière lui faisait toujours la surprise d'avoir rempli son frigo et ses placards de bonnes choses pour son arrivée.

- Lili ?

La jolie brune leva le nez du congélateur et observa son amie par dessus la porte. Cette dernière éclata de rire en la voyant chargée telle une mule refermer le frigidaire et le compartiment surgelé.

- Hmm ?
- Je dois y aller... Mais t'es sûre que tu veux pas que je reste avec toi...?
- Non. Vas-y t'inquiète. Je vais rester là et mater Netflix avec mes potes Ben et Jerry. Je serai pas seule,
lorgna-t-elle le pot de coogie dough avec un œil faussement plaisantin.

Elle ne la trompait pas et Amalia le savait parfaitement, mais elle se devait de faire bonne figure. De faire comme si tout allait bien. Comme si ELLE allait bien... Car si jamais elle flanchait, si jamais elle relâchait sa garde ce jour précis, elle allait s'effondrer et ça c'était hors de question. Si ça lui arrivait, elle aurait la sensation de se briser en mille morceaux et de remonter le temps... De revenir à ce moment où sa vie s'était arrêtée.

- Amalia...
- C'est bon, Harri. Vraiment.
- Ok... J'ai mon portable.


Amy hocha la tête, comprenant bien le sous entendu qu'elle pouvait appeler si besoin, mais à dire vrai elle préférait être seule et son amie n'insista pas. Harriet ne la connaissait que trop bien et savait quand c'était peine perdue avec elle lorsqu'elle avait une idée en tête. Puis elle savait quel jour on était. Elle savait que son amie avait sa façon à elle de gérer cette date particulièrement difficile.

La porte fermée, seule avec elle-même et ses idées douloureuses, Amalia se laissa tomber dans le canapé et décapsula sa bière qu'elle vida quasiment de moitié avant d'ouvrir son pot de glace et ses pringles. Elle alluma la télé mais rapidement son attention s'en détourna et le goût sucré de la crème glacée au cookie la laissa indifférente.
Ses pensée partirent à la dérive. Elles la portèrent en Arizona, chez elle au ranch, où elle aurait du être. Lili frotta son bracelet de cuire, souvenir dont elle ne se séparait jamais et sentit sa gorge se nouer à son contact sous la pulpe de ses doigts. C'était aujourd'hui... Aujourd'hui que son père s'était tué sous ses yeux lors d'une compétition de Bull Riding... Chaque année pour ce funeste anniversaire, Amalia avait pour habitude de rentrer chez elle afin d'être avec son grand père et d'aller fleurir la tombe avec lui, mais rentrant tout juste d'un déploiement, elle avait raté la correspondance de son avion...
Du coup elle avait décidé d'aller rejoindre Harriet à Hambourg. Prendre un autre vol n'aurait servi à rien, ça ne l'aurait de toute façon pas faite arriver à temps... Elle aurait pu malgré tout y aller, profiter de son grand père, de ses chevaux, voir son chien, mais elle ne s'était pas sentie les épaules de se rendre au ranch sachant qu'elle n'aurait pas été là le jour J. C'était la première fois qu'elle manquait ce rendez-vous depuis la mort de son père et elle ne le vivait pas bien du tout malgré la contenance qu'elle s'évertuait à arborer aussi bien seule que face à Harriet.

D'ailleurs la télé commande en subit les conséquences. Amalia zappait nerveusement - pour ne pas dire violemment... - sans même voir les chaines défiler tout en retenant les larmes qui lui brûlaient les yeux, puis elle soupira et éteignit. Ça ne servait à rien ! Il fallait qu'elle sorte d'ici sinon elle allait sombrer et ça ne serait pas beau à voir et encore moins à endurer. Elle devait s'occuper l'esprit absolument. Sa meilleure amie aurait pu lui être utile et ne demandait même que ça, mais Amalia ne tenait pas à lui infliger son état. La jolie brune n'avait jamais été une femme pudique étant donné la façon dont elle avait été élevée, aussi bien concernant son corps que ses émotions, sauf quand il s'agissait de chagrin. Dans ce cas là, elle s'affublait d'un masque de fer afin de ne surtout pas montrer sa vulnérabilité. Elle pouvait se porter seule. Elle n'avait pas besoin d'impliquer ceux qui ne le méritaient pas et Harriet était la dernière personne au monde que Lili souhaitait mettre mal à l'aise face à sa détresse et à sa peine.
C'était pour cette même raison aussi qu'en général elle rentrait au ranch. Là bas elle pouvait s'échapper à cheval dans le désert et gérer ses émotions comme elle l'entendait, sans aucun spectateur à des kilomètres à la ronde pour la dévisager. Puis cet endroit avait le don de l'apaiser. De la ressourcer. Ça lui manquait de ne pas être là bas et elle s'en rendait compte.
Alors plutôt que de ruminer et de persister à se faire du mal, Lili se leva avec humeur et fila tout droit vers le placard de sa meilleure amie afin de trouver un truc à se mettre :

- Et merde mais qu'est-ce que je fous ?!

Elle avait envie de boire ! Pas de se pomponner puis de toute façon ce n'était pas dans ses habitudes. Son jean et son débardeur feraient l'affaire !
Décrochant son blouson, elle l'enfila puis quitta l'appartement à son tour en claquant la porte. Dehors il pleuvait et c'était tant mieux. Amy décida de marcher. Elle avait besoin de respirer. La pluie était à l'image de son cœur ; torrentielle. C'était comme si le ciel traduisait ce qu'elle retenait...
Un temps merdique pour une journée merdique... Voilà ce qu'elle se disait ! Quelle ironie... On n'aurait pas tourné une scène de film différemment tiens, se dit-elle sarcastique. La fille en perpétuel deuil de son père qui broie du noir en marchant dans les rues désertes de Hambourg sous un orage avec les gouttes d'eaux qui se confondent avec ses larmes...
Poétique...

Une bonne demi heure plus tard et trempée jusqu'à la culotte - ou le shorty parce que c'était ce qu'elle préférait porter - Amalia poussa la porte d'un bar dont elle avait entendu parler en mode sexy as hell pour tout regard masculin lorsqu'elle secoua sa veste de cuire et décolla ses cheveux trempés en les frictionnant de ses doigts.
Elle ignora les œillades et se dirigea illico vers le bar auquel elle s'avachit à moitié et commanda une peinte de bière qu'elle vida d'une traite sous les yeux médusés de l'entourage.  

- Une autre ! Et ouvre une ardoise, dit elle au barman d'un ton morne.

Nonchalante, Amalia se laissa tourner sur le tabouret et observa la salle, ses coudes appuyés au comptoir du bar. Les mecs au billard la mataient allègrement. Tous la mataient à dire vrai. Quoi ? Ils avaient quoi tous ?
Lili baissa son regard sur son débardeur et se rendit compte que ses cheveux avaient mouillé le tissu et que ne portant jamais de soutif, ses tétons apparaissaient en légère transparence. Elle leva les yeux au ciel et soupira avant de se détourner !

- Hé ! Encore...

Un autre soir, elle se serait sans doute cherché un amant afin de se divertir. Mais aucun des mecs présents ici ne la tentait. Elle n'était pas d'humeur à ça. Là elle avait juste envie d'embrouiller ses pensées et endormir sa douleur. Se faire du mal pour oublier celui qu'elle avait au fond de la poitrine. Quoi de mieux que l'alcool pour ça ?

- Hé, je peux m'asseoir ?
- Non.
- Allez je v...
- Non !
- Mais p...
- Rah putain !


Amalia sauta à bas de son tabouret son verre à la main et bouscula l'opportun pour aller trouver refuge au fond de la salle, s'installant seule à une table alors que l'autre ne semblait pas vraiment enclin à lui foutre la paix.

- Vas-y j'vais pas t'bouffer ! Laisse-moi t'payer un verre là !

Ouah... Demandé si gentiment...
Mais ce fut toujours non et le type commença à s'énerver, déversant sur Amalia un charmant flot de vocabulaire fort fleuri qui bientôt allait lui faire perdre patience !
Ok trop tard elle n'avait déjà plus de patience. Serrant son poing, la jeune femme se leva sans crier gare et l'envoya en plein dans la tronche du gros lourd qui après avoir constaté le sang pissant de son nez, se mit à hurler de nouvelles insultes tout en s'apprêtant à riposter.
Qu'il vienne, elle l'attendait !

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Re: I'm fucked up anyway... [Félix]
Jeu 17 Oct 2019 - 21:59
I'm fucked up anyway...
Amalia & Félix

 
« Skin on my skin. What a wonderful Sin. Take your breath. But you're asking for more. »
C'était pour Félix une soirée calme qui l'attendait. Les cours finis, rentré de l'université, le jeune homme avait déposé ses affaires et ranger un peu son appartement avant de se préparer pour sortir. C'était une des rares occasions où le jeune allemand sortait, décrochait de ses études pour se détendre un peu, pour penser à autre chose qu'au travail qui lui prenait beaucoup de temps. Il arrivait souvent que Félix décline ces invitations à sortir. Souvent en boîte ou dans les bars. Mais ce soir était bien une exception à la règle. Après tout, cela ne pouvait pas lui faire de mal. Pour une fois. De toute façon, il ne buvait jamais énormément et ne rentrait pas si tard. Aussitôt après, le jeune étudiant entra dans la salle de bain, se douchant en quelques minutes, l'eau chaude coulant sur sa peau, le long de sa nuque, de ses muscles légèrement dessiné, de son torse et de ses abdos finement taillés. Arrêtant finalement l'eau, il glissa sa main dans ses cheveux humides pour les mettre en arrière, attrapant sa serviette afin de sécher son corps et ses cheveux. La serviette sur son épaule, Félix sortit de la salle de bain et s'habilla pour l'occasion, quelque chose décontracté, sans en faire trop. Il ajusta le pli de son vêtement enfilé, avant de s'attaquer à ses cheveux, les coiffant comme il le faisait, un peu ébouriffés.

Félix regarda son portable, vibrant sur le coin de son lit, venant de recevoir un message. L'un de ses amis était devant chez lui, l'attendant dans la voiture. Félix répondit brièvement avant de fermer son appartement derrière lui et de sortir de l'immeuble, entrant dans le véhicule stationné qui démarra aussitôt ses fesses posées sur le siège passager. Quelques minutes plus tard, ils se garèrent et marchèrent jusqu'au bar où les attendaient quelques filles de la promotion, blaguant sur le retard des garçons. Bien vite, les étudiants passèrent commande au comptoir du bar où ils se trouvaient. Félix demanda une Jäger. Son verre alors devant lui, il donna un billet au serveur avant de s'éloigner et de rejoindre une banquette avec ses quelques camarades, trouvant bien quelque chose à quoi trinquer. Félix trempa ses lèvres dans son verre, discutant, échangeant riant un peu. Passant une bonne soirée.

Félix était retourné au comptoir, pour se chercher un nouveau verre. Plus loin, il y avait une jolie jeune femme. Un peu plus âgé que lui mais Félix la trouvait fort agréable à regarder. Mais il ne l'aurait pas abordé. Il préférait être abordé. Il avait toujours été un peu timide avec les filles, ayant développé un complexe d'infériorité pendant l'enfance et le début de son adolescence. Un complexe qui avait une autre forme désormais. Félix était moins timide, moins introverti, plus confiant en lui aussi, mais cela ne voulait pas dire qu'il était tout le temps sûr de lui. Il attendait son verre quand les échos de voix allèrent jusqu'à son oreille. La fille qu'il avait vu était parti à une table et le type avec elle l'avait suivi. D'ailleurs, sa présence semblait importuner la jeune femme et la conversation en devenait plus virulente, au point où quelques regards se tournèrent vers eux. Dont le sien. Et puis la brune asséna un coup de poing au type. Félix n'aurait pas imaginé cette scène, lui qui appréciait les filles fortes dirons-nous. Et la brune en était un exemple. Mais le type n'était visiblement pas prêt à en rester là, et le barman avait pris son téléphone, sans doute pour appeler la police.

Se sentant l'âme d'un médiateur, le brun quitta le comptoir et s'approcha pour s'interposer et s'adresser à l'homme, se montrant plus calme et réservé que les deux.

- Ecoute, je crois que tu devrais partir et laisser tomber...

Dit-il d'une voix calme, espérant que cela suffise. Félix n'avait pas l'intention qu'on lui gâche cette soirée qui pourtant, avait si bien commencée.
(c) DΛNDELION
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Re: I'm fucked up anyway... [Félix]
Lun 4 Nov 2019 - 3:16


JULIUS & AMALIA

I'M FUCKED UP ANYWAY...



Amalia n'avait jamais eu le tempérament d'une fouteuse de merde. Elle n'était pas de ces personnes qui prenaient un malin plaisir à provoquer des embrouilles que ce fut dans un bar ou ailleurs, mais elle était pour autant loin d'être passive lorsqu'on la cherchait ou la provoquait et ce type venait de l'apprendre à ses dépens !

Lili avait passé sa vie entière dans un monde d'hommes, créé par des hommes, pour des hommes. La subtilité et la délicatesse n'étaient pas vraiment son fort...
Au ranch, élevée par son père et son grand-père, même haute comme trois pommes elle avait vite fait sa place parmi les cowboys du domaine familiale qui avaient rapidement fait de cette fillette pleine de vie et de bagou leur petite mascotte. Puis en grandissant, lorsqu'elle s'était mise à accompagner son père aux compétitions de rodéo à travers le pays, là encore elle n'avait pas mit bien longtemps pour faire sa petite réputation parmi tous ces hommes de chevaux qui ne vivaient que pour dompter les plus dangereux taureaux. Les filles étaient rares dans le milieu du bull riding mais en bon garçon manqué à la langue bien pendue qu'elle était, il n'avait pas été bien difficile pour elle de devenir un des meilleurs compagnons de fête et de beuverie qu'il fut !
A l'armée, ça avait été plus compliqué... Au cœur de ce milieu plein de préjugés quant à la place des femmes dans les rangs, Lili avait du apprendre à se faire entendre autant que respecter et accepter, ce qui n'avait pas été sans mal. Elle avait du se battre avec acharnement afin de prouver qu'elle avait autant de valeur que les autres et avait sa place plus que n'importe quel autre soldat sur le terrain, qu'elle ait ou non un pénis entre les jambes ! Ca n'avait pas été une mince affaire... Les gars autant que les instructeurs ne lui avaient clairement pas facilité la tâche, mais son principal défaut autant que sa principale qualité, était son entêtement légendaire... Amalia n'avait rien lâché. Qu'importe combien de sanctions disciplinaires, d'engueulades musclées, de passage au trou ou autres punitions sportives elle avait été forcée d'endurer, elle n'avait pas faibli. Jamais. A tel point qu'elle avait fini première de sa promotion à la sortie de ses classes militaires, pour la plus grande fierté de son grand-père, lui-même ancien très haut gradé de l'Armée.
La difficulté de tout ce qu'elle avait du affronter durant son apprentissage l'avait aidé à se concentrer sur autre chose que le décès récent de son père qui la bouffait de l'intérieur et menaçait de la détruire à l'époque... Elle avait haï son grand-père de l'avoir engagé contre son gré dans l'Armée et de l'y avoir amené de force, mais elle s'était vite rendue compte que d'une certaine façon, voir même de toutes les façons, ça l'avait sauvé... Ça lui avait donné quelque chose contre quoi déchaîner sa rage et sa colère d'avoir perdu cet être si cher à son cœur. Ça lui avait donné quelque chose contre quoi se battre et se défouler. S'acharner...
Et en final elle s'était découvert une véritable passion pour ce métier dès sa première fois sur le terrain. Depuis elle ne concevait plus sa vie autrement que comme militaire, même si aujourd'hui elle en voulait à sa carrière de lui avoir coûté sa visite sur la tombe de son père... C'était la première fois depuis sa mort qu'elle manquait le rendez-vous et ça, elle n'arrivait pas à le digérer. Elle aurait pu tout briser autour d'elle tant ça la rendait dingue !

Et pour le coup, ce fut le nez de son harceleur qui trinqua...
Amalia n'avait plus 18 ans et avait appris avec le temps à être moins impulsive, à se canaliser et à se maîtriser mais aujourd'hui n'était pas le jour et son self contrôle plus qu'ébranlé ! Si ce con voulait vraiment en découdre, elle l'en priait ça lui ferait le plus grand bien de se défouler sur lui !
La clarté de son regard si clair porté sur l'opportun qui levait le poings à son tour contrastait dangereusement avec le feu qui y brûlait. Elle ne le lâchait pas des yeux, ses poings serrés et son menton haut afin de le braver et lui affirmer qu'il avait beau faire trois têtes de plus qu'elle, il l'impressionnait au moins autant qu'un mouche boiteuse !
Qu'il cogne ! Pitié qu'il cogne ! Qu'il face relâcher le flot d'adrénaline en elle, elle n'attendait que ça ! Qu'il la frappe et la laisse embrasser la douleur du coup porté qui apaiserait peut-être un peu celle qu'elle ressentait dans sa poitrine depuis plusieurs jours déjà... Qu'il lui donne un raison de plonger dans une baston qui la détournerait peut-être un temps de ce qu'elle éprouvait là tout de suite envers elle-même...
Amalia resta droite comme un i face au type qui semblait soudain hésiter à porter la main sur elle, lorsqu'une voix intervint te qu'une silhouette se plaça entre son assaillant et elle :

- Ecoute, je crois que tu devrais partir et laisser tomber...

Le ton était calme, à l'opposé de la tension qui tendait à se briser le corps de la jeune femme dont les poings étaient si serrés qu'ils laisseraient sans doute les marques de ses ongles dans ses paumes... Lili tourna son visage vers l'homme... le jeune homme qui venait de s'interposer et le détailla. Il était jeune et paraissait assez serein étant donné la situation, ce qui lui fit l'effet d'un apaisement presque immédiat... C'était curieux...

- T'es qui toi ? De quoi je me même p'tit con ? Dégage y'a rien à voir ça te regarde pas !

Toujours aussi charmant...
Amalia toisa cet espèce d'abruti vulgos. Si ça continuait comme ça l'ado près d'elle risquait s'en prendre une aussi et tant qu'à faire autant éviter ça. Puis y'avait des moyens bien plus drôle de rabaisser le caquet de ce genre de type à l'ego un peu trop développé.

- Ça le regarde, c'est mon mec.
- Genre TOI, t'es avec un gamin comme lui,
rit-il.

Ça voulait dire quoi ça ? Elle pouvait pas se taper un mec plus jeune qu'elle si ça la branchait ? C'était réservé qu'aux gars de se taper des meufs de la vingtaine ? Puis il avait pas l'air si jeune que ça en plus il devait avoir quoi... 24 ? 25 ans ?
Histoire de lui faire ravaler ses railleries, Lili haussa un sourcil puis attrapa le jeune inconnu dont elle passa les bras autour de son corps encore mouillé par la pluie battante, puis tout en se moulant à lui, fondit sur ses lèvres pour un baiser langoureux comme elle n'en avait pas donné depuis un moment...
Le dragueur du dimanche cligna des yeux de surprise, puis jura avant de s'éloigner récupérer ses affaires et quitter le bar en claquant la porte.
Le propriétaire des lieux raccrocha son téléphone jugeant probablement les soucis écartés et l'ambiance dans le bar reprit, tandis qu'Amalia après l'avoir embrassé encore quelques secondes; se détacha de la bouche de son nouveau petit ami improvisé...

- Je sais pas trop si je dois te dire merci ou pardon pour le coup...

Elle essayait de se faire rieuse, mais c'était pathétique à quel point c'étai pas crédible. Son ton autant que son regard était triste. Lili resta près du jeune homme, mais se pencha pour attraper sa pinte de bière et s'enfiler la fin d'une traite avant de la reposer sèchement sur la table en bois.
Elle était en colère. C'était une émotion bien plus simple pour elle à gérer que la tristesse... Pourtant c'était bien là l'émotion qui la dominait le plus ; son chagrin. Elle avait la sensation que son cœur était pris dans un étau de fer chauffé à blanc qui se resserrait sans fin jusqu'à vouloir le broyer. Elle le sentait craqueler dans sa poitrine à chaque fois qu'elle respirait et elle avait horreur de ça...
Elle n'était pas habituée à être dans cet état. A paraître vulnérable avec ses larmes au bord des yeux. Elle était incapable de gérer ce type de sentiment. On ne lui avait pas appris à faire face à tout ça. Elle était une femme qui avait grandi et avait été élevée dans un monde d'hommes par des hommes. Orpheline de mère, la jeune femme n'avait pas eu le loisir d'apprendre ce que c'était que de se laisser aller à ses émotions.
Non comme son père, elle se braquait plutôt contre elles. Comme son grand-père, elle tentait de les étouffer dans l'œuf plutôt que de les laisser l'emporter. Non pas qu'ils étaient insensibles, bien au contraire même car elle n'avait jamais manqué d'amour à aucun moment de sa vie et avait été choyée plus que de raison par ces deux hommes extraordinaires, mais ils avaient cette pudeur typiquement masculine quant à ce qu'ils éprouvaient. Et Lili en avait pris de la graine.  
Son enfance comme son adolescence n'avaient pas été celles d'une fille "normale". Le romantisme, le côté girly et fleur bleu, les rêveries naïves et romantiques, rien de tout ça n'avait eu de place dans son quotidien. Elle n'avait pas le temps pour tout ça au ranch et elle préférait amplement aider aux écuries et aux troupeaux que de rester dans sa chambre à rêvasser aux garçons de sa classe. Elle n'avait rien à voir avec les autres adolescentes de son âge dont les principales préoccupations étaient les fringues, le maquillage et avec qui elles allaient aller au bal du lycée... Non elle, c'était plus ; rodéos, galops dans le désert arizonien et bières le soir près du feu de camp sur un air de banjo.

Alors là, en proie à sa détresse au nez et à la barbe de tout le monde, Lily se sentait perdue et inconfortable. Elle aurait pu rester chez Harriet à l'abris des regards des inconnus, mais elle avait eu besoin de sortir. De se jeter sous les éléments déchaînés à corps perdu afin de laisser la pluie se confondre avec ces larmes qu'elle n'assumait pas.
Elle n'avait pas honte de pleurer la mort de son père. Pleurer sur sa tombe ne la dérangeait pas lorsque chaque année elle s'y rendait. Mais aujourd'hui, la sensation était partagée. Oui il lui manquait, mais surtout, elle se sentait coupable. Comme elle s'en voulait de ne pas être là-bas ! Bon sang mais pourquoi est-ce qu'il avait fallu que son satané avion ait du retard et qu'elle manque sa correspondance ! Sa place était en Arizona avec son grand-père et non pas en mode loque dans un bar à se friter avec un pauvre abruti se croyant irrésistible...



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