Louise ☆ Au crépuscule la magie opère

Alexandra & Louise

Il suffit d'un regard. C'est pas la danse qu'ils avaient prévu mais les romances ont toutes un début qui commence par quand je t'ai vu

La fin de journée s'annonce doucement sur la ville à l'aube de ce mois de juin et Alexandra quitte rapidement le plateau du shooting, alors qu'elle a prévu de voir sa meilleure amie ce soir. Comme souvent. Comme presque tous les soirs finalement. Parce qu'elles vivent presque ensemble les deux amies, sans vraiment s'en rendre compte, passant la plus grande partie de leurs vies l'une avec l'autre. Au point de rater toutes leurs histoires d'amour, parce qu'il n'y a pas vraiment de place entre elles pour une tierce personne. Elles ne le voient même pas, elles ne le voient pas, qu'elles étouffent de leur lien quiconque en approche une. C'est bien les seules, qui restent aveugle à leur situation, quand la famille Dietrich ou tout du moins Leonnie, a bien comprit ce qu'il se passe entre elles.

Il lui faut plusieurs minutes pour atteindre son domicile et quitter l'habitacle de la voiture pour rentrer. Ce soir, elle a quelques petites choses à faire avant l'arrivée de sa meilleure amie. Si leurs rencontres se placent toujours sous le signe du partage et de la simplicité, la demoiselle a envie pour une fois de gâter sa meilleure amie et passe alors en cuisine, pour ne pas avoir à appeler un livreur un peu plus tard dans la soirée. L'apéritif ne lui prend que quelques minutes pour être prêts, alors que ses tartinades ont étés préparées la veille avant de se coucher, si bien qu'elle n'a plus qu'à monter les toasts à présent. Mais le repas, lui, reste à faire et la brune se lance rapidement dans la préparation de la marinade de sa viande, alors qu'elle va sortir la plancha, ce soir et accompagner le plat de petits légumes à la plancha, eux aussi. Sa marinade prête, elle passe finalement au dressage de son entrée, composée d'un blinis frais, de saumon, avant de préparer la chantilly dans un siphon qu'elle place au frais en attendant que ce soit l'heure du dîner. Une bonne chose de faîtes. Mais le dessert, encore, demande l'attention du mannequin.

Son dîner prêt, un regard à l'horloge lui rappelle qu'elle doit se bouger pour être prête quand sa meilleure amie se pointera et la demoiselle fonce alors en direction de la salle de bain pour une douche rapide avant de gagner sa chambre où elle opte pour une tenue confortable et décontractée, sans pouvoir s'empêcher un peu de coquetterie. Une coquetterie qu'elle trouve stupide, parce que ce n'est pas un rendez-vous amoureux qu'elle attend. Ce n'est que Louise. Elle ne comprend pas Alex, que ce n'est pas juste une soirée avec sa meilleure amie. Elle ne comprend pas qu'elles sont loin d'être seulement deux très bonnes amies.

C'est enfin l'heure et des coups à la porte informent la demoiselle de l'arrivée de sa meilleure amie, alors qu'elle termine tout juste de préparer le pop corn et les bonbons qu'elles ne manqueront pas de grignoter un peu plus tard devant le film. Abandonnant sa tâche, la brune rejoint la porte d'entrée pour ouvrir à sa meilleure amie, saluant celle-ci d'un large sourire avant de la prendre dans ses bras.

«- Tu vas bien ma belle ? Entre, entre, installe toi ! Tu es très belle ce soir. Comme toujours !»

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Installée à son bureau, Louise ne voit même pas le temps passée. Lancée sur un nouveau projet, elle en oublie l’heure, absorbée par ses croquis et ses plans. Elle passe son temps à aller voir ses collaborateurs, vérifie qu’ils ont bien toutes les informations. Pour finalement retourner sur son ordinateur et commencer à faire une visite virtuelle de l’espace qu’ils sont en train de concevoir. Cette fois, c’est pour un particulier et non pour la ville. C’est assez prenant mais la belle aime son travail. C’est sans doute une des rares choses qui lui a été transmise par sa famille après tout. Alors, elle se perd dans le lieu qu’elle imagine pour son client. Perfectionniste, elle reprend ses mesures plusieurs fois, elle cherche le meilleur angle pour obtenir le rendu le plu attrayant. Elle se laisse finalement aller contre le dossier de sa chaise et passe une main dans ses cheveux en lâchant un soupir. Eternelle insatisfaite, elle n’est toujours pas convaincue par le début de rendu qu’elle a obtenu. C’est ce moment que choisi un de ses collègues pour la prévenir qu’il est temps pour lui de rentrer. Fronçant légèrement les sourcils, la blonde jette un regard à sa montre. Et là… Panique à bord ! A force d’être prise par son travail, elle va finir par être en retard pour ce soir ! Elle acquiesce alors, déclenchant un petit rire chez son collègue. Elle ne le prend pas mal, c’est plutôt bon enfant. Elle a beau être la gérante de l’entreprise et avoir recruté ses collaborateurs, elle n’a pas voulu mettre cette distance entre gérant et employés. Au moins, ils viennent lui parler plus facilement en cas de souci. Lou’ range donc rapidement ses affaires avant de se diriger vers sa voiture.

Il lui faut tout de même passer par chez elle. Non pas qu’elle sente le fauve mais tout de même, une douche ne sera sans doute pas de trop. Debout devant son dressing, la voilà qui cherche quoi porter ce soir. Ce n’est pas forcément dans ses habitudes de passer trois heures à choisir une tenue mais pour le coup, Louise en est presque à tout vider en jetant les vêtements sur le lit en se disant que ça n’ira pas. Elle finit par opter pour un bustier noir et un jeans clair. Elle ajoute une chemise blanche à sa tenue, de laquelle elle retrousse les manches jusqu’au niveau de ses coudes. Passant devant un miroir, la belle constate qu’elle a une tête à faire peur. A croire que la concentration au travail, ça fatigue plus qu’on ne le pense. Elle opte donc pour un maquillage naturel qui cachera tout de même le moindre signe de fatigue et relève ses cheveux en un chignon duquel s’échappent quelques mèches. Avant d’enfiler ses chaussures, la paysagiste fait tout de même un crochet par sa cave à vin. Non, elle ne va pas arriver les mains vides chez sa meilleure amie. Elle opte pour une bouteille de vin blanc et enfile enfin ses escarpins noirs. Ce n’est pas parce qu’elle risque de les enlever en arrivant chez Lexie qu’elle doit se priver de les porter après tout. Et la voilà donc partie pour rejoindre sa meilleure amie chez elle.

Une fois arrivée, la belle toque trois coups à la porte. Il ne faut pas bien longtemps pour qu’Alexandra vienne ouvrir. A peine la porte est-elle ouverte que Louise passe déjà le pas de la porte et répond à l’accolade de son amie. Elle est toujours heureuse de la voir, même si elles passent quasiment toutes leurs soirées ensemble, que ce soit l’une chez l’autre ou à l’extérieur. Lou’ ne peut s’empêcher de lever légèrement les yeux au ciel au compliment de la brune. « J’essaie de te faire de la concurrence mais je n’y arrive jamais miss mannequin ! » Connaissant les lieux par cœur, elle se dirige vers la cuisine. « J’ai opté pour du vin blanc ce soir si ça te convient. » La blonde est toujours impressionnée des talent culinaires de son ami. Non pas qu’elle soit elle-même nulle mais généralement, elle a tendance à cuisiner des choses simples et rapide. « Que nous réserve le chef ce soir ? » Avec un regard malicieux, elle observe Lexie. Sans doute un peu plus longtemps qu’il ne le faudrait, détaillant sa silhouette. Sans doute à cause de ce genre de regard que les gens comprennent vite qu’il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre qui se placerait entre elles.

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Alors qu’Alexandra termine tout juste de se préparer, en enfilant une petite robe confortable, Louise ne tarde pas à toquer finalement à la porte et la brune s’empresse d’aller ouvrir à sa meilleure amie, même si cette dernière pourrait tout simplement entrer et faire comme chez elle. Parce qu’elle a le double des clés, parce qu’elle vient tout le temps chez sa meilleure amie, qu’elles ont leurs habitudes, toutes les deux. Louise pourrait parfaitement entrer sans même frapper, elle est toujours la bienvenue chez Alexandra. Et toujours attendue, aussi. Parce qu’elles passent leurs vies ensemble, les deux amies et ça exclue beaucoup de monde de leur entourage. Ça foire leurs histoires d’amour. Parce qu’elles sont trop fusionnelles, trop ensemble, trop proches. À faire passer l’autre avant tout, tout le temps. Parce qu’elles ont tout vécut ensemble. Les plus grandes détresses et les plus grands bonheurs, tout simplement.

En apercevant enfin sa meilleure amie, Alexandra ne peut s’empêcher de complimenter cette dernière sur sa tenue du jour, mais il faut bien admettre, pour être honnête, que sa meilleure amie est toujours très belle, c’est aussi simple que ça. La demoiselle ne manque pas de trouver son amie absolument magnifique, en toutes circonstances. Peut-être n’est-elle pas très objective, mais la demoiselle dit toujours ce qu’elle pense de cette dernière sans filtres, en toute honnêteté. Sans tirer les conclusions qui s’imposent à ses pensées et impressions.

«- Tu es trop gentille et pas objective.» remarque Alexandra amusée par les dires de son amie qui parle d’essayer de lui faire concurrence. «Mais c’est mon métier, très chère. Chacune son truc… tu sais comme je ne suis pas très douée avec les végétaux.» remarque la demoiselle en riant.

Comme trop souvent, Louise n’est pas venue les mans vides, mais Alexandra ne peut pas vraiment râler contre cette manie, puisqu’elle en fait toujours de même quand les rôles se trouvent inversés. Il n’y aurait pourtant pas besoin que son amie s’embête à amener quoi que ce soit. Mais du vin blanc ce sera parfait.

«- Ne t’en fais pas c’est déjà adorable à toi d’avoir porté une bouteille et ce sera parfait avec l’entrée !» assure la jeune femme.

Rapidement, la gourmandise de Louise se manifeste, alors que cette dernière demande après le menu prévu par sa meilleure amie pour la soirée, sans que la brune ne remarque le regard que la blonde laisse courir sur elle et sur ses courbes. Un sourire prend place sur le visage de la demoiselle.

«- J’ai prévu des toast de blinis et saumon en entrée avec une chantilly au citron et à l’aneth, puis j’ai prévu de la viande marinée et des légumes le tout à la plancha. Et pour le dessert j’ai préparé des panna cotta aux fruits rouges.» énumère la demoiselle. «Et puis des toasts pour l’apéritif, aussi avec du houmous, une préparation au fromage frais… J’espère que tu as faim !»

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Louise pourrait très bien entrer sans frapper. Même une porte verrouillée ne l’arrêterait pas, elle a toujours le double des clés sur elle. Mais non, elle ne fait pas cela comme une grosse brute, elle est assez civilisée pour toquer à la porte. Ça lui donnerait l’impression de s’imposer sinon. Et c’est quelque chose qu’elle n’apprécie pas particulièrement. Et puis sait-on jamais, elle n’est pas toujours invitée, parfois Alexandra pourrait ne pas être seule après tout ! C’est vrai, même si les relations de chacune n’ont pas été concluantes, elles ont cependant toutes les deux eux des idylles plus ou moins longues. Mais il faut croire quelque chose empêche ces relations de tenir pour de bon. Sûrement parce que les conquêtes de Lou’ ont du mal à laisser une place à Lexie. Et dans ce genre de cas, la blonde n’a aucune difficulté à choisir : son choix se porte invariablement sur sa meilleure amie, pour la simple et bonne raison qu’elles ont toujours été là l’une pour l’autre. La demoiselle est habituée aux compliments de la brune mais elle ne les accepte jamais. Non pas qu’elle ne soit pas attirante, juste que ce n’est clairement pas elle le mannequin après tout. Et dans tous les cas, elles ne sont jamais objectives quand elles parlent l’une de l’autre, c’est presque à celle qui complimentera le plus l’autre en un minimum de temps. Alexandra ne manque d’ailleurs pas de le lui faire remarquer, ce qui lui fait légèrement lever les yeux au ciel. Tout est histoire de flatterie.

Louise en profite toujours pour rappeler que ce n’est pas elle le mannequin. Bon effectivement, Lexie n’a tellement pas la main verte que la jeune femme a arrêté de lui ramener une plante quand elle vient, préférant, comme ce soir, lui ramener une bonne bouteille. Parce que ça aura le mérite d’être plus utile qu’une plante qui ne survivra pas. Chacune ses domaines de prédiction effectivement. Elle change alors de sujet de conversation en demandant le menu. Elle sent que comme toujours, son amie en aura fait trop. Non pas qu’elle soit comme ces filles qui ne mangent quasiment rien. Justement, elle sait qu’elle est capable de se gaver et donc que son propre corps le lui fera payer. La paysagiste écoute alors le menu ainsi listé. Ça n’a pas loupé, elle va encore prendre trois kilos avec tout ça ! Elle lance alors un regard faussement suspicieux et pointe la mannequin d’un index qui se veut accusateur. « En fait tu as prévu de me faire grossir avec tout ce que tu prépares ! » Bon, Louise est quand même loin du surpoids, elle a réussi à garder sa silhouette d’adolescente ! Elle n’est pas vraiment à plaindre. Mais quand même, à force, elle va finir par devoir rester ici parce qu’elle sera incapable de bouger à force de s’empiffrer ! Mais elle ne va pas le nier : elle meurt de faim. Juste que d’habitude, quand elle ne se voient pas avec Alexandra, elle se prépare un petit quelque chose rapide et le grignote devant un épisode d’une série.

La demoiselle finie tout de même par faire comme chez elle et s’installe dans le canapé. « C’est un peu de la triche de faire aussi bien à manger, à force je ne vais plus oser t’inviter chez moi ! » Ce n’est pas que Louise ne sache pas cuisiner, loin de là. C’est surtout qu’elle serait bien incapable de passer littéralement trois heures en cuisine. Elle préfère de loin préparer des plats rapides. Elle va devoir se renouveler pour le coup… et sans doute trouver quelques recettes. Sinon, elle va sembler pire que nulle en cuisine à la prochaine visite de Lexie ! « Tu en fais toujours tellement qu’un jour tu devras me faire rouler pour que je sorte de chez toi tellement je serai ronde ! »

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Chacune son truc, chacune sa spécialité, c’est le moins que l’on puisse dire alors que, si les amies sont très proches, elles sont aussi très différentes l’une de l’autre. Louise est douée pour le jardinage, pour le manuel, pour entretenir des plantes, quand tout cela reste très abstrait pour Alexandra, dont on dit d’elle parfois qu’elle serait en mesure de faire mourir un cactus. Peut-être bien. Personne ne lui a jamais offert de cactus pour le vérifier et aujourd’hui la demoiselle profite pour son jardin des services du cabinet de sa meilleure amie. Ça vaut nettement mieux pour la pelouse comme pour les arbustes et les haies, qui auraient fort à craindre qu’Alexandra décide un jour de s’occuper d’eux elle-même. Mais pour tout ce qui est mannequinat, mode, astuces beauté, alors ça c’est clairement son domaine, à la brune et elle espère bien, en effet, que cela se remarque, quoi qu’elle ne soit pas superficielle, pas prisonnière du diktat de la minceur dans la mode et de toutes ces conneries contre lesquelles elle lutte depuis un moment.

Et la cuisine aussi, c’est assez le rayon de la brune. Son amie ne tarde d’ailleurs pas à la questionner sur ce qu’elle a préparé de bon pour ce soir et la demoiselle lui fait le détail du menue, amusée par la remarque de Louise, laquelle l’accuse de vouloir la faire grossir avec tout ce qu’elle prépare. Que nenni, la demoiselle souhaite seulement ravir les papilles de sa meilleure amie et passer en sa compagnie une bonne soirée, ce qui devrait être le cas comme chaque fois qu’elles sont réunies.

«- Mais non, on ne mange pas autant à chaque fois alors ça va, on a qu’à dire que du coup ça s’équilibre !» annonce la demoiselle avant de montrer ses hanches, qu’elle pince entre ses doigts pour montrer son excédent de gras. «Puis regarde, on peut être sexy même avec des kilos en trop sur la balance !»

Elle aime les jolies formes, la brune. Elle aime les filles pulpeuses. Elle aime les fille minces. Les filles sèches. Les grandes, les petites. Et pour les hommes, c’est à peu près pareil. Elle aime le monde, Alexandra, elle aime les gens tels qu’ils sont, parce qu’ils ne sont pas qu’un corps. Elle a beau être mannequin, elle ne s’arrête pas au physique, la demoiselle et elle trouve du beau chez toutes les personnes qu’elle a l’opportunité de croiser.

«- Mais non mais non il ne faut pas, la prochaine fois je t’invite on fera un kebab, si ça peut te décomplexer !» assure la demoiselle. «Mais j’ai bien le droit de vouloir te gâter de temps en temps !» affirme la jeune femme.

Peut-être qu’au fond, elle souhaite tout de même impressionner un peu sa meilleure amie. Rien qu’un peu. Beaucoup. Mais ça n’est pas un mal, n’est-ce pas ? Il ne lui semble pas, à la brune. Mais il est vrai qu’elle en fait trop parfois. Sa meilleure amie le souligne en évoquant le fait qu’un jour il faudra la faire rouler pour qu’elle puisse sortir de chez son amie. Et cette dernière ne résiste pas à l’envie de taquiner Louise.

«- Oh, rendue là on ira chercher un chariot élévateur et on t’expédiera dans la chambre d’amis, ne t’inquiète pas !» s’amuse-t-elle avant de passer aux choses sérieuses. «Je te sers à boire ?»

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Louise et Alexandra, c’est un peu le jour et la nuit. On pourrait presque dire qu’elles se complètent, l’une comblant les lacunes de l’autre. Dans une colocation des deux, on sait déjà qui fera la cuisine et qui s’occupera du jardin par exemple ! Niveau vestimentaire par contre, les deux se valent plutôt, bien que la blonde ne soit pas du genre mannequin et adopte assez souvent des tenues décontractées dans le cadre de son travail. Bon, classe aussi quand même parce qu’elle est le premier contact avec les clients, elle est le visage de l’entreprise. Elle ne peut clairement pas arriver en survêtement par exemple. Mais personne ne s’insurge si elle n’est pas en tailleur et opte plutôt pour un jeans. Puis elle reste tout de même une femme… Qui a besoin d’un dressing pour ranger son armée de tenues et son armada de paires de chaussures ! Niveau maquillage et astuces beauté par contre, on repassera : Lou’ a tendance à choisir du simple et léger, jamais de chichi et elle ne tente quasiment jamais rien de nouveau quand il s’agit de se pomponner. Autant les fringues elle peut passer des heures à choisir, autant le maquillage et la coiffure elle est du genre à plier ça en quinze minutes maximum. Ça ne l’empêche pas d’être jolie et de ne pas forcément montrer de signe de l’âge, la quarantaine approchant. Mais la demoiselle préfère se dire que cela, elle le tient de sa grande forme physique plutôt que de quelconques produits de beauté. Il lui arrive même souvent d’en acheter un pour essayer et ensuite de l’oublier au fond d’un placard, l’obligeant à le jeter lorsqu’elle remet finalement la main dessus alors qu’elle cherchait tout autre chose.

Pour le moment, la blonde s’intéresse plutôt au repas. Oui, elle est curieuse de savoir ce qui va lui remplir l’estomac, sachant d’avance qu’elle ne sera de toute façon pas déçue. Et ça ne manque pas. Elle en profite tout de même pour ronchonner un peu, parce que cette fois sa meilleure amie a eu la main lourde et en a préparé pour un régiment. Et évidemment, Louise se connait : elle va manger comme dix, en prétextant qu’il ne faut pas gâcher de la nourriture qui a été ainsi préparée ! Oui, toutes les excuses sont bonnes pour manger beaucoup. La jeune femme lève légèrement les yeux au ciel en secouant la tête lorsque son amie lui fait remarquer qu’elles ne mangent pas autant à chaque fois. Certes, des fois elles mangent tout de même beaucoup plus léger. Mais ce n’est pas une raison pour se faire des orgies alimentaires comme ça ! Finalement, la paysagiste ne peut retenir un éclat de rire en voyant la brune pincer son petit excédent de gras. Elle fini par passer un bras autour de ses épaules et prend un ton fataliste. « Que veux-tu, c’est l’âge qui veut ça ma vieille… » Et voilà, les taquineries commencent ! Louise sait bien qu’elle-même commence à avoir des petits excédents par-ci par-là mais elle compense par une forte activité sportive. De toute manière, elle ne pourrait pas faire autrement : elle ne tient pas en place ! Et voilà que Lexie parle de kébab… Oui mais non ! La blonde s’apprête à protester contre ce type de menu, surtout que son amie serait bien capable de le faire elle-même et non pas de se le faire livrer. Mais elle capitule à la suite de la réplique. Alexandra est bien une des rares personnes qui gâte Lou’. Parce que Lou’, elle est habituée à se faire plaisir toute seule, parce que sa famille n’a tout simplement plus aucun contact avec elle donc les choses sont assez évidentes vues sous cet angle.

Alors que Louise parle de devoir rouler un jour tellement elle mangera (ce qui n’est pas vraiment crédible comme situation étant donnée sa silhouette à l’approche de la quarantaine), voilà que Lexie parle de sortir le chariot élévateur. Cette réaction déclenche un éclat de rire de la paysagiste, hilare à imaginer cette situation plus que cocasse. Elle accepte la proposition de la brune et se dirige vers le jardin. Avant de sortir, elle enlève ses chaussures et se retrouve alors pieds nus dans l’herbe. La demoiselle préfère largement cela à s’enfoncer dans le sol. Ça, c’est vraiment quelque chose de désagréable et en plus, il n’y a rien de tel pour fusiller une paire de chaussures neuves ! Et la voilà qui observe alors le moindre arbuste, la moindre petite fleur, la moindre petite plante. Elle le connait par cœur cet endroit, c’est elle qui en a dessiné les derniers aménagements, c’est elle qui veille à la bonne tenue des lieux. Elle vérifie qu’il n’y a besoin d’aucune retouche, que rien ne manque ou que rien n’est en trop. Oui, c’est un peu comme son second jardin ici, tant elle s’y est investie. Et il faut dire aussi que le sien est beaucoup plus restreint et entretenu uniquement par ses petites mains à elle.

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Ce soir, il semble qu’Alexandra a préparé à manger pour un régiment, si elle en croit les protestations de sa meilleure amie qui redoute, semble-t-il, de prendre du poids, quand la brune sait très bien que ce n’est pas un repas un peu riche qui fera grand tord à la sculpturale blondinette. Louise est sublime, le genre de femmes sur lesquelles on se retourne dans la rue, pour la contempler passer, encore un instant. Le genre de femmes que l’on envie, ou que l’on rêve d’avoir à son bras. Elle a beau parler de prendre du poids, Alexandra est persuadée qu’il n’en serait rien. De toute façon, Louise lui semblerait belle même avec vingt kilos de plus, sûrement. Et elle ne se pose malgré tout toujours pas de questions sur la nature de leur relation, la brunette, parce que c’est bien plus simple de faire semblant de rien, que d’affronter la réalité en face. Et la demoiselle enchaîne en montrant son propre corps, prenant son propre gras entre deux doigts, en assurant qu’être un peu fat, c’est sexy. Parce qu’elle se fiche des diktats de la mode et de la maigreur, Alexandra. Elle préfère largement voir une personne en pleine santé, heureuse de vivre et qui s’assume totalement, qui respire le bonheur, qu’une personne éternellement insatisfaite et ne nourrissant qu’un intérêt limité pour la vie, tirant la gueule, en mâchouillant une feuille de salade dans l’espoir de lendemains meilleurs et d’un corps de rêve à venir. Au lieu de kiffer leur vie et le temps qui passe, inexorablement.

«6 Laisse mon âge tranquille, je suis encore jeune et fraîche !» assure la brune amusée.

Elle a beau approcher des quarante ans, Alexandra, son âge lui importe peu. Elle ne se sent pas vieille encore. L’âge d’une personne c’est surtout dans sa tête. Certains vieux vivent comme des jeunes. Certains jeunes vivent comme des vieux. Ce temps qui passe pourtant commence déjà à marquer lentement mais sûrement le corps de la jeune femme. Pour autant, son excédent de gras ne tient pas à ses quarante ans approchants. C’est seulement son amour de la vie, son amour de la bonne chaire, qui a toujours fait de la brune une personne légèrement en surpoids vis à vis des standards de la société. Un standard dont elle se moque éperdument, par ailleurs. Elle n’a pas changé pour le système, Alexandra. Le système a changé pour elle. Et une femme ronde a finit sur les podiums. Face aux caméras. Jamais personne n’a put lui imposer le moindre régime. Ça va à l’encontre de sa philosophie de vie. Certaines enseignes ont essayés pour une campagne ou une autre. La brune a préféré s’en aller. Parce qu’elle ne veut pas de ça, elle. Et surtout elle ne veut pas renvoyer cette image aux lectrices. Cette quête du corps parfait en envoie déjà bien trop à l’hôpital voire six pieds sous terre, sans que la quadragénaire n’ajoute sa pierre à cet édifice on ne peut plus discutable.

Elle a le mot pour rire, Louise. Alexandra l’a aussi. Alors quand la paysagiste évoque une situation qui n’arrivera probablement jamais, parce que c’est physiquement impossible dans son cas, Alexandra ne manque pas de taquiner gentiment, renchérissant avec une perspective plus sordide encore, tout simplement. Louise rit alors et ce rire est communicatif, arrachant un sourire puis un rire franc à la mannequin tandis que cette dernière imagine la scène, elle aussi. Sortant dans e jardin, Alexandra sourit encore face au manège de Louise, tandis qu’elle-même sert les boissons. Finalement, elle apostrophe sa meilleure amie.

«- Tout est à sa place ne t’inquiète pas, je n’ai pas touché et attenté à la vie de tes fleurs, j’le jure !» annonce la demoiselle avant de retourner dans la maison, chercher l’apéritif, avant de revenir. «Le sergent-chef Flowers a finit son inspection ?» questionne-t-elle, taquine.

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Louise aime bien se plaindre gentiment. Enfin elle ne le fera pas avec tout le monde non plus, elle sait se tenir ! Vous ne l’entendrez jamais se plaindre en société, elle ne le fait qu’avec ses amis proches. Et  il faut reconnaitre qu’ils ne sont pas si nombreux que cela, on peut même les compter sur le doigt d’une seule main. Parce qu’elle sait bien, dans tous les cas, que ce soir elle ne prendra pas un gramme. Elle bouge un peu trop et a donc besoin de beaucoup de calories pour ne pas risquer de finir avec la peau sur les os ! Il suffit de voir tout ce qu’elle est capable d’ingurgiter sur une journée au bureau, même ses collaborateurs ne savent pas comment elle fait. Enfin elle évite tout de même ce qui est trop sucré mais elle passe sa journée à grignoter, entre des tomates cerise, du concombre ou des carottes. Du coup, grâce à cela, Lou’ sait bien dans le fond que ce n’est pas un repas un peu riche qu va la faire grossir, ni même de boire un verre de temps à autre. Les joies d’avoir une alimentation relativement saine et de ne pas supporter de rester en place. Et d’être perchée continuellement sur des talons qui vous sculptent des fesses d’enfer ! Du coup, la blonde ne risquerait pas de prendre vingt kilos, même si elle voulait le faire exprès. Enfin n’allez pas croire non plus qu’elle veut essayer, elle n’a pas particulièrement envie de devoir refaire toute sa garde-robe non plus.

Elle ne peut s’empêcher une petite pique concernant leur âge. Bien qu’elle ne se voit pas particulièrement vieillir et qu’elle a parfois encore tendance à agir comme si elle avait vingt ans de moins, Louise n’en perd tout de même pas de vu que les quarante ans ne sont plus très loin. Même si cette idée lui file des boutons. Mais la demoiselle ne fait clairement pas son âge, on a souvent tendance à la rajeunir. D’ailleurs, si elle était attirée par les hommes elle pourrait presque en avoir un différent chaque soir ! Mais les choses sont ce qu’elles sont et la blonde n’est attirée que par les courbes féminines. Elle se retrouve à rire à la réplique de sa meilleure amie. Oui, elle est encore jeune et fraiche elle aussi. Elles n’ont clairement pas à se plaindre pour le coup. A croire que le célibat, ça vous rajeuni en fait. Après avoir eu une bonne tranche de rire, la Gärtner se dirige donc vers l’extérieur. A croire qu’être enfermée, ce n’est pas pour elle. Elle est beaucoup trop souvent dehors pour se sentir à l’aise en intérieur. Il suffit d’ailleurs de voir les bureaux de son entreprise pour comprendre : d’immenses baies vitrées qui donnent l’impression d’être toujours à l’extérieur. Déjà qu’elle a demandé cela pour son confort personnel, il se trouve qu’en plus, ça a un impact positif sur la clientèle puisque le lieu de travail colle avec les objectifs de la société. Elle est tellement absorbée dans sa vérification qu’elle ne remarque même pas que Lexie l’a suivi dehors. Escarpins à la main, elle profite de cet air qui empli ses poumons tandis qu’elle observe la moindre plante.

La blonde sursaute légèrement en entendant Alexandra. La jeune femme songe alors qu’elle va vraiment devoir arrêter de préférer les plantes à la compagnie humaine, elle risquerait de passer pour une vieille aigrie. Elle esquisse alors un sourire. Oui, tout est à sa place. Elle observe alors la brune retourner à l’intérieur et en ressortir avec l’apéritif. Effectivement, il fait tellement bon dehors qu’il serait dommage de ne pas en profiter pour le coup. Certes, elles ne pourront pas passer toute la soirée dehors mais au moins une partie, ce qui a le don de ravir la paysagiste. Par contre, elle ne peut se retenir de lever les yeux au ciel et de finalement tirer gentiment la langue à la mannequin quand elle l’appelle Sergent Flowers. Il faut tout de même reconnaitre que l’organisation dont est capable de faire preuve Lou’ est quasiment militaire. Elle prend alors un verre de vin. « Je vérifiais juste que mes gars ont bien suivi les instructions d’abord. » C’est un des jardins sur lesquels Louise veille le plus jalousement, celui sur lequel elle est le plus intransigeante. « Ils ne t’ont pas trop dérangés en passant d’ailleurs ? » Voilà autre chose qui lui tient à cœur : la tranquilité de ses clients. Certes, tout est organisé comme sur du papier à musique. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas vérifier que tout se passe bien. Elle est connu pour ça la jeune femme, sa rigueur et son professionnalisme. Sinon, elle n’aurait jamais eu des contrats pour la ville.

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Il suffit d'un regard. C'est pas la danse qu'ils avaient prévu mais les romances ont toutes un début qui commence par quand je t'ai vu

Son âge, Alexandra préfère ne pas y penser et elle y arrive très bien la plupart du temps, parce que de ses quarante ans qui approchent à grand pas, elle n’en a strictement rien à faire, la demoiselle. Cette dernière se voit encore jeune, encore fraîche, prête à conquérir le monde. Elle n’est pas encore en âge d’avoir des enfants, elle vous dira qu’elle est trop jeune et pourtant, pourtant, son horloge biologique s’accélère, d’années en années, la  rapprochant inexorablement de cette époque fatidique pour les femmes, que l’on nomme ménopause et qui les rend aigrie, sans joie, comme si c’était la fin du monde. La ménopause, c’est le rappel du temps qui passe et tout le monde ne l’accepte pas nécessairement aussi bien qu’Alexandra. Pour certaines, c’est aussi une date fatidique, qui inquiète, qui fait peur. Comme la fin d’une vie de femme, parce qu’on est plus apte à reproduire. Dans la société actuelle si passé cet âge on a des enfants, tout va bien. Mais si on en a pas… c’est une autre histoire et l’on oublie bien trop les malheureuses qui en auraient voulus, mais qui n’ont pas put. Qui n’ont pas la capacité à reproduire, parce que la nature n’est pas toujours si bien faite qu’il y paraît tout simplement. Cette ménopause qui approche à grandes enjambées, c’est la fin des possibilités de la brune pour devenir mère naturellement, mais elle n’y fait tout simplement pas attention. Tout ça est encore loin dans sa tête et si le soucis venait à se présenter, à accaparer son esprit, alors elle congèlerait ses ovocytes, avant qu’il ne soit trop tard.

Elle laisse son amie sortir dans le jardin et inspecter les fleurs, le travail de ses employés. Il faut dire que sa meilleure amie n’est pas très douée avec les plantes, elle n’a pas la main verte, alors son jardin est toujours géré, et depuis des années, par l’entreprise gérée par Louise, tout simplement. Comme un caporal chef, cette dernière s’assure que tout soit en ordre, que les fleurs soient belles et la brune ne peut résister à l’envie de taquiner un peu sa meilleure amie en faisant remarquer qu’elle n’a pas touché les plantes observées et que, par conséquent, elle n’a pas attenté à la vie des pauvres marguerites, tulipes et rosiers que Louise a décidé de faire planter ici. Se fendant d’un sourire face à la réplique de Louise, la brune sert deux verres en l’observant du coin de l’oeil.

«- C’est ce qu’on dit.» souligne la mannequin amusée. «Tu sais bien qu’ils font attentions, ils auraient trop peur de se prendre un savon si tu découvrais le moindre brin d’herbe désordonné.»

Nouvelle taquinerie de la demoiselle pour sa meilleure amie, qui surveille ce jardin comme s’il était la prunelle de ses yeux. Elle l’inspecte à chacune de ses visites ou presque, après tout, si bien que la jolie brune ne peut manquer une occasion de la taquiner sur le sujet.

«- Oh tu sais, pour me déranger il faudrait déjà que je les croise mais la plupart du temps ils travaillent en mon absence. Ils savent où je met la clé du coffre à outil s’ils en ont besoin, alors ils peuvent se débrouiller. Cela fait quelques temps que je ne les ai pas croisé, je suis tellement occupé !» avoue-t-elle avant de donner son verre à Louise.

La brune lève son propre sien, fixant son regard dans celui de sa meilleure amie, alors qu’il est l’heure pour elle de trinquer. A quoi ? A rien, à tout. A leur amitié. N’importe quel prétexte peut faire l’affaire. Elles peuvent même trinquer pour les absents. Trinquer à la vie, tout simplement.

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Habituellement, Louise ne fait pas de plaisanteries sur l’âge. Parce qu’elle ne sait que trop bien que certains refusent de se voir vieillir, elle la première. Elle et sa manière de voir l’âge, ça fait deux. Non pas que ça lui fasse vraiment peur de voir la quarantaine approcher mais elle aime autant s’en tenir loin et ne pas y penser pour le coup. Alors, elle élude le sujet qu’elle a elle-même lancé en se dirigeant vers les extérieurs. Elle s’y sent quasiment comme chez elle la blonde. Elle aurait aimé avoir le même chez elle mais il n’y a clairement pas la place. Et vivre dans une maison, très peu pour Lou’ ! N’aimant pas du tout le ménage, elle préfère se tenir éloigner des espaces trop conséquents. Elle profite même de ne pas se retrouver souvent dans son loft, ça lui évite d’avoir à tout nettoyer trop souvent. Louise se rend compte, à penser de la sorte, que le rôle de potentielle mère ne le sied pas le moins du monde. Puis elle avec un enfant, voilà bien une situation totalement improbable ! Ces histoires n’ont jamais duré assez longtemps pour que le sujet arrive sur le tapis. Et de toute manière, dans sa situation il faudrait en passer par tout un tas de procédures toutes plus lourdes les unes que les autres… et la blonde se refuse à voler la place d’une autre plus méritante qu’elle a son sens.

Elle préfère se concentrer sur les plantes pour le coup, elles ne risquent pas de se plaindre s’il manque de l’eau ou du soleil. Elles ne risquent pas non plus de faire une superbe crise d’adolescence, de se rebeller comme n’importe qui. Même elle, à une époque, a eu sa petite période de rébellion face à l’autorité parentale. Alors elle espère bien ne jamais se retrouver dans ce genre de situation, elle risquerait de sortir de ses gonds. Cela explique sans doute le fait qu’elle préfère le contact des végétaux à celui des humains… Alors que son emploi comprend une partie commerciale ! Mais ces derniers temps, elle délègue souvent cette partie, cédant bien trop souvent à cette facilité. Elle observe alors sa meilleure amie qui la rejoint. Elle a toujours cette tendance à laisser son regard s’attarder un peu trop sur les courbes de la brune, n’en déplaise à la société. Quitte à choisir une belle plante, la blonde sait laquelle elle préfère, bien qu’elle ne l’admettra pas de sitôt. Elle se trouve l’excuse de vérifier que tout semble en ordre. En vérité, elle se sent bien plus à l’aise dehors, ayant du mal à rester enfermée toute la journée. Peur de se prendre un savon… Ce qui arrivera sans doute si les choses vont de travers. On ne donne pas forcément une réputation de tendre à la Gärtner. Mais ça fait sa réputation d’une certaine manière. Elle s’enquiert toute fois de savoir si ces messieurs ne dérangent pas la mannequin. Le jardinage peut parfois se révéler bruyant après tout.

Prenant tranquillement son verre, elle écoute la jeune femme avec un petit sourire amusé. Il faut croire qu’Alexandra a un emploi du temps de ministre, ce qui a le don d’amuser Lou’. Elle non plus n’a pas beaucoup de temps pour elle avec les dossiers qui pleuvent. Mais pour le moment, elles s’apprêtent à trinquer. Sans raison, juste comme ça. « Me voilà donc honorée de voir que madame la Ministre m’accorde un peu de son temps puisqu’elle ne voit même pas mes jardiniers passer ! » Louise n’a pas pu retenir cette boutade. Elle devrait tout de même se calmer, Lexie risquerait de se vexer à force. La blonde observe alors son verre après avoir bu une gorgée. Elle ne se souvenait pas d’avoir d’aussi bonne choses dans sa cave à vin, il faudra sans doute qu’elle fasse un tri. « Bon sinon, tu nous as prévu quoi comme film pour ce soir ? Te connaissant, tu as déjà fait une petite sélection ! » Elle la connait à force, presque comme si elle l’avait faite ! Lexie laisse toujours le choix mais ne manque pas de faire sa petite liste avant. De son côté, Louise a une liste de films qu’il faut avoir vu au moins une fois dans une vie. Donc il arrive que les deux listes concordent.

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La plupart du temps Alexandra a beaucoup de choses à faire. Parce qu’elle a un boulot, trois frères et sœurs, des neveux et nièces… Alors en plus de ses projets professionnels il faut bien qu’elle accorde du temps à sa famille et…  à sa meilleure amie. La journée, la quadragénaire a toujours plein de choses à faire. Séance de sports avec un coach, préparations des repas pour garder un mode de vie sain. Si elle ne prône pas les régimes, en revanche Alexandra considère qu’il faut manger correctement de sorte à rester en bonne santé. Et puis il y a le boulot. Les shootings peuvent prendre des heures et des heures, voire la journée, si bien qu’en fin de compte la brune est très rarement à son domicile lorsque les jardiniers de sa meilleure amie viennent prendre soin de ses espaces vers. La brunette leur fait confiance, le travail ne l’a jamais déçu et elle n’a jamais rien remarqué d’anormal ou de manquant après la visite des jardiniers, alors elle continue ainsi. Mais la remarque de sa meilleure amie ne manque pas de la faire rire et la jeune femme tire la langue, amusée.

«- C’est ça va moque toi !» lance la demoiselle. «Ce n’est quand-même pas de ma faute si tout le monde me veut, j’ai plein de contrats en ce moment, je ne vais pas pleurer !»

Et le dernier en date n’est rien de moins qu’une proposition à devenir l’égérie d’un parfum. Affiches, spots publicitaires et soirées de promotion, la totale, le joker, le big contrat. Alexandra n’a pas put résister à une offre pareille, acceptant sans aucune difficulté alors qu’en prime elle adore cette grande parfumerie française laquelle est toujours une marque synonyme d’élégance. Un parfumeur qui est à l’origine un couturier, à vrai dire.

«- Je vais les voir encore moins le mois prochain, je dois partir dix jours à Paris.» annonce-t-elle.

Pour tourner sa fameuse publicité avec un petit frenchie en guise de compagnon. Une jolie romance tout en finesse et élégance, probablement. Alexandra a hâte d’avoir le script complet entre les doigts. Hâte, surtout, de voir le rendu de cette publicité qu’elle imagine déjà. Mais elle remarque qu’elle a piqué la curiosité de son amie en parlant. Mais elle la laisse mijoter un peu avant d’en dire plus.

«- Je vais tourner une pub. Pour Jean-Paul Gaultier.»

Rien que ça. Papotant rapidement de tout cela néanmoins elles n’oublient pas le but de la venue de Louise et cette dernière évoque bientôt la sélection de films que son amie, comme d’habitude, aura faite. Elle la connait trop bien. Alexandra attrape une liste juste à côté de la télévision.

«- Oh… J’ai seulement réfléchi à une petite dizaine d’hypothèses.»

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Louise n’est pas du genre à se moquer en général. Sauf avec sa meilleure amie, parce qu’elle sait qu’elle aura la répartie nécessaire. Il suffit de voir le nombre de petites plaisanteries qu’elles ont déjà pu se balancer alors que la blonde n’est pas arrivée ici depuis si longtemps que cela. De toute manière, elle ne se permettrait sans doute pas autant de plaisanterie avec n’importe qui. Et puis il suffit de voir cette osmose qui unie les deux femmes pour comprendre que quand elles se lancent des petites piques de la sorte, ce n’est évidemment pas pour se faire mal, mais bien pour plaisanter de leurs travers ou de l’emploi du temps parfois surchargé de chacune. Lou’ ne se retient pas de lever les yeux au ciel avec un petit sourire en coin quand Alexandra se la joue débordée, voulu par tout le monde est par toutes les marques. Non effectivement, ce n’est pas sa faute. Mais il arrive que la Gärtner ait envie de pouvoir être mise dans une valise pour l’accompagner dans toutes ses aventures. Seulement, elle ne peut pas partir comme cela et elle le sait bien. Elle a une entreprise à faire tourner, des contrats avec des délais à respecter. Quoique, même à l’autre bout du monde elle est capable de tout surveiller. Les joies des moyens de communications modernes ! Mais du coup, elle peut parfaitement comprendre que la brune ne soit pas souvent là quand il s’agit de surveiller les jardiniers qui viennent entretenir ses espaces verts. Il semble, dans tous les cas, qu’elle leur fasse confiance et ils le lui rendent bien. De toute façon, ils savent que s’il y a le moindre souci, ils risquent de s’attirer les foudres de la cheffe d’entreprise. Louise ne supporterait pas que sa propre réputation en pâtisse.

Prenant une gorgée dans son verre, elle hausse un sourcil lorsque Lexie lui annonce que le mois prochain, elle partira passer dix jours à Paris. Lou’ ressent alors une pointe de jalousie mal placée, commençant à se dire que son amie trouvera peut-être quelqu’un pendant son séjour dans une des villes réputée pour être celle des amoureux. Mais avec le temps, elle a appris à cacher cette petite pointe de sentiment négatif. Du moins, pas forcément aux yeux de tout le monde mais elle s’y emploie. Elle hoche alors doucement la tête en obtenant un peu plus d’informations. La blonde n’est pas forcément très portée sur la mode, elle connait cependant les grands noms. Enfin Louise, c’est un peu celle qui est capable de porter une paire de chaussures signée Christian Louboutin avec un haut venant d’une marque beaucoup plus commune. Elle n’est pas du genre à vouloir forcément associer à chaque fois des pièces de haute couture, bien qu’il lui arrive évidemment d’en porter. C’est ce qui arrive quand on vient d’un milieu comme le sien : on se retrouver parfois tenue de porter une robe de cocktail hors de prix plutôt que de rester tranquillement chez soi, affalée dans son canapé. La presque quadragénaire en vient alors à changer de sujet. Pour ne pas penser à cette séparation qui approche, ne pas se dire qu’elle voudrait accompagner Alexandra à Paris plutôt que de gérer son entreprise. Une vraie réaction d’adolescente, fuyant ses responsabilités. Mais non, la paysagiste ne peut pas penser comme cela, elle ne le peut plus depuis qu’elle a enfin décidé de créer sa société. Et la voilà donc qui se remet à parler des films que Lexie a sans nul doute sélectionner avant son arrivée. Et effectivement, cela ne manque pas puisqu’elle annonce fièrement qu’elle a pensé à une petite dizaine de film.

Louise observe alors son verre, faisant tourner le liquide dedans. Elle se perd un peu dans ses pensées, se demande pourquoi elle ressent cette amertume alors qu’elle devrait être heureuse pour son amie. Elle revient pourtant rapidement à la réalité. « Bon, tu m’as mis l’eau à la bouche avec ton menu toi en tout cas ! J’ai faim maintenant, c’est pas très sympa tout ça ! » Faisant comme si elle n’avait pas eu un questionnement intérieur, la Gärtner retourne alors vers l’intérieur de la maison, remontant se percher sur ses talons hauts. Et la voilà qui retourne vers la cuisine et prend appui sur le plan de travail avant de vider son verre. Elle sent qu’il va lui en falloir un nouveau très prochainement si ça continue. Elle ne manque donc pas de le signaler, un peu à sa manière. « N’oublies pas la bouteille dehors surtout ! » Non, Louise n’est pas du genre à finir dans des états pas possibles. Juste qu’elle se questionne tellement qu’elle se dit qu’un verre de plus ne fera sans doute pas de mal.

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Passer dix jours à Paris, le rêve. Une grande chance, la jeune femme le sait. Une plus grand chance encore que de tourner dans une pub de cette envergure, pour une marque aussi reconnue. Une victoire pour la brune comme pour ses formes, alors qu’elle ne colle absolument pas avec la taille standard des mannequins. Si cela pouvait pousser la maison à réfléchir un peu plus sur les critères de sélections de leurs mannequins et que ça pouvait les pousser à revoir un peu leurs critères de beauté pour recruter les mannequins défilant sur le podium pour présenter les nouvelles collections, ce serait une bonne chose de faîtes… mais la mannequin doute fort que la mentalité puisse changer aussi rapidement, alors elle ne fait pas trop de plans sur la commette.

Partir à Paris c’est une chance mais en même temps, dix jours, cela semble bien long. Ce qui l’ennuie parce qu’elle ne pourra pas non plus voir Louise pendant tout ce temps, elle doit l’admettre. Elle n’aime pas beaucoup cela alors que les séparations leurs sont toujours difficiles, mais les deux femmes ne se retrouveront que mieux après le séjour de la brune et elle aura plein de choses à raconter à son amie, assurément. Alexandra lui proposerait bien de venir avec elle pour ce voyage, mais elle doute d’en avoir l’autorisation premièrement et puis elle sait aussi que son amie ne peut pas s’absenter dix jours du bureau comme ça, presque au dernier moment alors qu’elle est la patronne. Trop de monde compte sur elle pour que la blonde prenne des décisions hâtives, irréfléchies, comme celle de quitter le boulot aussi longtemps. Elle a sûrement déjà des engagements de prévus, en prime.

"- Je n’en suis pas même désolé !" annonce fièrement Alexandra en adressant un large sourire à sa meilleure amie.

Tant mieux si Louise a faim de tout les délices que sa meilleure amie lui promet. Ainsi elle devrait apprécier le repas. Et elle ne devine pas une seconde que la blondinette a changé de sujet volontairement pour ne pas penser à leur séparation du mois prochain. Comme elle réclame à sa meilleure  amie de ne pas oublier la bouteille de vin dehors, celle-ci ne peut retenir un rire, alors et elle attrape la bouteille, débarrassant ce qu’il reste avant de rentrer, en prenant la parole.

"- Espèce de pochtronne !" commente Alexandra pour taquiner sa meilleure amie.

Ce n’est pas un mal que d’aimer le bon vin, c’est vrai. Mais la manière de faire de Louise, le ton sur lequel elle l’a dit, tout ça n’a pas manqué de copieusement amuser la brunette. Directement, Alexandra part à la cuisine pour chercher l’entrée, retrouvant sa meilleure amie pour le moins appuyée sur le plan de travail.

"- Quelque chose te tracasse Loulou ?" s’enquit sa meilleure amie en captant cette attitude.

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Louise a appris à vivre avec cette pointe de jalousie continuelle, tant et si bien qu’elle en a oublié qu’elle était là, qu’elle a arrêté de se demander pourquoi elle la ressent. La question revient pourtant quand elle se fait ressentir un peu plus vivement. A force, les gens pensent que c’est naturel chez elle d’agir comme cela avec sa meilleure amie. Ça pourrait passer tout simplement pour une crainte de perdre cette amitié si la brune venait de nouveau à rencontrer quelqu’un. Pourtant, les relations passées de l’une et de l’autre ne les ont jamais éloignés. Mais Lou’, elle a cette angoisse sourde qui ne cesse de revenir, cette petite pointe d’amertume qui la pousse à ne jamais apprécier les relations que peut avoir Alexandra. Alors évidemment, la simple idée qu’elle puisse être aussi loin d’elle pendant dix jours, c’est une véritable torture intérieure pour elle. Elle tente, comme toujours, de ne rien en montrer. Elle peine cependant à se réjouir pour son amie. Parce que d’autres idées prennent ses tripes d’assaut et parce qu’elle voudrait y aller aussi. Mais elle a des responsabilités, toute sa vie à elle est ici. Elle ne peut pas se permettre de bouger. Son esprit tente pourtant d’échafauder de multiples plans, tous plus farfelus les uns que les autres. La blonde en vient même à penser que sur dix jours, il y a forcément un week-end mais même ses fins de semaines sont parfois surchargées. Elle est totalement dépendante des disponibilités de sa clientèle, tant et si bien qu’il lui arrive de devoir se déplacer un dimanche, parce qu’elle est un bourreau de travail et ne refuse jamais un dossier. Si on le lui propose, c’est qu’on lui fait confiance, elle a l’impression de ne pas pouvoir dire non.

Louise change alors de sujet, prétextant avoir faim. Voilà un sujet qui lui permet de ne plus penser à tout cela, au moins pour un temps. Quelque chose qui la force à retrouver un peu d’entrain. Ce n’est pas forcément suffisant. La vérité c’est surtout que cela lui permet de fuir le regard de la brune. Elle n’hésite même pas à réclamer la bouteille de vin. Elle se moque bien de ce que cela peut laisser transparaitre. De toute façon, Lou’ n’est jamais la dernière pour faire la fête et descendre des bouteilles, bien qu’elle se tienne relativement tranquille à l’extérieur. Il ne faudrait pas faire la une des journaux à scandales de Hambourg, elle ne sait que trop bien à quel point les gens peuvent être friands de ce genre d’histoire, elle l’était durant son adolescence. Alors, elle s’arrange toujours pour ne jamais dépasser les limites. Mais là, les choses sont différentes. Ici, elle est dans une sorte de cocon. Chez elle ou chez Lexie, ce sont deux lieux qui sont des havres de paix pour la paysagiste. Des lieux ou rien ne peut arriver, des lieux d’où rien ne sort jamais. Tout reste toujours entre elles. Elle tire gentiment la langue à la Dietrich quand elle la charrie gentiment d’être une pochtronne. Mais dès que la bouteille est à portée, la Hambourgeoise n’hésite pas une seconde à se resservir. Si elle voulait que son trouble ne soit pas remarqué, c’est sans doute raté, surtout lorsqu’elle en prend une longue gorgée. Elle hausse doucement les épaules quand elle s’entend demander si quelque chose la tracasse. Plutôt que de parler, elle va s’installer, déjà prête à dévorer tout ce qui a été préparé. Du moins en apparence, parce que le cœur n’y est plus vraiment.

Elle ne l’aurait pas cru Louise, pourtant la nouvelle de cette séparation lui broie le cœur. Mais elle ne peut pas dire à sa meilleure amie qu’elle ne veut pas qu’elle parte. Elle tente toujours de cacher cette possessivité, bien que certains gestes ne trompent pas. Elle fait de son mieux pour ne jamais montrer ce qui l’atteint. Mais c’est plus difficile ici. Parce qu’elles ne sont que toutes les deux, parce qu’elles ne peuvent rien se cacher, pas après une si longue amitié. Poussant un léger soupir en jouant avec une mèche de cheveux, Lou’ se décide finalement à ouvrir la bouche. « Tu as déjà la date de ton départ ? Histoire que je me prépare psychologiquement à dix jours de plats préparés devant ma télé. » Elle tente la plaisanterie mais elle n’est pas certaine que cela fasse vraiment illusion. Mais la voilà qui recommence à échafauder des plans sur la comète, qui se demande si elle ne pourrait pas libérer même juste deux ou trois jours pour aller se fondre dans la vie parisienne. Parce que Louise pourrait sortir avec d’autres amis pendant cette séparation. Mais il n’y a qu’avec Lexie qu’elle apprécie vraiment les soirées.

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Alexandra a décroché un beau contrat pour le mois de juillet, le genre d’offres que vous êtes tout à fait obligé d’accepter en signant le contrat presque les yeux fermés. Une collaboration rêvée avec un grand nom de la mode, on ne peut pas rêver mieux, surtout à l’âge de la demoiselle, avec les midinettes qui se pressent toutes pour devenir les mannequins de demain. Et non. C’est elle que l’on a choisit, c’est sur elle que le choix de la marque s’est porté. Alexandra a eut du mal à y croire et pourtant c’est vrai. Pourtant, ça lui arrive. Et évidement, elle n’a pas put dire non. Même si pour cela elle est obligée de partir pendant une dizaine de jours dans la capitale Française. Dix jours, ce n’est pas grand-chose. Tout du moins ça n’est pas grand-chose quand personne ne vous manque. Mais dix jours, la jeune femme sait que ce sera long. Car elle ne verra pas sa meilleure amie pendant ce laps de temps. Elle ne pourra pas être avec Louise et elle sait d’avance que le caractère de la bientôt quadragénaire va lui manquer pendant ce laps de temps. Mais ça ne va pas durer trop longtemps non plus et elles auront plus de plaisir à se retrouver quand la brune reviendra à Hambourg, tout simplement.

Les deux femmes rentrent après que Louise ait changé le cour de la conversation pour l’orienter sur sa faim et sur sa soif. Son amie rit de la remarque de la jeune femme pour ne pas oublier la bouteille de vin dehors et la taquinant, elle rentre bientôt à son tour dans son habitation. Alexandra s’empresse de rejoindre la cuisine pour y récupérer l’entrée, trouvant Louise accoudée sur un meuble. L’expression du visage de la blonde ne dit rien qui vaille à son amie et rapidement, alors, cette dernière suppose que sa meilleure amie a quelques problèmes, qu’elle ne va pas bien. Alors elle questionne Louise, et rapidement il s’avère que c’est son départ prochain pour Paris qui ne ravit pas son amie. Alexandra accuse le coup, un rien retentissante de constater que son départ, aussi court soit-il, contrarie sa meilleure amie. Leksie n’aime pas voir Louise dans cette situation. C’est toujours difficile quand, pour les besoin de son métier, elle doit voyager mais malgré le temps qui passe, elle ne prend pas l’habitude de l’expression peinée de Louise chaque fois qu’elle doit s’éclipser quelques jours.

«- Je pars le 20 juillet et je rentre le 30. Ce ne sera vraiment pas très long tu sais…» tente de la rassurer la brune, s’approchant d’elle. «Tu ne verra pas le temps passer, le nez perdu dans ton boulot fait moi confiance !» assure la quadragénaire. «Et si c’est ton régime alimentaire qui t’inquiète, je peux toujours te préparer des plats avant de partir.» souligne la brune. «J’te ferai la popotte pour éviter l’image de mauvaises lasagnes englouties sur le canapé devant un film médiocre, ça me tuerai de t’infliger ça !»

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Louise n’arrive pas à se faire à cette idée. C’est au point où elle n’est même pas en mesure de se réjouir pour son amie alors qu’il s’agit tout de même d’un gros contrat. A force de côtoyer ce monde au travers de Lexie, la blonde sait bien que se sont rarement des quadragénaires qui sont choisis mais plus des jeunes filles toutes fraiches, de préférence celles qu’on voit sur les podiums en donnant l’impression de ne pas manger suffisamment. Cela n’empêche que la belle ne pense qu’à cette distance qui va les séparer, sans parvenir à penser à tout ce qui peut en ressortir de bon. Il ne faut pas croire, elle est bornée à Gärtner ! Alors, elle opte plutôt pour la bouteille ce soir. Ce n’est pas forcément une bonne idée. Elle sait qu’elle n’est pas obligée de repartir ce soir dans tous les cas, bien que pour une fois, elle n’ait pas prévu le coup. Il y a donc de fortes chances qu’elle retourne tranquillement chez elle plutôt que d’investir la chambre d’amis. Comme si finalement, ce sujet de conversation la faisait fuir alors qu’elle prend un nouveau verre pour ne plus y penser. Cruel dilemme que d’être dans sa tête en cet instant. Parce qu’elle a envie de parler de ce qu’elle a sur le cœur. Mais elle s’en empêche parce qu’elle ne veut pas sembler trop envahissante. Elle se retient de parler de tout cela pour ne pas montrer à quel point cela l’atteint dans le fond. Elle n’arrive cependant pas à faire suffisamment illusion, comme toujours quand il s’agit de le faire face à Alexandra.

Cette fois ne fait pas exception à la règle, Lou’ n’encaisse pas le départ de son amie même si ce n’est que pour quelques jours. Elle ne l’encaisse jamais vraiment, juste que parfois elle le cache beaucoup plus facilement qu’aujourd’hui. Elle ne sait juste pas pourquoi cette fois, elle n’arrive pas à paraitre aussi sereine que la dernière fois. Mais elle n’a pas d’autre choix que de faire comprendre que c’est cela qui la chiffonne. Evidemment, la paysagiste se trouve une excuse, prétextant qu’elle va certainement manger des plats tout prêts devant sa télé. La réalité c’est qu’elle va plutôt grignoter en étant sur les prochains projets qu’elle doit préparer, le tout en restant très tard au bureau et ne retournant chez elle que pour dormir. Dans ce genre de période, il arrive que ses collaborateurs plaisantent en lui demandant si elle n’a pas dormi sur place, tant elle passe de temps dans son entreprise. La hambourgeoise esquisse un petit sourire en coin à la réponse de son amie. Oui, elle la connait par cœur. Elle sait qu’elle a très souvent le nez perdu dans son travail, bien plus qu’elle ne serait parfois prête à l’admettre. « Faut que je me trouve des dossiers d’ici là, pour dire de ne pas m’ennuyer si jamais je veux en ramener le soir à la maison en prime. » Il vaut mieux sortir ce genre d’excuse que d’admettre qu’elle ne rentrera presque plus chez elle. Il suffit que la brune lui parle de son régime alimentaire pour que notre presque quadragénaire lève légèrement les yeux au ciel en reprenant une gorgée de vin. C’est tout Lexie de proposer de lui préparer des plats en avance. « Oui ben sur dix jours, prépares des boites qui passent au congélo ! »

Lou’ commence alors à grignoter l’entrée plutôt que de l’engloutir comme elle en serait capable. Non pas qu’elle n’a pas faim, juste qu’elle réfléchi. Elle se demande si finalement, elle ne mettra pas son plan à exécution. Elle hésite, elle ne sait pas si elle devrait ou non mettre son petit projet en place. Il faudra sans doute qu’elle demande son avis à une personne de confiance, histoire de ne pas se planter. Elle sait déjà à qui elle pourra demander au moins un avis, potentiellement de l’aide. Pour le moment, elle essaie plutôt de penser au retour de la mannequin, avant même qu’elle ne soit partie. « Bon au pire, dès que tu reviens je te kidnappe pour trois ou quatre jours et voilà. » Oui, Louise prétexte d’avoir des idées de pseudo-vacances entre copines. Parce que même si elle a toujours du travail, elle ne sait que trop bien qu’elle a parfois besoin de vacances. Alors, elle utilise cela comme excuse. « Je commence à avoir besoin de vacances et avec ton départ, mon cerveau sera tout grillé quand tu vas rentrer ! Tu devras me mettre dans la soute de l’avion parce que je ne serai pas capable d’aller moi-même dans l’avion ! » Elle lance alors un petit regard de défi à Lexie, attendant la contre attaque.

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Le moins que l’on puisse dire c’est que Louise cette fois semble avoir un peu de mal à accepter l’idée que sa meilleure amie puisse partir loin même si ça ne dure que dix jours et comme elles rentrent dans la maison, se retrouvant dans la cuisine, la discussion se réoriente naturellement sur l’absence à venir de la jolie brune. Evidemment ce ne sera pas facile à vivre pendant les dix jours d’éloignement mais ça sera seulement pour mieux se retrouver par la suite, quand elles se retrouveront. Alexandra essaie de voir le côté positif. Parce qu’elle a conscience de la chance qu’elle a d’obtenir un contrat pareil, à son âge et dans sa condition physique. C’est un de ses combats qu’elle gagne, quand elle signe ce contrat avec cette marque, favorisant la représentation de femmes un peu plus charnues sur le petit écran. Ça ne changera pas le monde, mais à force de voir la normalité envahir les pubs, peut-être parviendra-t-on à lutter contre ces fléaux que sont les troubles du comportement alimentaires. C’est l’ambition de la brune. Mais c’est son amie qui risque de souffrir d’anorexie pendant plus d’une semaine à attendre son retour.

«- Tout de suite, se noyer dans le boulot, tu ne changera donc jamais ma Lou ! Au lieu d’en profiter pour prendre un peu de temps pour toi, voir quelques amis, tu va te noyer dans le boulot, j’aurais put le parier ! Je vais devoir demander à Leonnie de venir te sortir un peu, ou je vais retrouver un bulldog mécontent et névrosé à mon retour !» taquine la jeune femme.

Il faudra peut-être même que sa nièce vérifie aussi que Louise s’alimente, apparemment, comme cette dernière se plaint de n’avoir personne chez qui manger pendant ce laps de temps, s’imaginant déjà en tête à tête avec sa télé, mangeant un repas tout près. Alex peut lui faire à manger, si ce n’est que ça. Ça ne la dérange absolument pas de faire cela pour sa meilleure amie.

«- Ah mince, moi qui pensait juste les mettre dans un Tupperware au réfrigérateur !» commente la demoiselle avant de rire. «Pour qui tu me prend Loulou !?»

Mais voir sa meilleure amie dans cet état est loin de faire plaisir à la quadragénaire et cette dernière pousse un soupir, comme l’attitude de Louise lui fait presque regretter ce voyage à Paris. Malheureusement, maintenant qu’elle s’est engagée, elle ne peut pas revenir sur sa proposition. Il va bien falloir qu’elles s’y fassent donc, l’une et l’autre. Cela passera vite et quand elles se retrouveront, elles feront plein de soirées… ou un petit voyage de 3-4 jours comme le propose Louise justement, évoquant un kidnapping.

«- Si le kidnapping est consentit, qu’est-ce qu’on fait ?» demande-t-elle en riant avant de se fendre d’un nouveau sourire. «Je suis désolé mais le voyage en soute c’est réservé aux moins de 25 centimètres et moins de 20 kilos. Et je ne compte pas te faire voyager en pièces détachées !»

Alexandra & Louise

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Louise tente de plaisanter mais le cœur n’y est pas vraiment. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’Alexandra part comme ça pendant plusieurs jours. Alors pourquoi cette fois ça lui semble si difficile ? Elle n’en a pas la moindre idée, elle sait juste qu’elle voudrait être une petite souris pour se glisser dans la valise de la brune et partir avec elle. Elle tente donc de retrouver un semblant de contenance, trouvant des prétextes. Pire, elle en vient même à parler de se noyer dans le boulot. C’est tout à fait son genre, certes. Mais elle s’arrange toujours pour ne pas prendre trop de dossier, veillant généralement à ne jamais en avoir à ramener chez elle le soir. Lou’ est un bourreau de travail mais quand Lexie est dans les parages, elle sait encore se contenir. Dès qu’elle part, c’est la même rengaine. Elle se surcharge elle-même de travail alors qu’elle pourrait profiter de ses soirées pour voir du monde ou tout simplement prendre du temps pour elle. Il y a longtemps d’ailleurs que la blonde ne s’est pas fait un petit passage spa ou autre en solitaire alors c’est pour dire… Certes, elle continue les manifestations pour tous, que son amie soit là ou non. Mais ce n’est pas ce qu’on appellerait prendre du bon temps. Elle est même très loin de cela. C’est au point ou sa dernière relation commence à remonter. Depuis, la belle n’a pas retenter le coup avec qui que ce soit. Elle trouve toujours un prétexte, le plus souvent c’est le manque de temps. Cette fois-ci ne dérogera pas à la règle non plus. Elle ne compte pas passer ces dix jours à sortir, encore moins seule. Elle n’est pas du genre à donner l’impression d’être en manque.

La hambourgeoise tire doucement la langue à la mannequin quand celle-ci parle de la retrouver en bulldog névrosé. Mais elle a raison, Louise pourrait en profiter pour proposer une soirée à Owen par exemple. Et puis elles avaient prévu quelques sorties avec Leonnie mais jusqu’ici, elle n’a jamais trouvé le temps de vraiment organiser. Par contre, prendre du temps pour elle on repassera. « Tu sais bien que je suis beaucoup moins du genre à me faire chouchouter. Je risque de faire hurler tous les coiffeurs de Hambourg à force de les fuir comme je le fais ! » Lou’ esquisse un sourire lorsqu’Alexandra parle de Leonnie. Elle l’aime bien cette gamine. Et puis elle est facile à embarquer dans les activités sportives, bien qu’elle n’est pas forcément le même rythme que la paysagiste. Disons que dans ces cas-là, c’est l’expérience qui parle. « Ou alors, je retournerai peut-être au monde hippique. Je suis sans doute rouillée maintenant, à force de ne plus en prendre le temps. » Lou’ se demande même si elle ne reprendra pas les compétitions un jour. Mais finalement, voilà que Lexie lui propose de lui faire des petits plats, la belle ne manquant pas au passage de lui faire remarquer qu’il faudra congeler. La réaction ne se fait pas attendre, la faisant rouler des yeux. « Je me doute que tu le sais ! Sinon je peux aussi me faire livrer dans le pire des cas. Je mangerai suffisamment mais je serai obligée de fuir la balance avec tous les kilos que je prendrais ! » Elle ne veut pas que Lexie s’embête à lui cuisiner quelque chose mais elle ne peut s’empêcher de voir le négatif quand elle parle de plat tout prêt ou de livraison à domicile.

Finalement, la Gärtner en vient à parler de kidnapping pour des vacances. Elle sent qu’elle en a besoin dans tous les cas et si elle ne décroche pas, elle va finir par se retrouver en ermite avec son job. Mariée à son travail, voilà une idée qui ne réjouirait pas grand monde, à part ses parents. Le jour où elle se marie avec une femme, bonjour le scandale et la mauvaise image de la famille ! Enfin ce n’est tout de même pas au programme, il faudrait déjà qu’elle trouve sa moitié. « Je ferai mine de t’attacher les poignets, ça paraitra presque crédible comme kidnapping ! » Lou’ reprend une gorgée dans son verre quand son amie lui rappelle les règles pour le bagage en soute. « Sinon tu ressors ton chariot élévateur. Prévois aussi de quoi essuyer la bave que j’aurai au coin des lèvres à cause d’un cerveau cramé ! » Elle en plaisante la demoiselle… Mais quand elle est en surcharge du genre, il est fréquent de ne pas la voir pendant quelques jours. De son côté, elle passe son temps entre… dormir dans son lit ou somnoler dans son canapé. Il vaut sans doute mieux prendre quelques jours avant d’en arriver à ce point. A force de discuter, elle en vient tout de même à finir son entrée. Comme toujours, Alexandra s’est surpassée et Louise se doute que la suite ne dérogera pas à la suite.

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Alexandra a conscience que sa meilleure amie n’est pas vraiment ravie d’apprendre la nouvelle de son départ prochain pour aller tourner dix jours en France et pour être honnête, elle le sentait venir, tout simplement. Ça ne lui plaît pas non plus de passer dix journées loin de sa meilleure amie mais cette dernière ne peut pas venir avec elle de l’autre côté de la frontière, à cause de son propre travail. Louise a du pain sur la planche et la brune peut tout à fait comprendre cela. En attendant, elle va retrouver son amie comme un bulldog névrosé si cette dernière met sa menace à exécution et se plonge le nez dans le travail pour toute la durée de l’absence de sa meilleure amie. Pourtant, elle pourrait prendre un peu de temps pour elle, ou pour voir quelques uns de ses autres amis, ceux qu’elle ne voit pas souvent, à cause d’Alexandra. La brune peut aussi s’arranger pour que sa nièce, potentiellement, vienne tenir un peu compagnie à la blonde au cours de ces périodes d’absence, de sorte à changer les idées de cette dernière.

«- Certes mais un peu de temps en temps ça ne fait pas de mal.» objecte la jeune femme. «Tes cheveux vont très bien.»

Louise est magnifique et si elle a peut-être les pointes un tantinet fourchues à force de fuir les coiffeurs, il n’en reste pas moins qu’elle est magnifique aux yeux du mannequin. Vraiment magnifique. Ouai, Louise a ce genre de beauté qui vous fait vous retourner sur elle dans la rue, tout simplement. Si elle n’avait pas été sa meilleure amie , si elles s’étaient rencontrées dans une soirée, dans un bar, nul doute que Lexie aurait cherché à séduire la jolie blonde. Mais les choses ne s’étaient pas passées ainsi, alors qu’elles s’étaient connus des années plus tôt.

«- C’est une idée à exploiter !»

Le monde hippique, cela fait un bon moment que Louise n’y a pas mis les pieds, faute de temps pour s’y consacrer. Mais si elle a dix jours devant elle et toutes ses soirées de libres après le travail, elle peut largement essayer de se remettre en scelle. L’été, le soleil tombe assez tard pour qu’elle puisse en faire un peu en effet. Cela lui occupera l’esprit en même temps que cela l’empêchera de penser à l’absence de la brune.

«- N’importe quoi.» rit la brune en songeant que Louise resterait très bien malgré tout. «De toute façon, le poids, on s’en fou !»

Mais c’est que Louise se prévoit un vrai programme de déprime, à l’écouter. Heureusement, la perspective de kidnapper sa meilleure amie au retour de celle-ci semble la ragaillardir un peu, et elles plaisantent toutes deux sur le fait que celui-ci serait tout à fait consenti, si bien que Lou propose de la menotter pour simuler un vrai enlèvement. La demoiselle rit à la mention de tout ça.

«- Je vois que tu as bien prévu ton coup, je vais devoir me méfier un peu de cet esprit perfide à l’avenir !»

La demoiselle est amusée par le comportement de Lou, par ses remarques et elles aiment se taquiner toutes deux. Quand louise parle de sa bave en absence de cerveau, Alexandra éclate franchement de rire alors et met quelques instants à reprendre son sérieux.

«- Ne t’en fais pas je vais t’acheter des bavoirs ! Leonnie viendra te le changer deux fois par jour. Une petite couche avec ça ?» s’enquit-elle pour pousser la vanne.

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Louise n’a jamais aimé les départs d’Alexandra. Pourtant, après tout ce temps elle devrait y être habituée. Mais il faut croire qu’on ne s’y fait jamais vraiment. Sans doute ne s’y fera-t-elle donc jamais, attendant chaque fois avec impatience le retour de la brune. Et alors que la blonde pourrait en profiter pour sortir, pourquoi pas pour faire des rencontres, voilà qu’elle parle de se noyer d’elle-même dans le travail. Et elle se connait, dès le lendemain elle va commencer à prendre des dossiers qui lui pomperont tout son temps mais aussi toute son énergie. Ça lui permettra de ne pas trop penser à la brune qui sera à Paris. Lou’ en vient alors à plaisanter sur sa chevelure, qui doit sûrement bien souffrir ces derniers temps. Non pas qu’elle n’en prenne pas soin mais elle les laisse vivre leur vie par moment. Et justement, elle est dans une période où c’est le cas. C’est dans ce genre de phase qu’il n’est pas rare de la voir avec une pince dans les cheveux ou même pire, un crayon faisant office de pique à chignon. Du grand Louise en somme. Mais elle aime en rire. Il vaut sans doute mieux cela que de se lamenter sur son sort après tout. Et puis elle sait bien que ce n’est pas cela qui empêche ces messieurs de se retourner sur son passage. Même si un de ses plaisirs, quand ils deviennent trop entreprenant, c’est d’écraser leur ego en affichant sa brillante carrière ou en jouant de séduction avec une demoiselle. Ça les fait généralement redescendre de plusieurs étages et ils lui lâchent la grappe pour toute la soirée au moins.

La Gärtner en vient alors à émettre l’hypothèse de se remettre un peu à l’équitation pendant l’absence de sa meilleure amie. Elle a d’ailleurs été une cavalière émérite, a gardé quelques coupes de sa jeunesse. Le genre de coupe qui sont bien rangées et que personne ne risque de voir, mais qu’elle se plait à observer de temps à autre avec un petit sourire nostalgique. Quelques balades équestres ne lui feraient sans doute pas de mal. Mais rapidement, Louise recommence à plaisanter sur son alimentation et le fait qu’elle va sans doute prendre du poids à force de manger n’importe quoi. Evidemment, elle bouge tellement, même sans s’en rendre compte, qu’elle pourrait s’empiffrer sans que ça ne porte atteinte à sa silhouette. Mais la plaisanterie lui a toujours permis de se détourner de ce qui la touche vraiment. Il vaut sans doute mieux cela que de la voir se murer dans un silence pesant. La voilà alors qui commence à préparer un petit plan vacances, échafaudant un plan qui semble pourtant déjà bien ficelé. Pourtant, la blonde sort les idées comme elle lui viennent. Mais certaines idées sont tout de même un peu farfelues, comme celle d’attacher Lexie pour faire croire à un enlèvement. Elle ne manque cependant pas de lui tirer la langue quand la mannequin parle d’esprit perfide. Mais la paysagiste ne manque pas de rentrer dans ce petit jeu, comme toujours. C’est presque une habitude, une mécanique bien huilée et rodée depuis toutes ces années.

Mais finalement, le jeu se retourne peu à peu contre elle. Et voilà qu’Alexandra parle d’acheter des bavoirs mais en plus de demande à Leonnie de venir lui changer une hypothétique couche. Ce genre de pensées ne manque pas de faire soupirer légèrement la blonde qui lève les yeux au ciel. « Tu crois vraiment que je laisserais Leonnie me voir dans un tel état ? Elle risquerait d’avoir peur et de ne plus jamais vouloir faire la moindre activité avec moi ! » Elle prend alors un air faussement boudeur, faisant un peu la gamine. Elle fini tout de même par vider son verre puisque son assiette l’est déjà. Et la voilà alors qui se lève et s’étire. « Bon, je fais comme chez moi, j’vais chercher la suite ! Parce que si ça continue, tu connaitras tout de mon plan et on ne regardera jamais un des films que tu as choisis ! » Et voilà que la hambourgeoise se dirige vers la cuisine sans demander son reste et fourre déjà son nez dans le frigo. Louise, un ventre sur patte ? Mais non, c’est une idée totalement erronée ! Elle peut juste se permettre de manger tout et n’importe quoi, parfois dans des quantités astronomiques. Alors il lui arrive de le faire, quasiment chaque fois qu’elle mange chez Lexie en fait.

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Alexandra doit bien admettre qu’elle s’amuse, en écoutant parler sa meilleure amie, comme cette dernière fomente quelques plans un peu tirés par les cheveux, s’imaginant kidnapper Alexandra à son retour, pour prétendre que celle-ci a été enlevée. Comme si elle avait besoin de cela pour passer un peu de temps avec le mannequin. N’importe quoi. Mais la brune rentre dans le jeu de son interlocutrice, s’amusant de sa répartie, de ses mots, de ses idées, se délectant de l’humour particulier de Louise. Louise n’était comparable à personne d’autre, elle était aux yeux d’Alexandra ce genre de personne qui fait que tout va bien dans vos vies, ce genre de personnes drôles qui vous donnent toujours d’incroyables envies de rire. Louise, ce n’était pas n’importe qui à ses yeux et pourtant elle continuait, l’une comme l’autre par ailleurs, à ne pas voir la réalité en face quand à la réelle nature de leurs sentiments, la dynamique de leur duo.

Alexandra ne résiste pas à l’envie de taquiner Louise, jugeant que cette dernière est celle qui a, après tout, lancé les hostilités et elle continue alors sur sa lancée, imaginant un sublime tableau au fur et à mesure qu’elle ou Louise parle. Cette image la fait pouffer de rire et finalement, elle la partage avec Louise, comme si elle avait trouvé l’idée du siècle alors même qu’elle sait déjà parfaitement ce que la jolie blonde pense de tout ça, le devinant par avance.

«- Ah je ne sais pas, mais il faut bien quelqu’un pour s’occuper de toi, sans quoi tu va me faire une dépression et ruiner les canapés à grands coups de griffes et de dents, qui sait !» rétorque la brune amusée, comparant sa meilleure amie à un jeune toutou encore peut habitué aux absences de ses maîtres et qui, se languissant de leur retour, ne fait rien que des bêtises, quand ils sont pas là. «Je ne voudrai pas qu’à mon retour tu te mette à me chanter que tu as mangé tout le chocolat, tout vidé le rhum-coca, démonté les tableaux et découpé les rideaux…»

Face à l’air boudeur de sa meilleure amie, Alexandra éclate de nouveau de rire. Mais elle sait qu’il en faudrait bien plus pour faire peur à son intrépide filleule, laquelle semble n’avoir peur de rien. La jeune femme rit encore, quand Louise se lève pour aller chercher la suite, l’accusant de gagner du temps pour connaître tout les détails de son plan diabolique : c’est tout du moins comme cela que la jeune femme l’entend.

«- C’est dans le frigo !» lance la brune en retrouvant son sérieux. «Tu trouves ? J’allume la plancha !» annonce la jeune femme en s’exécutant, plaçant viande et légume sur l’appareil, quand sa meilleure amie revient.

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Louise a cette tendance à vouloir dédramatiser cette situation, même si elle n'y arrive qu'à moitié dans le fond. Mais au moins, cela semble amuser Alexandra. C'est donc un premier bon point. Les plans tirés par les cheveux, c'est son truc à Lou ! Le jour où il faudra organiser un enterrement de vie de jeune fille, il faut lui confier si vous voulez un truc complètement dingue ! Par contre si vous voulez quelque chose de plus tranquille, il faut éviter de lui en parler carrément, et plutôt l'inviter au dernier moment. Elle serait capable de vouloir organiser quelque chose pendant. Et puis penser à des plans farfelues, ça évite à la blonde de trop penser au départ prochain de son amie. Enfin... Celle qu'elle n'est toujours pas fichue de voir autrement que comme sa meilleure amie, alors qu'elles sont en réalité bien plus proches qu'elles ne veulent bien l'admettre. Mais elle apprécie de voir la brune rentrer dans son jeu. Alors évidemment, elle a parfois tendance à en rajouter, encore et toujours. Juste pour voir jusqu'où Lexie serait capable de la suivre au fond. Et comme bien souvent, la Hambourgeoise se fait prendre à son propre jeu. Le fameux cliché de l'arroseur arrosé, ce moment où la paysagiste se retrouve le cible de la plaisanterie. Et il faut reconnaître que l'image donnée par la mannequin vaut le détour. Mais Louise ne manque pas de faire mine d'être exaspérée par la situation.

Les bonnes vieilles habitudes ! Lou' ne manque pas de s'insurger, prétextant qu'il est hors de question que Leonnie la voit dans un tel état de décrépitude. Et il est vrai que de s'imaginer elle-même à se plonger totalement dans le travail, elle sait bien comment elle va finir. La Gärtner ne sait que trop bien que quand elle rembarque des dossiers chez elle, ses douches sont rapides, elle court presque jusqu'au boulot et ses cheveux finissent dans un état déplorable entre les mauvais traitements qu'ils subissent et le stress ressenti par la belle. Elle roule doucement des yeux alors qu'Alexandra la compare à un animal quelque peu violent. Quand même, ruiner un canapé à coup de griffes et de dents, c'est bien quelque chose de totalement absurde. Pourtant, la blonde ne peut s'empêcher de trouver l'image amusante. Mais voilà qu'elle en rajoute une couche, sortant les paroles d'une chanson. Il n'en faut pas plus pour que la paysagiste continue. « Fallait pas m'laisser tu vois, il est beau le résultat ! » Petite tirage de langue amusé, avant de se laisser aller à une petite moue boudeuse. Mais elle ne garde pas bien longtemps cette mine face à rire de la brune. De toute façon, Louise ne peut jamais lui faire la tête bien longtemps. Et puis d'une certaine manière, ça la touche que Lexie prévoit d'envoyer quelqu'un pour veiller sur elle, peut importe que ce soit sa jeune filleule ou quelqu'un d'autre.

Louise n'en oublie tout de même pas son appétit. Alors, elle prévient qu'elle fait comme chez elle et fourre déjà son nez dans le frigo. Il ne lui faut pas longtemps pour trouver ce qu'elle cherche. Alors évidemment, de la viande et des petits légumes, au moins ça ne sera pas forcément très calorique, surtout grillé. Une fois le plat sur la table et les premiers morceaux sur la plancha, Lou' s'installe de nouveau à table. Humant la bonne odeur de la viande, elle hésite même à ne pas attendre la fin de la cuisson d'un morceau de bœuf. Enfin il faut bien reconnaître que pour du bœuf, elle n'attend jamais bien longtemps sur les cuissons. « J'espère que c'est le pop corn qui est prévu pour le dessert, sinon mon estomac ne supportera jamais ! » Evidemment, la blonde n'en pense rien, elle sait très bien que peu importe le dessert, elle en mangera forcément une part.

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Si Alexandra n’aime pas particulièrement laisser Louise pour une aussi longue période, il faut bien admettre que Louise n’est pas plus ravie que sa meilleure amie d’être laissée pour compte. Seulement la brune n’a pas d’autre choix, il faut bien qu’elle travaille, tout de même. Et sa meilleure amie travaille aussi, malheureusement, si bien que la mannequin ne peut pas lui proposer de l’accompagner à Paris, sans quoi elle aurait essayé. Elles ont des obligations toutes les deux, des engagements, qui font qu’elles ne peuvent pas non plus passer tout leur temps ensemble, c’est vrai. Mais être séparées sur une aussi longue durée c’est autre chose et c’est toujours difficile pour les deux meilleures amies. Toutefois, ça les amène à plaisanter malgré tout toutes deux, alors qu’Alexandra, par quelques mots malheureux, entraîne une musique, dans la bouche de Louise. Parce que la brune vient de comparer sa meilleure amie avec un animal qui s’impatienterait, à longueur de journée, que son maître rentre le soir de sa trop longue journée de travail, au goût du chien. Si l’image ne peut pas réellement s’appliquer avec Louise, elle reste on ne peut plus drôle à imaginer.

«- Rien que ça… Tu ne veut pas appeler SOS meilleure amie maltraitée, aussi ?» s’enquit la demoiselle amusée. «Allo bonjour, je vous appelle parce que ma meilleure amie m’a abandonné ! Oui, elle est partie. Pour la France. Pour dix jours ! Si ce service n’existe pas, go l’inventer, je suis sûre qu’il y a de l’avenir là-dedans !» taquine la brune.

La demoiselle couve son amie du regard, avant que l’une ne parte en cuisine chercher la viande et les petits légumes tandis que la seconde s’inquiète de mettre la plancha en route pour qu’elles puissent cuire tout ceci. Rapidement, alors que Louis revient et pose les plats sur la table, les deux amies ne résistent pas à l’envie de mettre de la viande à griller et un délicate fumée parvient rapidement à leurs narines, avant que le mannequin ne décide de se lever pour aller ouvrir les fenêtre, de sorte qu’elles ne s’intoxiquent pas avec la fumée. Et comme elle revient à table, elle ne peut pas manquer l’impatience de sa meilleure amie vis à vis de son morceau de viande, alors que cette dernière semble pressée de pouvoir déguster la pièce soigneusement coupée par le boucher.

«- Ne verrais-je pas ici un flagrant délit de gourmandise, mademoiselle Gärtner ?» s’enquit la brune en riant, gratifiant sa meilleure amie d’un battement de cils exagéré avait de rire légèrement de cette impatience manifeste.

Mais la brune mentirait si elle prétendait être plus patiente et elle lorgne son morceau de viande, attendant seulement que celui-ci soit cuit à point pour pouvoir le sortir de la plancha et porter un premier morceau à sa bouche, assez rapidement, alors que Louise fait par de ses inquiétudes quand à la suite du repas, craignant que rien ne puisse se faire une place dans son estomac, hormis des pop corns. Mais ce n’est pas le dessert prévu par sa meilleure amie.

«- Ce sont des panna cotta aux fruits rouges mais on peut toujours les manger un peu plus tard, devant le film, si on juge qu’on a plus suffisamment faim après le plat !» propose le mannequin.

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Louise se fait passer pour une petite malheureuse. C’est comme ça, elle n’y peut rien. Mais il n’y a que quand ça concerne Alexandra qu’elle agit de la sorte. Parce que les deux femmes savent bien que cela est dit sur le ton de la plaisanterie. Même si la blonde admet souvent à demi-mot qu’il y a une part de vérité dans tout ça. Et puis finalement, quand Lexie entame quelques paroles d’une chanson, la blonde ne peut s’empêcher de poursuivre. C’est ça aussi une longue amitié : c’est de continuer dans les délires l’une de l’autre. Et à ce petit jeu, la Gärtner est très douée ! Quoique, la mannequin n’est pas mal non plus à ce niveau ! Alors que la première persiste dans son numéro de petite malheureuse qu’on abandonne pendant trop longtemps à son goût, la seconde surenchérie en parlant d’appeler SOS meilleure amie maltraitée. Ce qui ne manque pas de faire lever les yeux au ciel à Lou’ qui en profite pour lâcher un petit soupir. Mais Lexie ne s’arrête pas là et continue dans son petit scénario. Cette fois, la paysagiste ne peut retenir un rire. Voilà bien une parfaite caricature d’elle, dont elle n’hésite évidemment pas à rire. Elle ne rechigne jamais à l’autodérision, étant même parfois capable de se vanner elle-même. Elle relève tout de même quand la Dietrich parle de possible création de ce service s’il n’existe pas. « Pff… tu parles, je serais la seule à l’utiliser ! Pour la rentabilité on repassera ! » On sentirait presque la cheffe d’entreprise derrière ces mots ! Mais il est vrai qu’elle est habituée à voir certaines choses en terme de profit.

Il ne faut pas bien longtemps pour que l’estomac de la hambourgeoise se rappelle à son bon souvenir, la poussant à aller mettre son nez dans le frigo. Et la voilà qui commence déjà à lancer quelques cuissons, passant presque pour une affamée. Elle ne manque tout de même pas de couler un regard sur les courbes d’Alexandra quand celle-ci se lève pour ouvrir les fenêtres, faisant mine de rien quand elle revient. Non pas que la blonde ait honte de la regarder, loin de là. Mais elle ne va pas non plus s’en vanter. Alors, elle reporte son attention sur la cuisson de son morceau de viande, comme si de rien n’était. Même si elle aurait préféré observer un peu plus longtemps son amie, comme il lui arrive parfois de le faire quand elles sont en soirée. Non, elle ne doit surtout pas penser à cela ! Alors, la paysagiste retire son morceau encore saignant de la plancha et s’en coupe un premier morceau, déjà prête à le porter à sa bouche. Elle a déjà la bouche ouverte, fourchette en suspend quand sa meilleure amie plaisante sur sa gourmandise. La belle reste ainsi quelques secondes, ses iris allant de la brune au morceau de viande… Avant qu’elle ne l’enfourne dans sa bouche. « Je vois pas du tout de quoi tu parles ! » Enfin Lou’ ne peut clairement pas cacher qu’elle n’a aucune patience. Il n’aurait plus manqué qu’elle ne supporte la viande que lorsqu’elle est bien cuite, elle aurait été capable de tourner en rond pendant toute la cuisson !

Histoire de se donner plus ou moins bonne conscience, elle commence à se faire cuire quelques légumes, tout en exprimant ses craintes au sujet du dessert. Enfin il est évidemment qu’une pana cotta aux fruits rouges lui remplira moins l’estomac que du pop corn ! Mais on ne peut pas aller contre sa gourmandise. La Gärtner n’en perd tout de même pas son idée de vacances. Et tandis qu’elle alterne entre cuisson de viandes et légumes, en se servant généreusement, elle relance le sujet, faisant mine d’être totalement innocente. « Bon, tu veux partir où quand tu reviendras de Paris alors ? » Il y a tellement de destination qui seraient agréables ! Copenhague ? Ce n’est pas encore trop loin. Ou Athènes, pour profiter du soleil de la Grèce ! Ou peut-être l’Irlande et ses grandes étendues vertes. Il y avait tellement de possibilité qui s’offraient à elles.

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Dans le fond, la situation prête à sourire, comme Louise s’oppose au départ de sa meilleure amie en France, accusant cette dernière d’abandon. Alexandra prendre la chose à la rigolade, consciente qu’elles se reverront très rapidement et ce même si elle sait aussi que la situation sera difficile. Seulement, la brune ne peut pas s’empêcher de mener à bien ce projet, comme elle n’a pas la possibilité de mettre du plomb dans l’aile de sa carrière, évidemment. Cette opportunité à Paris est folle et la mannequin ne peut pas passer à côté quand elle a eut l chance d’être sélectionnée pour être le nouveau visage d’une marque aussi prestigieuse, d’un parfum qui s’annonce d’ores et déjà iconique. Avoir le droit de prêter ses traits à la célèbre maison Jean-Paul Gaultier, ce n’est pas donné à tout le monde alors même si la séparation sera sûrement quelque peu difficile pour les deux demoiselles, le moment des retrouvailles suffira à faire oublier tout cela. La brune n’est que gratitude envers cette chance incroyable qui lui est donnée. Mais alors que la demoiselle chante, rapidement Louise la suite dans le délire, choisissant un passage de la chanson qui ne manque pas de poursuivre, en fin de compte, leur discussion et Alexandra ne résiste pas à l’envie de taquiner un peu sa meilleure amie en singeant cette dernière en train d’appeler S.O.S. meilleure amie maltraitée pour se plaindre de cet abandon. Et si le service n’existe pas encore en Allemagne, Alexandra propose de l’inventer, ce qui ne semble pas convaincre Louise, laquelle en bonne gestionnaire de son affaire suppose rapidement que ce ne serait pas un investissement très rentable, quand sa meilleure amie n’entend pas grand-chose dans toutes ces affaires qui touchent au commerce.

«- Ola ! On va bientôt dire que je suis la pire meilleure amie d’Allemagne !» chambre encore la jolie brune.

Il n’y a plus qu’à espérer que le dîner fera oublier quelque peu ses tourments à Louise. Rapidement, comme Alexandra l’espérait, la viande en train de griller attire l’attention de sa meilleure amie et comme la brune se lève pour ouvrir la fenêtre, elle ne peut s’empêcher de taquiner encore sa meilleure amie en observant la mine de cette dernière, prête à engloutir un morceau de viande tout juste retiré de la plancha. Le regard de Louise sur elle puis sur la viande veut déjà tout dire et comme le morceau finit par disparaître entre les lèvres de la blonde, cette dernière affirmant qu’elle ne voit absolument pas de quoi sa meilleure amie veut parler, Alexandra ne peut pas s’empêcher de rire franchement.

«- A d’autres.» souffle-t-elle.

Une manière comme une autre de souligner qu’elle connaît sa meilleure amie mieux que n’importe qui et, si cette dernière peut duper quelques connaissances, elle ne peut pas le faire avec Alexandra, comme Alexandra elle-même ne peut pas tromper Louise sur ses pensées, sur ses intentions… Les deux femmes se connaissent beaucoup trop pour que cela soit possible, beaucoup trop pour que l’une ou l’autre puisse cacher quoique que ce soit. Beaucoup trop pour qu’elles puissent se tromper sur le comportement de l’autre. Beaucoup trop pour qu’elles ne sachent pas, l’une et l’autre, lire entre les lignes de quelques phrases innocents, trop pour qu’elles ne deviennent pas, bien souvent, la fin de la phrase de l’autre avant que celle-ci n’ait eut le temps de la formuler. Alexandra aurait put parier que Louise remettrait bientôt le sujet des vacances sur le tapis et c’est ce que fait cette dernièrement alors même qu’elles sont en pleine dégustation de viande grillée.

«- J’avoue ne pas y avoir encore réfléchie. Un pays au soleil pour profiter de l’été me semble être tout indiqué mais ça laisse énormément de possibilités encore. Nous pourrions peut-être visiter le sud de l’Italie par exemple, il paraît que la baie de Naples est splendide. Mais nous pouvons aussi partir à Athènes ou bien au Caire. Voire sur une île. Ou aux USA, si on a l’opportunité de pouvoir partir plus loin, ça dépend de tes obligations...»