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 The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn

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gare à la crise de la quarantaine
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The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn
Dim 24 Fév 2019 - 16:30
The love of a family is life's greatest blessings

Les derniers jours avaient été horribles pour Emmerich. Il n'avait pas su où donner de la tête après avoir dit à Hänsel qu'il était homosexuel. La nouvelle était très mal passée, son meilleur ami, celui qu'il considérait comme un frère, lui avait balancé qu'il avait un problème et devait se faire soigner. Ces mots avaient été de trop et Emmerich avait mis son poing dans la figure du brun avant de disparaître de sa vie. Jamais, plus jamais il ne voulait revoir son pote. Il était rentré et avait récupéré ses affaires, profitant que son ami était en soirée pour oublier les conneries de sa copine, avant de fuir pour de bon. Une fois dans la rue, son sac sur le dos, le blond s'était demandé où il pouvait aller. Il n'avait pas tant d'options que ça finalement. Il pouvait tenter d'aller chez un autre pote, en espérant que la nouvelle passerait mieux sauf qu'il n'était pas prêt à revenir la même chose pour le moment. Sinon il pouvait retourner chez sa mère et affronter ses critiques. Les deux choix semblaient être l'enfer.

« - Bordel », Souffla-t-il en expirant la fumée de la cigarette qu'il était en train de consommer, assis sur un banc dans la rue. Il s'était éloigné le plus possible de l'appartement d'Hänsel pour éviter de le croiser lorsqu'il rentrerait. Il n'avait aucune envie de penser ce qu'il pouvait faire, s'il voulait foutre la merde dans son couple s'était son propre problème, Emmerich n'avait pas à se battre pour un connard comme lui. De toute façon, le blond avait autre chose à penser, comme où il allait pouvoir dormir ce soir et les autres soirs avant de pouvoir se trouver un appartement. Il n'avait pas de travail, pas d'appartement, alors le mieux était de retourner chez sa mère, c'était sa seule option viable. Pourtant plus il y pensait plus il sentait sa gorge se nouer, il ne pouvait pas retourner là-bas, il ne supporterait pas une seconde de plus de vivre dans cette maison trop propre qui n'avait pas de place pour quelqu'un comme lui, un jeune garçon complètement paumé qui faisait des erreurs.

Se torturant la tête, il eut enfin une idée, quelque chose qui pourrait lui faire gagner un peu de temps pour trouver une autre solution, une vraie. Il se souvenait du jour où Gabi avait appris qu'il aimait les hommes, elle lui avait ri au nez mais ce n'était pas ça qu'il avait en tête, non il avait repensé à la cachette où ils avaient fumé leur joint tranquillement. La librairie abandonnée. Il était passé devant dans la journée, elle n'était pas encore vendu donc elle était toujours à l'abandon. C'était la cachette parfaite pour passer la nuit et ne pas finir trempé jusqu'à l'os si jamais il se mettait à pleuvoir. Vu la chance qu'il avait aujourd'hui ça ne l'étonnerait pas des masses que la pluie arrive pour perfectionner le tableau de sa vie maudite.

Une bonne demi-heure plus tard, Emmerich se retrouva au milieu des étagères et des quelques livres abandonnés, installé sur un canapé, à fouiller son téléphone à la recherche de la personne qui pourrait l'aider. Il se sentait désespéré que sur le coup de la colère il envoya un message à tous ses potes pour leur annoncer qu'il les emmerdait s'ils n'étaient pas capables d'accepter sa sexualité. « Je suis gay et celui qui a un problème avec ça je l'emmerde ! », simple mais efficace. Au moins le secret était dit, il allait devoir attendre des réactions, sauf si son portable mourrait vu le peu de batterie qu'il lui restait. Il allait finir dans le noir, avec pour seule source de lumière les lampadaires qui traversaient faiblement la barrière d'affiches placardées sur la vitrine de la boutique abandonnée. Bordel, quelle vie de merde.

Emmerich voyait les heures défiler, les mégots s'accumuler dans l'espèce de cendrier installé par des squatteurs, et il n'avait pas d'autres idées en tête que celle de retourner chez sa mère. Mais comme à chaque fois qu'il y pensait il faisait un blocage. Il aurait pu contacter ses aînés pour l'héberger temporairement mais ils étaient trop proches de Kathryn. Ida vivait avec elle et Gabi était la copine d'Hänsel. En plus, il était persuadé que son amie ne pourrait pas comprendre ce qu'il ressentait, elle minimisait les faits bien trop occupée à se rabibocher avec l'autre connard. Il était seul. Aucun de ses amis n'avaient répondu à son message. Il allait finir par vivre dans la rue à ce rythme puisqu'il n'était pas décidé à s'avouer vaincu au point de rentrer chez sa mère. C'était foutu. Pourtant l'idée de rester là une nuit de plus le poussa à fouiller à nouveau son téléphone en espérant trouver une personne à qui demander une faveur.
Ce fut lorsque le matin pointa le bout de son nez que le blond tiqua sur un contact, celui de Max Selig, le livreur qui l'avait aidé pendant les grandes vacances. Il lui avait promis d'être là en cas de besoin mais pouvait-il vraiment le déranger pour ça ? La réponse fut rapide à prendre en voyant le pourcentage de batterie qui lui restait, au pire le brun lui offrirait un verre et de quoi prendre une douche, peut-être même la possibilité de charger son téléphone. Il ne pouvait pas rester là sans rien, c'était impossible de s'en sortir, surtout qu'il n'avait pas beaucoup de sous en poche.

* * *

Voilà trois jours qu'il traînait chez le livreur en compagnie de son fidèle chien. Emmerich s'était vite lié d'amitié avec le toutou, espérant en avoir un aussi génial que celui-ci quand il aurait enfin une situation stable. Il avait longuement discuté avec Max, essayant de réfléchir à la suite de l'histoire pour ne pas le déranger plus que nécessaire, mais finalement il avait fini par rester plusieurs jours, fuyant son téléphone. Il ne se sentait pas capable de voir les réponses de ses potes. Pourtant en traînant encore une fois dans l'appartement vide, pendant que le brun et son chien étaient en train de travailler, Emmerich comprit qu'il allait devoir faire quelque chose de sa vie. Il avait assez abusé comme ça. Il s'étonnait même de voir que Max ne lui avait pas mis un bon coup de pied au cul pour le pousser à se remettre en selle.

« - P'tain, la tronche de merde », Soupira le blondinet en voyant son reflet dans le miroir de la sale de bain. Il dormait mal, incapable de penser à autre chose qu'à sa situation actuelle. Plus d'amis, pas de travail et pas d'appartement. Ses professeurs avaient sans doute raison en pensant qu'il était un cas désespéré qui n'arriverait à rien. En tout cas pour le moment ils avaient raison, il ne pouvait pas trouver un emploi dans ces conditions.

Attrapant son téléphone, Emmerich entreprit d'affronter la réalité et de repartir à zéro une fois qu'il se serait pris une nouvelle claque dans la tronche, il était sûr que ça allait aussi bien se passer qu'avec son meilleur pote. Au final, il fut surpris les quelques réponses de ses potes, certains lui demandaient s'il était bourré, d'autres le rassuraient en disant qu'ils s'en foutaient. Il y avait de tout, voire même des potes qui ne disaient rien, pensant sûrement comme Hänsel. Tant pis pour eux, le blond ne comptait pas aller le supplier, ils n'en valaient pas la peine. En vrai, il était déçu de voir qu'ils étaient comme ça mais il fit de son mieux pour passer à autre chose et contacter sa sœur Ida.

« Hey, sis', qu'est-ce que tu fous ce soir ? J'aimerais bien venir te parler »

Emmerich appuya sur « envoyer » avant de taper un nouveau message qui était destiné à Gabi cette fois. Il voulait expliquer ce qui était arrivé, lui dire qu'il n'avait pas vendu la mèche comme elle le lui avait demandé, mais l'échange tourna rapidement au vinaigre. Comme il l'avait pressenti, elle ne comprenait pas la violence de la réaction d'Hänsel, pour elle c'était normal, ça n'avait rien d'homophobe, elle était sûrement aveuglée par l'amour. Alors il ne put s'empêcher de s'énerver, de tenter de lui faire comprendre à quel point il en souffrait mais rien à y faire, elle campait sur ses positions. Très bien, tant pis pour elle, il n'allait pas se tuer à lui expliquer ce qu'il ressentait. Il avait assez souffert dans cette histoire, il préférait se tourner vers les personnes qui l'écoutaient et le comprenaient vraiment. Il avait besoin de soutien et de positivité, pas de se faire enfoncer plus. Il avait déjà atteint le fond en se retrouvant à la rue, sans travail. Heureusement sa sœur lui répondit rapidement, lui expliquant qu'elle était de corvée babysitting ce soir, qu'elle serait donc sans Kathryn à la maison. Emmerich y vit une chance de retourner là-bas sans avoir à affronter sa mère. Il avait besoin de prendre sa petite sœur dans ses bras et de lui confier tout ce qu'il était en train de vivre. Elle était la seule qui pouvait le comprendre et lui redonner le sourire. Il s'en voulait de ne pas l'avoir contacté avant mais il était tellement au fond du gouffre qu'il n'avait pas eu envie de l'entraîner avec lui.

« Super, je passe ce soir alors ! »

Emmerich n'avait encore aucune idée de ce qui allait se passer ce soir mais il avait la journée pour se préparer au pire. Il se demandait s'il devait confier qu'il avait passé une nuit dans une vieille librairie abandonnée ou s'il devait garder ça pour lui. Il n'avait pas envie de mentir mais connaissant sa sœur, elle allait lui tirer les oreilles, voire pire, en lui reprochant de ne pas être revenu à la maison.

« T'es libre pour un café ? Ou une bière ? Ou ce que tu veux ! Mais dis-moi que tu es libre, Emmy ! On doit parler mec ! »

En voyant ce message Emmerich hésita. Devait-il accepter ou non l'invitation de son pote Adam ? Il lui avait envoyé un message mi-surpris mi-ok suite à la révélation du blond trois jours plus tôt avant celui-ci. Son ami semblait prêt à discuter calmement et à l'accepter, déjà il utilisait son surnom, c'était bon signe, non ? Et puis pour être honnête, Emmerich avait vraiment besoin de renouer avec un ami de la bande, de ne pas se sentir totalement exclus après ce qui s'était passé avec Hänsel. Il ne voulait pas se retrouver complètement seul comme la nuit qu'il avait passé sur le canapé de la librairie. Il s'était vraiment senti seul et isolé de tout, comme puni pour quelque chose qu'il ne maîtrisait pas.

« Si tu invites, ok. »

* * *

Cigarette entre les doigts, Emmerich profitait du soleil et d'une bonne bière, en compagnie d'Adam. Ils avaient eu le temps de discuter, d'échanger, de mettre les choses à plat. Son ami lui avait confié lui en vouloir un peu, pour avoir osé cacher cette information, pensant qu'il n'avait pas confiance en lui. Mais rapidement il avait remis les pièces du puzzle à leur place et avait compris pourquoi Emmerich avait tout gardé pour lui. Le blond lui avait raconté quelques histoires, lui permettant de mieux comprendre le blocage qui l'avait poussé à ne rien révéler à ses potes.

« - Emmy, t'imagines même pas comment je m'en veux ! J'ai l'impression de ne pas avoir été là pour toi ! »

Le blondinet secoua la tête, lui affirmant qu'il n'avait pas à s'en vouloir, après tout ce n'était pas sa faute. Emmerich ne pourrait jamais en vouloir à Adam, c'était quelqu'un qu'il appréciait vraiment et avec qui il s'était rapproché de plus en plus au fil des années. Et heureusement son ami était quelqu'un de compréhensif pas comme Hänsel. Mais ce n'était pas le moment de penser à ce dernier, ça risquait de lui pourrir sa journée.

« - Tu peux venir vivre à l'appart', tu sais ? Tu auras moins de scrupules avec moi qu'avec ton Max. Enfin …sauf si y a un truc entre vous ? Je voudrais pas me mettre en travers-
- Non ! », S'exclama Emmerich, « C'est juste un … pote ? Je sais pas trop comment le qualifier mais il est là pour moi quand ça va pas. Un peu comme un père finalement … Ou un grand-frère plutôt. Bref, y a rien entre lui et moi et y aura jamais rien ! »

Emmerich ne voyait pas Max de cette façon et ne l'avait jamais vu comme ça. Mais au moins, cela prouvait qu'Adam était ok avec ça puisqu'il arrivait à en parler et à évoquer la possibilité que le blond puisse avoir une relation avec un autre homme. C'était même étrange d'arriver à en parler aussi facilement. Il y a avait une certaine gêne car ni l'un ni l'autre était habitué à parler de la vie amoureuse d'Emmerich. Mais après quelques heures à discuter et profiter de la journée, le plus jeune prit congé, lui promettant de le tenir au courant de la suite. Pour le moment, il devait retrouver sa sœur, c'était important qu'elle sache ce qui se passait dans sa vie.

Il se dirigea sans plus tarder vers la maison familial qu'il avait quitté quelques semaines auparavant. Il était un peu angoissé à l'idée de remettre les pieds là-bas, il n'avait pas respecté la règle des repas du dimanche, fuyant l'endroit comme la peste. Heureusement sa mère ne serait pas là pour lui faire la moindre remarque, il s'était même assuré qu'elle était bien partie en envoyant un sms à sa sœur. Lorsqu'il avait eu la confirmation que la voie était libre, il s'était approché de la porte et avait sonné, comme s'il n'était qu'un simple invité, voire un étrange.
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Re: The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn
Mar 19 Mar 2019 - 14:38

« T'es certaine que tu peux pas te dégager ce soir ? Ou faire le mur ? » Ida fit la moue devant le texto qu'elle venait de recevoir. Par dépit, elle balança son smartphone dernier cri sur son lit et s'allongea, désespérée. Les yeux clos, elle imagina la party qui devait avoir lieu chez Sullivan. C'était LA fête de l'année, où toute sa classe se rejoindrait et où ils allaient festoyer jusqu'au petit matin. Et elle ? Elle, elle serait chez elle, clouée avec ses frangins de dix ans ses cadets. Qu'est-ce qu'elle détestait les corvées de baby-sitting !

« T'oublieras pas, ils prennent une douche ce soir et 21h00 au lit ! » rappela une énième fois Kathryn Schneider à sa fille, s'introduisant dans la chambre de l'adolescente. « Ida ? Tu m'écoutes ?! » reprocha la femme à sa fille qui ne broncha pas à sa venue.

Après un « Oui oui ! » des plus las qui clos la conversation, la mère laissa son enfant seule, fermant la porte derrière elle. Les mains sur ses yeux, Ida soupira bruyant. Ce n'était pas la première fois qu'elle gardait ses jeunes frères et sœurs et pour autant c'était toujours le même spectacle. Sa mère avait toujours cette fâcheuse tendance de se répéter sans cesse, comme si ça permettait de faire rentrer l'information plus rapidement. Mais Ida n'était pas dupe. Elle savait pertinemment que le comportement de sa mère trahissait une attitude surprotectrice envers eux. Comme elle avait pu le faire pour ses aînés, elle n'était que plus toxiques envers ses derniers... Balançant son corps pour se mettre sur le ventre, la blondinette prit son smartphone et relut le texto de Saskia. Oui, elle était certaine de ne pas pouvoir se dégager... Elle n'avait pas eu forcément le choix d'ailleurs. Sa mère l'avait intimer l'ordre de s'occuper de ses frangins hier soir. Elle ignorait la raison de la sortie de sa mère et, à vrai dire, elle ne souhaitait pas le savoir. Quant à sa mère, elle ne daignait vouloir comprendre les motivations d'une adolescente d'aller à une fête en pleine semaine. Et malgré les protestations, les cris et les larmes, Ida n'avait pu que déposer  ses armes et accepter son rôle de gardienne à contre cœur. Faire le mur était une solution comme une autre. Elle pouvait très bien s'occuper de ses frangins, les border et s'assurer qu'ils dormaient, puis s'éclipser. Qui le saurait ? Un oreiller sous sa couette et le tour était joué ! « Ouais, j'suis de la partie ! Mais j'arriverais plus... » commença-t-elle à rédiger avant de recevoir un nouveau message de la part de Emmerich.

Ida n'avait pas eu trop de nouvelles de son aîné depuis ce qu'il lui semblait être une éternité. La dernière fois, ça avait été au sujet d'un de ses ex qui lui faisait la misère. Depuis, c'était silence radio. Autant dire que la jeune femme se sentait abandonnée par ses pairs. Emmerich était son pilier, celui sur qui elle comptait en cas de coups durs. Mais depuis qu'il avait fui la maison et les remarques toujours plus désobligeantes de leur mère, c'était comme si elle n'avait jamais eu de grand-frère. Ida avait l'impression de revivre l'abandon assez régulièrement. Après sa grande sœur, Klaus s'était envolé du nid familial. Et après lui, ç'avait été le départ de Em'. Beaucoup trop tôt. Surprise et heureuse à la fois, elle laissa en suspens sa réponse à Saskia et ouvrit la discussion avec son frère.

« Hey, sis', qu'est-ce que tu fous ce soir ? J'aimerais bien venir te parler »

Étrangement, la fête du soir passa en second plan à la lecture du texto. Sans hésiter, elle retourna sur la conversation avec son amie et remplaça sa réponse par un « Dsl, busy. » pour ensuite répondre à Em'.

« Corvée baby-sitting. Je suis seule à la maison. On va pouvoir discuter ! »

Impatiente, Ida ne fit que rallumer son écran toute les trois secondes, effrayée de rater sa réponse qui ne se fit pas attendre.

« Super, je passe ce soir alors ! »

L'instant d'une seconde, Ida oublia la fête de ce soir et la corvée qui l'attendait. Jusqu'à ce que sa mère fasse à nouveau irruption dans sa chambre après avoir toqué : « J'y vais. Pas de bêtise ce soir ! » dit-elle avant de sortir après s'être assurée d'obtenir une appréciation positive à sa question. Ida leva les yeux aux ciel tout en soupirant fortement. Elle était quasi certaine que sa mère l'avait entendu, ce qui la réjouit. Non mais franchement, Ida n'avait plus douze ans ! Elle était grande, presque femme et savait parfaitement s'occuper de ses cadets sans que sa mère viennent à plusieurs reprises lui dire comment faire. À croire qu'elle ne lui faisait pas confiance !

Ni une, ni deux, Ida se leva de son lit, bailla avec force tout en s'étirant, quand elle entendit la porte d'entrée claquer après un « Bisous mes chéris ! Soyez sages ! ». Kathryn était enfin partie. Bon alors, par où allait-elle commencer ? Douche des frangins ! Après moult discussion, ils obtempérèrent enfin, laissant Ida tranquille le temps qu'ils se soient laver. Il était déjà 18 heures et, en pleine semaine, il n'était pas rares que les enfants fassent traîner les choses. Ida voulait être tranquille avec son frère ce soir ! Elle présentait qu'ils allaient beaucoup parler, de choses légères et de choses plus sérieuses. Il était hors de question d'avoir ses frangins dans les pattes trop tard. Certes, elle allait leur faire croire qu'ils gagneraient en les laissant se coucher un quart d'heure plus tard, mais c'était juste pour avoir la paix. Ida ne se souvenait que trop bien comment elle, elle se faisait avoir par ses aînés de la même sorte. Il n'empêchait pas que les souvenirs qu'elle en gardait étaient victorieux.

Elle était en train de préparer le souper lorsqu'elle reçu un sms de son frère demandant si la voie était libre. Il était vrai que depuis qu'il était parti, Em' n'avait pas respecté la règle des repas du dimanche donnée par leur mère. Ida était attristée parce que même si elle savait que de la part de son frère c'était plus un acte de rébellion dirigé contre celle contre qui il fuyait, Ida aussi en subissait les conséquences. Son estomac se noua à l'idée de revoir son frère. Cela faisait quelques semaines qu'ils ne s'étaient pas vu... Peut-être que ça allait changer quelque chose entre eux deux ? L'angoisse s'insinuant en elle, lorsque le carillon retenti indiquant l'arrivée imminente de son frère, elle entreprit de respirer calmement et prit un air confiant et avenant en ouvrant la porte. Seule sa voix trahissait son angoisse des retrouvailles. « Bienvenue à la maison ! » dit-elle, enjouée tout en s'effaçant pour laisser entrer son aîné. « J'espère que tu n'as pas mangé ! J'ai préparer pour un tout régiment ! » ajouta-t-elle en fermant la porte et la verrouillant derrière elle. Ida aimait cuisiner, pour autant elle ne brillait pas par ses qualités de dosage. La peur de ne pas en avoir assez devait l'inciter à toujours faire plus : une petite dose par-ci, une poignée par-là et voilà qu'on avait de quoi manger pour une semaine durant... Alors, vous pensez bien qu'avec la venue de son frère, elle allait au moins prévoir pour une dizaine de personnes alors qu'ils ne seraient que quatre à manger !

« Tu connais la maison, fais comme chez toi ! » rigola la jeune femme en voyant le peu d'entrain qu'avait Em' à se mettre à l'aise. Il n'était parti que quelques semaines mais il semblait étranger à cette maison et à ce qui l'encombrait. C'était comme s'il n'était plus qu'un invité parmi tant d'autres qui ne souhaitait pas déranger l'ordre de la maisonnée. Elle se dirigea vers la cuisine où mijotait des pâtes à la carbonara et remua vivement avant d'appeler ses jeunes frères et sœurs à table. « Ils seront contents de te voir, Em'! » déclara Ida tout en mettant le couvert. La jeune femme ne fut pas étonnée de les voir sauter sur leur frère, heureux comme jamais, tout en le harcelant de questions: « Tu vis où ? », « Tu reviens à la maison ? », « Tu manges avec nous ? ». « Eh oh ! Laissez-le respirer ! Il pourra pas vous répondre si vous ne lui laissez pas l'occasion de parler. » rigola Ida. Bon, dire qu'elle s'attendait à une telle ovation pour son aîné serait mentir. Pensive, elle observa son frère, songeant qu'elle aussi aurait aimé lui sauter au cou quand elle avait ouvert la porte. Qu'elle aussi, était enchantée de sa visite surprise. Mais devant l'air à limite fantomatique d'Emmerich, la pâleur de sa peau et à la constate de ses cernes, elle ne pouvait que s'imaginer ce qu'avait pu vivre son frère dès le premier pas hors de la maison familiale.  Où vivait-il ? Avait-il trouver refuge chez un de ses potes ? Mangeait-il à sa faim ? Avait-il un repas trois fois par jour ? Tant de questions et une seule soirée pour y répondre...
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Re: The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn
Sam 23 Mar 2019 - 10:37
The love of a family is life's greatest blessings

La porte devant lui représentait un obstacle qu'il n'était pas prêt à franchir tout seul. Il aurait pu rentrer, faire comme chez lui comme il l'avait fait pendant plus de vingt ans. Mais ce soir, cette porte ressemblait à un mur, celui qui le protégeait des blessures que sa mère lui avait infligé et pourrait encore lui infliger. S'il le laissait s'effondrer, il était persuadé que ce serait comme avant. Il n'était pas prêt à pardonner à celle qui lui avait donné la vie. Pas comme ça, pas maintenant. C'était aussi pour ça qu'il avait fait en sorte d'arriver quand Kathryn était partie, il ne se sentait pas la force de la croiser. S'il avait eu le courage, il aurait pris la peine de respecter la règle des repas le dimanche. Mais il fallait croire que ses blessures étaient plus profondes qu'il ne le laissait paraître.

Lorsque sa sœur ouvrit enfin la porte, Emmerich sentit une partie de son angoisse disparaître en voyant le visage rayonnant de sa cadette. Il esquissa un sourire et s'approcha pour l'embrasser sur la joue avant d'entrer à l'intérieur. Il eut un moment d'hésitation, rien n'avait changé, tout était parfaitement à sa place, comme les exemples de décoration dans un magazine. Rien ne dépassait, c'était trop propre. Il essaya de ne pas se focaliser sur ce point, il n'était pas là pour faire le difficile. Après tout, il avait au moins eu la chance de vivre ici, avec un toit sur la tête sans risquer de se faire tuer par un drogué ou attraper par la police pour avoir squatter un lieu sans permission. Il avait flippé cette nuit-là. Il n'avait pas vraiment fermé l'oeil de la nuit, stressant pour sa sécurité et surtout pour le bordel qu'il avait causé en annonçant à Hänsel qu'il était gay. Il ne risquait pas d'oublier de si tôt cette soirée. « Tu sais quoi ? Ta cuisine m'a gravé manqué ! », Fit-il en se tournant vers sa sœur après avoir fini de regarder autour de lui. Il ne mentait pas sur ce point, il appréciait vraiment les petits plats d'Ida. Par contre, il avait fait exprès de ne pas répondre directement à la question. Il avait la gorge noué et doutait pouvoir avaler quoi que ce soit mais il espérait que ça changerait une fois devant son assiette. Il n'avait presque rien mangé ces derniers jours.

Malgré les paroles de sa sœur, Emmerich ne réussit pas à se mettre vraiment à l'aise alors il se contenta de lui emboîter le pas jusqu'à la cuisine. Il n'eut aucun mal à reconnaître la délicieuse odeur des pâtes à la carbonara que préparait Ida. Il sentit presque la faim se manifester en se rappelant combien il appréciait ce plat. « Y a pas que ta cuisine qui me manque », Dit-il après qu'Ida ait appelé les plus jeunes de la fratrie. « Vous aussi, vous me manquez. Je sais que je ne suis pas le meilleur des f- » Ses paroles furent coupées avec l'arrivée de son frère qui bondit sur lui, rapidement suivie de la petite dernière. Emmerich tapota le dos d'Aloïs avant de prendre Eleonore dans ses bras. Il devait avouer que ses frangins avaient bien grandi et qu'il commençait à avoir du mal à les soulever. Peut-être devrait-il se remettre au sport, au vrai, pas celui qui consistait à se battre dans la rue ou à courir pour échapper à des mecs qui en voulaient à sa peau.  

Les questions fusèrent au point d'Emmerich se sentit perdu. Il n'avait plus l'habitude de faire face à autant de fougue, surtout avec les derniers jours qu'il avait passé en compagnie de Max. Le livreur pouvait être bavard mais il passait son temps à sortir travailler ou manifester alors Emmerich se retrouvait souvent seul. Au moins, il avait pu prendre le temps de réfléchir et de se remettre un peu des paroles qu'Hänsel lui avait balancé. Il essayait de ne pas trop penser à tout ça, se concentrant sur les rares questions qu'il avait retenues. « Ouais je vais manger avec vous ce soir ! » Le blondinet tentait d'être le plus joyeux possible mais c'était dur quand il repensait à la fameuse question « Tu vis où ? ». Devait-il dire à la rue ? Ou alors chez un homme qui pourrait être son père car son meilleur ami l'avait rejeté pour quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler ? Aucune de ces réponses ne semblaient satisfaisantes alors il préféra garder le silence. « Allez vous laver les mains avant qu'on passe à table ! », Dit-il finalement en les poussant en direction de la salle de bain. Les petits s’exécutèrent, non sans râler et Emmerich en profita pour faire de même du côté de l'évier de la cuisine. Il hésita un instant sur ses prochaines paroles mais il préférait prévenir sa sœur avant qu'il ne se retrouve coincé. « Hey sis', s'ils me redemandent où j'habite, tu peux m'aider à les distraire ? » Emmerich attrapa un torchon pour s'essuyer les mains, se tournant vers sa cadette pour la regarder. « Je t'expliquerai tout, promis. C'est pour ça que je suis là. Mais je peux pas leur dire la vérité. »
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Re: The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn
Lun 29 Avr 2019 - 18:43
L'étranger parcoure la maison, son regard se posant ça et là, l'air vague, l'esprit tourné vers le passé. Ida l'observe. Elle guette ses réactions, surveilles ses gestes. Chacun de ses pas est comme une pierre qui pose une nouvelle rangée du mur qui éloigne Em' de sa famille. La blondinette se mord la lèvre inférieure tandis qu'elle essaie de se persuader que l'étranger partira pour laisser place à son aîné. Seulement lui.

« Tu sais quoi ? Ta cuisine m'a grave manqué ! » s'exclame soudain Emmerich. Ida sourit, elle commence à le retrouver, son frère. « J'espère bien qu'il n'y a pas que ma cuisine qui t'ai manqué. » ironise Ida, feintant de bouder. Parce que lui, il lui a manqué.Terriblement. Pour changer de sujet, elle appelle ses cadets pour qu'ils viennent à table. Son frère le rassure alors en lui disant qu'eux aussi lui ont manqué. Alors Ida sourit à nouveau, bien qu'occupée à terminer la cuisson de ses carbonara. Elle ajoute une pointe de parmesan, avant de râper le reste dans un petit bol pour que chacun puisse se servir comme ils le désirent.

« … Je sais que je ne suis pas le meilleur des f- » commence-t-il avant d'être coupé par Aloïs et Eleonore qui lui sautent au cou. Ida relève un sourcil. Elle connaît la fin de sa phrase et, même si les semaines passées, elle n'a eu de cesse de le dire, aujourd'hui, elle ne le pense plus, qu'il n'est pas le meilleur des frères. Après tout, qu'est-ce qu'un frère parfait ? Que doit-il faire comme action pour recevoir la distinction de meilleur des frères de tous les temps ? Doit-il se plier en quatre pour ses frangins ? Doit-il céder à tous les caprices ? Doit-il être présent dans la maison ? Rien de tout ça, non. Il doit juste être un frère. Ce meilleur ami que la vie à choisie de donner, quel qu'il soit. Les questions de ses cadets font rigoler la demoiselle. Ils ont toujours apprécié leurs aînés, mais Em' a ce quelque chose qui fait qu'ils l'adorent. Dire qu'ils prennent exemple sur lui serait un euphémisme. Il a plus la figure du héros que du frère qui a fuit la maison. Et Ida en est reconnaissante, de leur âme d'enfant et de ce regard emplit d'amour qu'elle lit dans leurs yeux, tandis qu'ils le harcèlent de questions. Interrogations qu'elle-même se pose. Même si elle leur demande de le laisser respirer, ses cadets n'entendent rien. Dès que son frère prend la parole, le silence est d'or par contre ! Alors Ida soupire, un sourire aux lèvres.

« Allez vous laver les mains avant qu'on passe à table ! » Leur invective-t-ils. Et sans se faire prier, ils y vont bien que l'envie n'y est pas. « C'est fou comme tu as plus d'autorité que moi ! » rigole Ida, déposant la poêle sur la table où le couvert est mis. « Hey sis', s'ils me redemandent où j'habite, tu peux m'aider à les distraire ? » Ida détourne son regard des assiettes qu'elle garnie pour ses cadets. Elle pose son regard azuré sur Em' qui s'essuie les mains sur un torchons. Un froncement de sourcils contredit d'avance les paroles de la demoiselle : « Pas de souci. » Bien sûr qu'il y a un souci ! Pourquoi ne veut-il pas répondre aux questions de ses frères et sœurs ? Qu'a-t-il à cacher ? Quelle horrible vérité s'y cache, derrière ce masque blafard et tiré que son frère porte en guise de visage ?  « Je t'expliquerai tout, promis. C'est pour ça que je suis là. Mais je peux pas leur dire la vérité. » La blonde est rassurée. Tout du moins, elle aura le fin mot de l'histoire. Pour cacher la vérité de la vie à ses jeunes frères et sœur, Ida accepte de bon cœur. Ils sont bien trop petits. Bien trop innocents. Bien trop... Pour comprendre aujourd'hui que la vie ne fait pas de cadeau.

Ida s'approche de son frère après avoir posé la cuillère dans la poêle. Geste mesuré, elle pose sa main sur le bras de son aîné et lui murmure un « Tu peux tout me dire, tu sais ? » Bien sûr, c'est une question rhétorique. Il est évident que son frère sait qu'il peut compter sur son oreille attentive pour l'écouter, le comprendre et surtout le rassurer. L'un pour l'autre, toujours, à la vie et à la mort et ce, quoi qu'il en coûte !

Le repas se passe sans encombre. À chaque question dont Ida juge inappropriée, Ida détourne la conversation. Ida se sert une fois, une louchée qu'elle ne finit pas. Et les questions inappropriées l'aident à ne pas finir son assiette. Em', lui, mange à sa faim. Tout du moins, il semble qu'il ait un appétit d'ogre, car il se ressert par deux fois ! Ses cadets filent dans leur chambre assez rapidement. Après tout, Kathryn à demandé qu'ils ne se couchent pas trop tard et, Ida, bien trop curieuse pour faire tarder le coucher, les enjoigne de lire un peu avant de se coucher. Une fois seuls, Ida se lève et prend les assiettes de ses cadets ainsi que la sienne. « Sers-toi si tu veux. » dit-elle à son frère, tandis qu'elle s'affaire à ranger les assiettes dans le lave-vaisselle, laissant la poêle à moitié pleine sur la table. « J'ai l'impression que tu n'as pas mangé un bon repas depuis bien trop longtemps. » murmure-t-elle bien trop haut pour que Em' ne l'entende pas.

Une fois le lave-vaisselle fermé, la blonde se tourne vers son frère. Elle s'appuie contre le plan de travail et croise les bras sur sa poitrine. « Bon alors, tu vis où ? »
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: The love of a family is life's greatest blessings ♦ ft Ida & Kathryn
Mer 1 Mai 2019 - 13:40
The love of a family is life's greatest blessings

Son coeur se serre à chaque fois qu’il prend conscience de ce qu’il loupe, du bonheur qui pourrait être le sien s’il ne s’était pas enfui. Ok, s’éloigner de sa mère était une bonne chose car en l’état des choses les deux ne pouvaient plus se comprendre, malheureusement la fuir voulait dire passer moins de temps avec son frère et ses soeurs. Les plus vieux, il pouvait aisément les voir s’il le désirait comme ils ne vivaient plus chez leur mère mais il était moins proche d’eux, sûrement car Emmerich était persuadé qu’ils ne pouvaient pas le comprendre, qu’ils prendraient forcément le camp de Kathryn. Il n’y avait qu’à voir comment Angelika s’amusait à effacer son casier judiciaire pour protéger leur famille et sa réputation en tant qu’avocate. Et Franz. Lui était vraiment le digne fils à sa mère, pas comme le blondinet qui passait son temps à décevoir tout le monde. Une véritable catastrophe ambulante. Un échec. Pourtant, il réussit à décrocher un sourire amusé à la réplique de sa soeur sur sa facilité déconcertante à faire obéir les deux plus jeunes. « C’est ça le rôle d’aîné. Quoi que maintenant, c’est le tien. » Quand Franz et Angelika avaient quitté la maison, Emmerich avait récupéré le rôle du plus vieux au sein de la maison. Il n’avait pas fait vraiment du bon boulot à la place de ses aînés, alors maintenant qu’il n’était plus ici, c’était Ida qui prenait la relève, au moins, elle, elle était faite pour ce rôle.

La suite du repas fut animé avec les deux plus jeunes qui ne cessaient de le harceler de questions. Heureusement entre son assiette qu’il engloutissait comme s’il n’avait rien mangé depuis une semaine et Ida qui faisait parfaitement diversion, Emmerich arrivait à esquiver les sujets délicats. Il n’avait pas envie de laisser Aloïs et Eleonore comprendre quelle vie il était en train de mener, ils n’avaient pas besoin de savoir tout ça, ils étaient mieux à poser des tonnes de questions et à s’intéresser à la vie d’un frère qui n’avait pas encore réussi à les décevoir vraiment. Il fallait que l’illusion dure encore un peu, même s’ils risquaient de lui en vouloir un jour en apprenant qui il était vraiment. Il n’était pas un héros, juste un zéro incapable d’avoir une vie normale, de trouver un boulot et d’avoir son propre appartement. Pourtant même cette pensée ne réussit pas à nouer complètement son estomac, il avait bien trop faim. Il finit par être le dernier à avoir une assiette pleine lorsque les plus jeunes durent partir se coucher. Il les arrêta au passage, leur collant un bisou sur la joue avant de les lâcher pour continuer à manger. Il savait que la discussion sérieuse allait bientôt commencer alors il préférait profiter du calme avant la tempête pour remplir son estomac au maximum.

« Mon frigo est loin d’être aussi rempli qu’ici. » Emmerich tiqua à sa réponse. Son frigo. Il n’en avait même pas un alors comment pourrait-il le remplir ? Il se sentit tellement bête sur le coup et cette fois, il savait qu’il ne pourrait plus rien avaler de plus. Il reposa alors ses couverts dans son assiette pour attraper son verre d’eau, il regrettait presque qu’il ne soit pas rempli d’alcool. Ce n’était pas une bonne idée de noyer son chagrin ou ses peines dans un verre de Vodka, mais ça faisait tellement du bien d’oublier l’espace d’une soirée tout le bordel qui le hantait. De toute façon, sa situation ne pouvait pas être pire, si ?

Un long soupire lui échappa lorsque sa soeur lui demanda où il vivait. La question était là. Il l’avait attendue, sachant parfaitement qu’Ida ne pourrait pas le laisser repartir sans rien savoir, mais il n’était pas vraiment prêt à affronter la réalité, et ce même s’il était venu lui confier tout ça. « Ici et là. » Le blondinet passa une main sur son visage avant de se retourner vers sa soeur. Il devait se montrer courageux, il n’était pas venu pour se défiler à la dernière minute, surtout qu’il avait déjà laissé sous-entendre que ça n’allait pas fort dans sa vie. Ida avait toujours été là pour lui, il pouvait compter sur elle. « Je vivais chez le copain de Gabi, comme tu le sais. » Un choix de mots des plus intéressants, non ? Emmerich ne se sentait pas de prononcer le prénom de celui qui était jusqu’alors son meilleur ami. « Mais... » Par où commencer finalement ? Comment expliquer toute la situation ? Il sentait son coeur se nouer une nouvelle fois en repensant à tout ce qui s’était passé. « Je lui ai dit que je ne suis pas intéressé par les femmes. Il n’a pas voulu me croire. J’ai insisté. Il m’a dit d’aller me faire soigner. » Détournant le regard, Emmerich se leva tout en fouillant les poches de son sweat. Cigarette. Il avait besoin d’une dose de nicotine. Là maintenant. « Alors je lui ai foutu mon poing dans la tronche avant de partir. » Comment oublier ce moment ? Ce fut probablement la seule chose qui lui permit de soulager un peu la douleur qu’il avait ressenti sur le coup, même si ça ne pourrait jamais effacer le mal que Hänsel lui avait fait. « Je suis allé récupérer mes affaires chez lui et ... J’ai dormi... » Les mots restèrent un instant coincé au fond de sa gorge alors qu’il allait fouiller dans les poches de sa veste, laissée dans l’entrée, pour essayer de trouver le paquet de cigarettes qui lui restait. Il finit par mettre la main dessus alors qu’Ida semblait attendre la suite de sa phrase. « J’ai dormi dans un bâtiment abandonné après avoir envoyé un message à tous mes autres potes pour leur dire que j’étais gay et que je les emmerdais s’ils étaient pas d’accord avec ça. »

Un bref regard à sa soeur avant qu’il n’ouvre la porte et sorte devant pour allumer sa clope. Il savoura la première bouffée avant de reprendre la parole, son histoire était loin d’être finie, même s’il ne comptait pas s’étendre. « C’était y a quatre jours. Là je suis chez Max. Il m’héberge le temps que je puisse trouver une .... situation plus pérenne. Mais je pense que je vais aller squatter chez Adam. Il a réagi plutôt positivement à la nouvelle, lui. » Heureusement que tous ses amis n’étaient pas comme Hänsel. Emmerich était déjà assez fragile comme ça, s’il perdait tous ses soutiens il risque de se noyer pour de bon. Il avait déjà perdus ses deux meilleurs amis, il espérait qu’Ida serait là pour lui apporter de l’aide, même s’il se détestait de lui infliger ça. C’était lui l’aîné, c’était à lui d’aider sa cadette, non ?
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