[Astrid] Je sais que je ne devrais pas, mais je te désire...

La journée a commencée sous les meilleures hospices pour Astrid alors que ce matin elle s'est rendue dans sa maison d'édition pour travailler à la couverture de son second roman, alors que la sortie de celui-ci se rapproche doucement, qu'il est déjà temps de discuter de la publicité, de la communication à propos de l'oeuvre. La demoiselle commence à avoir peur, aussi. Parce que son premier roman a bien marché. Et elle espère que le second recevra un bon accueil, que ses lecteurs, ses fans, ne seront pas déçus par sa proposition. Parce que souvent un auteur qui a bien marché est attendu au tournant par la suite. Et la jeune femme a peur de cela. Peur de la critique potentiellement trop dure, aussi. D'autant plus que le sujet pourrait être un peu perturbant pour certains, puisque l'homosexualité est abordée et qu'elle sait bien comme l'humain est con parfois. Et peur des réactions de la communauté lgbtq+ même si elle espère avoir su contourner l'écueil des clichés. Mais en attendant, les choses avancent bien pour ce qui est de la publication, pour la plus grande joie de la française.

Elle arrive au sex-shop pour voir son ami Jakob, alors que ce dernier s'offre une pause. Invitée dans l'arrière boutique elle accepte un café comme son ami le propose et elle prend place sans remarquer les regards de ce dernier sur son décolleté. Le remerciant comme il pose une tasse fumante sur la table, elle attrape sa cuillère pour mélanger le sucre, avant de porter celle-ci à ses lèvres, ne réalisant toujours pas le regard de son ami, alors rivé sur elle.

”- Tes chevilles vont bien encore ?” demande la jeune femme en riant avant de reprendre. ”Non je suis encore sur la publication de mon deuxième ouvrage donc pas encore trop la tête pour le troisième. Mais je ne vais pas tarder à y penser oui ! Et toi ? Quoi de neuf ? Gabriel va bien ?”

La jeune femme laisse un rire lui échapper, comme l'homme demande si elle n'a jamais pensé à écrire des romans érotiques. Non, pas vraiment et d'autres font ça très bien à sa place. Hormis cinquante nuance de Grey, aucun ne marche vraiment, de plus. Ce n'est pas le genre de littérature qui lui sied et pour sa part, hormis la saga d'E.L James par curiosité, elle n'a jamais lu aucune autre œuvre du genre. Non, ça ne lui dit rien. Pas qu'elle soit coincée, mais à choisir, elle préfère regarder un film que lire.

«- Non tu ne pourras pas vendre l'un de mes livres dans ta boutique prochainement, je suis désolé !» annonce la jeune femme.

Comme elle demande des nouvelles du cher et tendre de son ami, la demoiselle est invitée, dans la foulée, pour un dîner imprévu entre amis, si ça lui chante. Pourquoi pas, ça peut être sympathique et elle n'a rien de prévue pour sa soirée, autant, alors, la passer en leur compagnie. Ils sortiront sûrement le limite-limite, d'ailleurs et partageront une bonne soirée à rire. Ouai, ça la tente bien comme programme. D'autant plus qu'il annonce des sushis... même si pas pour lui. Elle lève les yeux au ciel assez rapidement.

«- Tu n'as aucun goût !» souligne la demoiselle amusée. «Mais ce sera avec plaisir pour le dîner.»

Elle lève un sourcil face à la confidence de l'homme. Il ne lui avait jamais parlé de ça et elle s'étonne de voir qu'elle a put passer à côté d'une telle information, avec toutes les soirées qu'ils ont fait, les actions ou vérités, les conneries du genre. Ils se connaissent depuis longtemps pourtant, maintenant. Elle ouvre la bouche dans un o de surprise. Mais elle ne juge pas. C'est leur droit, après tout. Leur vie. Ils font ce qu'ils veulent, elle ne se permettra pas d'y porter le moindre jugement. D'autant qu'avec ses plans culs, elle ne vaut probablement pas mieux, quand on y pense.

«- Je vois... Bah... il suffit de draguer une fille la prochaine fois que vous voulez... vous amuser. Non ?»

La solution au problème lui semble tout bête, alors qu'elle ne voit pas le piège que lui tendait son ami, seulement pour analyser ses réactions face à cette nouvelle, comme il avoue, finalement, les penchants de son couple pour le triolisme. Et voilà qu'il la questionne rapidement sur son propre statut. Elle hausse les épaules.

«- J'imagine que je n'ai simplement pas trouvé le bon, c'est tout.» répond la demoiselle, avant d'ajouter. «Mais ça viendra j'imagine. Y'a pas besoin que je me presse non plus.» fait-elle remarquer. Même si, c'est vrai, elle aimerait avoir quelqu'un à chérir en rentrant le soir de ses escapades en ville pour écrire.

Ecrire un livre érotique ce n'est pas encore au programme pour la demoiselle, si bien que son ami n'est pas prêt de pouvoir vendre l'un de ses ouvrages dans sa boutique et c’est la réflexion que la jeune femme lui fait, un peu amusée. L'homme s'en désole, assurant qu'il aurait voulu pouvoir crâner auprès de ses clients en disant qu'il connaissait l'auteur et la blondinette rit comme il parle. Non, elle ne sera pas un outil pour faire baver sa clientèle. Il en profite, lui, pour réclamer subtilement, ou pas, un ouvrage dédicacé par la demoiselle quand le nouveau roman sortira. Les lèvres de la jeune femme s'étirent en un sourire, alors.

«- Je suis désolé que tu ne puisse pas faire le fanfaron devant ta clientèle à cause de moi. Un jour je m'y mettrais peut-être, mais pour le moment, je laisse ce soin à E.L. James je crois que le public l'aime bien trop pour que je puisse rivaliser.» assure la demoiselle en évoquant évidemment l'auteur à l'origine des cinquante nuances de grey. «Mais ce sera avec un grand plaisir que je te dédicacerai un ouvrage.»

La discussion change rapidement, s'orientant sur les affaires de cœur cependant inexistantes de la jolie blondinette qui ne s'en soucis guère et s’accommode fort bien de son célibat alors que celui-ci lui permet de profiter de la vie, de la liberté et de s'amuser sans se prendre la tête au quotidien. Alors que Jakob assure qu'elle finira par trouver l'homme de sa vie, la demoiselle hausse les épaule.

«- Certainement. Après comme je te dis je ne suis pas particulièrement pressée, ma vie me convient très bien comme elle est !» assure la demoiselle. «Je profite au jour le jour de ce que j'ai et des rencontres que je suis amené à faire, je ne me pose pas plus de questions.»

Mais il a de la suite dans les idées Jakob et il commence à poser quelques questions bien intimes, bien personnelles, à son amie pour connaître un peu les éventuels penchants qu'elle peut avoir, les fantasmes qu'elle a en réserve et qu'il ignore, comme si ça le concernait. Elle rit en portant son verre à ses lèvres.

«- Je crains que cette conversation ne prenne un tournant indécent !» remarque la jeune femme.