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 Go where you feel the most alive ♦ ft Armie

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Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Sam 26 Jan 2019 - 13:00
Go where you feel the most alive

Un long soupir échappa au jeune homme alors qu'il flânait dans les rayons d'une boutique en plein centre commercial. Sa mission aujourd'hui n'était pas simple, il devait trouver un cadeau d'anniversaire pour sa sœur aînée, celle qui était née un 14 février trente ans plus tôt. Il n'était pas doué pour trouver des idées et quand il était question de sa famille c'était encore pire. Il les connaissait sans vraiment les connaître finalement. En plus, Angelika était une femme accomplie, elle avait les moyens de se payer ce qu'elle voulait quand elle le voulait avec une telle carrière. Ce n'était pas lui avec ses maigres économies qui allait réussir à lui offrir le cadeau de ses rêves. Mais il ne comptait pas abandonner si facilement. Après tout, chaque année c'était le même problème que ce soit pour Noël ou pour les anniversaires. Il s'en était sorti jusqu'ici alors pourquoi ce serait différent cette année ?

« - Bonjour. Puis-je vous aider ? », Demanda une des vendeuses en s'approchant de lui. Emmerich se mordit la lèvre avant de faire face à la jeune femme. Vêtu de son sweat à capuche, il donnait une image de lui qui poussaient souvent les employés à s'approcher pour vérifier qu'il n'allait rien voler. Il avait l'habitude mais c'était tellement fatiguant à force. Ne pouvait-il pas s'habiller comme il le voulait ? Être qui il désirait sans avoir à supporter les jugements hâtifs des autres ? Il n'était pas là pour faire n'importe quoi, il voulait juste acheter un cadeau pour Angelika. Était-ce trop demander ?

« - Non merci, je fais que regarder. »

Il observa la vendeuse s'éloigner de quelques pas avant de faire mine de ranger un rayon. Elle le tenait à l'oeil. Sérieusement ?, pensa-t-il en la voyant faire. Il poussa un vrai soupir puis quitta la boutique. Il trouverait son bonheur ailleurs. Il avait pourtant dit bonjour en entrant dans la boutique et il ne donnait pas l'impression d'être totalement négligé. Il avait juste une marque de sa dernière rencontre avec des homophobes, au niveau de la lèvre inférieure. Le reste était caché par ses habits. Il n'était pas allé chercher des ennuis de lui-même, il s'était juste trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Mais ça les personnes autour de lui ne semblaient pas vouloir le comprendre.

Il fit le tour des autres boutiques où il pensait pouvoir trouver son bonheur, enfin celui de son aînée, repassant dans certaines plusieurs fois. Il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait prendre. Il ne trouvait rien qui lui donnait envie d'acheter, rien qui pourrait donner le sourire à sa sœur. Il avait beau entendre dire que c'était l'intention qui comptait il ne voulait pas prendre n'importe quoi. Il tenait à montrer qu'il faisait des efforts, surtout après avoir joué les égoïstes ces derniers mois en pensant qu'à lui pour se remettre dans le « droit chemin ».

Un cri retentit dans une boutique qu'il avait déjà visité. Il fronça les sourcils, s'arrêtant devant pile avant de se faire percuter par quelqu'un qui sortait en trombe des lieux. Il regarda cette personne s'éloigner en courant. Elle portait le même sweat que lui à quelques détails près. L'instant d'après une main l'empoigna fermement au niveau du bras, l secouant légèrement.

« - Tu ne vas pas t'en tirer comme ça, voleur ! »

Emmerich fronça les sourcils un peu plus. Il voyait que la demoiselle tenait un objet dans sa main, objet qu'elle avait ramassé par terre alors que le vrai voleur avait pris la poudre d'escampette. Elle le prenait pour la mauvaise personne. Il était encore une fois au mauvais endroit au mauvais moment. Et ce n'était pas la sécurité ou la police qui allait l'aider sur ce coup. La plupart des forces de l'ordre le regardaient de travers en sachant que sa sœur s'amusait à effacer son casier judiciaire pour ne pas salir la réputation de la famille. En plus de l'image de gamins des rues qui lui collait à la peau, il avait aussi celle du gosse de riche qui pouvait tout se permettre. Or à choisir il préférait nettement la première. La second ne lui allait pas du tout. L'argent n'avait jamais fait le bonheur et il n'avait jamais demandé à avoir un casier judiciaire vierge. Il ne voulait pas de tout ça. Mais il n'avait pas le choix. Ce n'était pas lui qui prenait les décisions dans ces cas-là.

« - N'importe quoi ! J'ai rien fait ! », S'exclama-t-il pour tenter de se défendre. Souvent il restait silencieux mais parfois il craquait et finissait par répliquer, même si ça ne changeait rien à sa situation. C'était tellement frustrant de se faire ainsi regarder de travers et attaquer pour quelque chose qu'il n'avait rien fait. Entre ça et les homophobes il était gâté.
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Dernière édition par Emmerich Hohendorf le Lun 28 Jan 2019 - 19:33, édité 1 fois
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Dim 27 Jan 2019 - 6:46

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Affairé à chercher ce foutu bout de papier, Armie dansait plus que jamais avec ses émotions. Dans l’empressement ses doigts tremblaient plus que jamais, ses yeux cherchant à s’attarder sur le moindre morceau plié de l’objet tant convoité, possiblement balancé au fond de sa sacoche. La main droite dans la poche de son blouson, la gauche dans celle de son jeans mais rien. La chaleur se faisait de plus en plus présente, ses rubiconds inspectant chaque personnes dévisageant l’homme qui les faisaient attendre depuis maintenant quinze bonnes minutes. S’il y a bien quelque chose qu’ Armie détestait, c’était de devoir attendre dans une file file d’attente au guichet d’un supermarché derrière une personne âgée, toujours la même, celle qui vous précède alors que vous êtes justement dans un timing plus que serré. Foutu karma. C’était aujourd’hui à son tour d’être celui que tout le monde détesterai. Il était là, debout, devant cette pharmacienne, une préparatrice comme c’est noté sur son badge arborant fièrement son prénom ; Hilda.
L’objet de cette panique n’était en fait que la recherche de cette ordonnance renouvelant son flacon de vicodine. Armie était en manque, son bras le faisait souffrir et pas d’ordonnance en vue pour retrouver la sérénité.
Coincé dans le flot de ses pensées,plus rien n’allait. La nervosité ne faisait que se renforcer, ses dents se serrèrent un peu plus fort, son souffle se hacha. Sa tête balançant légèrement de droite à gauche laissait deviner qu’il ne fallait surtout pas à ce moment venir contrarier la frustration dont faisait état Armie.
La pression était palpable et plus les secondes s’engrainaient, plus il se raidissait. Il ne se voyait pas repartir sans son précieux sésame. Ne lui laissant que peu d’alternative Hilda vient couper court la lubie obsessionnelle d’Armie.

-”Monsieur, monsieur? Je vais vous demander de vous mettre sur le coté afin que nous puissions servir les autres clients pendant que vous chercher votre ordonnance, je suis désolée.” dit elle poliment tout en craignant une réponse pleine de haine.

Armie ne releva même pas, trop occupé qu’il était. Il fit mécaniquement un pas de coté sans même s’en rendre compte. Vingt secondes venaient de s’écouler et il releva la tête en découvrant que la pharmacie grouillait de clients. La fourmilière le fit souffler tant l’activité au sein de celle ci le rendait mal à l’aise.
Sans même dire au revoir, il se retourna et franchi la porte automatique de la boutique.
Il fallait maintenant retourner à la maison rapidement et chercher cette ordonnance, il n’avait pas le choix. Armie ne s’imaginait pas passer une soirée entière cloisonné chez lui en vidant autant de whisky qu’il faudrait jusqu’à ce que l’ébriété se substitue à la vicodine. Il avait trop attendu avant de faire son renouvellement, il le savait.
Dehors le froid se faisait ressentir, son corps s’étant habitué aux dix neuf degrés de la pharmacie lui fit sentir instantanément la différence. Il se mit à frissonner et pour couronner le tout, l’impact du froid sur son corps transpirant de sueur accusa le coup du refroidissement thermique. Il n’en fallait pas plus pour l'énerver encore un peu plus.

-”Putain de journée, il fallait que ça m’arrive aujourd’hui!”

Redoublant de nervosité,le pas se fit plus pressant. Armie se créait un passage toujours plus rapide au milieu de cette foule ; cela avait le don de l’irriter encore plus.

-”Et en plus ils n’avancent pas...”pensa t il

Lui se voyait à slalomer, il ralentissait puis ré-accélérait. On aurait cru une voir une course automobile ou le seul but était de zigzaguer au milieu des autres voitures sans les toucher.

-”Si l’un d’entre eux se prends un coup d’épaule, il l’aura cherché, non mais regardez moi ces connard!”

Toujours plus. Il s’enterrait dans les limbes de sa rage noire. Dans cet enfer d’obsidienne où le malin avait élu domicile Armie ne touchait plus le sol. Le manque, la connerie et son indéfectible paire d’œillères avait eu raison de lui.
Soudain il sentit une pression s’exercer sur son genou, lui faisant faire deux pas en avant. Il était en perte d’équilibre et essaya de se rattraper comme il pu. Il ne comprit pas ce qu’il se passait et il lui fallu quelques secondes pour reprendre toute notion de réalité. L’embrun dont souffrait ses yeux se dissipa, ses sens se réaffutèrent. Autour de lui les gens étaient arrêtés, ils tanguaient ou plutôt son esprit refaisait surface. Au calme alentour se substitua l’essence de la ville, d’abord des voix, puis des bruits de moteurs, de klaxonnes. Même cette odeur de poussière mêlée à l’humidité comme annonçant une intempérie lui chatouillât l’organe olfactif.
A ses pieds se tenait un gamin dont le bras manquait de se détacher sous les la violence de l’étirement provoqué par une femme sensiblement en colère. Elle hurlait, paraissait hystérique. Autour d’eux les badauds s’était arrêté et observait la scène ; il ne leur manquait que la bière et le sachet de pop-corn pour que l’on croit à un spectacle de rue sur lequel chacun était invité à s’enjailler.

-”Tu ne vas pas t’en tirer comme ça, voleur!” vociférait elle.

-”N’importe quoi! J’ai rien fait!” dit le minot.

Comme si cela ne suffisait pas Armie se retrouvait maintenant confronté à un vol à l’étalage. En regardant la scène avec discernement, il constata que le gamin assis par terre allait lui aussi finir par avoir besoin de vicodine si la vendeuse, dans son excès de colère, ne lui lâchait pas le bras. Ce n’était qu’un môme, et l’objet, même s’il était volé ne devait pas bien valoir plus de vingt euros. Qu’à cela ne tienne, voyant sa détresse, Armie décida de rentrer dans ce joyeux bordel.

-”Lâchez lui le bras s’il vous plait, vous lui faite mal!” dit il d’un ton pénétrant.

Armie était bien décidé à démêler toute cette histoire rapidement afin de retrouver le cours normal de sa journée. Sa quête du tube de vicodine passa à sa grande surprise au second plan. Il en avait vu des menteurs au cours de sa vie, il en avait interrogé plus d’un et bien souvent cela se finissait très mal, Ezio en sait quelque chose. Mais les yeux ne trahissaient pas le gosse qui essayait de se dédouaner de tout acte. Il ne faisait aucun doute qu’il était innocent et il lui fallait le prouver à toute l’assistance déjà acquise à l’opinion de la vendeuse.

-”T’en fait pas gamin, moi je te crois, et on va essayer de te sortir de là” dit Armie en faisant un clin d’œil rassurant au kleptomane présumé.
Armie Tolosani
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Lun 28 Jan 2019 - 20:06
Go where you feel the most alive

Son esprit n'arrivait plus à suivre tout ce qui se passait. La seconde d'avant il était simplement en train de flâner à travers les boutiques de la ville pour trouver le cadeau parfait pour sa sœur. Maintenant il était là, par terre, en train de se faire hurler dessus par une vendeuse. Celle-ci ne le lâchait pas, continuant de serrer son bras entre ses doigts aux ongles un peu trop longs. Il les sentait s'enfoncer dans sa peau comme les crocs d'un loup dans la chair de sa proie. Elle avait réussi à ameuter tous les passants en criant. Leurs yeux étaient braqués sur eux comme s'ils étaient simplement assis devant une télé un soir de semaine après une dure journée de travail. Ils étaient de simples spectateurs, Emmerich savait qu'il allait devoir se débrouiller seul. Il aurait juste de la chance que personne ne s'amuse à filmer comme s'il n'était qu'un animal de foire.

« - Sale petit v-
- Lâchez lui le bras s’il vous plaît, vous lui faites mal ! »

La vendeuse sembla surprise par la réplique du seul homme qui avait osé s'interposer dans cette histoire, tellement surprise qu'elle en lâcha sa proie. Emmerich en profita pour se décaler légèrement avant de se relever. Il n'était plus à portée immédiate de la jeune femme mais il restait pas loin, bloqué par la foule qui les encerclait. Il se massa le bras avant de jeter un coup d'oeil à l'inconnu qui se tenait à sa gauche.

« - T’en fais pas gamin, moi je te crois, et on va essayer de te sortir de là. »

En entendant ça, Emmerich leva les yeux au ciel, il n'avait aucune confiance en l'homme qui lui promettait de l'aider. Il n'avait pas l'habitude de voir des mains tendues dans sa direction lorsque la situation devenait houleuse. Il avait toujours l'impression que quelque chose se cachait derrière la gentillesse des autres. Cette méfiance était née après des années à se faire marcher dessus ou abandonner par les autres. Il ne connaissait que peu de personnes en qui il avait entièrement confiance.

« - Je pense que vous perdez votre temps, je suis coupable à leurs yeux. »

Pour lui, l'homme allait se lasser très vite, surtout quand il verrait à quel point l'être humain pouvait être borné quand il avait des préjugés bien ancrés dans sa caboche. Il ne resterait pas longtemps. Il voulait juste jouer les héros du jour ou les Sherlock Holmes. Malheureusement pour lui, la vérité était bien moins amusante, surtout quand on s'appelait Emmerich Hohendorf et que le monde croyait qu'on était un délinquant.

« - Bien sûr que tu es coupable ! Je t'ai vu faire du repérage avant de venir voler cet objet ! », Vociféra la vendeuse en montrant l'objet qui avait failli être volé, « Comme si mettre ta capuche allait changer quoi que ce soit ! On connaît tous ton visage ! »

Toujours la même rengaine. C'était lassant à force. Ne pouvaient-ils pas changer de discours ? Ils avaient beau dire qu'ils connaissaient son visage, il n'avait jamais volé. Il avait de nombreux défauts et avait fait beaucoup d'erreurs mais il n'avait jamais osé voler quelque chose. Il n'en voyait pas l'intérêt alors qu'il avait toujours eu de l'argent à disposition s'il le voulait.

« - P'tain ! Mais qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Depuis quand porter un sweat fait de moi un délinquant ? J'ai autre chose à foutre que de voler ces conneries ! »

Un sweat gris et un pantalon noir, c'était tellement original ! Il aurait eu une veste léopard et un pantalon rose, il aurait peut-être compris pourquoi on l’accusait aussi vite mais là il portait des couleurs neutres et des vêtements que n'importe quel jeune avait dans sa garde robe à un moment ou un autre de sa vie.
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Ven 8 Fév 2019 - 14:08

Go where you feel the most alive
Armie ne pouvait que constater que la foule était déjà toute acquise à la cause de la commerçante. Cela le révoltait, des amalgames encore et toujours. Un troupeau de moutons pensa t il. Ne voulant pas chercher à faire évoluer ces macaques dans un flots de paroles et d’arguments qui n'auraient d'auditeurs que les rats cachés là sous un plaque d'égout, Armie sorti de sa poche son porte feuille. Celui ci etait très rudimentaire, en simili cuir marron clair avec ouverture en clapet. Il en sorti un billet de cinquante euros, puis en le tendant s'adressa à la marchande :

-" Vous pouvez garder la monnaie c'est pour le dérangement!"
L’écervelée aura bien gagné sa journée, en plus d'accabler un môme donc le seul pêché fut d'être condamné à tord elle allait empocher cinquante euros pour rien.
En regardant le gosse encore en états de choc, Armie l'invita à le suivre.

-"Allez viens on va allez boire un verre, on l'aura bien mérité!"puis il enchaîna.
-"Au fait moi c'est Armie." dit il avec un large sourire.

En regardant sa montre, l'heure tournait, il ne savait absolument pas ce qu'il ferait du gamin mais un éclair jailli de son subconscient.

-"Putain l'ordonnance!"

Son inquiétude si vite partie revint au galop. La réalité avait reprit le dessus. Si le gamin avait besoin qu'Armie ai toutes ses facultés, il allait falloir qu'il le suive jusque chez lui avant même de pouvoir entreprendre quoi que ce soit.
Un idée pour le moins bien étrange, mais les faits étaient là. Il l'avait aidé à se défaire de ses détracteurs, à son tour d'être conciliant. Armie était comme ça, sa dépendance à la vicodine ne faisait pas forcément de lui un personnage sympathique, bien au contraire, c'était un solitaire avec des habitudes bien encrées. Pourtant sans même savoir pourquoi, il avait aidé ce gamin, il souhaitait en savoir plus sur son "nouvel ami". Avait il faim? Que faisait il exactement dans cette boutique? Les questions fusaient alors qu'il n'avait pas de réponse, peut être était ce le meilleur moyen pour entamer la conversation avec lui.

-"Ecoute, je sais que ça va te paraître étrange mais je dois vraiment retourner chez moi pour récupérer un ordonnance, donc je te propose de m'accompagner et tu me racontera toute ton aventure en chemin. Et si jamais on venait à croiser ton sosie, crois moi, il se souviendra de nous! Alors t'es partant?"

Armie se mit à marcher en traversant le cortège des badauds qui commençaient à reprendre une activité plus normale. Le balai de la vie reprenait sauf pour cette femme dont l’énervement ne semblait pas calmé. Elle était là à parler seule derrière sa vitrine, le chiffon à la main. Elle en aura surement pour plusieurs jours à se remettre de ses émotions se dit Armie. En passant devant cette vitrine et comme pour la défier une dernière fois, Armie afficha un très grand sourire, ses dents étaient jaunies par le tabac et pas forcement des plus belles mais il s'en moquait. Pour finir d'accentuer le tableau ses sourcils remontèrent pour ouvrir ses opales au maximum puis il leva la main droite et fit un "au revoir" dans une gestuelle digne d'une miss Berlinoise, à la seule différence qu'Armie ne portait pas d'echarpe.
La dernière image qu'Armie laisserait de lui à cette pauvre femme lui plaisait profondément, il jubilait intérieurement de sa bêtise car il savait que cette attitude avait tout d'irritante. Sa vie reprenait son court et dans la bonne humeur laissé part cette tranche de vie il se mit à siffloter cet air de Black Sabbath : Paranoid.
En tournant la tête vers le môme, Armie vit qu'il était toujours là et que la fuite n'avait pas été une option.
La journée promettait d'être encore un peu pimenté et un contre la montre commençait. Il ouvrit alors la portière de sa voiture et y invita le gosse dans un mouvement de bras mécanique.
Armie Tolosani
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Dim 10 Fév 2019 - 18:54
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À sa grande surprise, l'inconnu ne l'abandonna pas, il continua de le soutenir malgré l'opinion des gens autour d'eux. Le brun finit même par sortir un billet pour payer la vendeuse qui refusait de lui lâcher la grappe, prête à appeler la police pour que justice soit rendue. Ne pouvait-elle pas se rendre compte qu'il n'était pas le seul jeune à porter un sweat à capuche ? Il aurait été plus malin que ça s'il avait vraiment eu besoin de voler. Mais honnêtement il n'était pas à plaindre niveau argent, même si maintenant il devait se débrouiller avec son salaire pour vivre, alors pourquoi aurait-il tenté de voler quelque chose ? En plus, ce n'était pas du maquillage qui allait lui servir. Gay ou pas, tout ce qui touchait à la mode ne l'intéressait pas le moindre du monde.

Sans un mot, Emmerich laissa l'homme gérer la situation pour lui. Il avait bien vu qu'il pouvait dire ce qu'il voulait ça ne changerait rien. Il accepta même de le suivre pour s'éloigner du groupe. Il n'avait pas très envie de se retrouver seul tout de suite, ne sachant pas comment le reste des spectateurs pourraient réagir. Au moins en présence de l'homme, qui se présentait enfin, il savait qu'il aurait un témoin si quelque chose d'autre devait arriver.

« - Emmerich. Mais Em' suffit. »

Il n'y avait pas grand monde qui l'appelait par son prénom entier, c'était même souvent quand quelqu'un était énervé contre lui qu'il l'entendait. Ce n'était donc pas bon signe. Par contre, il hésitait encore à vouvoyer ou tutoyer Armie. Il y avait quelque chose chez cet homme qui lui donnait envie de laisser tomber les règles de politesse mais s'il osait en arriver là ce serait signe qu'il laissait tomber quelques barrières, or il n'était pas encore prêt pour ça.

« - Putain l’ordonnance ! »

Emmerich leva un sourcil en voyant l'homme paniquer d'un coup au sujet d'une ordonnance. Il ne voulait pas le déranger s'il avait autre chose à faire, ce serait peut-être la raison parfaite pour prendre congés lorsqu'ils se seraient éloignés du groupe de curieux. Mais l'homme lui proposa de l'accompagner pour récupérer le papier chez lui.

« - Étrange ? C'est l'cas d'le dire ! J'ai l'impression que c'est le genre de scénario tout droit sorti d'un film d'horreur et que je vais me faire tuer en arrivant chez vous. »

Pourtant malgré ses paroles, Emmerich accepta d'accompagner l'homme. Il y avait quelque chose chez celui-ci qui lui inspirait une certaine confiance, comme lorsqu'il avait rencontré Max, le premier adulte à lui tendre une main. De toute façon sa séance shopping pour le cadeau de sa sœur venait de tomber à l'eau, il ne pouvait plus retourner dans les boutiques pour aujourd'hui. Il esquissa même un sourire en voyant Armie saluer la vendeuse qui était de retour dans sa boutique et semblait toujours aussi énervée. Elle aurait bien besoin de quelques séances de yoga vu son état.

« - J'aurais pas pensé que vous étiez le genre à écouter ce genre de musiques. M'enfin c'est cool », Commenta-t-il en entrant dans la voiture. Normalement les parents répétaient sans cesse à leurs enfants de ne pas monter dans le véhicule d'un inconnu mais Emmerich n'avait pas vraiment eu ce genre de discours. Sa mère le blâmait plus, disant qu'il méritait ce qui lui arrivait. De toute façon que pourrait-il lui arriver de pire que ce qu'il avait subi durant toutes ses années ? En dehors de la mort bien sûr.
Installé sur le siège passager, Emmerich sembla hésiter un instant avant de reprendre la parole. Il n'était pas trop sûr de ce qu'il devait dire ou non, surtout qu'il n'avait jamais été très doué pour dire ce qu'il avait sur le cœur. Il avait toujours pris l'habitude de tout garder pour lui.

« - En vrai, mon aventure n'a rien de transcendant. J'étais juste à la recherche d'un cadeau pour ma sœur aînée qui va avoir trente-et-un ans. »

Il ne pensait pas toujours à l'âge de ses frères et sœurs mais à chaque fois il se rappelait qu'il était très éloigné de chacun. Il avait quand même six ans de différence avec Ida et sept avec Angelika, qui étaient les plus proches de lui. En réalité, il n'y avait que les deux plus grands et les deux plus petits qui étaient très proches en âge. Mais malgré cette différence, Emmerich s'entendait plutôt bien avec chacun, ayant même un lien très fort avec Ida.

« - Mais bon, je me retrouve toujours au mauvais moment au mauvais endroit. »

Son regard se posa sur la route, il n'avait pas envie de repenser à tous les problèmes qu'il avait eu, notamment ses rencontres avec des homophobes qui avaient souvent fini au commissariat à cause des voisins.

« - Pourquoi m'aider ? Ce serait plus simple de me laisser et de poursuivre votre route, non ? »
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Jeu 14 Fév 2019 - 16:57

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Armie voyait bien que le gamin semblait perdu en rentrant dans sa voiture. Ses opales humides trahissant une vie faite de blessures donnait l'impression qu'il s'apprêtait à pleurer.

-"Em'? Okey ca me va! C'est simple à dire pas compliqué à retenir c'est plutôt cool!" dit armie en refermant la porte de son bolide.

-"Ecoute, j'aime pas trop les injustices, ce n'est pas que je cherche à t'aider mais ca fait plusieurs fois que je te vois érrer dans le quartier et le moins qu'on puisse dire c'est que tu as vraiment l'air pommé. Tu me fais penser à moi, alors je me suis dit, un pommé qui aide un autre pommé pourquoi pas?"

Armie riait de son explication. Lui qui d'habitude était si solitaire commencait déjà à s'enticher d'un gamin dont il ne savait rien. Il avait toujours voulu être père mais la vie en avait décidée autrement. Son travail au sein de la BND ne lui avait guère laissé le choix, les absences répétée n'auraient pas fait de lui le père idéal qu'il aurait voulu être et son enfance lui avait bien appris que la présence paternelle comme maternelle était un luxe qu'il n'avait pu avoir. Pourquoi faire à autrui ce que l'on ne penserait pas même pour soi? Et à le voir maintenant, quarante six printemps, blindé au dernier stade à coup de vicodine, habitant seul dans une maison située au fin fond d'une campagne ou même les canards avaient décidé de ne plus cancaner, à vider ses bouteille de whisky écossais en solitaire. Sa vie non plus n'avait rien de reluisante, et à vrai dire, il se rattachait peut etre déjà à cette relation paternelle qu'il s'inventait en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Le gamin serait il d'accord pour que celle-ci se fasse comme il l'entendait? Evidemment, pensa t-il, ou peut être était ce le manque de vicodine qui le faisait divaguer en le confortant dans un songe de plus en plus obscur.
Reprenant l'espace de cinq minutes ses esprits, il sentait que son bras le fesait de nouveau souffrir.

-"Attache ta ceinture, j'ai le pied assez lourd et en plus on est en retard" balanca Armie sans se soucier si sa phase dite dans la précipatation était suffisamment audible.

Il alluma le moteur de son Eleanore puis démarra en trombe pour se lancer dans une course folle menée à tombeaux ouverts. Le calme ambiant avait laissé place au bruit assourdissant du moteur hurlant sa frénésie. Les lumières des halogenes bordant la routes commencaient à s'allumer indiquant à Armie que la nuit allait commencer à tomber. Souhaitant décompresser, il mit en place son petit rituel bien à lui, en fouillant dans l'historique de son poste MP3 il enclencha la piste soixante six qui n'avait de nom que le numéro pour laisser partir le son si délicieux d'un Dream On d'Aerosmith. Armie était nostalgique de ces groupes ayant marqué à eux seuls toute une époque. Il avait l'habitude de se laisser porter par ce type de titre en conduisant. Lui qui ne les connaissaient que trop s'immergeait dans ses pensées et la réalité se tordait au gré de ses souvenirs. Qu'avait il aujourd'hui pour le tenir en surface? Pas grand chose et ses démons d'obsidiennes ne le tenaient que trop pour qu'il puisse de nouveau rspirer à l'air libre. Em' s'en rendrait forcémment compte un jour ou l'autre mais lui ne calculait rien, il était fidèle à lui même.
Les panneaux défilaient plus vite les uns que les autres et bientôt la maison faisait son apparition au milieu d'une brume s'épaississant de plus en plus. Saloperie de marais ; un affluent coulant non loin de son habitation provoquait souvent ce type de phénomène au même titre que des gelée bien marquées une fois l'hiver venue. Fort heuresement pour sa voiture de collection, le garage était là pour abriter sa collocatrice de luxe.

-"Nous sommes arrivés, tu peux descendre si tu le souhaite, j'ai une ordonnance à recupérer. Un traitement à vie pour une vilaine blessure au bras qui m'handicap à vie et dont je ne peux me passer." dit il de la plus honnête des manières en regardant Em'.

Armie descendit de la voiture, ouvrit la porte de sa maison où il invita son copilote d'un soir à rentrer. Armie semblait comme posédé, retournant les piles de courrier qu'il avait empilé sans même les ouvrir. Où était donc passée cette foutue ordonnance? Il pensait qu'elle se trouvait sur la tabl basse non loin de son fauteuil, la place qu'il affectionnait le soir en regardant les informations à la télévion, ou plutot l'endoit d'où la télévision le regardait lorsque Caroline et Jack le bercaient après plusieurs abus routiniers.  

-"Tu peux te servir à boire si tu veux le temps que je cherche cette putain d'ordo! Il y a de la bière au frigo, du Jack Daniel's ou de l'eau du robinet mais je ne te la conseille pas à moins que tu veuille avoir mal au bide!  Désolé mais comme tu peux le voir je n'ai pas l'habitude de recevoir du monde" Dis Armie en continuant à fouiller.

Armie chercha partout, sous le canapé, rien, la table basse : rien non plus, la biblothèque non plus ne présentait pas de signe de vie d'un quelconque ordonnance. Il balaya toute la pièce mais ne vit rien. Dans un soupir interminable, l'illumination lui revint.

-"Je l'ai foutu dans la cuisine, sur le micro-onde!!!"se souvient il.

Dans l'empressement il filla dans la cuisine pour découvrir que ses souvenirs ne l'avaient pas trahi, elle était là, impeccable, à l'attendre pour son renouvellement. Son coeur qui battait à tout rompre se fit plus calme, ses mains tremblante devant le sézame, son regard qui se perdait dans son autosatisfaction lui firent reprendre son souffle. Un verre, il lui fallait un verre. Ni une, ni deux, il alla trouver sa bouteille de whisky puis se serva un plein verre de sa liqueur sphalérite. Il releva la tête en direction de son invité.

-"C'est bon je l'ai, ca va Em' tu ne t'ennui pas trop?"
Armie Tolosani
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Ven 15 Fév 2019 - 21:02
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N'importe qui pourrait lui dire qu'il faisait une erreur en acceptant de suivre un type qu'il venait à peine de rencontrer mais c'était tellement rare de tomber sur quelqu'un qui acceptait de l'aider. Et puis entre paumés, ils se comprendraient bien. Emmerich ne pouvait pas nier qu'il ne savait pas vers quelle voie se tourner. Il avait pris sa vie en main en lâchant la fac avant de quitter le nid familial pour se trouver un travail et prendre enfin son envol, mais c'était loin de lui garantir un avenir. Il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire par la suite, il ne pensait pas pouvoir rester agent d'accueil au musée.

« - En effet, pourquoi pas », Répondit Emmerich un bref sourire sur les lèvres. Il ne voulait pas non plus laisser ses espoirs grandirent trop vite de peur de se voir tomber de trop haut. Il savait que les gens finissaient toujours par l'abandonner. Max était l'exemple vivant. Il avait été prêt à considérer le livreur comme une figure paternelle, quelqu'un vers qui se tourner en cas de doute, mais il avait disparu de sa vie lorsqu'il avait quitté le pays. Depuis il n'avait plus de nouvelles, ne sachant pas ce que le brun était devenu. Il n'était donc pas prêt à recommencer la même erreur avec Armie, aussi intéressant qu'il pouvait l'être.

Sans un mot, Emmerich obéit et attacha sa ceinture, se laissant emporter loin des boutiques et du bordel qui avait failli l'envoyer au commissariat. Il connaissait que trop bien les lieux maintenant alors il n'avait pas besoin d'une visite de plus, surtout qu'il ne pensait pas supporter que l'un des officiers s'amusent à appeler sa sœur une nouvelle fois. Il n'avait pas envie d'impliquer sa famille dans son bordel. De toute façon il s'était souvent débrouillé seul jusqu'ici alors pourquoi changer la donne ? Enfin c'était sans compter la présence d'Armie ce jour-là.

Le paysage changea bien vite au fil des minutes pour laisser place à une brume épaisse. Emmerich avait de plus en plus l'impression de se retrouver dans un film, ce serait une scène parfaite pour introduire la maison du tueur avant que l'écran ne se fasse éclabousser de rouge. Heureusement il y avait peu de chances que son heure soit venue, Armie semblait bien trop sincère en parlant de son ordonnance pour passer pour un meurtrier, mais les apparences pouvaient être trompeuses.

« - Une blessure ? », Souffla-t-il presque curieux de savoir comment son vis-à-vis avait pu finir accro aux médicaments. Il ne se fit pas prier et descendit de la voiture pour entrer dans la maison, histoire d'en découvrir un peu plus sur son compagnon d'infortune. Pour le moment, Emmerich se sentait assez à l'aise en sa compagnie, c'était un type assez cool mais très étrange. C'était loin d'être le genre à aller se faire chier à une soirée mondaine juste pour se montrer. Il n'avait pas l'air d'être le genre à le prendre de haut, au contraire il semblait aussi paumé que lui. Armie n'avait pas menti juste pour essayer de gagner sa confiance, voilà qui était plutôt rassurant.

Lorsque son hôte lui présenta le panel de boissons dont il disposait chez lui, Emmerich esquissa un léger sourire, amusé. Il avait l'impression de se revoir lorsqu'il avait accueilli son grand-frère pour la première fois dans son appartement, presque aussi maladroit.

« - Je suis pas difficile, ça m'ira très bien », Répondit-il en avançant à travers les pièces en prenant le temps de détailler la décoration. Pour une fois, Emmerich n'avait pas l'impression de se retrouver dans l'espace de présentation d'un magasin de meubles, comme chez sa mère. Ici, il y avait de la vie, même si elle était modeste. L'endroit n'était pas marqué par des photographies affichées un peu partout ou des trophées en tout genre, c'était plutôt sobre comme lieu de vie mais c'était bien plus agréable que là où il avait vécu durant toute son enfance. Il ne s'était jamais senti à sa place chez sa mère et il avait du attendre d'avoir enfin son propre appartement pour respirer vraiment.

Une fois dans la cuisine, Emmerich s'approcha du frigo pour récupérer une bière à l'intérieur. Il la décapsula et but une longue gorgée. Il se sentit un peu plus détendu, comme si une page venait de se tourner, comme s'il n'avait pas été attaqué violemment par une vendeuse complètement hystérique. Pourtant il n'aurait pas été contre fumer un joint, le pire c'était qu'il en avait un dans sa poche. Il avait beau dire qu'il pouvait arrêter quand il le voulait en ce moment il abusait un peu trop de cette drogue, même si certains considéraient ça comme du sucre.

Son attention fut brusquement attirée lorsqu'Armie se précipita vers le micro-onde pour récupérer la fameuse ordonnance avant d'aller se servir un verre. Un vrai drogué, pensa-t-il avant de se dire qu'il n'était pas mieux lorsqu'il se sentait sombrer. Il se demanda même ce que son hôte avait pu vivre pour en arriver là, il y avait forcément quelque chose.

« - C'est bon je l'ai, ça va Em' tu ne t'ennuies pas trop ? »

Le plus jeune haussa les épaules comme pour dire qu'il avait connu mieux et pire à la fois. Il ne pouvait pas vraiment se plaindre, après tout il était encore vie.

« - Tu vis seul ici ? »

La question qui franchit ses lèvres le surprit. Il n'était pas du genre à s'intéresser à ce genre d'information mais étrangement il avait envie d'apprendre un peu plus sur cet homme qui semblait tout aussi paumé que lui.

« - Enfin, c'pas que ça me regarde », Rajouta-t-il comme pour donner une porte de sortie à Armie tout en évitant un conflit si sa curiosité le gênait, « Merci pour la bière. »

Prenant une nouvelle gorgée de sa boisson, le garçon avança dans la pièce tout en continuant à observer les lieux.

« - Est-ce que ça te dérange si je fume ? »

Devait-il préciser que ce n'était pas d'une simple cigarette qu'il parlait ?
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Sam 16 Fév 2019 - 17:01

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Armie constatait que le jeune homme inspectait sa demeure comme une bête curieuse avide d’informations sur son hôte. Cela se confirma lorsqu'Emmerich prit la parole.

-"Tu vis seul ici?"
-"Enfin, c'pas que ça me regarde."

Armie n'était pas du genre cachottier, il était honnête, peut être un peu trop, ce qui lui avait d'ailleurs valu pas mal de forme de mépris de la part des personnes souvent blessées par la froideur naturelle du quadragénaire. C'était un ours qui, à force de cloisonnement et d'amertume envers l'humain s'était fabriqué une forteresse imprenable, enfin jusqu'à ce qu'il rencontre le gamin foulant de ses pas le salon de sa prison.

-"Comme tu peux le voir, y a pas grand chose de féminin dans cette baraque!"dit Armie avec un ton détaché et passablement énervé.

Ses mains tremblaient sous le manque, la sensation dans son bras était semblable à une poignée de pics à glace transperçant inlassablement ses chairs. La douleur parcourait son bras et remontait le long du cou ce qui avait le don d'énerver Armie qui déployait tous les efforts du monde afin de contrôler la situation. En se retournant vers la table basse, il attrapa une nouvelle fois le verre vide qui était resté là, l'auréole ambrée collée sous le verre semblait trahir les habitudes peu engageantes dont Armie ne se détachait pas. Il attrapa la bouteille de Jack daniels entamée qui trônait fièrement à coté pour en vider un plein verre dans le récipient qu'il tenait fermement de sa main.
N'attendant pas la moindre seconde il avala le contenu d'une traite, laissant échapper des ses lippes quelques gouttes du divin nectar dont il s'abreuvait chaque soirs dans des proportions dépassant l'entendement. A peine le verre reposé sur la table, celui ci fut de nouveau rempli et la scène se répéta une troisième fois sous l’œil médusé d'un môme qui devait surement se demander ce qu'il foutait là à questionner un ivrogne. La violence de sa main posant le verre vide sur la table manqua presque d'éclater le culot en verre pourtant bien épais du service utilisé.

-"Putain, ça fait du bien raaaaaah!"

Poussant ce râle de soulagement comme pour dire qu'il était repus ou prêt à attaquer n'importe quelle bande lui faisant face, Armie repris ses esprits lorsque le gamin lui adressa de nouveau la parole en s'envoyant quelques claques dont la fermeté marquèrent les joues d'Armie.

-"Est ce que ça te dérange si je fume?"

Armie n'était pas fumeur, enfin pas régulier, il lui arrivait de tirer quelques lattes en soirées en étant bien éméché mais cela ne faisait clairement pas partie de ses habitudes. L'odeur en soi ne lui déplaisait pas mais il buvait, était complètement amorphe à chaque prise de vicodine dont une prise n'attendait pas l'autre ; s'il se mettait en plus à fumer de manière habituelle c'était à coup sûr la fin pour lui.

-"J'ai pas d'avis sur la question, fais comme tu veux, allume ton truc et on va pas tarder, j'ai mon traitement à récupérer ce soir, au pire tu le fumera dans la voiture!"

Armie avait cette facilité déconcertante à déchiffrer les messages cachés ; il avait été jeune avant lui et il connaissait l'attirance pour les stupéfiants et autres herbes de la jeune de maintenant. Rien de bien méchant pour lui, et à la limite il préférait voir un jeune fumer un joint plutôt que de s'abandonner dans les bras de Caroline.

-"Sois pas étonné, je parais un peu dur comme ça mais dans le fond j'suis pas si chiant. C'est juste que j'suis pas habitué à, enfin tu vois, à parler, enfin ces trucs là quoi."
Récupérant son vieux blouson, son ordonnance qu'il plia avec soin dans sa poche et ses clé il invita Emmerich à le suivre une nouvelle fois.

-"On va passer un petit moment ensemble alors autant jouer carte sur table. C'est quoi ton histoire à toi?"

Armie attendit qu'Emmerich sorte de la maison pour refermer à double tour la porte de celle ci. Les phares de sa voiture étaient resté allumés ; heureusement qu'ils ne s'étaient pas attardés longtemps à l’intérieur, la batterie se vidant à une vitesse folle sur ces vieilles voitures. La seule priorité de la soirées était donc son traitement constitué de ces petites boites orangées dont son esprit ne pouvait se passer. Emmerich pourrait par la suite lui demander ce qu'il voulait Armie semblait disposé à lui répondre par la positive.
Armie Tolosani
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Lun 18 Fév 2019 - 21:03
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En effet, Emmerich n'avait pas vu quoi que ce soit qui pourrait lui faire penser qu'une femme vivait là. Mais sa question ne cherchait pas forcément à savoir si Armie était en couple ou non, il aurait très bien pu avoir un colocataire ou un enfant ou même un animal. Quoi que dans le dernier cas, il aurait peut-être déjà aperçu la boule de poils, les animaux étaient souvent intrigués par la venue d'un étranger. Le blondinet savait un peu ce que ça faisait à force de voir des hommes différents au bras de sa mère. Elle avait eu plusieurs maris, enchaînant les déceptions, aucun n'était resté. Alors Emmerich avait passé la majeur partie de son enfance avec sa mère et ses frères et sœurs. En tout cas, il n'avait pas encore trouvé quelqu'un qui pourrait remplacer son père parmi les prétendants et les ex-maris de sa mère. Au contraire, il avait toujours fait de son mieux pour les repousser, refusant de laisser la moindre chance à ces hommes qui n'en avaient rien à faire de lui.

Préférant ne rien répondre, Emmerich continua son observation, faisant rouler entre ses doigts le joint qu'il mourrait d'envie de consommer. La situation semblait complètement folle, il avait suivi un parfait inconnu qui était en train d'enchaîner les verres de whisky sous ses yeux. C'était peut-être une erreur mais pour le moment le blondinet se sentait plutôt bien, ça changeait de tous ses hypocrites qui le regardaient de haut en se pensant meilleur que lui. Armie assumait lui ! Ce n'était pas tout le monde qui avouait être paumé dans la vie, encore moins un adulte. Emmerich avait mis du temps avant de voir qu'il fonçait droit dans le mur et de freiner pour essayer de reprendre sa vie en mains. Malheureusement c'était plus facile à dire qu'à faire.

« - Je vois. »

Emmerich termina sa bière d'une traite avant de poser la bouteille vide sur le plan de travail de la cuisine. Il n'avait aucune idée où poser ça surtout qu'Armie avait déjà quitté la pièce pour aller enfiler son blouson. Le blondinet n'avait même pas pris le temps de quitter le sien, emboîtant le pas à celui qu'il considérait comme un vrai adulte, aussi paumé soit-il.

« - Je préfère largement parler avec toi que la folle de tout à l'heure. »

Au moins tu me laisses m'exprimer sans me juger, Pensa-t-il en quittant la maison pour rejoindre la voiture. Il n'était pas plus doué qu'Armie pour faire la conversation de toute façon. Il avait posé une question sans grand intérêt tout à l'heure alors son compagnon de route n'avait pas à s'en faire. Emmerich n'était pas bien difficile, préférant passer du temps avec quelqu'un qui l'acceptait comme il était et lui laissait une chance d'être son égal.

« - Tu tiens réellement à connaître mon histoire ? »

Un peu surpris par la demande d'Armie, Emmerich réfléchit un instant, grimpant dans le véhicule, avant de se décider à répondre. Il ne savait pas trop par quoi commencer mais tant pis il allait se lancer et il verrait bien ce qui en sortirait.

« - Mon père est mort quand j'avais deux ans. Ma mère s'est remariée quatre fois. J'ai deux demi-frères, trois demi-sœur. »

Emmerich grimaça, ne voyant pas vraiment l'intérêt de tout ça. Son regard se perdait sur le paysage qui défilait alors que la voiture prenait la route de la ville où Armie pourrait mettre la main sur ses précieux médicaments.  

« - En vrai mon histoire se résume à je suis gay et je fais des choix de merde ou je suis au mauvais endroit au mauvais moment. Et c'est à chaque fois un étranger qui me tend la main car ma mère est trop occupée par son image pour accepter de m'aider. »

Ce fut avec une certaine amertume qu'Emmerich prononça ses dernières paroles. La situation avec sa mère ne s'arrangeait pas avec le temps et plus il en apprenait sur elle plus il se disait que rien ne changerait ça. Elle ne ferait pas un pas vers lui et ce n'était pas lui qui allait accepter de la pardonner après tout ce qu'il avait vécu.

« - Mais bon, y a bien pire comme situation. J'ai des amis, un job et un appart'. »

Ce n'était pas parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il voulait faire dans sa vie ou parce qu'une bande d'homophobes qui s'amusait à lui refaire le portrait de temps en temps qu'il était réellement à plaindre. Mais en voyant son reflet dans la vitre de la voiture, il nota que sa lèvre était toujours bien marquée par sa dernière rencontre avec des connards qui refusaient de le laisser vivre en paix. Il retint de justesse un long soupir, sortant son joint pour l'allumer. Il en avait besoin, maintenant, besoin pour oublier cette mésaventure, pour oublier les coups qui ne s'étaient pas seulement arrêtés à un coup de point dans la figure.

« - Et toi ? C'est quoi ton histoire ? », Demanda-t-il en expirant la fumée alors qu'il baissait légèrement la vitre histoire de ne pas enfumer tout l'habitacle, même s'ils ne tarderaient pas à arriver à destination.
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Jeu 28 Fév 2019 - 18:48

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Le pare brise d'Eléanore s'embrumait au fur et à mesure qu'Em' lâchait de ses poumons le délicieux mélange d'herbe et de nicotine contenu au sein de sa cigarette rigole. L'odeur enivrait les sens d'Armie ; qu'il aimait ce parfum reconnaissable entre mille, lui l'amateur d'opiacé. Alors qu'il se laissait bercer à ses illusions en se remémorant le passé, les heures où son esprit divaguait tel l'amérindien s'harmonisant avec le spirituel et le naturel. Il fut toutefois sorti de son rêve éveillé par Em':

-"Et toi? C'est quoi ton histoire?"

Quatre mots, les derniers, avaient à eux seuls sorti Armie de son spasme.

-"Merde! Fais chier gamin, de toutes les interrogations il avait fallu que tu te risque à cette putain de phrase!"

Perdu dans sa réflexion, une quantité folle de phrases s’abattirent sur sa boite crânienne, ses neurones se mirent à fonctionner à une vitesse telle que ses pensées devenant des mots l'assommait littéralement de toute part. On aurait pu croire que le monologue interne dont Armie était le seul protagoniste aurait duré deux bonnes heures tant le flux abreuvait ses méridiens. Rien n'aurait pu à ce moment le trahir, ni donner l'impression que la question le gênait.

-"Te voilà coincé avec un gosse à qui tu ne pourra jamais révéler ton identité, la BND c'est du sérieux. Tu as prêté serment, ne jamais divulguer la nature de ton travail de quelque manière que ce soit. Si tu lâche le morceau, ils le sauront et devront le faire disparaître. Réfléchi ! Détends toi et souris lui comme tu sais si bien le faire ! C'est pas comme si tu n'avais pas l'habitude de mentir ou d'emmener qui tu veux là où tu veux !" lui disait sa petite voix maligne avant que la raison ne reprenne le dessus.

Sa lèvre inférieure vint alors glisser sur sa lèvre supérieure, ses opales s'ouvrirent, s'en suivirent ses sourcils s’élançant vers le haut comme s'ils cherchaient à se détacher de son front pour aller vers un ailleurs plus clément à cet instant. Dans une grande respiration, il lui répondit avec un air décontracté des plus improbables:

-"Je passe ma journée coincé au bureau, le boulot classique. Pas très reluisant quand on imagine que je n'ai même pas une fenêtre à disposition me permettant de voire la lumière du jour. Le côté agréable de la chose tient en un mot : tranquillité. Je suis seul, on ne m’embête pas, on ne me demande pas de compte à rendre à partir du moment où je remplis mes kilos de pages volantes. Pour le reste c'est un classique, je n'ai jamais pris la peine de me donner les moyens de bien bosser à l'école et me voilà coincé entre quatre murs, saoulé coup de caféine dégueulasse d'une dosette bon marché que m'offre chaque jour la vieille machine à café du réfectoire. Une vie banale en somme mais qui me permet de payer mes factures." Puis Armie repris comme pour se justifier.

-"Pas de femme, j'ai jamais eu le temps de m'en occuper du coup pas d'enfants non plus, c'est pas pour moi ; les pleure, changer les couches tout ça demande une sacrée dévotion et je ne sais pas si j'aurais été suffisamment présent pour lui. La vie ne m'a pas permise de connaitre mes géniteurs et donc je me voyais mal poursuivre le même schéma. A force de solitude je suis devenu un ours mal léché, je bois plus que de raison, je suis loin d'être parfait mais au moins je suis moi, pas comme tous ces connards qui se cachent derrière des masques."

Armie savait qu'à cet instant il mentait mais car lui aussi se fourvoyait mais c'était juste dans le but de protéger un gosse qui sans le savoir pouvait s'attirer les foudres d'un agence aux principes archaiques dépassés. Comment pouvait il en être autrement, dans la mesure où si demain le gamin venait à se séparer d'Armie il ne serait pas à même de le protéger. Il se doutait bien que le gosse voudrait en savoir plus quand au pourquoi du comment concernant son bras et là encore il n'eut aucun mal à s'expliquer sans pour autant lui mentir plus.

-"Et maintenant, si tu souhaite le savoir, je vais à la pharmacie chercher une prescription de Vicodine pour mon bras. Une vieille douleur persistante qui ne veut pas s’émanciper de ce putain de membre. Désolé si je suis grossier mais le manque se fait sentir et la douleur l'accompagnant me fait perdre patience. J'ai du retard dans ma prise alors je suis irritable."

Il le savait, une fois les cachet glissant dans son œsophage, les choses iraient à coup sur bien mieux, oui il y avait du psychomoteur dans sa dépendance, mais il s'en moquait ; on aura beau dire à un fumer d’arrêter le tabac s'il ne le souhaite pas il ne pourra jamais quitter sa clope et sa gestuelle et Armie était comme cela, dépendant ; voir même accroc au dernier stade et capable de tuer pour ne ressentir que l'effet de ses neurones se relâchant complètement lorsque les frissons finissaient de parcourir tout son être lors du voyage psychédélique offert à l'éclatement gastrique de son composé chimique. Il était foutu, il se savait, sa vie entière tournait autour de cette petite gélule. Elle le maintenait en vie, l'aidant à s'endormir et à ne plus penser aux complications que sa vie passée pourraient entraîner.

En regardant le jeune Em' il s’apaisait tout de même, son arrivée dans sa vie aussi brutale soit elle lui donnait un peu de baume au cœur, il se voyait en lui mais lui souhait une meilleure réussite. S'il pouvait l'aider en ce sens il le ferait. Le gamin de lui demandait rien de bien méchant, et avait l'air d'avoir de l'empathie pour lui et mine rien cela comptait. Comme s'il connaissait depuis toujours ou qu'Emmerich répondrait favorablement à sa question, il lâcha une phrase vide de tout sens moral mais au combien ouverte :

-"T'as envie de faire quoi après qu'on soit passé à la pharmacie ? "

Armie était très sérieux, cette question simple que l'on pose à n’importe quel pote ou copine laissant libre court à une soirée dont les excès ou non pouvaient donner le ton. Il avait envie de passer un moment sympa avec son nouvel ami et il pensa que cette question aurait bientôt une réponse.  
Armie Tolosani
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Re: Go where you feel the most alive ♦ ft Armie
Sam 9 Mar 2019 - 11:56
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Ses paroles ne semblèrent pas avoir le moindre effet sur Armie. Emmerich angoissait toujours à chaque fois qu'il devait avouer qu'il était homosexuel, s'attendant toujours au pire de la part de son interlocuteur. Il était comme un funambule sur une corde raide qui menaçait de céder sous son poids à chaque pas. Il avait quand même fait fasse à son meilleur ami qui lui avait balancé qu'il devait aller se faire soigner car ce n'était pas normal d'aimer les hommes. Mais son compagnon de route ne fit simplement aucune réflexion après son histoire, comme s'il avait posé sa question pour combler un vide et que la suite n'avait pas d'importance. C'était peut-être mieux ainsi. Emmerich n'avait pas forcément envie d'être défini comme le personnage gay d'un roman de littérature comme si c'était la seule chose intéressante sur lui.

Les yeux perdus sur la route, Emmerich fut surpris d'entendre à nouveau la voix d'Armie. Il tourna la tête vers lui, écoutant attentivement son histoire. Il ne pouvait pas dire qu'il l'enviait. Certes l'homme avait une certaine liberté mais dans la tête du plus jeune ça ressemblait plus à un placard étouffant, comme celui où il s'était réfugié pendant plusieurs années pour ne pas avoir à dire aux autres qu'il aimait les hommes et non les femmes. Même si dans son cas c'était plus une métaphore, une impression qu'un lieu réel où il avait vécu.

La suite des paroles fut plus personnelle. Emmerich comprenait un peu Armie puisqu'il n'avait pas vraiment connu son père et même s'il avait encore sa mère pour en parler, celle-ci n'était pas bavarde sur le sujet, toujours blessée par la disparition de son mari. Mais pour le blondinet ce manque d'informations sur son géniteur l'avait encore plus perturbé. Il lui fallait une figure paternelle et ne l'avait jamais trouvé dans les autres compagnons de sa mère. Il ne pouvait pas blairer un seul des hommes qu'elle avait ramené à la maison. Il voulait son père et seulement le sien. Malheureusement le destin en avait décidé autrement, le privant d'un père en l'emportant six pied sous terre à cause d'une maladie mortelle.

« - Grossier ? Mais fais-toi plaisir. J'en ai marre de vivre dans une famille trop propre, trop parfaite ! Le moindre écart et tu deviens le vilain petit canard de la famille... Donc perso, je me sens mieux avec quelqu'un qui s'en fout de son langage et dit ce qu'il pense. »

Pour être honnête, même s'il parlait plutôt bien, à cause de son éducation, Emmerich avait tendance à se lâcher et jurer assez facilement. Il avait ce qu'on pourrait appeler un langage assez hétérogène, qui pouvait varier selon la situation et les personnes qui lui faisaient face. Et puis il était aussi le genre à perdre vite son sang froid quand il faisait face à des personnes qui le prenaient de haut et le provoquaient, c'était sa façon de se défendre après toutes ces années à subir. Armie n'était donc pas le seul à être grossier ou irritable, même si leurs raisons étaient différentes. Par contre, Emmerich n'avait aucun médicament pour l'aider à se calmer. Il utilisait l'alcool et la drogue tout comme il pouvait s'invertir dans la musique. Il se souvenait d'une phrase qu'il avait entendu dans un film ou à la télévision en zappant, une phrase qui l'avait marqué et qui lui parlait vraiment.

« Je crois profondément que la musique, plus que toute autre forme d'art, peut nous amener jusqu'au firmament. »

Sur ce point Emmerich ne pouvait pas dire le contraire. Dès qu'il se sentait mal, il s'isolait dans sa bulle, écouteurs sur les oreilles ou guitare en main pour se laisser emporter loin du bordel. Il ne se voyait pas vivre sans musique, c'était quelque chose d'important. Malheureusement il oubliait vite cette bouée de sauvetage pour se laisser emporter par la drogue et l'alcool, ses deux compagnons depuis des années. Un choix qu'il allait forcément regretter un jour ou l'autre.

« - T'as envie de faire quoi après qu'on soit passé à la pharmacie ? »

Cette question sortit le blondinet de ses pensées. Il manqua de lâcher son joint sous le coup de la surprise mais il eut finalement le réflexe de le porter à ses lèvres pour en tirer une ultime taff, le temps de réfléchir à sa réponse. Il n'avait pas tenté de se projeter plus loin que le moment où ils auraient récupéré les médicaments mais en effet, la question se posait. Que voulait-il faire ? Rester en compagnie d'Armie ? Fuir ? Sortir et oublier ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête, pourtant il décida de répondre rapidement après avoir expulsé la fumée de ses poumons.

« - Sortir. »

Son plan de soirée était plutôt approximatif pour le moment mais il essayait de trouver une bonne idée à évoquer pour ne pas laisser Armie faire des efforts tout seul. Qu'avait-il envie de faire tout de suite ? Une seule idée s'imposa à son esprit alors il ne se fit pas prier pour l'évoquer. Après tout, il vivait l'instant présent sans réfléchir, se laissant porter par la situation.

« - Perso j'ai la dalle. Pas toi ? », Demanda-t-il en laissant son esprit divaguer sur les plats qu'il pourrait engloutir. Il pensait à un hamburger ou un sandwich, quelque chose de rapide et pas cher. Il n'avait pas tellement de sous sur son compte bancaire en ce moment. L'appartement lui coûtait une blinde...

« - On pourrait prendre un truc à bouffer et se poser quelque part après avoir récupéré tes médocs. »
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