at 35, and still alive (Julianna)

FT. KLAUS

 Julianna avait rendu visite à son père aujourd’hui, celui-ci était encore secoué par les récentes infidélités de sa nouvelle compagne. Julianna essayait de le soutenir au mieux mais que pouvait-elle bien lui dire ? Trouver les mots dans une période comme celle-ci n’est pas bien facile pour la jeune femme qui n’avait jamais connu de longues histoires d’amour. Elle avait eu un copain une fois mais il faut croire que la médecine avait toujours été plus importante pour Julianna qui à l’âge de 35 ans n’avait pas vraiment de quoi fonder un foyer, sur ce point elle était vraiment différente de son père qui avait eu deux grandes relations et deux fois des enfants avec quelqu’un, Julianna n’était pas sûre de vouloir revivre l’aventure, il faut dire qu’entre les gardes et les heures à l’hôpital, si elle avait un compagnon, il devrait être bien patient et ne pas exiger trop de choses de sa part. Au moins elle ramènerait à la maison un salaire confortable. Mais c’était bien le seul point positif. Julianna était donc peu douée pour parler des relations amoureuses, mais son travail de psychiatre lui donnait d’autres qualités, elle savait écouter, elle savait aussi trouver d’autres centres d’intérêt pour lui remonter le moral et parler un peu d’autre chose. Elle connaissait bien son père, c’était plutôt facile. Après quelques discussions chez lui, ils rejoignirent le centre de la ville où elle lui fit cadeau d’un escape game, dans celui-ci il était possible de faire équipe avec seulement deux joueurs et ils avaient passés l’après midi à résoudre des énigmes, ça l’avait vraiment amusé. Au moins il s’était changé les idées et ne pensait plus à son ex-femme. Après cela il était rentré chez lui et Julianna avait voulu rentrer chez elle mais elle n’avait pas de parapluie, elle fut littéralement trempée comme une soupe au bout de quelques minutes mais un beau jeune homme vint la mettre à l’abris. Elle le reconnu bien sûr immédiatement, c’était Klaus. Un patient dont elle s’était occupée en tant que médecin, a vrai dire ce n’était pas n’importe quel patient, c’était le genre de patient avec lequel elle aurait pu perdre son diplôme. Elle avait en elle, une certaine fascination pour lui, mais aussi une attirance, sans doute réciproque car certains regards ne trompent pas. Elle qui avait toujours été sage, une jeune fille douce et sans histoire était-elle attirée par un mauvais garçon ? C’est là qu’était la nuance, bien qu’en prison il n’était pas mauvais, c’était sûr qu’il avait bon fond même et elle avait clairement fantasmé sur un patient ce qu’il ne fallait absolument jamais faire en tant que médecin. Cependant ils n’avaient jamais cédé à la tentation, aujourd’hui elle ignorait encore pourquoi, peut être que ses 9 années d’études l’avaient réfréné. « Ah Klaus » fit-elle sans savoir si elle devait en dire plus ou pas, elle ne pensait pas le revoir comme ça, peut être qu’elle aurait pu le recroiser en tant que patient mais pas comme ça, dans la rue, ça lui semblait impossible. « Merci pour le parapluie, tu fais quoi ici ? ». Demanda-t-elle, surprise de leur présence au même endroit.   

FT. KLAUS

Elle l’avait tutoyé, symbole sans doute de ce qu’elle avait ressenti à l’époque, du sentiment qu’ils étaient beaucoup plus proches qu’un simple rapport patient/docteur. Oui il y avait eu plus que des échanges strictement professionnels et pourtant il ne c’était rien passé non plus pouvant condamner la jeune médecin, qui n’était même pas encore médecine mais en « internat ». Elle n’avait pas envie de perdre son diplôme à l’époque, ou de perdre les années d’études qu’elle avait mené jusqu’ici. Pourtant l’envie avait été là, les attirances ne s’expliquent pas, attirance sans doute physique d’abord pour le jeune homme et l’impression qu’ils avaient autres choses en commun. Quoi ? Peut être qu’elle finirait par le savoir un jour, en attendant elle devrait sans doute remettre un peu de distance de professionnelles entre eux car là c’était décidément trop familier. Il disait vouloir faire un tour et profiter du temps, il était décidément très original et ne changeait pas de l’idée qu’elle avait de lui. « Beau temps ? ». Fit-elle en arquant un sourcil, c’était en effet pas vraiment au goût du jour mais comme il le disait tout était sûrement une question de point de vue. « Ce n’est pas vraiment ce que j’appelle un temps idéal mais bon... ». Souffla t-elle avant de se mettre à l’abri du parapluie. Klaus lui retourna ensuite la question, puisqu’il voulait savoir ce qu’elle faisait là. Elle ne sait pas vraiment si elle pouvait des détails de sa vie privée. Après tout c’était un patient et même si c’était un patient pas comme les autres elle ne sait pas si elle devait lui raconter toute sa vie : « A vrai dire je viens de faire une sortie escape game avec mon père, pour tester si cognitivement tout va toujours bien ! ». Dit elle en riant, faisant bien sûr un sous entendu avec son métier et donc leurs anciennes rencontres. Il valait mieux qu’elle soit sûre que tout allait bien pour son papa, même si il était encore jeune, un petit test des méninges et des neurones ne faisait pas de mal. Elle était bien sur curieuse de savoir ce qui c’était passé depuis leur dernière rencontre, comment il allait, si il avait réussir à ne pas replonger car le risque était grand surtout en addictologie. « Comment ça c’est passé ? Votre retour à la vie « normal » ? Comment vous vous sentez maintenant ? ». Le côté soignant et empathique refaisait rapidement surface, elle aimait beaucoup le contact avec les patients c’est sans doute pour cela qu’elle avait choisit comme spécialité la psychiatrie qui demandait plus de contact que les autres spécialités de médecine.