SOPHIE + feel like a holiday

Tes cours étant terminés depuis peu, tu t'es décidé à profiter un peu de l'accalmie offerte par l'absence de cours, de devoirs, de projets, bref, de l'absence d'université ouverte, en somme. Après un an à courir partout pour le droit, tu es bien heureux de réaliser une chose complètement anodine mais qui sait te redonner le sourire : la spécialisation en droit du sport se rapproche et tu sais que tu seras libéré de toutes les parties du droit que tu n'aimes pas. Dont le pénal, spécialité de ton père, matière que tu détestes plus que tout pour toutes ses exceptions et toutes ses jurisprudences. Et Garrett le comprend.

Mais, désormais, ton temps libre, tu le passes à faire exactement ce que tu veux quand tu veux. Après une journée d'ennui à jouer aux jeux vidéos seul, tu as choisi d'envoyer un SMS à Sophie pour la retrouver sur la plage. Votre relation est toujours aussi indéfinie qu'elle l'était il y a un an, si ce n'est que tu es encore plus attaché à elle. Mais tu ne veux pas ni l'effrayer ni la brusquer. Aussi, tu te gardes bien de parler de tout ça, lui donnant le temps dont elle a besoin. Car s'il vous a fallu du temps, à chacun, pour comprendre que vos doubles respectifs n'étaient pas intéressés par vous mais par vos doubles, justement, Sophie ne semble pas encore avoir désiré séparer la personnalité de Joah de la tienne. Et tu peux le comprendre. L'un comme l'autre, vous ne rentrez dans aucun moule, après tout.

Installé sur le sable, appuyé en arrière sur tes coudes, tu attends que la jolie brune arrive. Elle n'est pas en retard : pour une fois, tu as décidé d'avoir beaucoup d'avance. Bonne impression ou pas, profiter de la vue du reflux des vagues te suffit pour te donner cette sensation de liberté qui t'a tant manquée pendant tes cours à l'université. Tu as plus l'habitude de courir sur la plage que de rester assis à regarder les vagues, c'est vrai, mais tu es bien moins loin de ta passion du sport ici, assis sur le sable, plutôt qu'assis sur le banc de l'université, où se lever est un exercice de discrétion beaucoup plus difficile.

Et, comme si penser à elle était capable de la faire apparaître, la voilà qui s'assoit juste à côté de toi. Aussi, tu te redresses presque instantanément.

- Heeey salut !

Ding, ding. j’attrape mon téléphone sur le lavabos alors que je termine d’appliquer du mascara sur mes yeux, mon seul maquillage de l’été. Le prénom de Jay apparaît sur l’écran et un petit boom boom un peu plus fort se manifeste contre ma poitrine. Un sourire se dessine sur mes lèvres, il veut qu’on se retrouve à la plage. Je réponds sans hésiter que je serai au rendez vous.

J’enlève mes sous vêtements enfilés il y a quelques minutes pour mettre mon maillot de bain sous un short en jean et un débardeur blanc. Je coiffe mes cheveux en une grosse tresse et range ensuite ma serviette dans mon grand sac de plage. Je descends les escaliers rapidement, fais un signe à ma jumelle qui lit un peu plus loin dans la salle à manger et dis à maman que je ne sais pas trop quand je rentre.

Quinze minutes plus tard me voilà sur la plage, appréciant cette chaleur d’été et les rires des jeunes qui profitent comme moi. L’été est vraiment ma saison préféré, je peux profiter comme je veux et faire ce dont j’ai réellement envie. Rester dans un amphi toute la journée devenait trop oppressant. J’ai besoin de bouger, de vivre.

Je descends sur le sable après avoir enlevé mes claquettes et essaie de repérer Jay dans cette marée humaine. Je dois bien avouer que j’ai hâte de le retrouver et cette envie augmente un peu plus à chaque fois. Mais je préfère ne rien laisser paraître, il reste ce prédateur à femmes. Quand je l’aperçois enfin, un sourire se dessine sur mes lèvres. J’avance un peu plus vite et m’assois près de lui.

Salut toi !

Je dépose un rapide baiser sur sa joue avant de me mettre légèrement à rougir.

Comment va monsieur muscles ?

Oui, j’aime bien le taquiner là dessus, il est loin d’être repoussant à regarder.

Bonne idée cette sortie à la plage, merci d’avoir pensé à moi.

Nouveau sourire. J’enlève mes vêtements et me retrouve vite en maillot de bain.

Elle est là. La voir face à toi te donner un sourire comme tu as l'impression de ne jamais en faire. Mais Sophie a ce pouvoir sur toi. Et ce depuis votre première rencontre alors même que chacun de tes sourires s'accompagnait de culpabilité tandis que tu pensais avoir à faire à Sarah. Mais non, c'était elle depuis le début. Et c'est toujours elle. Jusque là, tu n'as jamais réellement eu de copines et tes relations avec les filles se cantonnent un petit peu aux groupes formés par les professeurs en groupe : tu ne te sens pas pris au piège par la société ou par tes copains à devoir à tout pris tenir la main d'une fille ou savoir exactement ce qu'est d'être intimement avec une.

Ca ne t'es arrivé qu'une fois, en vérité, et tu regrettes même si vous n'êtes pas allé très loin. Tu n'as pas besoin de faire tes preuves auprès des autres pour avoir un minimum de confiance en toi ou, du moins, pour donner le change et laisser cette impression aux autres. Puis, tu n'es pas Joah, plaire, ce n'est pas ton dada. Tu préfères attendre, aussi niais soit cette idée, que la bonne personne se présente plutôt que d'enchaîner les expériences qui pourraient juste refroidir "la bonne", justement.

Quand elle t'embrasse sur la joue, tu as du mal à cacher ta satisfaction. Cette proximité entre vous te plaît terriblement et tu aimerais toujours la garder telle qu'elle, que jamais Sophie ne s'éloigne de toi, en pensée ou physiquement, par ailleurs. Mais tu sais ce que tu lui inspires. Ton jumeau. Pourtant, elle aussi a une jumelle et peut-être devrait-elle comprendre que vous n'êtes pas les mêmes. Mais tu ne t'en fais pas. Elle comprendra un jour. Le rose sur ses joues t'en convainc aisément.

- Bien, merci. Et toi, jolie princesse ? Qui aime bien châtie bien. Elle n'avait pas commencer et ça t'amuse quand même de jouer un petit peu... tant que ça ne dure pas des années non plus.

Tu lèves un sourcil, surpris par ce qu'elle dit, oubliant subitement les suspicions qui pèsent sur toi.

- À qui d'autre ? Y a que toi pour m'aider à passer une bonne journée.