Alcohol is our best friend (Camilla)

Le soleil venait de se coucher dans la ville d’Hambourg et c’est tout souriant que Gaspar sortait de son bureau après une journée sans encombre. Ces derniers jours n’avaient pas été de tout repos dans sa vie personnelle, entre le mariage qui arrivait à grand pas et l’annonce surprise de son ex petite amie lui annonçant qu’elle était enceinte de lui, il s’était torturé l’esprit durant plusieurs jours sans en parler à personne, se demandant s’il devait le faire ou non. Il se trouvait le cul entre deux chaises, alors que sa mère était ravie de le voir enfin se marier, bien que c’était elle qui avait été le chef d’orchestre dans tout cela. Puis il y avait Camilla, sa fiancée, sublime, fait pour être ensemble d’après leurs familles. Gaspar appréciait énormément la jeune femme et ce même s’il ne connaissait pas au final pas grand chose d’elle. De l’autre côté, il y avait Sarah, son ex. Il en était tombé fou amoureux et était à deux doigts de lui demander sa main jusqu’à découvrir qu’elle était partie sans aucune explication pour au final la revoir quelques mois plus tard et succomber une nouvelle fois à son charme, ce qui ne fut pas sans conséquence. Devait-il assumer son rôle de père à venir ? Il n’en savait rien à vrai dire. Il en était tombé fou amoureux et était à deux doigts de lui demander sa main jusqu’à découvrir qu’elle était partie sans aucune explication pour au final la revoir quelques mois plus tard et succomber une nouvelle fois à son charme, ce qui ne fut pas sans conséquence. Devait-il annuler la mascarade autour de lui pour assumer son rôle ? Il était perdu et essayait de ne pas y penser.

Sur la route, en rentrant du bureau, il prit le soin de s’arrêter dans une épicerie afin d’y acheter quelques bricoles, du vin, quelques mets à grignoter, bien décidé à noyer ses doutes dans l’alcool. Vingt minutes plus tard, il se retrouvait à son appartement qu’il partageait depuis peu avec Camilla. Ne sachant pas s’il allait l’y trouver, il avança dans l’appartement doucement. « Camilla ? » Hurlait-il afin d’être fixé avant de la retrouver dans le séjour. Il lui adressa un sourire et s’installa à ses côtés après avoir pris le soin de retirer sa veste et avoir déposé la bouteille et les mets sur la table basse. « Comment ça va ma belle ? » Lui demandait-il tout en déballant ce qu’il avait apporté. « Une petite soirée en tête-à-tête avec ton fiancé, ça te tente ? » Un sourire en coin accompagnant ses dires, alors qu’il se levait pour aller chercher les verres en espérant qu’elle n’avait rien de prévu et qu’elle allait se joindre à lui, pensant qu’il était peut-être temps d’apprendre à se connaître d’avantage et de partager quelques instants en tête-à-tête sans qu’il y ait un membre de leur famille pour leur dicter leur conduite, laissant par la même occasion tout ces problèmes à l’extérieur.

Rejoignant Camilla qui se trouvait au salon, le blond ne tarda pas à lui proposer de passer la soirée en sa compagnie. S’il vivait sous le même toit depuis quelques mois, chacun menait leur vie quotidienne comme ils le souhaitaient et se tenaient à leur arrangement fait peu de temps après le rencontre. Ils avaient joué le jeu face à la presse et à leurs parents, mais lorsqu’ils étaient à l’abri de tout regard, ils se comportaient comme de bons amis partageant le même appartement. Rien ne s’était jamais passé entre eux, sans compter les quelques partages de tendresses qu’ils s’amusaient à donner en public, rare étaient les moments qu’ils passaient en tête-à-tête une fois seul.

Gaspar observait Camilla alors qu’il prenait le soin d’ouvrir la bouteille de vin, alors qu’il lui avait demandé comment elle allait, l’écoutant avec beaucoup d’attention. « Bizarrement, c’était plutôt calme aujourd’hui, ça ne fait pas de mal de souffler un peu, à croire que mon père veut me préserver pour les évènements à venir ! » Répondait-il en souriant. Il versait le vin dans les verres tout en riant à la réaction de la jeune femme qui lui rappelait qu’elle n’aimait pas qu’il les nomme comme fiancés. « Dis-moi si je me trompe, mais il me semble que nous le sommes non ? » Il la taquinait, il aimait bien en rigoler à défaut d’en pleurer. La situation n’était pas des plus communes et il appréciait énormément le fait de pouvoir en rire. « Tu me vois ravi de partager cette soirée en ta compagnie ! » lui tendant son verre tout en s’installant à ses côtés alors qu’elle valorisait son idée. « Tu verras, j’ai souvent des idées très intéressante ! » Bougeant la tête de bas en haut tout en riant, alors que son dos trouvait le dossier du canapé. « Une chose. Si tu ne veux pas que je prononce le mot qu’il ne faut pas prononcer, ne m’appelle pas Obermayer ! » Il marquait une petite pause afin de plonger son regard dans le sien « Obermayer, c’est mon père. » Son père avait été un grand modèle dans sa vie, mais lui avait dicté aussi sa vie de A à Z, la relation père et fils était surtout basé sur le boulot et ne laissait pas beaucoup de place à de l’affection.

« Oui, trinquons, à notre grande défaite et surtout à notre incapacité à tenir tête à nos parents ! » Avec son verre il venu frôler celui de Camilla avant d’en boire une gorgée. « Mais je dois dire que je suis plutôt bien tombé moi aussi ! » Il ne pouvait pas le nier. Camilla était une femme sublime et elle était exactement le genre de femme qu’il aurait pu draguer dans un bar. « Comment ça se fait que tu n’as pas trouvé chaussure à ton pied et que tu te retrouves obligé à devoir épouser un homme comme moi ? Séduisant certes, mais je ne pense pas que tu as de grandes difficulté à attirer le regard des hommes. » Prononçait-il tout en continuant de boire son verre.

Il la taquinait avec le sourire alors qu’elle n’appréciait pas le fait qu’il prononçait le mot qui les qualifiait malgré tout. Fiancé. Lui-même avait du mal à y croire par moment et ne s’était pas encore préparé au jour J psychologiquement. Il allait franchir un cap qu’il ne pensait pas franchir il y a encore quelques mois, et cela avec une femme qu’il ne connaissait pas plus que ça. Il s’en amusait, mais au fond, il avait la trouille de franchir ce pas qu’il s’était pourtant préparé avec son ex petite amie alors qu’il comptait lui demander sa main sans que personne ne l’y est forcé. Bien sûr, il gardait sa peur pour lui et préférait la taquiner à ce sujet afin de briser la glace. « J’essaye de m’habituer à prononcer ce monstrueux mot, j’ai encore du mal à y croire n’empêche ! » Ajoutait-il avec un ton un peu plus sérieux qu’avant de lui faire que l’appeler par son nom de famille était réservé à son paternel et qu’elle devait l’appeler uniquement par son prénom. « Oui c’est mon nom, mais je ne l’ai pas choisi, puis c’est tellement plus charmant de m’appeler Gaspar en réalité, quand j’entend Obermayer j’imagine la tête de mon père qui me fait part de sa volonté à vouloir que je fasse des prouesses dans ma vie.» Il se confiant légèrement et oui, il en avait marre de tout ça, il en avait marre d’entendre son père et sa mère lui dicter sa vie, mais ne faisait rien pour aller contre.

Ils trinquaient avec bonne humeur et Gaspar en profita pour lui poser une question personnelle afin d’en savoir plus sur la femme qu’il allait épouser. Il l’écoutait très attentivement tout en continuant de boire son verre qui descendait à une très grande vitesse. En l’écoutant il trouvait une grande similitude avec sa vie à lui et fur rassurer qu’il n’était pas le seul à satisfaire les désirs de ses parents pour conserver un bien. « Je comprend mieux, pour moi, c’est un peu près pareille, je n’étais et je ne suis toujours pas près à tourner le dos à l’aisance qui a bercer toute ma vie, j’ai eu une histoire qui ne leur plaisait pas et qui ternissait à la réputation de notre famille, puis j’ai repris une vie de fêtard et de don juan jusqu’à que mes parents m’ont rappelé à l’ordre, me faisant part que je ne pouvais pas continuer ainsi.» Il souriait frustrer en repensant à tout ça. « Par contre, ils ne m’ont pas laissé le choix, du moins, c’était ça, ou je pouvais dire adieu à ma précieuse vie. » Il terminait finalement son verre d’une traite avant de se resservir et faire l’appoint dans le verre de Camilla. « Mais ce n'est pas plus mal, je ne pouvais pas être un coureur de jupon toute ma vie ! » Rigolait-il tout en s’installant plus confortablement pour savourer son verre de vin. « Si nous nous étions croisé lors d’une soirée ou même dans la rue, tu penses que nos regards se seraient arrêtés l’un sur l’autre ? » Demandait-il par curiosité. Il ne pouvait cacher le fait qu’il la trouvait très séduisante et qu’elle correspondait au type de femmes qu’il pouvait draguer lors de ses sorties nocturnes.