(BRECHT & WALTER) alles gute zum geburtstag für

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A cette heure de la soirée, c'est qu'il n'était pas tellement facile de se garer dans la rue qui donnait sur le bar. Alors il a tourné un temps avant de couper la route à une chauffarde qui a finit par lui faire un doigt d'honneur parce qu'il lui avait piqué la place qu'elle convoitait. Les femmes ces temps -ci, commençait par lui sortir par les yeux aussi bien qu'il pouvait les aimer. Si c'était pas con... Il avait passé la dernière demi-heure à bosser sur des dossiers pour le boulot, à retourner des erreurs de planning qu'il avait tout simplement imaginé parce qu'il n'avait pas la tête à ça, alors qu'il aurait pu tranquillement être avec sa femme et ses enfants s'il n'avait pas été congédié. Peu importe, ils avaient décidé avec Walter de sortir et fêter le dernier bilan qui démontrait tout le succès de leur boite. Au moins, ce bijou, il ne l'avait pas trompé. Il poussa la porte du bar, jeta ses clés dans sa poche et scruta la salle pour repérer son vieil ami qui devait l'attendre. Il ne s'étonnerait pas de le voir, une belle et jeune femme au bras, mais avec étonnement, non, il était là et seul, complètement non accompagné. Brecht commençait à se poser la question de savoir s'ils n'avaient pas échangé leur moralité. Lui, l'homme qui était sérieux, et blâmait parfois le comportement de son ami qui trompait sa femme, en était venu à en faire de même... Alors Walter aurait pu faire de même avec la fidélité ? Non, c'était vraiment pas possible, Walter ne serait plus Walter ainsi. Ils n'avaient pas eu trop le temps de parler de ça, il lui avait à peine dit que ça n'allait plus avec sa femme, et qu'il avait du trouver un appartement le temps que ça se tasse. Mais en bon modèle de vertu comme il se portait être, avouer sa faute ne serait pas très flatteur. « Les femmes voient enfin que tu n'as pas tant de charme que ça ?! » C'était dit de la façon la plus moqueuse qui soit avant de lui serrer une poignée de main. « Je vois que tu ne m'as pas attendu pour commencer ! Je prendrais la même ! » finit-il par commander en faisant signe vers son ami à qui il finit par faire.

(c) nightgaunt

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Il sourit, plus à l'intonation qu'à la réponse qui se voulait toute aussi ironique que sa plaisanterie. Brecht et des cours pour charmer ces dames, ce n'était pas son objectif premier pour l'instant, et l'ordre de ses priorités n'était de toute manière, pas encore définit. Il ne comptait cependant pas se remettre sur le marché tout de suite, ni réitérer ces erreurs que sa femme ne pouvait déjà lui pardonner. Puis il avait toujours senti que chez Walter, c'était plus le charisme qui y faisait qu'autre chose, les femmes aiment les hommes qui ont du charisme. « A nos six ans » imita-t-il levant son verre à son tour. « On ne peux pas dire que ça nous rajeunisse, surtout toi ! » Il avait le ton rieur, lui qui ne comptait pas les années et se rendait seulement compte dans ces moments là, qu'il avait quand-même une belle banderole d'années qui trainaient derrière lui. Des bonnes comme des mauvaises, on ne compte pas toujours celles qu'il faudrait. Contrairement à Walter, lui apprécia grandement la première gorgée de whisky qu'il gouta. Il fit un signe de tête pour approuver. Il s'en sortait bien c'est vrai. Un whisky sec et charpenté, assez complexe pour qu'il n'en reconnaisse pas les autres saveurs qui se révèlent. Pas assez connaisseur pour venter ses mérites.
Il reposa le verre laissant la brûlure légère du liquide faire son chemin avant de se passer une main sur ses yeux fatigués, tiraillés par le peu de sommeil qu'il avait ces jours ci, mais dont il ne semblait pas tenir assez compte pour aller se reposer comme un vieux qui ne récupère pas assez vite. En six ans, l'entreprise dépassé ses espérances, si bien qu'il avait l'impression que son rôle était seulement le produit d'une mécanique bien huilée. Ils avaient des clients satisfaits, un palmarès de pas mal de couples à leur actif, et une publicité qui s'étendait doucement. Des idées il en avait, des projets aboutis un peu moins. C'est toujours quelque chose qu'ils font ensemble et à vrai dire, son imagination commerciale stagnait depuis des mois. « Je suis à la traine question projets cette année. Dans les petites évolutions, j'ai pensé qu'on pourrait se lancer sur la proposition de coaching pour les hommes et femmes qui manquent de confiance en elles pour s'ouvrir aux autres, on voit ça trop souvent, et ces gens là nous filent entre les doigts quand on regarde les chiffres négatifs. Ils fuient et trouvent sûrement leur bonheur ailleurs, alors que nous, on peut le leur offrir. » Il enfila une nouvelle gorgée de whisky, cessant les mouvements de mains qui accompagnaient ses mots. Il subsistait aussi cette idée dont ils avaient déjà touché mot sans jamais se lancer dans la concrétisation. Parce que ça outre-passait les objectifs qu'il s'était basé au départ. « La demande sur le marché est en constante augmentation à Hambourg, mais je me dis qu'il faudrait peut-être étendre. Commencer à se projeter dans une autre ville. Ouais... sinon toi des idées ? tu en penses quoi ? » Il savait que ce n'était pas tellement reluisant tout ça, lui et son habituelle fougue qui balance des idées à tout va, la plupart n'ayant ni queue ni tête, et d'autres venant retenir leur petit succès.  

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Personne n'avait cru en ses projets, il avait le regard fantaisiste, les idées en balade et chaque fois qu'il avait porté son projet pour avoir un capital de départ, demander des emprunts, on lui avait presque ri au nez, à lui, le professeur de commerce qui ne fait que transmettre et non créer, parce que le concept de rencontres faisait de toute évidence, référence aux agences matrimoniales et qu'on ne prenait pas en compte les critères de l'amour dans ce monde de brutes. Walter était là depuis le début, il avait suffit qu'ils en parlent et leurs visions des choses s'étaient mêlées pour faire naître du concret. Et les voilà aujourd'hui, qu'ils tentaient de se projeter sur des avancées pour leur Zweites Glück. C'était fou, et tellement appréciable. « T'as sûrement raison, il faudrait qu'on s'implante. Sinon, tôt ou tard, on finira par caser tous les célibataires de Hambourg et on se retrouvera au chômage » Cette idée lui tira le même rire que son ami. C'était pas demain la veille que tout Hambourg serait casé. C'était comme tout, l'amour, ça va, ça vient, ça repart... les couples se défont pendant que d'autres se font. Ce serait tout de même drôle qu'ils aient la capacité de 'caser' toute la populace de la ville, mais la vision serait quelque peu utopiste. S'étendre serait de grande ampleur, Brecht n'était pas certain d'être de taille à faire face à une telle décision, mais aussi souvent qu'il y a pensé, il n'a pu se résoudre à se dire que c'était une mauvaise idée. « Et j'aime beaucoup ton idée de coaching. Peut-être vendre ça comme... Je sais pas... « Révélez la meilleure version de vous même ? » Quelque chose dans ce style. Que les gens ne pensent pas qu'on essaie de les stéréotyper, et que tout le monde a sa place parmi nos clients quoi... » Voilà à quoi servait ce duo, à révéler les idées de l'un, et les parfaire avec celles de l'autre, bien qu'il n'était pas certain de sublimer grand chose aujourd'hui. C'était comme ça qu'ils marchaient tous les deux, et si Walter semblait avoir des idées plein la tête, Brecht n'était plus certain d'en être certain ces derniers jours... et bon sang que ça lui manquait de se jeter sur chaque bulle d'inspiration que lui envoyait ses pensées, il avait juste l'impression d'être un peu vide. Juste un contre coup, comme ça. Il venait de sortir son téléphone professionnel de sa poche intérieur de veste. « Tu vois ça... on peut pas lâcher cette idée... 'la meilleure version de vous même', c'est exactement ce qu'il nous faut ! C'est une bonne technique de mise en valeur ! » ses yeux venaient de se scotcher à l'écran du téléphone dans lequel il notait la phrase de Walter. Il gardait trace des choses importantes, pour que ça ne lui échappe pas, même s'il était presque certain que son ami pourrait lui raffraichir la mémoire. « Copyright Kellerman ! » s'enjoue-t-il les sourcils relevés en secouant la tête.
« Sinon, peut-être ouvrir une plate-forme en ligne, par exemple. Pour revenir sur ce que tu disais, ça pourrait nous ouvrir la voie pour nous implanter dans d'autres villes. C'est le progrès mon vieux ! Ou des événements locaux, comme des soirées ou des événements à thèmes, des blinde dates... On a encore pas mal de marge de manœuvre concernant de nouveaux services à proposer » Il ne pouvait pas le nier, il n'y avait que de bonnes idées, même si ça lui donnait encore la chair de poule d'ouvrir leur entreprise de manière accessible en ligne. Certes, ce ne serait pas leur service premier, mais il se souvient avoir aimé cette entreprise lorsqu'elle était encore petite, il la encore plus aimée lorsqu'elle a prit son envol et qu'il a fallu embaucher, trouver un lieu plus propice à leur nouvelle notoriété, mais dans tout ça, ce qu'il aime Brecht, c'est le contact humain. Les avancées technologiques demandaient pourtant de marcher à leur rythme, et forcément, ils se retrouveraient distancés par leurs concurrants s'ils ne suivaient pas le progrès comme le disait Walter. « Tu connais mon avis sur notre présence sur internet, je suis pas contre le progrès, loin de là, t'as vu ma page facebook... » il rigole. C'était le gars qui avait ses gosses en amis sur facebook et qui postait les choses les plus dingues qui faisaient partie de sa vie. Certains de ses anciens élèves le suivaient même, il essayait de vivre avec son temps. « Tu pensais à quoi comme événement à thèmes ? Les blind dates, c'est vraiment une bonne idée, ça se placerait bien avec les services de speed dating qu'on a déjà lancés. » Il continue de prendre des notes. « mais pour en revenir à la plateforme internet... il est peut-être temps de voir de l'avant, c'est vrai qu'on risque de perdre pas mal de bénéfice en restant fermés aux internautes... Il faudrait qu'on en parle longuement, manier les choses pour que ça ne prenne pas la place sur le reste, tu en penses quoi ?

(c) nightgaunt

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Même s'il voulait avoir la tête à tout, c'était évident qu'il n'arrivait à l'avoir à rien, et c'était pas vraiment apréciable lorsque la tête en question était censée être de celles qui font tourner une entreprise. Sweites Glück semblait pour lui la chose la plus précieuse au monde lorsqu'il avait encore tout, mais à présent, c'était sa famille qu'il voyait en premier plan. C'est qu'à travers les années, on ne voit plus l'essentiel, et tout le monde était ainsi. Il ne se rendait pas compte à quel point il se reposait sur Walter depuis quelques mois. Peut-être Brecht n'était-il pas aussi bon qu'il le croyait dans ce qu'il faisait, même si lui pensait qu'il fallait juste qu'il reprenne du poil de la bête pour se remettre sur les rails. Il avait besoin de concentration, et les distractions de gamins qu'il aimait avoir n'avaient pour l'instant plus leur place. « Mais qu'est-ce que je ferais sans toi ?! » Il rit de bon cœur, c'est vrai que ferait-il sans lui ? Il termine d'écrire ce qu'il avait encore sous la main. « Sinon ouais, je pense que c'est exactement ça qu'il nous faut. On verra pour bosser la version 'en ligne' et le coaching, je pense que ça peut déjà nous apporter beaucoup et ça nous ouvrira de nouvelles portes sur le marché. » Tout ça était tellement commercial, et il fallait vendre l'amour dans leur travail, même s'ils ne voyaient pas seulement cela comme une simple marchandise comme tout ces sites de rencontres que Brecht regardait d'un mauvais œil depuis presque toujours. Raison pour laquelle il avait stupidement passé une annonce dans un journal pour rencontrer quelqu'un, c'était bien plus humain, et il ne voulait pas avoir à être l'article d'un catalogue pour femmes.  "Bon, tu comptes parler boulot toute la soirée, mon vieux ?" Il se redressa sur sa chaise comme s'il avait été prit sur le fait de quelque chose qui ne devrait pas être. « Tu m'as lancé sur le sujet, l'erreur à ne pas faire !  T'as raison, on clos le sujet, et pour commencer voilà ! » il lui montre son portable plongeant de nouveau dans sa poche intérieure de veste et termina d'un trait ce qu'il lui restait au fond du verre. Il s'ajoute à la commande de Walter auprès du barman et se tourne vers son ami. « Bon dis moi comment va Piper ? » De toute les fois où il peut la tromper, Brecht sait quand même qu'il reste attaché à sa femme. « Racontes moi les nouveautés de ces derniers mois, que je vive par procuration un peu pour une fois ! »

(c) nightgaunt