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 Nichts als die Wahrheit -

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Dani Olgard
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Nichts als die Wahrheit -
Mar 11 Juil 2023 - 18:05
Du haut de son mètre quarante-six, Marisandra Renner était une collègue appréciée, une grande travailleuse comme Dani et ils se retrouvaient souvent à performer des opérations "surprise" au local des urgences, sur une personne apportée dans un état critique. Elle était spécialiste de l'identification des tumeurs et lui, de l'acte chirurgical approprié selon la variété identifiée ; autant dire qu'ils travaillaient en équipe. Elle avait souvent le rôle de donner la mauvaise nouvelle aux patients, ou du moins la radio ou les retours de prélèvement qui en faisaient foi, car elle savait les apaiser en expliquant les techniques précises avec lesquelles on avait étudié leur corps. C'était une façon pour eux de mettre le problème à distance, sous un jour relativement positif, comme une voiture à réparer, tout en regardant la réalité en face.

Elle n'en avait pas le rôle à proprement parler, cela aurait dû revenir à Dani, qui assurait ensuite le suivi du malade sur le long terme, parfois pour le reste de sa vie. Mais elle prenait la liberté, à l'occasion. Et particulièrement quand un nouveau patient lui paraissait émotionnellement fragile, sujet à faire une bêtise si un médecin le déprimait un peu trop en lui parlant du parcours qui l'attendait. Ce n'était pas un manque de confiance, c'était du réalisme : elle connaissait son Dani par coeur.

Elle était au centre du projet qui avait émergé dans le service, suite à de longs échanges entre l'équipe de soin cancérologique, par le biais d'une infirmière de coordination consciente que le courant ne passait pas toujours, et quelques associations de soutien aux malades, généralement composées de proches et de rescapés mais aussi de célébrités qui avaient à coeur de les soutenir... bref, toute une petite équipe, qui avait appuyé pour que ce travail se fasse, mais qui n'étaient pas présentes dans son bureau aujourd'hui.

Un joli projet qui serait utile, non seulement dans leur hôpital, mais dans ceux qui voudraient s'en resservir : la création d'un manuel pédagogique pour parler du cancer avec des mots doux, respectueux, sans le présenter comme la fin du monde, mais en prenant au sérieux les angoisses des personnes touchées. Un équilibre difficile à obtenir en apparence, mais Marisandra l'avait résumé à Dani sous une forme qui l'avait tout de suite rassuré : il s'agissait simplement de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Il adorait cette formule. S'il avait eu un blason familial, il l'aurait faite traduire en latin pour l'adopter comme devise. En attendant un improbable anoblissement, ce serait le titre du livre : die ganze Wahrheit und nichts als die Wahrheit.

Et c'était le docteur Renner qui s'était aussi chargée de la communication autour de ce projet, engageant un illustrateur pour apporter aux textes explicatifs à la fois un peu plus de précision, et un peu plus de légéreté. Elle lui avait bien expliqué que ce ne devait pas être humoristique, les gens qui liraient n'auraient pas envie de rire. Mais les dessins devaient être des supports qui les aideraient à se projeter dans ce qui serait leur réalité. Encore une fois, en douceur, sans aucune dramatisation. Elle avait joint des photos du service, qui devraient rester confidentielles et être détruites après la réalisation des croquis ; et elle avait demandé à Dani d'assister l'illustrateur dans son travail, par ses remarques et ses conseils. L'association avait fourni le texte, partageant des expériences très personnelles, mais ils n'allaient pas laisser ce monsieur dessiner dans la salle d'opération ou ce genre de chose. S'il était incertain d'un détail, ou craignait d'extrapoler sur les sentiments d'un patient, d'un proche, ou même de l'équipe soignante... il avait Dani pour se renseigner.

Dani arriva au bureau, alors que sa collègue terminait d'exposer à l'artiste ce que serait l'esprit du projet. En franchissant la porte pour se présenter, il perçut quelques mots qui le firent ciller légèrement. "Améliorer la communication avec les médecins. Ce livret leur est destiné, tout autant qu'aux patients. Sur la question du ressenti, certains ont beaucoup à apprendre." Il avait eu quelques plaintes sur ce sujet, encore récemment. Est-ce qu'il était vraiment la meilleure personne pour ça ? A moins que son amie ait justement l'intention de lui donner une petite leçon, ou, pour garder l'aspect pédagogique mais sans dimension punitive, de lui faire faire ses devoirs.

"Bonjour," dit-il en tendant la main à l'inconnu. Il avait déjà salué Marisandra tôt ce matin en arrivant, et la regarda à peine ; il savait à quoi elle ressemblait, c'était une de ses proches amies. "Je suis le docteur Olgard. On m'a dit que nous allions travailler ensemble ?" Oh, et un sourire, bien sûr. Il ne voulait pas lui faire peur, à cet artiste. On dit que les artistes sont des gens sensibles, et c'est probablement vrai.

♔♔♔

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Jan Ackermann
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Re: Nichts als die Wahrheit -
Lun 4 Sep 2023 - 14:43
Heureusement que tu as l’habitude des hôpitaux. Tu es là, le regard plongé sur le sol, tripotant un espèce de dé anti-stress, ton casque sur tes oreilles. Tu attends ton tour. Non pas que tu as un énième rendez-vous pour ta santé, pour ton mental, non. C’est pour une tout autre raison que tu t’es traîné ici, que tu avais quitté ta bulle rassurante créer dans ton appartement. Mais il le fallait, parce que tu avais été séduit par le projet, parce que tu n’avais rien d’autre à faire actuellement et que l’envie de dessiner pouvait te prendre n’importe où.

Il te suffisait de lever la tête, emmagasiné des informations, des souvenirs et les voilà déjà retranscrits sur le papier. Il te suffisait d’avoir les yeux qui se baladent partout, sur les visages, les endroits familiers, les murs décorés, les brancards qui déambulent à une vitesse folle, les infirmières qui s’agitent dans cette fourmilière. Tu te redresses un peu, profitant du silence qu’il y a dans tes oreilles pour te retourner dans tes pensées. Tu es comme… Au ralenti. Tu respires un peu plus lentement, tu attends de calmer ton cœur et tu vois que tout le monde s’agite encore plus rapidement.

L’heure défile à une allure qui n’a plus aucun sens, les gens autour de toi sont flous, comme happés dans un espace-temps que tu ne fais qu’effleurer…. Avant qu’une main ne se pose sur ton épaule, doucement, avec lenteur. Tu redresses la tête et perçois une voix, douce. Une infirmière que tu connais bien, qui te souris et te fait signe de la suivre. Tu profites alors de te lever, marchant derrière pour te remémorer enfin la raison de ta venue en retirant ton casque pour le laisser autour de ton cou. Tu te souviens des mots du docteur Renner. Tu te souviens qu’il s’agissait d’une collaboration pour permettre une meilleure communication entre patient, personnel médical et famille des patients.

Une très bonne initiative, te sentant concerné par le sujet, d’une manière ou d’une autre bien sûr. Tu avais dit que tu avais préféré venir pour parler avec le personnel médical pour avoir au cœur de leur travail toute l’inspiration que tu avais besoin pour le projet. Tu arrives ensuite au bureau où la fameuse docteur Renner t’accueilles doucement, lentement. Elle attend ton approbation pour te serrer la main, t’exposant ensuite le projet de A à Z. Tu hoches la tête, te massant la paume de la main du pouce, écoutant patiemment. Puis tu entends dire que tu travailleras en partenariat avec un autre médecin.

Tu souris doucement avant d’entendre la porte qui s’ouvre. Tu redresses la tête pour croiser le regard du médecin qui est en face de toi. Droit, le regard un peu froid. Selon ton point de vue. Tu souris en retour quand il te salue. Tu lui rends la poigne de main.

- Enchanté. Jan Ackermann.

Tu hoches un peu la tête avant de ramener les mains vers toi, un peu en avant comme un espèce d’humain aux réflexes de t-rex maladroit.

- Oui j’ai eu vent. Je n’ai pas pu refuser le projet, étant moi-même patient ici et concerné par la démarche de communication patient, famille et personnel…

Tu commences à sortir ta tablette graphique pour pouvoir montrer ce dont tu es capable en terme artistique.

- Voilà un peu mes références si jamais, pour vous donner une idée de quoi je suis capable… Et… De faire ensuite un choix de style. Je peux m’adapter à tout, basiquement.


HRP:

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Mar 5 Sep 2023 - 12:20
Dani s'assit à moitié sur le rebord du bureau, dans une tentative évidente pour apparaître décontracté, qui ne faisait que le ramener aux années 50. Il faut dire que sa vie aurait été plus simple si elle avait été un film en noir et blanc. "Essaie de ne pas avoir l'air trop militaire," avait dit Marisandra en préparation de l'entrevue. Elle ne le coacherait pas davantage : elle ne pouvait pas gérer à sa place les relations avec le reste du monde. Le but de ce projet était justement de pousser le corps médical à faire des efforts de sociabilité...

"Patient ? cancer ?"

Elle dressa l'oreille en entendant Dani poser cette question, puis décida de ne pas s'en mêler. Mais il avait perçu sa réaction. Il était focalisé sur elle, comme sur une sorte d'outil de traduction placé entre lui et l'inconnu. Il réfléchissait à voix haute, observant l'homme sans trop le fixer. Il avait remarqué, en se forçant à le regarder dans les yeux pour le saluer, que ce dernier ne lui imposait pas ce contact direct, ce dont il lui était confusément reconnaissant. "Je veux dire - j'en suis navré - non, Ackermann, ce n'est pas dans notre file active - vous avez eu une attaque ? Vous êtes remarquablement remis si c'est le cas." Il désigna et mima spontanément la posture brachiale singulière qu'il avait aperçue, mais qu'il ne parvenait pas à diagnostiquer clairement. Ce n'était pas pathologique. Juste une posture, comme ces personnes efféminées qui repliaient sans cesse leur poignet sans raison, comme si leur main était un éventail. Il sursauta presque en entendant la voix de Marisandra :

"Je vous laisse, les garçons."

Hey ! Elle l'abandonnait à son sort. Elle quitta la pièce à petits pas, comme un nuage, ne laissant que la lumière nue de l'hôpital. Quelque chose dans sa voix semblait conseiller à son collègue d'arrêter les pronostics, aussi il resta sans voix, conscient de s'être trompé, mais incertain de la marche à suivre. Il se pencha sur les dessins pour se donner une contenance. Il aurait sans doute dû pointer vers certains pour manifester une préférence, mais la vérité, c'est qu'il s'en fichait. L'art dégageait parfois une forme d'harmonie à laquelle il était sensible, les décors symétriques et élaborés des voûtes d'édifices religieux lui faisaient par exemple cet effet. Mais il était incapable de pointer à un style de dessin plutôt qu'un autre, et le déclarer approprié à une brochure médicale.

Il avait envie de discuter de Rubik's Cube. En passant dans la salle d'attente plus tôt, il avait eu le regard attiré par l'objet avec lequel jouait Ackermann ; à ce moment, ils ne se connaissaient pas et n'avaient aucune idée que leurs trajectoires allaient se croiser. Quel âge pouvait avoir l'artiste ? Etait-ce trop ringard pour lui ? Tous les artistes avaient l'air jeunes. Léonard de Vinci, sur son dernier autoportrait, avait encore les étincelles du génie dans les yeux comme à son premier jour d'école.

Lui, il avait le dernier cadeau de sa fille dans le tiroir de son bureau, un cube de collection particulièrement agréable à manipuler, le Wheel IQ. Elle lui avait trouvé au fil des années des curiosités comme le Super Star, le Clover Fragmentation ou le Mosaic, mais aucun n'arrivait à la cheville des Ghost, ses favoris, particulièrement appropriés pour son daltonisme. Les autres étaient surtout des soutiens de réflexion, qu'il articulait pour rythmer sa pensée et la cadence de sa vie. Il ne cherchait pas particulièrement à reproduire des patterns de couleurs, et les plongeait plutôt dans un chaos toujours plus avancé. Il avait appris à ne pas le faire devant les autres, car cela pouvait les frustrer.

"Je peux vous faire un tableau," lança-t-il en s'apercevant qu'un silence s'installait. "Les priorités lors du choix de traitements. C'est un exemple de ce qu'il faudra communiquer." Il rédigea rapidement sur trois colonnes :
20 à 50 ans - survie globale
50 à 80 - survie sans progression de la maladie
80 à 110 - qualité de vie

Les patients de moins de vingt ans étaient reçus dans une unité à part, et auraient sans doute droit à leur propre brochure, adaptée à leurs propres nuances ; et il n'avait jamais vu de patients de plus de 110 ans. Et puis cela répartissait la population en trois colonnes de trente ans, c'était propre et net. C'était aussi une réalité horrible sur bien des plans à communiquer aux patients, et il ne savait pas le faire en douceur : la vérité, c'est que c'était horrible, et il ne pouvait leur dire que la vérité. L'idée étant que prioriser une stratégie faisait passer les autres au second plan.

Si le but était qu'un jeune patient survive le plus longtemps possible, alors il faudrait probablement le rendre un peu malade pour y arriver ; si le but était d'éviter des souffrances supplémentaires à une personne âgée, alors on renoncerait à combattre le cancer avec toute l'agressivité méritée ; et ainsi de suite. Mais ces choix devaient être faits, et les patients devaient les comprendre pour pouvoir les accepter. Après une hésitation, il ajouta un monstre au sommet du tableau : le symbole de la blouse blanche, surmonté d'une grande bouche pleine de dents. C'est lui qui disait cela et qui faisait si peur aux pauvres gens placés sous sa responsabilité. Lui, le monstre, Dani Olgard. Une tentative d'humour, et en même temps, d'excuse.

Spoiler:

♔♔♔

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Dim 8 Oct 2023 - 14:25
Patient…. Cancer...

Les mots ne sont pas directement venus à toi quand les questions ont été posées, mais tu les entends vaguement alors que le médecin en face commence à parler à son tour aussi. Tu bascules la tête sur le côté en l’écoutant parlé et comprend légèrement où est la confusion. Tu allais répondre avant que ton cerveau ne te demande de sortir ta tablette graphique pour la poser sur la table et vous faire lâchement abandonné par la médecin qui était au milieu. Tu souris tout de même, lui faisant un coucou de la main avant de redresser la tête pour faire face à l’homme en face de toi.

Il ne te faisait pas spécialement peur, ayant connu plus imposant. Il ne te mettait pas spécialement, mal à l’aise, ressentant comme un possible manque de communication ou de savoir par où commencer. Un temps de silence, tu vois à son regard qu’il cherche quelque chose à dire. Tu cherches quoi, alors que tu comptes aussi ses rides, par habitudes, avant de te redresser quand il parle de tableau. Tu hoches la tête et ouvres une nouvelle page vierge, lui tendant le stylet avant de regarder autour de toi une nouvelle fois, le temps qu’il finisse ce qu’il comptait faire.

Tu te ronges un ongle et oses doucement.

- J’ai une amie atteinte de cancer… Pas moi. Je suis patient dans l’aile ouest.

Les handicaps invisibles. Les soucis neurologiques. Cette aile-là. Que tu connais bien. Que tu as traversé pendant des années, que tu retournes voir de temps en temps pour aider la mise à jour de tes dossiers. Cela te permet de dire bonjour aussi aux infirmières que tu connais, au médecin et donner des nouvelles, en prendre et participer aux activités pour les enfants si besoin. Tu passes un œil sur le tableau fini de ton peut-être futur collègue et souris un peu.

- Bien. Je vois.

Les tranches d’âge semblaient un peu arbitraires pour toi, mais tu comprenais où il voulait en venir. Tu fronces un peu les sourcils en voyant le rajout d’un dessin en haut du tableau et ne peux t’empêcher d’avoir un sourire et un rictus nerveux, sans filtre.

- Je ne pense pas que certains vous voient comme ça… Peut-être les familles quand elles ne comprennent pas pourquoi leurs êtres les plus chers sont dans cette situation. Mais pas les patients. Mais ce n’est que mon point de vue.

Tu bascules la tête sur le côté de nouveau et te grattes la tempe avant de joindre de nouveau tes mains devant toi, te massant les paumes du pouce.

- Je vois au moins où je dois aller. Je peux tenter quelque chose de coloré et éducatif, sans pour autant prendre ceux qui liront pour des enfants. Qu’en dites-vous ?

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Dim 8 Oct 2023 - 17:23
"Coloré..." Dani eut un petit sourire et se détourna en direction de la fenêtre, abandonnant la contemplation du bureau et de son croquis au nouveau venu dans l'équipe. Laisser cet espace à un intrus n'était pas facile, mais quand ce fut fait, il l'accepta et l'intégra. D'ailleurs, il lui semblait avoir affaire à une personne soigneuse.

"Pour moi, ça ne fera pas grand-chose, je distingue à peine les couleurs. Mais ne faites pas attention. Faites comme vous avez l'habitude, je verrai bien ce que ça donne et nous partirons de là."

Après tout, certains patients seraient peut-être daltoniens mais il n'y pensait pas. Ils étaient déjà malades, les pauvres, il avait toujours du mal à les imaginer affligés d'autres difficultés. Pourtant, il le découvrait à chaque fois, ils en avaient tous ; ils n'étaient pas "des malades" mais des gens. Les uns avaient la vue basse et les autres des problèmes de couple. Il y avait les chevilles foulées et les chats perdus. Ceux qui mangeaient trop et ceux qui ne mangeaient pas assez. Les artistes qui n'arrivaient pas à percer, les chefs d'entreprise en faillite. Des plus contrôlés aux plus négligés, ils apportaient tous leur lot de petits soucis humains dans son cabinet, et dans leur conversation. Des morceaux de stress personnalisés avec lesquels il devait composer, sans grand talent, pour son plus grand malheur.

Tiens, il songea soudain que ce monsieur lui offrait à la fois une équation et une occasion de la résoudre. Dani se tourna vers lui en croisant les bras. L'autre remuait beaucoup les mains, et – non, cela ne le rendait pas nerveux, ce n'était pas le mot – mais il avait envie d'agiter les siennes pour soutenir son effort de réflexion, et ça ne se faisait simplement pas, donc il les bloquait.

"Vous êtes l'ami d'une patiente à nous. Comment vous nous voyez ? Un ami, une famille, c'est la même chose. Non ?"

A nouveau, il sourit, d'un air d'excuse. Ce sourire-là était un de ceux qu'il maîtrisait le mieux, même si il n'avait aucune sincère émotion à placer au-delà. Il savait quand les adresser et comment les doser. Se mettre dans l'embarras dans des situations sociales était une sorte de sport personnel, et voilà comment il déclarait forfait et implorait la fin du match.

"Toute une éducation à faire. Mais c'est pourquoi vous êtes là. Montrez-moi comment vous travaillez." Il se rapprocha et chercha dans un tiroir quelques stylos colorés. Evidemment il y en avait. Il voyait qu'ils portaient des capuchons plus ou moins clairs.

"Communiquez-moi quelque chose avec un dessin. Sur la situation de votre amie ou, ce qu'il vous plaira."

C'était un baptême du feu : si le nouveau venu ne le supportait pas tel quel, exigeant malgré sa courtoisie, envahissant à sa façon distante, passionné et détaché à la fois, alors ça ne servait à rien de les associer en équipe. Mais quelque chose lui disait que ça pouvait fonctionner. Et il avait bien envie de voir un tour de magie.

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Sam 20 Jan 2024 - 16:22
Coloré, qu’il répète. Il le fait en écho, dans un souffle léger. Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas ce ton qui se baisse et son regard qui se perd de l’autre côté de la fenêtre. Tu appuies un peu la paume de ta main, ne comprenant pas bien pourquoi vouloir te répéter avant qu’il ne confirme que cela ne changera rien au processus. Il affirme que les couleurs lui sont indifférentes et que tu es libre de faire comme tu as l’habitude de faire, d’agir, de travailler. Tu bascules la tête sur le côté, essayant de trouver une alternative. Ton cerveau y réfléchit rapidement, voulant aider.

Il pose quelques questions supplémentaires, qui t’obligent à te poser pour y répondre, sans filtre, agir normalement. Tu bascules la tête de gauche à droite, lentement, à un rythme assez régulier alors qu’il tente de sourire en face. Un drôle de sourire que tu connais bien, ce sourire de convenance, mais que sans le vouloir, tu adoptes aussi par habitude. Parce qu’il faut être poli en société, parce qu’il faut ne pas paraître brutal ou juste sincère, parce qu’il ne faut pas blesser les gens alors que tes émotions parlent toutes seules sans que tu ne le décides.

- Je suis un ami oui, mais comme je suis habitué au personnel médical, mon avis est biaisé. Depuis tout petit, je suis confronté à toute l’administration, les dossiers, les mises à jour, les infirmières, les diagnostics médicaux ou le langage que vous avez. Donc, je n’ai pas peur. Je trouve même cela quelques fois rassurant tout en n’oubliant pas le côté humain de la chose, savoir qu’il y a une infime partie de tout ça qui peut être des erreurs à cause de variable indescriptibles et infinies selon le million de possibilités qu’il existe comme événement.

Que tu termines avant de récupérer les stylos doucement dans la main et de te poser pour prendre une feuille quelque part. Tu sembles ne pas refuser l’offre qu’il te fait, comme un espèce de défi, une énigme à résoudre. Bien sûr, le moment est de choisir quoi dire, communiquer. Alors tu tentes. Tu tentes deux facettes. Un portrait très réaliste de ton amie qui sourit, entourée de fleur et de son foulard qui cache son crâne, son air amaigri, mais de la joie et du bonheur dans le regard. Autour, des arabesques avec des détails de sa vie, de son passé et de tout ce qu’elle a pu vivre de positif au sein de l’hôpital.

Tu essayes d’arranger les ombrages avec les stylos comme tu le sens, comme tu le peux. Tu souris tout de même, fier de ton résultat, pose le portrait plus loin et le montre.

- J’espère que c’est assez clair, sinon ce n’est pas grave. Cela ne me dérange pas d’expliquer ma façon de penser, de réfléchir mes œuvres, de les décortiquer avec quelqu’un pour apprendre aussi à communiquer oralement ce qui se passe dans ma tête.

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Sam 20 Jan 2024 - 21:55
"Il faut que j'essaie de comprendre. Donnez-moi un instant." C'était l'exemple de l'artiste qui encourageait Dani à se lancer dans un petit exercice. Ce n'était pas un jeune homme de vingt ans qui parlait ; c'était quelqu'un qui avait dépassé de loin l'âge habituel d'apprentissage social. Mais il tenait à s'entraîner à la communication, et Dani devait aussi s'appliquer à ce genre d'effort. Eh bien, ils pouvaient apprendre ensemble - ou ils ne pouvaient pas, seule l'expérience le dirait, et dans ce cas au moins ils ne se jugeraient pas.

Sans vouloir être aucunement insultant, Dani remarqua cependant l'évidence :

"Vous apprenez encore, vous ? Vous êtes âgé pour ça. Enfin, moins que moi, j'imagine." Un avantage ? A leur stade, seules les différences individuelles pourraient avantager l'un d'entre eux. Et puis ce n'était pas une course, mais une escalade en cordée. Il se plongea dans la contemplation attentive du dessin. Ce n'était pas désagréable de se concentrer sur un nouveau type de support. C'était comme apprendre un jeu. Il ressentait déjà la menace de la frustration, alors qu'il se heurtait à une incertitude fondamentale et s'agaçait de ne pas obtenir directement un résultat limpide. Mais cet agacement était le signe que le jeu l'intéressait. L'enjeu, en tout cas.

"Elle... réfléchit ? Ce sont ses pensées ? Elle est à l'hôpital et elle s'ennuie, alors elle réfléchit à... son programme ?"

Il secoua la tête négativement en réalisant ce qui influençait son interprétation : un phénomène de projection parfaitement classique.

"C'est moi que je décris. Clouez-moi sur un lit et je deviens fou en une demi-heure. Pas à cause des erreurs," précisa-t-il en se rappelant quelle description le dessinateur avait brossée de ses préoccupations. "J'ai besoin de m'occuper les mains sinon le monde disparaît. Narcissisme ? Ce serait bien un défaut de grand chirurgien."

C'était une tentative d'humour. Il sourit largement, découvrant ses dents qui brillèrent un bref instant comme celles d'une bête fauve qui apparaît tout à coup sous les arbres. L'humour pouvait être si féroce parfois, si impitoyable. Et pourtant il était réconfortant. Une question de complicité, de lien. Ce n'était peut-être pas possible avec un inconnu. Pourtant il n'avait généralement pas besoin de plus de quelques instants pour savoir s'il s'entendrait avec quelqu'un. Il s'entendrait sûrement avec l'artiste. C'était quelqu'un de respectueux. Au sens où il comprenait que chaque personne a son espace et où il lui laissait le sien. Aucune pression, aucune contrainte étouffante. C'était l'environnement désiré pour fournir un travail correct.

"C'est très joli en tout cas," ajouta-t-il rapidement. "Ce n'est pas une critique de votre travail. C'est ma faute. Excusez-moi."

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Mar 27 Fév 2024 - 21:41
Un instant. Il lui faut un instant pour se concentrer, se plonger dans le dédale d’interprétation que tu avais créé sur papier. Tu te lèves et recules alors, laissant l’espace nécessaire, sans approcher plus. Tu te contentes de l’observer tranquillement, de temps en temps baissant les yeux pour ne pas laisser la fâcheuse impression d’être comme un insecte par-dessus son épaule qui désirait ardemment en savoir plus. Tu finis par dire doucement que tu continues d’apprendre, malgré ton âge avancé. Tu lâches un rictus nerveux, te demandant bien quel pouvait être le sien quand émet cette hypothèse que tu sois bien plus jeune que lui.

Tu bascules un peu la tête sur le côté alors qu’il commence à parler, donner son impression, mais tu fronces les sourcils, sentant qu’il y a quelque chose de faux. Tu n’arrives pas à trouver quoi avant qu’il ne secoue la tête négativement, conscient qu’il s’agissait peut-être tout simplement de sa propre interprétation de lui-même devant l’œuvre. Projection ? Possible. Tu fronces légèrement les sourcils en essayant de comprendre pourquoi cette réaction alors. Il finit par donner la plus simple des explications. Il ne supporte pas l’inactivité. Ah. Voilà autre chose. Peut-être ses années à passer dans le travail. Tu ne peux que le comprendre, ton père est dans le même cas.

Tu le vois bien avec les nids qu’il fabrique quand il a besoin de s’occuper, d’être dans son atelier. Tu souris un peu avant de revenir dans son champ de vision. Tu hausses les épaules quand il s’accuse un peu d’être narcissique, malgré un ton possiblement humoristique. Mais bon, il t’est bien difficile d’en comprendre la subtilité de suite. Tu souris au sien, en réponse, politesse de mimétisme social, masque pour ne pas montrer l’autisme sous-jacent de ton esprit.

- Oh non, il n’y a pas de mal. Parfois, l’abstrait est différemment interprété, interprétable ou impossible pour certaines personnes. Peut-être que vous êtes très rationnel. Mais je ne critique pas. C’est peut-être mieux dans votre travail.

Mieux, bien mieux pour pouvoir faire face aux difficultés dont il fait face. Tu ne sais pas trop ce que cela pouvait être. La perte d’un patient ? Avertir ceux qui restaient ? Réparer des choses impossibles de l’anatomie humaine ? La peur de faire une erreur en voulant sauver une vie ? Tu essayes de ne pas y penser, focalisé sur son compliment.

- Merci encore. Je ne suis pas très objectif sur mes œuvres, en général, je trouve toujours un défaut que j’aurais dû rectifier, mais qu’importe. C’est le propre des artistes.

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Mer 28 Fév 2024 - 23:36
"Je suis très rationnel, oui."

Dani y réfléchissait encore alors qu'il conduisait le dessinateur à travers les couloirs du service, pour lui faire rencontrer une des patientes qui allait participer à ce projet. Ebru Baumgarten était une architecte d'une cinquantaine d'années, accro aux voyages à l'autre bout du monde. Elle aimait être active et utile, voire submergée de travail. Ici, elle se rongeait les sangs. Mais elle avait très mal réagi au traitement et était particulièrement affaiblie. Elle pouvait à peine faire quelques pas sans aide. Une activité intellectuelle allait faire beaucoup de bien à ses nerfs. Dani expliquait tout cela en arpentant les détours de l'étage, esquivant avec aisance les obstacles habituels, statiques ou en mouvement.

Son esprit à lui était resté dans le bureau, à réfléchir aux informations transmises par son nouveau collaborateur. Ce que ce dernier faisait avec son art, Dani le faisait avec son raisonnement. Il était rationnel et il en retirait une certaine sécurité, car on le valorisait pour ça ; c'était pourquoi il s'excusait lorsque tout n'était pas parfait. Il savait qu'il aurait pu faire mieux. Si il s'excusait d'emblée, il prenait les devants et écartait le risque d'être critiqué. Pour le coup, il était réellement trop vieux pour ça. C'était une attitude de gamin, une pression inutile qui ne faisait que le distraire de ses véritables tâches.

Arrivé à la chambre de cette patiente, il frappa avant d'entrouvrir la porte. Elle semblait dormir. Dani entra pour la réveiller en douceur, mais s'aperçut immédiatement que quelque chose n'allait pas du tout. Son attitude se raidit et il retraversa la pièce en courant, pour appeler un infirmier qui passait et lui parler brièvement à l'oreille. Tandis qu'on apportait une civière, il examina les signes vitaux de la femme inanimée. Son visage s'était crispé dans un masque impassible, mais son regard en disait long sur l'embrasement de ses neurones. Il prescrivit une injection, le placement sous respirateur artificiel, et l'envoi de la civière à l'étage des soins intensifs. Lorsque le convoi emporta la patiente, il parvint enfin à se détendre : elle n'était plus sous sa responsabilité.

Il parut soudain se rappeler de la présence de l'artiste, et le rejoignit à grands pas, mortifié de ces débuts houleux. "Coma," expliqua-t-il avec un petit haussement d'épaules. "Je suis désolé, ça ne va pas être possible de faire selon le programme prévu. Il y a d'autres personnes mais... eh bien, ce n'était pas le programme prévu," s'excusa-t-il de nouveau. Est-ce que ça pose un problème ? Il y a des gens qui ne se formalisent pas pour si peu.

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Re: Nichts als die Wahrheit -
Jeu 9 Mai 2024 - 15:37
Au moins, il avoue que, contrairement à toi, il n’est pas dans le créatif. Même si tu es possiblement tout aussi rationnel que lui dans certaines circonstances, tu n’en reste pas moins un artiste accompli. Mais tu ne t’attardes pas plus sur le sujet. Il faut avancer dans le programme de la journée, pouvoir rencontrer les patients, que tu puisses laisser alors ton analyse faire le plus gros du travail avec ta mémoire qui pourra te repasser la scène quand tu le désireras. Tu suis alors le médecin, silencieux. Le couloir te semble à la fois interminable, angoissant et rythmé dans un chaos ambiant familier.

Tu ne calcules pas le temps mis avant que vous ne vous arrêtiez devant une chambre et qu’il te parle un peu de la patiente. Particulièrement affaibli d’ailleurs, il paraît, selon ses dires. C’est possible, après tout. Comme il le disait, elle était amatrice de voyage, n’était pas si vieille et avait passé sa vie à bouger, agir, travailler. Possible que le contre-coup de tout ça, rester alitée, avait agit plus violemment que prévu. Tu n’essayes même pas d’imaginer tes propres parents dans ces cas-là, eux qui semblent encore bien actifs et prêts à en découdre au moindre problème malgré leurs soixantaines passées.

Tu secoues la tête en soupirant, oubliant cette pensée avant de te figer quand tu vois l’expression du docteur qui change d’un coup. Tu te masses le poignet et te mets à reculer en mettant ton casque, voyant que ça commence à réellement s’agiter autour de vous. Tu laisses le passage pour le personnel médical et sors de la pièce pour ne pas avoir à regarder ce qui se passe pour le garder dans ta bibliothèque mémorielle. Tu attends un peu que cela se calme et souris légèrement en croisant le regard de ton collaborateur. Tu retires ton casque et soupires quand le couperet tombe.

- Je vois.

Tu inclines un peu la tête, signe que tu comprenais, même si le changement brutal de programme te stressait doucement. Mais c’est le jeu. Tu inspires, tranquillement, souriant lentement.

- Ce n’est rien. L’imprévu est mot d’ordre de votre branche de métier. Je le comprends. Si vous le désirez, nous pouvons reporter la visite des patients pour un autre jour, cela ne me dérange pas.

Si un peu, mais tu n’es pas une urgence ici. Il y a d’autres cas plus importants que toi dans ces murs.

- Faites ce que vous avez à faire.

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