Philipp Fisher ♔ Je voudrais être un arbre, boire l'eau des orages

Ils sont presque tous là. Ils ont répondu à l'invitation. Philipp les entend discuter avec passion dans son salon. Il est en train de préparer méticuleusement les desserts qu'il a préparés lui-même. Depuis le départ de Lena, il a retrouvé le monopole de sa cuisine. Leur histoire avait pourtant si bien commencé... Ce soir d'automne alors qu'elle était revenue pour prendre un nouveau cours d'équitation, elle qui faisait déjà partie des gens talentueux auxquels il estimait ne rien avoir à apprendre de plus. À la fin de leur séance, elle avait fait le premier pas en déposant un baiser sur ses lèvres. Il s'en souvenait comme si c'était hier. Elle avait mis un baume à lèvres au goût de framboise, évoquant un bonbon et son parfum portait des effluves de jasmin. Il avait répondu, en y allant plus franchement. Elle lui plaisait, ça ne faisait aucun doute. Mais il ne se sentait pas de rompre la glace et de tenter de la séduire. Il n'avait pas suffisamment confiance en lui pour cela, étant donné le pourcentage de relations qui s'étaient terminées auparavant... 100% d'échecs, triste record. Avec le recul, maintenant, il se rendait compte qu'il avait malheureusement une tendance à ne subir que des revers et que cela le confortait dans ce qu'il pensait. Le problème venait de lui. Il n'était probablement pas fait pour rencontrer l'amour et le garder. Tôt ou tard, sa ou son partenaire finirait par aller voir ailleurs. Il se demandait toujours pourquoi et essayait d'obtenir des réponses sans forcément que cela ne soit concluant ou constructif. Ses ex. ne se montraient pas vraiment loquaces, hormis en lui disant qu'il n'était pas leur style ou en usant de moyens blessants pour creuser le fossé. Paradoxalement, Lena avait été plus claire quand elle avait rompu...

(TW violences conjugales) Il massa doucement son bras, sur lequel un gros hématome couvrait une bonne partie de sa peau. Officiellement, il s'agissait de la conséquence d'une chute à cheval. Excuse plausible, étant donné son travail et le nombre de fois où il s'était blessé tout seul comme un grand. Officieusement, Philipp s'était bien abstenu de dire à sa famille réunie que c'était Lena qui l'avait frappé. C'était le jour où il avait découvert qu'elle le trompait et qu'il avait voulu en discuter avec elle. Il ne sut pas vraiment si c'était de la colère contre lui ou contre le fait qu'elle soit "démasquée" mais elle entra dans une rage folle et munie d'un parapluie, elle s'en prit à lui. Elle faillit l'éborgner. Ce n'était pas la première fois que la violence parlait. Parfois, quand elle était jalouse de contacts platoniques qu'il pouvait avoir avec d'autres personnes, elle lui jetait des objets du quotidien dessus. Elle avait manqué l'assommer en lui balançant de la vaisselle à l'arrière du crâne. À chaque fois, il était resté calme et cela avait sans doute permis d'éviter que ça n'aille plus loin. Il n'avait jamais répliqué, ça n'aurait servi qu'à rajouter de l'huile sur le feu. Mais les cicatrices étaient quand même bien là. Il ne comprenait pas pourquoi cela arrivait et en venait même à se dire qu'il avait dû lui donner des raisons d'être autant en colère contre lui. La culpabilité, ça n'est pas un sentiment très valorisant. Encore moins quand on a du mal à imaginer la toxicité d'autrui. Quelques éclats de rire le ramènent à la réalité. Un sourire comblé passe sur son visage. Heureusement, il lui reste l'essentiel : sa famille.

Il jette un coup d'œil rapide pour vérifier si tout se passe bien. Son oncle et sa tante sont en pleine conversation avec ses parents. Ils ont l'air de causer de religion. C'est étonnant, la façon qu'ils ont de voir les choses, si différentes, mais en même temps si complémentaires. Philipp fuit ce genre de débat. Il n'aime pas le conflit et il a toujours eu tendance à considérer que les croyances de chacun ne sont pas discutables. Lui, il n'a aucune fois quelconque en une divinité. Il considère qu'une fois qu'il sera mort, pas de paradis, juste la fin. Il ne va dans aucune église, aucune synagogue, aucune mosquée, pour se recueillir. Son temple, c'est son ranch, sa nature. C'est là qu'il se sent paisible et comblé. Ce qui lui a toujours plu, c'est de vivre au jour le jour et de profiter de toutes les petites trouvailles qu'offre la vie. Il sait que tôt ou tard, les regrets vont pointer le bout de leur nez. Il n'a pas envie de rester bloqué dans le rétroviseur, à contempler son passé. Quelques paroles de la chanteuse française Barbara lui effleurèrent l'esprit. "Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère, que tout le temps perdu ne se rattrape plus". Tellement vrai. Tellement criant de réalisme. Il voit alors Astrid croiser son regard et lui offrir un sourire. Elle a l'air de lui signifier que tout va bien. Et c'est tant mieux. Parce qu'il y tient à ce moment de partage. Certes, c'est son anniversaire qu'ils fêtent, mais le plus important, c'est de voir tout le monde autour de la table. Surtout qu'il n'est tellement pas enchanté par l'idée de fêter son année de plus qu'il n'a prévu aucune bougie... Et qu'il a demandé aux invités de ne pas apporter de cadeaux. Après tout, il n'y a rien à célébrer sinon qu'il vieillit... Ce qui est une source d'inquiétude pour lui.

Ses pensées s'attardent sur Astrid. Entre elle et Gabriel, c'est une belle histoire, sublime même. S'il s'était attendu un jour, à ce que la célèbre autrice fasse partie de sa famille ? Non, clairement pas ! Le monde était quand même petit ! Alors qu'il avait acheté tous ses livres, présents dans la bibliothèque à laquelle il avait consacré une pièce entière, il découvrit que l'idylle de son cousin était bien plus sérieuse que ce à quoi il s'attendait. Et ça ne lui déplaisait pas. Astrid était une femme très spontanée, plus qu'il ne l'aurait cru. Et elle possédait aussi beaucoup d'humour. Quand ils se voyaient, ils ne manquaient pas de prendre d'immenses barres de rire tous les deux. Il était très content de la compter comme convive aujourd'hui. Du reste, il ne jugeait pas leur relation épistolaire, au contraire, il trouvait ça très romantique et si cela pouvait sembler vieillot, lui pensait tout l'inverse. Il ne se permettrait jamais de faire la moindre remarque sur ce sujet. Astrid avait une sœur, invitée également pour l'occasion, sur préconisation de Gabriel et Moïra. La jolie blonde avait trouvé place à ses côtés, à table. Philipp n'avait même pas fait attention au jeu de chaise musicale orchestré devant lui pour faire en sorte qu'ils soient proches. Il commençait à découvrir la personnalité de sa voisine, avant de partir en cuisine. Il était un poil trop tôt pour dire si cela amènerait quelque part. D'autant qu'avec sa rupture avec Lena, Philipp avait besoin de temps pour se ressourcer un peu.

Alors qu'il se remet au travail, il entend deux éclats de rire, reconnaissables entre mille. Celui de Moïra et de Gabriel, ses cousins. Des souvenirs lui reviennent en mémoire. Ils ont passé tellement de vacances ensemble ! Dès que Philipp le pouvait, il se rendait chez son oncle et sa tante, pour profiter des moments mémorables. Ils en avaient construit des cabanes, fomenté des 400 coups ! Il se demande s'ils se souvenaient de cette fois où ils avaient été dans la remise de la bibliothèque municipale pour y rechercher un passage secret menant à un trésor. Ou s'ils gardaient en tête, avec autant d'amusement que lui, la comptine qu'ils avaient inventée pour décrire la vieille chouette habitant dans la rue en face. Gabriel et lui, c'était quelque chose. Ils avaient pratiquement le même âge et les mêmes centres d'intérêt. Forcément, ça créait des liens. Philipp a toujours apprécié le fait que son cousin le prenne un peu sous son aile et l'encourage régulièrement à se surpasser. Lui et sa soeur ont toujours été là pour l'épauler, en toutes circonstances. Il sait qu'il peut tout leur dire, qu'en retour, il n'obtiendra que bienveillance et réconfort si besoin. Autant dire qu'ils ont été là pour lui changer les idées après le départ de Lena. D'ailleurs, cette fête, c'est leur idée. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il n'aurait rien fait à part se prendre une grosse cuite pour oublier qu'une année s'était ajoutée à son compteur.

De fil en aiguille, son esprit se focalisa sur la seule personne manquante à l'appel. Son petit frère Wolfgang. Il eut un regard sur son réfrigérateur où était plaquée avec des aimants, une photo d'eux deux, plus jeunes. Ils ne voyaient plus beaucoup, aujourd'hui, pourtant, Philipp lui gardait une chambre tout prête au cas où il veuille venir poser ses valises pendant quelques jours à l'occasion. C'est ce que ce prodige, il l'aimait comme on peut aimer un frère. Il l'admirait pour tout ce qu'il réussissait à faire de sa vie, pour son talent qu'il avait encouragé dès qu'il fut dévoilé. Wolfgang est son frangin. Il n'a jamais été aussi heureux qu'à sa naissance et quand il pense à lui aujourd'hui, il en a les larmes aux yeux, Philipp. Il espère le revoir bientôt, pouvoir lui asséner ce câlin d'aîné qu'il maîtrise si bien. Et discuter avec lui, se prendre un peu à rêver de ce qu'est sa vie d'artiste. Lui, il joue de la guitare et de l'harmonica, pour passer le temps. Il n'a pas d'oreille particulière, juste de la débrouillardise et il ne s'en sort pas si mal. Wolfgang, lui, c'est un virtuose ! Il faut le voir, il faut l'entendre ! Ça vaut le détour. Dans le salon, les esprits s'agitent. Les gens l'appellent. Il reconnaît la voix de Gabriel et de Moïra. Il est temps de les rejoindre. Une fois que le repas sera fini, que le dessert sera consommé, ils pourront retrouver les chevaux, sa deuxième famille. Il se demande si Aline sait monter. Il le lui demandera à l'occasion. Si ça se trouve, elle a peur des chevaux. Peut-être même qu'elle ne les aime pas. Mais pourquoi trouve-t-il ça important comme information ? Ils ne se connaissent pas vraiment ! Elle est bien libre de faire ce qu'elle veut, pas vrai ?

Félicitations !
Un Philipp pour en valider un autre Très belle fiche, amuse-toi bien parmi nous

Les choses sérieuses commencent
Tu fais maintenant officiellement parti de la famille 40 is the new sexy et promis, ça ne donne pas de cheveux blancs, seulement quelques fou-rires ! Il est donc temps d’ouvrir les valises !

Dans un premier temps tu dois absolument aller suivre ce sujet qui te permettra d'être toujours prévenu de l'actualité sur le forum.

Dans un second temps tu peux poursuivre en allant vérifier que ton avatar soit bien ajouté dans le bottin des avatars avant de recenser ton métier et te trouver un logement avant d'ouvrir ta fiche de liens histoire de te faire pleins d’amis, puis ouvrir ton téléphone et des comptes sur les réseaux sociaux pour discuter avec ces derniers ! Si tu as besoin de quelque chose de précis, tu as toujours la possibilité de créer ton propre pré-lien ou ton scénario

Avant de te plonger dans le jeu, si tu n’as pas déjà lu l’annexe concernant l’Allemagne, tu peux passer par ici. Cela fait, tu pourras chercher des sujets et jeter un oeil aux associations.

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