Un jour, une histoire...

Un jour, une histoire...

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La standardiste se transformait en animatrice radio deux jours par semaine, et ces moments métamorphosaient littéralement la trentenaire en une sorte de pile électrique. Son enthousiasme, contagieux, incitait de nombreux auditeurs à appeler simplement pour saluer la Mexicaine. Depuis un peu plus d'un an, les jeudis et les vendredis, Adela Thomas animait les soirées des habitants de Hambourg en présentant diverses personnalités, allant du travail artisanal au partage du savoir-faire, en passant par des jeunes humoristes et des héros du quotidien. Pour cette émission, deux jeunes adolescents, l'un allemand et l'autre suédois, étaient à l'honneur. Leur histoire, devenue célèbre à Hambourg, les avait conduits à être invités à participer à l'émission et à partager leurs exploits. Ainsi, c'était à Adela de montrer son talent aux auditeurs et de mettre en valeur l'acte héroïque des deux adolescents.
« Salut à toutes et à tous, bienvenue sur l'Échos du Quotidien, l'émission qui rassemble et qui fait du bien. Même si l'idée que notre voisin ou collègue puisse un jour avoir besoin d'aide semble difficile à concevoir, l'attente commune d'une main réconfortante et bienfaitrice pour nous aider à sortir la tête hors de l'eau persiste. Dans cette optique, j'ai le plaisir de vous annoncer, chères auditrices et chers auditeurs, la présence de Maximilian et Gustav parmi nous aujourd'hui.»
Après une brève pause, Adela, pleine d'énergie, expliqua aux garçons comment s'adresser aux auditeurs, s'approchant du micro : «Salut les garçons, bienvenue sur l'Échos du Quotidien. » Un peu timides, les deux garçons s'approchèrent du micro en ajustant les casques à leurs oreilles avec leurs mains. « Nous aussi, nous sommes heureux d'être ici. »
Adela reprit : « Bon, je dois bien l'avouer, en termes d'héroïsme, vous explosez les statistiques. J'avais réellement le cœur au bord des lèvres en lisant l'article dans le journal, tant je me sentais concernée par votre histoire. Je ne fais pas exception en disant que tout le monde devait être dans le même cas. C'est incroyable. Avant tout, présentez-vous brièvement afin que nous puissions découvrir qui vous êtes ! Gustav, commence !»
Gustav, malgré un fort accent, ne se démonta pas : « Salut, je m’appelle Gustav, j’ai 17 ans et je suis en vacances à Hambourg chez ma grand-mère, dans le même quartier que Max. » Adela se tourna vers Maximilian : « A toi ! » Lui lançant un clin d’œil pour l'encourager : « Salut, je m’appelle Maximilian, j’ai fêté mes 18 ans la semaine dernière et j’ai rencontré Gustav ce jour-là. » Un regard complice s'échangea entre les deux garçons, mais Adela enchaîna : « Oh wow, Joyeux anniversaire Maximilian... » « Max ! » la corrigea-t-il. « Excuse-moi, Max. Bon alors... Je dois rappeler qu'avant cette histoire, vous ne vous connaissiez pas vraiment, voire pas du tout... »
Ils acquiescèrent.
Adela : « Et donc, on veut savoir ce qui vous a conduit jusqu'à vous retrouver face à cet instant... »
Max prit la parole : « J'adore le foot, et pour mon anniversaire, ma famille avait réservé un terrain où tout était fait pour jouer, manger et boire. Tout comme Gus, je suis apprenti pompier, et lorsque j'ai senti cette odeur, je me suis rué vers cette voiture, en hurlant qu'il fallait appeler les pompiers. »
Adela : « Wow wow wow, tu as vraiment l'âme d'un héros, mais tu n'as pas eu la frousse de ta vie à ce moment-là. »
Max : « Si bien sûr, j’étais terrifié, mais quand j’ai vu cette femme et son bébé… coincée dans cette voiture, j’ai eu plus peur pour elle et son bébé. »
Adela : « Wow wow wow… Je suis estomaquée. Et toi Gustav, qu'en est-il pour toi ? »
Gustav se racla la gorge et s'approcha du micro à son tour : « Je n'étais pas loin non plus. J’ai entendu ce boum et je suis sorti directement pour voir ce qui se passait. »
Adela sourit : « Mais où tu te trouvais quand tout ça est arrivé ? »
Gus : « Ohm, ma grand-mère n’a pas internet, alors durant quelques heures par semaine, je me rends à un cybercafé pour parler à mes parents où jouer en ligne. » Il se racla à nouveau la gorge : « Ohm, je suis arrivé le premier et j’ai vu Max arriver avec d’autres personnes derrière lui. »
Adela : « Je veux préciser à celles et ceux qui nous écoutent que nous sommes en train de revivre ce moment incroyable et horrible tout à la fois, mais tout ça s’est passé très rapidement, genre quoi, en quelques secondes ? »
Max reprit : « Oui, oui, mon père est arrivé avec une énorme couverture, mais la fenêtre qu'on avait réussi à casser était trop petite pour qu'il passe. Alors je me suis enroulé dedans et j’ai sauté à l’intérieur. »
Gus : « Quand Max s’est mis en position pour protéger le corps du bébé, j’ai pris la même pierre et j’ai cassé la vitre. Il m’a passé le bébé, et son père l’a aidé à sortir le plus vite possible. La femme a suivi derrière, mais j’étais en train de faire le massage cardiaque pour le bébé. »

« Et après, que s’est-il passé ? »
Max : « Les pompiers sont arrivés. Je les connaissais bien, alors je leur ai expliqué ce qui s'était passé pendant que les autres s'attaquaient à éteindre le feu de la voiture. »
Gus : « J’ai passé la main aux pompiers, et pendant qu’ils installaient le matériel, ils ont continué le massage sur le bébé. Quand tout était branché, ils ont pu dire que le cœur du bébé battait tout seul. »
Adela : « Voilà, à ce moment-là, qu'est-ce qui se passe ? Vous êtes tous les deux, et vous voyez que les deux personnes prises au piège dans cette voiture en feu sont saines et sauves. Et vous, que faites-vous ? »
Max : « Je n’ai pas pu réaliser tout de suite. J’avais la maman dans les bras qui pleurait en voyant son petit bébé allongé, en voyant Gus faire le massage avec ces deux doigts sur son petit corps. Elle pleurait et disait qu’elle avait tué son bébé. Je regardais Gus, et quand il m’a rejoint après que les pompiers nous avaient éloignés à cause du danger de la voiture, il m’a tenu la main tellement fort que j’avais sa chevalière qui me rentrait dans la main. »
Les deux garçons éclatèrent de rire.
Gis : « Ensuite, Ohm.. Ouais, ma chevalière. J’ai, ohm, comme détendu ma prise quand les pompiers ont annoncé que le bébé respirait et que son cœur battait de nouveau. La maman nous a serrés dans ses bras en nous remerciant et est partie avec les pompiers en accompagnant son bébé. »
Max : « Ouais, et une fois que l’ambulance est partie, on s’est regardés genre… comme dans les films, au ralenti, et on s’est serrés dans nos bras et… »
Gus : « On est tombés à genoux, et on a pleuré. »
Adela : « Oui, l’adrénaline retombait, et du coup, vous vous êtes écroulés. »
Les deux garçons acquiescèrent.
Gus : « Oui, on a vu la même chose, les flammes, le bébé inconscient, la femme coincée devant, impuissante. J’ai vu Max sauter dans la voiture et n’a pas cillé une seule fois ! »
Max : « Oui, d’ailleurs j’ai eu un traitement pour ça, car j’ai attrapé une infection aux yeux. Le lendemain, mes yeux étaient collés, je ne pouvais rien faire. »
Adela « Oh mon dieu, je n’arrive pas à croire que ça peut arriver un jour aussi.. comment je pourrais le décrire, aussi banale et festif finalement, l’un et pour l’autre. Je veux dire, c’est une situation tellement extrême et dans le fond, heureusement que vous étiez tous les deux pompiers dans l’âme.. »
Gus : « Oui, et non. Je pense qu’on n’a pas besoin d’être quelqu’un pour sauver une vie. »
Adela : « Oh c’est vraiment bien dit ça. C’est vrai mais si tu n’avais pas la formation pour faire un massage cardiaque à un bébé, je veux dire.. J’en serais incapable, je pense même faire le plus de mal que de bien en voulant agir pour lui. »
Max : « Oui, je n’ai pas les mêmes connaissances que Gus et je n’étais clairement pas assez sur de moi pour faire ce type de massage. »
Adela : « On est d’accord que c’est une chance que vous étiez là mais alors, que s’est-il passé pour que la voiture prenne feu ?
Max : « On ne pourrait pas vraiment savoir mais plusieurs modèles d’une certaine marque de voiture ont été rappelé par l’enseigne. On ne peut pas vraiment la nommer mais c’est souvent un court-circuit, lors de l’allumage. Dans la panique, la maman a calé mais ça n’a pas empêcher le feu. Sa ceinture s’étant bloquée, elle ne pouvait pas rejoindre son bébé »
Adela : « Okay, on ne va pas provoquer les foudres des avocats qui sont en cause pour cette histoire mais, j’apprends à l’instant qu’il y a énormément d’auditeurs qui appellent et veulent vous parler mais également parler des risques des voitures s’embrasant brutalement. » annonça Adela : « C’est une histoire incroyable, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce que ça aurait pu devenir si deux jeunes hommes courageux comme vous n’avaient pas été là pour venir au secours d’une mère prise au piège avec son bébé. Je suis sincèrement impressionnée et heureuse de vous avoir ici avec nous. Passons aux questions, j’espère que vous êtes prêts, c’est partie…»

♡ code par mpitiousmermaid ♡