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 A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler

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gare à la crise de la quarantaine
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A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Dim 4 Juil 2021 - 10:46

Brick by boring Brick
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Stephen & Ellena
xxx
« She lives in a fairy tale
Somewhere too far for us to find»

Noël c’est une histoire de famille, une tradition millénaire. On ne plaisante pas avec cela. Entre Londres, où l’ombre de Dickens plane sur chaque couronne des portes d’entrée, et Berlin, où cela devient le principal sujet de conversation dès qu’Halloween est passée, j’ai été bercée par la magie des fêtes. Cette magie ne se tarit pas tant que le Nouvel An n’est pas passé. Et même si les fêtes de Noël sont des soirées entièrement tournées vers les réunions familiales, les soirées de passage à l’an neuf sont autant d’occasions de faire la fête entre amis ou avec de parfaits inconnus. Depuis mes dix ans, je n’ai plus passé une seule de ses soirées avec mes parents et, selon les âges, j’ai découvert les joies que cette soirée peut apporter. Ainsi, quand nous avons emménagé à Hambourg, Mark et moi nous sommes créés une autre tradition, emprunte d’obligation, participer au bal du Nouvel An organisé chaque année au profit de l’hôpital des enfants d’Hambourg. Cette soirée de charité prend ses quartiers chaque année dans l’Hôtel de Ville d’Hambourg donnant à ce moment un ton à la fois solennel et enchanteur. Cette année ne fait pas exception. Cependant, un changement de dernière minute est intervenu, nous surprenant tous deux : Miecke a émis le souhait de nous accompagner. Elle qui, à l’accoutumée, préfère se tenir la plus éloignée possible de ce genre de soirée, a tout d’un coup changé d’avis prétextant l’envie de mettre ses récentes connaissances en danse de salon à profit et de passer une soirée à la mode Gallagher-Perkins. Dans la foulée, elle s’était également excusée d’accaparer de cette façon si soudaine le seul cavalier possible pour moi. Elle avait réussi à manœuvrer tellement habilement avec sa moue et ses grands yeux brillants que j’en étais même venue à avoir de la peine pour elle qui avait dû subir notre arrangement ces dernières années… Et ainsi, dans le maelstrom du travail et de la préparation de cette soirée, je n’ai rien vu venir. Après cette demande et la réservation de nos places par l’intermédiaire de mon assistant, mon avocat et moi nous sommes replongés dans le travail comme d’habitude jusqu’à ce jour de décembre où j’ai reçu les cartons d’invitation. Après une matinée passée en réunion de travail, je les ai trouvées posées sur mon bureau, les quatre élégantes enveloppes noires marquées dans une écriture argentée des noms des invités. Il ne m’a fallu que quelques secondes pour me figer face au nombre d’enveloppes et aux noms des destinataires. Elle a osé… Elle nous a endormis entre les yeux larmoyants et les après-midi shopping et elle a osé. Elle a fait inviter Stephen Kessler.

Depuis la soirée du 11 décembre, nous n’avons entretenu lui et moi que des relations strictement professionnelles, j’y ai veillé. Évidemment, notre escapade me laisse un souvenir impérissablement doux, matérialisé par les photos prises par mon appareil, celles que m’a envoyées Miecke et ce SMS que je ne parviens pas à effacer. Je n’ai pas non plus pu oublier les quelques mots qu’il m’a adressés lorsque nous nous sommes retrouvés dans ce qui aurait dû être un retour à la normale. En lui cédant ce minuscule îlot d’espoir, j’ai déclenché quelque chose dont même moi je ne perçois pas la portée. Personne et rien ne m’a contrainte à ce que j’ai fait ce soir-là, mais le fait d’avoir cédé à mes envies ouvre un chemin que je ne suis pas réellement certaine de vouloir emprunter, même s’il m’attire grandement. C’est indéniable, j’ai de l’attirance pour cet homme et ce qu’il est censé représenter dans mon monde et les réticences que cela devrait engranger s’éloignent peu à peu au profit de cette attirance. Telle Alice, je me suis laissée tomber dans le terrier du lapin et je ne sais pas comment en sortir. Il est également juste de préciser que mon inconscient et le sort ne m’ont strictement pas aidé. Le soir même, après que l'on se soit quitté, mon imagination s’est envolée vers la perspective nordique qu’il a évoquée avec tant de promesses. Je nous ai vu allongés sur ce fameux transat à observer le ciel et les étoiles tout comme je nous ai clairement vu dériver vers une observation plus charnelle et voluptueuse d’abord sur ce même transat et ensuite dans un chalet perdu au bout du monde. En outre, ce SMS et les mots qu’il comporte me laissent à la fois songeuse et perplexe. Je ne sais pas si je dois y voir une déclaration ou la juste réponse à ma propre tirade. J’ai aimé, plus que je ne voudrais l’avouer, lire ces mots et tous les vœux qu’ils renferment, mais que veulent-ils dire pour lui ? Quel sens et quelle portée accorde-t-il à tout cela ? J’ai passé un week-end entier à ressasser avant de devoir replonger brutalement dans la réalité. Avant de recevoir des nouvelles, ô combien désagréables, de celui qui a mis Stephen sur ma route. En un e-mail, l’impossibilité et le déraisonnable de notre situation m’est revenue de plein fouet. Même si l’idée est belle, c’est ce que cela doit rester, une idée, une divagation imaginaire sans conséquence. Et puis, il y a eu ce lundi matin. Ce cocktail détonant entre sa voix basse, son sourire taquin et ce costume qui le met plus encore que tous les autres en valeur m’a fait rougir jusqu’à la racine des cheveux. Je me suis sentie comme la collégienne remarquée par la star de l’école qui la fait craquer. Malgré moi, j’aime cette attention qu’il a eue pour moi seule, plus encore que s’il m’avait fait livrer un exemplaire de l’œuvre shakespearienne ou un bouquet de fleurs. Mais je me dois d’être forte, de ne pas céder. C’est du moins ce que je me suis une énième fois juré en rentrant dans mon bureau ce matin-là et cette résolution a tenu la route jusqu’à ce qu’un autre moment nous amène à nous croiser. C’était un jour pluvieux à Hambourg et je n’avais pas eu l’occasion de réaliser mon jogging quotidien. Le sport est devenu un exutoire rêvé pour oublier d’autres activités que mon cerveau tient tant à me rappeler à une fréquence qui frise l’obsession. Pour mon oubli du jour, j’avais donc décidé de me rendre à la salle de sport sise non loin des bureaux, mais c’était sans compter sur la fatalité. Plongé dans son exercice, Stephen était là lui aussi et arborait un débardeur qui, rendu moite par l’effort, collait à ses abdominaux finement dessinés, les muscles de ses bras se bandants sous le poids et son regard concentré. Je suis restée un moment sans voix dans ma contemplation avant de faire demi-tour, l’image profondément gravée dans ma rétine comme beaucoup d’autres. Oui, fuir l’ennemi est lâche, mais céder à la reddition est pire encore... Malgré mon attrait certain pour lui, j’ai tout fait pour éviter de plonger encore davantage dans cette brèche déjà bien ouverte. Et même si mon regard s’égare parfois, j’ai plutôt bien réussi dans mon entreprise jusque-là, jusqu’à ce que je voie ces enveloppes.  
Pendant quelques minutes, je suis restée prostrée face à ce que j’ai sous les yeux à un point tel que je n’ai même pas remarqué quand Ugo et Mark sont entrés dans la pièce. Après s’être penché sur l’objet de mon trouble, mon avocat et ami a immédiatement cherché à rectifier les manigances de sa femme en voulant faire annuler tout ce cirque ou réfléchissant à qui d’autre pourrait être le quatrième invité. Je l’ai stoppé dans son élan et ai tendu, presque à contrecœur, le carton à Ugo pour qu’il le remette à son destinataire. Dans chaque guerre, il y a des batailles plus difficiles que d’autres à mener, cette soirée en serait. Résignée, je n’ai même pas pris le temps de maudire le destin ou celle qui voulait être sa représentante et j’ai laissé les cinq jours nous séparant de cette soirée s’écouler entre travail acharné et préparatifs concentrés.

***

Le 31 décembre est toujours un jour relativement tendu dans l’entreprise. On a comme l’impression que le bâtiment se transforme en cocotte-minute prête à exploser sous la pression. Les gens n’ont qu’une hâte, que la journée s’achève pour pouvoir se rendre là où ils ont choisi de passer leur soirée. Cette année n’échappe pas à la règle et pour pallier cette effervescence pour laquelle je ne me sentais aucune patience, j’ai accordé une demi-journée à tous les employés. Nous permettant de fêter le passage à l’An neuf dignement avant de nous retrouver le lundi matin, prêts à reprendre les dossiers là où nous les avons laissés.
Le soir même à l’heure convenue et emmitouflée dans un long manteau noir, je suis montée dans la limousine conduite par Alfred et dans laquelle se trouve déjà le couple Perkins. Depuis la remise des cartons d’invitation, Miecke a bien senti qu’un léger froid s’est imposé. Sans lui en vouloir profondément, je veux lui faire sentir que sur ce coup-là, elle est peut-être allée trop loin. C’est pour cela que je suis assise sur le siège dans le fond de l’habitacle dans le sens de circulation, la porte d’un côté et Mark de l’autre, ne laissant comme place libre que celle à l’autre bout de la limousine côté chauffeur à côté de notre apprentie entremetteuse. Quelques secondes plus tard, la limousine s’arrête à nouveau et Stephen nous rejoint sous les saluts chaleureux de Miecke et ceux courtois de Mark. Je lui accorde un signe de tête et un sourire discret avant de plonger dans la contemplation du paysage défilant derrière la vitre.  Sans vraiment prendre conscience des conversations, Mark finit par m’extirper de ma réflexion en me parlant travail. Nous discutons quelques instants des perspectives pour la semaine à venir et, là, je ne peux ignorer ce que celle qui est censée être mon amie confie à son voisin.

« - Ces deux-là, même un cataclysme ne pourrait pas les empêcher de parler boulot… elle lance cela d’un air faussement réprobateur, je le sais, avant de reprendre quelques secondes plus tard. Dites-moi, Stephen, êtes-vous habitué à ce genre de soirée ? Les galas, les danses de salon, les diners guindés ? Moi, je pratique tout cela depuis peu de temps et j’ai à chaque fois l’impression de ne pas être à ma place alors qu’Ellena a fait cela toute sa vie entrainant Mark avec elle les rendant à l’aise comme personne. Vous devriez les voir danser, c’est impressionnant. Ils donnent l’impression que c’est d’une facilité enfantine, c’est déconcertant. elle avait débité cela dans un flot de paroles ininterrompu sans lui laisser l’occasion d’en placer une.
- Je te l’ai déjà dit je ne sais combien de fois : c’est le cavalier qui fait la bonne danseuse. elle se retourne vers moi, fière de son effet. Et tu as de la chance, ton cavalier est allé à la meilleure des écoles…
- C’est vrai… répond-elle en posant un regard amoureux sur Mark. Et ce soir, tu m’as promis qu’il serait tout à moi. »

Voilà où elle voulait en venir, me rappeler une promesse que j’ai faite plusieurs semaines auparavant et, par là même, faire savoir que je serai totalement libre. Je lève les yeux aux ciels sans même lui répondre. Ces manœuvres deviennent de moins en moins subtiles au fur et à mesure que les jours passent.
Le chemin entre notre rue et l’Hôtel de Ville est assez court nous amenant à être déjà arrivés alors que nous venons à peine de monter dans le véhicule. Alfred suit la longue file de voitures luxueuses en annonçant que nous y serons bientôt. Cette bâtisse a un charme que je trouve presque anachronique avec son architecture néo-renaissante. C’est un véritable palais qui domine le Rathausmarkt de toute sa grandeur. De plus, les illuminations hivernales finissent de lui conférer un charme enchanteur. Vu le marché de Noel qui occupe la place en cette période, le défilé de voitures passe par les arcades à l’arrière du bâtiment rentrant par l’Alter Wall pour contourner la fontaine et déposer les passagers devant les quelques marches séparant la cour intérieure de la porte d’entrée, avant de ressortir par l’autre arcade. Une fois la voiture stoppée et qu’Alfred ait ouvert la porte, je sors la première et sans regarder en arrière, je me dirige vers l’entrée éblouie par quelques flashs. J’affiche un sourire de circonstance tout en avançant vers l’entrée.
Pendant ce temps, Mark aide Miecke à descendre de la limousine avant de laisser place à Stephen qui légèrement perdu semble chercher quelque chose ou quelqu’un.

« - Ne la cherchez pas, elle est là-bas. lui chuchote sa voisine tout en pointant du doigt la direction de la porte. Elle n’attend jamais, pas même Mark. Selon elle, s’afficher en de pareille circonstance avec quelqu’un serait faire un aveu de faiblesse et défrayerait la chronique vers des sujets inintéressants pour l’entreprise. Encore un bel héritage laissé par ce cher Jacob... son mari lui lançant un regard qui en disait long et ils entrèrent à leur tour. »

Le grand hall avec ses colonnes gigantesques et ses voutes étoilées a été spécialement décoré pour l’occasion aux couleurs de la soirée, quittant ses panneaux explicatifs de l’histoire de la ville pour être séparé en deux guidant les arrivants vers l’escalier à leur gauche. Alors que l’on me débarrasse de mon manteau, d’autres flashs crépitent. J’ai choisi pour l’occasion une robe particulière, car ne dit-on pas qu’en amour, comme à la guerre, tous les coups sont permis ? D’apparence, à l’avant, elle pourrait paraitre simple : longue, droite, noire, le col remontant jusqu’à la gorge et légèrement échancrée le long de ma jambe droite. Toutefois, vue du dos, elle n’est plus aussi simple ni aussi sage : elle est simplement ornée d’un entrelacement de chaines dorées qui permettent à la robe de me coller à la peau et de dévoiler sans vulgarité la peau de mon dos depuis ma nuque jusqu’à mes reins avant de retrouver le tissu qui descend jusqu’au sol. La chaine serpente depuis un fermoir dans ma nuque jusqu’au bas de mon dos où deux autres la rejoignent depuis ma taille. J’ai accordé l’ensemble avec un chignon orné d’une pince dorée avec quelques pierreries vertes, ainsi qu’une manchette et un bracelet dans les mêmes tons. Je jette un regard en arrière à Miecke qui semble ne pas en revenir, nous pouvons être deux à oser.
Après quelques minutes, je me dirige vers les premières marches et passe les lourdes portes en fer forgé. J’aime tout dans cet endroit, la moindre peinture, la moindre sculpture, le moindre détail. Arrivées au pied de l’escalier monumental conduisant à la salle de bal, je finis par attendre Miecke, Mark et Stephen. Miecke, toute à sa contemplation et ses compliments, oublie de me faire le moindre reproche quant à ma conduite. Mark fidèle à lui-même me sourit. Et finalement, je pose mon regard sur Stephen plus séduisant encore si cela est possible dans son costume. Cela relève de l’insensé, je le côtoie en costume tous les jours, mais, à chaque fois, je trouve un nouveau détail qui ajoute à son charme et qui détruit les défenses que je tente d’élever. Il ne manquerait plus qu’il affiche ce sourire en coin suffisant qui lui va si bien et une nouvelle image obsèdera mon imagination pour les prochains jours. Je lui accorde un sourire approbateur avant que nous suivions le tapis rouge tapissant l’escalier en marbre. Les colonnes et les sculptures d’inspiration antique rajoutent à la majesté du lieu et, comme chaque année, je me dis que je devrais revenir à un autre moment pour admirer tout ce que ce lieu a à montrer. Quand nous arrivons sur le palier, seule la porte de la salle de bal est ouverte laissant apercevoir l’intérieure. À gauche de cette porte se trouve une grande ardoise rappelant dans une gracieuse écriture, à ceux qui l’auraient oublié, l’objectif caritatif :

« Soirée au profit de l’hôpital des enfants de Hambourg.
‘L'argent est une richesse morte, les enfants sont une richesse vivante.’ – proverbe chinois

Diner & soirée – Salle de bal
Billets de tombola - Salle du Phénix
Enchères à l’aveugle – Salle des maires & Salle de la Tour
Vente aux enchères masculine – inscriptions : Salle impériale
- démonstration : Salle de bal à 21h30 »

À droite la porte d’entrée de la salle de bal, se trouve un immense tableau reprenant le plan de table pour les quelque 250 invités présents ce soir. Me dirigeant vers ce dernier pour repérer la nôtre, je suis arrêtée dans ma course par le premier bourgmestre d’Hambourg, Peter Tschentscher, et son épouse. C’est le lot commun de ce genre de soirée, paraitre et entretenir les contacts sociaux. Entre nouvelles stéréotypiques, promesses de campagne et compliments, notre conversation se poursuit pendant que mes amis observent les différents cercles blancs entourés chacun de huit ronds nominatifs sur le fond noir. Après quelques minutes, quelqu’un d’autre accapare l’attention de l’homme politique et je peux me soustraire à leur emprise. J’ai à peine le temps de me retourner qu’une Miecke surexcitée prend ma main et la secoue tout en essayant de contenir son enthousiasme face aux gens qui nous entourent.

« - Comment as-tu fait ? elle a les yeux qui brillent et mon regard lui demande de quoi elle parle. Une table centrée juste devant la piste de danse. Comment as-tu fait ?
- Je te l’ai dit, je joue à ce jeu depuis mon enfance… je sais qu’elle retient un cri aigu tout en se tournant vers la salle nous laissant derrière elle.
- Et qui plus est une table de 4… mon meilleur ami se place à mes côtés regardant celle qu’il aime entrer dans la spectaculaire salle de bal. Combien cela t’a couté ? je lève les yeux vers lui un sourcil arqué.
- Cela n’a aucune importance.nous nous sourions de connivence. C’est son premier bal, alors autant qu’il ressemble à ce qu’elle imaginait… »

La salle de bal est monumentale entre le marbre, les peintures, les colonnades et les lustres en cristal. Nous entrons sous la galerie de musique où a été installé l’orchestre et en face de nous un vaste espace entouré par des tables rondes dressées de nappes blanches et entourées de chaises finement travaillées. Au fond de la salle se dresse l’estrade du Sénat, reconvertie pour ce soir en bar. Comme toujours, les décorateurs se sont surpassés alliant la majesté du lieu et la simplicité d’une décoration de qualité. Miecke est accrochée à une chaise, des yeux pétillants tournés vers l’orchestre. Nous la retrouvons et prenons nos places autour de la table. Le couple est assis l’un en face de l’autre, Miecke face à la piste de danse, nous laissant à Stephen et moi les places vides, nous faisant également face, lui tourné vers les portes monumentales donnant sur les pièces adjacentes moi vers les portes ouvertes sur le balcon. La bonne humeur de la compagne de mon ami semble avoir le pouvoir de nous faire tout oublier et je souris face à son enthousiasme. Cela ne sera peut-être pas aussi terrible que je me l’imaginais, finalement.  
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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Dim 11 Juil 2021 - 18:58
« Is that you just don't realize how much I love you »
Ellena & StephenDes ailes légères de l'amour j'ai volé sur le haut de ces murailles ; car des barrières de pierre ne sauraient interdire l'entrée à l'amour ; et tout ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter.  (Roméo et Juliette)
Bien des choses avaient changé depuis ce fameux 11 decembre et son anniversaire fêté avec entrain avec sa soeur Clara, le couple Perkins et Ellena. Oubliée la tension sensuelle entre eux, oubliés les regards alanguis, oublié le slow et leur proximité déroutante,  oublié ce baiser qui avait failli se terminer dans une débauche de luxure. Le SMS n’avait rien apporté de plus, et bien evidemment chacun avait reprit son rôle fidèle d’homme et femme d’affaires devant se supporter jour après jour.  Les affaires tournaient bien. Et c’était tout. Rien de plus, rien de neuf, rien de vibrant.  Ca avait été compliqué, pour lui , de perdre ces instants dans la banalité de leur discussion, mais Ellena semblait avoir fait un choix. Une erreur de parcours d’Ellena que ce baiser. Il avait fini par s’y faire, préparant sans entrain la fin de son contrat avec la Gallagher Corp, son rapport à remettre aux investisseurs et son futur déménagement pour un retour à Londres dès la première semaine de Janvier. Qu’importe ce qu’il ressentait, il n’était pas homme à obliger une femme à l’aimer ou à la poursuivre d’assiduités dont elle ne voulait pas. La distance instaurée parlait pour elle. Cette distance lui faisait un mal quasi jamais ressenti. Mais que faire d’autre que d’accepter le plus raisonnable, de s'y plier contentieusement ?

Durant quelques jours, il s’était plu à imaginer une vie avec elle. Un couple comme les autres, et tellement différent. Des réveils marqués par la  douceur, la tendresse. D’autres par la passion et l'envie, et d’autres encore par un reveil matin quand ils devraient courir l’un et l’autre au boulot. Le soir, rentrer du travail, et retrouver la personne aimée. Lui raconter sa journée, écouter la sienne, se comprendre sans avoir besoin de trop de détails et s’installer dans le canapé à simplement la tenir contre lui après un bon repas à rire, à se tanner. Il avait meme vu un nombre pas possible de voyages à travers le monde, à travers leurs affaires respectives, boulot et plaisir s'entremêlant le plus simplement du monde . Deux jours de travail et une semaine à visiter le pays.

Oui c’était beau.  
Tout était possible dans ses rêves.
Tout devenait impossible dans la réalité.

Putain de réalité ! Rien de ce qui se déroulait entre eux ne prenait le chemin tant espéré. Il vivait seul, il mangeait seul, et ne partageait ses réflexions qu’avec lui-même. Si il avait pu être remarquablement taquin et souriant quelques jours après son anniversaire, il était en cette fin de mois de décembre, redevenu le meme Stephen qu’à son arrivée à Hambourg. Le boulot et rien d'autre. Bien sur les choses avaient un peu changé. Il avait trouvé en Mark un formidable ami. Ils déjeunaient souvent ensemble, du moins le plus possible selon leurs occupations. Et puis il y avait Miecke. la petite femme rose bonbon avait eut son numéro de téléphone et envoyait au moins une fois par jour un petit mot, une attention touchante de simplicité. Du “coucou comment ca va?” aux photos qu’elle avait prises notamment ce fameux selfie avec le groupe d’amis, avec un regard d’Ellena sur lui qui était à mille lieues de celui qu’elle lui lançait depuis. Miecke essayait souvent de dévier vers des sujets plus intimes sur sa relation avec la blonde, mais rapidement elle stoppa ses demandes. Elle connaissait son amie, et son côté tête de bois, les réponses succinctes de Stephen lui faisaient comprendre que ce sujet devenait brulant, et presque interdit dans leurs échanges journaliers. Elle ne voulait surtout pas le braquer. Alors même quand il avait été invité à diner chez eux, aucune mauvaise surprise, aucune Ellena à l'horizon, et aucun discours sur un “Eux” qui n’existerait pas. Elle avait changé de stratégie tentant de lui faire remarquer toutes les beautés du pays européen, l'incitant à rester parmi eux.

Pour Stephen , ces pauses étaient salutaires. Comme il l’avait bien deviné lors de sa soirée d'anniversaire, Mark et Miecke resteraient des amis, c’était une indéniable vérité encore plus maintenant qu'il pouvait les découvrir aussi bien ensemble que séparément. Ils avaient les valeurs qu'aimaient le franco-américain. D’autres pauses se succédaient à ces échanges,  des pauses plus physique cette fois-ci. Il avait trouvé cette petite salle de sport non loin des bureaux de la Gallagher Corp et y faisait un tour presque chaque soir, celle-ci restant ouverte jusque 23h. Ca lui permettait de garder la forme certes, d’entretenir son corps de quarantenaire certes, mais aussi d'évacuer la frustration et la tristesse de ce qui se déroulait en lui en une tempête silencieuse. Les écouteurs dans les oreilles, il enchaînait les exercices, concentré au maximum sur l’effort espérant oublier ce qui l’entourait. Il y arrivait parfois. Et à d’autres moments, c’était un ratage complet. Il lui avait même semblé, un jour, voir Ellena dans cette salle de sport qu’il occupait. Mais qu’y aura-t-elle fait ? Et surtout, l'aura-t-elle délibérément evité ?  

Les fêtes de Noel furent, elles,  une excellente coupure, même si Clara s’était étonnée à haute voix de l’absence d’Ellena à ses cotés. Un seul regard de son frère avait parlé plus que mille mots. Mis à part ce “petit incident”, les fetes furent joyeuses. Meme Alexander vient avec sa famille le soir du réveillon afin que la famille soit réunie. Surement un miracle dû à Clara qui savait comment arrondir les angles avec le cadet. Peut-être aussi que la peur quelques semaines plus tot de perdre leur mère avait fait réfléchir son jeune frère. La vie était bien trop courte pour rester brouillé et encore plus pour des broutilles. Ils avaient retrouvé un peu de leur candeur et de leur fraternité en redevenant une famille complète. Ces instants furent bien trop courts, et c’est dès le 26 qu’il rentra à Hambourg. Peut-être prendrait-il l’avion pour aller à Time Square le 31, rien n'était fixé dans son esprit. Il avait encore un boulot monstre à préparer. Et s' il ne raterait jamais un Noel en famille, le 31 décembre était plutôt différent pour lui. Plusieurs années consécutives, il lui était arrivé de ne pas le fêter si on ne l'invitait pas. C'était un peu comme son anniversaire. Un jour de plus dans la vie.

Revenu dans le bureau qu’il occupait à la Gallagher Corp, et après avoir avalé le saké fourni avec les sushis commandés, il avait reprit le cours de ses écrits, intégrant chiffres d’affaires, graphiques, montage de dossier pour la société Hambourgeoise. Procédé qu'il allait encore étoffer de ses propres observations. Quand on frappa à sa porte, c’est non sans surprise qu’il avait vu Ugo entrer et lui remettre un carton d’invitation à son nom. L’assistant d’Ellena n’avait pas attendu une réponse, ou même que Stephen n’ouvre le courrier qui lui était destiné et était reparti rapidement. L’invitation l'étonna grandement et a vrai dire il ne savait quoi en penser. Une folle envie de refuser. Se retrouver dans ce style de soirée guindée pour la bonne cause, c’est admirable certes, mais qu’est-ce que ca peut etre chiant parfois! Il prit son téléphone pour appeler la Miss Gallagher et refuser d'une façon polie mais stricte, mais c’est sur le dernier SMS envoyé qu’il tomba. Les amants maudits venaient de le percuter. Il remonta le cours du peu de sms reçus et envoyés avec Ellena. Il n’y avait pas grand chose mais assez pour lui rappeler quelques souvenirs. Outre celui de Juliette et de son Roméo, un gout frais venant glisser sur ses lèvres l'espace d'une seconde, il y avait les messages échangés à Londres, et cette pointe de jalousie qui l’avait saisi en s’imaginant qu’elle allait passer un après-midi avec un autre homme. De quel droit avait-il été jaloux à ce moment-là ? il ne le savait pas. Ou peut-etre voulait-il déjà lui appartenir corps et âme avant de comprendre ce qui se déroulait en lui..- Connerie  se contenta t-il de dire à la remontée de ces pensées.

Et un soupir.
Un mail à Ellena pour la remercier de l’invitation qu’il acceptait finalement. Une signature. Rien de plus. Si ce n’est un sms de Miecke qui lui promet qu’elle serait sa cavalière car Mark allait faire le show avec la blonde. Sacrée amie.

**********

A mesure que le temps passait, on sentait la fébrilité de ce 31 décembre que ce soit à Hambourg, ou meme à Londres.. Outre Atlantique, la fete se préparait également et beaucoup de monde se rejoignait déjà sur Time Square pour avoir les meilleures places, se retrouvant au cœur d’une mêlée humaine festive et bien alcoolisée. Stephen avait finalement renoncé à revenir aux Etats-Unis pour cette Saint Sylvestre. Il vivrait ses derniers instants avec Ellena, Miecke et Mark. Un avant gout de son départ à venir, un adieu qui n’en était pas un, mais une fin en soi. Il n’y croyait pas, il n’y croyait plus, Mais ce soir, pas de tristesse. Et vu les sms de Miecke, il ne doutait pas qu’il s’amuse à voir la petite brune excitée comme une puce dans une salle de bal. Il avait fait venir de Londres son costume sur mesure, - qui soit dit en passant lui avait coûté un bras autant donc l’utiliser - et puis il avait donné sa journée aux employés de la HK Corp. Chacun méritait de vivre cette journée tranquille avec famille ou amis. Lui avait bossé de la demeure qu’il louait, et c’est vers 18h, qu’il avait éteint le pc pour se préparer.

Une douche fraîche, dénouant les tensions de son corps, un séchage en règle. Quelques notes d’un “Boss Botlled” sur sa peau , et un costume qu’il enfile. Sa barbe légère de l’avant veille est rasée, un baume appliqué sur sa peau. “Beau comme un sou neuf” comme le dit le proverbe. "A man of today" scanderait la pub du parfum qui l'embaumait discrètement. Les phares de la Limousine furent le signal de son départ. Il enfila un long manteau sombre pour contrecarrer le froid qui s'était installé dans la ville allemande, de la neige était meme prévue en soirée,  et il entra dans la limousine dont la portière avait été ouverte par Alfred. Un sourire le remerciant, et il s’installa à la dernière place restante. Miecke l’accueillit d’une longue bise, Mark d’une poignée de main polie, et Ellena d’un signe de tete. Il rendit à chacun le salut qu’il reçut, alors que la voiture prenait le chemin vers l'Hôtel de Ville qui les accueillerait ce soir. L’ambiance était pour le moins .. lourde. Il ignorait bien les manigances de Miecke pour la soirée, et pensait simplement que cela était dû à sa présence dont Ellena ne voulait plus. Il allait faire stopper la voiture quand Mark prit la parole avec Ellena parlant affaire alors que Miecke lui parla toute joyeuse. Il ne put retenir un sourire en l’écoutant, essayant de ne surtout pas croiser le regard fuyant de la blonde
. - Dites-moi, Stephen, êtes-vous habitué à ce genre de soirée ? Les galas, les danses de salon, les diners guindés ?

Une grimace tentant de se rappeler le premier gala auquel il avait participé. - Oh mon dieu oui, je devais avoir 13 ou 14 ans. Ma mère dirigeait un musée à Washington, quand il y avait ce style de soirée Mécénat, c'était moi son cavalier. Mon Père en avait une sainte horreur et trouvait toujours le moyen de fuir devant les danses et les sourires polis. Moi ça m'amusait de devenir grand avec mon petit uniforme de parade. Et puis un jour je suis devenu riche, enfin bien plus riche que notre famille l’était à l'origine. Et aux Etats-Unis, la richesse est un art de vivre. C’est affolant le nombre d'invitations reçues à ce moment-là. Encore plus pendant la période des élections. Mais je ne participe réellement qu’à des soirées qui sont caritatives. Si ça peut permettre de faire avancer les choses, alors je n'hésite pas. Un sourire de Miecke et quelques mots qui s’échangent cette fois ci entre les 4, l’ambiance redevenant un peu plus normale dans l’habitacle. Il hocha la tete aux dires d’Ellena, avant de regarder Miecke. - Tout à vous ? Je pensais être votre cavalier pour la soirée Miecke. Un sourire venu tout droit d’une enfant prise en faute.  - Miecke ? - En fait Stephen, c’est la première fois que je vais à un bal, vous comprenez? Et enfin ..  je veux vivre ces moments avec mon mari .. Et Ellena danse très bien, n’est-ce pas Ellena.?

Un nouveau silence alors qu’ils se regardent l’un et l’autre, Mark grognant presque contre sa femme, Ellena levant les yeux au ciel et un Stephen qui s’enfonca dans le siège confortable de la Limousine. c’est finalement Alfred qui prit la parole leur annonçant qu’ils arrivaient. Quelques instants d’attente dans la file des voitures s'avançant et enfin à leur tour d’etre libérés de l’habitacle luxueux. Ellena sortit la première, puis Mark, Miecke et enfin lui meme. Il était ici en pays étranger, en coutumes étrangères n’ayant jamais passé de fêtes en Europe, et à son bras il manquait une cavalière. Tout était fait pour qu’il se pose réellement la question de sa venue ici. Un chèque suffirait et il pourrait rentrer, mais Miecke sembla deviner ses intentions et lui prit le bras lui expliquant le comportement d’Ellena, allant même bien plus loin que ne le voulait la décence amicale. Jacob. Ce n'était pas la première fois qu’il entendait ce prénom. Et s' il avait pris ce “Jacob” pour une aventure parmi d’autres pour la jeune blonde, il semblait en être autrement. Stephen ne releva pas, cela au soulagement d’un Mark un peu plus sur les nerfs avant que n’opère la magie du lieu. Kessler passait très souvent devant ce bâtiment imposant et historique, mais il n’avait jamais pris le temps de s'arrêter pour réellement le regarder. C’était un lieu enchanteur, aux illuminations presque flamboyantes qui le rendaient un peu plus envoûtant. C’était beau et il en prenait plein les mirettes , le regard empli de lumières en tout genre, souriant, heureux d'être là finalement. Il se pencherait très certainement sur l’histoire de la bâtisse avant de repartir. Il offrit un sourire aux photographes présents, se resserrant autour de Miecke, et Mark de l’autre côté, puis ils entrèrent dans ce temple historique transformé en mairie.

Si le lieu méritait le coup d’oeil, c’est bien autre chose qui attira le regard de Stephen le laissant cloué sur place. Ellena venait de retirer son manteau pour le donner au vestiaire, dévoilant la robe qu’elle avait choisie pour cette soirée de Nouvel An. Et Quelle robe ! Si le devant etait tout à fait simple et charmant, ce fut son dos qui retenait l’attention des photographes et la sienne. Un plongeon dorsal vertigineux de sa nuque dégagée jusqu’à ses reins dans un entrelacement de chaînettes dorées. L’invitation à la regarder  était sensuelle sans être vulgaire. Intense mais décente. Elle jouait de sa beauté avec langueur, de son corps aux courbes harmonieuses avec amusement.  Elle savait ô combien elle allait attirer par cette tenue aux tons provoquants. Un regard qu’elle leur jette. Un regard qu’il lui rend sans sourciller. Il l’a voyait réellement et le lui fit comprendre par ce simple échange.  Miecke qui se pinça les lèvres, resserrant un peu le bras qu’elle lui offrait. Oui. Il avait saisi le message qu’elle voulait leur faire passer.  Elle était la reine du jeu ce soir. Et pour l’instant, il lui laissait ce role inclinant légèrement la tete vers elle, avant de se départir de son manteau et de la rejoindre à l’entrée de la salle de Bal où elle débuta une danse de politesse et de salutations surement avec les notables de la ville.  Elle savait parfaitement doser entre attention et effacement, aux moments les plus opportuns. Miecke semblait avoir oublié tout le monde en entrant dans la salle comme une enfant découvrant le palais des délices sucrés. sachant qu’elle ne devait pas hurler, mais son silence sautillant en disait bien plus qu’elle. Mark se tenait du coté droit d’Ellena regardant sa femme avec un sourire charmé aux lèvres, alors que Stephen etait à sa gauche, restant pour l’instant à observer le lieu. L’avocat et ami échangea quelques mots avec la blonde avant de rejoindre sa femme.  

Stephen n’avait pas encore franchi les portes de la salle de bal. Et bien sur qu’il arborait ce sourire un peu hautain, un peu distant et polissé autant qu’appelant toutes les folies de ce monde. Et il n’était destiné qu’à une seule personne. Celle à qui il parlait


- C’est un beau cadeau que vous lui avez fait.

- Bien sûr, il parlait de la Miecke qui n’avait pas assez de ses deux yeux pour tout voir. L'aspect financier ne lui venait meme pas à l'esprit en ce moment. Ellena avait bien assez pour acheter 50 places dans ce lieu sans que cela ne l'égratigne. Ce fut surtout l'aspect humain et son amitié pour la femme de Mark qui lui plaisait. Il avança d'un pas avant de reculer pour se pencher vers elle.

- Charmante

se contenta t-il de lui glisser au creux de l’oreille son souffle tombant légèrement le long de son cou dégagé. Il ponctua le tout d'un sourire presque identique au dernier qu'il lui avait offert dans l'ascenseur ce fameux lundi matin. Et de rejoindre la table que Miecke avait trouvé. Feu et glace s'entremêlant dans son souffle et son éloignement d'elle. Une façon de dire à Ellena qu'ils pouvaient être deux à jouer à ce jeu qu'elle venait de déclencher. Miecke lui attrapa le bras dès qu'il fut assis - Stephen, vous avez vu ces dorures ? Oh regardez la bas comme c'est beau. Vous savez quel est le lot des enchères ? Vous croyez que je pourrais participer ? Un rire amusé s'échappa de ses lèvres pour se pencher vers la petite brune - Je vous laisserais enchérir sur ce que vous désirez dans la soirée. . Des étoiles dans les yeux de sa voisine en le regardant presque incrédule. - Promis, ce que vous voudrez Miecke, c'est pour les enfants après tout, alors soyons fous .Chacun eut droit à une coupe de champagne déposée devant eux et cette fois -ci il regarda franchement Ellena appréciant la vue qu'elle lui offrait, autant que l'ambiance de la soirée qui se faisait plus bruyante, chaque invité venant s'installer pour le début de soirée. - Miss Gallagher, nous ferez vous l'honneur de porter un toast? La reine de la soirée se devait de tenir son rang
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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Lun 19 Juil 2021 - 23:03

Brick by boring Brick
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Stephen & Ellena
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« She lives in a fairy tale
Somewhere too far for us to find»

Depuis mon plus jeune âge, je fais partie de ce monde. Depuis l’enfance j’ai participé à ce genre de soirée entre élégance outrancière et bon sentiment. J’ai appris très tôt à faire la différence entre le paraitre et l’être. L’on a mis un point d’honneur à ce que je comprenne et perçoive la différence pour ne jamais tomber dans les travers de bon nombre de personnes dans ma condition. Il est primordial, pour moi, de me mettre au service des autres à travers les bénéfices que j’ai pu générer. À quoi bon les accumuler et les conserver derrière des murs blindés ? Autant que cela puisse servir à d’autres autant qu’à moi. Cependant, j’ai aussi appris tous les codes du paraitre, car il est tout aussi essentiel de montrer sa générosité que de savoir se tenir dans le monde. J’ai appris très tôt, voire trop, que dans ce monde, je serai toujours observée et jugée. Si je ne m’étais pas lancée dans les affaires, je serais restée la fille d’un diplomate et les regards auraient peut-être été un tantinet moins critiques qu’aujourd’hui, mais ils l’auraient quand même été. L’homme est ainsi fait : s’il a du pouvoir, il a besoin de se comparer aux autres et de se mesurer aux autres de préférence par les erreurs de ces derniers. J’ai donc appris à sourire, peu importe la circonstance, à garder un calme olympien qu’importe la situation, à me tenir bien droite, à manger et boire selon les codes policés de l’étiquette… Toutefois, au début, tout cela ne m’apparaissait que comme un jeu. Une pièce de théâtre grandeur nature. Et quand j’entends distraitement la manière dont il décrit sa propre enfance dans ce monde, je me dis que j’aimerais beaucoup voir à quoi il pouvait bien ressembler dans son uniforme. Peut-être pourrais-je demander à Clara, qui n’a cessé de m’envoyer des messages tous plus agréables les uns que les autres depuis la soirée du 11 décembre, parfois simplement pour prendre de mes nouvelles, parfois pour m’envoyer quelques liens portant sur nos passions communes. En outre, je note qu’à nouveau lui et moi nous ressemblons bien plus que cela ne devrait être possible et une petite voix au fin fond de mon esprit me fait remarquer que qui se ressemble s’assemble.
Nous nous ressemblons à un point tel que je finis, intérieurement, dévastée par ce simple mot qu’il glisse à mon intention avant d’entrer dans la salle de bal. J’ai évidemment capté le regard qu’il a jeté à ma tenue et je mentirais en disant que je n’en ai éprouvé aucune satisfaction, voire du dégout, face à cette attention. Lui plaire est un jeu dangereusement simple pour moi et je savais en choisissant cette robe l’effet qu’elle provoquerait chez lui. Je l’ai choisie en toute connaissance de cause et à dessein. Même si je refuse de me l’avouer, je l’ai choisie pour cela, pour que son regard ne soit attiré que par moi. Occupée à regarder Miecke contenant son excitation et heureuse de la voir à ce point subjuguée par tout ce que ses yeux brillants peuvent capter j’ai, pendant quelques secondes, oublié cela, cette attraction, ce jeu, qui nous lie. Je souris à pleines dents face à son compliment par rapport à mon cadeau. Cependant, en me retournant vers lui, je ne m’attends pas à être frappée de plein fouet par ce sourire que j’adore et déteste tout à la fois. Je l’adore pour le charme qu’il lui confère, mais je le déteste pour toutes les choses insensées qu’il me pousserait à faire. Et que dire de ce mot, glissé à mon intention comme si c’était le plus grand secret à garder entre nous, de cette voix et de ce regard ? Si je n’avais pas eu des années de pratique derrière moi de ces codes mondains, je me serais littéralement liquéfiée sur place simplement pour cela, pour lui. J’affiche un sourire de façade en rejoignant notre table, mais intérieurement je suis ravagée. Je veux quitter cet endroit et mettre en application cette promesse tacite que nous nous sommes faite plus tôt dans le mois. N’a-t-il pas écrit qu’il n’hésiterait pas à me suivre si seulement je marquais mon accord pour ce qu’il pourrait se passer ? Après tout, il part dans moins d’une semaine… Son contrat sera terminé et plus rien ne pourrait nous empêcher de céder à ce à quoi nous avons tant résisté. La bataille qui fait rage en moi ne transparait en rien autour de cette table. L’enthousiasme et la bonne humeur de Miecke me font d’ailleurs oublier pendant un temps mon état. Elle ne tient pas en place regardant à gauche, à droite et en haut, prenant son voisin à parti avant de se tourner vers moi.

« - Tu viendrais avec moi, Ella ? je souris face à sa candeur démesurée au point de m’appeler par le surnom que seul son mari me donne. J’aurais peur de faire une bêtise et d’enchérir de travers… j’acquiesce avec le sourire et la voilà déjà repartie vers autre chose, papillonnant d’un élément à l’autre et apostrophant Mark qui la regarde avec une tendresse qui semble ne jamais se tarir. »

Les tables commencent peu à peu à se remplir. La salle qui est pourtant si vaste semble avoir rétréci sous le nombre d’invités. Les musiciens donnent dans tous les styles et genres obtenant les faveurs de quelques danseurs qui remplissent peu à peu le parquet devant nous. Au niveau de ce qui est devenu l’espace-bar, on peut apercevoir de grandes sommités du monde hambourgeois profitant d’un verre et des petits-fours passant sur des plateaux d’argent. Oui, tout ceci est mon univers depuis longtemps… Là où Miecke contemple les dorures, les sculptures, les robes… j’observe les personnes présentes, calculant le bénéfice que je pourrais tirer de l’une ou l’autre conversation. Et puis, mon regard est capté par celui de l’homme assis en face de moi. Il me dévisage sans vergogne avec une intensité à faire fondre un iceberg. Un serveur dépose une couple de champagnes devant chacun d’entre nous et, même si je sais que vu notre situation il ne faut pas en abuser, j’accueille le breuvage salutaire avec joie. Néanmoins, avant que j’aie le temps de profiter d’une gorgée bienfaitrice, je suis stoppée dans mon élan.

« - Miss Gallagher, nous ferez-vous l'honneur de porter un toast ? son « Miss » me procure moins de plaisir que mon prénom traversant ses lèvres, mais peut-être est-ce la rareté de ce dernier qui fait toute sa valeur ; je souris à sa demande.
- Puisse cette année s’achever comme elle a commencé, en excellente compagnie. je lève mon verre de la main droite tout en jetant un regard complice à Mark. Puisse l’année à venir se révéler plus enrichissante, plus belle et plus excitante encore que l’année qui s’achève. ma voisine prend ma main gauche avec un sourire. Puisse l’année nouvelle, nous apporter à tous richesse, santé, bonne fortune… mes yeux retrouvent ceux de Stephen. Et surprises.
- A Nouvel An, nouvel élan ! répond Miecke enthousiaste en trinquant tour à tour avec son époux, moi et son nouvel ami.
- A Nouvel An, nouvel élan… ma coupe s’entrechoque avec celle de celui qui fait accélérer mon rythme cardiaque rien qu’avec un sourire ; je bois une gorgée profitant des bulles. Bien. Vous m’excuserez, mais le travail m’appelle.tout en gardant mon verre à la main, je me lève.
- Tu m’avais promis… commence ma chère voisine avec une moue déçue.
- Je t’ai promis que ton mari serait tout à toi. je pose une main sur l’épaule de ce dernier tout en regardant la jeune femme. Mais moi, j’ai quelques petites affaires à régler. mon ami tapote ma main signe qu’il trouvera les arguments suffisants. »

Je fais le tour de notre table pour me retrouver à hauteur de Stephen et, avant de poursuivre ma route, je lui glisse à l’oreille : « Plus de simplement ‘Ellena’ quand nous sommes entre nous ? Je suis presque déçue... » Je souris, contente de moi et hypnotisée par son parfum, et je me dirige à mon tour vers le bar. À cet instant plus de jeu qui tienne, je me lance dans des débats mondains, arrachant à certains des promesses, à d’autres des possibilités. Même si ce genre de soirée est avant tout tourné vers la bienfaisance, elles servent aussi à engager des tractations dans un cadre moins formel. Ainsi, je réussis à faire en sorte que l’homme politique en charge des travaux publics reconsidère notre marché au port, que ce chef d’entreprise dans les produits de beauté se souvienne de moi alors qu’il va aborder une période moins faste dans sa comptabilité, que cette avocate en droit international des affaires m’offre sa carte de visite et ainsi de suite. Pendant que l’apéritif touche doucement à sa fin, je me suis montrée saluant l’un et l’autre et discutant avec certains et certaines. J’évolue dans ce milieu depuis tellement longtemps que je ne fais même plus attention à la facilité avec laquelle je peux faire cela. Je n’ai pas non plus ressenti une quelconque gêne à abandonner mes amis. Mark sait que tout ce verbiage et ces sourires sont nécessaires pour nous, que si lui est doué avec les lois, moi je le suis dans la négociation. Nous savions aussi que sa femme oublierait bien vite mon absence après quelques distractions. Quant à Stephen, je sais que je ne l’ai pas laissé en mauvaise compagnie. Mark m’a avoué quelques jours plus tôt qu’il avait fini par lui trouver plusieurs qualités et le considérer comme un ami. Il m’a même demandé de ne pas lui en vouloir de pactiser ainsi avec l’ennemi. Qui suis-je pour lui en vouloir alors que je n’ai moi aussi que cette envie ? Rassuré, il m’a même confié que notre américain a été invité à de nombreuses reprises à diner chez le couple. J’espère pour lui qu’il n’a pas eu à subir le même interrogatoire en règle que moi dans les jours qui ont suivi notre escapade au marché de Noel.

***
Le 15 décembre en matinée, Miecke m’a invitée à diner prétextant vouloir tester de nouvelles recettes. Cette invitation sonne pour moi comme un piège. Elle serait tout à fait capable de m’inviter sans préciser qu’en parallèle elle a également invité quelqu’un d’autre, un certain inspecteur si vous voyez ce que je veux dire… Toutefois, je ne peux pas refuser. Le soir même, je frappe à leur porte avant d’entrer. Nous avons toujours procédé ainsi chez l’un ou chez l’autre : l’invité frappe une combinaison de coups habituelle et il utilise la clé qui lui a été donnée il y a des années lumières. Je suis accueillie par Mark avec un sourire désolé et je sens bien que j’aurais mieux fait de rester chez moi. Loki, libéré dans l’entrée, se dirige droit vers la cuisine provoquant un rire délicat chez la maitresse des lieux. Quand mon meilleur ami me dirige vers la salle à manger tout en me tendant déjà un verre de whisky, je m’apprête à le voir d’ores et déjà assis autour de la table. Quelle n’a pas été ma surprise quand, au bout de la table, j’ai aperçu un ordinateur portable sur lequel apparait la frimousse joviale d’Olivia, ma meilleure amie restée à Londres. Je me détends un peu tout en restant sur mes gardes. La discussion commence en prenant des nouvelles des uns et des autres et se poursuit irrémédiablement sur ce qui semble être le sujet du moment pour Miecke : Stephen Kessler. La conversation m’échappe complètement quand la Hollandaise décrit avec force de détails notre soirée du onze. Je tente tant bien que mal de me défendre, mais rien n’y fait…

« - Elle lui a même fait le ‘coup du Français’ ! finit-elle par lancer triomphalement
- NON ! C’est pas vrai !? s’écrie le lutin londonien à travers l’écran avant de se lancer dans un cri que seuls les dauphins doivent percevoir.
- C’est quoi le ‘coup du Français’ ? demandé-je perplexe à celui qui devrait être mon allié.
- Oh je t’en prie ! Ne fais pas l’innocente ! me reprend l’hôtesse de la soirée.
- C’est toi-même qui me l’as expliqué cette combine… poursuit Olivia. Quand tu rencontres un mec, tu t’approches de lui et tu lui demandes s’il parle français. Avec ton petit accent anglo-germano-italo-français, le mec ne peut que craquer et t’écoutera parler pendant des heures durant… termine-t-elle, fière de son exposé.
- Certes… je suis toujours aussi peu convaincue. Oui, j’ai déjà dû utiliser ça plusieurs fois… mais je sais pertinemment que Kessler parle le français. dis-je en me tournant vers Miecke.
- C’est pour cela que l’on n’a pas appelé cela le coup du ‘parlez-vous français ?’, mais le ‘coup du Français’… me répond mon meilleur ami désolé.
- Quand tu sais que le type en question parle la langue, reprend Olivia enthousiaste, tu lui demandes comment est son Français, vous permettant ainsi de discuter et à toi de prétexter que ton Français mériterait d’être retravaillé.
- Et d’utiliser ton petit accent charmant… achève la maitresse des lieux ; je suis cernée, je ne me suis absolument pas rendu compte que j’avais effectivement utilisé cette technique avec l’américain, non pas pour le charmer, mais simplement pour meubler la conversation.
- Peut-être… avoué-je à contrecœur après quelques secondes tout en sachant où je veux les emmener. Mais moi au moins, je ne recouche pas avec mon ex.… à mon tour de lancer un regard victorieux au lutin derrière l’écran. »

D’un seul coup la conversation a fait un virage à cent-quatre-vingts degrés sur la faiblesse d’Oli me laissant tout le loisir de respirer. Mark est rentré plus véhément dans la bataille arguant tous les arguments possibles et Miecke l’a sermonné comme jamais. Oli est follement amoureuse d’un dénommé Sergei qui la prend et la rejette comme on le ferait d’un mouchoir. La jeune femme cède à chacune de ses demandes, finissant toujours en larmes. La conversation détournée avec succès, j’en ai profité pour sortir prendre l’air avec mon compagnon à quatre pattes. Quand je suis rentrée, l’on a dérivé sur le bal du Nouvel An et je n’ai rien vu venir.
***

Je souris distraitement face à ce souvenir pendant qu’un serveur essaye de m’informer que l’entrée va bientôt être servie pour que je regagne ma place. Je le remercie le faisant légèrement rougir. Je reprends donc le chemin qui me ramènera à ma table, mais je suis stoppée par une main aux ongles crochus.

« -Ellena chérie ! la femme d’âge mûr m’interpelle avec une certaine emphase ; elle a toujours eu tendance à monter dans les aigus et les décibels en fin de phrase rendant ces saluts assez désagréables.
- Ingrid, bonsoir ! je lui accorde un sourire et un enthousiasme feint tout en serrant sa main dans la mienne ; Ingrid Buchwald est la nièce de l’épouse du premier bourgmestre ; elle mène une vie de starlette profitant, malgré ses quarante-cinq ans, de l’argent généré par l’entreprise familiale ; le genre de personne fausse, perpétuellement dans le paraitre.
- Comment vas-tu, chérie ? je n’ai même pas le temps de lui répondre qu’elle reprend. Bien, sans aucun doute ! Comment pourrait-on aller mal quand on a un cavalier, comme le tien ce soir ! elle me lance un regard de connivence et, si cela n’était pas inconvenant, elle lèverait les sourcils à plusieurs reprises. Où l’as-tu déniché ? Moi qui pensais connaitre tous les charmants messieurs d’Hambourg, voilà que j’en découvre ! elle rit de ce rire forcé qui me hérisse, mais je lui souris.
- Monsieur Kessler est un nouveau collaborateur temporaire. je lui réponds avec calme et toujours le même sourire collé aux lèvres.
- Je sais parfaitement où j’aimerais que nous collaborions. Je te taquine, chérie. elle rit à nouveau. Néanmoins, pourras-tu dire à ce monsieur que s’il souhaite visiter la ville, je me ferai un plaisir de le guider.
- Bien sûr. je lui souris toujours courtoise. Et nous savons tous ici que personne ne connait aussi bien que toi tous les petits recoins que recèle Hambourg. et hop, un petit compliment déguisé faisant référence mine de rien aux articles à scandale dont elle a fait l’objet. Tu m’excuseras, chérie, on m’attend. »

Je joue à cela depuis des années. Cette comédie, je la pratique depuis ma plus tendre enfance, faisant mes armes au fur et à mesure des soirées et des années. J’ai aussi appris comment déguiser un compliment, comme faire passer la pire des insultes avec courtoisie. Ainsi, elle me laisse repartir en me lançant un ‘bonne soirée’ énergique.
Arrivée à la table, mes amis sont occupés par une conversation animée. Je la suis à peine quand l’on nous sert l’entrée froide. L’assiette est joliment présentée, une œuvre d’art comestible. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’en plus d’être agréable à regarder ce plat est délicieux. Nous posons à peine nos fourchettes quand un homme s’invite à notre table proposant des fleurs à profit de la soirée. Dans un coup de coude complice, me regardant, il fait remarquer à Stephen qu’une aussi jolie cavalière mérite bien une centaine de roses et qu’il en a déjà une vingtaine à proposer pour commencer la série. Je ris entre gêne et incrédulité. Mark désamorce la situation en achetant le bouquet complet pour Miecke. Nous savons tous deux qui si ce vendeur est là c’est effectivement au profit de la cause vu le dispositif de sécurité mis en place. De plus, il sait à quel point cela m’embarrasserait de les recevoir.

« - Oooh comme c’est adorable ! elle hume les fleurs. Tu vois, Ellena, si tu avais un cavalier, tu en recevrais toi aussi. contente de son petit effet elle me lance un regard par-dessus le bouquet.
- C’est gentil de t’en inquiéter, chérie, mais je n’aime pas les fleurs. je prends une gorgée de mon verre de vin. Coupées tout du moins... elle me fixe indécise. Eh bien oui, un bouquet de fleurs c’est le signe d’une passion acquise, fugace, éphémère comme ces fleurs qui seront fanées demain… Moi je préfère les passions difficiles à obtenir… Longues… Ardentes… je laisse mes derniers mots en suspend tout en jetant un regard et un sourire à l’homme assis en face de moi.
- Comment fais-tu cela ?! elle s’écrie avec discrétion, mais indignation. Comment fais-tu pour rendre un geste aussi charmant et amoureux aussi inutile et vain ?! je bois une autre gorgée puis je lui souris avant de lui adresser un clin d’œil.
- Je joue à cela depuis plus longtemps que toi. j’éclate de rire face à sa mine déconfite suivie par Mark. »

Pendant que Mark tâche de la rassurer sur ses sentiments, l’on nous sert l’entrée chaude tout aussi joliment présentée et tout aussi délicieuse que sa prédecesseure. Nous buvons, nous discutons, le temps semble passer comme si rien d’autre autour n’existait. Oserai-je avouer que je passe une excellente soirée entre les rires, les provocations et ses regards ? Que demander de plus pour passer une superbe soirée de la Saint-Sylvestre que mes amis, de la musique, un délicieux repas et lui ?
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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Jeu 5 Aoû 2021 - 21:00
« Is that you just don't realize how much I love you »
Ellena & StephenDes ailes légères de l'amour j'ai volé sur le haut de ces murailles ; car des barrières de pierre ne sauraient interdire l'entrée à l'amour ; et tout ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter.  (Roméo et Juliette)


Une soirée de Nouvel An, quand bien même on ne le fête pas vraiment, est un renouveau que l’on s’impose souvent avec les bonnes résolutions que l’on tient à peine quelques jours, avec le “cette année sera meilleure que la précédente” et d’autres idées complètement folle comme si changer d’année sur le calendrier remettait à zero le compteur de la vie, de ce qui s’est déroulé les mois précedants, que les galères sont terminées et que l’année à venir sera différente. Bien sûr on se trompe, bien sur que demain sera pareil, mais tous autant que nous sommes, avons ces pensées presque enfantines. Stephen ne dérogeait pas à la règle. Il avait été irréel pour Kessler de croire que cette soirée allait être aussi facile qu'il ne l’avait décidé. Une façon pour lui de dire adieu à ce qui l’entourait depuis quelques mois, une façon de rompre avec ses espoirs et ses attentes. Une fuite pour ne pas voir qu’il était simplement tombé amoureux d’une chimère, d’un insaisissable rêve  Il ne doutait pas de ces sentiments intenses qui le pourchassaient jour et nuit,  A nouvel an, nouvel élan. L’adage serait-il respecté pour l’année qui se profilait. Depuis de longs mois sa vie était ici, dans cette ville aux charmes nombreux dont un qui surpassait tous les autres. Passant d’affaires en émotion d’une seconde à l’autre, Ces mois avaient été riches en enseignement sur lui-même et ses propres envies. Pourtant en entrant dans la salle de bal, et malgré le charme époustouflant de la blonde, de sa remarque pour la faire rougir comme une collégienne, Stephen n’arrivait pas à se défaire de cette désagréable sensation de l’inutilité de tout ca. il partirait bientôt. Ses rendez-vous à Londres recommencaient à s’ajouter à son agenda, il avait eut un appel de la société qui lui avait loué les meubles posés dans ce qui lui servait de bureau, et le propriétaire de l’immeuble particulier qu’il occupait lui avait demandé si il restait encore plus, voir si il voulait acheter le bâtiment. C’était .. tentant. Et en même temps, il n’avait aucune réponse à donner, perdue dans le comportement d’Ellena qui soufflait chaud et froid en quelques jours.

Ce soir, c’était plutôt une douce chaleur qui s’aventurait dans ses veines. La jeune femme était magnifique, sensuelle, et il se plaisait à croire qu’elle avait fait cela pour lui, pour le charmer, et qui sait, pour le faire rester à Hambourg. C’était beau de rêver, mais ce soir, soir de tous les possibles, pourquoi ne pas y croire ? Après tout, c”était bien une soirée de fêtes et de renouveau comme l’exige la tradition. La table les accueille, et le sourire ne quitte pas ses lèvres en observant Miecke qui s'émerveille de tout et le prend à partie pour lui faire découvrir de son œil neuf ce que lui survole d’un vague regard. Elle est adorable, enfantine, ayant dans le cœur cette candeur que lui, et apparemment Ellena, ont perdu de leurs longues années à jouer dans cette cour de richesses et de superficialités. Il se plait à découvrir dorures, fleurs et autres détails architecturaux s'imprégnant de chacun d’eux. La soirée débute en douceur et en bulles. Le champagne offert aux invités donne lieu à des toasts en tous genres autour d’eux.  Stephen ne peut s'empêcher, à ce moment, de prendre la parole pour la donner à Ellena. Mesure égoïste afin de connaître le fond de sa pensée.

Et il ne semble pas déçu de ce résultat. Le toast d’Ellena est empli de sous-entendus et de regards francs, alors que leurs verres se rencontrent dans un tintement agréable, une mélopée entre eux qui résonne même dans leurs corps leur faisant oublier leurs amis réunis avant que la vie ne reprenne ses droits et que ne commence une autre sorte de bal, qu’il ne connaît malheureusement que trop bien. Le faire-semblant, le paraître, les contacts, les insultes déguisées, les coups de poignard dans le dos avec un grand sourire. S’il sait que cela est nécessaire pour avoir une pièce de marque sur l'échiquier du pouvoir, il abhorre de devoir faire ce genre de choses. Mais ce soir, pas de tape sur l’epaule, pas de sourire à la fausseté déconcertante, non, ce n’est pas lui qui mène cette danse mais la blonde qui se lève pour aller accorder quelques mots à ceux qui font aujourd’hui, et feront demain.      

Cependant une surprise. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se penche vers lui, emplissant son espace de son parfum d’une profonde délicatesse. Elle avait ce quelque chose de profondement indefinissable, un quelque chose qu’il n’avait jamais rencontré chez aucune autre femme. Il n’avait fait qu’effleurer ce “quelque chose” mais la profondeur lui échappait encore. Il appréciait réellement cette proximité intime lui rappelant pourquoi il était réellement resté dans cette ville aussi longtemps. Ses affaires auraient largement pu le faire revenir à Londres ou NY plus tot, Ses collaborateurs, meme les plus recemment employés auraient pu s’occuper du dossier de la Gallagher Corp.Mais il avait gardé ce dossier comme un loup veillant sur ses petits.


« Plus de simplement ‘Ellena’ quand nous sommes entre nous ? Je suis presque déçue... »

Son visage se tournant vers le sien, proche, si proche qu’il aurait pu sentir la douceur de sa peau contre la sienne si un espace minime ne restait entre leurs visages. Il aimait cette défiance qu’elle lui offrait au nez et à la barbe des invités vivant leur petite soirée sans faire attention au reste.
- Encore faut-il que vous le méritiez, et ce n’est pas encore le cas .. Miss Gallagher. Un indéniable sourire dont elle seule en est la destinataire. Elle sait qu’il joue. Il sait qu’il va se brûler à jouer. Et en fin de compte, peu lui importe. Il aimait être grisé par elle. Chat et souris n’avaient pas encore terminé de se tourner autour. Ellena les abandonna pour faire le tour des personnes à voir absolument pour ce style de soirée.
- Elle m'énerve quand elle part comme ça. Miecke grommelant à ses côtés, presque boudeuse alors que la main de Mark se posait sur la sienne. Mais c’est Stephen qui prit la parole en premier pour dédouaner la blonde des foudres de bouderies de son amie. Il ne connaissait que trop bien les obligations par lesquelles on se devait de passer.
- C’est ainsi que se passent ces soirées Mieke. Durant, 15, peut-être 20 minutes, la soirée ne nous appartient pas, mais elle appartient aux affaires. On va flatter les personnes, en commençant par le plus important, regardez Ellena,  elle n’a pas choisie cette personne au hasard, si je ne me trompe pas c’est le Maire de la ville.
- Mais ça n'est plus de l’amusement là.
- C’est ainsi que les choses fonctionnent, Miecke, rassurez vous, après ça, elle sera toute à vous
- J’espère plutôt toute à vous Stephen.

Un regard complice, amusé, et un sourire qui s’élève entre eux, une discussion qui débute entre les trois amis. Tous les sujets y passent, que ce soit de la décoration de la salle de bal au départ de Stephen que Miecke passe rapidement, pour se concentrer sur, certainement, un nouveau plan pour le faire rester, et pour cela, il faut le connaître bien mieux que cette surface qu’il dévoile plus facilement que le reste de sa personne. Les questions débutent par ordre d’importance, jusqu’à trouver THE chose qui pourrait changer la donne entre lui et Ellena. Une Ellena qui revenait vers la table qu’ils occupaient. A mesure de la discussion entre les trois amis Miecke avait oublié le vouvoiement pour en passer un tutoiement alliant parfois un “vous” qui s’oubliait.

-…. Oh oui c’est vrai Clara m’avait dit que tu chantais !
- Je chantonne plutot, même si elle n'arrête pas de me dire que j’ai une voix de crooner, J’ai même joué dans une comédie musicale quand j'étais à l’université. Il se releva poliment quand la blonde se rassit auprès d’eux, puis reprit place sur son siège.
- Nonnn ? Une comédie musicale ? Roméo et Juliette ? Tu as la tête d’un Romeo ! Un signe ? Un souvenir surement. Léger regard vers Ellena de la part de Kessler avant de reprendre pour sa voisine.
- Désolé ce n'était que La Belle et la Bete,  je faisais un Gaston tout à fait respectable.
- Ohhh ! Vous savez qu’Ellena adore ce dessin animé ??
- Non . Un sourire tout à fait intrigué, mais qui tourna rapidement vers un amusement certain . - J’ignorais, mais c’est bon à savoir.
- On vous entendra ce soir ?
- Oh non sûrement pas Miecke.. Il lui sembla remarquer le meme style de bouderie que quelques minutes plus tot, et il l'aurait juré, il apercevait les rouages de son esprit qui se mettait en marche cherchant la suite à donner à ses questions. Et puis Eureka.
- Quel est le métier le plus fou que tu ais fait ?
- Hummmm,  j’ai été mannequin je devais avoir dix-sept ou dix-huit ans.
- NONNNNN ?
- Et si.  
- Mon dieu je veux une photoooo . La jolie petite brune sautillait sur son siège, enfantine. Allait-il s’en tirer en changeant de sujet. Un coup d’oeil à Mark qui secoua la tête. Peine perdue, elle ne lâchera pas. Il déverrouilla son téléphone et mis quelques secondes à retrouver une des rares photos qu’il avait de cette époque. Miecke prit l’appareil pour juger et cela dut lui plaire avec un petit “ohhhh” . Sans qu’il n’ait pu récupérer son téléphone, Mieke le met quasiment sous le nez de sa voisine - Ellena regarde le ! Avec ce visage j’achète ce que tu veux quand tu veux !  

Un peu gêné, il se gratta la joue, récupérant le téléphone en question
- Et pourquoi as tu arrêté ?
- Oh .. ce n'était pas pour moi ce monde de paillette, de “oh darling darling” , ce me prenait un temps fou,  et puis j’ai eu d’autres choses à penser après cela, mais * il leva le doigt * - On en parlera plus tard d’accord? * parler de la mort de son père qui avait bouleversé l’avenir des enfants Kessler,  en cette si belle soirée n’était pas vraiment ce qu’il désirait. Mark préféra stopper toutes les questions que sa femme avait encore en tete en venant lui poser un délicat baiser. L'amour qu'il y avait entre eux était beau, tellement simple. Aucun des deux ne se posait de questions. Ils s'aimaient un point c'est tout.

Arriva le vendeur de roses. L’envie d'offrir un bouquet à Ellena lui titilla immédiatement les mains, l'envie de découvrir sa réaction, peut-être sa gêne à un geste aussi intime en public. Car oui, malgré ses grands airs d’homme blasé et peu enclin à des démonstrations de ce style, il était en réalité terriblement romantique. Le rouge des roses non loin d’Ellena donnait à son teint un reflet particulier,  accroissant son charme si cela était possible. Mais les mots de la blonde le coupèrent dans l’elan qu’il allait donner à son désir pour s'imprégner d'une partie plus intime . Et pour la première fois il n’aimait pas ce qu’il entendait. N'avait-elle donc connue que ces instants éphémères qui n'appelaient jamais à une suite longue et ardente ? Quel homme était assez idiot pour abandonner cette femme merveilleuse, au caractère affirmé, belle, intelligente ... La dureté de ses propos sur les roses renvoyait à une image désastreuse sur l’amour, sur ses signes, sur ses attentes... Une image qu'il aurait pu avoir après sa propre rupture, ses propres désillusions. Si similaire à la blonde qui lui faisait face, et pourtant, meme sans y penser, il avait gardé l'espoir qu'un jour il rencontrerait celle avec qui il finirait sa vie, qu'elle soit longue ou courte. Et puis .. elle était arrivée dans cette vie, déboulant en un charmant vacarme dans le calme de sa vie. Il n'avait pas compté n’etre qu’un homme de plus, mais bien le dernier. Quoi? Il venait de penser quoi là ?.  L’échange entre Miecke et Ellena resta en sourdine jusqu’à remettre ses pensées dans l’ordre et surtout oublier cette idée stupide.

- Vous vous trompez.

La voix de Stephen s’était élevée après le blanc de désaccord laissé par Ellena et Miecke. Sans le vouloir véritablement, ou bien au contraire en voulant réussir à redorer l'image de ces elements qui, bout à bout formaient un amour durable. D'ailleurs .. ne venait-elle pas de le regarder directement en parlant de cela. Soufflait-elle à nouveau un espoir pour un "Eux" durable et ardent. Malgré cette note qui lui était proprement destiné, il était frustré de voir à quel point la jeune femme était abimée, ne croyant pas aux signes de ce qui pourrait être un début d’histoire d’amour.
Il s’était levé en s’excusant auprès des amis et d’Ellena pour se diriger plus loin dans la salle, se perdant parmi les invités. Si le pourquoi de son départ n'était pas connu de la part du groupe, il ne tarda pas à revenir, une magnifique rose rouge à la main. Il posa son index sur ses lèvres alors que Miecke allait hurler quelque chose et elle dut pincer fortement ses lèvres pour ne pas exploser et laisser le goût de la surprise à l’homme d’affaires. Lentement, doucement il se pencha par dessus l’épaule droite de la blonde

- Fermez les yeux juste un instant. puis plus juste pour elle : - rassurez vous je ne mord pas. Enfin pas trop. Laissez vous aller., sauf si vous avez peur que je vous prouve que vous pouvez avoir tort.

Il se redressa et attendit quelques secondes derrière elle, lui laissant oublier ce frêle contact qu’ils venaient d’avoir. Et puis quelque chose d’un peu plus froid effleura la nuque de la jeune femme. La rose, par ses petales, dessinaient une légère courbe sur sa peau. .Il éleva la voix juste assez pour que la tablée puisse entendre, peut-etre aussi les personnes se trouvant derrière lui, mais pas plus. Se donner en spectacle n’etait la chose qu’il désirait.

- Cette rose à l’apparence anodine, fragile et fugace que vous dénigrez si aisément,  va être un élément de votre futur sans même que vous n’y pensiez. Cette rose, coupée ce matin, ne voyait pas son destin ainsi, et pourtant ce soir, la voici, face à vous et à vos préjugés. Elle se dresse en digne représentante de ces roses malmenées par vos idées. Croyez-vous que c’est la fleur qui est l’important, ou le souvenir impérissable qu’elle laisse en votre esprit ? Demain, cette rose aura perdu de son éclat mais … oublierez vous cette chair de poule qui vous habite à ce moment, frissons de plaisirs qui se lit sur votre peau ? Vous n’avez pas froid, et pourtant sentez-vous ce changement de votre épiderme .. pourquoi donc ? Après tout, tout cela n’est que futilité.

Lentement la rose glissa de sa nuque à son epaule gauche puis passa sur le devant pour revenir vers son cou, et restant tout à fait dans les limites de l'acceptable. C'était tentant, mais non, pas ici, pas maintenant.

- Observez Miecke, pariez vous avec moi qu’elle se souvient parfaitement de la première fleur reçue, de la première émotion ressentie quand Mark le lui a offert. Cette sensation , le début d’un quelque chose de fort, le debut d’un quelque chose de durable. Regardez ce couple, souvenez vous du regard de l'un et de l'autre, depuis que vous les connaissez. croyez-vous que toutes ces attentions ont été vaines ou bien qu'elles ont entretenu la flamme de leur amour ? Alors vous avez raison, cette rose n’est qu'éphémère, mais vous n’oublierez jamais ce qu’elle vous a fait ressentir ce soir de nouvel an. Dans quelques mois, vous rirez de ce souvenir pourtant bien léger, dans quelques années, vous vous direz que cette rose vous a ouvert l'esprit, peut-etre le coeur, alors ne la jugez pas aussi durement, cette petite fleur qui vous était destinée Lentement, il déposa la fleur au creux de sa main venant lui susurrer  … - Faites moi confiance, je pratique cela depuis plus longtemps que vous ....  Ellena.

Avait-elle saisi les nuances qu'il voulait lui faire découvrir? Avait-il été trop loin par ses gestes ou ses propos? Il repassa à ses cotés reprenant place sur son siège, la coupe de champagne levée pour un toast en duo - Aux fleurs , puissent-elles continuer à faire naitre le durable dans leur étonnante futilité? Un silence amusé de Miecke qui observait Ellena un joli pétillement dans le regard, un autre de Mark plus réservé, avant que les entrées chaudes ne soient servies.

L’une des personnes avec laquelle Ellena avait parlé un peu plus tôt en soirée venait de prendre le micro pour démarrer les festivités de cette soirée

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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Mer 18 Aoû 2021 - 1:40

Brick by boring Brick
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Stephen & Ellena
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« She lives in a fairy tale
Somewhere too far for us to find»

De la même manière que le pendule de Foucault est attiré par son centre, son point de départ, je suis attirée par l’invariabilité de ma vie de tous les jours. Je suis profondément satisfaite de ce que j’ai construit et la manière dont je l’ai bâti. J’aime ce sommet escarpé, gravi à la force de ma seule volonté. Il est enfantin de se dire que c’est un événement aussi ridicule qu’une amourette d’adolescence qui m’a poussée vers ces extrémités, mais cet événement anodin m’a construite. J’ai remonté une pente que je ne m’étais pas vue descendre et je me suis créé une place dans cet univers, sur cet échiquier. Depuis cette prise de conscience, je n’ai rien laissé tomber et je n’ai rien laissé passer. Je me suis tenue au quai à la force des poignets sans faillir sans me laisser distraire par des futilités ou du secondaire. Dans ce monde, je suis certes cheffe d’entreprise, mais il est également de notoriété publique que je suis une femme qui suit ses envies, qui vit sans faire de compromis. Mon cœur et mon corps ne sont soumis qu’à moi, à mes propres désirs.
Mais lui, il est ma force de Coriolis. Celle qui, sans pour autant m’éloigner de mon centre, dévie ma trajectoire de ce qui était initialement prévu. Lui pourrait me faire transiger sur ce sur quoi je n’ai plus jamais transigé. Lui, avec ses regards profonds, son sourire ravageur et ses mots brulants, pourrait me faire basculer vers des émois que j’ai refoulés dans un coffre dans un recoin de mon esprit depuis longtemps déjà. Non. Soyons réalistes une seconde. Ce n’est pas qu’il pourrait me pousser à tout cela, c’est qu’il le fait avec une aisance déconcertante. Depuis notre rencontre, cette électricité entre nous ne m’a pas échappée. Depuis notre premier échange, je suis incontestablement tombée sous son charme. Depuis notre premier baiser, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce qui pourrait bien arriver si nous nous laissions aller à dévier de nos trajectoires. J’ai imaginé sans trop d’effort une vie à ses côtés, une vie partagée entre Londres et Hambourg ou totalement à Hambourg, une vie faite de passion et de surprises, une vie faite de tendresse. Mais tout cela me semble impossible… Tout simplement parce que et moi ? Suis-je une force inertielle suffisamment puissante pour le faire dévier vers l’imprévu ? J’aime à le penser quand ce jeu que nous entretenons reprend avec une simplicité qui dépasse l’entendement. J’aime à le croire quand son visage se tourne vers le mien dans une proximité tentatrice. J’aime à l’imaginer quand il répond à ma provocation avec un naturel et une défiance brulante qui me font frissonner d’envie. Son « mademoiselle Gallagher » et cette histoire de mérite me laissent comme un gout de défi. Même si ce n'est absolument pas raisonnable, et j’en suis consciente, je veux que l’on me ramène à cette intimité que nous avons partagée, pas seulement celle de son anniversaire, mais aussi celle de cet instant suspendu dans les airs ou encore celle toute naturelle et inconsciente partagée un beau matin à Brême. Et le pire dans tout cela, c’est que loin de me rendre médiocre dans mon domaine, cela me rend encore plus pugnace. J’ai toujours craint que me laisser endormir par les sentiments me rende moins performante et il s’avère que, dans le cas qui nous occupe, c’est tout le contraire. Plus déterminée que jamais, je veux briller. Je veux qu’il ne voie que moi comme moi je ne vois que lui. C’est donc à la fois tournée vers mes affaires, mais aussi obsédée par cette idée que je mène mes discussions.
Revenue à table, malgré une attention toute galante qui me rappelle notre première rencontre et laissant un fin sourire se dessiner sur mon visage, mes effets pour capter son attention semblent bien inutiles face à l’animation de leurs discussions et aux manœuvres de ma voisine. Miecke et son naturel les mènent tous les deux par le bout du nez cela se voit de loin. Elle a réussi à trouver des sujets permettant à la fois de détendre l’atmosphère, mais aussi de les amener vers son but sans qu’ils s’en rendent compte. Elle pousse Stephen à tourner toute son attention vers moi, comme je l’ai souhaité sans mot dire. Cela pourrait être appréciable, si elle ne m’amenait pas à me retrouver dans la même position que ce dernier, savourant chaque détail que j’apprends à son sujet comme si de rien n’était. Je me surprends à vouloir l’entendre chanter, à sourire complice face à l’évocation du héros romantique dont Miecke ne comprend pas vraiment le lien avec notre histoire ou encore à trouver que Gaston a du retrouver toutes ses lettres de noblesse avec lui pour l’incarner. Toutefois, tout cela n’est rien face à la dernière question de notre amie. Je sais qu’elle cherche à alimenter la conversation et je peux voir d’ici les rouages qui s’actionnent dans son cerveau et quand l’idée lui vient, elle explose comme un feu d’artifice pour elle.

« - Quel est le métier le plus fou que tu aies fait ?
- Hummmm, j’ai été mannequin je devais avoir dix-sept ou dix-huit ans. je soulève les sourcils, interloquée, avec un sourire incrédule aux lèvres.
- NONNNNN ?
- Et si... je pense alors que le pauvre aurait franchement dû avouer que c’était une blague.
- Mon dieu je veux une photoooo ! et à cet instant, c’est peine perdue que d’espérer qu’autre chose lui occupe l’esprit ; elle peut se montrer tenace et si sa curiosité n’est pas rassasiée ce soir, elle sera intenable. Résigné et après avoir trouvé un écho similaire à mes pensées dans les yeux de Mark, Stephen finit par la satisfaire. Oooooh. le smartphone a à peine quitté les mains de Stephen que Miecke s’exclame déjà. Ellena regarde le ! Avec ce visage j’achète ce que tu veux quand tu veux ! elle se penche vers moi positionnant le téléphone entre nous ; sur l’écran apparait un jeune homme qui a déjà les traits qui hantent mes nuits, mais qui est loin d’avoir tout le charme que l’homme assis en face de moi possède aujourd’hui.
- Ah bon ? je souris amusée face à ce cliché le mettant en scène devant une rampe d’escalier, la chemise et la veste ouvertes et les cheveux relevés en pointes sur le haut du crâne à la manière des minets de Boys Band des années quatre-vingt-dix. Pas moi… je relève des yeux pétillants vers le principal intéressé. Quelques années plus tard… avec les cheveux plus longs et une veste en cuir peut-être… je souris énigmatique en repensant à une autre photo qui a atterri dans ma messagerie quelques jours plus tôt.
- Tu as une imagination débordante… me critique mon amie, à moitié vexée que je ne partage pas son opinion à moitié amusée de mes propos tout en rendant son téléphone à son voisin.
- Tu ne me crois pas ? je pose à nouveau les yeux sur ma voisine. Demande à Clara, je suis sûre qu’elle se fera un plaisir de te l’envoyer. mon sourire ne veut pas quitter mes lèvres pendant qu’il récupère son bien et qu’il semble embarrassé par la tournure qu’a prise la conversation. »

La discussion reprend son cours et je dois avouer qu’elle ne me surprend pas. Je le vois très mal évoluer dans ce monde. Cela ne me semble pas fait pour lui. Vu ce que je connais de lui et ce que l’on m’a raconté à son sujet, je le vois mal dans cet univers encore plus faux et impitoyable que celui dans lequel nous évoluons. Peut-être est-ce le côté strass et paillettes qui ne lui va pas du tout. Peut-être est-ce tout simplement que l’image de l’homme d’affaires est trop bien implantée dans mon esprit et lui colle trop à la peau à mon sens pour le voir dans un autre domaine… Cette réflexion m’occupe suffisamment pour remarquer les roses au dernier moment.

Avec le discours mi-sincère mi-ironique servi à celle qui pensait me faire regretter mes choix, je ne pensais pas que l’on puisse en rajouter davantage. Je n’aime pas les bouquets de fleurs, pas uniquement pour les raisons que je viens d’énoncer, mais tout simplement parce que je préfère observer leur beauté dans un jardin. Elles ont un charme plus grand pour moi lorsqu’elles sont dans leur environnement naturel et non pas dans un mélange de papier kraft et de film transparent. Néanmoins, cela doit sans doute venir aussi du fait que l’on ne m’en a jamais offert pour des raisons aussi pures et aussi adorables que Mark envers Miecke. Il n’y a aucune idée de pardon ou de contrepartie. Simplement une énième preuve de son adoration pour elle, mais ils sont une exception parmi un petit contingent d’autres dans cet univers. Ils ont trouvé ce que Platon décrivait dans son mythe d’Aristophane, cet être uniquement fait pour l’autre depuis la nuit des temps et séparé de l’autre par orgueil. Depuis un très long moment, je doutais de l’existence de cette moitié pour tous les Hommes, mais depuis quelques mois, à certains moments, je remets en question mes propres croyances. Je ris encore du visage horrifié de l’épouse de mon ami quand la voix de celui qui me pousse vers d’autres conceptions retentit. Selon lui, je me trompe et je lui souris avec un soupçon de défi au coin des lèvres. Je n’ai pas le temps de nous lancer dans une autre joute verbale nous permettant de poursuivre ce jeu que nous avons entamé dès la première minute, mais mon adversaire semble préférer une autre approche. Il se lève et s’élance dans la pièce sans que nous en connaissions la raison. Mon meilleur ami me lance sur un ton moqueur que j’ai sans doute vexé notre invité. Je ris face à cette impossibilité alors que Miecke, elle, semble moins amusée par cette boutade voulant transmettre un « ne l’encourage pas » par son regard catégorique. Ensuite, elle se tourne à nouveau vers moi, curieuse de savoir ce que j’entendais tout à l’heure par ce cliché qui a ma préférence. Cédant à ses nombreuses supplications, je finis par retrouver ladite photo dans le flot de messages échangés avec Clara et à lui faire glisser mon portable sur la nappe immaculée. Elle l’observe quelques instants avant de relever les yeux vers moi. Penchée vers elle, sur ma gauche, j’aurais pensé que sa réaction serait plus vive que ce pincement de lèvres qu’elle arbore. C’est comme si elle se contenait de dire où faire quelque chose. Je n’ai pas le temps de lui demander ce qui lui arrive qu’un souffle au-dessus de mon épaule droite me fait me redresser entre surprise et délice. Cette voix, ces murmures, ce souffle, je les connais trop bien pour les craindre. Les quelques mots qu’il me glisse à l’oreille me donnent l’impression que des millions de petites décharges électriques se déclenchent depuis la racine de mes cheveux jusqu’aux bas de mon dos. Son souffle picote mon épaule gauche dans un frisson délicieux et je cède à sa demande. Fermant les yeux, un demi-sourire aux lèvres, je me redresse davantage si tant est que cela soit possible sur ma chaise. Pendant quelques secondes, le temps semble se suspendre s’écoulant à une vitesse terriblement lente, me poussant à me tendre sous l’anticipation. Les yeux clos, j’entends vaguement les bruits avoisinants des autres convives, des verres qui s’entrechoquent, des couverts qui touchent la porcelaine. Pourtant mon esprit cherche un autre son, celui de sa voix, de sa respiration, quoi que ce soit qui me donnerait un infime indice sur ce qu’il compte faire. Puis, la morsure à la fois douce et froide s’est posée sur ma peau. Léger et délicat comme une caresse, je sens l’objet monter et descendre le long de ma nuque dans un agréable effleurement. Le bourdonnement de la salle se voile et je n’entends plus que le son de sa voix qui résonne en moi. Je l’entends parler d’une rose ou plutôt du souvenir qu’elle grave dans ma peau et dans mon esprit. Si les frissons me parcourent ce n’est pas seulement l’effet du frôlement des pétales contre ma peau ou l’effet de ces mots, mais aussi la conscience de la main qui tient cette rose. Ses mots continuent à s’écouler, à glisser sur moi, à la manière de cette fleur dont le trajet s’égare vers d’autres parties de mon épiderme. Mon cœur ne cesse d’accélérer sa course rendant mon souffle court et me poussant à en vouloir davantage. Je tente de cacher mon trouble du mieux que je le peux, mais je ne peux m’empêcher d’entrevoir en quoi un « Nous » serait un subtil mélange de désir brulant, de passion ardente et de tendre douceur et en quoi laisser une chance à ce « Nous » serait sans doute la meilleure décision prise ces dernières années. Il a ce don de pouvoir mettre le monde extérieur sous cloche, de me transporter dans un univers où seules sa voix, ses attentions et ses suggestions importent. La rose et sa main caressent les miennes déposant au creux de ces dernières le souvenir impérissable de ce que quelques mots et de faibles caresses ont provoqué en moi. Finalement, il m’assène le coup de grâce avec ces quelques mots qu’il n’accorde qu’à moi seule et qui sont remplis de promesses inavouables. Lorsqu’il s’éloigne, je sais que ce moment suspendu est terminé, que doucement le voile va se lever et que toute chose reprendra sa place. Peut-être pas tout... J’ouvre les yeux comme on les ouvre après un long sommeil peuplé de rêves. Mes paupières papillonnent quelques instants comme pour complètement sortir de cette somnolence. Le regard encore complètement captivé par lui comme hypnotisée, un sourire indéfinissable aux lèvres, je réponds à son toast en levant mon verre en direction du sien. Je serais incapable de répondre d’une autre manière à son discours. Je suis même dans l’impossibilité d’engranger la moindre pensée cohérente à l’heure qu’il est. Sauvée par une gorgée fraiche qui s’écoule dans ma gorge et par Peter Tschentscher qui commence un discours de bienvenue du haut de la Galerie de musique, nous rappelant encore le but de cette soirée, lui qui autrefois était médecin ainsi que les différentes activités permettant à chacun de trouver l’expression de sa générosité propre. Sortir de cette bulle qu’il a créée pour moi, reprendre mes esprits, maitriser mon cœur, voilà toutes les opportunités que m’a données ce discours pourtant redondant d’année en année. Au même titre que les autres personnes présentes dans cette salle, j’applaudis la fin de cette élocution avec toute la retenue que l’on attend de moi. La musique reprend peu à peu sa place dans le fond sonore de la soirée. Je regarde dans toutes les directions, sauf la sienne encore troublée par ce qu’il vient de me faire. Il n’a pourtant rien fait d’exceptionnel ou d’inconvenant, mais je reste troublée par ces mots et cette caresse. Tout en écoutant Miecke qui a repris les rênes de la conversation, je caresse distraitement cette fleur que j’ai posée sur la table à côté de moi en songeant inconsciemment aux possibilités que cette simple rose me laisse envisager. Je ne devrais pas me laisser gagner par ce trouble et pourtant il me submerge au point de ne pas entendre directement ma voisine lorsqu’elle me propose de nous rendre dans la salle où sont disposés les lots pour les enchères à l’aveugle. Quand elle me pose une nouvelle fois la question, elle a dans les yeux un indéfinissable pétillement. Je finis par sortir de mes réflexions comme secouée par ce fait tout simple : si elle l’a remarqué, tout le monde l’a remarqué. Je m’excuse auprès de nos voisins de tables et nous nous dirigeons vers la salle de la Tour.

« - Alors, dis-moi… je m’attends au pire dans ce silence mutin. En quoi cela consiste-t-il ? elle désigne vaguement la pièce autour de nous.
- Et bien, plusieurs biens son exposé dans les deux pièces… je sais que ce n’est qu’une courte accalmie avant la tempête, mais j’en profite pleinement reprenant ma place. devant chacun d’eux, tu peux voir une urne. je lui désigne discrètement l’objet le plus proche de nous. Si l’un de ses lots te plait, tu déposes dans l’urne une proposition de prix d’achat, sans savoir ce que les autres auront offert. elle hoche la tête attentive à mes propos. À la fin, c’est celui qui aura fait l’offre la plus élevée qui remporte l’enchère. je récupère mon sourire au fil de mon explication ; quant à Miecke, elle parait excitée par la perspective de ces enchères.
- Oh regarde, Ellena ! elle prend mon avant-bras. Un bateau. Combien crois-tu que l’on puisse enchérir sur un bateau ? »

Bateaux, vases, séjours dans les îles, tout est propice à enchanter mon amie. Elle observe chaque lot avec un émerveillement nouveau, ne sachant sur lequel jeter son dévolu. Elle fait plusieurs fois le tour des deux salles et je la suis, réellement ravie de sa bonne humeur. Elle s’est finalement décidée pour le voyage dans les fjords norvégiens, rappelant à mon souvenir cette proposition dissimulée que je crois avoir perçue dans le regard de Stephen quelques semaines auparavant alors que nous observions les étoiles. Elle n’a pas le temps de m’interroger sur mon sourire discret que nous interpelée par un jeune homme. Il est chargé de l’animation de la soirée et si je ne me trompe pas, c’est l’animateur d’une émission radiophonique populaire.

« - Mademoiselle Gallagher. Quel plaisir de vous voir ! je serre la main qu’il me tend avec un sourire tout policé. J’ai entendu une rumeur à laquelle je ne peux pas croire ! L’on me dit que cette année vous n’enchérirez pas sur l’un de nos prétendants ? dans ces grands gestes, il veut faire montre d’une surprise et d’un questionnement théâtraux et exagérés. Est-ce réellement possible ?
- Et bien, cette année, Madame Perkins nous fait l’honneur d’être des nôtres. je désigne Miecke à côté de moi d’un geste élégant. Ce sera donc à elle que reviendra la lourde tâche de sauver Maitre Perkins des griffes des autres dames présentes… »

Il rit aux éclats avant de se tourner vers la charmante brune à mes côtés. Je ne peux pas suivre la suite de leur conversation, saluée par une jeune femme qui veut m’exposer un projet qui lui tient à cœur. Elle est prolixe au sujet de l’association qu’elle défend, mettant en avant tous les bénéfices et toute la nécessité de la pérennité de son association. Je souris sincèrement face à son empressement et, revenue dans la salle de bal, je lui donne le numéro direct d’Ugo qui lui trouvera une place dans mon planning pour que nous en discutions davantage dans un cadre plus propice. Je reviens une nouvelle fois seule vers notre table et les musiciens font résonner dans la pièce les notes d’un mambo appelant les danseurs sur le parquet.

« - Je ne m’imaginais pas qu’en te laissant ton mari comme cavalier, tu exploiterais si peu ses talents. debout à côté de sa chaise, mes pieds ne peuvent pas s’empêcher d’esquisser quelques pas tout en lui souriant malicieuse. Un mambo, ce n’est pourtant pas si compliqué.
- Tout le monde n’a pas appris la danse de salon au berceau figure toi. répond-elle sur un ton ironiquement joueur. Mais, puisque tu insistes tant, je t’offre les deux prochaines danses. Ça te défoulera. un léger rire m’échappe face à sa proposition.
- Alors Charmant, tu te sens d’attaque ? la jeune femme répond à l’utilisation du surnom de son compagnon avec un rire cristallin. »

Refusant rarement un défi, mon ami se lève me tendant la main par-dessus la table. Je jette un regard à Stephen avant de la saisir. A-t-il vraiment l’air désappointé ou est-ce mon imagination qui se joue de moi ? Je lui accorde un doux sourire avant de m’élancer sur la piste avec Mark. La musique change et les paroles d’un célèbre titre d’Harry Belafonte résonnent dans la salle nous poussant à entamer une Calypso. Quand je lui fais remarquer que cela fait un moment, il rit me contaminant. Les pas semblent revenir d’eux-mêmes nous conduisant à travers la piste comme si nos leçons remontaient à hier. Et puis, le morceau s’arrête faisant place au suivant : un titre assez populaire de Dean Martin, mettant en avant les différents signes pour reconnaitre un homme amoureux. Je le reconnaitrais entre mille pour l’avoir de nombreuses fois fredonné à mon meilleur ami quand il hésitait encore à fréquenter une certaine Hollandaise. Au moment précis où les premières notes résonnent, je comprends qu’elle ne m’a pas accordé ces deux danses par hasard. Elle voulait que j’entende ces mots à mon tour. Décidée à ne pas lui accorder une victoire pleine et entière, je refuse de céder à la facilité à exécutant un slow qui m’amènerait à me concentrer sur les paroles et propose plutôt une valse qui nous demandera de la concentration. Néanmoins, il était illusoire de croire que cela allait suffisamment m’occuper l’esprit pour oublier ces mots si justes tant à l’époque qu’aujourd’hui. La chanson finit par s’arrêter et une main délicate se pose sur mon épaule.

« - Bravo ! Tu m’as donné l’envie de danser moi aussi ! je souris sincèrement, même si nous savons toutes les deux parfaitement qu’elle a manigancé tout cela, et lève furtivement les yeux au ciel.
- Il t’en a fallu du temps… lui dis-je railleuse, elle hausse les épaules avant de prendre ma main qui repose encore sur l’épaule de Mark pour la poser dans celle de Stephen qu’elle a réussi à entrainer avec elle.
- Mais ne t’arrête surtout pas pour moi ! elle éclate littéralement de rire avant de se glisser dans les bras de son mari ; je secoue la tête incrédule avant de poser les yeux sur ma main qui n’a pas encore quitté celle de mon partenaire désigné.
- Vous n’êtes pas obligé, si cela vous déplait... après quelques secondes, je finis par laisser échapper ces quelques mots le regardant par-dessous mes cils avec un sourire discret, tout en voulant relâcher sa main. »

Les musiciens entonnent déjà le morceau suivant, aucune voix dans le micro, juste les instruments et leur puissance. Les notes sont à la fois dures et chantantes, comme les sonorités que provoquerait un combat interne. Les couples dansent sans se soucier de nous alors que nous sommes en proie avec ce combat qui nous ronge, parfait reflet de la musique qui nous enveloppe.
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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Lun 4 Oct 2021 - 19:43
« Is that you just don't realize how much I love you »
Ellena & StephenDes ailes légères de l'amour j'ai volé sur le haut de ces murailles ; car des barrières de pierre ne sauraient interdire l'entrée à l'amour ; et tout ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter.  (Roméo et Juliette)


Ne sommes-nous pas tous des comédiens dans la vie, portant des masques différents selon les rencontres, selon les évènements que la vie pose sur notre chemin.  Tantôt sérieux, tantôt gai, tantôt triste. Une adaptation primale, instinctive, pour ne pas être la proie qui se fera bouffer au prochain repas de rumeurs, de requins d’affaires affamés, de voisins pas toujours bien intentionnés, d'une famille parfois désordonnée. Un moment, une personne et tout peut basculer du jour au lendemain. Une mise en garde quasi quotidienne : ne jamais se montrer sous son vrai jour, ne jamais être vraiment soi, et toujours garder cette distance qui peut être salutaire. Une faiblesse à ne jamais dévoiler, à personne. Stephen l’avait bien compris depuis toutes ses années au sein des affaires new yorkaise. Déjà peu enclin à la discussion, il taisait sa vraie nature. Ne pas parler de lui, ne pas parler de son passé, ni même de son présent. C’était un crédo qu’il avait toujours tenu face à ceux qui voulaient connaître Stephen Kessler pendant un contrat qu’il effectuait. Une façon d’avoir des informations et peut-être même de trouver le moyen de faire pression sur lui si jamais quelque chose pouvait sembler important pour lui. Une méfiance caractérisée qui avait souvent amené l’homme d’affaires à être plus virulent ou distant dès le début des missions pour ne pas avoir à devenir ami avec les personnes qu’il côtoyait. Bien sur, son boulot de tous les jours était d’aider les entreprises en difficulté, mais pour bon nombre d’employés, l’ingérence de Kessler dans la société, dans les comptes, le rendait presque impopulaire. Il n’était pas de la “famille”. Ce n’est qu’à la fin, quand le rouge n'était plus la couleur prédominante des comptes de l’entreprise, qu’on se disait qu’il n'était pas si mal que ça, l’emmerdeur de Kessler  Les affaires étaient les affaires, et il n’y avait rien à faire contre cela. Le mélange amitié/plaisir/ boulot était un cocktail risqué, très dangereux pour les carrières, pour les personnes aussi.

Oui mais voilà, ici à Hambourg, il avait rencontré trois personnes qui faisaient vaciller cette résolution naturelle, autant que contrainte par ses choix de vie. Une magnifique femme en la personne d’Ellena, Un avocat des plus compétents, et une partenaire de questionnement de chic et de choc. Miecke  Miecke était pire que toutes les tortures de ce monde, Elle savait précisément ce qu’elle voulait obtenir de lui, quelle question lui poser, sur quel point appuyer pour qu’il cherche en lui-meme un sens le menant directement vers Ellena. C’était parfois subtil, parfois totalement flagrant, mais il trouvait ça presque adorable de vouloir ainsi le bonheur de deux personnes se le refusant avec la même force de conviction. Qui plus est, il savait que ce qu’il dirait à cette jeune femme ne serait pas détourné contre lui, dans sa vie professionnelle comme personnelle. Miecke était un cœur entier, incapable de faire du mal, meme si elle le voulait. Il n’y avait que si une femelle approchait Mark qu’elle saurait sortir des griffes bien aiguisées. Alors Stephen lui répondait, sans langue de bois, replongeant dans un passé qu’il mettait souvent de côté. Son mannequinat ? Il lui semblait bien que seule sa famille proche était au courant, ça n'avait pas été du tout son truc, même si Olga, la célèbre artiste lui avait promis un pont d’or s' il continuait dans cette voie avec sa “jolie gueule”. Mais aucun argument n'avait pu le retenir, surtout pas après le 9/11. Quelques mois de sa vie sans réelle importance pour lui, mais pas pour la brunette qui le fixait comme un chaton qui voit sa première proie. Il aurait dû se taire visiblement, à observer Ellena et Mark qui hurlaient en silence “mon pauvre vieux tu es foutu”. Il se retrouva sous le feu des projecteurs d’une inspectrice en cheffe de la photographie et ce qu’il désirait garder entre eux deux se retrouva entre les mains de la jolie cheffe d’entreprise.

Et là, quelque chose se produisit en lui. Un indélicat mélange d'inconfort et d'insécurité, presque une gêne d'être exposé adolescent face à celle qui hante nuit et jour depuis leur rencontre. Il n’était qu’un gosse encore à l'époque, inconscient que la vie pouvait prendre plus qu’elle ne savait donner. Il était, à l'époque, comme tous les jeunes de son âge, idiot et fragile sans le savoir. Cette mise à nue le met mal à l'aise. C’était bien la dernière photo qu’il voulait voir exposé sur la place publique, mais il était bien trop tard, quoiqu’il en dise maintenant, Ellena regardait la photo, avec ce petit air qu'il lui connaissait, et il s'attendait à tout comme réplique. Et Ellena, bien sur, entra en scène. D’une étrange façon. Elle balaie d’un coup de main le petit charme qu’il commençait à avoir à l'époque pour le balancer loin derrière la ligne de fond son regard se plantant dans le sien. Soulagement ou légère frustration chez lui. Elle n’aimait pas quelque chose de lui. Une idiotie de son enfance mais qui avait fait partie de lui. Prêt à répliquer sûrement plus durement que nécessaire, il eut la chique coupée face au reste de la discussion et son regard tenant de la malice pure.  

Ellena parla d’une certaine série de photos, il lui fallut quelques instants pour remettre cela dans son contexte, son dos reprenant appuis contre le dossier de son siège, les bras croisés avec au visage un sourire entre gêne et amusement qu’elle ait eu ces photos entre les mains . - Mmmh je vois, miss Gallagher a eu des dossiers compromettant entre les mains. Je crois que ma première résolution de la nouvelle année sera de tuer ma sœur, ca évitera que mes photos ou d'autres bien plus compromettantes ne se baladent de NY à Hambourg. Il n’ignorait pas que sa brunette de soeur et la blonde avaient gardé contact, au contraire, elle se faisait un plaisir de lui dire qu’elles devenaient de bonnes amies et que, et je cite “ ca aidera pour la présenter à maman, meme si je ne doute pas qu’elle l’adore au premier regard”. Euh. Oui c‘est bien mais ni l’un ni l’autre n’en sont là . “Pour le moment “ s’entendrait-il répondre par la cadette, indéniablement romantique en tout point, bien plus que lui. - Comme ça Miss Gallagher aime le cuir. C'est bon à savoir. Le cuir ou lui avec du cuir, mais il n'ira pas aussi loin dans sa demande pourtant pétillante dans son regard.

Le train de curiosité que représentait Miecke se remit immédiatement en marche ayant bien saisi qu'il y avait un quelque chose à obtenir de son amie et de lui avec ces photos, ces souvenirs. Elle voyait l'intérêt d'Ellena et l'échange que cela avait amené entre les deux protagonistes de cette soirée. Elle parlait rapidement balayant en quelques phrases toute une vie. Pourtant c’est dans ces phrases qui lui semblaient sans importances qu’elle faisait mouche. Romeo venait de retrouver Juliette, en un instant ils repartirent quelques semaines plus tôt. Cette soirée d'anniversaire inoubliable et inoubliée. Ce baiser aux teintes d’une passion encore inassouvie à ce jour. Cette promesse aux allures de défi. Un regard qu’ils s’échangent. Sans un mot si ce n’est toute cette tension sensuelle qui renait entre eux. La même tension qu'ils essayent désespérément de cacher, aussi bien aux autres qu'à eux même.

Une tension qui franchit un cap à cause d'une fleur. Etonnant, même pour Stephen. La vie est pourtant faite de milliers de petits détails, de sensations, de sentiments à un moment X. Et c'est une simple fleur qui embrasa le feu de la tension entre les deux incorrigibles aveugles. Stephen ne resterait pas assis sans mot dire alors qu'Ellena brisait le geste d'amour que lui même aurait pu avoir si il avait été intime avec la cheffe d'entreprise. C'était un geste d'une profonde douceur, d'une profonde tendresse entre Mark et Miecke. Aucune excuse, aucune mauvaise action à se faire pardonner, juste lui montrer l'amour qu'il éprouvait pour elle. C'était intolérable pour Kessler de voir qu'Ellena était à ce point abimée par la vie et ses expériences, mais aussi de voir ce si beau geste ne devenir qu'un moment sans intérêt et sans amour. N'avait-elle donc jamais aimé ? N'avait-elle donc jamais eu une fleur en un signe d'amour ? Il s'était levé, avait été acheter une rose, une seule, puis était revenu dans la salle de bal. Ce n'est réellement qu'en s'approchant d'Ellena qu'il avait su quoi faire avec cette rose. Quelques mots qu’il lui murmure, s’imprégnant du parfum de la jeune femme. A la fois déjà connu et tellement unique que jamais il ne pourrait l'oublier.

La peau blanche et dénudée de son dos était parfaite pour contraster avec la fleur aux couleurs d'une passion ardente. Tout comme la tension qui se dégageait d’elle, quelques menus cheveux se hérissant sous l’effet d’une découverte par les frais pétales de la rose et de son murmure dont le souffle courait tout autant sur son épiderme. Un instant intime qui s'opposait en tout point à ce style de soirée. N'etait-il pas au beau milieu d'une salle de bal qui s'effaçait pour ne laisser qu'eux ? Malgré le calme dont il semblait faire preuve, malgré son discours devant une cour aux jurés vindicatifs, il ressentait les effets de cette proximité envoutante. Ce n'était pas la rose qui courait sur la peau de la jolie jeune présidente, mais sa main qui découvrait sa douceur, les courbes de son dos, de sa nuque du bout du  doigt. Sensations oniriques, sensations éphémères à la pulpe de ses doigts, comme si la rose n'existait pas laissant à sa propre main le soin d'explorer son épiderme. Une inexplicable relation qui faisait son bout de chemin, petit à petit, morceau de vie par morceau de vie. Ils avaient tant à découvrir de l’autre, encore plus maintenant. Un cap invisible venait d'être franchi. Il ne savait pas lequel, ni comment, ni pourquoi maintenant, il le savait simplement, en osant ce qu'il s'était refusé depuis des semaines, des mois. Ca n’avait jamais été une histoire d’hésitation mais de se sentir légitime à une proximité qu’ils se refusaient. Ce soir. Un soir de nouvel an, il le devenait.

Un souffle le laissant revenir à la réalité de la soirée. La rose insignifiante devenait le pont entre eux prenant l’importance qu’elle devait avoir aux yeux bleus de la jeune femme.  

L’instant s’éteint dans la fin de l’acte, le plaidoyer est terminé, tout en se poursuivant dans les ressentis qui couraient sur leurs peaux respectives. Les sourires échangés, le toast porté, le regard ancré. Rien ne brisait l’instant vécu. Ellena serait-elle convaincue jusqu'à déclarer cette rose oeuvre d'amour ? A admirer le sourire léger mais rêveur qu’elle arborait, il n’en doutait pas un instant du verdict. Était-il lui meme convaincu ? Surement. L'effet etait total sur ces deux personnalités fortes en caractères mais qui ne demandaient qu'une âme sœur pour s'épanouir.

Un frêle silence s'installa laissant tout à chacun se remettre de cet interlude floral.  Miecke rongeait son frein , Mark regardait Ellena et Stephen, tout en faisant de gros yeux à sa femme pour qu'elle ne dise pas un mot. Ellena et Stephen eux, avaient une étrange façon de s'observer en silence en buvant leur champagne, se dévorant d'un regard allumé d'une lumière nouvelle. C'est Miecke qui brisa ce silence en premier , n'y tenant plus, proposant à la blonde de lui montrer les lots en jeu dans la salle attenante. Mais dans sa voix un amusement certain, que dire du regard qu'elle posa sur Stephen et de ses petits sourcils se soulevant rapidement. Ils étaient pris au piège d'une petite dame rose bonbon. 


Ellena et Miecke venaient de partir voir les lots en jeu pour la future vente aux enchères. Et meme si curieux, Stephen n'avait pas envie de suivre le mouvement, restant avec Mark. Il verrait les lots dans les minutes qui suivraient. Rester avec Mark était aussi une façon de laisser mijoter ce qui venait de se passer avec Ellena autant que de se remettre de la sensation irréelle de sa peau contre sa main. L'avocat et lui avaient, de plus,  développés une amitié profonde. Certes pas autant que celle qui le liait à Ellena, mais c’etait des rapports sincères et qui chaque jour venaient à se renforcer. Ils se ressemblaient beaucoup dans leur façon de voir les choses. Un silence s'était imposé à eux, de façon tout à fait implicite. Ce fut Mark qui brisa en premier ce moment de flottement.

- Tu l’as troublé tu le sais ? un regard vers Mark qui venait de sortir la plus jolie vérité de cette soirée.
- C’était le but, la rose méritait d'être défendue
- Oui je me doute mais ... ne joue pas avec elle si tu as l’intention de partir, elle a assez souffert.
- Jacob ?
Mark posa un long regard sur lui, hésitant à répondre, mais le nom de Jacob etait trop souvent ressorti dans les dernières conversations pour qu'il nie son implication dans la vie amoureuse et décousue de la blonde. - Oui Jacob
- Je ne suis pas Jacob Mark. La réponse de Stephen avait sonnée un peu brutalement entre les deux hommes, laissant le silence revenir entre eux alors qu'autour chacun y allait de son commentaire sur la robe d'untel, sur la soirée, sur la suite de la soirée, sur la viande pas cuite ou trop cuite. Conversations typique de ces soirées. Ce qui l'etait moins, c'etait qu’on le compare à un type comme ce Jacob. C'était assez vexant, mais aussi troublant de trouver enfin une réponse à son comportement. Quoiqu’il ait pu faire à Ellena, Stephen etait loin de lui ressembler de prés ou de loin. Cependant, il comprenait la réticence de Mark qui n’avait jamais abordé avec lui ce sujet très privé qui avait forgé une Ellena telle qu’il la connaissait aujourd’hui. .[/iUn face à face, yeux dans les yeux marquant la volonté de Stephen de défendre ses actes et de Mark de le sonder jusqu'au dernier souffle. Il jouait certes, mais il ne jouait pas avec les sentiments d'Elena. Longtemps et jusqu'à ce soir, il s'était demandé si ce n'est pas elle qui s'amusait à le faire languir pour qu'il en oublie sa mission. Mark finit par s’avancer , coupe de champagne en avant pour trinquer avec Stephen. Il avait choisi de lui faire confiance, devinant sans l'ombre d'un doute que l'américain était différent de ce qui avait jalonné l'histoire de son amie

- Alors fonces .. Mais elle va t'en faire passer des épreuves.

- Peut-etre que le Nouvel An va accomplir des miracles.

Un échange de sourire alors que le champagne coulait entre eux. Le reste de la conversation fut plus léger, quelques mots sur un contrat pour la Gallagher Corp., avant que leur intention ne soit très aisément attirée vers un des invités qui avait déjà bien bu. Miecke revient toute ravie à table, contant à mark tout ce qu'elle avait pu voir comme lot qui saurait l'intéresser. Une oreille distraite de Kessler trainait à leur conversation.

- ... je n'ai pas compris ce qu'elle voulait dire par " sauver Maitre Perkins des griffes des autres dames présentes "

Mark se racla un peu la gorge commencant à répondre - Cherie il y a des lots spéciaux da .. " quand Ellena l'interrompit l'invitant à danser d'une façon très cavalière, particulière. " Charmant?" ce n'est pas lui qu'elle appellerait comme ca. Il est presque déçu non seulement qu'elle ne le nomme pas ainsi, mais que la première danse ne soit pas pour lui. Et en plus elle semble s'en amuser en lui lançant ce regard emplis de malice. Mais c'est qu'il bouderait presque le Kessler. Miecke avait suivi les regards échangés, mais aussi son mari sur la piste. Un soupire empli d'amour - il est beau n'est-ce pas ? Enfin .. Un rire .. - Ils sont beaux plutot ! Un silence. une chaise qui se rapproche. - Stephen .. Tu vas devoir te lancer, sinon elle va te passer sous le nez ! Haussement d'un sourcil en regardant Miecke qui ne paru pas s'en inquiéter. - Il y a quelque chose entre vous .. tout le monde le voit, alors .. . Elle se leva d'un bond lui tendant la main. - Monsieur Kessler, vous avez ordre de m'accompagner sur la piste et de me faire danser. Nous allons leur montrer que nous savons, nous aussi, danser ! . C'était dit d'une telle façon qu'il ne put faire autrement que de l'accompagné bon gré mal gré. Il fut presque trainé sur la piste de danse par la Hollandaise. Mais ce qui devait ressembler à une danse entre amis se retrouva être le point culminant et stratégique de la petite femme bonbon comme il aimait à l’appeler.

Une main qui passe de l'epaule d'un avocat à la main d'un homme d'affaire. Et des regards qui se retrouvent plus proches encore. Et dans une situation bien plus délicate. Miecke lança quelques mots et le couple disparu les laissant se débrouiller avec ces musiques qui se moquaient de la tension entre les deux.


- Vous n’êtes pas obligé, si cela vous déplait...

- Me déplaire ?. Il retient sa main qui allait s'échapper de la sienne. Sans brutalité mais avec conviction. Stephen attira lentement mais fermement la jeune femme contre lui, tout en s’avançant d'un pas vers elle. Le bras libre est passé autour de sa taille tout en gardant la main de celle-ci dans la sienne, leur corps prenant doucement le rythme de la musique qui les entourait - Je souffre le martyr à danser avec vous, mademoiselle Gallagher. Il avait dit cela le visage le plus impassible possible. Mais Stephen restait Stephen et il ne put que sourire , le plus largement du monde, ouvrant à la moquerie un chemin semé de charme - Mais je me sacrifie pour la bonne cause. Vous vous imaginez bien que ce n’est pas pour mon plaisir personnel que je suis là. Ni à danser, ni à être entre tes bras. Le tutoiement lui était venu naturellement, il n’y avait pas meme fait attention, en restant plongé dans ce beau regard qui semblait l’envouter à chaque minute qui passait.  

Déjà la musique venait à changer passant d’une fin de slow presque langoureux - et bien trop court-  à une autre danse plus rythmée, mais qui en imposait tout autant en matière de charme. Surement bien plus même. -Un tango. La main d’Ellena toujours dans la sienne, son corps enlacé contre le sien, - Je ne fais pas de tango de salon de thé. Mais si vous n’avez pas peur d’un instant plus … Epicé. Je suis à toi. Ellena.

L’invitation était lancée, malicieuse. Tentatrice . Oserait-elle relever ce défi qui allait faire d’elle le point central de cette soirée. Car un tango. Un vrai tango attire les regards bien plus surement qu'un slow. Le tango est magnétique et cristallise en lui une magie surprenante.

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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Jeu 6 Jan 2022 - 10:41

Brick by boring Brick
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Stephen & Ellena
xxx
« She lives in a fairy tale
Somewhere too far for us to find»


Mes premières leçons de danse remontent à une éternité. J’étais enfant et cela faisait partie du bagage à acquérir au fur et à mesure des années pour remplir le premier rôle de ma vie, celui de fille d’un diplomate d’une bonne famille anglaise. Apprenant tout d’abord de père et de mère, les leçons auprès d’autres professeurs se sont succédé pour parfaire mon éducation faisant de moi une danseuse respectable. Sans aller jusqu’à passer pour une parfaite danseuse, j’ai peu à peu perfectionné ma technique au fil des soirées mondaines allant jusqu’à entrainer dans mon sillage ce pauvre Mark qui n’avait pas vraiment de prédisposition initiale, me créant un peu égoïstement un partenaire permanent. Nous avions commencé un soir de gala où Mark tenait absolument à m’accompagner pour rencontrer je ne sais plus quelle célébrité et depuis, il est resté l’une des seules personnes au monde avec qui danser lors des occasions n’est pas une obligation ou un fardeau. Avec toute autre personne, l’exercice devient complexe, voire harassant : veiller à sa posture, à ses mains à ne rien laisser paraitre du haut le cœur qui m’assaille à l’idée de devoir me laisser guider. Pourtant, c’est complètement différent lorsqu’il s’agit de Stephen Kessler, une énième fois. Notre récente expérience en matière de danse me laisse un souvenir suave. Je n’ai pas oublié la douceur de sa main dans la mienne, la chaleur de son toucher le long de ma colonne vertébrale, mais aussi l’électricité de son corps contre le mien. Ce même courant qui me traverse encore alors que Miecke s’éloigne souriante laissant ma main dans celle de Kessler et dont je ne voudrais profiter que quelques instants pour éviter de me trahir à nouveau. Cependant, Stephen en a décidé tout autrement en me faisant prisonnière de ses bras, mais peut-on réellement parler de prison lorsque cela est aussi agréable ? Nos corps s’harmonisent de façon totalement naturelle, mais néanmoins respectable, et suivent le rythme de la musique. Peu à peu tout disparait, le parquet, la salle, l’assemblée. Il n’existe plus que nous. La preuve en est qu’à son air pseudo-impassible et à ce sourire envoutant, je réponds par un regard au plafond, un sourire et un léger rosissement. Je ne tiens pas compte de ce que ce genre de moment reflète de moi aux yeux du monde, puisque le monde n’a plus de substance. Je suis captivée par le moment et par ses yeux qui plongent dans les miens. Il poursuit sur le ton de l’ironie tout en rajustant encore la distance entre nous à travers un subtil tutoiement qui ne m’a pas échappé. Je suis sur le point de lui répondre, de continuer ce jeu qui nous colle à la peau depuis la première seconde, quand le rythme et les notes changent. Un tango. Je connais les pas évidemment et je sais aussi ce que cela implique. Je suis sur le point de faire un pas en arrière quand sa poigne semble se resserrer autour de ma taille.

« - Je ne fais pas de tango de salon de thé. Mais si vous n’avez pas peur d’un instant plus … Épicé. Je suis à toi. Ellena. il sait pertinemment ce qu’il vient de faire et que je ne peux pas résister à ce genre de provocation insidieuse et séductrice ; je lui souris charmeuse avant de rapprocher nos corps dans une proximité presque inconvenante.
- Si tu penses que ton cœur peut tenir un énième choc… je murmure cela au creux de son oreille pendant que ma jambe droite remonte langoureusement le long de la sienne en suivant les sons languissants des instruments. »

Mon dos se cambre avant de se laisser aller en arrière retenue par la poigne de mon partenaire. La suite est un enchainement d’éloignements, de rapprochements, d’entrelacements de jambes, de caresses, de pauses, de gestes secs, de gestes lents… Nos corps se rencontrent et s’éloignent dans une fébrilité presque intime. Nos regards tantôt durs, tantôt caressants ne se quittent que quelques secondes à peine avant de se retrouver. Et j’aime ce que je vois dans ses yeux. Le tango est l’expression même de la passion. Cette passion que nous ne pouvons exprimer autrement, nous lui laissons libre cours durant les quelques minutes que dure ce morceau. Comme si toute la frustration que nous avons accumulée ces dernières semaines explosait en millions d’éclats. La dernière note retentit dans la pièce et je reprends ma position initiale à l’exemption de ma main qui caresse sa joue pour redescendre vers son épaule dans un geste alangui comme le dernier souvenir de ce moment suspendu. Nos lèvres se frôlent presque, nos respirations erratiques se mélangent et nos yeux voyagent entre les lèvres et les iris de l’autre.

La bulle finit par éclater quand Miecke, dans une innocence toute feinte, me propose d’aller nous repoudrer le nez. Comme sortie tout droit d’un long sommeil, je lui réponds tout d’abord par un son évasivo interrogatif avant de répondre clairement à sa demande. J’ai beau m’éloigner j’ai toujours l’impression de flotter dans ce moment hors du temps, sentant toujours sa main me diriger tantôt à ses pieds, tantôt fièrement dressée devant lui. Je n’éprouve aucune once de gêne ou de regret jusqu’à ce que nous arrivions dans l’épicentre du bas cancanage, les toilettes des dames. Il m’est fort désagréable de devoir abonder dans ce sens, mais cet endroit est le plus bruyant et le plus pénible où l’on peut se retrouver. Comme si passé cette porte, ces dames se sentent obligées de monter de deux octaves dans les aigus et de glousser comme des dindes sous n’importe quel prétexte. J’accède finalement au miroir pour me rafraichir quand une main griffue attrape mon épaule tout en me disant dans cette tonalité détestable que mon partenaire a le diable chevillé au corps. Je me sors de cette situation avec un sourire et en lui répondant d’un ton ironique tout en prenant l’épouse de mon avocat à parti que je pensais avoir laissé mes petites cornes et ma fourche à mon domicile, m’évitant ainsi de lui arracher ses extensions capillaires pour m’avoir pleinement ramenée à la réalité. Miecke pouffe discrètement pendant que nous nous éloignons laissant notre interlocutrice en proie au doute face à ma remarque.
Nous redirigeant vers notre table, j’imaginais retrouver nos cavaliers entre regards confus et réprobateurs, mais il n’en est rien. Je me tourne vers le bar pour tâcher de prévoir le moment où toute cette situation va m’exploser en plein visage, pour me préparer mentalement à l’impact.

« -Ne le cherche pas. Ils ne sont sans doute déjà plus là… dit la jeune femme assise à mes côtés en faisant tourner son majeur sur le bord de son verre.
- Comment cela ? je lui jette un regard interrogatif et elle se redresse semblant assez fière d’elle. Qu’est-ce que tu as encore fait ? lui dis-je dans un soupir tendu.
- Et bien… elle boit une gorgée de sa boisson avant de m’accorder une œillade amusée. Pendant que tu te donnais en spectacle, Mark m’a expliqué ce que tu voulais dire par « le sauver des autres dames présentes » et j’ai trouvé cela tellement amusant que je me suis également permis d’inscrire Stephen sur la liste des prétendants. À l’heure qu’il est, ils doivent être là-haut à se préparer.
- Bien… c’est la seule réaction qui me traverse alors qu’elle parait réellement contente d’elle ; je hoche la tête à de nombreuses reprises tout en prenant moi aussi une gorgée de vin. Miecke ? Fais-moi plaisir, tu veux, retourne-toi et observe l’assistance. elle est sceptique. Fais-le. Insisté-je tout en douceur sans détourner les yeux de la piste de danse ; dans l’assistance, comme chaque année, l’on trouve les mêmes vieilles filles célibataires chroniques à la recherche de leur prochain jouet ainsi que les veuves à la recherche de leur prochaine proie pour occuper leur temps libre et leur immense fortune. Tu comprends maintenant le point d’honneur que je mets chaque année à sortir mon meilleur ami de cette situation ? elle me regarde les yeux ronds venant de comprendre qu’elle les a inscrits dans le plus gros traquenard que ce monde de fausseté n’ait jamais créé : une enchère humaine, celle ou celui qui fera la plus grosse enchère s’octroie le privilège d’une soirée en tête à tête avec celui qui aura été mis aux adjudications. Et, vu les règles, comment vas-tu faire pour le tien ?
- Tu ne feras rien du tout ? s’effare-t-elle dans une discrétion toute relative.
- Moi ? je hausse les sourcils tout en lui offrant un sourire éclatant. Je vais reprendre une couple de champagnes. Je m’en voudrais d’interférer dans tes grandes machinations, madame la fine stratège. elle bouillonne à côté de moi pendant que le temps passe et que les morceaux se succèdent.
- Oh... lance-t-elle déçue alors que le Jailhouse rock se prépare. Dommage… je lui souris connaissant son affection pour les morceaux rythmés du rock.
- Allez viens. lui dis-je en me levant et lui tendant la main.
- Mais, Ellena, on ne peut pas. les yeux ronds refont leur apparition avant de balayer l’assistance du regard entendu.
- Parce que tu penses sérieusement que vu mon âge et dans ma position, ils sont encore en moyen de me faire quoi que ce soit ? je lève un sourcil amusé. Viens… »

Nous entamons à notre tour ce morceau. Je guide mon amie qui doit s’amuser au regard du sourire qui se peint sur son visage. Ce moment pourrait paraitre innocent, sans ambiguïté aucune. Pourtant dans la galerie surplombant la salle, où les futurs lots des enchères attendent patiemment leur moment de gloire, une conversation vient à l’oreille d’un homme d’affaire d’outre-Atlantique et de son nouvel ami avocat.

« - Il a quand même une de ses chances le Perkins…. lance le premier à son compagnon en se pensant discret. Moi aussi j’aimerais que ma femme et ma maitresse s’entendent aussi bien. Ça doit faciliter pas mal les choses, si tu vois ce que je veux dire… il hausse les sourcils à plusieurs reprises. Encore que, avec un iceberg comme Ellena Gallagher, ça ne doit pas être une partie de plaisir tous les jours… son interlocuteur ne répond rien conscient de la proximité qui existe entre eux et le fameux chanceux.
- Laisse… dit Mark en retenant Stephen par l’avant-bras. Nous le savons tous les trois… désignant la piste de danse où les paroles du King ne se sont toujours pas tues. Que ce genre de rumeurs circulent à notre sujet et cela les indiffère, alors… »

La conversation n’a pas le temps de suivre son cours que l’animateur de la soirée reprend ses droits sur le micro, exhortant les danseurs à rejoindre leur siège pour ce qu’il appelle « l’apothéose tant attendue de la soirée ». La nervosité qui avait quitté Miecke pendant que nous nous amusions reprend ses droits. Le monsieur loyal d’une petite trentaine d’années annonce les règles du jeu pour celles et ceux qui ne les connaitraient pas encore : l’enchère la plus haute remporte le prix, il n’y a pas de changement possible, quand on gagne on gagne, quand l’on a gagné une enchère l’on ne peut plus enchérir… Ma voisine tord sa serviette dans tous les sens lorsque cette dernière règle raisonne. Ensuite, à l’appel de leur nom, les candidats se présentent au côté de notre commissaire-priseur sur le promontoire de l’orchestre permettant à tout un chacun de les voir. Après avoir énoncé quelques faits et autres qualités au sujet du prétendant, les prix commencent à fuser à travers la pièce. Les présentations et les enchères se succèdent dans l’ordre alphabétique laissant à mon amie tout le loisir de se torturer.

« - Et maintenant, mesdames et messieurs, une nouveauté. un courant électrique parcourt la salle alors que l’animateur entretient le suspense. Il nous vient tout droit de Londres et passe pour la première fois le réveillon de la Saint-Sylvestre chez nous, je vous demande d’accueillir comme il se doit monsieur Stephen Kessler. insistant sur le nom, l’homme à la veste pailletée se retourne vers l’entrée d’où ils sont tous sortis pour accueillir Stephen dans toute sa retenue. Monsieur Kessler est homme d’affaires. Il nous vient de New York, parle un français tout à fait charmant et aime la cuisine italienne. la foule applaudit face à cette description et je ne fais pas exception, jetant néanmoins un regard amusé au pauvre piégé. Alors, commençons les enchères à cinq-cents euros. Qui dit cinq cents pour cet affriolant bonbon américain ? je ne peux retenir un rire étouffé face à ce qualificatif avant que ne commence la valse des offres rassemblant au départ trois femmes et un homme et se finissant par un ping-pong entre Ingrid et Lavinia, la charmante jeune femme que nous avons croisée un peu plus tôt Miecke et moi.
- Ella, tu dois faire quelque chose ! je penche la tête vers elle alors qu’elle me murmure sa détresse et mon visage doit visiblement lui transmettre un ‘pourquoi ?’ Parce que…. D’abord, tu ne peux pas le laisser dans une situation pareille entre ces deux furies hystériques. Ensuite, parce que nous savons toutes les deux que tu ne peux pas laisser Ingrid Buchwald obtenir ce qu’elle veut par question de principe. Enfin, parce que tu en meurs d’envie … les offres grimpent lentement pour arriver à la somme de cinq mille euros quand je déclare finalement forfait face à cette moue suppliante et convaincante.
- Dix-mille... laissé-je tomber dans le silence précédant le décompte tout en levant le bras avec un sourire de convenance ; cette proposition en surprend plus d’un à commencer par Lavinia qui si elle veut me suivre va devoir dépasser le budget de dix-mille euros accordé par son cher papa, elle s’assoit donc la mine renfrognée sans doute déçue d’avoir claironné cette information plus tôt.
- Cent ! la voix nasillarde de la nièce du premier bourgmestre retentit avec une intonation de triomphe.
- Onze-mille. réponds-je après m’être levée avec une élégance, un calme et un aplomb tout travaillé, celui des négociations d’affaires, tout en ne décrochant pas mon regard de mon futur trophée.
- Cinquante ! je n’accorde aucune attention à cette voix désespérée qui pourtant est assez désagréable et laisse le temps s’écouler lentement comme si chaque grain du sablier pouvait être visible.
- Onze mille cinquante euros, une fois… commence le commissaire sceptique. Onze mille cinquante, deux fois… Onze mille cinquante, trois fois…
- Vingt cinq… mille. emportée par la force de son regard dans le mien, il est hors de question que je laisse passer mon tour et je peux presque entendre le désespoir déchirer Ingrid à travers le silence que mon annonce a provoqué ; je lance un regard à gauche et à droite avant de braquer un regard pseudo-innocent vers la zone de l’orchestre
- Vingt cinq mille euros, une fois… reprend plus sûr de lui l’animateur. Vingt cinq mille euros, deux fois… Vingt cinq mille euros, trois fois… Adjugé à mademoiselle Ellena Gallagher, faisant ainsi de monsieur Kessler notre Golden Boy du moment et son cavalier pour une soirée. les deux hommes se serrent la main et Stephen s’éclipse.
- Voilà… dis-je en me reprenant mon siège à la fois euphorique et consternée par ce que je viens de faire. Il y a encore un ou deux candidats avant Mark. la gorge serrée, je m’adresse à mon heureuse voisine de manière neutre. Quand son tour viendra, tu te lèves et tu proposes exactement la même sonne que moi à l’instant d’entrée de jeu. Personne n’ira au-delà. Maintenant, si tu veux bien m’excuser… »

Je me redresse à nouveau conservant cette façade d’élégance flegmatique. Pourtant, dans mon esprit, c’est le chaos le plus total. Je louvoie entre les invités pour pouvoir rejoindre le balcon dont tous les volets d’accès ont été clos sauf un. Qu’ai-je fait ? Ou plutôt comment ai-je pu balayer autant d’années d’efforts et de travail en quelques minutes à peine ? Et pour quoi ? J’arrive à l’extérieur et une chance pour moi le balcon est vide, les invités curieux de « l’apothéose » l’ont déserté. Moi qui ai toujours mis un point d’honneur à n’être reconnue que pour mon travail, mes affaires, mes compétences professionnelles, voilà que je me retrouve à sacrifier tout cela pour une danse et quelques œillades langoureuses. Dans quelques heures, tout Hambourg en fera ses gorges chaudes et si cela remonte aux oreilles de mon conseil d’administration, je suis finie. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher d’être satisfaite de cette soirée, de ses mains parcourant ma peau sous le couvert d’une danse, de cette électricité qui nous a traversés à la fin du morceau, de son regard confiant braqué dans le mien quand j’ai annoncé ma dernière offre. Mon esprit est un champ de bataille alors que les lumières de la ville donnent à la nuit des allures de ciel étoilé. Du haut du balcon de l’hôtel de ville, je regarde les gens déambulant dans le marché de Noel, les illuminations des rues, les appartements bouillonnant d’agitation, tentant de remettre de l’ordre dans mes pensées, mais rien n’y fait…
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
Dim 17 Juil 2022 - 13:09
« Is that you just don't realize how much I love you »
Ellena & StephenDes ailes légères de l'amour j'ai volé sur le haut de ces murailles ; car des barrières de pierre ne sauraient interdire l'entrée à l'amour ; et tout ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter.  (Roméo et Juliette)


Cette soirée était pour lui une véritable orgie d'émotions se bousculant comme les enfants fous de joies le matin de noel. Un chaud et un froid qui se soufflaient à tour de rôle alors que le temps jouait les filles de l'air en mouvement. D'abord le temps suspendu quand il avait son regard ancré dans celui de la jolie blonde, Une seconde, une heure il perdait toute notion de temps, toute conversation, tout fil de conversation. Mais en contrepartie, un monde brutal et rapide quand il devenait à nouveau visible à leurs yeux. Une belle théorie de la relativité que Einstein aurait surement aimé explorer. Peut-être est-ce dans le regard d'une femme aimée qu'il avait établi sa célèbre théorie, mais cela l'histoire ne l'avouera jamais. L'amour ? est-ce donc cela qu'il ressentait et qu'il voyait chez son homologue à la robe délibérément échancrée.

Il n'en savait rien, et ne voulait se poser aussi franchement la question. L’amour c’est pour les âmes sensibles, les rêveurs. Mais l'esprit humain est une arme redoutablement affutée et qui ne laisse tranquille celui qui cherche à se cacher derrière logique, esprit cartésien et autre aventure de ce style. Stephen était passé maître dans ces domaines, oubliant ses propres sentiments pour rester maître de lui-même. La souffrance n'était plus pour lui. Les autres ne feraient que l’effleurer et plus jamais personne n’aura de prise sur lui. Il se l'était promis. Mais vivre pour le travail oubliant la vie qui passait n'était-ce pas également une sorte de souffrance ? Et puis un raz de marée. Elle.

Elle que rien ne préparait à s'accorder avec autant de ressemblance à Lui. Elle était un double dans tout ce qu'il connaissait de la vie, dans chaque geste et chaque pensée. Ils auraient dû être des opposés, leurs rôles respectifs les condamnaient à cela, mais la vie faisait que l'inverse se produisait. Plus il la découvrait, plus il se retrouvait en elle. La même pugnacité. La même envie. La même solitude. Rien ne l'avait préparé à se retrouver, ainsi, face à face avec un lui-même aussi charmant. Que pouvait-il donc faire d'autre que de tomber amoureux? Eperdument. Sans concession.

Il fallait dire également que cette soirée de nouvel an tournait à l'étrange. Tout semblait fait pour que les deux, qui, se ressemblant, n'avoueraient jamais un amour réciproque, se retrouvent ici dans l'impossibilité de faire autrement. Des petites miettes de pains les conduisant vers un lieu qu’ils cherchaient à éviter à tout prix. ne dit-on pas que l’on rencontre son destin par les chemins que l’on cherche à éviter? Cette limousine immense et pourtant étroite, ces regards fuyants et pourtant accrochés à l'autre, ces tenues festives le laissant profiter d’un tombé de hanches parfait, et ce dernier regard après la plaidoirie “Ad Rosam”. Un crescendo dans l'intensité de ce qui s’écoulait entre eux d’une façon si naturelle
et puis quelques signes du destin qui s'amusait comme un petit fou alors que le temps s'égrainait vers une année nouvelle..


Dire qu’Il avait presque immédiatement regretté d’avoir accepté l’invitation pour cette soirée de nouvel an qui le menait loin des siens, loin de sa ville, de son pays auprès d’une femme dont il savait l’amour impossible. Même si l’impossible n’était qu’un mot que l’on se devait de dépasser. Un imbroglio sentimental dont il avait tenté de se tirer en gardant des distances bien inutiles durant les jours précédents. Ce soir, les mots devenaient inutiles, derrière des apparences des plus honnetes à faire “comme si”. Comme si cela n'existait pas, comme si cela n’était qu'un jeu, comme si la souris acceptait que la chat s’approche. Un jeu qui n’en était plus un et cela depuis leurs rencontres. Et puis, il y eu Miecke , encore une fois, et sa délicate indélicatesse en voulant forcer un peu ce destin qu’ils se refusaient en bons têtus qu’ils etaient tous deux. Quelques mots, quelques souvenirs évoqués. Une confidence avec Clara, et son esprit qui s’embrume de pensées d’avenir. Un avenir plus radieux ayant trouvé celle avec qui il voulait finir sa vie. C’était con, mais c’était une belle pensée qui lui était parvenue parmi tant d’autes.

Malgré la fin de sa reverie, il ne peut s’empecher de la suivre du regard quand elle part danser avec son cavalier. Si Mark a de l’allure, c’est bien Ellena qui illumine la scène de sa prestance. Elle a ce quelque chose en plus que les autres n’ont pas. C’est peut-etre le regard qu’il posait sur la jeune femme, ou sa pseudo passivité à ne pas faire le premier pas qui enclancha chez Miecke une main sur son avant bras, et un air décidé en le trainant sur la piste de danse. Toujours se méfier des femmes en rose bonbon. Et celle-ci etait la plus tenace d’entre elle. En deux temps et trois mouvements, il est propulsé dans les bras d’Ellena alors qu’elle meme récupère son époux. Ni vu ni connu, l’adorable comploteuse a mis en marche un plan dont aucun des deux protagonistes ne peut sortir indemne. Le pire surement c'est qu'il la voit en rire d'avance de ce qui allait arriver.

, les voilà à se balancer d’un léger déhanchement. La musique est douce, les conversations stagnent à un niveau sonore acceptable. Bref une soirée de gala normale. Les corps se rapprochent, se lient, main dans la main main sur ses hanches, et un rythme on ne peut plus galant. Il aime ce moment de presque tendresse entre eux, une pause dans cette soirée qui a commencé sur les chapeaux de roues. Un adorable tacle ironique qui allait trouver une réponse quand ...  

A croire qu’on les écoute, a croie que le destin n'attendait que ce coup d'envoi pour aller chercher ce quelque chose de plus. Car le rythme de la musique change . Deux solutions s’offrent à eux. S’enfuir le plus vite possible, ou faire face. Qui a dit qu'un Kessler pirate et qu’une Ellena pugnace fuyait devant l’adversité ?  Quelques mots et un défi plus tard  


- Oh mon petit coeur te remercie de prendre soin de lui. Peut-etre devrais tu appeler ta mère pour lui dire que tu as tout ce qu’il faut dans ta trousse de beauté si nous nous retrouvons encore à évoquer de casser un lit. Souvenir d’un moment amusant à Brèmes où certains articles intimes furent évoqués.

Le Tango.
Une danse merveilleusement sensuelle.
Une danse dangereusement sensuelle qui semblait les entrainer vers les lieux inattendus.
Une dose de respectabilité.
Un soupçon de désir
Une franche volonté d’oublier le monde
et Une sensualité qui fait taire les quelques conversations qui tournaient autour de bilans chiffrés. Les hommes accrochent ce tombé de hanche presque parfait. Les femmes méprises se rapprochement, sa beauté et son charisme naturel.


Mais pour le couple sur la piste de danse, rien de tout cela n’existe.

Ils sont juste ensemble . Et dansent s'harmonisant l'un à l'autre. trouvant dans la musique qui les survole un point d'ancrage extérieur. Et trouvant dans cette danse une façon totalement explicite d'exprimer les secrets inavouables qu'ils taisent bien contentieusement. Ce tango intense et vif, ce tango où les émotions parlaient grâce à des corps enlacés ou séparés. Une tension sensuelle permanente entre les deux danseurs qui s’en ressentait ce soir meme entre les deux êtres les plus tétus du monde.

Et de la douceur il apprend à connaitre le feu ardent que la glaciale femme d'affaires cache. Et de glacial, il n'est que façade. La vraie Ellena est vive, directive, intransigeante. Et brule d'un feu qu'elle se refuse à elle même. Un feu qu'il découvre. et redécouvre. Le souvenir de leur premier baiser volé dans un bureau. Un baiser annonciateur de promesse enflammé. Un baiser qui les avait étonné, choqué même. Et fait s'éloigner. Cette fois ci il la retrouve et avec elle, le manque d'inhibition. Il s'en fout. Il n'y a qu'elle qui importe.

Elle.
Eux.

Alors il se laisse aller, dansant sur cette musique qui les entraine , les faits se rapprocher se penchant vers elle, glissant sa main de son épaule à la cambrure de son dos, la retenant d'un bras autour de sa taille. Un souffle qu'ils échangent avant qu'elle ne se rebelle et ne s'éloigne de quelques pas. Une main qu'il retient, la fait tourner sur elle meme, la ramène à lui. Corps contre corps. Peau à peau. Leurs jambes se melent,. Durant quelques minutes, ils jouent à ce jeu sensuel d'attirance et d'éloignement jusqu'à la dernière note qui resonne encore un peu entre eux. Une main sur sa joue, et l'envie, ce désir fou de terminer par ...

Non. La fin est autre. Pourquoi les bulles sont-elles si fragiles ? Pourquoi les ramener dans cette réalité qui ne fait que les contrarier? Et celle qui le contrarie le plus est cette demoiselle rose bonbon. Miecke c'est la guerre ! Un sourire charmant néanmoins en déposant un baiser sur la main de sa partenaire de tango la remerciant à sa façon pour sa prestation et un autre sourire à l'amie de la blonde. Meme si sur le coup, il sourit jaune.

Une main se pose sur son epaule, et un Mark enjoué qui commence à l'entrainer dans la salle de bal, vers une porte de coulisse qu'il voit grossir rapidement.


- Et bien l'ami, si tu voulais etre discret .. c'est raté !

Un rire alors qu'ils passent les portes des coulisses. Mark semble familier du lieu.

- Miecke a encore fait des siennes, te voilà un lot de choix pour la suite. Il lève les mains en signe d'innocence - Promis je n'ai rien à voir la dedans, mais d'avis que ma femme à une idée en tête. Tu connais la vente aux enchères ? Il fixe Stephen qui saisit toute la portée de ses paroles en stoppant à l'arrivée au balcon - Et oui. Lot numéro 7 ! - Tu es sérieux? Une once de désespoir dans le regard. Un sortez-moi de là qui s'affiche en lettre rouge dans les mimiques de son visage. - Espérons juste qu'elle a bien calculé.. Ellena n'aime pas qu'on lui force la main .. quoique vu votre tango .. Et l'avocat qui se penche au balcon admirant la salle- Je vais fuir lamentablement oui. - Tututu tu restes là. C'est pour la bonne cause non?

Un rire de l'un.
Un air contrit de l'autre.
Devinez qui fait quoi.

Si l'atmosphère avait été détendu jusque là, les conversations des autres "lots" parvinrent à ses oreilles. Il perdit le sourire se tournant vers les indélicats, ayant une sainte horreur de ce genre de personne, homme ou femme, qui se permettait de juger sans connaitre, et surtout, surtout de ne pas avoir les couilles de sortir les memes mots devant la personne qu'ils se plaisent à insulter de leurs rumeurs. Ellena n'avait pas besoin d'être secouru, il la savait bien assez forte pour s'occuper des abrutis, mais le seuil de tolérance du pirate était bien en deçà de ceux de la blonde ou de Mark qui le retient par le bras lui expliquant que ce n'était pas la première fois et qu'ils s'en amusaient tous trois. Stephen bouillait. Mark en riait. Il finit par inspirer un peu plus longuement donnant raison à son ami mais .. Stephen reste Stephen et passant près du groupe qui s'était tût, il bouscula d'un coup d'épaule presque pas/peu ou très volontaire le beau parleur indélicat lui faisant renverser sa coupe de champagne sur son costume hors de prix. L'homme semblait s'être oublié, le haut de son pantalon taché
. - Oh. Un instant à regarder l'homme.- Mes excuses... Gentleman. L'homme en question réussit-il a sentir toute l'ironie de ce dernier mot alors qu'il grommelait de cette tache mal placée. Stephen le salue de la main partant avec Mark, plutot .. entrainé par Mark qui avait senti la moutarde du Kessler lui monter au nez. Lui semblait indifférent à ce style de remarque. Au moins un des deux semblait raisonnable ou indifférent à ce qui se disait. Il n'avait pas tort en fin de compte, si l'on devait faire attention à tout ce qui se disait autour de nous, le monde serait encore plus fou qu'il ne l'est dejà. Au micro, la voix de l'animateur de la soirée s'éleva au dessus des conversations . Les enchères, point d'orgue de la soirée venaient de débuter.

Dans quoi venait-il de s’embarquer ? La pression montait à mesure que les lots défilaient. Et l'annonce d'une enchère venue tout droit des Etats Unis. Une enchère et pas n’importe laquelle, la sienne. Alors ca il s’en souviendrait de son nouvel an à Hambourg. De la barbaque pour ces dames sous fond de générosité et d’oeuvres de charités. Faire un simple cheque ? Mais non pensez-y donc,. Non il faut animer. Mais quelle idée de suivre Mark dans les coulisses, mais quelle idée de monter sur scène pour jouer cette comédie ? Quelle idée d’attendre avec patience qu’on encherisse sur lui ? Malgré ses réticences du début, il finit par jouer le jeu. Offrant un regard à quelques enchericheuses potentielles avant que les vrais débats ne s'ouvrent, Parce que bon, en fin de compte, il s’amusait comme un petit fou. Qui donc allait enchérir ? Une pointe d’espoir en regardant Ellena qui ne semblait pas au début vouloir prendre part à cette animation.  

Bon cela l’amusait bien sur, mais un point restait en suspens. Est-ce que Ellena allait œuvrer d’une terrible vengeance pour la rose ? pour le murmure ? Oh la connaissant, cela ne faisait aucun doute. Il ne pouvait se détacher d'elle voulant être son lot de la soirée, même si c'était dejà le cas. . Plus les enchères montent en prix, plus les voix des harpies s’éteignent comme une fonte de neige sous un soleil éclatant. Et quel beau soleil qu’une Ellena dans toute sa splendeur des négociations gagnées d’avance. Elle se sait victorieuse avant même le coup de marteau. Les sommes grimpent doucement ou plus rapidement selon qui ose claironner un prix. Et à mesure c’est un sourire ravi, charmé même qui se lie à celui d’Ellena. Est-il donc fou  ce point de voir en ces enchères autre chose qu’un geste humanitaire ? Le marteau tombe. Les enchères sont terminées pour lui et il devient un lot acquis.

A peine le temps de saluer les convives d'un sourire chaleureux et l'animateur, que sa "propriétaire" pour la soirée s'est levée et est partie sans se retourner. Qu'a t-il donc bien pu se passer à la table où les deux amies étaient assises. En vérité il ne se pose meme pas la question. Il sait. Ellena s'est laissée aller à ce jeu qu'ils offrent au monde depuis des semaines. Elle a brillé d'un naturel qu'elle se refuse, et le regrette surement. Comment le sait il ? Il est pareil. Il a aimé cette danse aux accents de langueur, il a aimé ces enchères se sachant déjà acquis par la blonde. Les conséquences pourront etre désastreuses si on apprenait à Londres qu'il s'amusait ainsi avec l'ennemie. Mais de tout, et sans broncher, il assumera. Cela en valait la peine. Il sort des coulisses, pose une bise à Miecke mais ne s'arrête pas à leur table alors que derrière lui Mark fait son entrée en scène.

Le pas est sur, décidé. Un regard à droite, un autre à gauche avant d'apercevoir la silhouette de la jeune femme sur le balcon déserté.

Un pas en avant une décision sera prise.
Un pas en arrière est l'inverse se produira.
Doit-il vraiment réfléchir à ce qui lui vrille la vie depuis des semaines ?
Non
Un pas en avant.  


Stephen franchit les portes vitrées, refermant les volets derrière lui. Il avait besoin de cette solitude avec Ellena. Il s’approcha lentement d’Elle. Les neiges commençant à tomber avec une lenteur délibérée comme si le temps voulait ajouter à la lenteur de l'instant. Sa veste retirée est posée sur les épaules dénudées de la jeune femme. Mais loin de s’éloigner d’elle après ce geste, il resta les mains posées sur ses epaules dans un silence admiratif face à cette vue, et face à Elle. Un instant contemplatif face à cette beauté. La crainte de parler se fit sentir également. Il allait dire une bêtise, il en était certain. Un tréfond de lui qu’il avait besoin d’exprimer. Avant de repartir pour Londres, définitivement, il allait se lancer dans une ode à l’amour dont il ignorait si elle était partagée. Il avait bien vu des signes, des regards, des sensations toutes plus intenses les unes que les autres, des baisers, un réveil dans une chambre d'hotel qui aurait pu tenir la comparaison avec un eveil paradisiaque, mais devait-il s’y fier ? … OUI lui hurlait son coté onirique, romantique. NON n’arrêtait de lui assener sa crainte de la perdre en voulant avoir son amour.

Et puis ce fut le silence qui gagna. Il dura peu, mais fut aussi doux que ces flocons envahissant le ciel noir et les pavés de la place. Ils étaient seuls au monde. Sans que personne n'ait à intervenir dans le choix qu'ils allaient bien devoir faire un jour.

Et puis d’un geste lent, sans agressivité, il fait un peu plus pression sur son épaule gauche, la faisant se tourner vers lui. Si le regard qu’il posa dans le sien pouvait parler, il lui chanterait la plus belle sérénade d’amour jamais conté. Amoureux, étrange fatalité pour celui qui se refusait à cette vie depuis des années. Sa main gauche quittant son épaule et se posa sur la joue fraiche de la jolie blonde. Durant un instant d’éternité il se noyait dans ce regard cristallin

- Je n’ai pas peur de tes fantômes Ellena.

Derrière eux, des voix commençaient à s'élever. Un décompte.

Sur le balcon, un autre décompte. Les quelques centimètres qui les séparaient se réduisaient au meme rythme. 10...9...8...

Les gens dans la rue commençaient aussi à décompter, on entendait parfois quelques langues de belles-mères qui sifflaient, des bouchons de champagnes qui sautaient avant l'heure.

7...6...5...4...

Le souffle d'Ellena se mourrait sur ses lèvres, la main glissa doucement dans la blondeur de sa chevelure. Malgré sa volonté, une étrange peur hésitante. Oui il avait peur, mais rien dans ce monde ne l'aurait éloigné d'elle.

3...2...1 ...  




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A Nouvel An, nouvel élan ♔ Stephen Kessler
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