| | | Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel Downey |  |
| | Auteur | Message |
|---|
gare à la crise de la quarantaine Invité  | Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel DowneySam 23 Mai 2020 - 23:21 | Le galop d’essai d’Hansel a eu lieu trois jours auparavant. Je n’ai pas répondu à sa dernière question, mais j’en ai souri. S’il savait… Après un rendez-vous de quinze minutes à l’endroit ils m’ont déposée et quelques détours toujours dans le but de tester ses capacités, nous étions rentrés aux bureaux. Alfred m’a ouvert la portière et je suis montée sans plus de cérémonie dans mon bureau. Nous avions convenu, dans la matinée, que son test se terminerait par une soi-disant visite du bureau qu’il partagerait avec Alfred afin de mesurer sa patience. Dans ce métier, il se passe parfois des heures entre deux déplacements et il fallait donc savoir attendre.
Deux heures plus tard, j’ai finalement reçu mon chauffeur et son poulain. Nous l’avions informé que nous étions satisfaits de son essai et que s’il souhaitait le job, il était à lui.
C’est ainsi que depuis trois jours, Hansel endosse le rôle de chauffeur tous les après-midis et durant les potentiels déplacements en soirée. Il a toujours ces cheveux vaguement domptés en arrière, ce sourire en coin et cette attitude arrogante qui donneraient des envies de meurtre à Alfred, si le jeune homme n’était pas si doué au volant. Je peux sans difficulté imaginer le succès qu’il récolte auprès des jeunes filles de son âge. Il n’y a pas qu’auprès d’elles d’ailleurs. Il y a deux soirs, au cours de l’inauguration d’un hôtel l’épouse d’un grand banquier, délaissée, lui a glissé quelques billets dans son veston s’il acceptait de la rejoindre dans sa chambre. Ce monde est complètement fou… C’est toujours rassurant de voir que le monde est encore plus cinglé que vous ! On aurait pu imaginer que dans ce genre d’événement, ces dames auraient plus de classe. Visiblement, tout le monde n’a pas la même ligne de conduite.
Il a également fait la connaissance de Loki, hier. Son assurance a été légèrement ébranlée. Mes réunions allaient s’achever plus tôt que prévu et j’ai décidé d’emmener mon chien faire une balade. J’ai donc donné l’instruction à Hansel d’aller le chercher chez moi sans lui dire qu’elle était la nature de son nouveau passager. Je n’ai pas pu retenir un rictus lorsque j’ai aperçu Loki tout heureux sur la banquette arrière et un Hansel débraillé. Il m’a jeté quelques regards noirs pendant que je déplaçais le Danois de la banquette vers le coffre.
La machine semble vouloir se mettre en route et fonctionner comme prévu. Du moins, cela aurait marché si la grossesse de l’épouse d’Alfred ne connaissait pas quelques complications. Alfred a appris la nouvelle ce matin et a donc contacté Hansel d’urgence.
J’ai un rendez-vous à 14h avec une entreprise aéronautique à Altona. Le trajet doit prendre environ une demi-heure. J’aurais donc dû partir il y a cinq minutes du restaurant où je venais de terminer un déjeuner d’affaires. Vous l’aurez compris mon jeune chauffeur est en retard. Je commence à ressentir de l’agacement lorsque se gare devant moi une BMW série 3 break bleu métallisé.
« - Vous êtes en retard Hansel. je jette un rapide regard à ma montre, la portière s’ouvre devant moi et je m’engouffre dans le véhicule. J’espère pour vous que vous êtes en forme, car je dois être à 14h à mon prochain rendez-vous. Si je suis en retard, votre commission le ressentira. Faites-moi confiance. »
Je suis froide, cassante et énervée, non pas par son retard, mais par l’entretien que je viens d’avoir avec ces hommes d’affaires japonais. Ils refusent de traiter avec une femme sous prétexte que « je n’ai pas une vision globale de toutes les perspectives du marché ». C'est à cette phrase précise, que je posé mes couverts et pris une gorgée de vin avec un calme glacial. Je leur ai donc fait l’exposé complet de toutes ces perspectives en veillant à poser sur chacun un regard carnassier. J'ai poursuivis ma mise à mort en les informant de ce qui les attend vu qu’ils ne vont pas traiter avec moi. Je les ai achevés en leur disant que leur concurrent coréen serait sans doute moins rétrograde à mes idées. J’ouvre rageusement mon attaché-case pour jeter un dernier coup d’œil au dossier que m’a donné Mark ce matin. |
| | | | gare à la crise de la quarantaine Invité | Re: Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel DowneyVen 12 Juin 2020 - 21:59 | Miss Daisy and his Driver Il fallait bien travailler pour vivre et forcément, ça faisait mal quand il n’y avait plus d’argent. Quand Hänsel avait finit par se faire choper par sa mère entrain de fumer autre chose que des cigarettes, sa mère avait grandement limité ses achats. Elle devait vraiment être furieuse puisqu’il n’avait clairement pas choix. Elle ne lui donnait que quelques mois pour trouver un travail et qu’il s’assume. Grande époque pour Hänsel, n’ayant eu peu de chance à garder un travail assez longtemps pour s’y trouver une place. De livreur à plongeur, le brun n’avait clairement pas envie de s’offrir le luxe d’avoir des responsabilités ou des obligations. Seulement voilà, l’essence n’était plus aussi gratuite qu’avant, il devait limiter sa consommation et donc, chercher du taf. Heureusement, avant que la révélation auprès de sa mère ne se fasse, il avait réussi à tirer une piste pour un poste de chauffeur. Connaissant bien Hambour sur le bout des doigts, Hänsel s’était jeté sur l’opportunité et s’était bien défendu à tel point que celui qu’il devait remplacer, lui avait attribué une sorte d’audition. C’était vraiment étrange pour lui mais il s’était montré extrêmement docile. Les personnes qui le connaissaient auraient vraiment été choqué, à commencer par Gabi.
Un coup de fil et tout avait chamboulé. Le chauffeur de Bourgeoise l’avait appelé en catastrophe sur un besoin urgent : Il fallait vite qu’il prenne son tour. Et bien après de nombreuses recommandations, le chauffeur hystérique avait finit par raccrocher et dans son calfut et t-shirt d la veille, le garçon n’était pas vraiment opérationnel. Alors, après une douche, une séance de rasage et d’habillage, le jeune homme savait qu’il ne serait pas à l’heure indiqué par le chauffeur en question. Il était complètement à l’opposé. Après quelques minutes à se faire un chemin le plus court dans sa tête, il décida de prendre les transports en commun et il avait dû quitter la maison un peu trop vite mais tant pis. En fait, son excitation était à son comble, il avait hâte de conduire la berline. Au bout d’une petite demi-heure, il arrivait enfin dans le parking. Le gardien lui avait demandé beaucoup, beaucoup de patience pendant qu’il vérifiait son identité. Les poings serrés, un oeil impatient sur son portable, il tapait du pied quand le bonhomme bedonnant arrivait et lui tendit les clés de la berline. Un petit sourire forcé et le voilà déjà dans son nouveau bébé par adoption et quitta ce fichu parking de malheur.
- Vous êtes en retard Hänsel
Il prit une profonde respiration, expira discrètement pendant que la bourgeoise pénétrer la carlingue. Hänsel s’était rappelé qu’il fallait lui ouvrir la porte, elle avait surement peur de se casser un ongle ou se froisser un muscle, cela dit, le brun s’en était fait une raison. S’il fallait qu’il lui mâche sa bouffe pour avoir un supplément de paie, il lui ferait. Il était beaucoup trop dans la merde pour faire la fine bouche.
- J’espère que vous êtes en forme, car je dois être à 14h à mon prochain rendez-vous. Si je suis en retard, votre commission le ressentira. Faites-moi confiance.
Elle était froide, cassante et mal bai… Il s’arrêta de penser presque avant de terminer, pensant que même cela pouvait lui coûter plus cher :
- Je vous fais confiance, et avant de fermer la portière, il lâcha : Madame.
Une fois que c’était fait, il essayait de se souvenir de la manière dont il devait procéder. Le chauffeur lui avait affirmé que les données de ses rendez-vous pour la semaine avaient été enregistrer dans le GPS. Une aide supplémentaire lui avait-il suggéré au téléphone. Une fois qu’il avait entré les coordonnées, il quitta le parking et s’engagea dans la circulation, déjà bien dense.
En jetant des regards réguliers dans le rétroviseur où il voyait la blonde s’acharnait sur un document ou que savait-il d’autre, il rejoignit une nouvelle voir une grande route. De ce fait, il n’était plus aussi important d’être vigilent sur les rues piétonnes de cette ville. Ici, des véhicules roulaient et les passants restaient dans le centre ville.
- Ta- Il se ravisa au dernier moment. Il posa un main sur le volant, l’autre sur le levier de vitesse et se pinça les lèvres. Il n’avait clairement pas l’habitude d’être aussi “poli.” Alors il s’écorcha les lèvres en disant : “Vous avez passé une mauvaise journée M’dame.” C’était le maximum de ce qu’il pouvait faire. Il allait falloir qu’elle s’en accommode. Et sinon, elle se trouvera un autre chauffeur. |
| | | | gare à la crise de la quarantaine Invité | Re: Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel DowneySam 11 Juil 2020 - 19:03 | En rencontrant mon nouveau chauffeur, j’ai pris le temps de consulter le dossier construit par Alfred. Au-delà des compétences du jeune homme, mon chauffeur en titre a pris soin de compiler quelques renseignements personnels à propos du candidat et notamment son âge. Sur le moment, je me suis fait la réflexion qu’il est jeune pour chercher un travail du type de celui que nous lui avons proposé. Pour exercer les fonctions de chauffeur, les horaires ne sont pas forcément adaptés à la poursuite d’un cursus scolaire, quel qu’il soit. Je ne me suis pas encore permis de lui poser une quelconque question. Après tout, depuis mon enfance, on m’a répété qu’il ne faut pas questionner autrui sur sa vie privée et j’estime que ses motivations à obtenir du travail ne concernent que lui. Après tout, je ne connais que ce que son dossier veut bien raconter et même s’il en relate déjà beaucoup, les raisons pour lesquelles il ne se trouve pas dans un établissement scolaire ne regardent que lui.
Par la même occasion, en lisant ces quelques lignes, je me suis replongée dans le passé en réfléchissant où j’en étais à son âge. À cet âge, l’ouragan Jake avait déjà fait tous les dégâts possibles et me permettait d’inaugurer une nouvelle étape de ma vie personnelle : j’étais seule indépendante et récemment brune. C’était le genre d’expérience un peu folle que les ruptures vous poussent à faire. Et je peux vous assurer que cela ne m’arrivera plus jamais. J’ai d’ailleurs fait en sorte que toutes les preuves de cette époque soient en ma seule possession.
À 22 ans, j’entamais une nouvelle étape de ma vie universitaire qui me rapprochait de mon projet et de la personne que j’ai construit. J’étais en route vers un master en économie. Entre séminaires et cours, j’étais préparée à devenir une experte, une pointure, dans mon domaine. C’est aussi à cette période que j’ai réalisé mes premiers stages d’observation en entreprise. J’avais touché le monde financier du bout des doigts et j’avais mis ce dernier dans l’engrenage. Déjà à cette époque, j’étais l’une des rares femmes de ma promotion. En réalité, nous étions trois. Mes premières expériences économico-machistes, je les ai connues pendant ces trois années. Les réflexions et autres remarques désobligeantes étaient notre lot quotidien dont nous choisissions de nous accommoder chacune à notre façon. Ma première camarade avait cédé sous la pression des fils à papa qui du fait de leurs noms se croyaient au-dessus de la mêlée. Elle avait abandonné le cursus au bout d’un trimestre. La seconde avait rendu les armes au bout de sa première année d’étude, car ils avaient réussi à lui mettre en tête qu’être la bienheureuse épouse d’un chef d’entreprise serait tout aussi satisfaisant que de l’être elle-même. Toutefois, moi, ils ne m’avaient pas eue. J’avais supporté les vagues et tenu bon. J’étais allée au bout des choses. N’allez pas croire que j’étais la seule cible. La fac de finance n’est qu’une pâle représentation de ce que peut être la vie dans le monde des affaires. Dès qu’ils en avaient l’occasion, mes camarades masculins, si solidaires lorsqu’il s’agissait de me faire ployer, se tiraient joyeusement dans les pattes.
Toutes les femmes au cours de leur vie connaissent un moment comme celui que je viens de vivre. « Tu ne devrais pas faire ça, tu n’es pas assez forte. » « Tu n’es pas à ta place, c’est un métier d’homme. » « Tu es une femme, tu n’y connais rien. » « Tu as d’autres préoccupations que les affaires, tu n’es donc pas la mieux placée pour gérer ce genre de choses. »
Ces critiques, que je ne connais que trop bien, j’y fais face depuis de nombreuses années. Toutefois, elles provoquent toujours chez moi une rage que je maitrise du mieux que je le peux. Je ne conçois pas qu’à l’heure actuelle, on puisse encore avoir ce genre de raisonnement. Rien n’est inabordable tant que l’on en a la volonté, tant que l’on s’en donne les moyens. Je crois et je défends cela. Je me fais d’ailleurs un plaisir de démontrer ce en quoi je crois depuis plus d’une dizaine d’années. Ce n’est donc pas une bande de Japonais en costume bon marché qui vont m’amener à penser le contraire.
En ce moment précis, ce n’est donc pas à Hansel que j’en veux en particulier. Ainsi, même si je ne cautionne pas son agacement, je peux le concevoir. De plus, je suis persuadée qu’il réussira à me faire arriver à bon port dans les temps, mais je bouillonne encore de cet entretien.
« - Je vous fais confiance… il ferme la portière dans mon dos. Madame »
Je n’ai jamais vraiment apprécié cette forme de politesse trop guindée : se faire ouvrir la porte. Je la vis depuis mon enfance et je n’arrive pas à m’y faire. Selon mon père et selon Alfred, cela sert à montrer l’importance de la personne qui sort du véhicule. Je serais pourtant tout à fait en mesure de l’ouvrir si on m’en laissait l’occasion.
Nous n’échangeons aucun mot dans les premiers temps. Je me concentre sur le dossier de l’entreprise aéronautique avec laquelle j’ai rendez-vous dans moins d’une heure. Je ne vois pas le paysage défiler et je ne relève pas les yeux avant qu’Hansel ne m’adresse la parole.
« - Ta… il se reprend aussitôt, comme si un petit Alfred se trouvait perché sur son épaule. Vous avez passé une mauvaise journée, M’dame ? je ferme le dossier et souris, je sais que l’on n’obtiendra pas plus de lui, qu’il soit à son maximum.
- Disons que la journée était bonne jusqu’à ce qu’un comité de Japonais arriérés me fasse savoir que mon niveau de testostérone n’est pas suffisant pour me permettre de gérer correctement mes affaires… je soupire et range le dossier dans ma mallette. Mais ils constateront la gravité de leur erreur en temps voulu. je lance un regard vers le rétroviseur. Dites-moi Hansel, Alfred vous a-t-il prévenu des changements d’horaire qui vont advenir dans les prochains jours ? »
Moi, une acharnée du travail ? Vous vous leurrez. Je tiens seulement à perfectionner ce que j’ai mis du temps et de l’acharnement à construire. C’est comme une machine, il faut que tous les engrenages soient en harmonie pour que tout tourne comme il se doit.
|
| | | | gare à la crise de la quarantaine Invité | Re: Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel DowneyMar 18 Aoû 2020 - 15:02 | Miss Daisy and his Driver Hänsel cherchait sa voie et si ça devait dire lécher les bottes d'une blonde en mal de sensations fortes... Il pouvait faire cet effort, en pensant que peut-être la récompense pouvait en valoir la chandelle. Il s'écrasa en refermant la portière lorsque la cheffe était à l'intérieur, continuant de mettre les formes, en entendant les recommandations de celui qu'il devait remplacer ; Après tout, il n'était pas là pour un temps indéfini, il pouvait se montrer aimable et bien élevé, sa mère allait pouvoir s'en vanter ou peut-être pas.
Il resta très silencieux lorsqu'il eut l'opportunité d'être dans le trafic. Les heures n'étaient pas franchement bonnes pour faire une petite balade mais ça encore, il devait bien se contenir pour le faire savoir à la blondinette à l'arrière. Elle devait être à l'heure à son rendez-vous, alors pourquoi prendre un rendez-vous en plein milieu des sorties de bureau. Il était presque impossible d'avancer sans faire du tête à cul et ils avaient une berline, certainement pas une moto pour passer entre les véhicules en quasi stationnement. C'était bien les riches pour faire le loi sans connaître le quotidien des « petites gens » jusqu'à ne pas connaître le véritable coût d'un pain au chocolat ou d'une baguette.
Se faisant littéralement chié, il décida de taper la causette malgré les lourdes recommandations de son patron. Ce n'était pas la première fois qu'il allait au-delà des règles, il pouvait se montrer aimable et faire attention à ce qu'il disait mais répondre à toutes les objections n'étaient clairement pas son fort.
- Disons que la journée était bonne jusqu'à ce qu'un comité Japonais... Il avait déjà lâché, ce n'était pas sa cam alors il acquiesça sans pour autant comprendre un traitre mot de ce qu'elle pouvait raconter. Il comprenait les mots mais les mots bout à bout n'avaient aucun sens. ...de gérer correctement mes affaires.
Elle rangea ses affaires dans la mallette dont elle ne se séparait peut-être jamais. Il se demandait ce que se serait de la prendre avec sa mallette, sur cette banquette arrière, le cuir ne serait pas un vrai problème mais il reprit ses esprits. « Mais ils constateront la gravité de leur erreur en temps voulu. » Une petite moue et un regard dans le rétroviseur central lui donnaient assez de sérieux pour ne pas perdre la face. Il tourna la tête, se racla la gorge et reprit la route lorsque le feu passa au vert.
- Je suis sûr que oui..
- Dites moi Hänsel. Il regarda à nouveau dans le rétro. Alfred vous a-t-il prévenu des changements d'horaire qui vont advenir dans les prochains jours ?
Il essayait de réfléchir, avait-il eut un mail, un texto, un coup de fil autre que pour lui hurler de se rendre à une adresse pour récupérer Miss Gallagher.
- Malheureusement non, Madame. Il était très pressé au coup de fil qu'il m'a donné il y a à peine une heure.
Forcément, il devait gérer le départ de sa femme à la maternité. Alors Hänsel ne lui en tiendrait pas rigueur, si ce n'était que de lui donner une adresse qui était complètement à l'opposer de son appartement. « Les avez-vous sur vous ? Je peux éventuellement vous passer mon adresse mail pour que vous le communiquiez de manière à être présent au bon moment.. Sans retard. » Hänsel n'en revenait pas de lui-même, il venait de faire une phrase incluant vocabulaire et politesse. La mise en forme était jolie mais cela sonnait tellement faux à son oreille qu'il ne pouvait pas croire que sa cliente pouvait croire qu'il faisait ça toute sa vie.
- Ça fait longtemps que vous.. Merde.. Je suis navré Madame Gallagher mais j'arrive pas à.. On peut pas se tutoyer un peu.. ? Je ferais gaffe avec Monsieur-Rigueur.. En parlant d'Alfred.
Si elle lui disait qu'il n'en était pas question, Hänsel saurait à quoi s'en tenir.. Après, il n'avait jamais sauté une fille de la haute. |
| | | | gare à la crise de la quarantaine Invité | Re: Miss Daisy et son chauffeur ♔ Hansel DowneyMar 1 Sep 2020 - 19:45 | L’agenda de la journée est plus que chargé. Arrivée à 7h30 au bureau, j’ai enchainé les réunions et autres visioconférences avant de me retrouver à ce déjeuner tout aussi inutile que désobligeant et ce n’est que le début des réjouissances. Je travaillerai encore tard ce soir, même une fois rentrée chez moi. Ce sont les sacrifices nécessaires pour maintenir mon navire à flot, pour tenir au sommet de ma tour. Je me bats sans relâche pour ce en quoi je crois, ce en quoi j’ai placé toutes mes espérances. Cela me tient relativement éloignée des considérations d’itinéraire que je laisse à l’appréciation de mon chauffeur. Cependant, je ne suis pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, coupée des réalités au point de ne pas savoir que c’est une heure critique pour la circulation hambourgeoise. J’attends simplement de mes collaborateurs qu’ils se démènent et qu’ils donnent à leur tour le meilleur d’eux-mêmes. En cela, Alfred était très efficace et nous espérions que Hansel pourrait se révéler prometteur.
Cependant, il conserve la désinvolture propre à son âge et sa condition. Tout au long de ma réponse à sa question, j’ai saisi furtivement son désintérêt pour cette dernière. Il a la délicatesse des feintises. C’est déjà un bon début vu que je ne suis pas la plus bavarde à monter dans cette voiture ni la plus inintéressante. J’ai passé ma vie et j’ai construit ma carrière sur les faux-semblants qu’utilisent mes interlocuteurs, les reconnaitre m’est donc aisé. Depuis mon plus jeune âge, on en a usé à mon égard pour convenir à mon statut de fille de diplomate, de femme d’affaires ou encore de membre de la gent féminine. Je souris donc ton en exhalant un léger ricanement.
« - Malheureusement non, Madame. Il était très pressé au coup de fil qu'il m'a donné il y a à peine une heure. Ainsi donc, pour la première fois de sa carrière, Alfred aurait failli ? cette naissance nous réservait bien des surprises. Les avez-vous sur vous ? Je peux éventuellement vous passer mon adresse mail pour que vous le communiquiez de manière à être présent au bon moment.. Sans retard. je perçois ses efforts et je me demande quand la façade va craquer ; je savais à quoi m’attendre en l’engageant.
- Je n’ai pas l’exemplaire…Transmissible sur moi. j’ai évidemment mon agenda personnel dans mon bagage, mais il est plus détaillé qu’il ne lui est nécessaire. En rentrant au bureau, tout à l’heure, vous passerez par Margaretha à l’accueil et elle vous transféra une copie de l’agenda selon le canal qui vous conviendra. la conversation aurait pu se terminer là, mais il semble être d’humeur bavarde.
- Ça fait longtemps que vous.. Merde... Je suis navré Madame Gallagher mais j'arrive pas à.. On peut pas se tutoyer un peu.. ? Je ferais gaffe avec Monsieur-Rigueur.. je laisse échapper un rire franc qui prend place dans tout l’habitacle ; on m’a bien sûr déjà posé ce genre de question, mais là on assiste au craquèlement que j’attendais.
- Tu auras admirablement tenu la distance jusque-là. Félicitations ! mon regard se reporte sur le rétroviseur central. Disons que quand nous sommes seuls, dans la voiture, cela ne pose aucun problème. Pour les autres situations, nous aviserons… après tout cela ne n’apporterait rien à sa manière de conduire qu’il poursuive le vouvoiement si cela lui est si désagréable. Et donc, ça fait longtemps que je ? je l’invite à poursuivre sa question initiale. »
Il me fait penser à tous ces jeunes hommes qui du temps où je suivais un cursus dans des écoles privées voulaient jouer les sauveurs et me montrer à quoi ressemblait la vie en dehors des murs des internats. Ils voulaient m’encanailler en quelque sorte. Ils faisaient preuve de la même fougue et de la même aversion pour les convenances surannées ayant marqué mon éducation. Mon jeune chauffeur doit sans doute penser, à l’image de ceux qui l’ont précédé, que je suis coincée au point de pouvoir rentrer dans les ordres dès demain. S’il savait…
|
| | | | |
Sujets similaires | |
|
| | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
