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 M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.

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M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.
Mer 6 Mai 2020 - 0:47
De retour à Hambourg depuis bientôt deux mois. Dû à mon départ précipité des Etats-Unis, mon patron du FBI s’est débrouillé pour que j’ai un entretien d’embauche avec le chef du commissariat de police de ma ville natale. Naturellement, étant donné qu’il connaît ma famille et mes parents. Il m’a embauché sans hésitation. L’entretien était plutôt un moment d’échange de nouvelles pour savoir comment j’allais. Me voilà ainsi officier et analyste aux renseignements. Nous avons eu écho de plusieurs bagarres à répétition cette semaine. D’habitude, ce genre de plainte n’est pas poursuivi par une enquête sauf que là c’est un peu différent. Le principal concerné qui a fait utilisation de violence n’est autre qu’un ancien skinhead assez connu à Berlin. Son nom figure dans nos dossiers pour de nombreuses affaires. Il n’a jamais fait de prison. Il fait parti d’un groupe que mes collègues ont tenté d’arrêter, à maintes reprises, mais en vain. Comme d'habitude, pas assez de preuves à l'appui pour poursuivre ensuite à une condamnation.

De toute façon, à quoi bon ? Nous avons rien à perdre si nous enquêtons et si nous lui posons quelques questions. Avec un peu de chance, peut-être qu'il donnera des informations précises aux renseignements qui pourront enfin arrêter ce gang aux crânes rasés qui prônent la violence haut et fort. C'est un jour de semaine ensoleillé où je me gare devant le garage dans lequel il exerce le métier de carrossier. Je descends de ma voiture et m'avance vers l'entrée du garage où je m'adresse à la première personne que je croise. « Bonjour, officier Weller. Je cherche M. Mohrer. » dis-je en montrant mon insigne accroché à ma ceinture. Je balaie le lieu du regard et celui-ci se pose instinctivement sur un crâne rasé penché sur une voiture. Nous avons sa photo dans nos dossiers, alors oui, il s'agit bien de lui. Je m'avance vers Bardamu Mohrer et me présente une nouvelle fois. « M. Mohrer, bonjour. Je suis l'officier Weller. J'ai quelques questions à vous poser, avez-vous cinq minutes à m'accorder ? » Ce n'est pas vraiment une question puisque mon sourire sur mon visage montre bien qu'il n'a pas vraiment le choix.
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Re: M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.
Ven 8 Mai 2020 - 5:41


Abigaïl & Bardamu

M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.


Ta journée elle se passe bien. Oui, aujourd'hui, tu peins toi, tu peins en rouge une Ferrari 365 GT4BB de 1971 alors du coup t'es content. T'es joie. T'es bonheur. T'es même tellement ravi que tu remuerais bien ta queue si t'étais un clebs ! Parce que là, c'est un modèle de légende que t'as entre les pattes. Un modèle de légende comme toi Bardamu. A ta hauteur que tu te dis en te marrant. Parce que cette caisse là, bah c'est une bombe. C'est les premières Ferraris avec les moteurs "Boxer", ceux dérivés de la formule 1 avec les douze cylindres opposés, rien que ça ! Pis surtout c'est la première fois que le moteur y passe à l'arrière sur ces caisses. Les Berlinetta Boxer. Du coup, autant dire que ça fait bien vroum vroum à l'intérieur. Alors toi, t'es fier comme un poux, oui, de t'occuper de bagnoles de cette classe. T'es content toi oui, qu'on te laisse faire joujou avec des bijoux pareils. Alors tu t'es mis bien histoire de faire ça bien. Dans la chaîne HiFi du Garage, y a The Exploited qui gueulent. T'as mis le dernier CD, Fuck the System, et ça te plaît bien à toi ouais. Parce que toi, t'es à l'ancienne, toi t'es pas comme tous ces connards de mouflet qui téléchargent. Toi tu sais ce que c'est que d'écouter un disque en entier. Et celui là, bah tu dois avouer qu'il a quand même vraiment la classe. Et là, y a le morceau Fuck the Police qui passe. Et toi, comme un vieux con, bah tu peux pas t'empêcher de remuer ton gros cul à genou devant ta Ferrari. Et pis t'as la caboche qui bouge toute seule aussi. Alors tu brailles, tu brailles comme un putois les paroles de ce bon vieux Wattie :

« Police lie on oath, It happens all the time, 15 years for the Guildford Four, Innocent people send them off to jail, You could be next ! »

Alors ça fait la gueule dans le Garage, mais comme t'es le plus vieux tu t'en branles. Ici c'est ta musique ou bien y en a pas, parce que la musique des chiards là, toi tu peux pas l'encadrer, y savent pas ce que c'est eux ouais, que la bonne musique. Alors t'es à genou devant ta Ferrari, t'es concentré, pis tu chantes. Tu beugles comme un corniaud. T'es bien toi, ton pistolet à peinture dans les mimines et tu fais attention ouais, à pas laisser de gouttelettes sur cette jolie carcasse. Sauf que là, toi, t'entends la porte du Garage qui s'ouvre. Pis t'entends qu'on te demande. Et là t'as pas besoin de te retourner toi non, parce que tu sais qui c'est. Tu le connais bien toi, ce ton condescendant, tu la connais, oui, cette démarche de poulet. C'est la marée-chaussé que tu te dis putain. Et tu sais qu'ils viennent pour toi. Parce que t'as laissé traîner deux fils de putes sur la chaussée. Et là, tes yeux y balaient l'espace vite fait autour de ta gueule. Parce qu'à un moment donné, tu t'es demandé si t'allais pas te casser. Déformation professionnelle. Mais bon, t'as de la dignité toi, alors tu le fais pas. Parce qu'au fond, tu le sais bien oui, qu'ils ont rien contre toi. Des crânes d'oeufs de soixante piges à Hambourg, c'est pas ce qui manque, y en a des pelles sur des kilomètres à la ronde, alors ça te fait marrer qu'ils viennent. Parce qu'ils ont rien pour prouver que c'est toi. D'ailleurs, y savent même pas vraiment qui t'es toi. Parce que tu t'appelles pas vraiment Bardamu non. Bardamu, c'est Viking qui t'as baptisé comme ça. Parce que tu lisais Voyage au Bout de la Nuit quand t'étais Droog toi. Mais bon, malgré tout, bah ça te gonfle quand même un peu qu'ils viennent te voir les poulets. Parce que t'es trop vieux pour ces conneries là, t'as soixante balais putain. Y ont pas autre chose à foutre ? T'entends que ça te cause.

« M. Mohrer, bonjour. Je suis l'officier Weller. J'ai quelques questions à vous poser, avez-vous cinq minutes à m'accorder ? »

Tu te relèves et tu remontes ton pantalon. Et là tu te dis que la fliquette, bah elle a du voir ton gros cul qui se tortillait sur Les Exploited qui gueulent toujours dans la chaîne Hifi. Et ça te fait marrer toi, ouais t'es content toi, parce que toi, t'as que ça à lui montrer à la fliquette, ta grosse lune toute flétrie. Tu la regardes, ils les prennent au collège maintenant ? que tu te demandes. Et pis tu te dis qu'elle est plutôt canon la poulette finalement et que des interrogatoires avec elle, ça doit plus ressembler à des rencards. Mais bon, y a un truc qui te gêne toi, ouais, c'est son insigne de tocarde accrochée à son ceinturon, parce qu'y te coupe la chique direct. C'est épidermique, tu peux pas les blairer toi, les condés. Du coup, c'est pas le genre de rencard qui te fait bander. Alors tu te dis que t'as envie de lui faire les pieds. Tu te dis oui, que t'as envie de te marrer un peu. Parce que l'occasion elle fait le larron. Alors tu continues à bouger la tête, pis sur le refrain de ta musique, bah tu gueules en levant le poing :

« Lying bastards police, Police shit ! »

Pis tu le répètes autant que fois que Wattie il le répète. Parce que la coïncidence elle te fait marrer. Pis bon, elle peut rien te dire à toi de toute façon, parce que tu fais que chanter. Faut bien rigoler un peu. Alors tu lui souris pour la défier à la fliquette. Parce que ça te fait marrer qu'elle te demande si t'as du temps, alors qu'elle sait très bien que t'en as pas. Parce qu'une Berlinetta Boxer, bah ça attend pas. Mais bon tu sais toi, que tu peux pas dire non au fond. Alors tu vas dire oui, pis tu vas l'expédier vite fait. Tu te diriges vers la chaîne, non sans continuer de beugler "Can't trust the police at all", parce que t'es content de ta connerie, pis tu reviens vers la fliquette. Tu le sais qu'elle a rien contre toi. Qu'elle a pas de mandat, qu'elle a pas de preuves. Et pis tu lui avoueras pas toi, que c'est toi qu'à foutu le merdier dans le Mitte et au dancing. Parce que t'es un Droogs toi. Et là règle d'or chez les Droogs, c'est les balances à la potence. Et toi, bah t'es pas du genre à baver non. T'en as passé des nuits en garde-à-vue à Kreuzberg, mais t'as jamais moufté. Parce qu'avec le crew vous saviez y faire à l'époque oui. Pas de traces, pas de téléphones, pas de cartes bleues, aucune identité. Pis vous attaquiez masqué, un bandana vous cachant la moitié de la tronche. Quand tu tapais du turc, tu savais toujours quand y fallait s'arrêter et se casser, la seule fois où t'as eu chaud au cul, c'est quand t'as fini dans le coma à grand coup de barre de fer. Mais t'étais la victime, y pouvaient pas prouver que c'était toi qui l'avait cherché. Parce que les turcs, bah y s'étaient barré aussi. Comme toi quand tu te barrais. Toujours avec un temps d'avance sur les condés. Alalah. C'était le bon temps que tu te dis alors, quand tu nettoyais la vermine dans les rues de Kreuzberg. Alors tu soupires nostalgique, pis tu lui réponds à la fliquette, les mains pleine de peinture.

« Ça dépend de toi, tu préfères chez toi ou chez moi ? » Tu te marres comme un couillon.
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Re: M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.
Dim 10 Mai 2020 - 18:39
Les pieds à peine posés dans ce garage, je devine où l’intéressé se trouve. Pourtant, de manière polie, je demande quand même où se trouve Mohrer. Il faudrait être sourd pour ne pas entendre cette musique jahir à plein volume de cette stéréo. Même les voisins des bâtiments aux alentours seraient capable d’entendre. D’ailleurs, je me demande même si le premier employé que j’ai croisé, a entendu un traite mot de ce que j’ai aligné. Je pense même qu’il a dû lire sur mes lèvres car il s’est tourné en direction du grand chauve. Je le remercie d’un hochement de tête puis finit par aller en direction de la personne à genoux à réparer une ferrari. Je me doute que cet interrogatoire risque d’être compliqué, mes collègues m’ont préparé qu’il s’agissait d’une tête de con. Aux premiers abords, je ne peux que confirmer leurs dires. Je croise les bras en attendant qu’il réagisse, me laissant une désagréable vue sur la raie de ses fesses, voir même pire, je grimace à ce spectacle. Il finit par se redresser, et je lève les yeux au ciel alors qu’il reprend le refrain de la musique qu’il écoutait en s’insurgeant sur les forces de l’ordre. Je n’en suis pas étonnée, ce genre d’énergumène prône la violence haut et fort et je n’en suis pas moins vexée pour un sous. S’il était la première à insulter mon métier…. Pourtant, les gens sont bien contents de nous avoir pour régler leurs problèmes. Pour lui prouver que cela ne m’atteins pas le moins du monde, je décide même d’entrer dans son jeu.

« Vous devriez songer à vous lancer dans une carrière de chanteur. »

Il songe à m’intimider, c’est raté. Je maintiens son regard sans sourciller, sans baisser les yeux. Il ne m’intimide pas le moins du monde, s’il savait le nombre de casier judiciaire et antécédents que j’ai pu voir chez certains coupables, il ferait sûrement des cauchemars. Des mecs comme lui qui font les malins, j’en ai vu pleins. Il continue de chanter sa chanson, jusqu’à baisser le volume de sa chaîne stéréo. J’attends patiemment qu’il veuille bien répondre aux questions que j’ai à lui poser, jusqu’au moment où il me pose cette question assez affligeante. Je lève une nouvelle fois les yeux au ciel avant de les reposer sur lui.

« Et ce genre de phrase vous fait rire ? Je plains votre sens de l’humour » lui fis-je remarquer, sans me désarçonner. Je regarde autour de moi avant de reprendre.  « Nous avons reçu des plaintes vous concernant pour deux bagarres à répétition cette dernière semaine. Vous avez quelque chose à dire par rapport à celles-ci ?»


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Re: M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.
Sam 16 Mai 2020 - 6:36


Abigaïl & Bardamu

M. Mohrer, j'ai quelques questions à vous poser.


Tu peins ta Berlinetta Boxer en écoutant les Exploited et tu te sens bien putain. Tu te sens vivant toi ouais en écoutant ce bon vieux disque. Parce que même si t'as soixante ans, c'est le genre de son qui te fait renaître. Le genre de piste qui te ramène quarante-quatre ans en arrière ouais, quand t'étais jeune toi, quand t'étais Droogs. Ça te rappelle la grande époque. Et tu te souviens, dans une mélancolie joyeuse de ce que c'était toi que les concerts de Oï! à l'époque. Parce que tu les as vu un paquet de fois les Exploited à Berlin durant les années 80. Et c'était le feu, la folie furieuse, un autre monde, une autre vie. Tu t'en souviens de l'ambiance ouais, des grattes saturées à t'en déchirer les tympans, des batteries furieuses tapées par des bûcherons qui faisaient de la roulette à en crever, des chanteurs qui posaient leurs couilles sur la table, qui dégueulaient leurs viscères dans leurs micro. C'était la folie putain. Ça t'émeut presque de réécouter ça ouais. Tu te revois à l'époque toi, avec ta petite vingtaine insolente, tu buvais des sots, tu buvais à en finir marron. Tu te souviens ouais de l'odeur aussi, des murs qui pissaient la sueur de vos corps de gros bourrins qu'étaient en transe. Ça moulinait dans la fosse, des bras des jambes, ça slamait ouais, ça se tapait. Ça puait la violence dans vos concerts ouais. Une violence saine où y avait plus rien qu'existait à part votre musique. Chaque fois c'était la guerre, ça finissait dans la sueur, le sang et la pisse. Mais qu'est-ce que vous étiez vivant. Y avait rien qui pouvait vous arrêter vous, les rejetés. Vous aviez trouvé votre famille, votre raison de vivre, votre manière d'exister. C'était le bonheur que les concerts ouais que tu te dis. Le bonheur à l'état brut. Aussi brut que vos sales gueules de jeunes cons qu'avaient besoin ouais, de la sortir de leur corps, leur putain de violence de merde qui leur dévoraient les boyaux. Alors tu soupires toi. C'était le bon temps. Et t'es trop vieux toi maintenant pour ces conneries, mais t'en garderas toujours la trace indélébile dans ton âme de daron. Parce que c'est ça qui t'as forgé. Ça qui t'as sorti le museau de la merde dans laquelle tes parents y t'ont fourré en te bricolant. Une vie de chien pour une famille de chien. Un père violent. Une mère soumise. La rue, c'était l'école de ta vie. Et putain, t'en a pris des coups toi. Parce que dans la rue, c'est marche ou crève. C'est soit tu fourres, soit tu te fais fourrer, y a pas d'autres alternative. La seule manière de survivre, c'est de bastonner. Et toi y a jamais eu à te prier pour ça. Du Turc, du Gaucho, du Négro, t'as tout fait. T'avais peur de rien, t'étais une tête brûlée. Mais tu le changerai pour rien au monde ce passé. Il est marqué sur ton mollet. Ouais, t'as une croix de fer sur ton mollet, vestige de ta vie d'avant, de ta vie de Droogs de Kreuzberg. Vie qui te manque atrocement maintenant. Parce que tu te fais chier putain. Tu te fais chier avec les civilisé. Y a plus rien qui te fait vibrer, tu lis plus, tu vis plus, alors qu'est-ce que tu fais ? Bah t'attends la mort en siphonnant des grosses binouzes et en te demandait ce qu'ils ont bien pu devenir ouais, les Droogs de Kreuzberg que t'as quitté y a des années, quand le mur il est tombé. Tu regrettes toi ouais, parfois, tu regrettes d'avoir arrêté. Même si on arrête jamais vraiment.

Parce que toi, Droogs tu le seras toujours. T'es un loup Bardamu, le loup de Kreuzberg, tout le monde te connait là-bas, et pourtant personne sait qui t'es réellement. Un mouflet maltraité. Tes blessures, c'est le nerf de ta guerre, c'est ta violence, ton art de vivre. Tu sais pas faire autrement. Alors si un jour faut y retourner pour le crew, putain, t'y retourneras sans hésiter. Même à quatre-vingt balais. Parce qu'en les Droogs, t'as trouvé ton rang. Enfin bref, tu continues de t'appliquer sur ta peinture, une Berlinetta Boxer, putain le pied. Jusqu'à ce qu'une saloperie de flicaille vienne t'emmerder parce que t'as laissé deux fils de pute sur le bas côté. Mais tu te laisses pas intimider toi, non au contraire tu chantes toi, tu la provoques. Tu fais tout pour l'énerver autant qu'elle te fait chier. Parce que même si elle est sexy, son insigne elle te fait débander. Les flics, les militaires, l'autorité, t'as jamais pu les supporter. Dans la rue, ils ont jamais fait la loi parce que dans la rue, la loi c'était toi. Toi et tes poings. Toi et ton sang. Et ça a coulé sur le bitume bien plus souvent que tu saurais le compter.

« Vous devriez songer à vous lancer dans une carrière de chanteur. » qu'elle te dit alors.
« C'est ce qu'elles me disent toutes ! » que tu lui réponds en lui faisant un clin d'oeil.

Tu baisses le son histoire de balayer l'entrevue vite fait bien fait. Même si ça se fait pas de baisser les Exploited. Et tu la regardes. Elle baisse pas les yeux la fliquette, elle a l'air sacrément déterminée même que tu te dis. Et en même temps, elle va en avoir besoin. Parce que toi t'es pas prêt à moufter. En soixante piges  t'as jamais balancé et tu balanceras jamais. Alors tu donnes le ton toi, tu la provoques ouais. Tu lui sors une petite vanne graveleuse en guise apéritif et elle lève les yeux et ça te fait marrer. Ouais ça te fait marrer de leur faire lever les yeux au ciel aux condés. Parce que c'est toujours la même chanson. Toujours les mêmes conneries. Ils viennent comme des fleurs, y veulent te faire parler. Mais y ont rien contre toi. Rien du tout. Et ils pensent que tu vas tout déballer ? Sans déconner. Les meilleures blagues sont les plus courtes que tu te dis, mais celle-là ça fait quarante-quatre qu'elle dure et tu l'emmèneras très clairement jusqu'au tombeau.

« Et ce genre de phrase vous fait rire ? Je plains votre sens de l’humour »
« Mon sens de l'humour va très bien, merci. » que tu répliques illico. Elle reprend.
« Nous avons reçu des plaintes vous concernant pour deux bagarres à répétition cette dernière semaine. Vous avez quelque chose à dire par rapport à celles-ci ?»

Cette fois c'est toi qu'a envie de les lever au ciel tes yeux. Elle te regarde la bouche en coeur. Elle se doute pas que tu sais y faire toi ? Elle se doute pas que tu répondras pas ? Elle y croit vraiment ? Sérieusement ? T'as envie de te marrer mais tu te retiens. Parce que tu restes un type classe toi Bardamu. Effectivement, t'as marravé deux enculés que t'as laissé pour mort ces derniers jours. Le premier, c'était vers les résidences de l'Altstadt. T'étais tranquillement sur ta bécane quand tu le vois qui menace une poulette. Elle était conne comme ses pieds avec son unique chaussure la pépétte. Mais t'as pas hésité toi non. T'as bondi et tu l'as dérouillé. Il a sorti son canif, mais ça t'as pas empêché de le défoncer. Et pis y a eu le second. Plus violent encore cette fois. Le fils de pute qui a essayer d'éteindre la lumière dans les yeux de Bambi. Y t'as tellement révulsé que tu l'aurais tué toi ouais, si Bambi elle t'avait pas arrêté. Alors que bordel, il a voulu la violer ta Bambi, parce que tu l'as quittée des yeux ouais. Mais ça, ça arriverait plus jamais. T'es peut-être une petite crapule toi Bardamu. Mais pour les donzelles, toujours tu te battras. Alors tu te dis que finalement la fliquette là, au lieu de te faire chier, elle ferait mieux de te remercier. Parce que t'es un justicier toi finalement, ouais. Tu fais ta justice toi. Avec tes poings. Avec ton sang.

« Des plaintes me concernant ? » que tu lui réponds avec l'air étonné. « Non je n'ai rien à dire. Parce que moi je parle pas avec les poulets. Les poulets, je les bouffes. Tu veux que je te montre ? » que tu finis en plantant ton regard dans le sien. Fier comme un coq. Elle te fait pas peur à toi non. Elle te fait pas peur. Parce que les fils de putes y savaient rien de ta gueule. Pis toi, pour les interrogatoires bah t'es surformé. Tu croises tes bras et tu la fixes avec tes gros yeux de loups. Tes gros yeux cernés par la vie de taré que t'as mené. Tes gros yeux usés d'en avoir trop vécu.
 
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