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 Sur les pas d'une muse...

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Sur les pas d'une muse...
Mer 7 Aoû 2019 - 22:16
Sur les pas d'une muse...



Il est tôt, bien trop tôt pour me retrouver dans les quartiers sombres d'Hambourg à la recherche d'un bar encore ouvert, bien trop tôt pour draguer des étrangers avant de les repousser, bien trop tôt pour profiter un peu de la vie que je possède ici. La vie nocturne d'Hambourg m'avait rapidement séduite et m'avait rappelé les déboires de ma jeunesse. Je revis ici, je retrouve ce que j'avais perdu dans les bras d'Anthéa et j'essaye de me convaincre que ce que je trouve dans ces immenses rues sombres et ces boîtes de nuit est mille fois mieux que ce que la brune peut m'offrir. Au moins, je suis libre. C'est cette pensée qui me pousse à continuer alors que j'enfile une robe légère et des collants. Un homme m'a contactée pour me demander de passer faire un tour dans son cabaret, il me propose un contrat et un gros chèque en échange de quelques coups de comm' et de peinture. Il m'a dit que je ne paierai pas mon entrée ni mes consommations ce soir et ces quelques mots m'ont convaincus. Ce n'est pas tous les soirs que l'on m'offre des verres. Ce n'est surtout pas souvent que j'accepte des verres venant d'un inconnu. Mais de toute façon, en maquillant mes lèvres en rouge, je me prédestine déjà à refuser ce travail. Mon âme de militante n'aime pas l'objectisation des corps des femmes pour faire de l'argent... Et puis, je n'aime pas non plus le vieux regard et l'aura étrange que dégage le propriétaire du lieu. Il est sûrement très propre et très honnête sur lui mais il y a certains hommes que je ne peux pas sentir, à qui je ne peux pas faire confiance et je n'ai aucune envie de m'entourer de ce genre d'homme toxique.

Ma mère m'aurait sûrement engueulée, expliquée que c'était mon expérience personnelle qui m'aveuglait... Que la plupart des hommes sont responsables, intelligents, respectables. Mais je sais déjà tout ça, je sais bien qu'on ne peut pas remettre leur prestance ou bien leur intelligence en question. Ce qui me fait peur, c'est la façon dont ils me considèrent moi en tant que sexe féminin. Depuis Jacob de toute façon, je ne m'épanouis pas dans des relations avec le sexe opposé. Stupide fixette que je devrai un jour évoquer avec mon psy...  Mais ce soir n'est ni le temps, ni le lieu. Je dévale déjà mes escaliers, il est 20h30.

Talon haut, grand manteau noir qui dissimule ma robe et mes jambes, j'ai sorti le grand jeu ce soir alors que je me rappelle des grands cabarets auxquels j'ai assisté quand mon père me trimbalait sur les routes d'Europe. Certes, ce ne sont que des brides de souvenir mais je ne peux oublier les dames si bien habillées accompagnées de leurs époux (soit dit au passage, très respectables) et des danseuses et danseurs qui tournoyaient partout sur la scène. Je ne peux dissimuler mon amour de cet art même si, souvent, je ne peux m'empêcher de le critiquer. On ne peut égaler en peinture le spectacle qu'offre les pas et les pirouettes impressionnantes de danseur professionnel. Le mouvement hanté souvent les peintres et il suffisait de regarder un spectacle de cabaret pour le savoir. Bientôt, d'autres talons hauts claquent sur les pavés à côté de moi. Je devine assez facilement que je ne suis plus très loin de l'endroit recherché alors qu'un bâtiment se détache des autres, plus lumineux, plus bruillant. Je me presse et ma carte d'identité me permet de dépasser la fil et d'entrée dans le club. Sourire au lèvre, assez fière de mon coup, je m'avance presque aussitôt vers le bar où je commande un cocktail avant de chercher des yeux une banquette de libre. Ma mission de la soirée sera d'éviter le responsable de l'établissement puis de filer en douce et ne plus jamais lui reparler. Pas très catholique comme plan, mais je n'y fais pas grande attention alors que je m'assois dans un des grands canapés rouge où un serveur vient me demander si j'ai faim. Par gourmandise, j'attrape la carte et le regarde disparaître d'un œil distrait. Bon, au moins par honnêteté, je paierai le repas... Je ne veux pas que les danseuses et danseurs se retrouvent au chômage juste parce que leur patron a l'air trop louche pour que je lui fasse confiance.








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Re: Sur les pas d'une muse...
Lun 12 Aoû 2019 - 18:04


DALIAH & LORNA

SUR LES PAS D'UNE MUSE


Assise face à l'immense miroir orné de lumières qui lui renvoyait son reflet, Riley, enveloppée dans son peignoir de satin, sortait consciencieusement tout le matériel dont elle allait avoir besoin afin de se préparer pour la représentation de ce soir.
Il était 18h et c'était le moment de la journée où la jeune femme commençait à se sentir renaître. Où l'adrénaline et le plaisir l'envahissaient pour la faire plonger dans ces quelques heures toujours bien trop courtes à son goût durant lesquelles elle oubliait sa vie et un peu de son malheur, nourrie par la perspective de bientôt se retrouver sur scène à faire ce qu'elle aimait plus que tout au monde.
Car elle avait beau travailler dans un des plus beaux cabarets du monde, dans le Moulin Rouge de Hambourg, pour elle l'envers du décors était bien moins glamour et poétique que ce qui se passait sur scène.
Riley avait cru toucher du doigt son rêve lorsque trois ans plus tôt alors qu'elle travaillait à Paris, un homme s'était présenté à elle en lui promettant monts et merveilles. Il lui avait offert ce qu'elle avait toujours souhaité sur un plateau d'argent ; devenir la star de son spectacle dans un des plus beaux cabarets d'Allemagne !
Son vécu lui avait pourtant appris à toujours se méfier de la vie et de tout ce qui lui semblait trop beau pour être vrai, mais cette fois la jeune femme avait été incapable de résister, bien trop attirée par cette chance inespérée. Elle avait plus attirée qu'un papillon par une flamme lorsqu'on lui avait présenté le contrat. Elle s'était empressée d'y apposer sa signature, sans trop savoir ce qu'elle signait où ce que les papiers contenaient malheureusement. Ce salop avait profité de son illettrisme afin de l'attirer dans ses filets et aujourd'hui à cause de cela, il la tenait...

Passant une main sur son visage lisse, Riley soupira et ferma ses pensées à l'amertume de ce qu'elle ressentait pour se concentrer sur la soirée à venir. Elle était son répit dans cette vie si difficile qu'elle était contrainte de vivre. Chaque soir lorsqu'elle était sur scène, plus rien d'autre ne comptait et c'était comme si elle respirait enfin après une trop longue apnée. Comme si elle retrouvait sa terre sèche au cœur d'un océan trop vaste et déchaîné.
Il ne servait à rien de regretter ou de se fustiger pour ses choix. C'était trop tard. Elle était là dedans et elle ne pouvait plus rien y faire. Alors elle traversait les jours comme elle le pouvait, résiliée à son sort tel un corps sans âme qui ne semblait s'éveiller à la vie que lorsqu'elle chantait et dansait sous la lueur d'un projecteur de couleur.

Ses palettes, ses pinceaux et ses paillettes devant elle, Riley s'activa à sa mise en beauté. Elle aimait cette partie là et se sentait toujours comme la petite fille qu'elle n'avait pas eu la chance d'être dans son enfance lorsqu'elle se maquillait.
De ses parents qui la laissaient livrée à elle-même dans un appartement insalubre aux Services Sociaux et en passant par les familles d'accueil... peu accueillantes jusqu'à son adoption, Riley n'avait pas été gâtée et n'avait jamais vraiment eu droit à l'innocence des autres petites filles.
Quand elles jouaient à la poupée ou s'imaginaient en princesse, elle se protégeait des traitements de sa mère ou aidait son père ivre et dépressif à enfiler ses chaussettes du haut de ses 4 ans... C'était sans doute pour ça qu'elle aimait tant cet univers de beauté et de lumière. Ça contrastait drastiquement avec celui dans lequel elle avait été forcée de grandir.
Elle acheva de mettre en valeur ses yeux bleus de quelques strass avant de les souligner d'un trait de crayon noir, illumina ses joues d'un fard brillant rosé, puis termina par ses lèvres qu'elle teinta d'un rouge hypnotique. Elle se sourit dans le miroir et détacha ses cheveux afin de les coiffer avant d'estomper une petite tache de fond de teint sur sa gorge, lorsqu'une large main possessive qu'elle ne connaissait que trop bien vint caresser son épaule, la faisant tressauter et se figer sur place. Son patron se baissa à sa hauteur, glissant son visage contre le sien afin de les contempler tous deux dans le glace qui leur faisait face.

- Riley, Riley, Riley... Ma petite perle...
- Qu'est-ce que tu veux...?
soupira-t-elle, peu sensible au timbre suave qu'il s'évertuait à prendre.
- Hmmm tu sens bon.
- Qu'est-ce que tu veux ?!
répéta la jeune.

Elle le repoussa et attrapa sa brosse à cheveux qu'il lui arracha des mains avant de la reposer fermement sur la table.
Monsieur n'aimait pas être contrarié...    

- J'aurais besoin que tu fasses quelque chose pour moi.
- J'en fais déjà bien assez pour toi...
marmonna-t-elle avant qu'il ne lui saisisse le menton pour qu'elle le regarde.
- Je souhaiterais faire une nouvelle campagne pour le cabaret.
- Tu fais salle comble déjà tous les soirs...
- Certes, mais j'ai un nouveau spectacle en tête et je voudrais une publicité plus... à l'ancienne. Une peinture de toi mise en scène. Quelque chose de sensuel, glamour et sexy. Histoire d'attirer un public plus féminin.


Lorna haussa un sourcil suspicieux :

- Toi, tu veux un public plus féminin ?
- Les femmes attirent les hommes. Je ne les veux pas pour tes charmes ma petite perle. Eux je ne les réserve qu'à des privilégiés. Je ne vais pas risquer offrir tes faveurs à des femelles ! Je n'ai aucune confiance en la gente féminine pour garder notre petit secret... D'ailleurs celle présente dans la salle et que je veux engager risque vouloir me la faire à l'envers je le sens alors je compte sur toi pour décrocher le contrat en étant plus fabuleuse que jamais ce soir, tu m'entends ?!
- Ou sinon ?
- Sinon rien, enfin ! Pourquoi crois-tu qu'il y a toujours une menace...


Parce qu'elle le connaissait tiens ! Et sa fine faussement insurgée ne la trompait pas !

- Cela dit, si tu obtiens le contrat, dit-il en posant sa main un peu trop haut sur sa cuisse dont elle s'efforça de lui interdire l'accès, je te laisserai tranquille...

Le cœur de la jeune femme fit un bond dans sa poitrine. Il la laisserait tranquille ? Elle avait peur de comprendre... Le souffle court, Riley releva son regard incertain vers son patron dont le petite sourire plein de fierté qu'il affichait en coin lui confirma sa question.
Riley crut mourir sous la déperlance de ce fol espoir qui la submergea. Pour de vrai ? Il était sérieux ? Ça allait cesser ? Bon sang elle aurait pu pleurer !

- Tu as bien compris. Je ne te vendrai plus.
- Pour... Pour de bon...?
- Ne pousse pas, Riley. Le temps que durera la peinture sera déjà très bien.


Evidemment...
Elle ferma ses yeux afin de contenir l'élan de douleur et de déception qui la noya de l'intérieur et ne les rouvrit -  légèrement larmoyants - que lorsque son boss se redressa après avoir déposé un écœurant baiser sur sa joue :

- Je compte sur toi. Si tu réussis à la convaincre, il est convenu que la peintre vienne demain matin au cabaret. J'espère pour toi que ce sera le cas.

Sale con...
Riley le regarda s'éloigner et disparaître, avant de réaliser qu'elle avant serré ses poings si forts qu'elle venait de s'en ouvrir les paumes... Elle grimaça en ouvrant ses doigts mais elle n'avait pas le temps de se soigner. C'était pas grand chose après tout.
Elle avait perdue un peu de son sourire avec tout ça, mais elle se força à se concentrer sur la perspective de ne pas avoir d'homme dans son lit pour les prochains jours. Elle devait réussir. Qui que fut la personne dans la salle à séduire, elle devait y arriver. Il le fallait...

Mais l'heure tournait ! Il était bientôt 21h et la salle se remplissait de plus en plus ! En coulisse l'ambiance était électrique ! C'était l'effervescence à l'approche du levé du rideau et tout le monde se pressait partout !
Une fois prête, la jolie blonde fila aux costumes, attrapa ses éventails à plumes et courut se mettre en place. Elle était la vedette du cabaret. La star incontestée du numéro d'ouverture qui faisait la réputation des lieux travers tout Hambourg ! Elle allait faire son entrée en scène par le plafond. Le numéro commençait en trombe !
Bien qu'elle ait le vertige, Riley escalada les échafaudages en prenant sur son courage comme chaque soir afin d'aller s'asseoir sur le trapèze pailleté d'une cage d'or qui à mesure qu'elle descendrait, s'ouvrirait afin de la laisser apparaître tel l'oiseau de paradis qu'elle était supposée être. Alors elle pourrait enchaîner ses acrobaties et commencer sa chanson, jusqu'à être déposée sur scène
pour mener sa revue endiablée et majestueuse.

- Mesdames et messieurs bonsoir ! entendit-elle le maître de cérémonie commencer à chauffer la salle.

C'était parti !

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Re: Sur les pas d'une muse...
Dim 18 Aoû 2019 - 21:30
Sur les pas d'une muse...




Je choisis un plat au hasard, mes pensées déjà ailleurs alors que le serveur disparaît. Les gens entrent dans la salle et la remplissent peu à peu, je ne peux m’empêcher de sourire alors que des jolies souvenirs de mon enfance reviennent à moi. Mon père était parti, il avait abandonné ma garde si facilement à ma mère que je me demande encore si il m’a un jour porté dans son cœur mais les soirs de voyage passés avec lui restent les plus colorés de mon enfance. Les grandes dames, les robes, la musique et la façon dont les danseuses évoluées sur la scène. Mon père qui me serrait contre lui en souriant, les yeux pleins d’étoiles murmurant que l’an prochain on se rendrait au Moulin Rouge pour voir le plus beau cabaret du monde.

Bien sûr, je n’avais au final jamais poussé la porte du fameux établissement. Résultat de cette vielle rancœur, j’avais évité ces endroits longtemps. Et là, tout me revenait face à la scène et aux lourds rideaux rouges un peu partout. Le parfum cher des hommes, le rouge à lèvres des femmes, le sourire poli des serveurs… L’excitation dans le ventre a l’idée d’assister au spectacle à venir. Mon âme d’artiste brûle alors qu’il n’y a personne sur scène et je me surprend à aller contre mon premier instinct qui était de ne pas trop m’attarder. Cet endroit m’offre une chance de revivre des souvenirs égarés et perdus, pour la première fois depuis des semaines je me sens bien… Mes pensées loin d’Anthéa, même si je sais qu’elle aurait aimé cet endroit, je me demande bien quels excuses je vais pouvoir m’inventer pour ne pas accepter le travail mais continuer de venir ici. Vu le caractère visiblement machiste et coléreux du gérant, je n’allais sûrement pas avoir cette chance. Dieu, mon indécision me tuera un jour. Un plat se dépose comme par magie devant moi et d’un sourire, je remercie le serveur. Il est mignon d’ailleurs celui-là, d’une beauté discrète qui se marie étrangement avec le discours. Les beautés qu’on rêve de peindre dans un tableau, celles qu’on arrive pas à capturer car tout est dans l’expression et le sourire du modèle. Il disparaît en coup de vent quand je lui demande, d’une voix rêveuse, un verre de vin rouge pour accompagner ma viande. Sa disparition me permet de poser mes yeux sur le reste du personnel, tout aussi discret, celui qui ne doit pas voler la place à la vedette… Et là, mon imagination rentre en jeu alors que je devine les vies et les inquiétudes de ses travailleurs de l’ombre : une jeune barman, à peine 20 ans, qui cache derrière ses sourires polies sa terreur des clients trop tactiles et le vieux gérant de la salle où les clients s’installent, déjà apeuré à l’idée que quelques choses aillent de travers en cuisine. Et les clients, les spécimens les plus étranges, on ne peut pas les identifier. Je n’ai jamais réussi à imaginer leurs vies hors du cabaret… Ont-ils une famille ? Fuient ils leurs femmes avec leurs maîtresses ? Au contraire, est-ce une sortie rituelle ? La femme, là-bas, a-t’elle déjà elle-même fait du cabaret et revient elle ici pour se rappeler de sa jeunesse ?
Le serveur revient, une bonne bouteille de vin à la main, j’hoche la tête alors qu’il remplit mon verre.

« Laissez la bouteille, s’il vous plait. »

Ma demande est polie mais je m’étonne moi-même. Un verre me suffisait largement quand je m’arrêtais au restaurant à Copenhague… Le serveur, lui aussi, cache son trouble derrière un petit rire.

« Bien sûr, Madame. » Son sourire moqueur, je l’accepte avec joie car il rajoute déjà aux tableaux que j’imagine naîtront de cette soirée haute en couleur. Alors qu’il s’apprête à ouvrir la bouche de nouveau, une voix résonne dans toute la salle et des grands « ah ! » d’excitations montent dans la salle. « Je vais vous laisser profiter du spectacle. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n’hésitez pas. »

J’hoche la tête en lui souriant, ne sachant pas vraiment si il est poli de cette façon avec tous les clients, si il fait ça car on lui a demandé de me traiter de façon particulière, ou si il veut me faire comprendre qu’il me porte justement une attention particulière.

J’évite de trop y penser, je n’ai pas le temps au final de le faire alors que le maître de scène se retire déjà, sans même que je puisse entendre un des mots de présentation. Et les grands rideaux s’ouvrent sur une scène presque vide. Mon cœur s’arrête, comme avant chaque représentation scénique, je me prépare à avaler et garder aux fonds de mon cœur les moindres détails du spectacle qu’on va m’offrir. La musique commence, lente, alors qu’une installation étrange se dévoile. Une grande cage, et la musique accélère, alors que des longues jambes apparaissent également. Bientôt, on peut la voir toute entière, la danseuse principale, et je ne peux m’empêcher d’être émerveillée.

Cela fait un moment que je n’ai pas vu une telle beauté. La beauté qui coupe le souffle, qui rend jaloux mais réchauffe le cœur et le ventre. La beauté époustouflante qui est encore plus dur à peindre que la beauté discrète car le peintre a trop peur de faire du mal à son modèle. Et alors qu’elle virevolte, qu’elle enchaîne les figures sur son trapèze je fais de mon mieux pour ne pas cligner des yeux. C’est presque hypnotique alors que le trapèze descend, descend encore, nous fait craindre le pire et le meilleur alors qu’elle semble ne jamais s’arrêter tout en restant parfaitement calme. D’ici, je ne peux facilement voir ses yeux, mais dès qu’elle pose le pieds sur scène je me rends compte que son visage ne compte pas vraiment. Ses mouvements, son bassin, ses pieds, ses bras savent exactement où ils doivent être pour provoquer l’émotion du public. Son éventail en plume dans une main, l’autre dans ses cheveux, je me surprend à craindre le fait de la peindre car peindre une femme aussi belle peut vite tourner au drame.




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Re: Sur les pas d'une muse...
Jeu 29 Aoû 2019 - 20:22


DALIAH & LORNA

SUR LES PAS D'UNE MUSE


L'Oiseau de Nuit était d'apparence un paradis sur terre. Un endroit où on se rendait pour rêver et oublier la monotonie d'un quotidien pour certains trop mornes. Le cabaret n'avait rien d'une petite salle de spectacle d quartier. Il était grandiose de sa façade emblématique jusqu'à ses intérieurs. Tout avait été imaginé, pensé et créé pour en mettre plein les yeux et provoquer une évasion totale à quiconque le foulait de ses pieds.
Aucun détail n'était laissé au hasard et chaque détail en faisait sa perfection. La décoration luxueuse, feutrée et pittoresque impressionnait les plus grands du milieu car ici, le spectacle n'était pas que sur scène ! La salle elle-même était un décors en soi. Et à l'intérieur de cet écrin dépaysant, le service et les attentions des employés à l'égard des clients étaient à leur summum. Chaque personne venant ici devait se sentir privilégiée et exceptionnelle et c'était une chose à laquelle le maître des lieux veillait drastiquement ! Le moindre faux pas n'était pas toléré et chacun le savait.

Le personnel était fière et heureux de travailler ici. C'était un honneur et une fierté de participer à la renommée du cabaret en apportant sa pierre à l'édifice ! C'était vrai pour tous. Tous à l'exception de Riley et des quatre autres filles qui connaissaient l'envers véritable du décors...
Chaque soir lorsque le rideau tombait, pour tous cela signifiait la fin de la journée et l'impatience d'être à demain pour recommencer. Mais pour la belle Hannovrienne et ses 4 acolytes c'était une autre sorte de show qui commençait. Personne parmi tout le staff du cabaret n'était au courant de ce qui se passait pour elles après chaque représentation.
Le secret amer était jalousement gardé... Pour leurs collègues, elles avaient juste la chance de vivre entre les murs de l'Oiseau de Nuit et quoi de plus normal, étant donné qu'elles en étaient les étoiles et la lune...

Assise sur son trapèze, la vedette du show guettait le moment de son entrée, solidement agrippée. Elle n'était pas à l'aise dans les hauteurs mais elle savait que la peur qui faisait trembler ses mains et se crisper ses jambes allait disparaître dès que ce serait à elle d'entrer en scène.
Inspirant profondément, ses yeux fermés, Riley se concentra et savoura le frais de l'air tant qu'elle le pouvait encore car bientôt la chaleur des lumières de couleurs qui la suivrait l'en priverait jusqu'à la fin de la soirée !
Le maître de cérémonie termina son speech d'introduction, la musique démarra et le rideau se leva enfin sur les danseurs et les danseuses qui débutèrent leur show ! La jeune femme pouvait ressentir les tremblement de la scène où évoluaient ses collègues afin de préparer son arrivée ! La musique qui raisonnait en elle et excitait son adrénaline autant que celle du public qui ne parvenait plus à détacher ses yeux de la scène. Riley aimait ce moment où elle observait le monde mais où le monde ne la voyait pas.
Mais elle ne s'y laissa pas absorber trop longtemps ! C'était bientôt à elle ! Elle vérifia une dernière fois que tout était en place au niveau de son costume et fit signe au mécanicien de qui elle dépendait qu'elle était prête et que tout était okay. La cage d'or se referma alors sur elle et elle entra dans son monde...

Le mécanicien parla dans son micro et soudain, après l'explosion d'énergie au milieu des décors extraordinaires, le silence se fit sur scène au cœur d'une lueur bleutée où tous les oiseaux figés regardaient vers un faux ciel étoilé parsemé de quelques fumées.
Assise dans une pause d'une sensualité inhumaine, Riley demeura immobile le temps que la cage ne descende assez pour qu'elle soit visible de tous tandis que la musique reprenait. La mélodie se fit d'abord secrète, envoûtante telle un murmure, puis plus mystérieuse à mesure que la lumière venait caresser la silhouette de la jeune femme pour la révéler toute entière.
Elle commença à chanter, doucement, d'un timbre irréel, faisant voler un frisson délicieux à travers toute l'assemblé en haleine qui la contemplait, jusqu'à ce qu'enfin, la cage ne s'ouvre telle une fleur à cinq pétale et que Riley ne déploie sa magie depuis son trapèze sur lequel elle se mit à danser serrée dans son corset de lumière sur des notes de suite plus vive.
Elle avait beau avoir le vertige, perdue dans son univers elle ne le ressentait plus. Sa passion prenait le dessus. Ludwig la fit valser au dessus du public avec habileté. Elle tournait, volait, virevoltait, effleurait quelques têtes de ses plumes, jusqu'à ce qu'on ne la dépose sur la scène, récupérée par deux danseurs.

Avec grâce elle enchaîna son numéro chanté et dansé, avant de disparaître un instant derrière un voile d'eau pailleté de toute beauté. C'était le moment crucial ; changement de tenue sur scène ! L'oiseau de paradis s'effeuillait et dévoilait son corps ! Tout commençait vraiment maintenant ! Il fallait faire vite car tout était minutieusement chronométré ! Il ne fallait surtout pas casser le rythme du spectacle et faire en sorte que le tout soit fluide et à l'abri des regards sans toutefois paraitre trop long !
Les filles évoluaient autour d'elle et animaient la distraction de leurs éventails tandis que la costumière qui l'avait rejointe grâce à une trappe l'aidait à enfiler l'autre tenue et à se parer de sa coiffe démesurée. En moins d'une minute, c'était fait ! Riley se releva, traversa la cascade pailletée et réapparut dans une explosion de plumes et de couleurs, ondulant avec un érotisme poétique captivant et fascinant. Elle reprit sa chanson, mise en valeur au cœur du spectacle et de tous les performeurs. Elle se sentait tellement vivante ! C'était pour ça qu'elle existait ! Pour ces moments là où il n'y avait plus que du beau, de la magie et du rêve !

La représentation allait bon train. Tout le monde courrait en coulisse et se pressait dans tous les sens pour les changements de tenues, retouches maquillages etc. C'était l'effervescence comme chaque soir, mais tout était calé et se passait bien.
Debout près d'un miroir, Riley se faisait induire le corps de peinture dorée pour le dernier tableau qui forcément se voulait le plus spectaculaire, mais aussi le plus redouté en général par elle et les quatre autres "marchandises" du cabaret ; le don du collier...
Le patron entra en coulisses et donna ses instructions à chaque fille. Hasard ? Non tout était réglé comme du papier à musique ici... Mais l'illusion était comme tout en ces lieux : parfaite. La règle était simple et les codes clairs pour ceux au courant des activités clandestines du cabaret ; le rideau se levait, les filles dansaient, chantaient, paradaient. Les disponibles portaient toujours un ras de cou en strass. Si l'une d'elles retenait l'attention d'un client, un signe au patron suffisait. Cette dernière devait alors descendre de scène remettre son collier à celui qui serait son partenaire pour quelques minutes ou quelques heures selon la somme déboursée. Premier arrivé, premier servi.
Pour le public, on expliquait ce petit manège en annonçant au choix des danseuses les heureux gagnants, de places de spectacles offertes ou de rencontre en coulisse avec les danseuses... Riley elle, ne portait pas de collier. Elle n'en avait pas besoin. Elle était la star du show, la vedette du cabaret et elle, c'était aux enchères qu'elle se jouait. C'était au plus offrant et à payer comptant...

Ce soir, il ne donna pas de numéro de table à Riley qui aurait pu en pleurer de bonheur, mais alors qu'elle courrait se mettre en place pour la fin du show, il l'attrapa par le poignet et la retint un instant, lui faisant manquer un battement. Ah non ! Il n'allait pas changer d'avis quand même ! Il ne pouvait pas lui faire ça !

- Ne me le fais pas regretter.

La jeune femme soutint le regard de son employeur avant de lui arracher son bras afin de filer rejoindre les autres. Elle retourna sur scène pour le fameux tableau doré où tout, absolument tout sur scène n'était qu'or, de l'eau qui coulait aux tenues jusqu'aux décors en passant par la peau des danseuses.
Quasiment nue au milieu de tous, lorsque Riley fut dévoilée, une pluie de paillette lui fut versée sur le corps, l'habillant des pieds à la tête d'une pellicule scintillante à couper le souffle qui soulignait chacune de ses courbes voluptueuses.
Alors qu'elle menait sa revue, elle put voir ses acolytes descendre dans la salle offrir leur collier ce qui la fit tiquer, mais elle fit de son mieux pour ne rien montrer de son trouble. Elle ne devait surtout pas commettre d'impair ce soir ! Show must go on ! Quoi qu'il arrive... C'était malheureux pour les filles, mais tant mieux pour elle...

Le rideau tombé, la belle hannovrienne s'éclipsa comme à son habitude afin de se démaquiller et d'aller se laver. Elle ne se mêlait jamais vraiment au reste de la troupe. Elle ne se mêlait jamais vraiment à grand monde à vrai dire. Mais ce soir, ça lui fit drôle d'avoir tout son temps. Elle n'avait personne qui l'attendait et pouvait donc traîner et faire ce qu'elle bon lui semblait de sa soirée mais curieusement, elle ne sut pas quoi en faire alors elle alla tout simplement se coucher, seule.
Depuis trois ans presque chaque nuit c'était la même rengaine. Elle devait se donner à celui qui se l'était offerte. Mais ce soir pour la première fois depuis ce qui lui paraissait des lustres, elle ne s'appartenait qu'à elle et n'en avait plus l'habitude...

Au matin, Riley se leva avec le plaisir de ne pas ressentir le souvenir d'un corps et du touché d'un étranger sur elle. Bon sang ce que c'était bon... Elle en avait oublié la sensation ! Mon dieu il ne fallait pas qu'elle se laisse aller à s'habituer trop vite à tout ça. Car même si elle avait réussi à convaincre la peintre et qu'elle venait bel et bien ce matin, tout ça ne serait qu'éphémère...
Après avoir mangé et s'être préparée, la jeune femme se rendit dans la salle de spectacle vêtue de son nouveau costume et s’essaya sur son trapèze qu'on lui avait descendu, comme on le lui avait demandé. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et ça ne s'arrangea pas lorsque son geôlier la rejoignit, visiblement bien plus serein qu'elle ne l'était.

- Tu l'espères n'est-ce pas ? demanda-t-il avec un certain sarcasme.

Evidemment qu'elle l'espérait ! Et cet enfoiré le savait et s'en amusait...
Il tourna autour d'elle et vérifia que tout tombait bien comme il le souhaitait, ne se privant pas de réajuster quelques détails au niveau de son fessier.

- Ne te sous estime pas Riley. Elle va venir. Tout le monde vient toujours pour toi, caressa-t-il sa joue. Je te laisse j'ai à faire. Allô ?

L'homme s'éclipsa pendu à son téléphone, la laissant seule avec son angoisse qui lui nouait la gorge autant que le ventre. Pour un fois, elle espérait son "compliment" vrai... Ça devait être la première fois de sa vie où elle espérait qu'on viendrait pour elle !

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