Crie le réalisateur de l’émission culturelle qu’Anthéa gérait depuis son retour à Hamburg. Ça avait été difficile de revenir au boulot, difficile parce qu’elle avait dû retrouver une place dans la machine bien huilée de la télévision. Pourtant, au fil des jours, ses patrons lui trouvèrent à nouveau une place, le contrat de l’intérimaire ayant pris la place de la brune avait pris fin quelques jours plutôt. Heureusement que ses patrons avaient été patients et attendaient son retour, sinon, elle serait revenue et n’aurait plus la place qu’elle avait quand elle était partie. Mais, ça n’était pas facile de reprendre le boulot, elle qui, à Copenhague était devenue galeriste d’art, devait travailler à nouveau pour quelqu’un d’autre. Une habitude qu’elle avait perdue mais qu’elle devait reprendre rapidement. Etrangement, elle n’avait rien perdu de sa fougue mais il fallait bien le reconnaître sa boutique lui manquait… Tout comme Dalhia lui manquait de temps en temps, bien qu’elle l’ait quittée sur un coup de tête, sans même le lui avouer…
J’ai besoin d’un bon break pour ce temps de midi et je pense à mon amie, Anastasia, j’ai envie de la revoir même si je sais que ça risque de ne pas être si reposant que cela. Je ne sais pas comment elle va prendre mon retour après l’avoir laissée sans nouvelle pendant un an et ne pas l’avoir prévenue que je partais… Je ne pouvais plus laisser de côté Ana, je l’aimais bien trop que pour laisser notre amitié de côté. J’avais choisi de quitter Hamburg sans prévenir personne et maintenant que j’étais de retour, il fallait que je prenne mes responsabilités et m’excuser auprès de tous mes proches. Mes sœurs, elles n’en avaient eu que faire ou faisaient semblant d’en avoir rien à faire. C’est ainsi, notre relation était un peu étrange, remplie d’amour mais aussi de distance, relation à laquelle j’avais du mal à me faire mais que j’avais remplacée par mon groupe d’amis. Mes parents, ils avaient déjà eu droit à mes excuses une fois que j’étais arrivée au Danemark et ils m’avaient rendu visite une fois ou deux, l’occasion pour eux de revenir dans le pays d’origine de ma mère. Il ne restait plus que mes amis proches, Jonas avait eu droit à mes excuses, après tout, il était celui pour qui j’étais réellement revenue. Puis, j’avais décidé de les prendre un par un pour m’excuser et m’expliquer, j’avais envie qu’ils sachent pourquoi j’étais partie comme une voleuse.
J’envoyais donc un sms à Ana, l’une de mes plus proches amies, pour déjeuner avec moi ce midi. Je restais près de mon téléphone, espérant qu’elle accepte au moins de me voir, si pas, j’irai la voir directement chez elle, elle ne pourrait pas m’éviter sauf si vraiment elle me mettait un vent si j’arrivais à sa porte… Je trouverai alors un autre moyen pour m’excuser, tant pis. Je reçus sa réponse rapidement, elle acceptait de me retrouver au Cha-Cha, un célèbre restaurant de Jungfernstieg. A la fois euphorique et angoissée, je prends la voiture et me rends jusque là-bas, préparant mon discours tout au long de la route. Je suis distraite à cause de cela et je manque de renverser un cycliste qui traversait juste au moment où j’allais me garer devant le restaurant. Il me fait des signes d’agacement et je m’excuse par des gestes mais je sais qu’il n’en a que faire. Quand j’arrive, le serveur me dirige vers une table, Anastasia n’est pas encore là mais ça me soulage, je peux continuer à réfléchir à ce que je vais lui dire. Le serveur apporte les cartes mais je suis distraite et je ne regarde pas, j’attends simplement mon amie, tout en me demandant comment cela va se passer entre nous…
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: Will you excuse me ? {PV Anastasia
Ven 3 Mai 2019 - 18:48
Ces dernières semaines ont été bien évidemment difficiles à vivre pour moi. Klaus était mort, c'était un fait et puis j'avais été violée par un collègue qui prenait du plaisir à me voir trembler de terreur en le voyant. Il savait qu'il avait cette autorité sur moi et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait.. Comme il le disait c'était sa parole contre la mienne. J'étais qu'une sale mauviette, il me suffisait de lui mettre une bonne raclée et pourtant je n'avais pas bougé, je ne m'étais pas débattue et je n'avais pas crié quand il m'avait pénétrée de force.. J'étais tétanisée, ce rouquin plus grand et plus musclé qu'une pauvre petite blonde toute fluette que j'étais... Je ne faisais pas le poids.. Par chance, aucune maladie sexuellement transmissible, pas de bébé en route, juste des contusions à l'intérieur, des blessures physiques qui se résorbaient de jour en jour, cependant les douleurs psychologiques elles, étaient toujours présentes même si j'essayais de mettre tout ça de côté, bizarrement mon viol passait au second plan, car mon militaire n'était plus de ce monde..
J'essaie quand même de ne plus me lamenter sur mon sort, le soir s'en charge pour moi. La journée j'arrive tout de même à garder la tête hors de l'eau et à survivre. Il met souvent arrivée de vouloir mettre un terme à mes jours, d'en finir avec ces souffrances, je me sens vide, meurtrie.. J'ai envie de me donner la mort, les idées noires fusent régulièrement dans mon esprit... Mais autant égoïste que peut être ce geste là, je ne peux pas me résoudre à le réaliser car je pense à ma mère et surtout à mon frère qui ne supporterait sans doute pas de me perdre et je n'ai pas le droit de lui faire ça, lui qui a si souvent sacrifié sa vie pour la mienne, pour que je sois traitée comme la princesse qu'il voit en moi. Je peux remonter la pente, je sais que je le peux, il me faut simplement du temps, en attendant, je suis en arrêt de travail quelques temps, histoire de reprendre des forces et pouvoir tourner cette page qui me fait si mal.
Alors que je faisais le ménage chez Adrian, alors qu'il était au bar, un sms prit toute mon attention, surprise mais assez contente de voir qu'il s'agissait de Anthea. Cette fille est l'une de mes plus proches amies, peu de nouvelles ces derniers temps, je me doutais que quelque chose clochait mais je lui avais laissé de l'espace après tout.. Moi aussi je n'en avais guère donné. Une chance de nous expliquer ce midi, j'acceptais son invitation en lui répondant par la positive. Me préparant rapidement je laissais Jango dans le jardin pour ne pas qu'il fasse de dégât dans l'antre de mon frère. Arrivée au restaurant qu'elle avait choisi au préalable, je la repère quasiment tout de suite , un sourire aux lèvres, je m'approche saluant au passage le serveur qui me sourit en me saluant à son tour.
Bonjour Anthea !
Dis-je en me penchant pour lui faire la bise, je m'assois ensuite, prenant la carte dans les mains pour zieuter ce qu'il y a de bon à manger dans cet endroit.
Alors que je regarde la carte du restaurant, je vois une silhouette blonde entrer dans le bar où je suis installée. Je me détends quand je vois qu’elle sourit légèrement, elle ne semble pas aussi énervée que je ne le pensais. Elle semble avoir déjà pardonné mon manque de nouvelles, accepté que je sois partie sans dire un mot. Moi qui pensais que ce serait difficile, finalement, je me rends compte que je me mettais peut-être trop la pression. Elle sourit au serveur tout en le saluant et se dirige vers moi. Anastasia a toujours été très belle et elle l’est toujours autant que dans mon souvenir, elle est la classe incarnée, je l’admire depuis longtemps. Elle me salue et me fait la bise, je suis assez étonnée de son comportement, je ne m’y attendais pas du tout.
« Bonjour Ana ! Comment vas-tu ? »
Evidemment, il nous faudra discuter, j’en ai bien l’intention, je dois m’excuser pour mon comportement mais d’un autre côté, je ne veux pas gâcher le fait qu’elle est souriante et que tout semble aller pour le mieux. Alors que mon amie zieute la carte, je la regarde et me demande comment je vais amener le sujet de conversation, je ne sais pas quoi faire. Je dois parler ? Ou je dois me taire et passer un bon moment avec elle, passant outre ce qui s’est passé entre nous ? Je décide de faire ce qu’il y a de mieux à faire : parler… Je pose une main sur la sienne alors qu’elle tient justement la carte, pour attirer son regard et lui dis :
« Je suis désolée, Ana ! Je suis partie pendant près d’un an sans vous prévenir toi et les autres ! Je n’aurais jamais dû faire ça ! Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu être là pour toi tout comme je n’ai pas pu être là pour les autres ! »
Après tout, le rôle d’une amie c’est d’être là pour ses amis quand ils ne vont pas bien. Je sais qu’Ana est passée par de mauvais moments même si elle n’en a pas parlé mais je le sais. On ne trompe jamais ses amis, on sait quand ça ne va pas même si on ne sait pas pourquoi… Mais, je n’ai pas encore idée de ce qu’elle a traversé, des moments bien plus difficiles que ce que j’ai vécus…
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