(maë) ici dans cette file d'attente, espérant que je retrouverais ce que je poursuis

   

 « ici dans cette file d'attente, espérant que je retrouverais ce que je poursuis !»  maëlan & mia becker

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Deux ans. Sept cent trente jours. Dix-sept mille cinq cent vingt heures. Qu’elle est partie, qu’elle a fui. Lâchement, on pourrait dire. Pour autant pour Mia c’était inconcevable de rester ici. Elle avait besoin de changer d’air. D’être comme cet enfant de l’époque, rayonnante. La seule chose qui lui a manqué ici, à Hambourg, en Allemagne, dans cette ville qui l’a vu naître, rire, grandir. S’émouvoir, se disputer avec le père de famille. Le chef qu’elle a souvent dit pour le provoquer. Car titiller, provoquer c’est ça qu’elle sait faire, Mia. Mais c’est pas lui qui lui manque le plus, non cet homme satisfait de la mort de sa mère ne rentrera plus dans son cœur, elle se l’interdit. Elle se l’ai promis. Non celui qui hante ses souvenirs, cette photo n’appartient qu’à un autre. Qu’elle connaît par cœur, depuis toujours en vrai. C’est lui, cet homme sur cette photo qu’elle garde toujours sur elle. Sept cent trente jours qu’elle la regarde tous les jours, parfois même allant jusqu’à titiller la curiosité des autres. Ses nouvelles personnes qu’elle côtoie aujourd’hui. Des mexicains, des brésiliens, des argentins, des péruviens, des colombiens. L’Amérique du Sud. Ce continent qui la passionne, elle l’Européenne. Depuis enfant, elle regarde et est attirée indéniablement par l’esprit Américain. Elle, haute comme trois pommes qui regardait avec son frère aîné les séries policières ou d’action. Ils aimaient ça tous les deux, enfants. Et puis elle a découvert la langue Espagnol et a tout de suite adoré, même si c’était à l’opposé de sa langue froide. Elle adorait les écouté parler. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à s’intéresser aux langues latines. Allant même à l’adolescence par prendre des cours de salsa, sous le regard amusé de Maëlan quand elle sautillait pour lui montrer ses prouesses. Une petite enfant joviale, souriante, qui nage au gré des vents entre tempête et calme. Entre paix et ravage. Entre colère et douceur. Cette photo elle la tient encore dans les mains, assise sur le rebord des rochers. Face à la mer de Hambourg, des souvenirs encore ancrés dans sa tête. Un retour dans sa ville, elle ne pouvait pas faire autrement. Honteuse de n’avoir pu donner signe de vie à Maëlan depuis sept cent trente jours maintenant. Deux ans qu’il attend, qu’il doit s’inquiéter, ça semble évident. Elle est inquiète aussi, pour lui. Elle a toujours été très proche de son grand frère, une relation exclusive, eux contre le monde entier. C’était ça quand ils étaient enfants. Puis adolescents. Puis quand ils ont perdu leurs mères. Ils ont affrontés ça à deux, et elle aurait voulu qu’ils soient plus forts que tout. Mais Mia ne s’est jamais remise de la mort de sa maman, elle était très proche d’elle, deux confidentes. Elle avait perdue bien plus qu’une maman, c’est évident. Elle avait perdu sa meilleure amie, sa confidente, son tout. Elle aurait pu retrouver cela en Maëlan car le jeune pompier a toujours été cette épaule sur laquelle elle reposait sa tête. Toujours ses bras d’aciers quand il lui manquait courage et force. Mais elle a été égoïste sur ce coup Mia, et même si il lui a manqué, plus que n’importe qui, elle n’avait pas pu faire autrement. Mais aujourd’hui, deux ans après, tout change… Elle revient plus forte que jamais, plus posée désormais. Plus grandie aussi ! L’océan l’apaise c’est pour cela qu’elle a décidée d’en faire son boulot, elle aime voir les bateaux, sentir cette liberté qu’elle ne retrouve pas dans sa voiture. Comme si le monde lui appartenait. Comme si elle pouvait toucher, effleurer les autres continents du bout de ses doigts. Découvrir d’autres pays, d’autres civilisations que la sienne. Loin de sa petite ville Allemande. Elle en avait mis du temps à revenir. C’est évident. Beaucoup de choses ont dû changer en deux ans. Des départs, des arrivés. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle fixait la mer, mais il était temps pour elle d’affronter ses peurs d’aujourd’hui. La peur que son frère la rejette, parce qu’elle a disparu des écrans radio. Elle n’avait pas eu le choix, mais lui, il ne le sait pas. Pas encore. Et trouver les mots justes, ça va être compliqué. Ne pas sombrer aussi. Elle le sait mieux que quiconque, pourtant dans un soupire las, elle saute du rocher, pour atterrir sur le goudron. Elle avança sans mal vers le quartier Eimsbüttel, où elle a appris que son frère vivait. Quelques recherches lui ont permis de retrouver sa trace mais surtout de bonnes rencontres qui lui ont indiqués qu’il était toujours ce pompier courageux, et un peu plus calme qu’auparavant. Arrivant devant le bâtiment, elle pousse la porte, une personne qui lui tient la porte, elle se dépêche et finalement remercie d’un sourire chaleureux, avant de s’engouffrer dans la bâtisse. Elle ne sait pas si c’est une bonne idée, déjà la veille, elle était venue mais avait finis par faire demi-tour. Elle retente une seconde fois alors, priant pour trouver le courage d’appuyer sur la sonnette. En fin de soirée c’était plus sûr pour le trouver chez lui, et pourtant ça la rendait plus anxieuse, plus incertaine. Après plusieurs dizaine de secondes peut-être une minute à rester face à cette porte, immobile. Silencieuse. Le regard perdu, tout qui se mélange dans sa tête, elle rebaissa sa main pourtant à quelques millimètres de la sonnette. Elle n’était plus sûre de rien, elle perdait tous ses moyens, et baissant son visage, elle tourna les talons. Préférant faire comme si elle n’était jamais revenue dans sa ville natale, elle allait encore repousser combien de temps ? Elle-même l’ignorait. Mia n’a jamais été courageuse pour ce genre de chose. Jamais. Son frère ne déroge pas à la règle, même si elle rêverait de se jeter dans ses bras. Même si elle rêverait de lui raconter toute ses rencontres qu’elle a faits ! Elle allait descendre, quitter cet immeuble, le plus vite possible, le cœur battant. Le ventre noué. Mais elle sursauta quand elle vît une ombre montait la dernière marche, et elle releva instinctivement son visage vers lui. Lui. Maëlan Becker. Son frère. Son cœur s’arrête quelques instants, c’est l’impression que ça lui donne. Ses larmes vinrent légèrement mouillés ses yeux, mais elle se retient, serrant ses poings sans savoir pourquoi. « Maë… » Qu’elle arrive à prononcer, d'une voix éteinte, cassée, difficilement. Immobile, sur place depuis plusieurs secondes à le regarder, le fixer. Il n’avait pas changé et ça lui faisait un bien fou de le revoir, deux ans après. Elle se jette dans ses bras, à vrai dire, elle ne maîtrisait plus rien et espérait qu’il ne la rejette pas. Qu’elle ne soit pas qu’une étrangère pour lui, au jour d’aujourd’hui.

@Maëlan Becker

   

 « ici dans cette file d'attente, espérant que je retrouverais ce que je poursuis !»  maëlan & mia becker

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La chaleur est étouffante, Mia avait été pourtant habituée à la chaleur de l’Amérique du Sud, mais plus encore aujourd’hui, elle avait l’impression de renouer avec un passé si lointain qu’elle s’en souvenait à peine. Deux ans c’est long et elle a l’ultime conviction que beaucoup de choses ont changés, pour son frère également. Elle avait déjà hâte de savoir ce qu’il était devenu, quel genre de garçon courageux était-il devenu. Bravant la chaleur d’un incendie, ou de désincarcérer une victime de son véhicule. Quant à elle, le tumulte de l’eau l’a toujours indéniablement attirée et cela depuis toujours. Rien n’a changée quand ça concerne cette passion. Alors que Maëlan montait la dernière marche pour se retrouver sur le même palier que la jeune femme et qu’elle s’apprêtait à faire demi-tour sans prendre la peine de signaler sa présence ici, elle chuchote doucement le prénom de son frère. Et dire que ça ne lui fait pas un bien fou serait mentir. Mais elle ne savait pas comment réagir. Elle restait donc de longues secondes distante, silencieuse sans savoir si il pouvait être heureux de la retrouver ou pas. C’est ce qu’elle espérait, peut-être n’arrivait-il tout simplement pas à réaliser sa venue ici. Et puis après plusieurs secondes, elle osa s’approcher vers lui. Timidement avant de se jeter sans ménagement dans les bras de son grand-frère qui la réceptionna sans mal. Il la dépassait bien largement d’une tête et demi voir de deux. Déjà à l’époque ils étaient très complice, elle savait tout de lui, ou presque et réciproquement. Mais les années ont eu raison d’eux et Mia espérait qu’il ne lui en voudrait pas trop longtemps d’avoir disparue du jour au lendemain. Elle s’en voulait même si pour elle, à cette époque, elle n’avait pas eu le choix. La prenant dans ses bras, la question force, rien de comparable même si Mia n’a jamais été sans force, elle a toujours été attirée par le sport, animait par cette passion et il n’était pas rare quand ils étaient plus jeunes, de les retrouver à courir sur la plage d’Hambourg. Parfois même Maë l’abandonnant pour retrouver sa plus grosse folie pour les femmes, préférant draguer devant sa petite sœur qui souvent, elle levait les yeux au ciel en rigolant ouvertement. Davantage quand certaines femmes lui résistait, ce qui n’était pas forcément commun, qu’on se le dise ! Il est toujours ce bel homme qu’elle a quitté, espérant un peu moins dragueur. Mia n’a jamais compris ce concept peut-être parce que c’est une femme. Il est évident qu’elle a déjà eu des histoires mais rien qui ne puisse la déstabiliser, la rendre follement amoureuse. Non rien de tout cela, elle n’a jamais ouvert son cœur aux hommes, elle n’a aucune confiance en ses derniers et a toujours préférer passer des moments avec ses amis, avec son frère, se plonger corps et âme dans ses études puis son travail ou le sport. « Au putain chaton tu est là » Il la sert si fort dans ses bras, que Mia ferme les yeux, encerclant son frère de ses minuscules bras. Bon sang que ça lui faisait du bien, totalement. Elle lâchait prise, ne pensant plus à rien, ne pensant plus à ses gens qu’elle a quittés, avec qui elle a nouée des liens. Parce que Mia est bonne enfant, plutôt facile à vivre, elle reçoit la pauvreté du monde. « Tu vas me briser une côte ! » Qu’elle lui avoue gentiment en rigolant de bon cœur alors qu’il la relâche un peu avant de prendre son bras pour la tirer auprès de lui et ouvrant la porte de son appartement, « on va pas faire la fête dans le couloir sa serait mal vu Mia regardait autour d’elle, alors qu’elle rentre légèrement dans le domicile de son frère. Maë referme la porte derrière lui Putain soeurette ou était tu passer. » Qu’il demande en se retournant vers elle. Elle hausse les épaules en souriant légèrement. Elle ne savait pas vraiment par quoi commencer, davantage parce que si elle a fui lâchement c’était juste pour oublier cette mort. La mort de leur mère. Mia n’en parle jamais, depuis deux ans elle semble avoir mis sa vie de l’ancienne Mia de côté pour parcourir le monde, et plus précisément l’Amérique du Sud mais elle semble ne pas avoir régler ses réelles soucis. Elle n’a jamais montré ses faiblesses aux autres, elle fait la fille forte et solide mais elle ne trompera pas Maëlan elle le sait mieux que personne. Il la connaît, ou la connaissait comme personne il fût un temps, et il n’aurait aucun mal à reconnaître ce malaise qui commence à s’installer, bien malgré elle, « j’sais pas par quoi commencer…. Qu’elle lâche, posant son regard autour d’elle, avant de poser ses coudes sur le comptoir séparant le salon de la cuisine et de lui ajouter, j’ai visité le monde. Cette fois nous sommes allés en Amérique du Sud, Brésil, Mexique, Argentine… » Les yeux brillants, elle énumère ses pays, le cœur battant, d’une voix légère avant de s’arrêter pour poser son regard dans celui de son frère qui semble l’écouter attentivement. Et quand il voit qu’elle s’arrête, il réplique aussitôt, « alors dis moi tout j'ai deux ans à rattraper moi » Elle s’installa sur la chaise du bar, son frère face à elle, elle pose sa main sur sa joue, concentrée, réfléchie avant de lui confesser, doucement. « Tu m’as manquée Maë, comme personne, j’ai essayé de t’appeler plusieurs fois, à chaque fois qu’on changeait d’endroit mais je n’ai jamais réussi ! » Le réseau, probablement. Mia était trop absorbée par tout effacer de sa mémoire pour comprendre, et si elle avait longtemps essayé, les mois passés ont fait qu’elle a fini par abandonner. Elle n’aurait jamais dû abandonner, elle ne pensait pas que ça lui prendrait autant de temps, elle comptait juste partir quelques semaines, quelques mois tout au plus, mais le temps a eu raison d’elle. Et cette passion déroutante pour la mer, pour ses pays, l’Amérique latine. « Moi je veux tout savoir de toi, c’est chouette ici d’ailleurs… » Un sourire au coin des lèvres avant de pousser gentiment l’épaule de son frère pour le taquiner. Elle n’a jamais trop aimer parler d’elle, Mia avait besoin d’entendre sa voix, comme au bon vieux temps, entendre cette voix qui la berçait quand elle n’arrivait pas à s’endormir le soir…