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 PhotoBomb ** Félix

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PhotoBomb ** Félix
Ven 19 Avr 2019 - 21:25


PhotoBomb
Ft. Félix

Hambourg regorgeait d’endroits sympathiques pour faire de bons clichés. Peu importe le quartier dans lequel je me baladais, je trouvais toujours un endroit ou me poser, ou sortir mon appareil et à prendre des photos sans déranger personne. Je passais un peu pour un touriste en faisant cela, m’attirant parfois des regards étonnés et bienveillants, mais ceux-ci me passaient au dessus. Ce que je voulais, c’était attirer l’attention de plus grand. Si je voulais avoir des avis sur mon travail par n’importe qui, je passais des heures à surfer sur mon blog à modérer les commentaires que je recevais. Cela faisait un moment que j’avais cessé d’envoyer des projets à mes anciens employeurs. Ce que je faisais ne plaisait plus, et j’en étais fort contrit, mais cela ne m’empêchait pas de vivre à fond ma passion, simplement pour moi ou pour mes amis. Je me plaisais volontiers à jouer leur photographe quand ils avaient besoin. Par contre, quand j’étais dans la rue, à observer avec attention les alentours avec l’objectif à la main, j’ignorais délibérément les autres. J’étais tout à fait perdu dans mon monde. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle, lorsque je partais en balade, je préférais prendre la voiture pour sortir de la ville, aller à la campagne pour randonner et me plonger à coeur perdu dans mon activité. Je n’étais d’ailleurs dérangé par personne. Toutefois, j’aimais bien aussi pouvoir changer d’air quand cela me chantait, aussi me réservé-je quelques sorties en plein centre ville. Je regardais ce qui avait changé, ce qui ne changeait pas, prenant sur le vif un détail sortant de l’ordinaire, comme un parapluie rose accroché à une fenêtre, deux individus se tournant le dos sur un banc public, un chat occupé à se toiletter sur une marche d’un perron.

J’avais du mal avec les touristes, principalement quand ils se trouvaient dans mon champ de vision. Je pouvais vite devenir cassant lorsque je les retrouvais plantés devant moi à faire des selfies devant les graffitis d’Eimsbüttel, mon quartier du jour. Non mais vraiment. Des selfies. C’était bien la mode d’aujourd’hui, et honnêtement, je trouvais ça ridicule. Maintenant que les téléphones étaient devenus plus sophistiqués que nos propres appareils, les gens n’avaient plus besoin de nous. Combien de collègues avais-je connu qui avaient du fermer boutique parce que leurs clients avaient trouvé mieux dans leurs gadgets ? Et je ne parlais pas des photomatons que l’on pouvait trouver en super-marché. Heureusement, j’avais encore de l’espoir. D’ailleurs, paradoxalement, c’était les stars, ces personnalités plus riches et plus en vogue qu’un vulgaire allemand, qui faisaient notre gagne-pain. Incroyable mais vrai. Quoi qu’il en soit, je continuais à prendre en photo les nouveaux tags du quartier pendant un long moment. D’ailleurs, du coin de l’oeil, j’aperçus un de ses artistes de rue, en pleine activité. Pas dans l’artère principale non, jusqu’a preuve du contraire, dessiner sur les murs de la ville s’avérait encore être une activité pas très légale, mais dans une ruelle un peu plus éloignée, plus étroite, mais toujours assez grande pour être propice aux illustrations qu’on voudrait bien lui accorder. En m’approchant un peu plus, je remarquais qu’il n’y en avait pas qu’un, mais deux. Le deuxième, à la différence du premier, s’affairait à terre, muni semblait-il de craies, s’amusant à reproduire quelque chose qui me sembla très étrange au premier abord. Je compris, en m’avançant encore, que je regardais à l’envers. Il s’agissait à n’en pas douter d’un trompe l’oeil, dessiné sur le sol. Véritablement impressionné par le travail, je n’osais pas photographier ce que j’avais devant les yeux, du moins pas pour l’instant. A la place, je tournais l’appareil vers les autres, ceux qui observaient. Beaucoup de jeunes. Beaucoup avec un look assez atypique. Mais tous semblaient réunis autour de la même passion du street-art. C’est eux que je me pris à photographier en premier, juste comme ça, deux ou trois photos. Avec le soleil à contre jour, je trouvais que cela rendait plutôt bien. J’étais, tout comme eux, dans mon élément.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Sam 20 Avr 2019 - 0:22

PhotoBomb

Ayant toujours vécu à Hambourg, l'ancien orphelin en connaissait presque toutes les rues, toutes les allées. Il connaissait bien les quartiers de la ville. Du plus lointain qu'il s'en souvienne, il a toujours connu Hambourg. Il était trop jeune pour se rappeler ses premiers jours dans une autre ville, plus au nord. Hambourg ne manquait pas de dépaysement. Il y avait toujours quelque chose à faire. Hambourg étant ancré au plus profond de son âme. C'était ainsi. Il connaissait quelques endroits pour faire des bonnes photos, même s'il ne prévoyait jamais à l'avance. Il se laissait aller à son inspirer, immortalisait certaines scènes dont il était témoin. Il y avait de la beauté partout. Même dans les grandes villes. Félix était plus adepte des paysages ruraux, du décor des campagnes, loin de toute forme de civilisation ou d'urbanisation. Il lui prenait souvent de partir et de s'évader loin, de se laisser guider par ses pas, et parfois découvrait un somptueux paysage qu'il immortalisait de la plus belle des manières. C'était sa passion. Et c'était tout un travail. Il voulait exalter la beauté, que l'image parvienne à faire ressentir une émotion, à sensibiliser, à toucher au plus profond de son être. Une image devait être plus qu'une image. Un message. Un moyen d'expression.

C'était pour le calme qu'il préférait la campagne, la nature. Loin de l'ambiance, du bruit, des touristes qui déambulaient et parfois rendaient les choses plus difficiles. Une photo flou, un visage qui passait au moment de la capture. C'était un défi du photographe. Félix était d'un naturel patient. Il créait une bulle, pour ne pas être dérangé, pour être en marge.Le jeune homme ne comprenait en revanche pas certaines choses. Comme les selfies. Le jeune homme était assez old school et voyait ça comme le pire de cette décennie. Il n'était pas un grand adepte des réseaux sociaux non plus. Il considérait que les selfies étaient une façon de se moquer, de dire à une personne "Je suis ici et pas toi". Il explorait le quartier d'Eimsbüttel, un quartiers qu'il fréquentait. C'est là que son meilleur ami habitait. En tout cas, la mère de ce meilleur ami. Il errait, sans destination fixe. Il s'engouffra dans une ruelle, avec quelques badauds. Une ruelle dont les murs étaient couverts de tags. Ce qui était bien avec le Street art, c'est que les artistes avaient un message à faire passer à travers leur bombe de peinture. Un message caché, au fond d'une ruelle. Un groupe était rassemblé, et il se fondit dans la masse, alors qu'un artiste travaillait sur un trompe-l’œil. Il laissa l'artiste. Il aurait souhaiter prendre une photo, mais ici, il voulait l'autorisation de l'artiste. Et puis son attention fut attiré par une autre personne, une personne qu'il prit de loin pour un badaud, mais muni d'un appareil photo, et dont le visage lui semblait familier, sans jamais l'avoir rencontré. Il s'approcha un peu, sans l'interrompre, attendant qu'il ai pu immortaliser la scène, choisissant son moment.

- Excusez-moi, j'ai l'impression de vous connaître.

Dit-il timidement. Oui, il avait vu son visage sur un blog. Le blog du photographe.

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Re: PhotoBomb ** Félix
Lun 22 Avr 2019 - 22:00


PhotoBomb
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En pleine captation des sourires et des regards émerveillés des spectateurs de cet art moderne, je sentis une présence à mes cotés. C’était très déstabilisant de se sentir observé, surtout d’aussi près, mais je devais bien avouer que je l’avais bien cherché, à me poster ainsi au su et à la vue de tous. Peut être un des jeunes voulait me demander d’arrêter de le prendre en photo. Je pouvais comprendre ça, aussi descendis-je l’appareil afin de faire face au nouveau venu. D’ordinaire, je détestais que l’on vienne me perturber, mais je ne pouvais pas en vouloir à certains d’être intrigués. De plus, je venais d’immortaliser l’instant, les photos étaient dans la boite. Au moins, on avait eu la présence d’esprit d’attendre que je finisse pour m’interrompre. Ainsi, me tournais-je bien volontiers, face à ce jeune homme brun qui me regardait avec curiosité. D’après lui, il me connaissait. Je ne doutais pas qu’il puisse connaitre mes photos, après tout, mon blog était d’accès libre sur internet depuis un bon moment déjà, et j’y partageais grand nombre de mes créations, mais j’étais tout de même étonné qu’une personne de l’âge de cet inconnu sache qui j’étais. Après tout, cela faisait un petit moment que l’on ne parlait plus de moi. J’en déduisais donc qu’il devait être dans le milieu depuis deux ou trois ans, à l’époque ou j’avais encore ma petite renommée. Mine de rien, cela me faisait plaisir d’être ainsi reconnu dans la rue, j’en tirais une certaine fierté. Du moins, ce fut la première impression que j’eus. Par la suite, mon cerveau, habitué aux commentaires dépréciateurs que j’entendais sur moi depuis que j’avais arrêté de respecter mes contrats, me dicta que cet homme pouvait fort bien me confondre avec quelqu’un d’autre. Et puis, d’ailleurs, peut-être m’avait-il vu ailleurs ? J’avais été si souvent habitué à ce qu’on ne me reconnaisse qu’en tant que photographe, que j’en avais oublié que j’étais avant tout un homme. D’ailleurs, j’en avais également oublié que j’étais père et mari jusqu’a ce que la réalité me frappe de plein fouet au départ de mon ex-épouse. « Hum… oui, peut être… » répondis-je finalement de manière un peu laconique en tripotant l’appareil entre mes doigts. « Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre… Je fais juste des photos » ajoutais-je précipitamment, un peu mal à l’aise de détourner ainsi la vérité. Avant, je n’étais pas aussi modeste.

Je reportais mon attention sur les deux artistes, mais l’autre ne bougeait pas. Il semblait vouloir dire quelque chose, mais sans trop savoir comment le faire. Du moins, c’était ainsi que j’interprétais les évènements. Il voulait peut être demander des conseils, mais je ne voyais pas d’appareil-photo ou de caméra dans ses mains. Bien que, les progrès technologiques étaient tels que j’aurai bien pu passer à coté du nouvel appareil dernier cri qui tiendrait dans une seule poche. Ceci dit, il avait bien un sac. Je jetais d’ailleurs un regard curieux vers ce dernier, mais rien ne m’indiquait s’il s’en servait pour le même usage que moi, à savoir transporter ses pellicules. « C’est hum… fantastique ce qu’on peut faire de nos jours avec pas grand chose pour redonner du charme à cette ville, n’est-ce pas ? » dis-je aimablement, comme si j’étais un touriste tombé là par hasard. D’ailleurs sous nos yeux les dessins prenaient de plus en plus de forme. Je ne doutais pas qu’ils seraient très réalistes à la fin. Toutefois, mon travail à moi consistait à rendre compte de l’art sous toutes ses formes, et il ne me revenait pas de juger ce qui faisait ou non une oeuvre. Quand je me baladais dans la nature, je prenais des photos pour immortaliser ce que j’avais devant les yeux, sans y réfléchir au sens. C’était bien là pour moi la différence entre l’artiste et le photographe. Je me demandais bien quel était l’avis de ce jeune homme pour le sujet, mais surtout, j’avais envie de savoir s’il me connaissait bien et bien ou s’il ne se trompait pas sur la personne. Je le laissais m’en dire plus sur le sujet.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Mar 23 Avr 2019 - 23:47

PhotoBomb

Il s'en voulait. Sa première approche avait été ridicule. Le photographe l'avait presque envoyé bouler, comme s'il lui disait d'aller voir ailleurs si il y était. Il était certain de le connaître. Et bien par le biais de la photographie. Comme l'homme lui faisait remarquer, il faisait justes des photos. Comme lui, à l'exception que Félix n'était pas professionnel, juste un passionné. Un passionné qui rêvait de faire le même métier. Et il avait besoin d'un réseau. Comme tous les étudiants. Le jeune homme appréciait le travail de Saul, malgré les critiques qu'il avait pu recevoir, et que le jeune homme avait lu.

L'homme reporta son attention sur les artistes, et le jeune Félix ne voulait pas le déranger plus que cela. Au risque de passer pour un agresseur. Un garçon qui se collerait aux pieds d'un idole. Il devait être plus appliqué dans sa manière de s'introduire. Lui faire comprendre qu'il n'était ni un détracteur, et encore moins un groupie. Qu'il appréciait simplement son travail et qu'il l'avait inspiré. Cela dit, c'était trop tôt pour lui demander des conseils, et ce genre de chose plus personnelle et propre au photographe. Un peu refroidit par le premier contact, il ne voulait pas risquer de faire fuir l'homme.

Il ne savait pas à qui il adressait ses mots. A lui où à l'artiste. Tous deux s'intéressaient au travail urbain. Et il y avait un autre dénominateur commun entre le photographe et l'étudiant. Comme lui, Félix aimait arpenter la nature, se laissant guider jusqu'à trouver un paysage à immortaliser. C'était le genre de photographie qu'il faisait le plus couramment. Il sortit son appareil photo de son sac, prenant quelques photos, prenant son temps, cherchant un angle, pour immortaliser un tag sur un mur. Un mur dans une ruelle que personne ne pouvait voir, or ce tag avait un sens, pour l'artiste et dégageait un message. Et quand l'homme sembla plus accessible, il revint le voir.

- Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne vous ai pas confondu. Vous êtes un photographe, et je suis votre blog.

Le jeune homme n'en dit pas plus, pour ne pas tomber dans le monologue et donner au photographe une impression de groupie.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Dim 28 Avr 2019 - 1:35


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J’étais de nouveau seul, le jeune homme venait de détourner son attention. Il faut dire que je n’avais pas été très aimable, mais j’avais toujours été comme ça. Il fallait éviter de me déconcentrer, sinon je me mettais de mauvaise humeur. Mais il n’aurait pas pu le savoir. En le voyant sortir son appareil de son sac, je m’en voulu immédiatement. S’il était photographe aussi comme moi, cela semblait déjà plus logique qu’il ai déjà vu ma tête quelque part, après tout, j’avais bien eu une petite célébrité il y a peu, et cela aurait été trop modeste de ma part de croire que j’étais un inconnu pour cette nouvelle génération d’artistes photographes. Je n’avais pas envie d’imaginer que j’avais fait mon temps et qu’il fallait laisser la place aux nouveaux. L’expérience était une bonne chose aussi, et je pouvais très bien collaborer avec des plus jeunes, prodiguer des conseils, mais j’étais un peu solitaire de base. J’avais tracé mon chemin tout seul, c’était d’ailleurs aussi pour ça que mes plus belles photos étaient celles de paysages de nature…. Seul face au monde, je me sentais particulièrement bien. A l’époque, j’aurai pu vivre très heureux, seulement avec ma femme dans un petit chalet à la montagne, puis avec elle et mes filles dans un petit cocon de nature, en pleine foret par exemple. Oh oui, cela aurait représenté la vie parfaite !

J’observais ainsi intrigué le jeune oeuvrer à son tour. Il semblait très méticuleux, très patient, ce qui était une qualité pour un photographe. Il dû sentir que je le regardais car, de nouveau, il s’approcha de moi. J’étais cette fois plus disposé à parler avec lui, à communiquer sur ce que nous voyions et sur qui nous étions. « Oh, ne vous excusez pas, c’est ma faute, je n’ai plus l’habitude qu’on me reconnaisse » lui avouais-je alors après qu’il m’ai parlé du blog. Mine de rien, j’étais flatté. Ce site, c’était un travail de plus de dix ans, qui me retenait au monde de la photographie. Grâce à lui, je savais ce que je valais. Tout mon parcours y était représenté. Cela aurait été prétentieux de lui demander ce qu’il en pensait, alors je tentais d’en savoir plus mais sans poser directement la question. « Je suis particulièrement fier de mon travail sur les endroits les plus insolites d’Hambourg. Et vous, c’est quoi votre sujet de prédilection ? » demandais-je aimablement en faisant un geste vers son propre appareil. Même si je m’étais spécialisé dans les photos de stars, j’avais eu des périodes ou je me consacrais exclusivement sur ces petits détails qui pouvaient passer inaperçus si on ne regardait pas. J’avais photographié plus d’une centaine de tags, rien que dans le centre ville ! Cela me rappelait ma jeunesse aux Etats-Unis. D’ailleurs, j’avais conservé l’accent américain, malgré les efforts de mon ex femme pour me faire parler l’allemand à la perfection. Douze ans n’avaient pas suffit, même nos filles étaient plus douées.

Bientôt, l’artiste devant nos yeux eu accompli son travail. Je tirais moi même quelques pièces de ma poche que j’allais déposer devant la casquette retournée posée sur le trottoir. Puis, comme le loup qui n’est bien qu’en présence de sa meute, je retournais naturellement vers le jeune homme qui partageait la même passion. De plus, de là ou nous étions, nous avions une vue originale sur le trompe l’oeil. « Vous avez un blog vous aussi ? Je sais qu’au jour d’aujourd’hui les réseaux sociaux ont empiété sur les blogs mais… je serais très intéressé de voir vos oeuvres » lui demandais-je en souriant après avoir pris de nouveaux clichés. Le partage, c'était le progrès, j'en étais convaincu.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Dim 28 Avr 2019 - 17:27

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Le jeune étudiant en Art s'était retrouvé seul après le bref échange avec le photographe. C'était aussi de sa faute. Il n'avait pas aborder les choses comme il le devait. Si il faisait de la même façon avec Maxim, il était certain que cela ne se passe pas comme il l'aurait souhaité. L'homme n'avait pas été des plus aimable. En même temps, à quoi s'attendait t'il. Au fond, il pouvait comprendre cette réserve et cette façon de repousser. C'était presque naturel. Il n'avait pas voulu le déconcentrer ou le gêner, alors qu'il se livrait lui aussi à son art. La raison même pour laquelle Félix connaissait cet homme. Il sortit son appareil photo, pour se consacrer à sa vraie raison d'être ici, dans cette ruelle, se sentant chanceux qu'au même moment, il rencontre un photographe renommé. Cela signifiait beaucoup. Il ne le dérangea pas davantage, ne voulant pas revenir à la charge aussi brutalement et risquer que l'homme le considère comme un groupie. Il songeait à une meilleure façon d'aborder les choses. Être plus direct, et en même temps sans en faire trop.

Méticuleux, le jeune homme se concentra. Sur le plan et sur le cadrage. Pour faire ressortir le meilleur du cliché qu'il ferait. Il était quelqu'un de patient par nature. Il aimait la nature. L'homme y était soumis et lui attendait que la nature ai quelque chose à lui offrir, sans qu'il ne la pousse, sans pousser les choses. Il sentit un regard peser sur lui, sentant les yeux du photographe, vers qui il s'approcha de nouveau, faisant le premier pas vers l'artiste qu'il était.

- Vraiment ? Vous êtes les premier artiste que j'ai rencontré. Et beaucoup de photos m'ont inspiré !

Confie t'il en réponse. Cela faisait longtemps que ce blog était dans ses favoris. Il avait commencé les photos bien avant que Félix reçoive cette vocation. Il était alors tombé sur le blog par hasard. Et il regardait au moins une fois par semaine si de nouvelles choses avaient été postés par Leapton. Il connaissait bien Hambourg, spécialiste des lieux insolites, le jeune homme ayant parfois suivi ses pas dans les quartiers et les rues qu'il avait foulé bien avant lui, pour s'imprégner de la beauté de leur ville.

- Oh, je dirais que c'est la nature. J'aime bien me promener seul dans une forêt, en campagne, avec simplement mon appareil photo. C'est une manière de me ressourcer, de ne penser à rien, de faire une pause.

Et il n'amenait pas son portable avec lui. Il se sentait bien dehors, loin de tout, loin de toute l'urbanisation des grandes villes. Il aimait le calme, être dans un lieu paisible, où personne ne pourrait troubler son moment de vide et d'inspiration. L'artiste venait de finir, sous les deux regards contemplateurs des deux photographes. Le jeune apprenti et le professionnel. Celui-ci donna quelques pièce à l'artiste avant de revenir vers lui. Le trompe-œil faisait l'effet escompté, véritable chef d'oeuvre urbain.

- Non malheureusement, je n'ai pas de blog. Je ne suis pas très doué en informatique, et je savais pas comment m'y prendre. J'ai tout sur ma clé et le double sur un disque dur.

Étonnement, il ne se servait pas des réseaux sociaux, à l'époque où il s'agissait d'une véritable plateforme qui pourrait le faire connaître un peu, le faire émerger. En tout cas, il était très surpris que cela intéresse l'homme, et un sourire s'étira sur ses lèvres, une braise illuminant ses joues. Il serait très honoré d'être conseillé par un maître en la matière pour le faire progresser.

- Mais je peux quand même vous montrer.


Assure t'il, pour continuer de capter l'homme.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Mer 1 Mai 2019 - 20:47


PhotoBomb
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C’était une drôle de rencontre que je faisais là. Cela m’était déjà arrivé bien sur, qu’on m’arrête en pleine rue alors que je travaillais, mais ce n’était pas de cette façon là. Souvent, les gens étaient très demandeurs, presque agressifs. Ils voulaient par exemple absolument être photographiés, ou alors, ils restaient à quelques mètres à peine de moi, épiant le moindre de mes mouvements, parfois avec la bouche grande ouverte de concentration, avides d’en savoir plus sur ce qui faisait ma vie, mes objectifs, mes choix en matière de modèle. Par moments, cela pouvait être amusant, mais la plupart du temps je trouvais ça prodigieusement agaçant. Au moins, ce jeune homme semblait avoir réfléchi à deux fois avant de venir me voir. D’ailleurs, il ne m’avait pas dérangé quand il faisait ses photos, me permettant de prendre mon temps, et même, lorsqu’il m’avait adressé la parole, c’était d’une façon un peu timide, polie. J’appréciais cela. De plus, il semblait lui aussi manier l’appareil, et j’aimais toujours partager cette passion, discuter avec d’autres photographes, plus ou moins connus cela va sans dire. De toute façon, pour faire ce métier, il fallait aussi avoir un bon sens de la communication. Beaucoup de confrères étaient là grâce au piston de mecs plus âgés, et je n’avais aucun problème avec ça, tant qu’ils étaient bons dans ce qu’ils faisaient.

En tout cas, ce jeune homme avait entendu parler de moi vu qu’il connaissait le blog. J’étais flatté que mes oeuvres aient pu l’inspirer, cela me donnait d’ailleurs moi même envie de voir ce qu’il pouvait avoir fait. Ce site était ma fierté, c’était le seul lien tangible entre le moi d’avant et celui que j’étais maintenant. Je regardais souvent avec nostalgie les premières images, qui résumaient ma vie avant que je ne débarque sur le continent européen, lorsque j’étais encore célibataire et sans attaches, que les bâtiments américains étaient mes principaux modèles, bref, quand j’étais encore jeune minot à peine débarqué de l’école d’art qui l’avait propulsé sur le devant de la scène. C’était une bonne époque. « Je suis ravi que mon travail ai pu vous inspirer, s’il a pu vous donner envie de vous professionnaliser c’est encore mieux » dis-je en souriant. De nos jours, les idées originales ne fusaient pas, chacun trouvait son inspiration ou il le pouvait, et il n’y avait pas de mal à tenter de recopier certains grands artistes. Moi même je l’avais fait, même si cette passion de la photographie m’était venue depuis tout petit alors même que je ne connaissais personne qui exerçait cette activité.

J’avais ainsi naturellement engagé la conversation sur ses gouts, pour tenter de percevoir un peu mieux le personnage. Nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes, mais je sentais que cette rencontre autour de l’art de rue pourrait être bénéfique pour nous deux. Et, au pire, il ne s’agirait que d’une conversation sur un sujet passionnant réunissant deux habitants autour d’une oeuvre pendant seulement quelques minutes ; je savais que tous les spectateurs autour de nous pourraient avoir quelque chose à dire sur ce que nous avions devant les yeux, l’art était fédérateur. Je suis étonné quand mon interlocuteur évoque la nature, la campagne, car c’est tout à fait ce que je ressens aussi quand je me plonge dans l’immensité des paysages qui pouvaient nous entourer. J’ai maintenant l’impression de me revoir moi en plus jeune, ce que je trouve tout à fait fascinant. « Vous avez très bon gout ! Inutile de vous préciser que c’est moi aussi un thème que je prends plaisir à immortaliser, vous avez du voir les photos, mais je trouve en tout cas que vous avez tout à fait raison, il y a tant de superbes choses à voir en pleine nature. Rien de tel si on a l’esprit un peu solitaire non ? » confirmais-je en me remémorant les agréables moments que j’avais pu passer en communion avec moi même dans les campagnes de nombreux pays.

La discussion varie sur mon fameux blog, et, après que je lui ai demandé s’il en possédait un lui aussi, il me répondit que non. J’étais déçu, j’étais intrigué de savoir ce que ce petit jeune savait faire. Il du le sentir, car il me proposa avec empressement de me montrer quand même. Je haussais un sourcil. Pourquoi pas, même si observer des photos depuis la galerie de son appareil n’était pas optimal. « Ce n’est pas difficile de faire un blog, et puis cela permet au tout public de se rendre compte de son travail. S’il y a un cyber-café pas loin, on peut aller y faire un tour si cela vous dit » proposais-je en rangeant mon appareil, redevenu inutile, au fond de mon sac. S’il avait sa clé sur lui, il pourrait tout me montrer en direct et, au pire, nous pourrions toujours faire un bout de chemin ensemble, à la recherche d’autres graffitis à immortaliser.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Jeu 2 Mai 2019 - 1:01

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C'était une étonnante coïncidence. Félix se tenait là, au même endroit que le photographe qu'il prenait pour une source d'inspiration. Dans ses pas. Il se tenait dans la ruelle, juste à côté de lui. Le jeune étudiant en art ne s'était pas attendu à rencontre un photographe professionnel. Encore moins Saul Leapton. Il avait hésité, ne voulant pas le déranger, craignant d'être repoussé et que le photographe puisse se montrer hostile à l'idée de rencontrer quelqu'un qui voudrait communiquer avec lui. Félix ne voulait pas passer non plus pour un groupie. Il alla à la rencontre de l'homme, se montrant poli dans ses mots, alors qu'une forme de timidité prenait le pas. Il espérait pouvoir discuter avec l'homme, partager cette passion commune et peut-être recevoir des conseils. Leurs professeurs n'arrêtaient pas de leur parler de se faire leur réseau. Et peut-être que ce premier pas lui permettrait d'entrer d'une nouvelle manière dans le domaine de la photographie.

Félix connaissait ce photographe. Il était abonné à son blog. Félix regardait d'ailleurs plusieurs fois par semaine le site pour voir les nouvelles photos qui auraient pu être postés par l'homme. Le photographe l'avait inspiré. Et comme lui, Félix se spécialisait dans la nature. C'était ce qu'il préférait. Faire des photos de paysage, immortaliser la beauté de leur contrée. Félix n'avait pas fait grand chose, en comparaison à son oeuvre.

- Oui. Je suis actuellement dans un cursus universitaire en art. J'ai envie de faire de la photo depuis longtemps. J'en fais. Mais je veux dire, pouvoir en faire quelque chose de plus qu'une simple passion.

Explique le jeun homme, après avoir confié au photographe qu'il était un de ceux l'ayant inspiré. Il ne connaissait personne exerçant dans ce domaine d'activité. Ni dans sa famille, ni ailleurs. Il s'était formé sur le tas, s'inspirant de vrais œuvres, pour améliorer ses photos et affiner son style. Rassuré, le jeune homme se sentait plus en confiance, maintenant que la discussion avançait, passant le stade des présentations pour se porter sur le cœur de leur passion commune, la photographie. Cette rencontre pouvait réellement lui être bénéfique. Si il pouvait montrer son travail au photographe, avoir des conseils et plus si affinité. Félix évoqua donc sa préférence pour ce qui était de photographier des paysages. L'homme pouvait le comprendre mieux que quiconque, comme Lisa était la seule à pouvoir comprendre son béguin pour les femmes plus âgées, le jeune homme s'étant épris de sa cliente, Maxim Schuylers.

- Merci !

Répond le jeune étudiant à son compliment, alors qu'un plus grand sourire s'étire sur ses lippes.

- Oui, j'ai beaucoup regardé vos photos. Toutes ou presque, mais celles de paysages sont vraiment celles qui me touchent le plus. Et m'inspirent. En effet. J'aime bien me promener seul, sans savoir où j'irais ni ce que je cherche, juste avec mon appareil photo pour me respirer et prendre une bouffée d'air pur.

Et dans le cas où il voyait un paysage dont la beauté le charmait, il essayait de l'immortaliser. En communion avec la nature, captant la faune ou la flore.

N'ayant pas de blog, et ne voulant pas perdre un potentiel mentor, le jeune homme proposa de lui montrer ses photos d'une autre manière, ayant son ordinateur portable et sa clé USB, ne se séparant jamais de cette dernière.

- Aujourd'hui, les réseaux sociaux essayent de remplacer les blogs. Comme Instagram. Et bien on peut aller voir, où même un bar dans lequel se poser. J'ai tout mon ordinateur dans mon sac.  

Le jeune étudiant n'était pas très réseaux sociaux, et cela se ressentait dans sa voix. L'homme proposa donc de s'installer quelque part pour regarder ça, comme un cyber-café. Quelques minutes après, les deux sortirent de la ruelle, marchant dans les rues d'Hambourg, à la recherche d'un coin pour s'arrêter.

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Re: PhotoBomb ** Félix
Mer 8 Mai 2019 - 18:55


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Ce jeune homme était un futur artiste en herbe, et j’étais heureux qu’il ai pu trouver sa vocation ou conforter cette dernière en s’inspirant de mes propres oeuvres. L’art était fait ainsi de toute manière, pour être partagé, apprécié, et même pourquoi pas, égalé. Pour autant, rien ne pouvait se recopier. Deux photographes, sur une même colline, face à une montagne, et avec le même appareil, pouvaient réaliser deux clichés totalement différents l’un de l’autre. Les couleurs, les formes, les ombres, tout dépendait du créateur, du temps qu’il passait à attendre le reflet du soleil sur tel ou tel brin d’herbe. Tout était une question de perception, et heureusement, car cela permettait d’apprécier la singularité dans chaque photo, et de se faire une idée sur la personnalité de l’artiste. Je me rappelais ainsi de mes cours, à l’institut de photographie, ou notre professeur nous faisait nous disposer en demi-cercle dans un parc quelconque de Los Angeles, et nous disait de faire ressortir notre créativité tout en restant assis à notre place. De la même manière, je me rappelais d’infinies d’autres leçons, qui m’avaient appris à déterminer quels étaient mes potentiels, mes sujets et mes thèmes de prédilection. J’avais été très intrigué de savoir ce que ce nouveau venu aimait faire, et il m’avait spontanément répondu la nature, ce que je trouvais être tout à fait une très bonne réponse. Heureusement, cela ne l’empêchait pas, pas plus que moi, de se tourner également vers d’autres arts quand ces derniers passaient à notre portée. C’était pour cela que je m’étais arrêté devant ces dessins de rue, que j’avais pris le temps de regarder, d’immortaliser également. Lorsque j’avais dirigé l’appareil vers la foule ensuite, c’était pour me remémorer le temps ou je faisais du modèle photo. C’était peut être cela qui avait attiré ce jeune homme vers moi.

Il venait d’ailleurs de m’avouer que, si c’était une passion, il désirait que cela devienne plus. Je ne pouvais, à mon niveau, faire grand chose pour lui, s’il devait se trouver un mentor, autant que ce soit quelqu’un qui pratiquait encore à grande échelle, et non pas un raté comme moi. S’il était venu quelques années plus tôt, alors là oui, j’aurai peut être pu lui être un peu utile, je lui aurai donné des astuces, des contacts, je l’aurai présenté à des patrons. Mais là, c’était trop tard, aussi je ne voulais pas lui donner de faux espoirs. Ce n’était pas parce que j’avais un blog que j’étais forcément recommandable, d’ailleurs, il existait de nombreux sites sur des sujets photographiques, réalisé par d’autres très bons professionnels. Toutefois, cela ne m’empêchait pas de m’intéresser à lui, mais surtout, aux photos qu’il avait fait. « Bonne et heureuse idée que de devenir photographe ! Il te faudra travailler dur, la concurrence est très rude dans le milieu, surtout si on a envie d’être reconnu ! Je ne peux malheureusement pas t’apporter grand chose, mais je peux toujours donner un avis sur ton travail si tu veux, mais ne le prends pas pour argent comtant ». Je lui fis un petit sourire, tout en tapotant une de ses épaules pour l’encourager avec la main qui ne tenait pas l’appareil. Naturellement, j’avais commencé à le tutoyer. C’était peut être un peu présomptueux, mais les habitudes avaient la vie dure, et lorsque j’étais encore au top de ma forme, je m’adressais sans réfléchir de cette façon avec les nouveaux visages du métier.

Nous quittâmes la ruelle tous les deux après qu’il ai accepté ma proposition de se rendre ailleurs pour observer ces oeuvres. Je n’avais nullement douté qu’il répondre favorablement, pour lui, se devait être une aubaine de tomber sur moi. Moi même, j’étais intéressé, parce qu’il me rappelait vraiment moi à son âge. Lui aussi aimait se promener, comme cela, sans idée préconçue, pour pouvoir braquer l’appareil vers les miracles de la nature qui passeraient à ses cotés sans prévenir, seul en harmonie avec cette dernière. Je trouvais que cela se perdait beaucoup de nos jours, d’ou ma remarque sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci soient parfois l’occasion pour des artistes qualifiés ou non de montrer leur talent et de se faire repérer. Même si je grinçais un peu des dents sur le sujet, je pensais qu’au final ils pouvaient être bien utiles. « Les blogs sont en effet de plus en plus délaissés, mais cela ne veut pas dire que ce soit forcément un mal, tant qu’ils sont encore alimentés et regardés. Je n’ai rien contre Instagram, si on veut être professionnel, il faut savoir se vendre partout, mais heureusement qu’il existe encore des gens comme toi pour t’intéresser aux publications des anciens comme moi ». J’éclatais d’un rire bref, pour ensuite agiter ma main vers les jardins communautaires. Je changeais en effet de destination, vu qu’il m’avait dit posséder son ordinateur dans son sac. Autant regarder tout cela au vert, maintenant que l’on avait parlé de la nature.

Je l’invitais à s’assoir sur le premier banc libre que nous croisâmes. On pouvait entendre les oiseaux dans les arbres, le vent dans les branches. D’accord, il y avait aussi quelques cris, des aboiements de chiens mais tout cela faisait partie de la vie et du charme de l’endroit. « Je te laisse me montrer alors » lui demandais-je en jetant un oeil vers son sac posé entre nous deux. Le temps qu’il déballe ses affaires, je ne pus résister à l’envie de faire deux ou trois clichés. Comme c’était naturel pour moi d’appuyer sur l’objectif, je le faisais parfois sans y penser. Ce n’était jamais mes plus belles photos, mais parfois, il m’arrivait par hasard de prendre sur le vif quelque chose qui m’aurait échappé si j’y avais regardé plus attentivement. Je n’avais jamais perdu mes réflexes depuis le temps. « Et au passage, tu ne m’as même pas dit ton nom, ce serait embêtant si j’avais envie de retrouver tes oeuvres sur internet ou ailleurs après » demandais-je, surtout aussi pour être poli.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Ven 24 Mai 2019 - 0:19

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Le jeune étudiant aspirait à faire de sa passion un vrai travail. C'était une vocation pour lui. Il savait que c'était ça qu'il voulait faire. C'était la photographie qui l'animait. Il aimait ses petits moments rien qu'à lui, seul avec la nature, seul avec son appareil photo où il vagabondait en forêt ou dans la campagne, saisissant un paysage qu'il immortalisait sur la pellicule. Il lui restait beaucoup à apprendre, mais il aimait ce qu'il faisait. Il ne se voyait rien faire d'autre, même s'il avait d'autres passions comme l'écriture. Le jeune garçon avait été inspiré par le photographe qu'il venait de rencontrer dans le plus grand des hasards. Tous deux dans une même ruelle. Saul Leapton était un photographe connu dans le milieu et Félix avait passer en revue la moindre parcelle de son blog, suivant le photographe à travers son site où il publiait ses photos. Il s'inspirait pour s'améliorer, pour obtenir le meilleur rendu, capter le mieux les couleurs et les formes de ce qu'il photographiait. C'était comme ça qu'il avait appris, avant d'entrer à l'Université et suivre des cours d'art. Le jeune homme était d'un naturel patient et il pouvait parfois passer des heures à attendre et à contempler un paysage avant de pouvoir l'immortaliser, en fonction du temps, de la luminosité ou de l'ombre et jouer ainsi dessus. Comme l'homme, Félix comptait se spécifier dans la nature. C'est là qu'il était le plus à l'aise. Loin de tout. Il pouvait se ressourcer, ne penser à rien et laisser ses inspirations s'exprimer à travers la photographie. C'était un vrai langage. Un langage de la sensibilité, qui ne demandait pas de mettre des mots sur les choses.

Le jeune homme espérait pouvoir trouver en l'homme un mentor, un guide dans le métier, lui qui voulait en faire plus qu'une banale passion. Il savait combien il était important d'avoir un réseau. C'est ce qu'on leur rappelait sans cesse dans leurs études supérieures. L'homme, avec sa grande expérience, devait bien avoir des astuces pour un jeune en voie d'apprentissage, et il devait certainement avoir encore beaucoup de contacts. L'homme s'intéressait à ses photos alors le jeune étudiant était prêt à lui montrer, à lui exposer ses clichés, à recevoir une critique et des conseils, pour s'améliorer, pour approfondir.

- J'imagine. Ce serait déjà beaucoup pour moi.

Même s'il espérait que l'homme lui prodigue des conseils ou puisse être une sorte de mentor pour lui. L'homme avait commencé à le tutoyer, devenant plus familier avec lui, en lui faisant une accolade. Le jeune homme esquissa un sourire, acquiesçant aux mots du photographe. Ils finirent par quitter la petite ruelle, pour chercher un endroit où le jeune homme pourrait montrer au photographes ses clichés. C'était une chance de rencontrer un vrai professionnel, et de pouvoir se rapprocher et discuter photographie. Et l'homme avait de l'expérience, ce qui pouvait permettre au jeune étudiant d'en apprendre davantage, et de s'améliorer, affiner sa technicité. Le jeune homme aimait la nature, mais il n'avait pas de blog, et ne publiait pas non plus sur les réseaux sociaux. C'était pas trop son truc.

- C'est sûr. Comme tout, il y a du bon et du moins bon. Que ce soit Instagram ou ailleurs.

Lui regardait encore des blogs, comme celui de Saul Leapton, même si une grande majorité de photographes s'étaient mis aux réseaux sociaux, pour toucher plus de monde, pour se faire connaître plus facilement. Il esquisse un sourire aux mots de l'homme, avant de le laisser le guider vers une nouvelle destination. Eux qui aimaient la nature se dirigeaient vers le jardin communautaire. De quoi possiblement prendre quelques clichés. Il s'assit sur un banc, après avoir posé son sac à ses pieds, sortant son ordinateur alors que l'homme prenait de l'avance en immortalisant le paysage et ce qui les entouraient. Il posa son ordinateur au mieux et ouvrit les dossiers qui contenaient toutes les photos.

- Je m'appelle Félix. Félix Hahn.

C'était plus intéressant pour lui de savoir son nom, que simplement son prénom. Surtout, comme il le disait, s'il voulait le retrouver lui et ses photos.
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Re: PhotoBomb ** Félix
Mer 29 Mai 2019 - 23:25


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Nous étions assis ensemble dans cette étendue de verdure d’Hambourg, et toute notre conversation me ramenait à des souvenirs passés, pour la plupart heureux, notamment de mes débuts en tant que photographe, mais aussi à tous ces moments passés en solitaire à contempler le monde qui m’entourait, avec pour seule compagnie mon fidèle ami de toujours, mon appareil photo, vissé à mon bras comme le prolongement de ma main. Cette image de moi n’avait pas beaucoup changé, même si, psychologiquement, j’étais loin du jeune homme insouciant qui avait réussi à monter les marches à force de talent et de persévérance. Je souhaitait profondément que mon jeune interlocuteur, s’il se décidait à suivre mes pas, ne prenne pas le même chemin que moi. Si je devais lui donner un seul et unique conseil aujourd’hui, je lui aurai surement rappelé que, tout autour de nous, la vie continuait, et qu’elle ne devait pas se résumer à un seul objet, une seule passion. Cela avait été mon erreur, de croire que ma vie tournait autour de la photographie, alors que cela en faisait seulement partie, et sans doute aurai-je tenté d’agir différemment si j’avais su à l’époque ce qui m’attendait. Il aurait seulement fallu que je consacre plus d’attention à ma famille, que je me laisse moins absorber par le travail, et peut être que tout aurait été pour le mieux. C’est ainsi que je lui prodiguais mon premier conseil. « La chose la plus importante que tu dois retenir, c’est que la photo comblera ta vie, mais que si elle y prend la première place, alors il y aura sans doute deux ou trois trucs à régler pour qu’elle ne t’empoisonne pas ». Je me livrais facilement, délivrant cet aspect plutôt intime de ma vie à un inconnu, qui, s’il suivait de près ou de loin mes périgrinations, devait être au courant depuis longtemps de mon histoire. En effet, la presse avait fait les choux gras de mon divorce, puisqu’il impliquait deux personnalités : un photographe américain habitué aux oscars, et la petite journaliste native du pays. Pas dur de savoir vers qui les ressentiments étaient allés. Jamais je ne m’étais plus senti étranger qu’a cette période là. Même si l’histoire avait fini par se tasser, j’éprouvais encore quelque appréhension quand je lisais un journal. Pas facile lorsque son nom était trainé dans la boue. J’avais réussi à faire la part des choses, et je tenais à éviter que quelqu’un d’autre ne vive la même chose que moi, en tout cas pas ce jeune homme à l’allure très sympathique qui me tenait compagnie.

Nous en arrivâmes à parler des réseaux sociaux et je lui donnais mon avis sur le sujet, ce qu’il semblait partager. C’était plutôt étrange pour un garçon de son âge, mais je fis aucune réflexion. Ce n’était pas mes affaires. A la place, je lui demandais son identité, et je pus ainsi mettre un nom sur un visage. J’imaginais qu’il devait aussi être du pays vu le patronyme de Hahn. En même temps, il avait ouvert son ordinateur afin d’afficher sa galerie de photos. Je me penchais sur l’écran le temps qu’il me dévoile les images de son choix. « Enchanté Félix, ravi de faire ta connaissance » dis-je avec amabilité en lui accordant un bref sourire. « Montre moi tes meilleures oeuvres alors » lui conseillais-je en laissant mes yeux dériver sur l’écran. Son nom ne me disait rien, mais je me promis de faire quelques recherches de mon coté. J’étais sur qu’il allait commencer par son sujet de prédilection, à savoir la nature, et j’avais hâte d’en apprendre plus sur son style. Etait-il similaire au mien, pourquoi prenait-il un détail plus qu’un autre ? Non seulement cela me permettrait de me faire une idée plus précise, mais aussi, je trouverai plus facilement les conseils adéquats à lui prodiguer.
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