Strauss family ♔ Dad, Mom, I feel so overwhelmed

Elle n'arrivait pas à le croire, face à ce petit appareil affichant fièrement son résultat fatidique. Cela ne pouvait pas être vrai, elle refusait, elle ne pouvait pas... Jamais Madame Obermayer n'accepterait cette idée. Sarah se mord la lèvre inférieure en songeant qu'elle n'est pas obligée de le dire. Mais d'un autre côté sa conscience souffle que Gaspar a le droit de savoir. Le droit de savoir ce qu'ils ont fait, vraiment, en décembre dernier, en se retrouvant. Sarah panique. Elle songe aux répercussions. Si elle annonce à Gaspar qu'elle attend un enfant. Jamais la mère de ce dernier n'acceptera cette idée. Sarah a peur, peur que cette immonde femme ne s'en prenne à ses parents pour la punir. Elle devait disparaître de la vie de Gaspar. Elle l'avait fait. Mais y avait refait une apparition, par hasard. Qui semble coûter cher maintenant, maintenant que Sarah croise son regard à travers la glace.

Attrapant son téléphone, elle compose le numéro de Lysander, son meilleur ami, en songeant qu'elle doit lui parler, qu'elle doit le voir. Parce qu'elle ne sait pas quoi faire, ne sait pas vers qui se tourner. Pourtant, elle ne va pas jusqu'au bout de son appel et se laisse tomber dans le canapé en raccrochant avant même que son ami n'ai décroché. L'homme rappelle, Sarah l'ignore. Perdue, elle fixe son plafond, en essayant de faire le vide dans son esprit, alors qu'un nombre incalculable de pensées l'assaillent et elle se sent perdue.

Pas une seconde la demoiselle ne pense à avorter, c'est contre ses principes. Elle a fait une connerie en retombant entre les bras de Gaspar, à elle de l'assumer. Cependant elle ne peut s'empêcher d'être inquiète pour ses parents, à l'idée que Madame Obermayer n'acceptera pas ce scandale, elle qui projette de marier son fils prochainement. La demoiselle est perdue, à ne pas savoir quoi faire, alors qu'elle n'a même pas raconté à ses parents qu'elle avait vu Gaspar fin décembre. Parce que c'était le hasard et que ça n'avait été qu'une nuit. Cela n'avait pas semblé important d'en parler à l'époque. Pas plus que de parler des raisons qui l'avait conduite à quitter Gaspar : elle ne leur avait jamais dis que c'était pour les protéger, eux, des Obermayer. Parler de cette nuit n'avait donc pas semblé utile. Mais maintenant... La demoiselle est livide.

Se levant, la jeune femme attrape son sac et son manteau, en prenant son téléphone et ses clés. Quittant l'appartement, elle se dirige vers l'arrêt de bus le plus proche. Elle n'a pas de voiture, par mesure d'économie. Alors elle attend, patiemment et sort sa carte abonnée pour payer son trajet. La demoiselle s'installe et observe par la fenêtre le décor de la ville qui défile. Arrivée à Bergedorf, elle marche sur quelques centaines de mètres, avant d'arriver devant la porte de chez ses parents, à laquelle elle toque. Elle ne sait même pas s'ils sont chez eux, mais elle l'espère.