Liwia & Ludmila. La famille ne meurt jamais

FT. Liwia

Voilà quelques semaines maintenant que Ludmila ne vit plus enfermé entre 4 murs, et bien que cette situation la ravisse, sortir de l’endroit qu’elle avait détesté n’était pas non plus tous les jours tout rose, elle pensait pouvoir retrouver un travail et en avait trouvé un, mais c’était un travail bien moins glorieux que celui qu’elle avait avant : auparavant elle rêvait d’être chef, et même si elle n’y était pas arrivé elle faisait la cuisine auprès des chefs les plus prestigieux, en attendant peut être qu’on lui propose le poste ultime, maintenant elle n’est bonne qu’a récupérer les casseroles à la plonge, un endroit où on la verra jamais et elle le sait, compte tenu de son parcours judiciaire, elle n’a pas le droit de cracher dans la soupe ou de dire que c’est injuste d’être ici, elle doit se montrer reconnaissante. Reconnaissante pour son travail et reconnaissante d’avoir obtenu un logement, même si il est plutôt délabré et lugubre. C’était déjà mieux qu’une cellule. Il fallait qu’elle achète des meubles sans doute et qu’elle remette un peu les peintures au goût du jour. Outre retrouver une vie à peu près normal, c’était de revoir sa famille qui lui pesait, elle voulait à tout prix retrouver les siens après avoir retrouver ses amis lors d’une soirée plutôt agitée puisque ses amis avaient eu la magnifique idée d’inviter son ex petit ami : Nahele. Cela avait fait beaucoup pour Ludmila qui avait finit par la demander de partir, lui disant qu’elle ne souhaitait plus jamais le revoir. Ni de près, ni de loin. C’était mieux comme ça, Nahele c’était l’amour de sa vie et visiblement ils ne pouvaient maintenant plus être ensemble alors autant qu’ils vivent leurs vies chacun de leurs côtés puisqu’il a plusieurs années, Nahele avait décidé de la laisser tomber. Retrouver ses proches, ça passait forcément par ses nièces, les filles de son frère défunt. Son frère lui manquait beaucoup, de par sa bienveillance et ses précieux conseils, elle revoyait toujours une partie de lui quand elle voyait ses nièces mais cela faisait des mois qu’elle ne les avaient pas vu, le parloir ce n’était pas un lien où on aimait bien aller et on avait de toute façon pas le droit d’y aller tous les jours. Puis ce n’était pas un lieu pour les enfants, alors ses nièces avaient été la voir une fois devenues adultes, de belles jeunes femmes, elle était un peu triste de ne pas avoir pu participer à ça. Elle envoya un message après son service à Liwia, pour savoir si elles pouvaient se retrouver, c’était plus ou moins prévus depuis quelques jours, Liwia lui indiqua la patinoire et c’était sans surprise, Ludmila connaissait la passion de sa nièce. Elle se rendit donc là bas, en fin de journée pour la rejoindre, sans doute que Liwia devait s’entraîner, elle y passait beaucoup de temps, une fois arrivée elle ne put s’empêcher de regarder sa nièce de loin et de murmurer : « C’est bon de te revoir... ». Mesurant la chance qu’elle avait d’être désormais en liberté.

FT. Liwia

Liwia avait l’air d’avoir le sourire, ce qui faisait plaisir à Ludmila. C’était étrange le sentiment qu’elle avait pour ses proches, elle avait l’impression de les connaître, avait l’impression qu’ils ne restaient qu’eux mais en même temps...Elle avait l’impression que plus rien ne la reliait à eux mais qu’en même temps, ils étaient tout pour elle. Ses nièces ainsi que sa belle-sœur. Elle souriait en la revoyant, elle ne l’avait à peine vu grandir, elle avait quitté une petite fille et voilà bien que maintenant elle retrouvait une femme. Une belle femme d’ailleurs, elle reconnaissait quelques traits de son frère en elle. Ludmila aussi avait rêvé d’avoir des enfants mais ce n’était pas vraiment maintenant au goût du jour puisqu’elle n’avait pas de compagnon et pas vraiment non plus de projet d’avenir genre boulot fixe et belle maison. « Tu es toujours aussi mignonne ma puce ». Certes c’était un peu infantilisant, mais c’était la façon dont elle l’avait appelé quand elle était toute petite et la façon dont elle l’appelait encore avant d’aller en prison. Mais il fallait qu’elle s’habite au fait que ce n’était plus une petite fille, plus une enfant, elle se reprit donc avant de lui dire un compliment un peu plus adapté : « Tu es devenue une très belle jeune femme ma Liwia, tu ressembles à ton père ». C’était soit un compliment, soit une vérité, mais elle se doutait que ça lui ferait plaisir. Elle savait que Liwia avait toujours aimé son papa, si bien que maintenant le deuil était difficile à faire pour la jeune femme mais si Liwia avait perdu son père, Ludmila avait aussi perdu son frère, elles pouvaient se comprendre là dessus. Ludmila resta un peu sans mot quand elle lui demanda comment elle allait, c’était très difficile à répondre...Elle voudrait se montrer positive et essayait de garder la tête haute mais il ne faut pas se mentir, en réalité les choses n’étaient pas au top, elle avait un boulot certes mais c’était de la plonge et non quelque chose à la hauteur de sa qualification, pareil pour son studio pour l’instant elle avait un logement mais c’était sans meuble, sans aménagement...C’était compliqué mais elle ne voulait pas donner de mauvaises nouvelles à Liwia, elle préférait garder la face : « Heu...ça va... ». Bon elle ne pouvait pas vraiment dire plus. Autant passer à autre chose car Ludmila ne voulait pas trop donner de mauvaises nouvelles : « Bon et toi alors ? Toujours autant passionné par le patinage, je veux tout savoir, j’ai manqué beaucoup de choses ». Ludmila souriait voulait vraisemblablement tout savoir concernant sa jeune nièce.

FT. Liwia

A vrai dire Ludmila n’aurait pas dit qu’elle avait un temps à ravir ou ce genre de choses, elle avait plutôt une piètre opinion d’elle même après avoir passé tout ce temps là en prison. En prison pourtant elle avait essayé de s’occuper, qu’il s’agisse de gérer la bibliothéque ou bien encore de gérer la « cuisine thérapeutique », elle avait essayé d’avoir des activités pour pas s’ennuyer et être bien « insérer », il n’avait là bas que ce mot là à la bouche, l’insertion après une ou des grosses bêtises, Ludmila n’avait pas l’impression qu’elle avait à faire des efforts à l’époque et pourtant elle comprenait maintenant, elle comprenait tout. Une fois sortie de prison, le casier judiciaire n’est pas vierge et il y a beaucoup moins de personnes qui sont intéressés par vous, cela devient plus difficile au niveau du travail. Et pour le reste, les amis d’antant reviennent mais elle ne sait pas si ils sont vraiment sincère, peut être quelques uns oui, mais pas tous, c’est sûr. « Pourtant, d’habitude on dit plutôt qu’on a une vilaine tête de sortie de prison non ? ». Elle se mit à rire, Ludmila avait souvent tendance à utiliser l’humour. Même dans des situations qu’on pouvait juger tendancieuse, elle faisait des blagues, aussi sans doute pour dédramatiser. « On va dire qu’a ma première soirée entre amis, enfin je ne sais même pas si on peut les considérer encore comme des amis, ils ont invités Nahele, tu te rappelles de lui c’était mon amoureux d’avant ? ». Ludmila se surprenait à employer le terme amoureux alors qu’elle aurait bien pu dire ex en vérité. Mais quand Liwia était plus petite elle disait ce genre de mot, un mot d’enfant pour comprendre la nature des sentiments. « Le revoir n’a pas été facile, c’est tout... ». Poursuivit-elle. Si elle aurait du le revoir elle aurait aimé être préparé. Liwia devait se souvenir de lui car à l’époque, Nahele était présenté comme le vrai petit ami, celui qui va se marier avec sa tante, ce n’était pas un amour de passage ou un copain comme ça, à la maison, avec Ludmila il y avait toujours eu que Nahele. « Je me rappelle de Cornélia, c’est une bonne amie je crois n’est ce pas ? Je suis contente que ta carrière décole car c’est ce que tu as toujours voulu faire le patin, et tu as toujours eu un don là dedans, j’espère que ça va continuer comme ça longtemps ». Elle souriait, véritablement fière de sa nièce, à défaut d’avoir un enfant, elle aurait au moins une nièce qui continuerait la famille Ludwig par des prouesses, qui donnerait un avenir à son nom. « Je fais la plonge dans un restaurant, un restaurant dans le centre, un attrape touriste ». Vu la façon dont elle le décrivait, on voyait clairement que Ludmila n’était pas très contente de son poste, ni même de l’endroit où elle bossait, mais ça servait au moins à payer le loyer.

FT. Liwia

Ludmila riait quand sa nièce lui disait que c’était uniquement quand on avait franchit le mur de la prison qu’on avait une salle tête, après ça allait mieux, Ludmila à vrai dire n’en avait pas grand-chose à faire d’être belle ou pas belle, de savoir ce qu’on pensait d’elle. Ludmila, elle en avait toujours pas un grand-chose à faire de savoir comment on se maquille et comment on fait pour avoir les vêtements les plus à la mode, elle prenait ce qui lui plaisait, elle se maquillait quand elle en avait envie et heureusement ça semblait contenter sa nièce et ses proches. Liwia parlait ensuite de Nahele et elle lui disait qu’elle pouvait dire que c’était son mec ou son copain, oui, c’est comme ça qu’on appelle vulgairement celui qui partage sa vie mais pour Ludmila ça avait été toujours plus que ça, Nahele n’était pas juste un homme de passage ou un homme qui avait compté à un moment et qui ne compterait plus après, elle préférait lui dire alors les choses, bien que maintenant ça n’ai plus vraiment d’importance : « Nahele, tu sais je l’ai toujours considéré comme l’homme de ma vie, je n’ai jamais ramené quelqu’un d’autre à la maison et jamais je n’aurais ramené quelqu’un d’autre. Il était celui avec qui je voulais tout partager, même les conneries de mariage avec la robe blanche et tout ça, ça ne me faisait pas peur s’il était là… ». Puis il l’avait soutenu au début en prison, elle c’était dit qu’elle ne l’avait pas choisi pour rien. Puis un beau matin elle avait perdu tout, son soutien et son amour et c’était retrouvé plus que seule en prison. « C’est la vie, mais c’est sûr qu’elle aurait été bien différente si il ne m’avait pas lâché du jour au lendemain… ». Oublier une relation comme ça, elle savait pas comment il avait pour s’en défaire car elle, elle avait pensait à lui pendant tout ce temps. Ludmila lui souriait puis lui donna une tape qui se voulait réconfortante sur l’épaule : « Tu vas y arriver, ça demande beaucoup de temps et de travail, mais tu es forte et déterminée, n’oublies jamais tes objectifs et tes rêves ». Lui dit elle en pensant à ses propres rêves et ça tombait bien puisqu’elle enchainait avec le restaurant, elle se mit à rire avant de lui répondre : « Disons loin de mes objectifs et de mes rêves…La plonge c’est vraiment le truc que tout le monde peut faire dans la cuisine, pas besoin de qualification, juste laver des assiettes, et en plus dans un restaurant qui propose pas grand-chose de bon et d’innovent…Mais avec un casier judiciaire les choses sont moins faciles, je cherche quand même un employeur qui serait plus tolérant ».

FT. Liwia

Ludmila voulait vraiment aller de l’avent mais en sortant de prison, elle avait remarqué plusieurs choses qui malheureusement pouvait retarder ce processus, d’abord cette fête organisée avec des soi-disant amis qui s’était galvanisé de voir Nahele et Ludmila se disputer publiquement, et toutes les nouvelles qui lui minait un peu la tête son travail par exemple et son ex. Mais Liwia lui redonnait un peu le sourire et du baume au cœur, quand elle la voyait elle savait qu’elle n’avait pas tout perdu, même si elle avait perdu un peu de temps avec elle, elle voulait le rattraper et être la tante aimante qu’elle avait toujours été dans le fond. Elle ne pu s’empêcher de tenir fermement la main de sa nièce lorsqu’elle lui parlait de famille, elle savait qu’elle avait raison : « Vous êtes ce que j’ai de plus précieux au monde, merci Liwia ». Ludmila d’ailleurs essayait d’en savoir plus sur sa nièce, car elle avait perdu beaucoup de temps et aussi beaucoup d’informations plus privé sans doute, alors qu’elle venait de décrire sa situation sentimentale, elle ne savait pas ce qu’il en était pour celle de Liwia, elle se permit alors une question un peu indiscrète : « Et toi alors, tu as quelqu’un dans ta vie ? Ou bien tu vogues comme une véritable artiste ? ». Les artistes étaient connus pour avoir plus de liberté de ce côté-là. Ludmila ne le savait pas, elle n’était pas artiste et n’avait pas eu beaucoup de relations avant Nahele, c’était un peu « the » only one. « Je ne voulais pas te gêner, réponds-moi comme tu veux, ne te forces pas ». Elle ne voulait pas devenir ce genre de vieille tante qui demande au repas de famille quand va arriver le premier petit enfant ou si sa nièce va se marier bientôt, c’était plutôt pour essayer d’avoir des informations et de partager quelque chose. Peut être même que ce petit ami toute la famille le connaissait alors elle voulait être à la page, et savoir qui c’était. [/color]

FT. Liwia

Ludmila avait l’impression que quelque chose de nouveau pouvait s’ouvrir parce que sa famille était là, auprès d’elle, enfin plutôt ses nièces et sa belle-sœur, elle n’aurait peut-être pas d’enfants à elle mais des nièces c’était presque pareil. Elle lui affirmait qu’elle leur avait manqué et Ludmila avait envie de la croire, même si parfois on se sent seule, isolée en prison, elle avait quand même eu de la visite. Beaucoup d’amis ne donnaient juste plus signe de vie, avaient disparus, peut être que certains avait pris le côté de Nahele, elle ne savait pas trop, peut-être qu’il n’y avait juste pas de côté à prendre. « Merci Liwia », lui dit simplement sa tante. Elle lui posait une question un peu indiscrète c’était de savoir si elle avait quelqu’un dans sa vie et Liwia lui disait que non. Ludmila lui sourit avant de lui répondre : « Tu as raison, nous n’avons pas besoin des hommes ». Ludmila avait en même temps était plusieurs années dans une prison de femmes, sans homme, mais la présence masculine pouvait quand même manquer pour certains aspects de la vie, notamment les aspects plus physiques. Ludmila lui sourit avant de lui dire : « Tu as encore du temps, et du choix, tu es bien jeune. Mais après fais attention il reste que les mariés et les pères de famille et il faut assumer l’a côté ». Elle se mit à rire car c’était bien vrai à partir d’un moment chacun faisait sa vie et c’était difficile de trouver quelqu’un de sain et de libre.