Good times, good memories. [ft Elke]

Ton émission était une quotidienne. Tous les jours du lundi au jeudi, toutes les semaines de la fin août à la fin mai et ça, depuis 5 ans maintenant. Il y avait longtemps que tu avais arrêté de te mettre la pression Elke. Certes, tu continuais de travailler très fort avec tes collaborateurs pour l’émission. C’était important pour toi que chaque jour se passe bien. Il y avait beaucoup de gens qui comptaient sur vous pour rendre leur fin de journée meilleure. Chaque jour, ton équipe et toi étiez au rendez-vous. Et depuis, ce n’était plus un stress pour toi lorsque l’émission se lançait. C’était devenu une habitude, ça faisait partie de ton quotidien. Et franchement, tu prenais tellement de plaisir à chaque jour que c’était uniquement du bonheur d’être en onde pendant les deux heures de ton émission. Court peut-être, mais toujours intense. C’était bien ce qui faisait votre succès. L’émission du retour à la maison la plus écouté d’Europe. C’était une grande fierté.

Cette journée aurait dû être normale. L’émission aurait dû se terminer comme à son habitude et tu aurais pris la direction de la maison pour préparer la suivante. Ça, c’était sans compter sur la surprise de taille qui t’attendait à la sortie du studio. « Surprise ». Un cri t’échappa littéralement. Pas de peur, non. Un mélange entre la surprise et la joie. « Qu’est-ce que tu fous ici ? Oh, qu’est-ce que tu fais ici!!! Je suis trop contente de te voir! » Tu ne cachais pas ta joie, tu avais balancé tes feuilles pour accourir dans les bras de celui que tu considérais comme ton meilleur ami. Meilleur ami que tu ne voyais pas suffisamment à ton goût. Il avait un métier qui le poussait à passer de longs mois loin de ses proches. Ce n’était pas toujours facile à vivre, mais jamais tu ne lui aurais reproché quoi que ce soit. Et lorsqu’il revenait, tu en profitais un maximum.

Tu attrapas le gobelet qui te tendait avant de te décaler pour laisser passer tes collaborateurs, mais avant tout, tes amis. « Oh non, si c’est pour me faire des surprises comme cela à chaque fois, ne me préviens pas. » Tu ris. Tu ne détestais pas les surprises, au contraire, tu aimais la sensation qu’un bonheur intense te provoquait l’espace d’un moment. « Tu es arrivé quand ? Et surtout, tu me mens depuis quand espèce de petit cachotier ? » Après tout, vous aviez échangé par message texte et il avait omis de te prévenir de son retour.

Heureusement que tu n’avais pas ton ordinateur portable dans les mains, il aurait pu mal tourné. Rapidement, vous aviez ramassé les feuilles qui avaient rejoint le sol et tu avais souhaité une bonne émission à ton collègue et ami qui prenait ta suite. Vous vous étiez rendus dans votre espace commun afin que tu puisses profiter au maximum de ton incroyable surprise. Comme à ton habitude, tu ne tardas pas avec tes questions. Ce n’était pas nouveau, tu aimais tout savoir. En fait, tu avais besoin de tout savoir. Carrément. Autant sur les gens de ton entourage que sur les gens du showbiz. Tu étais une professionnelle pour fouiller les réseaux sociaux et pour retenir toutes les informations que tu pouvais.

« Quelques mois ? » fut ta première réaction tandis que la surprise gagnait de nouveau ton visage. Ça faisait aussi longtemps et tu n’avais rien vu passer ? Tu savais que ton boulot te prenait beaucoup de temps, mais à ce point ? Bien sûr, Max’ avait précisé qu’il n’avait pas pu te prévenir, qu’il t’avait caché son retour, mais… Tu t’en voulais un peu de n’avoir rien vu non plus. Tu ne négligeais pas à ce point ceux que tu aimais.

Tu pris place sur la chaise qu’il t’avait tiré avant de prendre une gorgée de ton café que tu tenais à deux mains. Tu le laissas parler, te confier qu’il avait eu une promotion avant de quitter la base. Il t’annonça ensuite qu’il était devenu général de brigade et qu’il n’aurait plus besoin de bouger. « Non vraiment ? C’est complètement terminé les missions en extérieur ? Pour combien de temps ? C’est un contrat ? » Est-ce que tu pouvais réellement t’emballer ou c’était temporaire ? Quelques mois et il allait devoir repartir ? Tu l’admirais beaucoup Maximilian pour le mode de vie qu’il avait choisi. « C’est ta femme et tes enfants qui doivent être content. Papa à la maison ! » Tu ris doucement. Bien sûr, il n’y avait pas que sa famille qui allait profiter de son retour, tous ses proches également dont toi.

Pour l’instant, tu étais trop contente de revoir ton ami pour réellement te sentir vexer qu’il t’ait caché la vérité aussi longtemps. Peut-être que demain, tu allais lui téléphoner en l’engueulant sur ce point, mais aujourd’hui, il allait bien s’en sortir. Tu pouvais voir à sa tête qu’il était content de lui. Si la surprise totale était l’effet recherché, il pourrait dire qu’il avait réussi son coup. « Et c’est ta décision ? » Tu avais haussé un sourcil avant de demander. Est-ce qu’il s’était passé quelque chose pour que Maximilian change complètement de vie ? Au fond, tu espérais vraiment que ça soit sa décision. Après avoir donné presque toute sa vie à l’armée, ton ami méritait une vie plus tranquille. Enfin… C’était une façon de parler, tu te doutais bien que son prochain boulot ne serait pas de tout repos, ça ne lui ressemblait pas, mais s’il pouvait éviter les nombreux déplacements, ça serait un avantage pour tout le monde.

« Franchement ? Profite à fond de tes matins plus lents. C’est le bonheur. » Tu souris. Tu savais de quoi tu parlais. Tous les animateurs radios commençaient par les émissions de radio matinale. Tu n’avais pas fait exception. Quel enfer ça avait été de se lever avant le soleil pour se rendre à la station. Ce que tu étais contente aujourd’hui de débuter la plupart de tes journées plus tard. Certes, quand tu étais à la télévision, c’était des horaires différents, tu avais moins le contrôle, mais tu n’allais pas te plaindre. Tu vivais ta vie de rêve. « C’est trop bien pour vous tous. Je suis trop contente. » Il suffisait de voir l’éclat dans ton regard pour savoir que tu le pensais réellement. De toute façon, tu étais réputée pour dire tout ce que tu pensais. Ce n’était pas aujourd’hui que tu allais commencer à mentir.

« J’aimerais te dire la routine, mais mon métier n’est pas routinier. » Tu haussas les épaules avant de sourire. Ce n’était pas quelque chose qui te dérangeait. Au contraire. « Je n’ai pas de nouveaux contrats pour le moment. Tout roule. En Janvier, on va commencer les répétitions pour notre émission de télévision. » Ça, tu avais très hâte. L’an dernier, cette émission avait eu pas mal de succès. Plus qu’espéré et tu espérais une seconde saison tout aussi excellente. « Pour la radio, en effet, nous sommes l’émission du retour à la maison la plus écoutée de l’Europe. Maman est fière. » Oh que oui. C’était devenu un peu une blague avec tes collaborateurs de t’appeler la « maman de la chaine ». Tu étais toujours fière d’eux et de tout ce qu’ils faisaient. « Maintenant que tu es de retour, je vais pouvoir te trainer partout. Tu vas voir, les Magnifiques font des choses incroyables. » Ce que tu aimais assister aux spectacles solos de « tes poulains ». Tu espérais vraiment pouvoir mêler ton ami un peu à ton univers. Maintenant, vous alliez avoir du temps pour ça n’est-ce pas ?