(Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mer 18 Oct 2023 - 5:54
Dernière édition par Adria Thomas le Sam 21 Oct 2023 - 5:17, édité 1 fois
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Julien Cagliari
Age : 39 Né.e le : 14/04/1985 Messages : 54 Métier : Vigile au Docks Club Longueur de posts : Je m'adapte A Hamburg depuis : Octobre 2023 Avatar : Nicolas Duvauchelle Points : 408 Date d'inscription : 08/09/2023
Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mer 18 Oct 2023 - 14:16
Il avait refermé pour la dernière fois la porte de son petit appartement de Montpellier le matin même. Les clefs déposées dans la boite aux lettres en accord avec le propriétaire, il s'était ensuite dirigé vers l'aéroport avec quelques sacs qui contenaient l'essentiel de sa vie. Julien n'avait jamais été très attaché aux objets, mais peut-être que sa nouvelle aventure à Hambourg le ferait changer sur ce point. Il était impatient de partager son quotidien avec Adria, et le bébé à venir. Bébé, qui allait d'ailleurs bientôt avoir un autre nom puisque, à son arrivée, ils avaient rendez-vous pour le rendez-vous du deuxième trimestre, et ils allaient enfin savoir si c'était un garçon ou une fille. Le couple avait hésité à garder la surprise jusqu'au dernier moment, mais leur idylle se passait tellement bien depuis ces quelques semaines qu'ils avaient finalement décidé de savoir afin de pouvoir préparer au mieux leur petit cocon de famille en Allemagne. Julien se sentait un nouvel homme, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'avait jamais été aussi heureux. Les instants qu'il partageait avec Adria étaient comme une évidence depuis qu'ils s'étaient revus à Hambourg il y a un peu plus d'un mois. Elle avait fait quelques aller-retours jusqu'à Montpellier, même s'il l'avait supplié de ne pas faire trop de voyages pour la santé du bébé, elle n'en faisait toujours qu'à sa tête comme d'habitude. Et puis, une fois qu'elle passait sa porte en pleine forme, il oubliait bien vite toutes ses craintes pour se concentrer sur eux.
Le vol s'était bien passé, l'avion atterrit sans accros sur la piste. Il attendit patiemment les quelques bagages qu'il avait déposé en soute, puis franchit le portail des arrivées avant de reconnaître immédiatement la silhouette élancée de sa petite-amie. Elle s'avança vers lui avec tellement d'impatience qu'elle lui arracha un sourire, puis encadra son visage de ses mains pour l'embrasser avec passion. Il glissa un bras dans son dos, laissant tomber son sac à terre, pour la coller contre lui. Du moins autant que possible, puisque son ventre s'était arrondie depuis la toute première fois qu'ils s'étaient revus. "Le premier jour du reste de notre vie." lui répondit-il en écho à ses paroles avec un clin d'oeil. Elle se saisit de sa main, arguant qu'elle n'était pas la seule à vouloir le saluer. Julien se laissa faire alors qu'elle posait délicatement sa paume contre son ventre, où il put ressentir quelques secousses. Relevant la tête avec surprise, une pointe d'émotion dans les yeux, il reprit : "Incroyable, ça danse là-dedans maintenant ! On dirait qu'il sait. Enfin, ou elle... On saura bientôt.". Il se détacha de la brune pour reprendre ses affaires, glissant la lanière sur son poignet, et garda un bras autour de ses épaules alors qu'il l'entraînait vers la sortie. "Allons-y, on va être en retard. La journée va être chargée. Mais on sera enfin chez nous ce soir. Impatiente ?" demanda-t-il avec un sourire en coin. Il n'avait pas vraiment besoin de demander pour le savoir, elle sautillait plus qu'elle ne marchait à vrai dire.
Ils rejoignirent la voiture d'Axel qu'il reconnut, son beau-frère avait dû la prêter question de confort pour les deux tourtereaux. Ils filèrent ensuite à la clinique où ils avaient rendez-vous. Julien gardait la main de sa petite-amie au creux des siennes, alors que sa jambe était pris d'un incontrôlable mouvement de balancier. Ce n'était que du bon stress, il réfléchissait à sa réaction lorsqu'ils leur annonceraient le sexe du bébé. Quoiqu'il arrive, il serait heureux, il n'avait pas vraiment de préférence. Même si question d'éducation et de relation paternelle, il pouvait deviner que ce ne serait pas tout à fait la même chose, mais il s'adapterait. La doctoresse fit son entrée et appela Adria par son nom, alors qu'ils se relevaient tous les deux pour la suivre dans la pièce d'examen. Elle fit allonger la jeune femme sur la table, et enchaîna immédiatement avec le gel froid sur son ventre avant d'y passer la sonde qui permettrait d'avoir les images du bébé. Julien retient sa respiration, accrochant le regard de la brune. Un sentiment d'appréhension se saisit une nouvelle fois de lui, comme lors de la première fois, est-ce qu'il serait à la hauteur ? Chassant ces idées noires, car aucun élément ne lui autorisait à se poser de questions à ce moment là, il sourit tendrement à Adria, qui était visiblement tout aussi tendue que lui à l'idée d'avoir enfin le verdict. "Tout va pour le mieux. Vous avez fait de bons efforts en réduisant votre activité physique, il est en pleine forme !". Un premier sentiment de soulagement finit de réduire ses inquiétudes à zéro. "Il ? Le bébé ou... ?" demanda-t-il, ne pouvant plus retenir la question. "On est sûrs de vouloir savoir alors ?". La médecin passa de l'un à l'autre, alors que Julien interrogeait Adria du regard pour être certain qu'elle n'ait pas changé d'avis. Après un regard entendu entre tous les participants, la femme en blouse blanche afficha un énorme sourire en donnant enfin le verdict : "C'est un garçon.". Un petit gars, c'était signé désormais. S'il n'avait été habitué davantage durant ces dernières semaines, il aurait fini par avoir des crampes tellement il en souriait. Il déposa un baiser sur le dos la main d'Adria, qui ne cachait pas elle non plus sa réaction.
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Jeu 19 Oct 2023 - 4:52
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Jeu 19 Oct 2023 - 10:58
Le rendez-vous se termina avec une complicité certaine. Oui, ils avaient conçus un petit gars. En même temps, dans sa famille, c'était plutôt une tradition. Les frères de son père, qu'il ne fréquentait pas plus que ses cousins cela dit, avaient eu eux aussi toute une fratrie de garçons, et les gènes Cagliari semblaient vouloir étendre un peu plus la lignée. Julien se m'y à imaginer la tête de ces ancêtres masculins si cela avait été une petite fille -et peut-être que la prochaine fois...- et rit copieusement dans son esprit à cette idée. Il avait renié son paternel, qu'il disait mort mais qui purgeait une peine à perpétuité au centre pénitentiaire de Borgo en Haute Corse. En tout cas, aux dernières nouvelles. Ce n'était pas comme s'il cherchait à en avoir. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, c'était peu de temps après le décès de sa mère, il y a plus de vingt ans, dans un parloir minable. Maintenant qu'il y pensait, le trentenaire ferait peut-être mieux de se renseigner, car sa peine de sûreté touchant presque à sa fin, il ne manquerait plus que son père tente de le retrouver et débarque un jour devant sa porte. S'il y a bien une chose qu'il se jurait de faire, c'était de protéger sa nouvelle famille de cet homme toxique qui ne lui avait offert que du malheur dans sa vie. Il avait abandonné sa mère, lui avait transmis sa colère et son goût prononcé pour les substances addictives, en somme rien qui ne ferait de lui un bon père. Pourtant, depuis qu'Adria était dans sa vie, tout cela n'était plus que mauvais souvenirs qu'il s'efforçait de laisser derrière.
Ils regagnèrent le parking où la voiture d'Axel les attendait, Adria accrochée à son bras alors qu'ils avaient tous deux revêtus leurs tenues d'hiver, vestes chaudes et écharpes à l'appui. Le climat d'Hambourg humide et frais en cette fin d'automne ne laissait pas de place à la légèreté qu'on s'autorisait dans le sud de la France à cette période, et il n'était pas question de tomber malade alors que sa petite-amie était enceinte et que lui-même démarrait son nouvel emploi la semaine prochaine. Adria parut encore surprise, mais heureuse, de la révélation du genre du bébé et lui demanda s'il avait déjà des idées de prénoms en tête, plaisantant sur la possibilités qu'il propose "Junior". Un rire lui échappa alors qu'elle mentionnait les tapisseries, clin d'oeil à leur conversation d'il y a quelques semaines sur leur futur logement. "Je ne te ferais pas cet affront. Et je t'épargnerai même les traditions corses, puisque de toutes façons il n'y a aucun membre de ma famille présent pour pouvoir contester ce choix.". Il déposa un baiser dans ses cheveux en se saisissant des clefs de voiture qu'elle lui tendait, puis s'approcha de la portière conducteur alors qu'elle s'installait déjà sur le siège passager. Prenant place dans le véhicule, il mit la clef sur le contact et démarra. Julien inspecta la montre à son poignet alors que la brune lui indiquait la livraison du nouveau matelas dans une heure. "On y sera. Tout juste. Si on a pas trop de bouchons...". Cette histoire de matelas, quelle aventure. Ils en avaient ri aux larmes au magasin, tellement qu'ils s'étaient pratiquement fait virer, mais ça il ne l'avait pas dit à Adria. Il avait négocié la gamme supérieure de matelas en contre-partie, et avait accepté de payer la livraison à domicile qui normalement était offerte. Tout pour Elle, comme il se l'était juré. Son insouciance et sa joie de vivre, c'est ce qu'il aimait plus que tout chez elle, et personne n'entacherait ce trait de caractère qu'il chérissait tant et qui lui insufflait la sienne.
Arrivés dans le quartier de Finkenwerder, Julien gara la voiture dans la petite cour devant la maison. Le propriétaire était là pour l'état des lieux, et le camion de livraison venait tout juste d'arriver lui aussi. "Je te laisse faire les papiers, je vais aider le livreur pour le matelas ?". Adria avait les yeux pétillants et un sourire à se damner sur ses lèvres lorsqu'elle observait la maison. Il esquissa un sourire à son tour, avant de l'embrasser furtivement et de sortir du véhicule. Après une autre petite heure à régler tous les derniers petits détails, les intrus les quittèrent enfin pour qu'ils puissent profiter de leur nouveau chez-eux. Julien referma la porte d'entrée après avoir salué le propriétaire, prenant soin de fermer à double-tour question de sécurité, ainsi que le verrou supplémentaire, et se retourna vers Adria, les bras grands ouverts. "Home, sweet home." déclara-t-il en se voulant solennel. D'un grand pas, il franchit la distance qui les séparait et replaça une mèche de cheveux derrière l'oreille de la brune, alors que son autre main vînt réchauffer l'une de ses hanches. "Merci." annonça-t-il à demi-voix, sa tessiture rauque prenant le dessus. Alors qu'elle paraissait de ne pas comprendre, il ajouta : "D'être dans ma vie.". Ils ne s'étaient pas encore dit la fameuse petite phrase à trois mots, mais c'était tout comme et bien plus joliment dit comme ça selon lui. Julien s'empara de ses lèvres, tendrement, alors qu'il sentait ses bras s'enrouler autour de lui. Une petite secousse entre eux lui rappela qu'ils n'étaient pas vraiment seuls, et un sourire fendit sa bouche qui se trouvait encore contre la sienne. "Il est pas un peu jaloux, ton fils ?" insistant sur le "ton", faisant mine de trouver cela dérangeant. "Je me demandais... qu'est-ce qu'on va inaugurer en premier ? Cuisine, matelas, salle de bain ?" énonça-t-il alors que ses yeux s'étaient relevés au ciel comme s'il réfléchissait intensément à la meilleure option. Ses prunelles s'étaient teintées de malice, et son sourire carnassier en disait long sur ses intentions. Il la fit reculer de quelques pas vers la cuisine, où trônaient bon nombre de cartons encore fermés sur les comptoirs, de la vaisselle qu'Adria avait amené de chez elle pour les équiper un peu. Arrivés contre une chaise haute qui décorait l'îlot central, il la souleva pour l'y asseoir, et força le passage entre ses jambes pour ne pas laisser la distance s'installer entre eux alors qu'il reprenait ses lèvres avec avidité.
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Sam 21 Oct 2023 - 2:36
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Sam 21 Oct 2023 - 11:13
Adria était curieuse de savoir à quelles traditions corses il faisait référence. "Disons qu'on est pas très imaginatifs, les prénoms sont choisis sur une liste exhaustive...". Pour une touche d'humour supplémentaire, il pinça ses doigts devant lui et reprit d'un accent corse fort prononcé et presque exagéré "Eh, un petit corse doit porter un prénom corse, il faudrait pas qu'on le confonde avec pinzutu" (français du Continent). Il termina son imitation par un sourire avant de s'installer dans la voiture à ses côtés pour rejoindre leur nouveau lieu de vie. Julien n'avait jamais parlé de ses origines avec beaucoup d'amour, mais ça l'amusait un peu de faire découvrir tout cela à sa compagne dorénavant. Le fait d'avoir transmis une partie de ses gènes y étaient certainement pour quelque chose. Et malgré toute la distance qu'ils avaient mis avec l'Île de Beauté, quelque part il avait dû y laisser une partie de son coeur que la brune lui faisait retrouver à mesure que leur relation se développait.
Enfin seuls, la douce voix d'Adria chantonna les mots qu'ils venaient de prononcer. À force de passer du temps ensemble, il avait pu constater à quel point elle aimait chanter à tue-tête. N'importe où, n'importe quand, c'était bien le petit "défaut" qu'elle avait avoué lors de leurs retrouvailles. Heureusement pour lui, c'était plutôt agréable de l'entendre et pour lui c'était signe qu'elle était heureuse, alors ça ne pouvait que le ravir. L'humeur coquine par laquelle il l'avait enlacé sembla contagieuse, à tel point qu'ils mettaient une sorte d'urgence à s'embrasser et se toucher. Elle acquiesça qu'ils avaient pas mal de travail pour inaugurer les lieux convenablement et se laissa guider vers la cuisine de ses mains sur ses hanches. "Ouais, c'est ce qu'il y a de plus près..." souffla-t-il chaudement contre ses lèvres avant de la hisser sur la chaise haute. Le mobilier était pile à la bonne hauteur, comme si il n'attendait qu'à servir aux deux tourtereaux. Adria avait enlacé sa taille de ses jambes, appuyant son entre-jambe contre son intimité, trouvant l'angle parfait pour stimuler son désir. Le T-shirt qu'il portait ne fit pas long feu, elle l'envoya valser quelque part dans la pièce avant de s'adonner à lui laisser une ligne de baisers brûlants de son nombril à ses omoplates. Leurs respirations saccadées transpiraient l'envie de se posséder, et alors qu'elle mordillait la peau de son cou, elle attrapa ses bras pour placer ses paumes masculines sur ses seins. Au contact du tissu, il parut presque déçu et s'empressa de repousser les vêtements pour que sa poitrine soit à nue sous ses doigts. Cette femme le rendait fou, mais ça il le savait depuis la première fois où il l'avait vu. Habitué à se lasser rapidement de ses conquêtes, Julien se demandait bien comment il pourrait un jour se détourner d'elle, il avait noté que même seul, il ne regardait plus les autres de la même façon, complètement indifférent aux physiques plantureux de certaines. Il sentit les doigts d'Adria se poser sur le bouton de son jeans et le faire sauter sans plus de patience, avant de lui glisser à l'oreille qu'elle voulait qu'il lui fasse l'amour, ici et maintenant. Un gémissement lui échappa alors que son désir était à son paroxysme, et elle pouvait aisément le deviner alors qu'elle entamait un va-et-vient agréable autour de son intimité. Il encadra son visage de ses deux mains pour l'embrasser, mêlant sa langue à la sienne dans une danse où il n'y avait plus ni vainqueur ni vaincu, avant de s'atteler à la déshabiller à son tour.
Trois coups secs à la porte d'entrée le stoppèrent dans ses mouvements. Il interrogea Adria du regard, les sourcils froncés en se demandant qui pouvaient bien les déranger à une heure pareille, et surtout à peine avaient-ils refermé la porte en prenant possession des lieux. "Ax' devait passer ?". Le déni de cette affirmation par la brune l'interloqua encore davantage, alors que les trois coups se répétèrent encore une fois. Julien soupira longuement, jurant intérieurement alors que l'intrus avait vraiment choisi le pire moment pour leur rendre visite. Il s'écarta de la brune, ramassant au passage son T-shirt qui trainait à même le sol avant de l'enfiler de quelques gestes rageurs. Bon, il n'était pas forcément très présentable avec la demi-bosse qui occupait encore son caleçon, mais en même temps, l'inconnu semblait insister. Julien déverrouilla la porte avant de l'ouvrir en grand, ne prenant même pas la peine d'accueillir l'intrus avec un sourire de connivence. Lorsqu'il reconnut le visage de l'homme, son sang se glaça et retira toute couleur à ses joues, comme s'il avait vu un fantôme. Le septuagénaire qui se tenait devant lui, revêtait un jogging bon marché et des lunettes de soleil alors même que la nuit était déjà tombée. Un sourire de prédateur se dessina sur ses lèvres alors qu'il retira les lunettes, et ouvrit grand les bras pour le saluer. "- Bonasera, cumu state mon fils ?! Alors tu n'embrasses pas ton père ?". Comment était-ce possible ? Julien se maudit intérieurement alors qu'il faisait le calcul dans sa tête, la peine de sûreté de son père était arrivée à échéance il y a quelques mois et il avait dû engager une armée d'avocats pour le faire libérer sous contrôle judiciaire qu'il avait bien sûr dû esquiver rapidement en graissant la patte à qui de droit. Il aurait voulu lui claquer la porte au nez là maintenant, mais il semblait comme paralysé, aucun de ses membres ne voulait répondre à l'appel pourtant criard de son cerveau qui lui soufflait "Alerte ! Danger !". L'homme en profita pour passer à côté de lui et entrer, n'attendant pas une quelconque invitation de sa part, avec toute la délicatesse habituelle dont son paternel faisait preuve. Il aperçut visiblement Adria, la détaillant de la tête au pied et grommela une expression admirative en vieux corse. "- Je ne savais pas que j'allais être grand père, tu aurais pu m'envoyer une lettre !" s'exclama-t-il en se retournant vers lui. Julien ferma les paupières, les muscles de sa mâchoire se contractant si fermement qu'il en eut presque mal, et il claqua la porte pour la refermer, reprenant un minimum de contenance et la liberté de ses mouvements. "Qu'est-ce que tu fous là ? En Allemagne qui plus est, ça m'étonnerait que t'ai le droit de quitter le territoire. J'ai pas encore mis assez de distance pour toi ? Ça fait plus de vingt ans qu'on s'est pas vus, c'était pas la peine de te déplacer ici." cracha-t-il avec haine, son ton pourtant calme mais d'une froideur à geler un incendie. Le vieux s'était fait incarcéré à ses treize ans, laissant sa mère dans un désespoir qui avait fini par la tuer quelques années plus tard et faire de lui l'orphelin qu'il prétendait être depuis toujours. "- Calme-toi un peu, veux-tu. Présente-moi plutôt à cette charmante créature..." avait-il dit en s'avançant vers Adria, se saisissant délicatement de sa main pour y déposer un baiser charmeur. Devant cet homme qui avait fait plié bon nombre d'éléments de la pègre corse à l'époque, il avait l'impression d'être ce jeune enfant impuissant et intimidé par sa présence charismatique. Mais il n'était plus cet enfant aujourd'hui, et Julien vînt s'interposer entre eux, posant deux doigts sur son buste pour le faire reculer, une lueur assassine dans son regard noir, comme un avertissement. "Éloigne-toi d'elle...". À cet instant, il en avait même oublié que pour Adria, son père était mort, en tout cas c'est ce qu'il lui avait dit alors que cette vérité était bien réelle pour lui. Jusqu'à aujourd'hui...
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Dim 22 Oct 2023 - 5:00
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Julien Cagliari
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Lun 23 Oct 2023 - 10:15
Même si son attention était entièrement tournée vers les faits et gestes du vieil homme, Julien laissa Adria prendre les rênes de la discussion. Elle se présenta elle-même, son ton était sifflant d'une certaine nervosité et à peu près tout aussi accueillant que le sien. Il avait senti sa main sur son avant-bras, tout aussi crispé que le reste de son corps comme s'il s'attendait à devoir se battre. Néanmoins, l'intimidation devrait suffire, après tout même si cet homme était autrefois dangereux, ces dernières années ne l'avaient pas épargné. Celui-ci recula d'ailleurs de quelques pas, levant les bras en l'air en signe de reddition après l'invitation de la brune à s'en aller. "- Ok, ok. Veuillez m'excuser de cette visite tardive, il aurait été de bon ton de prévenir, en effet." se plaignit le vieillard en mea culpa. Il sortit cependant un petit téléphone de sa poche et le déposa sur le bord du comptoir de la cuisine. Un pré-payé, évidemment, avec certainement pour seul numéro le sien. Julien leva les yeux au ciel, les anciennes habitudes avaient du mal à crever, un peu comme lui... "- C'est pour me joindre. Je serais dans le coin.". Le septuagénaire leur tourna le dos et franchit la distance qui le séparait de la porte d'entrée, l'ouvrant et se retournant une dernière fois vers eux. "- Je ne suis pas là pour faire des problèmes. Je suis bien trop vieux pour ça maintenant, et il ne me reste pas beaucoup de temps... Je veux simplement m'assurer que mon fils va bien, et peut-être... connaître mon petit-fils ou ma petite-fille...". Une lueur de sincérité sembla traverser son regard, un peu comme si cet homme était empli de regrets à l'aube de la fin de sa vie. Cependant, c'était aussi un as de la manipulation, et Julien ne se laisserait pas attendrir par ses manigances.
Une fois la porte se fut refermée sur le senior, Julien referma un par un tous les verrous de la porte d'entrée. Alors même qu'il sentait le regard pesant d'Adria dans son dos, il savait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure après lui avoir menti sur cette information capitale. À sa décharge, cette visite n'aurait jamais dû se produire, et encore moins maintenant. Il se maudit encore une fois de ne pas avoir penser à vérifier la date, il aurait peut-être pu anticiper un minimum, bien qu'il soit surpris que son paternel ait tenté de le retrouver. Il n'avait pas pensé à lui il y a plus de vingt ans, alors pourquoi le ferait-il maintenant. Le trentenaire ne se retourna pas tout de suite, s'imaginant se taper la tête contre la porte, mais sans bouger. Son attitude s'était adoucie à la seconde où l'homme avait quitté son champ de vision, ne restait qu'une amère déception envers lui-même. Il finit par se retourner lentement, soutenant le regard courroucé de sa petite-amie qui n'avait pas besoin de mots pour lui demander des explications. Il ravala difficilement sa salive et fit quelques pas en sa direction, s'arrêtant à sa hauteur sans essayer de la toucher pour apaiser sa colère, il était presque certain que cela ne ferait que l'attiser. "J'suis désolé, ok ? Je savais pas qu'il débarquerait comme ça. Ça fait plus de vingt ans qu'il est en taule, et ça m'allait très bien comme ça. Je t'ai dis qu'il est mort, parce que c'est tout comme pour moi.". Bien sûr, il lui devait un peu plus d'explications que cela, mais ce n'était pas un sujet facile pour lui. Il pensait avoir enfoui ce passé quelque part là-bas à Montpellier, même en Corse, lorsqu'il l'avait quitté à ses dix-sept ans. Une malédiction familiale qu'il ne faisait que traîner comme une malle surchargée depuis tant d'années et dont elle l'avait libéré il y a si peu de temps, voilà que tout le rattrapait. Ses squelettes dans le placard, dont elle n'aurait jamais dû croiser la route, et encore moins avec son fils à naître. Encore une fois, c'était trop beau pour avoir été vrai.
Julien se dirigea vers le comptoir de la cuisine où quelques instants plus tôt, son père avait déposé le téléphone pré-payé et le balança dans l'évier. Il alluma ensuite le robinet à grande eau, ayant pris le soin de boucher l'évier. L'appareil se noya rapidement, heureusement ces téléphones pas chers n'étaient pas résistants à cet élément. Encore une fois, il sembla qu'Adria l'observait comme s'il était devenu fou. "Il a sûrement mis un mouchard et la puce doit avoir un traceur. Hors de question de garder ça ici." expliqua-t-il par habitude, avec son instinct naturel d'ancien flic. Après coupé l'eau, le brun tenta une approche vers sa petite-amie, et essaya de prendre ses mains dans les siennes. "Je ferais tout ce que tu veux pour me faire pardonner..." supplia-t-il à demi-voix, sur un ton éraillé qui transpirait son inconfort et sa désolation.
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Lun 23 Oct 2023 - 13:33
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Lun 23 Oct 2023 - 18:32
Sa voix, lorsqu'elle lui répondit, était calme en apparence. Mais peut-être un peu trop à son goût. Jamais, il n'avait vu autant de colère et de déception sur son beau visage, et savoir qu'il en était la raison lui était insupportable. Oui bien sûr, elle avait raison, tout était de sa faute, il n'avait pas osé assumer son lourd passé auprès d'elle à peine quelques jours après leur rencontre. Et en même temps, pouvait-on bien lui en vouloir de parfois vouloir faire table rase alors que ce genre d'éléments étaient bien trop lourds à porter, et au final n'avaient pas grand chose à voir avec sa propre vie. C'était il y a si longtemps... "Oui ! Oui, j'ai menti, et j'en suis désolé, encore une fois. Mais c'est pas comme si j'avais eu à t'annoncer que je m'étais cassé le coude au ski l'hiver dernier !" aboya-t-il, au bord de l'apoplexie. La culpabilité le rendait nerveux, et il avait peut-être haussé le ton un peu fort. Sur le sarcasme aussi, il y était allé un peu fort, elle ne méritait pas ça. Il serra les dents avant de baisser les yeux, ne parvenant plus à soutenir son regard. Une main sur sa hanche, il ravala encore une fois sa salive, comme pour se laisser plus de temps avant de reprendre d'une voix plus douce : "On se connaissait à peine quand tu m'as posé ces questions, tu venais de m'annoncer... tout ça." Il marqua une pause en désignant son ventre arrondi, leur fils. "Pour moi, il est mort. J'avais treize ans quand il s'est fait incarcéré, et il aurait dû y pourrir pour le restant de ses jours. Ça, là, c'était pas sensé arrivé, je sais pas même comment il a fait pour survivre et me retrouver...". Enfin si, ça il savait, il avait beau être coupé du monde depuis de nombreuses années, Julien se doutait que le vieillard avait dû cultiver ses relations utiles depuis tout ce temps, et pleinement en vue de sa sortie prochaine ces dernières semaines.
Julien fit le tour du comptoir pour se débarrasser du téléphone, si le vieux écoutait, il en avait déjà entendu bien assez. Comme il aurait pu l'anticiper, elle le regarda avec horreur, comme s'il était devenu fou. Pourtant il savait parfaitement ce qu'il faisait. Non seulement, connaissant les combines de son paternel, et deuxièmement, il avait bien trop d'expériences avec ce genre d'individus malveillants de ses années de police. Son explication parut la convaincre un temps soit peu, et il revint vers elle en tentant de lui prendre les mains, mais elle refusa son signe d'affection et de pardon, gardant les bras irrémédiablement croisés sur sa poitrine. À penser, qu'ils venaient d'emménager ensemble ce jour même... Le brun avait bien l'impression d'avoir tout gâché alors qu'ils auraient dû passer une agréable soirée à se projeter dans leur nouvelle vie. Bien sûr, elle avait des centaines de questions, et cette fois le mal était fait, il n'était plus question d'y échapper. "À ton avis, pour avoir passé plus de vingt ans derrière les barreaux ?" répondit-il d'un regard appuyé, préférant ne pas mettre de mots sur sa condamnation. Et puis, il avait fait tellement pire, qu'il aurait dû s'en prendre quatre au moins des perpétuités. "À cette époque, c'était pas comme sur le continent en Corse... Il y a eu beaucoup, beaucoup de dégâts faits par des petits groupes indépendantistes qui ressemblent beaucoup à une mafia. Je te laisse imaginer...". Assassinats, destruction, pots de vins, c'était plus ou moins le quotidien de ces groupuscules qui se battaient soit disant pour une cause juste. Et pourtant, la corruption même qu'ils essayaient d'enrayer était leur principal type d'actions pour justifier leurs actes. Un cercle vicieux qu'il avait été trop jeune pour connaître, mais qui avait entaché le nom de sa famille pour quelques générations.
Alors qu'il lit désormais la peur dans les yeux de sa petite-amie, sa gorge se serra et ses bras vinrent entourer son corps dans un geste protecteur. Julien la serra un moment contre lui, caressant doucement ses cheveux, avant qu'elle ne lui somme d'être honnête avec elle, que ça ne pourrait fonctionner que de cette façon entre eux. Il hocha la tête, résigné. "Je n'ai rien d'autres à cacher, je te le promets. Je voulais pas que t'ai peur, si j'avais eu le moindre doute qu'il débarque ici, je t'aurais prévenu. Il ne nous fera rien, on touche pas à la famille. Et puis il a 75 ans, y en a sûrement plus pour longtemps..." termina-t-il avec amertume, prouvant à quel point il n'avait aucun amour pour cet homme. "Quant à nous trouver ici, il suffit que je passe un coup de fil aux autorités françaises, il est probablement en conditionnelle, il a rien à faire à l'étranger. Je vais tout arranger, promis. Et j'ai rien à voir avec tout ce qu'il a fait, si tu te poses la question. J'étais un gamin, et je suis parti...". Il prit ses mains dans les siennes, et elle sembla se laisser faire. Il accrocha son regard, terrifié à l'idée qu'elle passe cette porte et qu'elle ne revienne jamais, emportant avec elle ce fils pour qui il n'avait cessé de s'améliorer depuis des semaines et pour qui il avait laissé son coeur grandir. "J'ai pas toujours fait ce qu'il fallait dans ma vie... Je suis pas parfait, et je te mérite pas du tout. Mais laisse-moi une chance s'il-te-plaît..." supplia-t-il en y mettant toute sa conviction et son affection.
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Mar 24 Oct 2023 - 3:26
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Age : 39 Né.e le : 14/04/1985 Messages : 54 Métier : Vigile au Docks Club Longueur de posts : Je m'adapte A Hamburg depuis : Octobre 2023 Avatar : Nicolas Duvauchelle Points : 408 Date d'inscription : 08/09/2023
Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mar 24 Oct 2023 - 11:53
Son regard changea, il put y lire une pointe de tendresse derrière cette colère sourde qui l'animait depuis quelques minutes maintenant. Lorsqu'elle prononça les mots, qu'elle ne comptait pas s'en aller et qu'ils étaient liés à présent, une vague de soulagement traversa son corps pour relâcher ses muscles toujours crispés depuis le début de l'échange. Elle lui reconnut d'avoir été tendre, présent et fiable depuis qu'il avait appris qu'elle était enceinte de leur enfant. Son front contre le sien lui réchauffa instantanément le coeur, qui parut s'apaiser lui aussi alors que les battements se firent à nouveau plus réguliers. Il pouvait sentir chaque pulsation, et presque même chaque globule propulsé dans ses artères comme un nouveau souffle de vie. Adria réitéra sa requête, ne plus lui mentir, ce qu'il comptait évidemment mettre en pratique. Elle souligna le fait que lui aussi avait le droit d'être heureux, surtout après "tout ce qu'il avait vécu". Son ton trahissait quelque peu qu'elle lui en voulait qu'il ne souhaitait pas partager ce pan de son histoire avec elle, mais à quoi bon remuer des souvenirs douloureux ? Il ne supportait pas attirer la pitié sur lui, et dans ses yeux, ce serait encore plus insoutenable. Il prit délicatement son poignet dans sa main alors qu'elle lui caressait la joue, la tension désormais apaisée pour laisser place à un peu de tendresse. Ses lèvres effleurèrent les siennes d'un léger baiser, comme pour enterrer la hache de guerre.
Il inspira profondément alors que la brune lui proposait de célébrer plutôt. Julien hocha la tête et esquissa un sourire à la mention de leur fils. "T'as raison. Ton programme me va très bien." acquiesça-t-il bien qu'il serait difficile de se concentrer seulement sur les images d'un film après ce qu'ils venaient de vivre. Adria reprit possession de ses lèvres, prolongeant le baiser cette fois-ci, qu'il lui rendit en exerçant une légère pression. Ses bras l'avaient à nouveau entourée, pour la rapprocher de lui. La sentir toute proche le rassurait, bien que ce n'était pas la peur de son paternel qui le tiraillait. L'arrêt du baiser fut un peu brutal, mais il ne s'en formalisa pas, sachant qu'elle prenait sur elle pour apaiser elle aussi la situation. "Une envie particulière pour le repas ?" demanda-t-il en dégainant son téléphone pour aller sur l'application de commande, alors qu'elle s'éloignait vers la fenêtre du salon. Le trentenaire avala difficilement sa salive alors qu'il constata qu'elle regardait avec inquiétude vers l'extérieur après lui avoir demandé s'il était certain que l'homme était bien parti. Il détestait qu'elle ne se sente pas en sécurité dans leur propre maison, tout ça à cause de lui, ou plutôt de son passé ressurgi bien malgré lui. À présent plus calme et les idées plus claires, il s'approcha en prenant un ton rassurant et l'enlaça par derrière en croisant ses bras autour de son ventre, comme une barrière invisible entre eux et le monde. "Il est parti. Et il ne représente aucun risque pour nous. Aucun.". Il déposa un léger baiser dans son cou. "Il aime avoir l'effet de surprise, c'est un connard, c'est tout. Ne le laisse pas rentrer dans ta tête. Il cherche à nous déstabiliser pour qu'on l'accepte dans notre vie. Il est vieux et il n'a plus personne.".
Julien relâcha doucement son étreinte, et appuya sur le petit bouton qui lança la fermeture du volet roulant électrique afin qu'elle n'ait pas l'idée de camper devant la fenêtre toute la nuit, et aussi pour qu'aucun regard curieux ne puisse les surprendre dans leur intimité. D'une pression sur ses hanches, il la fit se retourner vers lui. "À moins que tu ne veuilles le laisser gagner, on ferait mieux de s'occuper de choisir ce film et d'oublier qu'il existe. Maintenant, dis-moi ce qui te ferait plaisir, et je te branche la télé avant de commander pour que tu puisses mettre ce que tu veux". Joignant l'action à la parole, il se dirigea vers le salon où tout avait été posé là sans fonctionner pour l'instant. Julien se chargea des quelques branchements sommaires à faire avant de reprendre en mains son téléphone pour finaliser la commande. Il se laissa ensuite tomber sur le canapé où Adria s'était déjà installée, et ouvrit son bras pour qu'elle vienne s'y blottir. Son regard dériva vers l'écran où le choix qu'elle avait effectué était en attente de lecture et esquissant un sourire, il s'enfonça un peu plus dans le soja moelleux. "C'est vraiment parce que je dois me faire pardonner..." commenta-t-il, un poil taquin.
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mar 24 Oct 2023 - 21:04
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mer 25 Oct 2023 - 0:45
L'atmosphère s'était grandement détendue, et cela faisait du bien. L'action de fermer le volet les avait replongés dans leur petite bulle à eux trois, et c'était bien mieux comme cela. Tous les préparatifs terminés, ils s'installèrent sur le canapé l'un contre l'autre. Elle avait pris le soin de sortir un plaid de sa valise, ils n'avaient pas encore pris le temps de défaire leurs valises mais ils en auraient tout le loisir demain. Il y avait tellement à remplir, et encore d'autres affaires à acheter, notamment pour le bébé. Ce serait probablement leur mission du week-end, car la semaine prochaine il commençait son nouvel emploi dans un night-club de la ville. Julien caressa tendrement le bras de la brune qui s'était lovée contre lui, souriant alors qu'il entendait à nouveau son petit rire si craquant suite à son commentaire sur le choix du film. Elle ne perdait pas le nord cela dit, en suggérant qu'il y avait bien d'autres façons de se faire pardonner... Il était vrai que juste avant qu'ils ne soient interrompus par son paternel, ils étaient en train de s'adonner à une inauguration dans les règles de l'art de leur nouveau logement. "J'ai pas oublié les différentes façons de célébrer notre nouvelle vie commune, t'en fais pas..." susurra-t-il à son tour, son regard brûlant faisant quelques aller-retours taquins entre son visage et le reste de son corps. Il passa un doigt le long de sa cuisse, remontant lentement vers son bassin, avant qu'il ne s'interrompe pour attraper son menton et l'embrasser.
Le sujet revint sur le choix du film et Adria lui demanda s'il l'avait déjà vu avant de juger. "Ok, ok. Je vais garder l'esprit ouvert..." se résigna-t-il avec un petit rire amusé. De toutes façons il lui aurait tout cédé, c'était devenu plus qu'une habitude depuis ces quelques dernières semaines. Julien se prit au jeu, et suivit attentivement les premières vingt minutes du film. À vrai dire, ça changeait des histoires d'amour classiques dont toutes les comédies romantiques étaient flanquées. C'était plutôt audacieux, et le déroulement assez fluide. L'histoire d'une veuve éplorée qui recevait des lettres régulièrement de son mari décédé pour l'aider à continuer à vivre sa vie... Pourquoi pas. Il sentit les petits soubresauts de sa petite-amie alors qu'il imaginait ses yeux embués d'émotion, bien qu'il soupçonnait qu'elle l'ait vu au moins un million de fois. Quatre coups à la porte les tirèrent cependant de leur cinéma, et le brun la sentit sursauter contre lui. En fait, son esprit s'était tellement évadé qu'il aurait presque pu en faire de même. Elle se releva en lui annonçant qu'elle se dévouait à y aller, alors qu'il se redressait lui aussi, plus en alerte qu'il ne l'aurait voulu. La dernière fois qu'il avait ouvert cette porte, ce n'avait pas été une bonne nouvelle, mais cette fois-ci il avait commandé à manger, alors il n'y avait pas de raison que ce soit quelqu'un d'autre que le livreur. Le timing était d'ailleurs relativement précis. Julien aurait aimé lui demander si elle était sûre de vouloir y aller, mais il se retînt, pensant que cela ne ferait qu'attiser sa peur. Il voulait vraiment qu'elle retrouve la sérénité ici. Alors que tout son corps s'était crispé, ses poings s'étaient serrés pour intervenir au plus vite si le moindre problème surgissait derrière cette porte. Il la suivit des yeux, sans même cligner, prêt à bondir. Le soulagement de voir les sacs bruns en papier de la commande de nourriture relâcha la tension dans ses muscles, et il éclata de rire alors qu'elle revenait vers lui en précisant qu'ils étaient prêts pour un comas de bouffe avec tout ça. "Hey, on est deux et demi à manger ici, et puis ça nous évitera de sortir demain matin pour faire les courses... Je compte bien faire une énorme grasse matinée sur ce nouveau matelas..." Bon, il n'avait pas vraiment en tête de dormir pendant cette grasse matinée, mais ça elle pouvait s'en douter. Et elle ne serait pas la dernière pour acquiescer à son plan, il en était certain.
Adria enchaîna en lui demandant si le film lui plaisait et le prévint d'avance qu'il n'avait pas vraiment le droit de faire des commentaires négatifs qui pouvaient lui coûter chers. "C'est pas mal. L'histoire est sympa, c'est original. On rentre dedans, et on se met à attendre la prochaine lettre avec elle, alors... Et puis franchement, le mec qui a planifié tout ça, c'est un génie quand même. Mais je me demande quand même comment elles font pour arriver pile au bon moment, ok c'est un film mais... Genre la veste, elle l'avait dans l'appartement, et d'un coup, pouf y a une lettre au retour de la laverie ? Trop bizarre..." Était-ce son esprit d'enquêteur professionnel qui faisait surface ? Peut-être bien un peu. S'il s'attachait moins à la dimension émotionnelle du film, l'histoire en restait foncièrement intéressante. Il avait même un peu hâte d'en savoir le dénouement. Elle l'avait bien eu finalement. "C'est bon ? Pas de répercussions ? Et c'est la vérité, c'est vraiment ce que je pense du film." reprit-il en riant et relevant son bras devant lui alors qu'il s'attendait à ce que l'un des coussins du canapé vole vers lui. Julien s'avança sur le canapé afin d'être assis devant la table basse, récupérant quelques boites de nourriture et ustensiles qu'elle lui tendait. Il attendit qu'elle se réinstalle à ses côtés, et lui donna un petit baiser avant de lui souhaiter "Bon appétit" et d'attaquer ses plats.
Le repas terminé, ils s'étaient recalés au fond du canapé. Il s'était tourné vers elle, réceptionnant son dos contre son buste et l'entourant de ses bras. Alors que le film marquait la fin de l'histoire, il découvrit que c'était la mère qui avait été la complice de son défunt mari tout du long. Jamais il ne l'aurait soupçonné avec son attitude de belle-mère qui n'aimait pas son gendre, et le fait qu'elle insiste pour que sa fille arrête d'attendre éperdument ses lettres... "Hé ben... J'aurais pas deviné que c'était elle. Bon ça finit bien quand même... Peut-être qu'on pourrait aller visiter l'Irlande, ça a l'air sympa. Et calme."
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mer 25 Oct 2023 - 4:48
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Jeu 26 Oct 2023 - 19:04
Alors qu'il avait lancé l'idée du voyage en Irlande, Adria paraissait apprécier cette éventualité, soulignant même qu'ils leur restaient quelques semaines où elle pouvait encore prendre l'avion avant que ce ne soit risqué pour sa grossesse. "Ce serait fantastique, mais tu oublies que je démarre le nouveau boulot la semaine prochaine... J'aurais pas de congés tout de suite. Et puis, tonton Axel se fera un plaisir de garder son neveu quelques jours pour que ses parents puissent souffler un peu, non ? Ca sera plus simple que de faire le séjour à trois. On aura tout le temps de programmer ça, t'en fais pas." Julien inspire de sérénité lorsqu'elle passe sa main dans ses cheveux, content que ce moment à deux l'ait apaisé elle aussi. Quand il pense qu'il avait failli la perdre quelques heures plus tôt... Il ne s'en serait pas remis de la voir lui tourner le dos, même à juste titre. Elle reprend en lui demandant s'il préférait la campagne ou une grande ville pour leur voyage. "Hm... Les deux. On est pas obligés de rester à un seul endroit. On peut faire moitié-moitié, ça nous permettra de voir plus de choses."
La brune se redresse pour déposer les restes au frigo et s'hydrater dans le même temps. Il se relève à son tour en emportant les boites de nourriture vides et autres déchets à la poubelle dans la cuisine à sa suite. Il remarque qu'elle fronce les sourcils en observant l'extérieur par la fenêtre de la cuisine, guettant l'obscurité de la rue comme si elle pensait y avoir vu quelque chose d'anormal. Le traumatisme des dernières révélations n'était pas encore guéri, et alors qu'elle reporte son attention sur lui avec un faible sourire, l'appel du matelas se fait soudainement sentir. Le brun s'approche d'elle, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, puis l'embrasse doucement sur ses lèvres. "Je pense que tu as raison, et j'ai une idée pour sa première épreuve du feu." Son sourire malicieux n'est pas visible longtemps alors qu'il reprend possession de sa bouche, intensifiant le baiser cette fois pour retrouver l'ardeur que la visite incongrue de son père avait éteint comme on souffle sur une bougie. Ses paumes réchauffent d'abord ses hanches, avant de dévier vers ses fesses sous l'assaut de ses caresses impatientes, la soulevant pour la porter contre lui alors qu'il se dirigeait lentement vers la chambre où ils avaient installé le matelas quelques heures plus tôt avec le livreur. Julien prend le soin d'appuyer sur l'interrupteur du séjour avant de quitter la pièce, plongeant la maison dans le noir, pour finalement s'arrêter net. "Merde... Je sais pas où est le bouton suivant." jure-t-il avant d'éclater de rire.
Qu'à cela ne tienne, ils feraient une pause ici avant de rejoindre la chambre à coucher. Toujours avec Adria dans ses bras, il la colle au mur du couloir, pressant son bassin contre le sien alors que ses lèvres s'attaquent désormais à son cou. L'un de ses mains glisse sous son haut, effleure son ventre arrondi avant de remonter vers sa poitrine, ignorant tout aussi subitement son soutien-gorge pour continuer à caresser sa peau. A entendre sa respiration saccadée contre son oreille, il sait qu'il a réveillé les sensations qu'il cherchait à lui faire sentir. Alors que ses baisers chauds remontent sur sa trachée jusqu'à son menton, il l'embrasse à nouveau mêlant sa langue à la sienne cette fois. Ses yeux commencent à s'habituer à l'obscurité, et alors qu'elle semble oublier qu'ils étaient encore dans le couloir, il glisse un bras sous son fessier pour la soulever à nouveau et repartir vers la chambre. Il l'allonge sur le matelas, alors qu'elle avait déjà défait le bouton de son jeans, l'aide à se débarrasser du vêtement, avant de faire lui-même passer son T-shirt au dessus de sa tête. Repérant sa cuisse offerte, il se penche pour y déposer un baiser alors que ses doigts flirtent avec sa culotte en dentelle. La réaction de la brune ne se fait pas attendre, alors qu'elle se cambre pour qu'il la déleste du dernier rempart à sa nudité, ce qu'il s'empresse de faire. Son souffle vient trouver son intimité, alors que ses doigts caressent délicatement l'intérieur de ses cuisses. Si elle voulait qu'il se fasse pardonner, lui aussi avait bien quelques astuces dont il savait qu'elle raffolait...
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Jeu 26 Oct 2023 - 21:38
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Ven 10 Nov 2023 - 12:49
Sa langue prend un malin plaisir à suivre le rythme de ses soupirs entre ses cuisses, ou peut-être était-ce l'inverse. Le fait que son contact et que ses caresses lui fassent autant d'effet avait le don de l'exciter davantage. Il pouvait sentir ses doigts dans ses cheveux, cherchant parfois quelque chose à quoi se raccrocher alors que les vagues de plaisir soulevaient son corps sous les assauts des décharges électriques que sa bouche contre son intimité lui envoyait. Ses cuisses s'étaient crispées, tout son corps s'était arrêté l'espace d'une seconde avant qu'il ne sente ses paumes sur ses épaules le repousser fermement. Elle avait envie de faire durer le plaisir, et il ne pouvait qu'acquiescer alors qu'il grimpe au dessus d'elle sur le matelas nu. Le souffle chaud de ses mots contre son oreille, l'implorant de lui faire l'amour réveille un désir puissant qui se traduit par une vague de chaleur dans son propre corps. L'impatience la gagnait, alors que ses doigts fins autour de son membre le guidait déjà vers son but ultime. Il retient légèrement le moment, alors que leurs peaux sensibles se frôlent, l'une contre l'autre. Il embrasse son cou, dévorant sa clavicule, avant d'entrer doucement en elle en laissant échapper un gémissement de contentement. Les muscles de ses bras et de son dos se tendent, alors qu'il garde un semblant d'équilibre au dessus d'elle pour ne pas peser de son poids sur son ventre arrondi, rendant cependant sa concentration bien faible alors qu'il entame des vas-et-vients lents. Elle ne semble pas vouloir se contenter de ce rythme, alors que ses hanches bougent pour l'inviter à accélérer ses sursauts. La sentant approcher du point culminant à nouveau, alors que la chaleur de leurs deux corps semblait n'en former plus qu'une à ce moment, il sent à son tour le plaisir électriser ses molécules, et laisse son corps réagir de lui-même à ses sensations divines. A peine capable de reprendre leurs souffles, il reprend néanmoins possession de ses douces lèvres, alors que ses bras autour de ses épaules le rapproche d'elle pour l'enserrer tendrement.
L'instant d'après, son dos luisant d'effort tombe sur le matelas à côté d'elle. Sa poitrine se soulève encore au rythme des battements irréguliers de son coeur, qui tambourine dans sa cage thoracique comme s'il voulait en sortir. "Laisse-moi deux secondes... Et je m'occupe du lit. Tu devrais te prendre une douche chaude en attendant." Julien se redresse sur un coude, appuyant sa tête dans sa paume, alors que son autre main trouve la joue de sa petite-amie pour la caresser avec amour. "Ou froide, à y bien réfléchir... Ces envies de femme enceinte sont insoutenables..." la taquina-t-il d'un ton malicieux. Avant qu'elle n'ait le temps de protester, il lui vole un baiser et se relève sur ses deux pieds. Il enfile simplement son caleçon, avant de se diriger vers les sacs d'affaire qui trônaient au bas du lit, où les draps parfaitement pliés reposaient dans l'attente d'être mis en place. L'atmosphère était retombée à son plus grand bonheur, c'était presque comme ci ce mauvais moment ne s'était pas passé. Il savait pourtant que le fantôme de son père rôderait encore dans cette maison dans les prochains jours, et qu'il devrait s'occuper de ce problème avant qu'il ne devienne vraiment gênant. Avant qu'il ne ruine tout ce qu'ils essayaient de construire ensemble, d'une situation déjà inouïe en soi. Le trentenaire ne savait pas vraiment s'il allait trouver le sommeil ce soir, préoccupé par les actions qu'il allait devoir mettre en place dès le lendemain pour s'assurer que le vieil homme ne croise plus jamais la route de sa famille...
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Ven 17 Nov 2023 - 3:28
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Sam 18 Nov 2023 - 10:57
Il était resté à observer le plafond pendant quelques heures peut-être alors que sa belle dormait paisiblement à ses côtés. Ses pensées s'envolaient vers la dernière fois qu'il avait vu son vieux, après la mort de sa mère. Il n'était encore qu'un adolescent à cette époque là, bien que les circonstances eurent voulu qu'il soit propulsé à l'âge d'adulte indépendant de façon abrupte. Même si Andrea et sa famille l'avait recueilli et qu'il avait finalement eu une vie quasi normale pendant quelques mois, la mort soudaine de son meilleur ami après cette période de bien-être l'avait convaincu d'être maudit ou hanté par un mauvais esprit. Quelqu'un là-haut lui en voulait, c'était certain. Ou peut-être qu'il avait hérité du karma de son père, que un seul homme ne pouvait pas payer seul pour ses crimes, qu'on l'avait maudit sur plusieurs générations. Julien pensa à son fils qui grandissait dans la chaleur et le confort du ventre de la belle brune. S'il pouvait simplement lui éviter de porter lui aussi tout ce malheur, lui qui avait toujours essayé de s'en débarrasser, était prêt aujourd'hui à le porter sur ses épaules jusqu'à son dernier souffle pour protéger sa progéniture. On disait dans les livres que c'était cela être parent, se sacrifier pour ses enfants, chose que son paternel n'avait pas dans son dictionnaire. L'égoïsme de cet homme était probablement d'ordre légendaire. Le seul hic dans cette histoire, c'est qu'il avait tiré un trait sur le fait d'avoir un père il y a bien longtemps, et qu'il avait toujours pensé qu'il mourrait entre les quatre murs de la prison corse bien avant d'avoir l'âge de pouvoir demander une liberté conditionnelle. Le crime, ça devait conserver quelque part. Pourquoi était-ce toujours les plus mauvais qui s'en sortaient ? Le trentenaire n'avait pas non plus misé sur le fait qu'il ait un jour lui aussi une famille à protéger. Car si les circonstances avaient été tout autre, qu'il avait été seul et misérable à Montpellier, peut-être qu'il lui aurait laissé une chance. Ou peut-être qu'il l'aurait simplement tué et laissé dans une benne à ordures quelque part à Marseille, un cadavre de plus ou de moins dans les quartiers Nord, surtout celui d'un criminel aussi réputé que son père, n'alerterait personne. Mais aujourd'hui, il ne pouvait plus se permettre d'avoir des actes aussi borderlines, pas avec sa boussole morale assoupie juste à quelques centimètres de lui. Julien replia son coude et déposa sa paume en dessous de sa nuque, soupirant lassivement alors que sa tête ne paraissait pas vouloir lui donner un peu de répit pour que le sommeil le gagne à son tour. Demain, il devrait s'assurer qu'Adria et le bébé ne soient jamais en danger à cause de ce fantôme dans sa vie. Même si quelque part un tout petit espoir naissait en lui que l'homme disait la vérité, qu'il voulait changer son comportement à cet âge avancé, qu'il voulait simplement rattraper les erreurs du passé maintenant que la mort planait sur lui comme une ombre. Il n'avait pas pu entrer dans les détails hier, la surprise l'avait cloué sur place, et au fond sa priorité avait été d'épargner ses deux amours. L'enfant abandonné qu'il était et qui portait en lui cette cicatrice ne pouvait s'empêcher de vouloir une discussion ouverte, de vouloir lui laisser une chance de s'expliquer avant d'en arriver à des solutions radicales. Car son côté sombre ferait ce qu'il faut pour protéger sa famille, coûte que coûte. Il s'était laissé aller à des extrêmes dans son ancienne vie, le faire pour des bonnes raisons cette fois-ci ne l'arrêterait pas s'il était question de vie ou de mort. Si les hommes étaient des animaux, l'instinct de tuer était irrémédiablement dans l'ADN des Cagliari, bien qu'il n'en prenne aucun plaisir directement à l'instar du vieux. Cependant, ses années de service l'avaient néanmoins désensibilisé aux conséquences morales que cela impliquait. La vie de quelqu'un de foncièrement mauvais ne pouvait pas avoir de valeur, si ? La sienne en avait-elle après tout ce qu'il avait fait ?
Le sommeil finit par avoir raison de son esprit tourmenté, probablement à une heure tardive. Lorsque ses paupières s'ouvrirent, la chambre était plongée dans une semi-obscurité alors que quelques rayons de soleil filtraient à travers les volets. Son bras s'élança doucement du côté droit du lit pour trouver un espace vide et tiède. Ses sourcils se froncèrent d'inquiétude, Adria n'était pas là, même si la pseudo chaleur encore présente sur le matelas lui soufflait qu'elle n'était pas partie il y a très longtemps. Julien mit quelques secondes à reprendre conscience de son espace, c'est vrai ils étaient désormais dans leur nouvelle maison en Allemagne. Ils avaient emménagé hier, et aujourd'hui ils avaient du pain sur la planche pour le deuxième jour du reste de leur vie. Le tintement de la sonnette termina de le réveiller comme il faut, alors que son téléphone portable lui indiquait onze heures et quelques. Il se releva d'un bond, enfilant un T-shirt et un jeans propres avant de débarquer dans la pièce principale. Adria refermait la porte, un sachet en mains. Il reprit enfin sa respiration, ayant prié très fort alors que ses pas le menaient là que la scène d'hier ne se répétait pas. Il savait pertinemment à quel point le vieux était tenace lorsqu'il voulait quelque chose... Le sourire d'Adria en lui souhaitant bon matin lui fit oublier quelques minutes la situation alarmante dans laquelle ils se trouvaient, et le sien lui fit écho alors qu'il fourrait ses mains quelque peu tremblantes dans ses poches. La brune s'approcha de lui, déposant un baiser sur ses lèvres auquel il répondit avec soulagement. Il la laissa poursuivre alors qu'elle faisait le tour du comptoir pour déballer les sacs de nourriture, expliquant malicieusement que son fils l'avait réveillé tôt ce matin. Un sourire des plus sincères et amusé fendit ses lèvres, et il la suivit pour l'enlacer par derrière, ses deux bras autour de son ventre et sa bouche entrant délicieusement en contact avec son cou. "Ma chérie, si tu essayes de négocier ça, il va falloir me donner beaucoup plus d'arguments que ça..." sussura-t-il contre la peau de son cou, avant d'y déposer un dernier baiser enflammé la laissant deviner quel type d'arguments était recevable. Julien abandonna sa prise autour d'elle, lui redonnant liberté de ses mouvements afin de se rendre auprès de la machine à café. Il prit le liquide noir dans sa tasse une fois coulé, et s'assit sur l'un des tabourets hauts de l'autre côté de l'îlot central de la cuisine. "Plus sérieusement, la première partie de nuit sera toute à toi puisque je serais probablement souvent au Docks pour essayer de faire en sorte d'avoir les moyens d'offrir à notre fils tout ce qu'il faut. Mais je prendrai le relais le matin et la journée, ça te permettra de te re-concentrer sur ton entreprise à toi aussi." Il pouvait déjà sentir le sommeil être absent pendant quelques mois après la naissance du bébé, et rien que la pensée le submergeait d'une vague de fatigue. Ils n'avaient plus qu'à prier que ce poupon serait un ange et les laisseraient un peu respirer de temps en temps.
Julien porta la tasse de café brûlante à ses lèvres, sirotant la caféine qu'il considérait aujourd'hui comme un futur allié de taille. La brune s'était lancée dans la dégustation des mets qu'elle avait commandé, et auquel il goûterait un peu plus tard. Son estomac l'avait toujours empêché de se sustenter à peine réveiller, même si la sensation de faim commençait à se faire sentir. "Il y a quelque chose dont on devrait parler. Tu sais, dans l'idée d'être complètement sincère et tout ça..." Il laissa en suspens sa phrase, alors que son air un peu plus sévère et soucieux s'était affiché sur son visage. Il ne voulait pas briser la bonne humeur qui semblait émaner comme un rayon de soleil de sa compagne, mais il lui avait promis qu'il ne ferait plus de secret, alors il le fallait. Alors que ses yeux bruns le guettaient quelque peu inquiets et l'invitant à poursuivre, il reprit : "Je vais devoir m'absenter quelques heures dans l'après-midi, tu sais pour régler notre petit problème de personne âgée... Enfin je... Je vais aller lui parler, essayer de savoir s'il y a une façon pour qu'il retourne très loin d'où il vient et qu'ils nous laissent tranquilles. C'est un homme d'affaires, il y a bien quelque chose que je peux lui proposer qui l'intéresse. Peut-être même que c'est pour ça qu'il est là. Mais sans creuser un peu, je ne pourrais pas le savoir. Et si ça se passe mal, je te promets de passer ce coup de fil pour qu'on s'en occupe pour nous... Qu'est-ce que tu en dis ?" Il attendait sa réponse suspendu à ses lèvres. Il n'avait peut-être pas donné tous les détails de son plan, mais au moins il en avait dépeint l'idée générale.
gare à la crise de la quarantaine
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Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Ven 24 Nov 2023 - 3:10
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Julien Cagliari
Age : 39 Né.e le : 14/04/1985 Messages : 54 Métier : Vigile au Docks Club Longueur de posts : Je m'adapte A Hamburg depuis : Octobre 2023 Avatar : Nicolas Duvauchelle Points : 408 Date d'inscription : 08/09/2023
Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Ven 1 Déc 2023 - 11:45
Adria s'inquiétait probablement du fait que leurs emplois du temps respectifs ne leur permettraient pas de profiter de temps ensemble, en famille. Et elle n'avait pas tort, le simple fait de travailler de nuit allait le rendre indisponible aux horaires où normalement il devrait être à la maison à profiter de sa femme et de son fils. Sa femme... ça ne faisait que quelques mois et pourtant, il la considérait bien comme telle même s'il n'y avait pas de contrat de mariage entre eux. Julien ne laisserait rien au hasard dans cette relation, elle était tout ce qu'il avait toujours désiré sans jamais oser le rêver, pensant qu'il ne méritait pas tout cela. Côte à côte au plan de travail de la cuisine, sur les tabourets de bar, il déposa une main dans son dos pour la rassurer, l'autre ancrée sur la anse de sa tasse de café. "C'est une idée. J'aimerais pouvoir profiter d'un peu de temps avec vous. Mais je n'ai même pas commencé à bosser que tu me proposes déjà des vacances." termina-t-il dans un petit rire amusé. "On a encore quelques mois avant d'y être, ça me laissera l'occasion de m'organiser au travail et de préparer le terrain, je compte bien prendre un peu de congés, même si ça sera toujours trop court... Je ferais le maximum, promis."
Il était l'heure de la mettre au courant de son plan concernant leur autre problème. Enfin, du moins en surface, car il allait y avoir pas mal d'improvisation. Premièrement, il allait devoir le retrouver, même si cela allait probablement être plus facile que sur le papier. L'homme avait réussi à le retrouver dans un autre pays, il n'aurait aucun mal à comprendre qu'il voulait lui parler s'il se pointait à quelques endroits stratégiques de la ville. Deuxièmement, Julien devait savoir ce qu'il cherchait exactement, sans détours, sans entourloupes. Troisièmement, ils devraient se mettre d'accord sur les règles à adopter. La réflexion de cette nuit avait au moins porté ses fruits sur une chose : il était dehors cette fois, après plus de vingt ans, et il devrait faire avec. La mention de son paternel eut l'effet de jeter un froid sur l'attitude de la brune, elle avait peur et il ne pouvait pas lui en vouloir. Bien qu'il s'en veuille un peu lui-même d'avoir engendré cette réaction chez elle, s'il n'avait pas été aussi froid et agressif hier, peut-être qu'elle ne serait pas si terrifiée. Au fond, Julien n'avait pas vraiment peur qu'ils leur fassent du mal physiquement, comme il lui avait expliqué, on ne touche pas à la famille en Corse. Cela dit, il ne connaissait que trop bien le caractère manipulateur et égoïste de son père, et c'était qu'il mette son grain de sel dans leur histoire qui le dérangeait, qu'il puisse venir entacher leur relation, qu'il brise leur cocon. "Non, rassure-toi. Vraiment. Il n'y a rien à craindre de ce côté là. Disons que... C'est un aimant à problèmes. Et il obtient toujours ce qu'il veut. Je n'ai pas peur pour ta sécurité, ni pour la mienne, juste... Tu vois qu'on soit mêlés à des trucs... peu recommandables parce qu'il est dans notre vie. Tu comprends ? C'est pour ça que je tiens à le garder le plus loin possible." Il était capable de se faire des ennemis en un tour de bras, et juste pour s'amuser à lui mettre tout sur le dos pour lui apprendre une leçon. Et le trentenaire ne comptait pas vraiment passer la nuit en cellule pour son bon plaisir. Enfin, tout cela n'était que théories, mais il imaginait très bien qu'il puisse en arriver là.
Le brun porta sa tasse de café aux lèvres, alors qu'Adria ouvrait une porte qu'il préférait ne pas s'infliger pour l'instant. Mais elle avait raison, son bon coeur lui avait soufflé, chose qu'il s'interdisait. Il préférait garder ce glaçon à la place de l'organe pour cet homme, ne pas lui accorder de bénéfice du doute, ne pas chercher à ressentir quoique ce soit à part le gouffre de souffrances qu'il avait laissé dans sa vie. Son regard se perdit dans le vide un instant, laissant la question de sa compagne occuper un silence lourd de sens dans la pièce. Il finit par tourner son visage vers elle en prenant une profonde inspiration, une expression neutre sur le visage, bien qu'un éclair de douleur occupait ses prunelles. "Je sais pas... Oui c'est possible. Il ne doit pas être sorti depuis longtemps, et il est venu jusqu'ici pour moi... Je préfère juste ne pas nourrir d'espoir, il m'a assez déçu..." lui expliqua-t-il le coeur lourd, mais résigné. Elle le remercia d'être sincère, mais c'était normal au fond. Il se dévoilait petit à petit à elle, et il pouvait constater qu'elle ne prenait pas ses jambes à son cou. Il y avait encore bien d'autres parts d'ombre qu'il espérait qu'elle ne sache jamais, et qui en cet instant précis étaient de toutes façons reléguer à l'état de passé mort et enterré. Elle posa la question fatidique de savoir comment il allait le retrouver après avoir noyé le seul moyen de contact moderne qu'il avait laissé pour lui hier soir. Le téléphone était toujours dans l'évier. "C'est lui qui va me retrouver... J'ai qu'à me pointer quelque part et attendre." Comme dans les films. Le regard que lui lança Adria en disait long. Il termina sa tasse de café et se releva pour aller la mettre dans l'évier, récupérant au passage l'objet de discorde qu'il jeta à la poubelle. Il posa ses deux paumes de part et d'autre du point d'eau, relevant les yeux vers elle. "Je vais y aller maintenant, et à mon retour... On pourra aller faire des courses, c'est moi qui prépare le dîner ce soir." Il fit quelques pas dans sa direction, s'arrêtant à sa hauteur. Il replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, observant son visage qui était rongé par l'inquiétude. Alors que son coude prit appui sur le comptoir, il se pencha légèrement pour réduire l'écart entre eux. "Ne pense plus à ça pour l'instant. J'ai besoin que tu fasses la liste de tout ce qu'il manque pour notre fils, pour qu'on puisse lui faire une chambre exceptionnelle. Comme ça, on aura de quoi s'occuper les prochains jours... ça te plairait ?" Julien déposa un baiser sur ses lèvres, prolongeant le contact quelques secondes. Il voulait qu'elle sache à quel point il était heureux de faire ça avec elle, lui faire comprendre qu'il était là et qu'il ne laisserait rien ternir ce moment entre eux.
Alors que le planning de la journée se dessinait, le trentenaire s'éloigna pour aller mettre son blouson. Après un dernier regard vers Adria, il franchit la porte d'entrée. À peine le seuil franchi, sa main chercha le paquet de blondes qu'il gardait toujours sur lui, même s'il avait considérablement diminué sa consommation depuis qu'il était avec elle. Il ne voulait pas l'intoxiquer alors qu'elle portait leur fils. Néanmoins, même s'il savait précisément ce qu'il devait faire, un certain stress le poussait à retomber dans ses mauvais travers. Un retour en arrière qu'il aurait préféré s'éviter mais qui était désormais inévitable. Il s'assit au volant de la voiture, baissant à demi la vitre afin d'évacuer les cendres et la fumée, et démarra vers le centre ville d'Hambourg.
Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Dim 3 Déc 2023 - 3:52
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Julien Cagliari
Age : 39 Né.e le : 14/04/1985 Messages : 54 Métier : Vigile au Docks Club Longueur de posts : Je m'adapte A Hamburg depuis : Octobre 2023 Avatar : Nicolas Duvauchelle Points : 408 Date d'inscription : 08/09/2023
Re: (Julien+Adria#2) And This Is Our Place, We Make The Rules (18+)
Mer 13 Déc 2023 - 11:00
Au volant de la voiture sur le chemin du retour, Julien suivait les indications sonores du GPS pour le mener à destination. Son esprit était pourtant à mille lieux de Hambourg et de sa vie actuelle, assailli de flashs qui le replongeaient en enfance. Il avait retrouvé le vieil homme, dans un bar où quelques habitués commençaient l'apéritif bien trop tôt dans la matinée pour être considéré comme respectable. Un petit établissement de quartier, sombre et poussiéreux. Alors qu'il avait commandé un café pour lui-même, l'homme s'en était tenu au bourbon, prétextant qu'il avait bien des années à rattraper où le goût du liquide ambré lui avait manqué. Il s'était alors expliqué, sans pour autant s'excuser de sa visite surprise de la veille et des conséquences qu'elle avait pu avoir. Sa version était dénuée de danger en apparence, mais pouvait-il seulement le croire ? C'était un homme qui n'avait fait que les mauvais choix dans la vie, ce qu'il essayait de ne pas répéter pour lui-même ou tout du moins de rectifier la barre avant qu'il ne soit trop tard. Ricardo avait souligné être un homme de famille, qu'il n'avait sciemment fait du mal ni à lui ni à sa mère, et que ses activités leur avaient permis de vivre une vie confortable pendant son enfance. Il avait été embrigadé jeune dans ce milieu, et qu'il était difficile d'en sortir comme on le souhaitait, que même s'il l'avait voulu il avait toujours bien trop aimé cela aussi. À son grand âge, et ayant passé plus d'un quart de siècle en prison, il prétendait vouloir rattraper le temps perdu avec son fils unique qu'il avait toujours chéri. Selon lui, la vie semblait lui sourire en lui donnant la possibilité de connaître la joie d'être grand-père. Il jurait avoir délaissé ses anciens travers, prétextant que tous ses associés avaient passé l'arme à gauche depuis de toutes façons. Sa "retraite" comme il le disait, il voulait la savourer entouré des siens. Il s'habituait à ce nouveau monde qu'il découvrait à l'extérieur, et que même s'il ne paraissait pas avoir changé, il le suppliait de lui laisser une chance. Julien avait détesté cet homme de toutes ses forces depuis si longtemps que ses paroles se heurtaient à ses barrières mentales, pourtant un infime espoir de retrouver le père qu'il avait connu enfant lorsqu'il était inconscient de sa vie parallèle et qu'il ne voyait que l'homme aimant qu'il était semblait brûler comme une petite étincelle dans sa cage de verre au fond de lui. Comme lui, il avait passé la majeure partie de sa vie seul et sans famille mais l'idée que dépeignait son paternel lui semblait purement irréel après tant d'années à le haïr.
Julien gara la voiture dans l'allée devant la maison, et tel un automate marcha jusqu'à la porte d'entrée qu'il franchit avec que ses yeux étaient toujours dans le vague. La voix d'Adria le tira de sa torpeur, elle paraissait impatiente de connaître le verdict. Sa nervosité transpirait dans tous ses mouvements, elle avait l'air d'avoir tourner en rond un bon moment pendant son absence. Il se rendit compte que cela faisait quelques heures qu'il était parti. Elle s'approcha de lui et déposa un baiser rapide sur ses lèvres avant de lui prendre la main et de l'entraîner à l'intérieur. "Et puis... Et puis, je sais pas." Le trentenaire marqua un silence, le temps de rassembler ses pensées pour pouvoir les matérialiser à sa petite-amie. "Je l'ai trouvé, on a discuté..." C'était peut-être lui qui avait besoin d'un verre à présent, qu'il lui calmerait l'esprit alors que celui-ci n'était qu'un gouffre de souvenirs et d'espoir ridicule. "Il est... différent." Pour elle, cela ne voulait peut-être rien dire car elle ne l'avait pas connu, et les seules informations qu'il lui avait donné ne peignait pas forcément un tableau de grandeur en son honneur. Ce qu'il voulait inconsciemment dire c'était qu'il n'était pas foncièrement le monstre qu'il s'était efforcé de voir comme figure paternel dans sa tête depuis son adolescence. Cela n'enlevait rien aux actes horribles qu'il avait commis dans le cadre de ses activités, mais tout au moins replaçait les choses dans leur contexte. "Il est en retraite selon lui..." lança-t-il avec une pointe d'ironie dans la voix, ne sachant pas lui même s'il devait le croire ou non. "Il veut retrouver sa famille. Du moins ce qu'il en reste. Et connaître son petit fils." Son regard se posa sur le ventre arrondi de sa petite-amie. Il l'attira contre lui et l'enlaça un instant, respirant le parfum de ses cheveux pour s'ancrer un peu plus dans la réalité. Ce n'était pas grand chose à dire, et cela paraissait presque normal, alors qu'il s'était attendu à un plan machiavélique de la part de son paternel et elle aussi par ricochet. Même s'il se méfiait encore, la sincérité avec laquelle le vieil homme lui avait parlé l'avait quelque peu ébranlé.