ENFIN ! [Emeric & Wolfgang]

Tu revois tranquillement ta glacière en murmurant, recomptant tous tes tupperwares en grimaçant, avec cette douce impression d’avoir oublié quelque chose. Tu te ronges un peu les ongles, faisant les cent pas dans ta cuisine alors que l’horloge tourne dangereusement, annonçant presque l’heure où le centre fermait. Tu recomptes, encore… Encore… Tu vérifies tes boites, vérifies que tout est là et regarde de nouveau le sac que tu as prévu de petits cadeau pour Lucy, cette crème d’amour qui te sert de nièce. Ton frère dira que tu la gâtes trop, mais tu t’en fous. À défaut d’avoir tes propres gosses (il paraît que les chats ne comptent pas.), tu gâtes ceux des autres.

Tu prends donc ton sac, enfin, TES SACS en souriant et embrasses Félix sur la tempe, lui disant que tu revenais soit ce soir tard, soit demain matin si tu dois rester là-bas pour dormir, sait-on jamais. Tu connais ton frère. Tu câlines tes filles qui râlent et feulent un peu avant de remplir ta voiture en saluant ton fiancé une dernière fois. Tu soupires en démarrant tranquillement, tapotant du volant du bout des doigts…. Doigt qui porte cette douce petite bague argentée. La raison de la visite chez ton frère. Tu souris, heureux. Parce que oui, ton Félix a enfin fait sa demande.

Tu y repenses doucement en roulant vers la maison de ton frère et le centre. Centre que tu connais si bien maintenant. Tu profites de ralentir un peu pour saluer quelques vieux amis équestres. Tu les reconnais bien, certains toujours au poste. Tu remarques de nouveaux chevaux et te gares tranquillement, reprenant tes sacs. Tu approches d’un des box, chargé comme un âne et vient caresser le museau d’un cheval qui approche doucement.

- Et coucou ma Belle. Ça fait longtemps… Tu as bien grandi dites moi...

Tu recules un peu pour en voir un autre, presque trop habitué à tout ça... Tu soupires, la vie au centre te manquait un peu, mais tu n’avais pas le choix de vivre en ville depuis que tu avais intégré le philharmonique. Tu te redresses, entendant une voix derrière toi et sourit, reconnaissant ton frère.

- Pardon, mon arrivé a dû en exciter plus d’un… J’arrive !

Toi qui n’avais aucun plan ce soir, un simple message texte avait chamboulé ton emploi du temps. Ce n’était pas pour t’en déplaire. Tu n’aimais pas rester seul, tu avais ce besoin de t’entourer et tu organisais souvent des soirées jeux de société chez toi ou des dîners à l’improviste. Tu pensais que c’était bien aussi pour le développement de Lucy qu’elle soit bien entourée. Ce soir, tu allais recevoir ton frère. Enfin… C’était plutôt ton frère qui allait te recevoir dans ta propre maison. Il avait proposé de s’occuper du dîner. Jamais tu n’allais refuser une telle proposition.

Ce soir, tu n’allais pas passer plus d’heures que nécessaire au centre. De toute façon, tout était déjà nickel. Comme souvent, tu étais allé récupérer Lucy à la maternelle à la fin de l’après-midi et tu la laissais te suivre partout. Tu lui confiais même quelques tâches simples. Tu savais comment elle appréciait de t’aider. Tu aimais voir ses petits yeux brillés lorsqu’elle t’affirmait qu’elle avait fini. Parfois, en fin de journée, tu la faisais monter sur ton plus petit Shetland, mais aujourd’hui, elle n’en avait pas envie. Tu avais prononcé le mot magique « Wolfie ». Maintenant, l’enfant était devant la porte de la grange et elle surveillait l’arrivée de son oncle en sautillant sur ses pieds. Voilà, tu venais de créer un petit monstre d’impatience et tu ne pouvais pas t’empêcher de la trouver adorable.

Dans le fond d’un box, tu entendis ton frère arrivé. Tu n’aurais pas pu le rater. Entre les chevaux qui s’étaient excités d’un coup et le petit cri de joie de Lucy, personne n’aurait pu rater l’arrivée de Wolfgang. « Tu fais toujours ton effet ton frangin. Tu sembles l’oublier. » Tu t’étais relevé et tu avais quitté le box que tu terminais de nettoyer pour avancer vers ton frère. Lucy avait déjà accouru dans sa direction pour réclamer les bras de son oncle. « Je vais éviter les câlins, je ne sens pas la rose, mais est-ce que je peux te décharger de quelque chose ? Tu ne m’avais pas dit que tu déménageais. On va avoir un nouveau coloc ? » Tu ris légèrement avant d’attraper l’un des sacs de ton petit frère pour l’aider. « Tu veux rentrer directement pour préparer tout ça ou tu veux passer un petit moment avec les bêtes ? » Toi, tout te convenait. Tu n’étais pas difficile. Wolfie n’avait pas vu les chevaux depuis longtemps, tu pouvais parfaitement comprendre qu’il souhaite profiter d’eux.

Petit cri qui t’oblige à baisser la tête pour t’agenouiller, pour tendre les bras et récupérer ta nièce qui est déjà en train de courir, sans retenue. Tu rigoles avec elle, la faisant tourner dans les airs avant de la garder sur ta hanche en avançant vers ton frère. Tu pouffes un peu à sa remarque et avances vers lui.

- La faute à la ville. Je ne vois pas le temps passer. Viens là toi aussi.

Que tu dis, te fichant bien s’il sent la sueur ou le purin. Vous avez été élevés ensemble, parfois en train de courir dans la boue et avec les cheveux. Puis, ne pas avoir un câlin de ta part en guise de bonjour, ce serait étrange. A se demander si tu es malade en vérité. Tu fais mine alors de ne pas avoir entendu ce qu’il a dit et vient le prendre dans tes bras avec sa fille avant de reculer. Tu regardes tes sacs et pouffes un peu.

- Alors non… Si j’avais prévu de passer quelques jours ici, je t’aurais averti avant. Non là, c’est juste un peu de nourriture, des trucs pour la petite et des vêtements de rechange au cas où je passe juste la nuit. Tu me connais.

Que tu dis avant de voir le regard brillant de Lucy qui demande de quoi tu parles, de quelques trucs que tu aurais acheté rien que pour elle. Tu rigoles en lui pokant le nez avant de la reposer au sol sans vraiment lui répondre. Tu sais qu’elle est assez grande pour comprendre où tu voulais en venir de toute façon. Tu la laisses fouiller les sacs pour y apercevoir quelques paquets cadeau à son nom. Tu regardes ton frère et lèves les mains devant toi.

- Pas tapé, tu vas vite comprendre… Rentrons, parce que si je fais le tour, j’en ai jusqu’à ce soir. J’ai une grande nouvelle à t’annoncer et je voulais fêter ça. Puis je ne viens pas souvent alors laisse moi la gâter...

Que tu dis, impatient de pouvoir voir sa réaction et de voir la joie sur le visage de la petite puce. Tu récupères quelques sacs, lui laissant les plus gros, récupérant aussi la main de ta nièce dans la tienne avant d’avancer vers la maison d’Emeric tranquillement.

- Et toi alors ? Quoi de neuf ?

Sans surprise, avant de n’avoir pu dire quoi que ce soit, ta fille avait rejoint les bras de son oncle qu’elle adorait plus que tout. Cette vue te fit sourire. Tu l’aimais tellement ta petite famille, avec tes chevaux, c’était ta raison de vivre. Toi, tu avais préféré éviter les câlins, car tu sentais tout sauf bon. Tu ne voulais pas imposer cette odeur à ton petit frère, mais ce dernier ne semblait pas le voir de cet œil. Tant mieux au fond, tu n’étais jamais contre un câlin. Tu saluas ton frère comme tu avais l’habitude de le faire, avec une accolade avant de t’informer sur tous les sacs qu’il avait. Ce dernier savait qu’il était le bienvenu, en tout temps, même sans s’annoncer. Peu importe s’il y avait une raison. Tu serais toujours présent pour le dépanner au besoin. Sauf que ça ne semblait pas être le cas pour aujourd’hui. Tu hochas la tête en observant malgré toi le contenu des sacs. « Un petit peu de nourriture ? Tu es sûr ? On fait une fête ? » Tu le taquinais bien sûr, mais Wolfie avait beaucoup d’ambition s’il pensait que vous alliez manger tout ça à trois… Disons même à deux et demi, Lucy mangeait très peu. « J’ai hâte de me régaler et d’après moi, tu ne ressors pas d’ici ce soir. J’ai refait le stock de mon minibar. Ta chambre est prête. »

Lucy n’avait pas manqué un instant de la conversation et tu ne pus t’empêcher de secouer légèrement la tête à sa réaction lorsqu’elle comprit qu’elle avait des cadeaux. Elle ne réalisait pas encore à quel point elle était gâtée et aimée cette gamine. De retour par terre, elle ne tarda pas à mettre son nez dans les sacs. « Lucy… Es-tu en train de fouiller jeune fille ? » Elle tourna la tête, les yeux brillants et pointa les paquets « Mon prénom. » Tu ne pus t’empêcher de sourire avant de relever les yeux vers Wolfgang. Lucy commençait tout juste à apprendre à lire et elle savait déjà repérer son prénom. Ou bien, elle prenait tous les mots comme son prénom, ça dépendait des jours.

« Je ne te taperai jamais, mais… Ouais je suis intrigué. Tu me sembles bien mystérieux aujourd’hui. De la bouffe, des cadeaux, une grande nouvelle… Est-ce que je dois avoir peur ? » Tu ne savais pas du tout à quoi t’attendre. Et si jamais Wolfie t’annonçait qu'il quittait la ville ? Ouf, tu aimais mieux ne pas y penser. En attendant, il valait mieux ne pas précipiter les choses. Wolfgang semblait avoir quelque chose de bien précis en tête et tu allais suivre son organisation. Les sacs plus lourds sur tes épaules, tu te dirigeais vers ta maison en compagnie des deux personnes que tu aimais le plus au monde. « Quoi de neuf ? Hmm. C’est la routine, je te dirai. La semaine prochaine, c’est la diffusion de mon premier passage à Ninja Warrior USA. Ça me rend toujours un peu nerveux. » Pourtant, tu avais passé une belle saison, mais le montage pouvait changer tout cela. Tu avais hâte de voir comment les américains allaient te percevoir.

Bon ok, tu avais amené assez de nourriture pour tenir un siège, mais quand on aime, on ne compte jamais. Tu pouffes même en entendant qu’effectivement, tu resterais pour la nuit. Tu avais prévu le coup de toute façon. Félix était au courant et n’aurait jamais pu te refuser d’aller voir ton frère. Tu pouffes légèrement quand tu vois la petite qui sait déjà quel est le sac pour elle. Tu commences alors à avancer avec elle et écoute attentivement ton frère. Est-ce qu’il doit avoir peur de ce que tu comptais annoncer ? Peut-être, peut-être pas. Tu ne lui réponds pas de suite en vérité.

Tu gardes un drôle de sourire, narquois. Tu détournes l’attention en lui demandant ce qu’il y avait de nouveau de son côté et hoche doucement la tête.

- J’ai hâte de voir ça ! Félix à préparer un enregistrement au cas où je louperais le direct.

Que tu dis en rigolant. Connaissant tes horaires sans aucun sens à l’opéra, il y avait en effet une forte chance que tu ne puisses pas assister à cela. Et tu voulais voir l’émission, voir ton frère possiblement tous les écraser, ou non. Voir stresser s’il se faisait mal ou pas. Tu te souviens de ta première réaction quand il avait annoncé qu’il comptait y participer. Tu avais perdu deux teints en trois secondes et n’arrivais plus à aligner deux mots tellement tu étais devenu inquiet pour lui.

Vous finissez par arriver à la maison, tu aides à ranger les sacs et inspires doucement, laissant Lucy ouvrir son sac à cadeau, plein de jouet et de livre d’enfants qui pourrait l’aider pour l’école, comprendre certaines choses sur la vie pour plus tard et des peluches. Tu pouffes doucement avant de te poser à la table de la salle à manger, la regardant faire.

- Elle est adorable… Et ça grandi si vite..

Tu te tournes vers ton frère et fait signe.

- Attends avant l’apéritif. Tu vas vouloir sortir une autre bouteille que la bière.

Que tu confirmes avant d’être face à lui, confiant, le regard planté dans le sien. Tu te pinces les lèvres doucement avant de lever ta main gauche, ornée à l’annulaire de sa récente bague en argent. Tu abordes un grand sourire, le temps de voir son visage qui change à mesure qu’il comprenne ce que cela voulait dire avant d’y mettre toi-même les mots.

- Je vais me marier !

La situation était très mystérieuse. Tu te demandais réellement si tu devais avoir peur ou si tu te faisais des histoires pour pas grand-chose. Pour l’instant, le mystère continua de parler tandis que tu parlais à ton frangin de ta future diffusion à Ninja Warriors. Tout le monde savait que tu y participais cette année, mais tu avais refusé de donner les résultats. Tu étais, pour l’instant, le seul à connaître le résultat de ton expérience. Tu avais hâte autant que tu étais nerveux de présenter ton parcours à tes proches. Tu t’étais entraîné si dur, tu ne voulais décevoir personne. « Super ! Sinon, tout va se retrouver en ligne. Tu ne pourras le louper. » Oh que non… Et tu ne voulais pas qu’il le loupe. Tu te doutais bien qu’il ne pourrait pas être devant son écran en temps et en heure, il avait un horaire très chargé. Tu ne lui en voulais pas une seule seconde, bien au contraire, mais tu allais t’assurer qu’il t’accorde un instant pour te regarder performer (ou échouer).

À la maison, Lucy ne tarda pas à attraper son sac et à l’ouvrir. Dans un premier temps, elle ne prit pas le temps de s’attarder sur les objets. Elle se contentait de les sortir un par un en s’esclaffant dès que sa main touchait un nouveau cadeau dans le sac. Elle avait l’impression d’être à Noël et elle était mignonne comme tout. La joie était présente dans ses yeux. « Tu la gâtes beaucoup trop. » soufflas-tu avec une fausse exaspération avant de rire légèrement. « Si elle devient une princesse capricieuse, je te l’envoie. Faudra assumer. » Bien sûr, tu n’étais pas totalement sérieux. Tu donnas même un coup d’épaule amical à ton frère après cette remarque. Tu comprenais tellement ce besoin de faire plaisir à cette enfant qui vivait un moment très difficile.

Tes sourcils te froncèrent. Comment ça une autre bouteille ? Wolfie n’aimait plus la bière ? Avant de n’avoir pu ouvrir la bouche, ton frère te présenta sa main. Tu reculas légèrement sur le moment avant de t’attarder sur ses doigts. Dans la seconde, tu ne compris pas, mais ton regard finit par s’attarder sur un bijou qui ornait la main de son frère. « Non arrête, tu te fous de moi! » t’exclamas-tu en attrapant la main de Wolfie pour l’approcher de tes yeux. « Mais non?? Woah, c’est super. Je suis tellement content pour toi! » Et tu étais plus que sincère. Ton petit frère méritait tout le bonheur du monde. « Tu dois tout me raconter ! Je dois savoir comment ça s’est passé. » Avant de laisser ton frère débuter son histoire, tu te dirigeas vers ton mini-bar afin d’y attraper une bouteille de champagne et deux coupes que tu posas sur le comptoir.

- Tu la gâtes beaucoup trop.

Qu’il te dit alors que la pucette est déjà en train d’étaler sur le tapis le papier cadeaux mis en pièce. Tu hausses les épaules à ton frère, tirant presque la langue avant d’attaquer le vif du sujet, de ta venue, de ton arrivée ici pour fêter un heureux événements. Alors oui, tu montres ta main gauche, celle qui porte la bague de fiançailles, imaginant déjà celle de droite qui aura la bague finale, la vrai, qui sera acquise durant la cérémonie. Mais il ne comprend pas de suite et tu dois y mettre les mots dessus. Tu te pinces les lèvres à la réaction de ton frère et rigole en souriant.

Tu le laisses d’ailleurs prendre ta main pour bien vérifier tes dires et hoches vivement la tête, confirmant bien tes dires. Tu pouffes un peu et regardes de nouveau cette bague argent sobre.

- J’ai moi-même du mal à y croire… Je te rassure.

Parce que oui, ça s’était passé sans que tu ne t’aperçoive de rien. Sans que tu puisses avoir le moindre doute sur le cheminement de pensée de ton fiancé. Tu vois ton frère qui attrapes une bouteille de champagne et tu tapotes dans tes mains. Tu savais de toute façon que vous fêteriez ça de manière arrosée hein ? Depuis le début. Puis, de toute façon, vous êtes une famille de bon vivants, vous savez vous satisfaire des petites victoires de la vie. Tu rigoles un peu.

- Si tu savais… Tu me traiterais d’idiot...

Que tu clames avant de tourner un instant vers la petite qui s’exclame de joie devant la peluche licorne qui apparaît derrière le papier cadeau. Tu te penches pour accepter son bisous en guise de remerciement, son câlin et elle repart dans son coin. Tu pouffes un peu et fait tourner la bague entre tes doigts.

- Ça a commencé l’an dernier en fait. Felix avait pris ma taille de doigt, mais sans que je comprenne pourquoi. Mais il m’a eu aussi, j’étais en train de jouer, de m’entraîner pour le concert de Noël. J’ai pas réfléchi à ce qu’il faisait.

Ta fille était gâtée, mais pour l’instant, tu n’allais rien faire de plus que le faire remarquer. Lucy avait besoin de toutes ces petites attentions. Malgré son sourire et ses exclamations de joie, elle restait fragile. Elle ne vivait pas une période facile et tout motif devenait bon pour lui faire oublier un instant que sa mère lui manquait. Finalement, tu n’aurais jamais cru que c’est toi qui aurais la plus grosse surprise ce jour-là. Une annonce des plus inattendue qui, même si elle te prit de court, qui te remplit de bonheur pour ton petit frère.

« C’est beaucoup trop bien. Vraiment. Wow. Si je l’avais vu venir celle-là. » C’était une surprise pour toi, tu n’imaginais pas pour Wolfie. Ou bien, est-ce qu’il en avait déjà discuté avec son petit-ami et il s’en doutait ? Non. Avec la tête qu’il faisait, c’était une surprise pour lui aussi. Sans plus attendre, tu t’occupas de champagne que tu servis dans deux coupes. Tu en tendis une à ton frère avant de trinquer avec lui.

Tu l’écoutas commencer à raconter son histoire, mais tu secouas négativement la tête. « Il manque de détails croustillants. Qu’est-ce qu’il a fait ? Qu’est-ce qu’il a dit ? Il t’a demandé devant tout le monde ? » Tu avais besoin de tout savoir. À défaut de ne pas avoir été présent, tu voulais le résumé complet de la demande. Wolfie ne pourrait pas y échapper, il ne pourrait pas rester vague. Pas avoir toi. Pour l'instant, il manquait trop de précisions à ton goût. Peut-être que ton frère ne savait pas par où commencer, peut-être qu'il était submergé par ses émotions. Ce qui te poussait à lui poser plus de questions. Pendant ce temps, Lucy était complètement dans sa bulle à s'amuser avec ses nouveaux jouets. Elle ne comprenait pas du tout ce qui se passait et pourquoi son père adoptif et son tonton étaient contents. Néanmoins, elle avait posé sa peluche sur ses cuisses et elle observait les deux hommes. « Moi aussi contente ! » ajouta-t-elle avec son grand sourire.

Champagne servi, verre à la main, tu trinques avec ton frère tout en regardant ta nièce aux anges avec ses nouveaux jouets. Elle semble dans sa bulle, dans son confort et dans les histoires qu’elle est déjà en train de créer dans sa tête avec les peluches, poupée et autres trouvailles que tu avais accumulées pour lui offrir quand tu viendrais. Tu souris doucement en la voyant faire, te disant que la gâter à ce point était à la fois légitime et bien trop pour son bien. Mais bon, tu le sais, l’oncle complètement gaga, c’est toi. Tu pouffes un peu quand elle dit qu’elle est contente.

- Et ça se voit ma Puce.

Que tu dis en buvant une gorgée avant de revenir à ton frère. Tu te grattes la tempe et secoues la tête doucement en te remémorant cette soirée-là. Étrange soirée de la demande en mariage la plus logique selon Felix et la plus surprenante venant de toi, qui n’avait rien vu venir. Alors que tous les indices étaient là. Tu soupires un peu.

- On s’était prévu une soirée au calme à la maison. J’avais fini un gros concert et il avait laissé le bar à ses employés pour le week-end. Histoire de passer un moment tranquille à deux.

Prendre le temps pour vous, comme il disait. Et tu avais été d’accord sur le moment. Passer un ou deux jours à ronfler dans le canapé avec les chats et lui dans tes bras, la télé en fond sonore, c’était tout ce qu’il te fallait de temps en temps pour décompresser avant de te remettre devant le violoncelle comme un demeuré.

- Quand je suis rentré, déjà, j’ai senti la douille. Ça sentait bon de la cuisine, mais un truc… Genre un poulet au curry, tu vois ? Déjà ça… Ça m’a donné faim… Mais j’ai vu après qu’il y avait des roses par terre et ça allait jusque dans la salle à manger. Alors… Je sais que Felix et le romantisme… Lui comme moi, on va loin hein ? Mais ça avait atteint un level… J’ai cru qu’il voulait s’excuser d’un truc au début.

Que tu dis en rigolant, te facepalmant si fort avant de reprendre une gorgée de champagne, profitant d’une pause dans ton récit, attendant les réactions de ton aîné.