(février 2023) I need you (ft Eleonora)

Il faut croire que l'anniversaire de Liwia arrivait rapidement. Un peu trop d'ailleurs. Irene ne savait absolument pas ce qu'elle allait faire pour son anniversaire. Elle voulait lui proposer un voyage mère/filles, mais elle n'était pas sûre que cela lui fasse tant de bien que ça. Déjà que se lever du lit, avec sa mère, semblait compliqué...peut-être fallait-il qu'elle parle à sa meilleure amie ? Ou la mère de sa meilleure amie ? Après tout on dirait qu'elle n'arrive à bouger qu'avec elles. Enfin...elle avait aussi pensé à une fête surprise, mais mauvaise idée. Très mauvaise idée. La rousse pourrait demander à son autre fille, Ewa, mais elle n'était pas dans un bien meilleur état. Quoi que ce n'était pas très comparable. En tout cas, elle avait besoin d'aide et décida d'appeler sa propre meilleure amie. Heureusement c'était samedi et elle serait sans doute libre. Du moins elle l'espérait.

"J'ai désespérément besoin d'aide, Nora, je ne sais absolument pas quoi faire. On peut se rejoindre dans la rue commerciale ? On ira soit dans une boutique d'abord, soit dans un café pour discuter du plan ? Enfin...du plan qui n'existe pas et qui n'existera sans doute pas..." elle avait encore environ un mois, mais ce n'était pas assez. Irene était persuadée qu'elle aurait dû s'y prendre plus à l'avance. Mais c'était un peu trop tard. Et, dans sa voix, on pouvait entendre un peu de détresse, mais surtout de la détermination. Surtout quand elle parlait aussi vite.

"Prends ton temps faut que je me prépare je ne suis même pas habillée." dit-elle quand Eleonora accepta. Puis, téléphone raccroché, la rousse prit soin de mettre une tenue à la fois confortable et à la fois un minimum jolie avant de se dire qu'il fallait qu'elle y aille. Arrivée à la rue commerçante, elle attendit, à l'entrée, sa meilleure amie. La blonde ne devrait pas tarder à arriver. Rien que de penser à cela : la rousse était moins stressée.

@Eleonora Richter

Eleonora grommelle, tirée de son sommeil par le bruit de son téléphone portable, qui sonne sur la table de chevet juste à côté de son lit. Rentrée tardivement de sa garde nocturne, elle aurait eu besoin de dormir mais elle a prit l'habitude, depuis bien longtemps, de ne jamais couper son téléphone portable, même quand elle dort, par crainte de manquer un appel important au sujet de sa fille. Elle risque encore moins, aujourd'hui, de couper son téléphone, alors que les recherches ont reprit leur cours sous l'essor lancé par son époux. Elle reste dans l'attente d'une bonne nouvelle, d'informations positives, qui pourraient ressortir de tout ça et qui ne peuvent jamais attendre son réveil pour qu'elle les écoute.

"- Allo ?"

La voix d'Irene lui parvient distinctement et chasse, par son urgence, les dernières traces de sommeil, la ramenant directement les pieds sur terre. Oublié le sommeil ou l'idée de rattraper sa nuit, Eleonora se redresse dans son lit et passe sa main sur son visage pour en chasser les derniers signes de fatigue, tout en écoutant sa meilleure amie qui lui expose la situation. Elle met un peu de temps à comprendre, avant de réaliser. C'est bientôt l'anniversaire de Liwia et évidemment, c'est la panique pour Irène qui ne sait plus quoi faire depuis le décès de son mari pour apaiser les tourments, les douleurs, de ses filles.

"- D'accord, je prend une douche, je saute dans mes vêtements et j'arrive." annonce Eleonora avant de raccrocher, son amie lui ayant dit de prendre son temps comme elle n'est pas prête, elle non plus.

Un bâillement et quelques étirements plus tard, elle repousse la couette pour se diriger vers la salle de bain dans la douche de laquelle elle entre sans tarder, laissant l'eau couleur un petit temps sur son corps, la délasser de la nuit et de la longueur de celle-ci. Ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard qu'elle sort, se sèche et s'habille avant d'enfiler ses vêtements. Elle jette un regard à son téléphone, envoie un message pour dire qu'elle arrive puis prend la route, son estomac protestant comme elle n'a rien prit avant d'y aller.

Il faut croire qu'il y a des choses plus importantes que d'autres. Il faut aussi croire que la belle rousse était un peu égoïste. Elle n'avait, à aucun moment, pensé que la blonde serait fatiguée. Au téléphone, elle avait l'air, en tout cas, de l'être. Du moins au début. Puisqu'elle semblait plutôt déterminée par la suite. En parlant de suite...la suite des événements n'allait pas être trop compliquée, elle l'espérait. Mais c'était mal partie. Irene n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire pour sa fille. Pour l'une de ses deux filles chérie. Elle aimerait tant l'aider. Tant lui ouvrir les yeux. Mais elle était bien trop maladroite. Aimante, loyale, elle ferait tout pour ses filles, mais elle était maladroite. Surtout depuis le décès de son mari. Mais ça, il ne faut pas trop y penser. Bon, c'était compliqué, mais elle allait essayer.

Attendant là, un peu dans le froid, son nez devint rouge. Elle hésita à entrer dans une boutique ou dans un café, mais elle ne le fit pas. Etait-ce pour se punir ? Parce que c'était une façon de le faire, attendre dans le froid. Attendre à ne plus sentir ses mains. A ne plus sentir ses doigts. Enfin...là ce n'était pas le cas. Elle avait juste le nez rouge et de la buée sortait de sa bouche à chaque fois qu'elle soufflait dans ses mains pour se réchauffer, ou quand elle respirait. Puis elle n'était pas du genre à se punir, non. Elle n'était pas masochiste et n'avait rien d'une femme en détresse. Faux pour l'un des deux. Je vous laisse deviner lequel.

Voyant finalement sa meilleure amie arriver, Irene prit les devant et s'avança. " Hey... " fit-elle dans un sourire. Elle avait, pendant un temps, perdu sa joie de vivre. Mais pendant longtemps elle avait travaillé dessus et aujourd'hui elle se sentait mieux pour sourire. Alors elle souriait plus naturellement. " Merci d'avoir répondu à mon appel à l'aide. ".

@Eleonora Richter

Elle aurait probablement bien dormit ce matin, au moins encore un peu, si elle en avait eu l'occasion. Mais évidemment, elle n'hésite pas à quitter son lit ni sa maison pour venir en aide à son amie, lui prêter main forte à l'heure où elle doit préparer activement l'anniversaire de sa fille, cette fille désespérée depuis la disparition de son père. Irene a la chance d'avoir encore ses filles avec elle. De les voir grandir, de pouvoir être auprès d'elle et faire son maximum pour ces dernières, ce qui n'est plus le cas pour Eleonora, pas depuis que sa propre fille a disparu dans les méandres d'un parc de la ville. Alors, quelque part, aider son amie dans le fait de préparer l'anniversaire de Liwia lui fait du bien. Quelque part, ça la fait se sentir utile et compenser un manque immense qu'elle se sait nourrir depuis la disparition de sa fille. En aidant Irene, elle peut s'imaginer ce que c'est que d'être présent pour son enfant, de prendre soin de lui, de faire son maximum pour lui. Elle peut se figurer qu'elle serait une bonne mère pour sa fille, si celle-ci pouvait être encore auprès d'elle.

Parce qu'Irene a encore la chance d'avoir ses filles avec elle, ce qu'une mère a de plus précieux au monde sans aucun doute, Eleonora ne peut pas l'abandonner dans ce moment où son amie doute d'elle et ne sait plus comment s'y prendre pour faire plaisir à ses filles, ces âmes que la vie a cabossée en leur prenant leur père. Elle sait que ce que vivent les filles, ce que vit Irene, est au moins aussi difficile que la disparition de sa propre fille. Comme elle, comme Armin aussi, les Ludwig doivent apprendre à se construire, se reconstruire, sur cette absence. Et si Eleonora n'en est pas capable pour elle-même, parce qu'elle n'a pas de corps à honorer, pas de deuil possible, elle peut au moins permettre à ses proches d'avancer malgré tout. D'aller mieux. Incapable de s'aider elle-même, elle peut essayer d'aider ces femmes qu'elle aime. Essayer de les aider à traverser et supporter l'absence d'un être cher parti trop tôt. Parce que, même si elles ont perdu cet homme important de leurs vies, le deuil pour leur part est permis. Elles n'ignorent rien de ce qui s'est passé, de ce qui est arrivé et si ça ne rend pas la fatalité plus juste ou plus acceptable, d'une certaine manière Eleonora sait que cela permet, à terme, d'avancer. A son rythme, bien sûr. Mais d'avancer quand-même.

"- C'est normal." souffle la blonde en rejoignant sa meilleure amie, comme cette dernière la remercie d'avoir répondu à son appel.

Egoïstement, aussi, ça la sort de sa maison, de sa propre douleur. Cela lui permet de penser à autre chose qu'à son obsession de voir sa fille revenir, reparaître. Rien n'est plus terrible que d'être tenu dans l'ignorance, que de ne pas savoir ce qui s'est passé, ce qu'il est advenu de nos proches. Se concentrer sur les problèmes des autres, sur leurs deuils, c'est une manière de se déconnecter de ses propres pensées, aussi. Une manière de s'anesthésier le cœur et l'esprit. C'est toujours mieux que d'enchaîner les cachets pour ne plus penser à rien. Elle imagine que c'est plus sain que les méthodes de survie de certains.

"- Tu as un plan, tu sais par où tu veux commencer ?" s'enquit la blonde.

D’une certaine façon, Irene avait pris conscience rapidement qu’il fallait chérir ses filles le plus possible le temps qu’elles étaient chez elle et même le temps qu’elles étaient de ce monde. En espérant qu’elles lui survivraient. Il y avait intérêt en tout cas. Bref, depuis qu’elle avait appris la disparition de la fille d’Eleonora, en tout cas, elle avait eu cette prise de conscience importante. Une prise de conscience qui, pour tout dire, n’était pas forcément nécessaire. Ewa et Liwia étaient déjà pas mal gâtées, alors là…elles avaient à peu près tout ce qu’elles voulaient. Quoi qu’elles ne voulaient plus grand-chose depuis le décès de leur père. La rousse se souvenait même que, il n’y a pas si longtemps, elle avait acheté de jolies chaussures à sa plus jeune fille, mais qu’elle n’était pas très emballée. Mais bon, c’était à ses risques et périls et elle le savait, Irene.

Quand la blonde demande à sa meilleure amie si elle a un plan, celle-ci s’affaisse. Non. Elle n’a aucun plan. Enfin…elle n’a plus aucun plan. « En fait…je n’ai plus d’idées. Je me demandais si toi tu en aurais. J’ai pensé à un voyage mère/fille mais je ne suis pas sûre que ça lui plaise. Ou en tout cas qu’elle serait contente de sortir de son cocon. Ou plutôt de sa prison dorée. Sinon une fête surprise mais…Très mauvaise idée, je t’assure. Du coup…je sais plus… ». Complètement désespérée ? Pas du tout…Enfin..si. Elle qui était la mère de Liwia ne savait même pas ce qu’elle allait lui offrir. C’était fou, quand même. Complètement fou.

Irene regarda autour d’elle et vit une boutique de bubble tea. Aime-t-elle seulement ça, la jeune femme ? Sa mère pourrait commencer la journée par lui apporter son petit déjeuner au lit. Un petit déjeuner pas diététique, on est d’accord. C’est un peu le but d’un anniversaire. Ne pas manger diététique. Bon, la boutique de bubble tea lui avait donné une idée. « Un petit déjeuner au lit c’est tout ce que je sais. »

Pour organiser l'anniversaire de sa fille, Irene semble un peu tendue, un peu à cours d'idée aussi. Il faut dire qu'au vu du drame que sa famille a traversé depuis la mort de son mari, avec la disparition de l'homme, les filles sont quelques peu mornes, ternes, déprimées. Désespérées. Elles n'ont plus goût à rien et Eleonora ne les comprend que trop bien, comme il est difficile pour elle aussi d'avancer, certains jours. Difficile de se lever, d'avoir le goût de faire quoi que ce soit. Eleonora les comprend, parce qu'elle est passée par là. Parce que, malgré le temps, elle y passe encore. Parce que faire son deuil est un processus lent et difficile que parfois, l'on ne parvient tout simplement pas à accomplir, même  si la blonde espère fortement qu'Ewa et Liwia finiront par s'en sortir, quand bien-même elle en est incapable, en ce qui la concerne. Ce n'est pas tout à fait la même chose, cependant. Il est normal de perdre ses parents, normal de les enterrer un jour ou l'autre, c'est dans l'ordre des choses. Mais enterrer un enfant... Enterrer un enfant est un mal duquel on ne se remet jamais.

"- D'accord, donc un petit déjeuner c'est déjà bien. Ensuite... Il y a peut-être un groupe de musique qu'elle aime bien et qu'elle aimerait aller voir en concert ?" propose la blonde, pensive. "Ou peut-être que des places pour un spectacle de patinage artistique lui ferait plaisir ? Ou une nouvelle tenue pour ses prochaines compétitions ?"

Liwia aimant les sports de glace et étant elle-même patineuse artistique, peut-être qu'elles pourraient être sûres de ne pas faire un faux pas en partant dans cette direction. A moins que même le patinage ne l'intéresse plus du tout ? Eleonora ne saurait le dire même si elle sait que c'est possible, elle-même ayant tourné le dos à ses passions lorsqu'elle a perdu sa fille pour n'être plus qu'une boule de douleur, de manque, d'attente, focalisée sur sa vie professionnelle pour ne pas trop voir à quel point elle souffre.

La mort est un sujet difficile à aborder et Irene aimerait ne plus jamais en entendre parler. Malheureusement ses enfants n'étaient pas tout à fait remises. Loin de là, en réalité. Alors elle n'en avait pas fini avec ça. Elle ne trouvait plus les mots pour les consoler. Les avait-elle déjà seulement trouvé ? Rien qu'une fois ? Non, pas aux dernières nouvelles. En y repensant...ce n'était pas tout à fait ce qu'elle avait prévu dans sa vie. Dans la vie de se filles, surtout. Non...pas tout à fait. Elle s'était vu mourir aux côtés de son mari, entourée de sa famille. De ses filles et de ses petits enfants. Et même si elle avait envie de devenir grand-mère, avant, elle n'en aurait jamais voulu à ses filles de ne pas vouloir d'enfants de leur côté. En revanche, aujourd'hui, ce n'était plus tout à fait d'actualité. Disons qu'elle pensait bien à autre chose que d'avoir des petits enfants. Voir ses filles épanouies, par exemple. Ou juste les voir mieux. Oui. Les voir sourire, les entendre rire. Les voir être sujette à des petits problèmes de jeunes femmes comme : "Oh non, je ne sais pas quoi mettre pour cette soirée.". Ce genre de choses, quoi.

"Ou les deux ?", fini par répondre Irene. Oui, une nouvelle tenue et un spectacle, pourquoi pas. Mais peut-être était-ce un peu trop. Elle demanda alors à sa meilleure amie. "Tu crois que ça fait trop ?...". Rien n'est jamais trop pour ses enfants, voyons. Aurait-elle dit un peu plus tôt. Malheureusement la jolie rousse avait du mal à trouver le juste milieu sur certaines choses. Notamment les cadeaux de ses filles pour leurs anniversaires. Tout ça était bien compliqué. Un peu trop, d'ailleurs. Irene avait beaucoup de mal à suivre ses derniers temps. Elle avait faillis oublier l'anniversaire de Liwia. Même si elle avait encore un peu de temps. En général, avec son mari, elle organisait toujours tout à l'avance. Aujourd'hui elle avait l'impression d'être en retard plus qu'autre chose.

Reprendre goût après la mort ou la perte d’un être cher est un processus long, difficile et, parfois même, impossible. Eleonora le sait pour l’avoir traversé elle-même, pour le traverser encore. Sa fille disparue depuis des années continue de hanter son existence, ses pensées et tous les événements de son existence. Chaque événement est l’occasion de se souvenir qu’elle n’est plus là, que sa mère ne la reverra peut-être jamais, que la vie la lui a arraché. Noël, les anniversaires, les fêtes… Et même l’anniversaire de disparition, sont autant de dates qui torpillent son âme, qui attisent sa douleur et que, forcément, son amie et ses filles connaissent elles aussi, sans pouvoir espérer, toutefois, le retour de l’être aimé. Est-ce vraiment pire ? L’espoir est une chose terrible, sans cesse déçue et qui ne permet pas vraiment de faire son deuil. La mort, elle, si elle reste terrible et injuste, permet au moins d’avoir les éléments nécessaires pour avancer. Pour faire le deuil de ce qui est passé, qui ne reviendra plus. Pas de corps, pas de mort. Pas de mort, des doutes. Des doutes, l’inertie. Telle est sa vie. Son existence toute entière est marquée par l’absence,

”- Non, je ne pense pas que ce soit trop. Le tout est de trouver maintenant le bon spectacle et le bon costume mais… je suppose que tu connais ses goûts en la matière. Tout du moins bien mieux que moi.”

Il doit bien y avoir un spectacle donné prochainement et qui pourrait plaire à Liwia. Le jour J de son anniversaire serait le mieux mais… Bon, si c’était quelques jours plus tard, ce serait très bien aussi, le tout étant qu’elle passe un bon moment. Et puis, peut-être que pour le jour J, Irene pourrait prévoir un petit quelque chose en famille pour montrer à sa fille qu’elle était entourée ? Rien de trop énorme, qu’elle soit à l’aise mais…

”- Peut-être que tu pourrais aussi faire un déjeuner, ou un dîner ? Enfin, son anniversaire étant le jeudi, peut-être qu’il vaudrait mieux faire ça le 3 ou le 4. Un repas avec Ewa, ta mère, ta soeur, ta nièce et son mari… En petit comité familial, ça ne lui ferait pas plaisir ? Se sentir soutenue, entourée…”

Eleonora était définitivement d’une grande aide. Elle avait un certain sens de la fête ou, tout du bien, pour faire plaisir à un anniversaire. Irene s’en voulut un peu de ne pas avoir pensé à inviter tout le monde pour un dîner ou un déjeuner. Peut-être qu’un dîner serait plus facile. Parce qu’il faudrait tout préparer et que cela prendrait un certain temps. Surtout pour autant de monde. Il était évident qu’elle ne ferait en aucun cas appel à un traiteur. Un traiteur qui, si ça se trouve, ferait un boulot médiocre. Oui, elle avait déjà eu à faire à ce genre de personnes. En tout cas elle réfléchit. « Je ne sais plus s’il y a une boutique…pour les tenues…ou s’il faut commander sur internet. » Elle était un peu plus détendue que tout à l’heure. Dans son rôle de mère. Dans son rôle de mère qui doit trouver un cadeau pour sa fille sans paniquer et sans se trouver dépasser par les événements.

Irene s’avança dans la rue et sursauta quand son téléphone se mit à sonner. C’était Ewa. Elle semblait vouloir aider, mais sa mère lui proposa de chercher de son côté un cadeau et d’inviter, surtout, toute la « petite » famille pour un dîner. Elle avait fixé une date, ce serait le 4, le samedi. Comme ça elle était presque certaines que tout le monde pourrait venir.

Puis elle raccrocha et regarda Eleonora. « Merci beaucoup pour ton aide. » elle sourit et la prit rapidement dans ses bras. Rapidement…pour à peine quelques secondes, en réalité. Puis elle regarda autour d’elle. « Spectacle. On peut aller à la billetterie. On aura plus de chances de trouver un jour et un spectacle là-bas que sur internet, par exemple. ». Internet…Aujourd’hui on faisait tout par ce biais. Ce qui était assez triste.

”- Le mieux c’est peut-être de voir avec une couturière non ? Ou alors demander à ta nièce, elle fait bien du patinage elle aussi, il me semble ?” s’enquit la blonde.

Irene ne semble pas savoir quoi faire pour trouver une tenue de patinage neuve, ne sachant plus si elle doit se rendre en magasin ou s’il est possible de trouver quelque chose de bien sur internet. Eleonora aurait tendance à dire que, pour commander en ligne, il faut être vraiment sûr de soi et de la marque, pour prendre de la bonne qualité, si bien qu’elle aurait tendance à ne pas recommander cette solution si une alternative existe en ville. En allant acheter la tenue elle-même, Irene pourra jauger du rendu, de la qualité… Le mieux est donc de se renseigner auprès de patineuses qu’elle connaît et qui pourront sûrement la renseigner, la conseiller, aussi.

Le téléphone d’Irene sonnant tandis qu’elles marchent dans la rue, la blonde patiente, laissant son amie parler avec sa fille et organiser un dîner de famille pour le 4 au soir. Ewa s’occupant des invitations, Irene pourrait ainsi continuer sa recherche de cadeau de son côté. Raccrochant, elle propose donc de se rendre directement à la billetterie pour acheter des places de spectacle, ce qui sera sans aucun doute le mieux pour voir directement la programmation prévue.

”- Bien, dans ce cas, direction la patinoire, j’imagine ?” demande l’infirmière en étant si sûre de la réponse qu’elle vire à droite en attrapant le bras de son amie pour la tirer avec elle en direction du grand édifice que la fille de cette dernière fréquente si souvent, dédiant sa vie à son art, au moins jusqu’à la disparition de son paternel, tout du moins. ”Tu as une idée, déjà, du genre de spectacle sur glace que Liwia apprécie particulièrement ?”