Age : 27 Né.e le : 02/03/1997 Messages : 119 Métier : Patineuse artistique Longueur de posts : variable A Hamburg depuis : Toujours Avatar : Kennedy McMann Points : 698 Date d'inscription : 09/11/2021
Tes yeux ne cessent d'aller de droite à gauche tandis que tu cherches le piège. Pourtant, si tu es là, c'est que tu le veux bien. Parce qu'en d'autres circonstances, nul doute que tu n'aurais pas bougé pour venir à la patinoire avec n'importe qui. Ta mère ou Ewa, déjà, tu n'aurais même pas pris la peine d'aller avec elles. Il n'y a que Lisa, avec qui tu as l'habitude et une raison d'aller à la patinoire. Enfin, "que" Lisa... Visiblement pas, car Alessia, sa mère, aka ta tante, te l'a proposé. En soi, tu y serais allée qu'elle te le propose ou non : tu as besoin de te vider la tête et entre le faire à la patinoire ou rendre visite à ton père, l'idéal reste tout de même de rester loin de lui, de son souvenir qui te hante et te brûle la peau un peu plus à mesure que défilent les jours. Tu soupires. Si seulement il était encore là. Les choses seraient tellement plus simples...
Tes yeux croisent ceux d'Alessia et tu te forces à esquisser un sourire. Ton visage est rigide, dur comme de la pierre, mais tu arrives à lutter suffisamment fort pour étirer tes lèvres. Tu as perdu l'habitude de sourire, l'habitude de montrer de la joie d'une quelconque façon. Tu passes plus de temps dans le noir à observer un point invisible, ou à dormir - faire semblant serait plus exact étant donné que tu n'as retrouvé le chemin vers les bras de Morphée que depuis quelques semaines - échappant à toute interaction sociale, pensant te protéger alors que tu ne fais que t'isoler, t'empêchant d'avancer vers la lumière, engloutie un peu plus par l'obscurité d'une chambre ou simplement celle qui noircit tes pensées à mesure que dure le deuil de ton père.
- Du coup... tu as eu envie de prendre le rôle de Lisa aujourd'hui ? Tu essaies de dire ça sur un ton léger, mais tu ne dupes personne : ça ressemble presque à un ton de reproche. Après tout, seule Lisa connaît assez bien ta routine pour t'aider à t'entraîner. Vous n'avez pas plus besoin que ça de parler et quand elle te permet de rester silencieuse, c'est peut-être le moment où tu préfères ta cousine, pour le coup. Comme si le silence vous permettait de mieux vous comprendre. Ou alors tu voulais parler... ? Tu réprimes un frisson d'effroi. Parler. Tout le monde te suggères de le faire. Mais toi, tu n'en as pas envie. Tu n'as pas envie d'évoquer ce père parti trop tôt, l'injustice de cette crise cardiaque alors que tout allait bien pour lui, le vide qui se creuse de jour en jour dans ta poitrine et que probablement personne ne pourra jamais combler. Ça t'effraie. En parler rendrait la chose encore plus réelle. D'autant qu'un père, on n'en a qu'un, et une fois qu'on l'a perdu, c'est trop tard.
Lorsque tu as du temps libre, tu apprécies de pouvoir faire du patinage. Ce n'est que pour le loisir puisque tu n'as jamais fais carrière dans le domaine, étant de toute manière heureuse dans la vie que tu mènes à l'heure actuelle. Il t'arrive également assez souvent d'y aller avec Lisa, ta fille, la prunelle de tes yeux. Mais aujourd'hui, c'est à ta nièce que tu as proposé d'y aller. Mine de rien, tu as conscience que les choses ne sont pas toujours aisées pour elle et tu aimerais pouvoir faire beaucoup plus pour elle. Tellement plus, même. La famille est quelque chose de très important pour toi et la seule chose dont tu rêverais, c'est que chacun des membres de ta famille puisse s'épanouir et être heureux. Pour Liwia, c'est bien plus difficile de l'être et ça se comprend. Malheureusement, il n'y a pas beaucoup que tu puisses faire pour atténuer sa peine. La seule chose que tu puisses faire est d'être présente pour elle, quoi qu'il puisse arriver.
Lorsque tu rejoins le lieu de rendez-vous fixé avec Liwia, tu remarques qu'elle est déjà présente. Naturellement, tu te diriges donc vers elle tout en souriant. Bonjour Liwia. Lui demander comment elle va serait insultant tant la réponse saute aux yeux, tu n'as donc pas l'intention de le faire, ne désirant pas faire pire que mieux avec elle. La voir ici, savoir qu'elle est venue, c'est déjà une étape à ne pas sous-estimer. Au contraire, tu désires respecter ses besoins sans qu'elle n'en oublie le plus important : tu es là pour elle, et tu n'es pas la seule d'ailleurs.
J'avais simplement envie de passer du temps avec toi. Lui réponds-tu avec sincérité. Parce qu'en étant ici, avec elle, tu sais aussi qu'elle n'est pas seule même si ce n'est pas en un claquement de doigts qu'elle retrouvera une once de joie de vivre. Ce qu'elle traverse est difficile, tu ne peux que l'imaginer. Parler est une possibilité, qu'importe le sujet. Mais je ne te forcerais pas à parler de sujets que tu souhaites éviter. C'est bien une des choses que tu respectes. Chaque personne a probablement des sujets plus sensibles et forcer la communication n'arrangera rien, bien au contraire. Si Liwia ne désire pas parler de son père parce qu'elle n'est pas encore prête à le faire, tu ne peux qu'accepter. La seule chose qui me tient à coeur est que tu saches que je suis là pour toi. Même si ça implique de rester silencieuse, de ne pas parler de ce sujet qui la détruit, de cette absence si lourde à porter. Tu t'installes afin d'enfiler ta paire de patins, ton regard se posant vers elle. On y va ? Lui proposes-tu simplement afin de faire ce pour quoi vous êtes là : patiner.
Javajunkie
gare à la crise de la quarantaine
♔ Once I was 20 years old, my story got told
Liwia Ludwig
Age : 27 Né.e le : 02/03/1997 Messages : 119 Métier : Patineuse artistique Longueur de posts : variable A Hamburg depuis : Toujours Avatar : Kennedy McMann Points : 698 Date d'inscription : 09/11/2021
Ton père te manque. Lui, il te comprenait toujours si bien. Tu n'en veux pas au reste de ta famille de ne pas comprendre ton état, la détresse dans laquelle tu te noies depuis si longtemps maintenant. Au contraire, tu ne leur en veux pas tu es reconnaissante de tous ces efforts qu'ils font, tous autant qu'ils sont, pour t'aider à sourire, à penser à autre chose. Sauf que tu n'as aucune envie de penser à autre chose. Toi, tout ce que tu désires, c'est que ton père revienne, qu'il te serre dans ses bras, que tout soit oublié : la tristesse, le malheur, la perte et cette absence d'adieux qui te fend le coeur depuis si longtemps désormais.
Et quand tu regardes ta tante qui te sourit et t'affirme qu'elle veut passer du temps avec toi, ton coeur se serre davantage que dès lors tes yeux ouverts. Parce que tu as conscience de tout ce qui te manque, mais le vide qui fait tes pieds se dérober, essayant de t'aspirer vers lui encore et encore. Ton père te manque. C'est la seule réalité qui te fait tenir debout. Le souvenir de son rire, de ses conseils, de tout son être. Mais c'est trop tard, désormais.
Tu tentes de sourire à Alessia.
- Merci. Tu lui es reconnaissante et tu crèves d'envie de lui rendre la pareil. Mais ces mots-là n'arrivent pas à franchir la barrière de tes lèvres. Alors tu te contentes d'espérer qu'elle peut comprendre qu'il y a plus qu'un simple "merci" derrière tes mots.
Tes yeux se remplissent légèrement de larmes et tu détournes le regard pendant que tu enfiles tes patins. Tu passes déjà pour la fragile de la famille et ça te tue suffisamment pour ne pas en rajouter. D'accord. finis-tu par dire une fois ta gorge dénouée et tes larmes ravalées.
Tu te lèves alors qu'elle est toujours en train de mettre ses patins et ta main frôle la sienne pendant que tu avances. Tu en profites pour t'arrêter quelques secondes à son niveau. Tu ne sais plus comment exprimer tes émotions quand elles ne sont pas négatives.
Accueil 
