Durch den monsun (Dallas)

Cela faisait depuis peu que Wolfgang avait débarqué ici, à Hambourg, en Allemagne. Il ne connaissait aucun traître mot d'allemand, si ce n'était des phases emblématiques ou qu'il avait entendues dans des chansons allemandes connues (dont Tokio Hotel en faisait partie à l'époque). Sa préférée devait être 99 luftballons mais d'autres chansons allemandes étaient tout de même cool. Musicalement, il préférait tout de même les compositeurs allemands qui ont traversé l'Histoire et dont il avait repris le nom de famille en toute modestie mais, comme toute culture, il fallait bien que cela évolue au fil du temps.

La première soirée, il s'était installé à un hotel pas très loin du centre ville. Il n'avait pas encore pu revoir son "neveu" préféré, ce dernier ayant un emploi du temps de ministre et comme sa venue était plus ou moins inattendue, et dont la décision s'est faite finalement assez rapidement, il n'avait pas pu s'adapter pour l'accueillir. Cela ne l'avait pas empêché d'observer les alentours tout le long et même de faire de bonnes rencontres. D'ailleurs, le premier soir, il avait finalement passé la nuit chez une inconnue, enfin, pas totalement puisqu'ils avaient fait vaguement connaissance avant. L'hotel n'avait pas été très utile par conséquence, si on omettait le fait qu'il était rentré à l'hôtel au beau milieu de la nuit afin de finir sa nuit.

Le lendemain, il s'était réveillé et la première chose qu'il avait décidé de faire, c'était de se griller une clope. Il ne savait pas encore s'il avait bien fait de venir jusque là, mais il avait ses raisons, et bien qu'à première vue, la ville ne l'inspirait pas des masses, il n'avait encore rien vu et ne connaissait rien d'elle. Il ne pouvait pas se permettre de la juger aussi vite, sinon il ne serait pas resté aussi longtemps à Paris. En plus, pour une fois dans sa vie, ce n'était à une capitale qu'il s'installait mais à une ville un peu plus en retrait et sans doute moins stressante. En soi, Amsterdam n'avait pas été mal dans le genre, c'était même là où il avait préféré vivre.

Lorsqu'il fut prêt, il emmena avec lui son sac qui ne se composait que de quelques affaires. Il voyageait toujours très léger. A vrai dire, il avait gardé toutes les autres à Amsterdam, en attendant de trouver un loyer ici. Il n'avait pas totalement rompu avec sa vie d'avant, étant donné que sa vie à présent ne lui permettait pas. Mais, il avait emmené le plus important et refusait de s'encombrer d'affaires dont il n'avait pas besoin. D'ailleurs, il faudra songer à changer d'opérateur téléphone également pour pouvoir être en communication de manière plus simple et directe avec ses connaissances qui se trouvaient là. Son "neveu" étant du métier, il avait quelques contacts avec d'autres gens qu'il connaissait et avec lesquels il travaillait et ainsi de suite. Pourtant, Wolfgang n'avait jamais réellement travaillé avec Dallas. Ils avaient des connaissances communes, ça s'arrêtait là. Et il devait admettre être assez intrigué par son travail, et vice versa.

Ainsi, à dix heures pétantes du matin, Wolfgang Pachelbel, anciennement MacDuff, s'était pointé à l'improviste au CB Records. Normalement, il aurait du rejoindre Dallas un peu plus tard, ne serait-ce que pour déjeuner, mais il n'avait pas voulu attendre jusque là, préférant toujours la surprise aux choses prévues. C'était ce genre d'homme, Wolfgang, à vivre dans l'imprévu. Et il savait que ça pouvait être totalement insupportable pour des gens parfaitement ordonnés, dont leur vie était menée à l'heure près. Il trouvait ça malheureux, mais ainsi fonctionnait certaines personnes et il ne se permettrait pas de juger là dessus. Le nombre de fois où Wolfgang avait loupé un avion parce qu'il dormait encore (par exemple), ça avait fait crisé plus d'un ami.

"Bonjour mademoiselle, je voudrais voir Dallas s'il vous plait."

La secrétaire, l'agente d'accueil ou peu importe qui elle pouvait être le regarda, surprise puis éclata de rire.

- Et vous êtes?
"Son pire cauchemar."

Nouveau rire de sa part, suivi du siens. Seulement, Wolfgang mit fin à ces amusement en prenant un air soudainement sérieux. Elle lui expliqua donc qu'on ne pouvait pas voir le patron en se pointant comme une fleur, et étant donné qu'elle n'était pas coopérative et que la méthode traditionnelle ne fonctionnait pas, il s'avança vers le premier ascenseur qu'il trouva malgré les réfutations de l'accueil et ses menaces d'appeler la sécurité. Il sélectionna le dernier étage puisque c'était toujours là où se trouvait les PDG des entreprises dans les films et attendit patiemment d'arriver jusqu'en haut. Une fois à destination, il se mit à observer chaque bureau jusqu'à, finalement, parvenir à trouver la personne qu'il recherchait. Il s'avança doucement, ouvrit la porte et:

"Surprise, Crevette!"

S'avançant jusqu'au bureau de son neveu, il déposa d'un geste sec son sac sur le sol et entreprit de prendre l'un des deux sièges disponibles. Apparemment, il tombait à pic.

Cela faisait bizarre pour Wolfgang de se retrouver dans un endroit comme celui-ci. Il ne s’imaginait absolument pas travailler dans ce genre de “prison” comme il appelait cela. Il savait que le monde tournait ainsi et que malheureusement, il fallait des âmes assez masochistes pour pouvoir vivre ce genre de vie. Lui n’en faisait absolument pas partie. Il était tellement en dehors des conventions habituelles qu’il ne se permettrait pas d’avoir ce genre de vie. Il n’en avait tellement pas voulu qu’il avait préféré vivre comme un chien, à l’extérieur, connaissant la faim et le froid. Il avait peut être été clodo, mais il avait été avant tout un clodo libre et c’était tout ce qui l’importait pour lui. Il avait réussi à s’adapter aux gens, ou plutôt, à faire en sorte à ce que les gens s’adaptent à lui. Il a finalement réussi à trouver la vie qu’il avait voulu, n’ayant jamais eu d’ambitions énormes étant plus jeune ou même encore maintenant. La richesse, la gloire et les femmes n’avaient pas été tellement des “buts” dans la vie, contrairement à beaucoup d’hommes cigenre hétéro comme lui et bien qu’il avait vécu le bonheur parfait avec la femme de sa vie durant un long moment, il n’avait jamais tenté de retrouver quelqu’un pour se marier et fonder une parfaite petite famille. Fonder une famille d’ailleurs n’avait pas été dans ses projets. Un mariage malheureux, pondre des mômes pour faire bonne figure et vivre le restant de ses jours dans le simple désir égoïste de ne pas mourir “seul”, c’était parfaitement contre ses valeurs. S’il devait se marier un jour et, qui sait, avoir des enfants, ce sera parce qu’il l’aura voulu. Lui et sa “compagne”. Mais il n'en était rien. Il avait fait des rencontres féminines dans sa vie, après Elle. Mais aucune ne lui était arrivée à la cheville.

Cependant, venir narguer son ‘neveu’ était une chose jouissive. Il ne devait pas s’attendre à le voir, du moins, pas immédiatement, et il avait un peu voulu lui réserver une ‘surprise’ en se présentant sur son territoire sans le prévenir. Il savait que ça pouvait déconcerter les gens dans ce cas là. Une fois son ‘neveu’, qui était en réalité son frère, devant lui, ce dernier s’étonna de le voir. Wolfgang était d’autant plus amusé parce qu’il savait pertinemment que l'hôtesse d’accueil lui avait prévenu que son pire cauchemar arrivait et à présent, il l’avait sous les yeux.
Dallas et son Univers Impitoyable lui fit justement remarquer qu’il n’était pas son second client. Wolfgang émit un large sourire face à cette observation judicieuse et prit doucement ses aises. Il n’alla pas jusqu’à mettre les pieds sur son bureau, mais il croisa tout de même les jambes afin de montrer un air sérieux et confiant.

“Maintenant oui. Pas celui de prévu, mais le meilleur, sans doute.” répliqua-t-il.

Après quoi, Dallas commença à lui poser plusieurs questions. Pas dans l’ordre de son métier, certes, mais bon, c’était toujours à prendre. Après tout, il était là pour cela, pas pour lui proposer ses talents. Du moins, pas encore.

“Qu’est ce que je fiche ici? Je ne sais pas. Je me suis dit que j’allais te rejoindre, qu’il manquait un génie tel que moi dans ta vie! Tu me connais, je suis un mec comme ça moi, plein de surprise. Je n’ai pas d’endroit spécial, je vais là où la vie me mène. Mais si tu as un canapé de libre le temps de me trouver un appart, bah écoute, moi j’arrive et tu serais en plus le meilleur de tous les neveux.”

Il laissa place à un silence avant d’ajouter :

“Et toi, toujours avec ta femme? J’ai cru comprendre que ce n’était pas l’amour fou lors de votre mariage.”

Il se mit à pianoter la table avec ses doigts d’une main. L’autre main, il la plaça sous son menton afin de lui faire comprendre qu’il était tout ouïe à l’écouter.

Bien sûr, il n’était pas du tout client de Dallas. Il venait à l’improviste, sans demander la permission, juste pour la surprise. Il n’avait pas pris de rendez-vous ou quoique ce soit avec lui, c’était une manière pour lui de l’étonner, parce qu’il avait toujours été ainsi, Wolfgang. Toujours imprévisible. Et ce qu’il voulait lui annoncer, entre autre, l’était totalement. Lui-même, qui se doutait de tout, qui avait des théories sur tout, qui connaissait tout, n’avait pas été en mesure de trouver le lourd secret familial que lui avait caché… ses parents et… sa sœur. Si on pouvait ainsi les qualifier désormais. Ses ‘parents’ étaient morts désormais et c’était ce qui avait permis à sa véritable mère, sa génitrice, de lui expliquer toute la vérité.
Alors, comment lui annoncer? Le savait-il déjà? Impossible, sinon il l’aurait contacté, c’était sûr. Enfin, du moins, c’était ce qu’il pensait. Il était à peu près certain que Dallas n’était pas au courant, ça restait à voir. Mais il ne comptait pas aborder le sujet dès à présent, pas avant d’avoir pu fêter ces retrouvailles dignes de ce nom. Il l’aimait beaucoup, son ‘neveu’ et maintenant qu’il savait qu’ils avaient partagé le même utérus, il comptait s’en approcher davantage.  
Comme il s’y attendait, Dallas lui proposa de venir chez lui en lui informant qu’il avait déménagé, il y avait de cela deux ans. Wolfgang émit un grand sourire.

“Oui, je sais que tu es ici depuis ce temps là. Tu crois que je suis là pour quoi?  Une simple coïncidence? Mais j’apprécie ton invitation et je l’accepte. Cela dit, je débarrasserais le plancher aussi vite que j’ai trouvé un autre endroit où m’installer” dit-il calmement.

Naturellement, lorsqu’il aborda le sujet du mariage, il ne fut pas déçu de la réaction de Dallas. Il savait que ce serait un sujet qui ne serait pas accueilli par son récepteur et il l’avait un peu fait exprès. Lors de son mariage, Dallas n’avait pas exprimé un seul soupçon de joie, une envie phénoménale d’épouser la femme qui devait partager sa vie. Il savait bien que c’était un coup des parents, il savait aussi que ça aurait été sa vie également s’il n’avait pas rompu avec eux. Il lui avait pourtant mis en garde, que c’était une connerie, qu’il n’avait pas à faire cela. Mais il n’avait pas pu imposer sa vision des choses non plus. Il avait laissé Dallas faire son propre choix. La vie était ainsi faite.
Wolfgang l’écouta parler de ce qui lui était arrivé. De son divorce notamment. Il pencha légèrement la tête lorsque son neveu s’apprêtait à lui annoncer quelque chose. Il ne l’interrompit pas non plus lorsqu’il lui raconta la manière dont il avait été tâché, humilié, par le geste qu’il avait eu envers son collègue. Cela ne l’étonnait pas ceci dit, ses relations globales semblaient être… catastrophiques. Il savait ce qu’étaient les coups durs lui aussi. Il avait été trahi lui aussi. Les gens n’étaient pas tous gentils et faits de bons sens. C’était même le propre de l’humain. Et quand on venait d’une famille aisée et en prime, avec des valeurs fortes, c’était d’autant plus difficile de grandir dans un milieu sain.

Au final, Dallas lui demanda pourquoi il avait prit rendez-vous et s’il avait besoin de quelque chose d'autre qu’un appartement. Wolfgang esquissa un grand sourire.

“Mais voyons, pour rien au monde je ne voudrais importuner mon neveu préféré!” répondit-il avec amusement. “Je voulais simplement te voir, vraiment. J’ai aussi des occasions professionnelles qui se pointent mais tu es ma principale raison de ma présence dans ce pays. On a jamais vraiment eu l’occasion de bien parler toi et moi, d’ailleurs, ton invitation au mariage a été une réelle surprise tu sais.”

Wolfgang l’observa un instant avec sérieux et il fronça les sourcils.

“Je vois que tu as vécu des choses difficiles. Je ne vais pas en rajouter en disant que je t’avais prévenu, tu as assez donné. Mais… Je me ferais un plaisir de t’aider à tourner la page. Ça a l’air encore de te peser et tu as besoin de t'amuser.” poursuivit-il très sérieusement. “Annule ton rendez-vous et viens m’aider à emménager chez toi. Je pense qu’on a beaucoup de choses à se dire toi et moi.”

Il se mit à observer les alentours sans vraiment fixer un point fixe, simplement en attente de réaction de son interlocuteur.

Visiblement, l’Univers Impitoyable en avait gros sur la patate. Ca se voyait qu’il avait le seum et qu’il avait enfoui une colère et qu’à force d’accumulation, tout avait explosé. Il ne pouvait pas le blâmer. Il ne pouvait pas non plus le blâmer de ne pas avoir suivi ses conseils de se tirer de cette merde pour pouvoir se sentir plus libre. Chacun faisait ses choix dans la vie, parfois ils étaient bons, parfois mauvais. En ce qui concernait Dallas, c’était apparemment mauvais. Mais il était encore jeune ce garçon, il pouvait encore mener sa vie à bien comme il l’entendait. Wolfgang pouvait l’aider à ce sujet, il était bien placé pour cela et puis, il ne lâcherait la main de son neveu préféré pour rien au monde. Un neveu qui avait plus le statut de frère, certes, mais étant donné qu’il avait grandi avec cette condition là, d’oncle gâteux et pas nécessairement le modèle à suivre, il  ne pouvait pas le voir autrement… pour le moment. Toujours était-il que, l’un comme l’autre, Dallas faisait parti de sa famille. Il était même un peu l’unique personne qui lui restait, avec sa ‘mère’, qui a toujours joué à la grande sœur pour lui. Tout était un peu flou mais il refusait cependant que tout change pour le moment. Ça allait se faire, forcément, mais petit à petit, doucement. Ce serait trop précipité de se considérer comme fils parfait ou frère génial. Non, il fallait donner le temps que la relation réelle ne s’installe.
Dallas lui exprima toute sa frustration, ce qu’il s’était passé et Wolfgang écoutait comme un ami. Dallas lui faisait confiance pour lui dire toutes ces choses et il en attendait pas moins de lui, et vice versa. Il l’écoutait religieusement, se retenant tout jugement. Déjà parce qu’il n’avait pas à le faire et aussi, parce qu’il n’était pas là pour cela.

“Perdre qui, exactement?” s’étonna-t-il. Il ne voyait que des mauvaises personnes dans l’entourage de Dallas alors forcément, il se posait des questions.

Dallas poursuivit ensuite sur ce qu’il s’était passé, la relation qu’il y avait avec la famille. Lorsqu’il lui dit qu’il avait eu également son lot et que s’il savait ce qui avait été dit sur son dos, Wolfgang croisa les mains sur son genoux en adoptant une position de star et émit un petit rire de diva.

“Oh ne t’en fais pas mon cher Dallas, je sais ô combien j’ai pu être une star à leurs yeux. Je n’ai pas besoin que tu me dises tous les poèmes qui ont pu être récités à mon encontre, je sais à quel point j’ai été apprécié et source de débat. Je peux pas leur en vouloir, ce n’est pas comme si je ne l’avais pas cherché après tout. Tu te souviens de leur tête à ma vue, lors de ton mariage? J’aurais dû filmer leur tête en caméra cachée pour éterniser cela à jamais, c’était tellement magnifique et pour rien au monde j’aurais raté cela.”

Lorsque Dallas lui posa plus de question sur ce qui l’amenait à être là et à l’avoir rejoint, Wolfgang pencha la tête vers l’avant en lui demandant du regard s’il était sérieux. Mais vu qu’il ne semblait pas être au courant, il comptait bien lui dire où il en était professionnellement parlant.

“Aaah, Dallas Dallas Dallas. Vois tu, je baigne dans le même milieu que toi, si j’ose dire. Je suis auteur compositeur et, oui, toujours organiste, l’ironie. Il se trouve que nous avons plus de connaissance en commun qu’on pourrait le croire et bref, je suis certain que toi et moi pouvons faire de grandes choses ensemble, en travaillant ensemble. Et puis, vu que c’est toi, je me vois mal ne pas saisir l’occasion, tu vois?”

Il termina sa phrase par un grand sourire satisfait. Dallas s’était excusé pour ses “parents” qui étaient, au passage, ses "grands-parents" et il lui informa même qu’il n’était pas venu à l’enterrement. Wolfgang éclata de rire à ce moment-là.

“Oh mais je sais que tu n’étais pas là à l’enterrement de mon cher Papa parce que moi j’y étais. C’était une manière pour moi de m’assurer que cet immense fils de pute était bel et bien mort, à six pieds sous terre et que plus JAMAIS il ne me fera chier de ma vie. Un moyen, également, de conclure toute cette merde qu’il m’a fait endurer plus jeune. Enfin, je lui ai dit au revoir à ma façon et c’est tout aussi bien. Dieu a son âme désormais et j’espère vraiment qu’il a été admis au Paradis, comme ça je n’aurais pas à le supporter en Enfer au moment où mon tour viendra” lui expliqua-t-il.

Wolfgang continua d’écouter son neveu parler et lui expliquer ses ressentis, par rapport à son divorce, et tout ce qu’il s’était passé. Il le regarda de manière neutre, apprenant toutes ces choses par la même occasion et regrettant au passage de ne pas avoir été présent à ce moment-là. Lui, le solitaire, s’était abstenu de se mêler aux conneries de sa famille, mais pour Dallas, il aurait souhaité être un soutien. On ne pouvait pas refaire le passé dans tous les cas, chacun avait fait ses choix et à présent, on ne pouvait qu’avancer. C’était ainsi qu’il voyait les choses.

“Mmh, je vois. Ta situation est regrettable, c’est certain. On fait tous des conneries dans la vie, on ne côtoie pas forcément les bonnes personnes et à chaque fois que c’est le cas, c’est toujours pour une raison, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Ce qui s’est passé n’aurait pas dû se passer, tu n’as pas à avoir honte de qui tu es. Et tu as le droit d’être qui tu es, qui tu veux être, peu importe ta sexualité. Une sexualité qui ne définit pas qui tu es au passage. Et peut être que ton fils va grandir avec cette mentalité de merde que sa mère lui inculque. Mais tu sais, les enfants finissent par réfléchir par eux même à un moment donné.”

Il s’auto montra des pouces pour exprimer le meilleur exemple qu’il pouvait donner.

“Ton fils fréquentera peut être des gens plus positifs, plus intelligents aussi et moins fermés. Avec Internet et toutes ces conneries, c’est largement possible. Ne perds pas espoir. Je ne sais pas ce qu’il en est de ta relation avec lui, si t’essaie de le voir ou non, mais si c’est le cas, continue d’essayer. C’est le meilleur conseil que je peux te donner.”

Qu’importe, il lui suggéra de tout envoyer en l’air pour la journée, de partir et d’aller faire autre chose. Certes, il lui en demandait beaucoup, il en était conscient, mais il voulait aussi lui faire prendre l’air, profiter de ces retrouvailles pour faire autre chose qu’une discussion dans un bureau alors qu’un connard attendait son tour pour passer.
Finalement, Dallas prit la décision de le suivre et de léguer ses tâches à son assistant. Sous un sourire satisfait, Wolfgang l’écouta dire à la charmante chargée d’accueil qu’il allait partir puisque Satan l’avait achevé. Wolfgang n’en fut que plus amusé, il n’était pas déçu de son neveu pour le coup.
Il se leva, l’attendit pendant qu’il prenait ses affaires et remarqua aussitôt le casque de moto. Il lui adressa un regard à la fois surpris et séduit puisqu’il comprit aussitôt que son neveu chevauchait son véhicule préféré.

“Tu as une moto, toi? Ooouh mais si en plus tu me prends par les sentiments, je suis prêt à te suivre partout jeune homme” dit-il de manière amusée et excitée. “Tu as le choix pour le coup. Je peux t’emmener à la meilleure bouffe de ta vie, au plus grand magasin de moto de la ville, ailleurs et ensuite déménager mes maigres affaires chez toi ou bien commencer par cela et faire ce que tu veux après. C’est toi qui vit ici après tout, tu as désormais la lourde tâche de me faire découvrir cette putain de ville.”