JIM * Des km et pourtant, tu restes mon avenir.

« Mon amour,
C’est après des semaines de douleur, à souffrir en silence chacun de notre côté, que je décide enfin de poser les mots sur mes maux, sur notre douleur, sur papier. J’ai si mal, je me sens si vide de la perte de notre bébé et pourtant, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Rien n’est de ta faute et savoir que tu en souffres également me tue davantage. Tu m’as accordé ta confiance, tu as appris à me connaître avec mon caractère qui a même fait en sorte que tu tombes amoureux de moi. Tu m’aimes comme je suis et a accepté les défauts qui font que je suis la femme têtue comme une mule que je suis. Cette perte me ronge et pourtant je n’arrive pas à t’en parler. Pourtant ne doit-on pas tout partager dans un couple ? Les bons, comme les mauvais moments. On devrait être habitué avec le métier que nous faisons.
Des jours que cette décision me trotte en tête, je sais que celle-ci te semblera incompréhensible et qu’elle te fera encore plus mal. Mais ne faut-il pas repartir du bon pied pour recommencer quelque chose sur les bonnes bases ? J’ai besoin de changer d’air, notre maison, notre vie, me rappellent simplement l’échec que nous venons de traverser. J’ai besoin de retrouver mes repères et de retourner dans ma ville natale, en Allemagne. Ils me connaissent et savent à quoi je ressemble, je suis encore trop en danger ici en Amérique et je ne peux me résoudre à te savoir également dans leur champ de ligne. Saches que tu es la plus belle chose qui soit arrivée dans ma vie et ça ce n’est pas prêt de s’arrêter. Je t’aime du plus profond de mon âme.
Abi. »

La lettre écrite à la main posée sur la table du salon. Celle-ci est à moitié humide par les larmes qui coulaient le long de mon visage. La décision a beau être  ferme, cela ne m'empêche de ressentir du chagrin de devoir le laisser. Le pire dans toute cette histoire c'est que je ne sais même pas à quel moment, il pourra la lire puisqu'il est en mission... Ne pas faire machine en arrière, c'est la pensée qui me trotte en tête depuis ce matin. Dans le taxi pour aller jusqu'à l'aéroport, en enregistrant mes bagages jusque dans l'avion.

Et voilà où j'en suis. Analyse et officier aux renseignements de la police de Hambourg. J'essaie de reprendre une vie normale en essayant d'enlever cette douleur qui me torture l'esprit. Pourtant, il manque quelque chose à ma vie. Jim, le seul et unique amour de ma vie. Un jour parmi tant d'autre où je débarque au bureau, comme d'habitude, une réunion briefing avec le boss pour faire le point sur les enquêtes en cours. Les bruits courent dans les couloirs, apparemment, un nouveau fait sa rentrée et c'est le sujet dont tous le monde parlent. « Vous parliez à ce point quand je suis arrivée ? C'était il y a moins d'un mois et j'en ai aucun souvenir. »

Une mission éprouvante, il rentre chez lui. L'ambiance n'est plus la même depuis qu'Abigaïl a perdu le bébé. Il aimerait être présent pour elle, parce qu'elle en a besoin, ils en ont besoin mais c'est beaucoup trop compliqué. Jim se noie dans le travail, il ne pense plus qu'à ça. Une bien mauvaise idée mais ça l'empêche de penser à la perte d'un enfant, qu'ils auraient dû avoir tous les deux.
Une froideur dans l'appartement en rentrant, les lumières éteintes. Il referme la porte, sans penser qu'elle est partie, pour de bon. Il dépose sa veste sur la chaise et voit une lettre sur la table. Il s'assoit, l'ouvre et la lit. Elle est partie, pour faire un break, en Allemagne, son pays natal. Impossible de rester stoïque face à cette annonce, il fait les cent pas, il ne tient plus en place. Il l'appelle, sans cesse mais aucune réponse. Elle a dû éteindre son téléphone, ou elle est déjà dans l'avion. Il regarde sur internet, l'avion est déjà parti.
Il cogite, il ne peut pas la laisser partir, impossible. Elle est la femme de sa vie, jamais il n'a eu de tel sentiment pour une femme.
Il contacte tout le monde, ses collègues, les amis d'Abigaïl mais personne ne sait. Il est là, sans réponse.

Il ne peut pas rester en Amérique, il ne peut pas laisser Abigaïl en Allemagne. Elle a sa famille là-bas, mais lui, il a besoin d'elle. impossible d'imaginer sa vie sans Abigaïl, jamais.
Il appelle son chef, lui demandant une faveur. Il sait qu'il n'acceptera pas si facilement mais il tente, parce qu'il est prêt à tout pour retrouver celle qui l'aime.
Jim demande de contacter les autorités allemandes, non pas pour savoir où se trouve Abigaïl mais pour lui trouver une place là-bas, se faire muter.
Il n'en connait pas l'allemand et alors ? tout le monde parle anglais, personne n'aurait des difficultés à le comprendre.
La réponse fut longue pour Jim, rapide pour le chef mais tellement longue pour lui. C'est difficile de garder son calme, et sa patience dans ces moments là.
Les autorités allemandes lui ont trouvé une place, à la GSG 9, le GIGN allemand. Autant dire qu'il commence fort là-bas mais ça lui plait au final. Au moins, il arrive avec un boulot, il n'est pas sans rien si jamais ça devait échouer. Dans sa lettre, elle lui dit qu'elle l'aime toujours, il a donc une chance.
Cette tragédie est compliquée à gérer mais à deux, ils seront plus forts. Il n'a pas été capable d'être présent pour elle, il le regrette. Il a eu conscience de ses actes en lisant sa lettre. Il aurait dû être là, mais il a préféré le boulot à sa copine...

************

Premier jour chez les allemands. Il stresse un peu évidemment, il sait que tout le monde est au courant qu'un nouvel arrivant fait son entrée au GSG 9.
Il arrive, faisant rapidement le tour avec son nouveau chef. On le regarde de la tête aux pieds, surtout les femmes. Il est beau Jim, il fait de l'effet oui. Mais il s'en fiche, tout ce qu'il veut c'est de retrouver Abigaïl.
En attendant d'être présenté aux autres, il remplit de la paperasse. Beaucoup de papiers pour rien.
Une collègue à Abigaïl pose son regard sur elle, haussant les épaules L'nouveau est un américain. Il est beau apparemment ! Il est affecté au GSG 9. Ça rigole pas ! Elle lance, avec un petit rire, déjà conquise par le nouveau sans l'avoir vu.

Les longues heures de vol me font cogiter. Et si, je faisais une erreur ? Une erreur de mettre tragiquement en péril notre couple. Une erreur de laisser le putain et seul amour que j’ai eu dans ma vie de côté. Je suis persuadée que je regretterai cet acte, mais je ne peux faire machine arrière. Par fierté, cette fierté qui est identique pour chacun de l’un d’entre nous. Cette fierté qui nous a empêché de pouvoir se confier sur notre douleur. L’un s’étant complètement plongé dans son travail pour noyer et oublier son chagrin. Tandis que l’autre, moi-même, anéantie de ne plus sentir son enfant bouger à l’intérieur de son ventre. Impossible pour moi de trouver les mots et de me confier à l’homme que j’aime – qui n’est autre ou qui était le père de notre enfant perdu. J’ai tout perdu. Mon enfant et notre future famille, l’homme de ma vie et mon job. J’ai été relevé de mes fonctions suite au kidnapping car je n’ai pas voulu dire à notre patron que j’étais enceinte. Enfermée chez nous, seule pendant que mon homme était en mission, à me noyer dans mon chagrin en passant devant la porte de la chambre du bébé qui était restée close… C’est ainsi que j’ai pris cette décision, celle de partir. Le seul qui est au courant, c’est notre patron. C’est lui-même qui m’a confié que cela pouvait être une bonne chose ; pour notre sécurité. Lors de la mission de sauvetage, ils n’ont pas pu tous les attraper, la tête du gang a réussit à s’enfuir et connait mon identité. Pas mon réel nom, mais je risque énormément en restant ici. Ce que je veux par-dessus tout éviter, c’est mettre Jim en danger.

C’est une journée parmi tant d’autres où un nouveau membre fait son entrée dans le secteur GSG 9. Une collègue, chargée de l’informatique m’informe sur le nouveau. Je ris légèrement « C’est simplement parce qu’il vient d’un autre continent, les étrangers font leur effet à ce qu’il paraît. » Soudain, je songe à mon arrivée à l’académie de Quantico. Une allemande parmi des américains, c’était le même effet. J’attrape mon dossier, une affaire classée sur un trafic de drogue. L'heure du briefing de la journée a sonné et les membres présents se réunissent dans la salle de réunion.

« Bien tout le monde ! Avant que je fasse un point avec vous sur vos enquêtes en cours, je tenais à vous présenter un nouveau membre venant tout droit des Etats-Unis. J'espère que vous accueillerez le meilleur des accueils à Jim Higgins »

Posée contre la table, je n'écoutais pas vraiment, à vrai dire, je suis plutôt dans l'attente que ça se termine. Seulement ça se termine par quelque chose qui me fige littéralement. Non cela ne se peut... Pourtant, c'est bien lui l'américain qui se tient à ses côtés. Je le reconnaîtrais entre mille : son air nonchalant, sa tenue d'officier en civile... Il n'y aucune coïncidence qui justifierait sa présence ici. Pourquoi viendrait-il travailler en Allemagne, à Hambourg, ma ville ? Je me voile la face, pourtant je connais la réponse. J'en suis la raison. Les larmes me montent aux yeux rien qu'à cette idée qu'il soit là pour moi. Il a toujours été protecteur, prêt à tout pour moi, à déplacer des montagnes et voilà, qu'il se retrouve ici. J'en suis bouchée bée, pétrifiée sur place. Peut-être que certains ont remarqué mon comportement, moi qui n'ait jamais mentionné ma vie privée depuis que je suis ici. Plus rien n'existe, il est le seul dans mon champ de vision. Je finis par détourner le visage pour essayer de cacher mon malaise.

Il appréhende sa première journée. Il arrive dans un endroit qu'il ne connait pas, une ville qu'il ne connait pas non plus, simplement le nom. Il y a cette barrière de la langue aussi, il ne parle pas allemand Jim. Il sait que tout le monde parle anglais mais est-ce qu'ils feront un effort pour lui ? Est-ce qu'il sera bien intégré dans l'équipe ? Tant de question pour sa première journée.

Il suit le chef du département, qui le présente au reste de l'équipe. Il remarque Abigaïl, assise derrière un bureau. Son coeur s'arrête, il ne pensait pas la retrouver si facilement. Il tente de rester attentif mais c'est compliqué, la femme de sa vie se trouve devant lui et évidemment, il ne peut pas faire semblant non plus. Il salue tout le monde, beaucoup de ses nouveaux collègues le dévisagent, sûrement parce qu'il est américain, parce qu'il est nouveau.
La mentalité américaine est loin d'être la même que la mentalité européenne. Il espère que tout se passera bien en tout cas.

Les présentations finies, le chef le prend à part pour discuter de son premier jour, ce qu'il  va devoir faire,... Jim ne débarque pas sans connaître le protocole des interventions. Bien qu'il soit américain, le protocole reste plus au moins le même dans chaque pays, surtout pour ce genre d'intervention, de mission.
Il termine la discussion et puis il s'en va, laissant Jim seul. Plusieurs collègues féminines le dévisagent, le toisent du regard. Il lève les yeux au ciel, tellement pathétique comme réaction... Son regard qui se pose sur Abigaïl, qui tente de se concentrer sur une affaire, apparemment. Il la connait par coeur et il sait qu'elle n'arrive pas à se concentrer, elle pense, sûrement au fait qu'il est là aujourd'hui.
Il n'a prévenu personne Jim, il est arrivé il y a quelques jours même pas. Une nouvelle vie peut-être ? Lui même n'en sait rien, mais il ne pouvait pas laisser son unique amour seul. Impossible.

Il décide d'aller la voir, tant pis si on les regarde mais il a besoin de lui parler, de savoir. Il comprend sa réaction, le fait qu'elle soit partie mais il aurait aimé qu'ils en discutent tous les deux, ensemble, trouver des solutions. Ils n'ont pas eu l'occasion de le faire, parce que la perte du bébé les a anéanti. Jim s'est réfugié dans le boulot, au lieu d'être avec elle. Il n'a pas pensé à ce qu'elle pouvait éprouver, ressentir. Il aurait dû, il aurait dû être près d'elle mais c'est trop tard pour rattraper tout ça. Par contre, il n'est pas trop tard d'aller de l'avant, ensemble. C'est ce qu'il voudrait lui faire comprendre, parce que l'amour est toujours présent entre eux. Jamais il en n'aimera une autre. Abigaïl c'est sa vie, tout simplement.

Le trentenaire s'avance,  vers son bureau. Il sent les regards sur lui mais tant pis, il suppose qu'il ne peut faire autrement. Son regard qui se pose dans celui de la jeune femme Je peux te parler ? Il demande simplement. Elle a le droit de refuser, ils sont sur leur lieux de travail mais il n'est pas certain que reporter cette discussion soit la meilleure solution non plus, parce que ça va le trotter dans la tête toute la journée, et à elle aussi.

Le nez plongé dans mon dossier, je n’écoute que d’une oreille le discours du patron. Trop concentrée à faire le point sur ma dernière enquête en cours. Je relève enfin les yeux lorsque j’entends l’identité du nouveau, de l’américain. Jim Higgins. J’en ai le souffle coupé, je sens mes mains trembler, mains que je lie entre elles pour tenter d’apaiser mes nerfs. Je ne sais comment réagir de sa présence ici. J’attrape ma tasse de café encore chaude posée sur mon bureau pour me l’enfiler et tenter de camoufler mon malaise.

Chaque membre retourne sur son dossier en cours. Le mien étant grand ouvert, j’ai la tête ailleurs et je ne peux m’empêcher de serrer les poings lorsque les regards de certaines collègues féminines se veulent insistants. Plus qu’insistants, ce qui a le don d’éveiller ma jalousie et la faire partir au quart de tour. Mordillement de lèvres, mes doigts jouant avec mes mèches de cheveux. Tout mes tics de nervosité sont bien présents, ce qui confirme bien dans l’état dans lequel je me trouve.

Tant de pensées qui défilent dans ma tête. J’ai les larmes aux yeux rien qu’à l’idée de le savoir ici, justifiant sa présence certainement par l’amour qu’il a pour moi. Ce putain d’amour qui a toujours été présent et qui m’a fait prendre la décision la plus difficile de ma vie. Celle de lui écrire cette lettre et de prendre du recul au sujet de la perte de notre enfant. Les yeux clos, je souffle un bon coup pour me reprendre et me remettre au travail.

Sauf que c’est à ce moment-là où je le vois entrer en ma direction. J’ai remué corps et âme pour me reprendre et la seule image de l’homme de ma vie fasse à moi réussit à soigner mes blessures. Je suis soulagée et plus sereine. Mes yeux se perdent dans les siens et je me sens défaillir. Les regards sont tournés vers nous, je n’y prends pas attention puisqu’il est le seul dans mon champ de vision. J’approuve d’un signe de tête et finit par me lever. « Oui.. En privée par contre, les oreilles sont bien trop présentes ici » soufflai-je, alors que je l’entraîne dans un endroit plus privé pour discuter. La salle de repos ? La salle d’interrogatoire ? Je ne préfère pas. Je l’entraîne vers l’extérieur pour pouvoir profiter de la matinée qui s’éveille sur Hambourg. Je me mords la lèvre, me tournant enfin vers lui pour lui poser la question qui me défile en tête. « Qu’est-ce que tu fais là…. ? Je suppose que tu as eu ma lettre » J'ai la voix enrouée, le souffle coupé. Je sais qu'il l'a lu puisqu'il a tenté à me joindre à maintes reprises, mais en vain. J'ai pris sur moi pour ne pas craquer et avoir à lui répondre. Le moindre son de sa voix aurait parvenu à me faire changer d'avis.

Il a cette impression qu'on l'observe, surtout des collègues féminines. C'est vrai qu'il est beau gosse, on ne peut pas passer à côté. Mais ça a tendance à le mettre mal à l'aise. Il n'aime pas être fixer, dévisager de la sorte et il suppose qu'elles parlent de lui, c'est même sûr !
Il écoute certains de ses collègues sur les quelques affaires qu'ils ont pour le moment, ça n'a pas l'air d'être triste en tout cas mais c'est ça qu'il aime après tout. Etre dans le feu de l'action, l'adrénaline.

Il arrive dans le bureau, il jette un oeil sur Abigaïl. Elle est occupée, ou elle fait semblant de l'être. Sûrement qu'elle se demande ce qu'il fait ici, et pourtant la réponse est très claire. Il est là pour elle, c'est évident.
Le jeune homme arrive à son bureau, lui demandant alors s'ils peuvent parler. Il hoche la tête, en privé évidemment. Il n'allait pas étaler sa vie privée devant tout le monde comme ça, encore moins aux yeux des collègues qu'il ne connait pas encore.
Il suit la jolie brune dehors, posant ensuite son regard sur elle. Il soupire, haussant les épaules à ce qu'elle dit Tu me poses vraiment la question ? Il dit, comme si la réponse était tellement évidente Tu pensais quoi Aby ? Que j'allais te laisser partir comme ça ? Sans aucune explication ? Il aurait pu mais il ne peut pas l'accepter. Même si la perte du bébé a changé beaucoup de choses entre eux, il ne peut pas se dire que c'est fini. Il l'aime encore, et il l'aimera toujours. Ils se sont faits cette promesse et il ne compte pas la briser.
Abigaïl est celle avec qui il veut finir sa vie, et avec personne d'autre Et oui, j'ai lu ta lettre. J'ai essayé de t'appeler en vain Il dit, serrant un peu les poings. Il aurait pu se passer tellement de choses, elle aurait pu avoir un accident ou n'importe quoi. Il était inquiet Jim, vraiment.

Son regard qui se pose sur elle Et vu que tu faisais la morte et bien... j'ai demandé mon transfert ici. C'était la chose la plus radicale pour la voir, lui parler. Il aurait pu venir, pendant ses jours de congés et puis quoi ? Il serait reparti après lui avoir parler ? Non, il veut du concert Jim. Si elle souhaite rester ici, alors il restera ici, avec elle. Même s'ils ne sont plus ensemble mais il sera là, auprès d'elle. C'est une amitié qui dure depuis des années, qui s'est transformée en une histoire d'amour mais avant tout, ils sont là l'un pour l'autre, qu'importe la situation.
Alors Jim a décidé de venir, de tout plaquer pour la rejoindre ici. Un chamboulement dans sa vie, un deuxième après la perte du bébé qu'ils attendaient. Mais il avait besoin d'être là, d'être là pour elle Je sais que c'est brutal comme décision mais je n'avais pas le choix Bon, il avait le choix mais il a demandé son transfert, pour ne pas être sans rien à son arrivée ici.

Je prends sur moi pour ne réagir au quart de tour. La jalousie que j’éprouve quand il est dans les parages et bien présente, tout comme l’amour qui me lie à lui. Pourtant, je prends sur moi et me fait violence pour ne pas débarquer en empêchant ces nanas de relooker mon homme. Oui, jusqu’à présent, c’est encore mon homme. Même si j’ai pris la décision de partir pour un nouveau départ, même s’il serait resté aux Etats-Unis. Il reste mon homme à moi. L’amour de ma vie qui restera ancré en moi pour toujours et à jamais.

Il s’avance vers moi. Voilà, l’heure a sonné. Je pourrais partir et fuir, une nouvelle fois. Sauf que cela n’arrange rien. Sa présence ici me sonne aux oreilles comme une seconde chance. Comme si je n’étais pas la seule à avoir besoin d’un nouveau départ. J’accepte donc de discuter en privé et nous sortons dehors. Je me mords la lèvre, lui posant la question qui me tournait en tête. Ouais bravo Aby, tu l’as la réponse à ta question. Je croise mes bras contre moi, assez mal à l’aise. L’heure des explications a sonné « Je, je n’en sais rien Jim. Pour moi c’était la seule issue car nous étions incapable d’être là l’un pour l’autre suite à la perte du…» soufflai-je avant de me retenir. C’est encore trop dur pour moi de dire ce mot. Le bébé. Pourquoi est-ce si simple d’en parler à Adelaïd ou bien à Karl, alors que Jim, il m’est impossible ? Tout simplement, parce que ce bébé devait être le nôtre, le fruit de notre amour. Un nouveau reproche bien dissimulé, je comprends qu’il n’a guère apprécié le fait que je suspende ces appels et c’est compréhensible. Je prends sur moi pour ne pas m'énerver contre lui - ce n'est en rien de sa faute, les nerfs qui lâchent. « Je t'ai donné les explications de mon départ dans la lettre Jim... Pour moi ce n'était plus possible de vivre chez nous, seule avec mes remords et ma douleur, alors que tu étais en mission...» soufflai-je à demi-mot avant de poursuivre. « Tu ne me l'as jamais dit, mais je sais que tu m'en veux.» D'avoir fait passer mon boulot avant notre vie de famille, d'avoir caché ma grossesse à l'équipe et d'avoir perdu notre enfant.

Il ne me ménage pas et me dit cash qu’il a demandé son transfert ici. Pour moi. Pour que l’on soit de nouveau réuni. Je m’en doutais, mais le fait qu’il me le dise me coupe le souffle et j’ai besoin d’air, de me soutenir. Je pose un bras contre le mur pour me remettre de cette idée. Les larmes me montent aux yeux, je finis par craquer et exploser tous les sanglots que je retenais depuis que je suis montée dans cette avion. « Si tu savais à quel point je m'en veux, d'être partie. C'est la chose la plus douloureuse que j'ai du faire dans ma vie...»

Il ne sait pas si c'est la meilleure idée de lui parler maintenant, sur le lieu de travail mais il pourrait le faire quand alors ? Après ? Et cogiter toute la journée ? Impossible d'attendre si longtemps. Il a besoin de savoir maintenant, d'être fixé aussi.
S'il est là, c'est surtout pour elle parce que Jim a tout plaqué pour venir ici. Il s'est même disputé avec ses parents, avec son frère. Ils n'ont pas compris sa décision et pourtant, elle est très claire. Il aime Abigaïl, jamais il ne pourrait la laisser tomber. Alors il est là aujourd'hui, ici, à Hambourg.

Dehors aux côtés de la jeune femme. Il a décidé de lui parler maintenant. Tant pis pour les ragots sur eux plus tard. Il a vu les regards de ses nouveaux collègues. Le petit nouveau qui discute avec l'autre nouvelle. Etrange pas vrai ?
Il croise les bras, son regard sur la jeune femme. Ça lui fait autant de mal à elle qu'à lui en évoquant la perte du bébé mais il le faut, il faut en parler. Ils n'ont pas eu l'occasion de le faire, c'était beaucoup trop compliqué pour eux. Pourtant, en parler leur ferait du bien... Se muter comme ils ont fait a empiré les choses. Elle à la maison, lui en mission. Ils ne faisaient que se croiser le soir, quand Jim rentrait, crevé de ses journées T'en vouloir de quoi ? Il soupire, oui elle ne l'a pas dit mais ils n'en avaient pas envie, tous les deux, que ça se sache on voulait pas le dire.. et on sait jamais ce qui peut se passer dans une mission Il dit, simplement. Ils ne peuvent jamais prévoir. Il a souvent été blessé Jim, Abigaïl aussi. Ils ne peuvent pas prévoir à l'avance ce qu'il va se passer, ils ne savent même pas s'ils seront encore vivant dans les prochaines heures.
Ils font tous les deux un métier compliqué, épuisant. Et c'est vrai oui, que Jim n'a pas été là quand elle en avait besoin, qu'il a préféré travailler et ne penser qu'à ça j'aurai dû être là aussi... Et il s'en veut, clairement. Parce qu'ils ne seront pas dans cet état là aujourd'hui, elle ne serait pas partie comme ça, du jour au lendemain.

Ça lui brise le coeur de la voir ainsi, c'est peut-être pour cette raison qu'il n'a pas été capable d'être là pour elle ? Il s'approche d'elle, essuyant alors les larmes qui coulent avec son pouce écoute Aby... on peut pas revenir en arrière mais on peut aller de l'avant, ensemble. toi et moi Ils doivent avant de l'avant tous les deux, le chemin sera peut-être long mais c'est la seule solution d'y arriver, ensemble je suis désolé de pas avoir été là pour toi... je n'ai fait que travailler pour ne pas penser à tout ça et ça m'a rendu aveugle Aveugle dans l'état dans lequel elle était.

On ne peut remettre à plus tard la conversation. Pourquoi ? Parce que cela va nous trotter en tête toute la journée. Autant partir sur de bonnes bases en mettant les choses au clair avant de commencer, sinon la journée promet d’être longue, très longue. J’ai la réponse à ma question. Il confirme mes doutes et ça me fait quelque chose. J’en ai l’estomac retourné de savoir qu’il est ici, qu’il a déménagé, a quitté ses repères, sa famille, juste pour pouvoir me retrouver et près de moi.

Forcément, nous sommes sortis à l’extérieur sous les regards des autres. Ca va parler, c’est sur, mais je n’ai aucun compte à rendre, sauf peut-être à Jim au vu de la situation et par rapport à la lettre que je lui ai écrite. J’en avais besoin. Poser les mots sur la douleur que je ressentais à ce moment-là. L’un comme l’autre, nous nous sommes renfermés sur soi-même alors que pourtant, nous étions dans la même situation. Cette situation où l’on perd un bébé à cinq mois de grossesse. Je n’ai pas fais un dénis de grossesse selon les médecins, ma grossesse ne se voyait pas et pourtant, le bébé était bien présent et selon nos derniers examens passés, aussi en bonne santé. Je me mord la lèvre, pensant qu’il m’en veut. Finalement, nous l’avons cette discussion. Quelques semaines, quelques mois après le drame que nous avons traversé. « De t’avoir fait promettre de ne pas en parler au boss tant qu’on avait pas la prochaine échographie… »  Commençai-je. « D’avoir rompu ma promesse de me mettre en sécurité et nous protéger si jamais je ressentais un quelconque danger. » Ce n’est pas la première fois pourtant, l’un comme l’autre, nous avons déjà été blessé en mission, mais ce jour, je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’on découvre mon identité, le fait que je sois une flic et non celle que je prétendais être.

Oui, il aurait dû être là. Je ne peux pas lui dire le contraire, alors je me contente de détourner le regard, vraiment mal à l’aise de tout cela. Je me suis retrouvée seule, relevée de mes fonctions, pendant qu’il était en mission. C’était très compliqué de gérer cela toute seule. Je frissonne de tous mes membres à l’instant où son pouce entre en contact avec mon visage, ma joue. Punaise. J’ai l’impression qu’une décharge électrique vient d’envahir mon corps entièrement. Comme si j’étais plongée dans un précieux coma et qu’on me réveille du jour au lendemain. Je me pince les lèvres à ce qu’il me dit, plein d’espoir dans les yeux et ça a le don de me rassurer. J’ai toujours présumé qu’il était l’homme de ma vie et le fait qu’il soit ici, qu’il souhaite aller de l’avant, ensemble, confirme ce que j’ai toujours pensé. L’homme de ma vie, oui. « Tu crois qu’on va réussir à se relever par rapport à tout cela ? » demandai-je ; parce qu’il le sait, ça va être long, très long. « Je comprends, et je ne peux pas t’en vouloir… Je n’ai pensé qu’à moi dans toute cette histoire sans penser que tu pouvais toi aussi de ce qu’il s’est passé… » soufflai-je avant de me réfugier dans ses bras, ma tête posée contre son épaule. « Pardonne-moi… »  

A peine arrivé sur son nouveau lieu de travail qu'il va être le sujet de discussion. Généralement, c'est déjà le cas mais vouloir discuter avec Abigaïl attise la curiosité des collègues. Après tout, pourquoi un américain voudrait parler à une allemande ? Il ne sait même pas si les autres savent qu'elle a été aux FBI là-bas.

Ils sortent dans la rue, devant le commissariat. Il va être cash Jim, comme il l'est souvent. Ça ne sert à rien de tourner autour du pot après tout, autant aller à l'essentiel et puis si il est là, ce n'est pas pour rien. C'est pour la retrouver elle.
Il la regarde, soupirant un peu. C'est vrai qu'ils ne voulaient pas le dire mais une mission comme elle l'a fait, était risquée. Bien évidemment, ils ne pouvaient pas savoir ce qu'il allait se passer. Ça a mal tourné, elle a perdu le bébé. Il s'en veut aussi Jim, il aurait dû être plus prudent, lui dire de ne pas le faire mais dans ce métier là, le risque reste élevé. Abigaïl était la seule à pouvoir s'infiltrer, elle n'avait pas le choix et personne n'était au courant de sa grossesse. Il était trop tard pour le dire.
Lorsqu'elle n'a plus travaillé, Jim a ressenti une ambiance différente au sein de l'équipe. Il ne sait pourquoi mais les choses avaient changé. Tant pour lui que pour les autres mais il a continué à travailler et passait peu de temps chez eux, alors qu'il aurait dû être là. Il aurait pu prendre quelques jours de congés, pour être auprès d'elle mais il a refusé. Impossible pour lui de rester enfermé, de broyer du noir. Il a préféré continué et être actif. Ça lui faisait du bien, de ne pas penser à cette perte.

Son regard dans le sien, il ne sait pas Jim. Il est ici aujourd'hui, ce n'est pas pour rien. Jamais il se serait déplacé s'il n'y croyait pas un minimum. Parce qu'elle est partie pour son bien, pas parce qu'elle ne l'aimait plus. L'ambiance chez eux n'était pas au beau fixe, Jim n'a rien arrangé mais il a compris ses erreurs, trop borné avec le travail qu'il a délaissé sa petite amie.
Il est là parce qu'il a envie de changer les choses entre eux et surtout parce qu'il l'aime Je ne sais pas, mais si je suis là, c'est que j'y crois Il soupire un peu, ils sont fautifs tous les deux dans cette histoire. Jim n'a pas été d'un bon soutien pour elle à la perte du bébé alors qu'il aurait dû.
Ils auraient dû en discuter, s'expliquer. Le départ de la brune lui a fait réaliser qu'il n'a pas été présente pour elle, qu'il ne l'a pas soutenu dans ces moments difficile. Et surtout, savoir que son petit ami est en mission en plus de la perte du bébé, ça ne fait pas bon ménage non plus J'ai pas été très... présent non plus Mais maintenant il est là, probablement qu'il ne pourra pas rattraper ses erreurs mais son amour est toujours aussi fort pour elle et ça, ça ne changera pas. Il dépose un baiser sur le haut de sa tête De quoi ? Je peux pas t'en vouloir d'être partie Si elle est partie, c'est en partie de sa faute alors ce serait plutôt à lui de s'excuser non ?

Je n’ose imaginer ce qui va bien pouvoir se dire à notre sujet. A ce moment précis, à vrai dire, je m’en contrefiche puisque je n’ai de yeux que pour lui. Pourtant, il faut s’y attendre. S’attendre à ce que nos collègues fassent leurs métiers de flic car s’éloigner un quart d’heure après que le nouveau ait été présenté par le boss, ce n’est pas du tout anodin, je le sais. Tant pis, je n’ai rien à caché.

Je retrouve mon Jim. Il n’a pas changé. Celui qui déteste tourner autour du pot et qui fonce directement dans le tas. Inutile de passer par quatre chemins avec moi et il le sait, sur ce point, nous nous ressemblons. Comme le fait de ne pas avoir su trouver le mot pour se confier et parler de notre douleur de la perte du bébé. Aucun de nous n'a réussi à faire le premier pas, nous nous sommes renfermés sur notre malheur, se pensant solitaire dans ce chagrin alors que nous étions deux. Deux à s'aimer, deux à se considérer comme des partenaires, des meilleurs amis, où des sentiments se sont crées. Des sentiments plus que de l'amour qui ont fait que nous nous sommes retrouvés à deux. Pourtant, c'est un bel et bien un échec de notre vie. Nous avons toujours été uni, là l'un pour l'autre, complices. Nous n'avons juste pas surmonté cette pire étape de notre vie et l'un a décidé de bosser dur comme un fer - il paraît que ça permet d'oublier ses problèmes - quant à moi, j'ai littéralement craquée et je suis partie. Partie pour un nouveau départ, loin des Etats-Unis, loin de Jim.

Non. Jamais loin de Jim. Notre amour a toujours été plus fort que tout, alors ce n'est pas des milliers de km qui vont nous poser problème. Il est bien face à moi, optimiste comme jamais. Mon cœur bat la chamade et je me pince les lèvres. Je suis perdue, les yeux de nouveau humides. « Je... J'ai besoin de temps par rapport à tout cela ». Du temps pour me remettre de mes émotions : accepter sa présence ici - cela ne sera pas si compliqué étant donné que l'amour que j'éprouve pour lui est intacte - et surtout, accepter que nous sommes deux. Pas trois. Je commence seulement à me remettre du choc que nous avons traversé, il faut un peu plus de temps pour réussir à l'accepter réellement. Choisir la solution de faire un autre enfant est l'option de facilité et pour l'instant, ce n'est pas notre intention. L'arrivée d'un bébé n'est pas une solution pour arranger les choses dans un couple, bien au contraire.

Je frissonne davantage en sentant ses lèvres contre ma tête. Je souffle de bien être, les yeux clos alors que ma tête se niche un peu plus dans son cou pour respirer son odeur, son parfum. Je m'y enivre, il m'a tellement manqué. « Tu devrais... J'étais incapable de répondre à tes appels ou messages. Le pire dans tout cela, c'est que ça me démangeait, mais j'en étais incapable.»

Il préfère être franc avec elle, comme il a toujours été d'ailleurs. A quoi bon tourner autour du pot ? Abigaïl n'est pas bête et elle doit savoir pourquoi il est ici aujourd'hui. Elle est partie, laissant un simple mot. Elle pensait qu'il n'allait rien faire ? C'est mal le connaître.
Avant de partir, il s'est arrangé avec tout le monde. Qu'on lui trouve au moins un boulot à Hambourg, ce qui a été chose faite rapidement.

Il ne connait rien ici, il doit tout apprendre mais il ne regrette pas d'être parti. Il l'a fait pour une raison, par amour. La plus belle raison pour un départ non ?
Il ne savait pas comment ça allait se terminer, si elle voudrait encore de lui mais il devait en être certain. Ils s'aimaient toujours après tout, elle le lui a dit dans cette lettre, besoin de temps, besoin d'éloignement.
Il a compris Jim mais il ne pouvait pas la laisser seule non plus et surtout, il avait besoin d'elle, plus que tout. Impossible de se dire que c'était terminé, ça ne  l'était pas pour lui, pour elle non plus.

Un simple hochement de tête, il comprend. C'est encore récent, et la blessure est toujours présente, autant pour elle que pour lui. Il a juste envie de changer les choses, d'être là pour elle, chose qu'il n'a pas fait. Il a préféré se renfermer dans le travail, ne penser à rien d'autre Oui je sais, mais je suis là maintenant Il préfère le dire, il ne fera pas la même erreur et la laisser seule.
Il ne fera pas un boulot facile ici, il le sait mais il essayera du mieux qu'il peut d'être présent pour elle.
Il l'écoute, il se doute bien qu'elle voulait lui répondre mais qu'elle en était incapable, surtout après un départ précipité. Il a voulu avoir des explications, plus qu'une simple lettre laissée sur la table.
Il n'en avait pas alors il a trouvé la solution la plus radicale, venir ici. Une folle idée pour ses parents, son frère mais tant pis. Par amour, on peut faire n'importe quoi De toute façon, tu sais très bien que je pourrais jamais t'en vouloir Il dit simplement. Jamais ils se sont disputés depuis qu'ils se connaissent, jamais ils se sont pris la tête pour des conneries. Avant tout, ils sont amis, meilleurs amis et puis ils sont devenus amoureux. Une amitié qui s'est transformé en véritable amour. Les choses sont si faciles.

Notre franc parler commun a fait la solidité de notre couple. Dès que quelque chose tracasse l’autre, inutile de passer par quatre chemins pour éviter une dispute, il suffit d’en parler directement. Pendant quelques années, ça a fonctionné jusqu’à la perte du bébé qui nous a été fatale. C’est à ce moment-là où j’ai enfin accepté que ça n’allait plus entre nous, la première fois que nous gardions notre douleur pour soi-même. Cela a été très difficile pour moi de l’admettre, d’où la raison de mon départ pour me remettre les idées en place. Je suis toute chose de le voir face à moi aujourd’hui. Serait-ce donc la preuve que j’attendais pour me rappeler à quel point notre couple est solide et plus fort que tout ? Je n’ai pas la réponse à cette question.

Aujourd’hui, il est là face à moi. Un nouveau boulot, un nouveau pays complètement différent des Etats-Unis qui sont ses terres natales et je me sens stupide, je n’ai pensé qu’à moi. Je me mords la lèvre face en songeant au sacrifice qu’il a fait pour me retrouver, je suis touchée et perdue en même temps.

Je croise les bras contre moi, pour me remettre de mes émotions alors qu’il me rappelle sa présence. « Tu m’as tellement manqué. Je suis incapable de vivre loin de toi » lançai-je en laissant mes larmes couler. Je me mords la lèvre, fermant les yeux pour me reprendre car nous sommes sur notre lieu de travail et ce n’est pas un comportement professionnel.
Il ne pourra jamais m’en vouloir. Cela n’arrange rien à ma culpabilité. J’ai définitivement trouvé l’homme parfait, toujours présent pour moi et je suis partie en réagissant égoïstement. « Est-.. Est-ce que ça t’ennuies si on parle plus tard, je vais déjà avoir du mal à me concentrer… On en parle ce soir ok ?  »