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 [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !

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[Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Mar 31 Mar 2020 - 12:26


Aaah, les hormones !


Aline a toujours été le genre de fille verni par la vie. Chanceuse, elle avait réussi à percer dans un métier pas évident du tout. Elle n'était pas à plaindre financièrement et, pour couronner le tout, elle était plutôt mignonne.

Eh bien, elle allait finir par croire qu'après ces 27 années, la roue avait tournée. Tout comme l'avait brusquement fait le vent, qui jusque là, la portait et la poussait en avant. La jeune femme avait depuis quelques semaines la désagréable impression d'être installée sur une plateforme très peu stable, et de regarder depuis son perchoir de fortune son monde s'écrouler, pilier après pilier, acquis après acquis.

Tout d'abord, elle venait de réaliser que son compagnon d'une vie, qui s'évertuait à la demander en mariage depuis trois longues années, n'était en réalité intéressé que par son confort de vie et souhaitait simplement continuer à être entretenu pour ne pas bosser. La chute avait été rapide, mais violente. La jeune femme commençait à peine à se remettre de leur séparation, dont elle était évidemment à l'origine.

Aline avait donc contacté sa sœur pour lui faire part de ses vœux de nouvelle vie, ici, avec elle, à Hambourg. L’aînée avait aussitôt accepté de l'héberger quelques semaines, voire mois, le temps pour la cadette de trouver un logement durable et de prendre un bon départ dans ce renouveau. Son départ et son arrivée avaient été organisées par les deux jeunes femmes. Aline se pensant enfin sur la bonne pente, prête à changer de vie et à faire de nouvelles rencontres. Seulement voilà... Quelques jours avant son départ de France, la jeune femme nauséeuse depuis peu, se décida à faire un test de grossesse qui se révéla positif. Putain. Elle ne pouvait pas tomber plus bas... Voilà qu'elle attendait un mioche d'un crétin profiteur et miséreux... La loose !

Ressassant toute cette histoire abracadabrante qui l'avait conduit inexorablement dans cette salle de gynécologue pour une échographie confirmant sa grossesse, la jeune femme, perdue dans ses pensées, ne prêta aucune attention aux autres patients venus consultés eux-aussi.



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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Mer 1 Avr 2020 - 5:46


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


J-26. Le terme de Luzia approchait de plus en plus et elle en avait très peur. L'étau se resserrait progressivement autour de son coeur comme le faisait sa gorge au fond de son lit ce matin là. Son ventre était toujours plus gros, sa détresse toujours plus profonde. Rien ne semblait vouloir abréger son calvaire, alors qu'elle aurait tout donné pour que cela cesse enfin. Pour qu'elle retrouve une vie normale, une vie décente. Ces moments auraient dû être parmi les plus beaux qu'elle ne vivrait jamais. Mais ça n'était que des fadaises... Elle essuya silencieusement une énième larme qui s'était précipité hors de son joli regard azuré.

Si sa grossesse s'était plutôt bien déroulée d'un point de vue strictement médical - à l'exception d'un léger malaise dû au surmenage et au choc intense qu'Astrid avait provoqué en elle au court de son cinquième mois -, il n'en allait pas de même pour sa vie personnelle. En effet, bien que la jeune Allemande ne fusse pas croyante, ces derniers temps, elle en était réduite à se demander si quelqu'un ne voulait pas lui faire payer la vie sans encombre qu'elle avait mené jusque dès lors tant la fortune se faisait changeante. En quatre mois, tout était parti en lambeau et ce qui restait n'était pas beau à voir, de la charpie. Elle avait tout perdu, mais comme si cela n'était pas suffisant, il fallait en plus que chacune de ses sorties se transforme en drama. Comme si c'était inéluctable, toujours de mal en pis, si bien qu'elle redoutait profondément le rendez-vous à la Klinik Fleetinsel qui l'attendait aujourd'hui. Et elle n'avait pas tord.

Comment tout cela allait-il se finir ? Elle avait perdu son grand amour, renié sa famille, ses amis, quitté son travail que pourtant elle adorait, oublié sa joie, détesté son enfant. Alors, quand est-ce que tout cela finirait-il par enfin s'arrêter ? N'avait-elle pas assez souffert ? N'avait-elle pas assez payé la note de sa vie trop bien rangée ? Fallait-il attendre ces vingt-six jours pour qu'elle puisse ne serait-ce qu'avoir une chance d'essayer de renaître ? Sa vie d'avant lui manquait tant. Simon lui manquait tant. Leurs habitudes, leur cocon lui manquaient tant. Désormais, elle voguait dans l'inconnu de jour un jour, un inconnu tour à tour tendre puis violent. Reprenant tout ce qu'il lui donnait. Reprenant parfois même plus encore si bien que Luzia ne savait plus où elle en était. Elle ne savait plus où elle était entrain d'aller. Elle qui devait vivre le plus profond des bonheurs, l'enfantement, dans un foyer protecteur et aimant était bien amère à présent. Tout cela avait un arrière-goût de souffre. Dès lors, plus aucune projection ne semblait permise.

Ces pensées lui arrachèrent un soupir. Il fallait qu'elle se magne. Elle avait rendez-vous chez le gynécologue à quatorze heure. Celui-ci se trouvait à Bergedorf, quartier de son enfance avant de partir pour Altona, alors il fallait qu'elle se dépêche si elle ne voulait pas rater ce dernier examen avant la maternité, la péridurale, l'accouchement... Luzia détestait les gynécologues. Profondément pudique, se dévoiler lui faisait horreur. Avant, quand la joie était encore là, quand Simon était encore là, elle l'acceptait sans broncher, mais maintenant, il n'en restait plus qu'une épreuve supplémentaire à vivre. Un tribu à payer pour avoir osé espérer être heureuse. Enfin... C'était ainsi et ressasser tout ça n'avait rien de bon. La jeune femme s'habilla rapidement. Elle avait tellement hâte que cela se finisse. Elle poussa la lourde porte pour sortir de sa résidence. Dans vingt-six jours, elle accoucherai sous x.

Le trajet en bus se passa bien. Déposée devant la clinique, elle regarda sa montre. Il était 13h30. Elle était bien en avance. Elle traversa les allées toute blanche du bâtiment jusqu'au cabinet de son gynécologue. Après s'être présentée à l'accueil, la jeune femme alla s'asseoir dans la salle d'attente comme il en était l'usage. Il y avait déjà trois autres personnes. Cela risquait d'être long. Luzia attrapa son téléphone portable dans son sac à main et se regarda dans l'écran. Elle faisait peur à voir. Bouffie, cernée, rougie. La grossesse ne lui seyait vraiment pas. Elle soupira à nouveau quand la porte s'ouvrit. Elle lâcha un faible "Bonjour" avant de relever la tête. Son coeur fit alors un bond énorme dans sa poitrine.

Non ? Pas encore ? Ce n'était pas possible ? Ce n'était pas réel ? Son regard vira au noir tandis que son souffle s'accéléra. Elle se serait attendue à tout, mais pas à ça. Ses mains se mirent à trembler. Elle essayait vainement de garder son calme, mais elle était trop lasse de tout ça. De tous ces dramas systématiques. Murphy s'était entiché d'elle, elle l'avait supporté jusqu'alors, mais là elle n'en pouvait plus. Ce qui était dommage pour Astrid, car la tristesse et l'abattement avaient désormais laissé place à la rage et à la furie. La colère se mit alors à battre dans ses tempes. L'auteur était là. Et malgré les trois spectatrices présentes dans la salle, la jeune Allemande ne pu se contenir. Elle implosa.

"Encore vous ? Ça ne vous a pas suffit la dernière fois ? Qu'est-ce que vous allez écrire aujourd'hui ? Que la gardienne du royaume des morts est une furie ?"

Luzia avait bondit de sa chaise instinctivement à ses premiers mots. Astrid... Cette rencontre avait été si étrange. Pourquoi avait-il fallut qu'elle lui dise ça ? Pourquoi avait-il fallut qu'elle se nourrisse de sa tristesse comme ça ? Luzia sentait bien, au fond, que l'auteur n'était pas mauvaise, qu'elle n'avait certainement pas fait exprès de déclencher tout ça, mais la douleur était si sourde dans le coeur de la jeune hambourgeoise qu'elle se montrait encore bien incapable de le voir. Lors de leur rencontre dans ce café, la jeune femme lui avait donné sa confiance, elle s'était livrée à elle tout entière sans même savoir qu'Astrid avait prit une longueur d'avance, qu'elle s'était abreuvée de son essence. Alors elle s'était sentie tellement trahie et puis surtout la française avait visé tellement juste. Ses mots s'étaient imprimés dans le cerveau de Luzia. "C’est une histoire passionnelle, où la gardienne du royaume des morts s’éprend d’une âme défunte. Seulement rien n’est possible entre eux et elle doit, pour parvenir à ses fins, trouver le moyen de ramener un mort à la vie, enfreindre les lois de son poste et de son monde, pour aider un mort à s’échapper pour lui revenir.". Elles tournaient en boucle dans sa tête ces quelques phrases, comme une malédiction, elle rouvrait les plaies ardentes qui sillonnaient le coeur meurtri de Luzia. Elle se mit alors à trembler de plus en plus fort. Sa rage flirtait indécemment avec le désespoir désormais. Ses yeux se remplirent ainsi de larmes. Elle était fébrile. Elle fit un pas supplémentaire en direction d'Astrid. Sa présence avait malgré tout cela toujours quelque chose de rassurant. C'est pourquoi elle explosa en sanglot.

"Pourquoi a-t-il fallut que tu te joues de moi Astrid ? Dis-moi, pourquoi a-t-il fallut que tu me dises tout cela ? N'avais-je déjà pas trop de peine ?"

Elle vissa son regard intense dans celui de son bourreau. Les larmes roulaient le long de ses joues. Elle ne parvenait pas à la détester, malgré la douleur, malgré la colère, elle était incapable de lui en vouloir de trop. Et elle se surprit alors à penser "prends-moi dans tes bras". Elle n'avait plus de force.


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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Mer 1 Avr 2020 - 22:06


Aaah, les hormones !


La jolie blonde attendait tranquillement dans la salle d'attente. La praticienne semblait avoir un retard d'un ou de deux patients... Bon dieu, ça allait être long... Elle qui n'était là que pour une écho de quelques minutes afin de valider ou non la satanée réponse donnée par le tout aussi satané test de grossesse, une bonne semaine plus tôt.

Perdue dans ses pensées, la jeune femme alternait entre surfer sur son téléphone et analyser les sneakers de sa voisine de siège. A quoi diable cela peut-il bien servir d'acheter des baskets blanches, si c'est pour ne pas les laver et les laisser prendre cette horrible couleur entre le jaunâtre et le marron moche tout sale ? C'était un mystère pour la youtubeuse à succès.

Tout à coup, la porte s'ouvrit sur une femme qui devait avoir une toute petite trentaine et qui paraissait enceinte jusqu'au coup. La nouvelle venue bredouilla un bonjour à la volé avant de rejoindre une place libre et d'attendre, elle aussi, son tour. En replongeant son attention sur le feed de son Facebook, Aline répondit à son salut d'une voix distraite, automatique presque.

Le temps paressait s'égrainer à une lenteur capable de faire suffoquer un mort... Pourtant, Aline aurait juré que seules quelques secondes séparaient l'arrivée de la femme du moment où elle s'était planté devant elle. L'instagrameuse devait être trop concentré sur son téléphone, comme à son habitude, et n'avait rien vu venir...

Lorsque cette femme qu'elle ne connaissait ni d'Adam, ni d’Ève, se mit à l'incendier à propos d'un truc qu'elle aurait écrit au sujet d'une gardienne du Royaume des Morts.... Gnééé ? C'est quoi cette histoire encore ? Pommée et complètement déroutée, Aline chercha du regard les autres personnes présentes dans la pièce et qui pourraient, par le plus grand des hasard, lui témoigner un peu de soutien.

« Je, euh... Je... » bredouilla simplement Aline en se redressant. Bon sang, elle avait du mal à connecter ses neurones... Cette tarée l'agressait et pourtant, elle ne comprenait rien à rien quant à la cause de ce capharnaüm. « Ecoutez, je - » voulu continuer la blonde, mais c'était peine perdue, l'autre reprenait déjà son monologue.

Soudain, le prénom de sa sœur sortit. Aaaah, nous y voilà donc ! Aline ne comprenait rien parce qu'elle n'y était pour rien ! La coupable était son auteure de grande sœur, qui avait encore du prendre pour muse une néophyte pommée et... Voilà le résultat. Cette fois-ci, Aline se leva. Elle faisait à peu près la même hauteur que la femme lui faisant face.

« Ecoutez, je ne suis pas Astrid. Je ne comprends rien à votre histoire de furie et de Royaume des Morts, ok ? Tout ce que je comprends, c'est que vous allez vous asseoir et vous calmer, d'accord ? Il fait chaud dans cette salle, vous allez finir par vous sentir mal. » dit la jeune femme d'un ton sans appel en contournant son homologue pour se rendre vers la fontaine à eau. « Astrid, c'est ma grande sœur. J'ignore ce qu'elle a bien pu vous dire qui vous mette dans cet état, mais elle l'a surement fait par maladresse. C'est une chouette femme ma sœur. »

La blonde revint avec un verre d'eau fraîche qu'elle tendit à la très bientôt future maman. « Tenez, buvez ça, ça va vous faire du bien. ». Aline s'assit à côté de l'autre femme qui avait l'air aussi perdue dans sa vie que dans son esprit... Qu'avait bien pu lui dire Astrid pour la mettre dans un état pareil ? Une furie dans un Royaume des Morts ? Bordel, cette histoire n'avait vraiment ni queue ni tête !


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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Jeu 2 Avr 2020 - 15:35


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


Luzia n'avait d'abord pas vu Astrid lors de son entrée dans la petite salle d'attente du cabinet gynécologique de la clinique Fleetinsel. Trop centrée sur elle-même, sur le monde de douleur qui l'habitait, son premier réflexe avait été de s'observer elle car ces derniers temps, elle ne se supportait plus physiquement. Elle se trouvait grosse, fatiguée, laide, si bien que la cohabitation avec l'enfant qui poussait dans son ventre se faisait de plus en plus complexe moralement. Elle avait besoin de reprendre le pouvoir sur sa vie, elle avait besoin d'arrêter de la subir et cela commençait déjà par retrouver son apparence d'antan qu'elle chérissait tant. Du reste, elle ne savait pas si quoi que ce soit pouvait être récupérable, mais pouvoir se retrouver elle-même serait déjà un bon début. Seulement, avant ça, il allait falloir qu'elle se montre patiente, car il restait encore vingt-six jours avant le terme de sa grossesse. Vingt-six longs putain de jours dont la durée semblait s'étendre à l'infini comme le temps dans cette salle d'attente toute blanche peuplée de quatre autres patientes. Les épreuves qui attendaient Luzia désormais allaient être les pires. Elle se sentait prête à abandonner son enfant. Elle se savait incapable de le garder, de l'aimer, de l'élever alors qu'elle même avant tant besoin de se reconstruire, mais avant cela, il faudrait le mettre au monde et c'est cela en réalité qu'elle redoutait le plus. C'est donc pour cela qu'elle avait prit ce rendez-vous ce jour-là avec sa gynécologue. Pour préparer ce foutu accouchement qui l'effrayait tant.

Et puis elle avait levé la tête. Et puis elle avait vu Astrid et cela avait suffit à la replonger dans un état critique. Luzia n'arrivait plus à gérer ses émotions. Elle en avait trop ressenti en quatre mois, elle en avait même ressenti plus qu'au court de toute sa vie entière et celles qu'elle avait vécues avec l'auteur française comptaient parmi les plus douloureuses. Elle l'avait sans doute rencontrée trop tôt, à un moment où elle n'avait pas encore la force mentale pour supporter les révélations que celle-ci avait à lui faire à son propos. Alors elle n'avait pas pu s'empêcher de bondir hors de sa chaise à sa vue. Alors elle s'en était même violemment pris à elle, comme pour se venger de n'avoir pu lui répondre lors de leur première entrevue, à cause du malaise que toutes ses révélations avaient déclenché. Elle était sourde la rage qui battait dans ses tempes. Elle était désespérée également, ce qui la rendait d'autant plus virulente. En voyant Astrid aujourd'hui, c'était tout ce qu'elle avait ressenti à ses mots qui était ressorti. Une douleur aigüe et tranchante. La surprise ajoutée à sa fébrilité du moment décuplait encore d'avantage le désespoir auquel elle était encline. Alors, elle ne lui laissa aucune chance. La jeune femme bredouilla, se redressa mais Luzia ne la laissa pas parler. Elle fit un pas de plus vers elle et puis subitement, elle craqua en lui demandant pourquoi il avait fallut qu'elle l'accable de la sorte dans l'état dans lequel elle était déjà. Le soufflet avait pouf. Il s'était gonflé, gonflé, gonflé sous la colère pour finalement se vider grotesquement de tout son air, se répandant en sanglots. La blonde était pathétique. Même la rage ne parvenait pas à arrêter ses larmes. Elle restait décidément toujours cette petite chose fragile qui pleurait à la moindre complication. À ce moment-là, plus rien existait autour de la jeune allemande, ni les trois patientes qui la regardaient interloquées, ni les oiseaux qui chantaient stridemment dehors. Il n'y avait plus qu'Astrid et elle dans l'arène. Mais la réaction de son interlocutrice la désarçonna alors violemment.

« Ecoutez, je ne suis pas Astrid. Je ne comprends rien à votre histoire de furie et de Royaume des Morts, ok ? Tout ce que je comprends, c'est que vous allez vous asseoir et vous calmer, d'accord ? Il fait chaud dans cette salle, vous allez finir par vous sentir mal. »

Quoi ? Comment ça ? Pas Astrid ? Luzia écarquilla les yeux interloquée. Elle toisa la jeune femme de haut en bas. Sa voix était différente, pas comme dans ses souvenirs, elle la vouvoyait et ne la tutoyait pas, pas comme dans ses souvenirs, elle était effectivement plus mince et plus blonde, pas comme dans ses souvenirs. Mais ça, c'était parce que ce n'était la fille de ses souvenirs. Alors qui était-ce ? La jeune allemande eût envie de se pincer pour être sûre qu'elle n'était pas entrain de rêver. Il y eût un rire dans l'assistance.

« Astrid, c'est ma grande sœur. J'ignore ce qu'elle a bien pu vous dire qui vous mette dans cet état, mais elle l'a surement fait par maladresse. C'est une chouette femme ma sœur. »

Sa soeur ? Il y avait presque deux millions d'habitants à Hambourg et il avait fallut qu'elle tombe sur sa soeur ? La douche froide fut instantanée. Elle lui rabattu violemment son caquet. Luzia aurait pu s'attendre à tout, sauf à ça. Interloquée par la nouvelle, ses larmes cessèrent de couler brusquement. Comment avait-elle pu se méprendre de la sorte ? Pourquoi n'avait-elle pas mieux regardé l'inconnue avant de l'ouvrir ? Elle se sentit terriblement conne. Comme si elle ne vivait déjà pas assez de drama pour en provoquer d'autres en plus gratuitement... Elle se laissa alors guider par la jeune femme qui se montrait, comme sa grande soeur, charismatique et rassurante, à la fois ferme et douce. Elle attrapa sans broncher le verre d'eau qu'elle lui tendit. Si la salle d'attente n'avait pas été pleine, elle se le serait sans doute vidé sur la tête pour se réveiller et sortir de la torpeur dans laquelle elle était entrée. Qu'elle idiote elle faisait décidément.

Quelques secondes passèrent et le calme de la française fut contagieux. Certes, tous les regards étaient posés sur elles deux, certes elle l'avait agressée pour rien, mais au lieu de s'énerver, la jeune femme était là à prendre soin d'elle. C'était à n'y rien comprendre. La porte s'ouvrit subitement et une patiente fut appelée. Celle-ci attrapa ses affaires et quitta la salle amusée par la cocassité de la scène à laquelle elle venait d'assister. Luzia restait quoi. Elle était faible et quelque peu sonnée par la fulgurance de la rage qui l'avait animée quelques instants auparavant. Seulement, elle ne pouvait pas rester ainsi non. Il fallait qu'elle s'excuse. Il fallait qu'elle se rattrape. Qu'elle trouve quelque chose. Et puis, cette jeune femme avait sans doute raison aussi, Astrid n'était sans doute pas aussi méchante que dans son souvenir. Peut-être que c'était tout simplement elle qui était trop fragile. Toujours muette, l'allemande porta le précieux verre d'eau à ses lèvres avant de l'avaler avec peine. Il lui fallait du courage pour assumer ses actes maintenant. Alors, elle inspira profondément avant de relever le visage pour le tourner vers l'inconnue. Elle était rouge de honte. C'était pitoyable.

"Je.. Je suis vraiment désolée Mademoiselle... J'ai vraiment cru que.. Bref. Que puis-je faire pour me rattraper du scandale que je vous ai injustement fait ?"

Lui demanda-t-elle toute tremblante. Elle était prête à tout pour pallier son imprudence. Prête à tout pour corriger sa mégarde. Prête à tout pour se faire pardonner par cette jeune femme qu'elle venait à peine de rencontrer mais qui pourtant lui importait.


Dernière édition par Luzia Michel le Mer 6 Mai 2020 - 5:18, édité 2 fois
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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Ven 3 Avr 2020 - 17:53


Aaah, les hormones !




« Et si vous commenciez par me raconter d'où vient toute cette histoire ? On la dirait tout droit sortie d'un des livres fantastiques de ma sœur. ». nota la blonde en soutenant calmement le regard de son homologue.

[ERREUR DE MANIP, SI ON PEUT RESSORTIR LA VERSION JUSTE ANTERIEUR... ?]



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Dernière édition par Aline Morel le Sam 2 Mai 2020 - 13:16, édité 2 fois
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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Sam 4 Avr 2020 - 10:46


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


Luzia était pantoise, ahurie. Elle n'en revenait pas de la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux hagard en un éclair. Elle qui s'était toujours montrée si prudente, avait bondit pour hurler comme une dératée sur cette pauvre jeune femme qui ne lui avait pourtant jamais rien fait. Elle devait avoir l'air d'une harpie. Elle avait été l'instigatrice de l'évènement, pourtant elle y assistait en même temps en spectatrice passive et déroutée. Cet animal qui avait rugit en elle, elle ne le connaissait pas, ou tout du moins, elle le connaissait trop mal. Voilà ce qui arrivait lorsque l'on se montrait impétueuse alors que l'on ne l'était par nature pas. Le public aurait pu l'applaudir. Lui décerner l'oscar de la mégère. Si au moins ça avait été réellement Astrid, tout cela eût été moins abscons. Mais non. La honte avait remplacée la colère.

Luzia était une femme gentille, une femme douce à qui la rage ne seyait pas. Alors elle bu le verre que son interlocutrice lui tendit sans sourciller. Elle aurait même pu faire tout ce qu'elle lui aurait demandé tant elle était sonnée par ce qu'il venait de se produire., mais heureusement pour elle, elle avait eu de la chance. Cette jolie blonde n'était pas farouche. Elle était même  au contraire carrément bienveillante, douce et rassurante, alors qu'elle semblait pourtant bien moins âgée que Luzia. Décidément, il était vraiment temps que celle-ci cesse de faire l'enfant. Alors elle se confondit en excuse. Humiliée, elle réalisait par la même occasion que si cette femme avait réellement été Astrid, elle n'aurait pas pour autant eu l'air moins stupide et n'en aurait pas non plus été d'avantage soulagée. La colère ne servait à rien. Elle était trop instable, trop fragile depuis le départ de Simon. Tout prenait toujours une dimension démesurée à cause de cette tristesse qui lui collait à la peau. Mais elle n'arrivait pas à faire face et sombrait chaque jour un peu plus. Au fond, elle aurait presque pu en rire de cet incident, mais non, trop profondément embarrassée, il devint capital pour elle de se rattraper à la place. Elle avait tellement honte, pourtant, au lieu de l'accabler la jeune femme assise à côté d'elle lui sourit. Et ce sourire irradia tout l'espace. Elle était magnifique, fraîche, pétillante. Sa douceur enveloppait tous les maux. Sa jeunesse était revigorante. Elle posa alors à Luzia toute une flopée de questions ce qui la gêna certes légèrement, mais la rendit surtout envieuse. Elle n'avait jamais été comme ça. Plus jeune, l'allemande était timide, renfermée, effrayée par tout et tout le monde à l'instar de ce petit bout de femme là qui se montrait quant à elle ouverte, vive et curieuse du monde qui l'entourait. C'était le genre de fille auxquelles elle avait toujours rêvé de ressembler. Le genre de file qu'elle n'était pas.

"Vous ne croyez pas si bien dire." Maugréa-t-elle alors. "Il y a trois mois, j'ai rencontré Astrid dans un café. Elle m'a payé un verre sans que je ne sache pourquoi. Après un long moment partagé, elle m'a alors avoué qu'elle avait écrit sur moi sans que je ne le sache non plus. Et.. Elle m'a décrite comme la gardienne du royaume des morts, censée être éprise d'un mort justement qui ferait tout pour le ramener à la vie, bravant les obligations de sa fonction..."

La gorge de Luzia se noua. Astrid avait tapé tellement juste. Elle n'avait jamais rien comprit à la littérature la jeune allemande, ce n'était pas son truc. L'inspiration, l'aura, l'essence, toutes ces conneries c'était du charabia de sorcier à ses yeux. Mais malgré tout cela, elle avait été piquée au vif par les mots de l'auteur française qui en un regard avait su lire en elle comme dans un livre ouvert. Elle avait capté toute sa tristesse, décortiqué toute son histoire, elle s'en était saisi avec une justesse et une fugacité folle. Alors le choc avait été trop violent pour l'hambourgeoise encore à fleur de peau. A ses mots, elle s'était reconnue elle, elle avait reconnue Simon, le naufrage de sa vie, son abandon, tout. Et ça l'avait terrifiée. Son coeur n'avait pas tenu. Elle soupira alors pour chasser ces idées. De l'eau avait coulé sous les ponts maintenant, même si la douleur persistait toujours à cette évocation.

A ce moment-là, la jolie blonde portait un regard bienveillant à Luzia. Elle lui mettait du baume au coeur. Lui passait de la pommade pour le soulager quelques instants. Son regard était pénétrant. Il ne se détachait pas de celui de l'allemande. Elle possédait en elle quelque chose de vraiment rare, d'attachant. On avait envie de la suivre jusqu'au bout du monde tant elle semblait droite, fière et vaillante. Elle rompit alors le silence qui s'était installé en se présentant subitement. Elle s'appelait Aline. C'était un très joli prénom qui lui allait à ravir. Luzia lui sourit à son tour.

"Moi, c'est Luzia, à Hambourg depuis toujours !"

Lui répondit-elle en faisant rimer les "our". Elle était émerveillée. Qu'est-ce qu'elle était vive cette femme, réconfortante. Tous ses muscles se détendaient progressivement en se présence. Elle lui avait fait oublier son rendez-vous et à ce moment-là, seule l'allégresse de pouvoir discuter simplement avec quelqu'un l'animait encore. Elle avait oublié à quel point cela pouvait faire du bien la légèreté, la douceur, la tendresse. La vie quoi.

Mais rapidement, l'inexorable revint au galop lorsqu'Aline se pencha sur son ventre trop rond. Sa tension qui s'était évaporée  revint d'ailleurs aussitôt. Ce bébé était dans son ventre oui, mais ce n'était pas le sien. Elle ne le garderait pas. Elle ne le verrait pas grandir. Elle ne le pouvait pas. Sa décision était déjà prise. Ferme et irrévocable. Mais ça elle ne pouvait pas le lui dire. Sa question était naïve, spontanée, évidente. Luzia le savait mais pour autant, cela ne l'empêchait pas d'avoir mal à chaque fois qu'on la lui posait. Et ce, d'autant plus compte tenu de l'imminence de l'accouchement.

"J'arriverai à terme dans vingt-six jours."

Bredouilla-t-elle le regard porté à ses pieds, fuyant. Que pouvait-elle lui répondre d'autre si ce n'est la vérité ? Aline ne pensait pas à mal. C'était à elle de se montrer forte. Pour autant, il fallait qu'elle lui détourne l'attention rapidement pour ne pas s'effondrer à nouveau.

"Et toi alors ?"

Continua-t-elle sans réfléchir avant de devenir rouge comme une tomate. La question qu'elle venait de poser était terriblement maladroite. Aline n'avait pas l'air enceinte, elle était extrêmement fine. Elle aurait pu se rendre chez le gynécologue pour un nombre incalculable de raisons qui ne regardait pas Luzia. Quelle empotée elle faisait encore une fois. Mais elle n'osa rien ajouter de peur de s'enfoncer d'avantage. Elle était grotesque. Grotesque et lasse de n'être que si peu à l'aise avec les mots. Lasse de mettre systématiquement les pieds dans le plat. Pourquoi ne parvenait-elle pas à être naturelle comme l'était la française qui lui faisait face ? Tout serait tellement plus simple...

"Excuse moi je ne voudrais pas être indiscrète..."

Lâcha-t-elle alors pour essayer de se raccrocher vainement aux branches. Elle redoutait d'avoir commis un impair avec cette question idiote. Et si tel était le cas, ele savait d'ores-et-déjà qu'elle s'en mordrait les doigts.


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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Jeu 30 Avr 2020 - 12:05


Aaah, les hormones !


Aline sentait parfaitement la consternation et le désarroi de la jeune femme lui faisant face. Des ondes de malaise émanaient d'elle pour venir faire écho sur le corps de la blonde.

Lorsque Luzia commença a lui compter l'histoire de sa rencontre avec Astrid, sa soeur, Aline s'assit confortablement en face d'elle pour l'écouter d'une oreille on en peut plus attentive. Oh... Effectivement, Astrid avait encore une fois frappé, avec son maniement des mots trop juste... Il fallait qu'elle fasse attention avec les gens qu'elle scannait, car bien souvent, ses histoires s'écrivaient justement en s'inspirant de personnes réelles et celles-ci ne prenaient pas toujours bien la description qu'en faisait sa grande soeur.

« Oh, je vois... Mais ces sensations que vous avaient en vous ne vous décrivent nullement... Ma soeur s'en est servie - à tort je vous l'accorde - pour l'écriture de son livre. Mais ce personnage n'en reste pas moins fictif, ce n'est pas vous. » Tenta la blonde pour rassurer son homologue féminin.

Elle sourit ensuite lorsque Luzia se présenta, retrouvant un semblant de guetté. Cette jeune femme était pourtant vachement jolie lorsqu'elle souriait, pourquoi ne le faisait-elle pas plus souvent ? Mais ce sourire s'évanouit bien vite - trop vite au goût d'Aline - lorsque les filles abordèrent la question de leur rencontre dans cette salle : la grossesse. Outch... Visiblement Luzia n'était pas vraiment emballée par le fait de donner la vie... Ou même de la porter visiblement... Son histoire devait être sacrément compliquée, aussi bien qu'Aline, pourtant d'un naturel curieux, décida de contourner le sujet pour parler de ce qui l'amenait ici, elle.

« Oh, il n'y a pas de mal. Je suis ici pour confirmer un possible début de grossesse... Je ne sais pas trop si j'en ai envie ou non, je n'y ai même pas encore vraiment réfléchi... » Elle ferma les yeux et soupira. « Je veux des enfants, la question n'est pas là. Mais si je suis bel et bien enceinte, c'est d'un gros con. Cette partie du programme me plait un peu moins. » Aline termina dans un sourire tout de même, pas si abattue que ça par cette situation.

A ce moment précis, le médecin sortit du petit bureau, le dossier du prochain patient à la main. Aline reporta son attention vers elle, attendant qu'elle annonce à haute voix le nom de la prochaine à entrer.







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Jeu 30 Avr 2020 - 15:45


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


« Oh, je vois... Mais ces sensations que vous avaient en vous ne vous décrivent nullement... Ma soeur s'en est servie - à tort je vous l'accorde - pour l'écriture de son livre. Mais ce personnage n'en reste pas moins fictif, ce n'est pas vous. » 

Encore une fois, Aline sembla essayer de réconforter Luzia. Encore une fois oui, la cadette se montra plus forte que son aînée, alors celle-ci fut subitement transpercée par la honte. Oui, mise le nez face à une vérité si criante, la jeune allemande eu honte de la manière dont elle s'était emportée, honte de la manière dont elle s'était effondrée, d'abord devant Astrid et maintenant devant Aline. Les deux françaises n'étaient pas responsable de son malheur, alors pourquoi ? Pourquoi diable réagissait-elle comme ça ? Pourquoi n'était-elle pas capable de se montrer plus digne, plus mature ? Elle se comportait comme une ado de quatorze ans. Elle en avait vingt de plus. Il fallait qu'elle grandisse, qu'elle se ressaisisse oui. Mais c'était dur. Tellement plus dur à faire qu'à dire. Sa douleur la noyait Luzia, la profondeur des blessures que Simon lui avait infligée l'étouffait Luzia. Elle était laminée, effondrée, abattue. Et surtout, elle n'avait pas pu digérer son chagrin, d'ailleurs, comment l'aurait-elle pu ? Simon ne lui avait jamais donné les raisons de son départ, Simon n'avait même jamais semé le moindre indice quant à son intention de partir, alors, enceinte de quatre mois, la chute avait été rude, abyssale, mortifère pour la jeune Hambourgeoise. Terrible, c'était tout ce qu'elle avait construit en trente-cinq ans qui s'effondrait. Trente-cinq ans d'idéaux, d'illusions et de chimères. Parce que la vie, elle n'était pas comme ça non. La vie, elle ne se traversait pas comme un long fleuve tranquille non. Et Luzia l'avait apprit de la plus violente des manières à ses dépends. Elle était éreintée, le cœur à vif, secoué de part en part dans une tourmente infernale. Piégée par sa grossesse. Piégée par l'image fausse de sa réussite qu'elle s'évertuait vainement encore et toujours à maintenir.

C'est sans doute pour cela oui, qu'il avait été si simple pour la perspicace Astrid de lire en elle. Luzia était sortie en invisible dans les rues d'Hambourg ce jour-là, mais la manière dont elle se cachait, les irritations qu'elle arborait sous les yeux à force de pleurer, la noirceur de son regard d'animal blessé criait tous son histoire à gorge déployée. L'auteur n'avait eu qu'à tendre l'oreille pour la récolter, le plus naturellement du monde finalement. Et il était certain, oui, finalement, qu'elle n'avait pas essayé de blesser sa muse par sa clairvoyance chevronnée. Qu'elle l'avait fait de fait. Parce que c'était ce que Luzia provoquait elle-même sans le savoir. Au fond, Murphy, il était peut-être innocent lui aussi. Si chacune de ses sorties virait au drama à Luzia, c'était peut-être uniquement de sa faute à elle. De la faute de son inaptitude profonde avec les humains, de la faute de sa vulnérabilité totale et absolue.

« C'est sans doute parce que ce n'est pas moi, que ce personnage en sait plus sur moi que moi-même... »

Se surprit-elle alors subitement à penser de vive-voix. Oui. Tout était sans doute de sa faute finalement. Alors elle se présenta à Aline pour rompre le charme et celle-ci l'écouta dans un immense sourire. Luzia était émerveillée par cette française qui représentait tout ce qu'elle n'était pas. Elle était vivante, fraîche, pétillante, simple, belle en fait. Tout simplement belle. Une lueur solaire au milieu de cette salle d'attente lugubre aux quatre patientes, quand elle, l'Allemande, incarnait plutôt la lune, petite, froide, grise et elle s'éteignit d'ailleurs à nouveau à l'évocation de sa grossesse et des vingt-six jours restant avant son terme. Trop inconsistante pour affronter son état. Et elle sentit à ce moment-là, oui, dans son regard, la curiosité de son acolyte, mais étrangement, comme pour la protéger à nouveau d'elle-même, celle-ci préféra détourner l'attention pour se raconter elle. Joli rayon solaire.

« Oh, il n'y a pas de mal. Je suis ici pour confirmer un possible début de grossesse... Je ne sais pas trop si j'en ai envie ou non, je n'y ai même pas encore vraiment réfléchi... Je veux des enfants, la question n'est pas là. Mais si je suis bel et bien enceinte, c'est d'un gros con. Cette partie du programme me plait un peu moins. » 

Malgré un soupir non contenu, Aline acheva son allocution par un sourire qui fini de faire tomber Luzia sous son charme d'amazone. Elle, elle aussi allait peut-être se retrouver seule avec son enfant, mais elle ne pleurait pas non. Elle se même livrait dans une simplicité déconcertante, comme si rien ne pouvait l'ébranler, presque même comme si ça l'amusait finalement. Elle était si différente de sa sœur. Comment faisait-elle, oui, comment faisait-elle se demandait alors la jolie Luzia qui se débattait toujours dans son chagrin. Comment faisait-elle pour être si digne, pour être si forte ? Au fond, l'allemande, elle avait toujours rêvé d'être enceinte, oui, c'était certain, ça avait toujours été l'apogée, le dénouement ultime de son rêve de vie à Luzia, d'avoir des enfants. Jolie princesse, mariée vivant heureuse avec son prince et beaucoup d'enfants. Mais, mais, au fond, peut-être qu'Aline avait raison dans sa manière de l'appréhender. Peut-être oui que les choses étaient aussi simple que ça finalement. Que Simon était juste un gros con, comme l'amant d'Aline. Et peut-être que ce n'était pas une raison pour l'abandonner, son enfant. Luzia eu l'impression de découvrir le secret du feu subitement à ses côtés. Elle avait le sentiment d'être portée par le voile de légèreté qui émanait d'elle. Elle était conquise, oui, elle avait envie de marcher dans ses pas. De se laisser guider par ce petit bout de femme qui était l'incarnation concrète de la vie. De la vie qui lui manquait à la douce Luzia.

Un médecin arriva alors, un dossier à la main et l'Allemande ressenti comme un pincement au cœur. Elle qui n'aimait pourtant pas attendre n'avait étonnement aucune envie que son tour soit déjà venu. Parce que la dernière chose dont elle avait envie, c'était que cette entrevue s'achève si vite. Luzia ne voulait pas retourner seule dans le noir de son quotidien, non. Elle ne voulait pas perdre cette lueur solaire qui l'irradiait dans le regard d'Aline. Alors même si l'heure de son rendez-vous était déjà dépassée, elle espérait que ce ne soit pas leur tour. Elle l'espérait de toute ses forces, se surprenant même à croiser ses orteils discrètement dans sa chaussure. Et, comme s'il répondait à sa prière, le médecin se montra clément. Il appela une autre spectatrice de l'assemblée qui quitta la salle non sans sourire à Aline et Luzia. Il referma la porte derrière elle.

« Aïe... Je... Je suis désolée pour toi Aline. J'espère que peu importe la réponse, elle sera satisfaisante pour toi. »

Lui répondit-elle alors, le regard nourrit d'espoir. Le sourire d'Aline était une des plus belle choses qui lui avait été donnée de voir depuis bien trop longtemps. Depuis le regard de Björn sans doute. Alors elle espérait sincèrement que celui-ci ne s'éteindrait jamais. Elle essaya de lui sourire à son tour elle aussi, elle eu envie de lui parler elle aussi, de se confier, mais aucun mot ne sorti de sa bouche. Luzia était à la fois trop fière et trop craintive pour oser pouvoir se confesser. Elle en avait pourtant très envie oui, mais elle n'y arrivait pas. Elle ne pouvait décemment pas lui avouer la lâcheté dont elle comptait faire preuve. Parce que même si Aline la gorgeait d'espoir. Elle restait incapable de garder son enfant. Alors un silence s'installa. Et l'allemande regarda sa montre. Il était 14h15. Elle qui avait espéré si vivement que cette entrevue ne s'achève pas, se sentie gênée progressivement de ne pouvoir y faire honneur. De ne pouvoir la nourrir comme elle le mériterait. Alors elle inspira profondément en posant une main sur son ventre avant de demander simplement à son homologue, pour en finir avec ce silence :

« J'avais rendez-vous à 14h, et toi ? »


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Sam 2 Mai 2020 - 14:24


Aaah, les hormones !


Aline regarda l'autre patiente se lever pour rejoindre le médecin dans le bureau où se déroulent les consultations. Elle étouffa tant bien que mal un soupir agacé devant le retard du praticien. Elle qui avait un liste de choses à faire aussi longue que le bras, la voilà bloqué ici à attendre qu'on lui dise si oui ou non, elle deviendra maman. Maintenant que sa soeur était au courant, la jeune femme se sentait tout de même comme libérée. Elle avait eu si peur de faire honte à sa famille... Eh puis, au moins maintenant, elle avait une oreille attentive à qui raconter ses malheurs. Et ça, ça n'a aucun prix.

« Sans doute devrais-tu prendre un peu de temps pour toi... Concentre-toi sur toi seule, tes envies, tes désirs... De quoi as-tu vraiment besoin ? Tu verras, l'humain à un don pour s'entourer d'une multitude de choses qui, en réalité, ne sont ni importantes, ni cruciales. ». nota la blonde en soutenant une nouvelle fois calmement le regard de son homologue.

Elle aussi, son monde s'était écroulé du jour au lendemain. Elle avait appris par hasard que l'homme avec qui elle était depuis des années et pour qui elle avait des sentiments n'était en faite avec elle que pour profiter de son argent et de son "rang social". Du jour au lendemain, tous les acquis s'étaient effondrés, ne laissant que désillusion et déception. Eh puis... Il y a eu ce bébé. Bébé qu'elle avait haï, puis regretté, puis... Accepté. Peut-être irait-elle jusqu'à l'aimer après ce rendez-vous crucial.

Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Luzia eut un petit mot gentil pour remonter le moral de la blonde. Elle lui sourit sincèrement avant de lui adresser un petit clin d'oeil.

« Oh, tu sais... Nous sommes ce que nous acceptons d'être. La vie n'est pas un long fleuve tranquil, mais malgré ça, nous avons la barre : il est impossible de décider des rapides ou du beau temps, mais nous pouvons toujours choisir d'aller à droite ou à gauche. » lâcha la youtubeuse d'une voix énigmatique qui l'étonna elle-même. « Enfin, tout ça pour dire que... Si toi et moi portons la vie, c'est parce que nous avons décidé de ne pas la faire partir. Maintenant, il faut suivre tranquillement le cours de la rivière et assumer en aimant ces petits êtres de tout notre coeur. Ils n'ont pas demandé à être créés, et ils n'y peuvent rien d'avoir des géniteurs au QI d'un asticot » finit-elle dans un petit rire.

Luzia l'informa ensuite qu'elle avait rendez-vous pour 14h et lui demanda à quelle heure était prévu le sien. La jeune femme regarda sa montre 14:15 et toujours pas de nouvelle du médecin. Elle leva les yeux au ciel, excédée.

« Mon rendez-vous était prévu initialement pour 13:45, mais j'ai appelé pour prévenir que j'aurai un peu de retard... Du coup je ne sais pas trop s'il va t'appeler avant moi. Dans tous les cas, tu peux y aller la prochaine, tu dois avoir hâte de rentrer chez toi te reposer, non ? »




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Dim 3 Mai 2020 - 7:26


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


L'étau se resserrait, elles n'étaient désormais plus que trois patientes dans la salle d'attente du cabinet gynécologique de la clinique Fleetinsel, Aline, Luzia et l'autre. Mais le retard prit par le praticien était déjà considérable. Un minimum d'une demie-heure si on s'en tenait à l'horaire qui avait été donné à la jeune Hambourgeoise. Cependant, elle qui avait d'abord hurlé dans cette salle d'attente, elle... Elle avait fini par s'y sentir bien oui, pour la première fois depuis longtemps, grâce à cette nouvelle rencontre qu'elle avait faite. Cette nouvelle rencontre qu'elle avait d'abord agressé bêtement avant de prendre conscience de sa lumière, salvatrice, qui l'apaisait au moins le temps de cette interminable attente. Aline était un petit bout d'astre solaire. Et Luzia se sentait bien en sa compagnie. Emerveillée, elle ne pouvait plus s'empêcher de la regarder désormais. De l'envier secrètement, pour sa force, pour son courage, pour sa détermination. La française ne le voyait certainement pas, mais l'allemande se retrouvait absolument chamboulée par cette entrevue inédite et surprenante, entrevue qu'elle n'aurait pu envisager auparavant, ici, dans le cabinet gynécologique de la clinique Fleetinsel.

« Sans doute devrais-tu prendre un peu de temps pour toi... Concentre-toi sur toi seule, tes envies, tes désirs... De quoi as-tu vraiment besoin ? Tu verras, l'humain à un don pour s'entourer d'une multitude de choses qui, en réalité, ne sont ni importantes, ni cruciales. ».

Le sourire de Luzia se crispa légèrement à ses paroles et elle lâcha un soupir doux-amer. Aline avait sans doute raison. Elle se compliquait beaucoup trop la vie. Elle, elle avait tendance à rester accrochée à des choses qui lui étaient toxiques, comme le post-it de rupture de Simon qui était toujours collé sur son frigo. Mais... Mais en même temps, elle était incapable de s'en détacher. Incapable de se tourner vers l'avenir. Elle était incapable oui de répondre à sa question pourtant si naïve. De quoi avait-elle réellement besoin au fond ? Luzia n'en savait rien. Elle n'en savait plus rien non. De Simon ? Il était si lâchement parti. De cet enfant ? Elle n'avait pas la force de le garder. Pas la force de l'aimer. Pas la force de l'éduquer seule. Et puis, il était trop tard déjà, elle avait entrepris toutes les démarches pour l'abandonner, elle ne connaissait pas son sexe, ne lui avait rien acheté, n'avait pas choisi de prénom. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. C'était trop tard. Elle ramena une de ses mèches blondes derrière son oreille, gênée. Non décidément elle ne savait pas de quoi elle avait besoin. Et pourtant, ce n'était pas faute d'avoir du temps pour y réfléchir lors de ses longues nuitées qu'elle passait à pleurer, seule, dans son petit appartement tout blanc. A moins que... Oui. A moins que ce dont elle ai besoin ne se trouve sous ses yeux sans qu'elle ne le voie... Le petit papier avec le numéro de Björn. Du beau Björn qu'elle n'avait pourtant vu qu'une seule fois. Luzia prit alors conscience de l'évidence avec laquelle elle le voulait lui. Oui. De l'évidence avec laquelle elle pensait à lui chaque jours depuis leur étrange rencontre le jour de noël. Depuis qu'ils s'étaient brûlés ensemble, sur son canapé. Mais... Rah chasser ça. La jeune allemande se gratta les cheveux comme pour l'éloigner de ses pensées. Elle n'était pas prête. Elle avait trop honte. Trop honte de l'avoir fuit. Trop honte de ne l'avoir jamais rappelé en trois mois et six jours alors qu'elle pensait à lui à chaque instant, presque à chaque minute. Elle se mordit la lèvre pour ne pas se remettre à pleurer et se raccrocha alors vivement au sourire d'Aline, rayonnante Aline, qui ignorait très certainement tout ce trouble qu'elle provoquait en elle.

« Oh, tu sais... Nous sommes ce que nous acceptons d'être. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais malgré ça, nous avons la barre : il est impossible de décider des rapides ou du beau temps, mais nous pouvons toujours choisir d'aller à droite ou à gauche. »

Luzia écarquilla les yeux. Ce que son homologue lui disait-là était d'une évidence certaine, mais... Mais bon sang, elle l'avait oublié. Toute sa vie elle l'avait oublié, elle qui s'était toujours contentée de se laisser porter par les eaux. Elle avait toujours subi sa vie oui, suivi ses mouvements sans lutter, sans décider non, si c'était à droite ou bien à gauche qu'elle voulait aller. A trop vouloir plaire. A trop vouloir être parfaite et ne pas décevoir, elle s'en était toujours fatalement oubliée. Et c'était même devenu pire depuis que Simon était parti. Elle ne faisait que pleurer, pleurer et encore pleurer. Elle ne voyait plus personne et pourtant Moïra lui manquait, Raffael lui manquait, Lukas lui manquait, Lena lui manquait, Björn lui manquait. Tout le monde lui manquait. Mais elle avait tellement honte de s'être faîte larguée comme elle l'avait été. Par post-it, elle avait tellement honte oui, de la décision qu'elle avait prise d'accoucher sous x, qu'elle ne se sentait pas capable d'accuser le regard de ses proches. Alors elle s'était imposée cette vie de pénitence, seule, sans personne, c'est pourquoi sans doute, cette discussion avec Aline lui faisait tant de bien. Du mal aussi certes, parce qu'elle lui faisait prendre conscience d'à quel point il était important d'avoir quelqu'un à qui parler, mais du bien, fondamentalement du bien oui. Parce qu'elle lui rappelait toutes ses choses pourtant si simples et essentielles qu'elle avait mise de côté. La douceur, l'entraide, la joie...

« Enfin, tout ça pour dire que... Si toi et moi portons la vie, c'est parce que nous avons décidé de ne pas la faire partir. Maintenant, il faut suivre tranquillement le cours de la rivière et assumer en aimant ces petits êtres de tout notre coeur. Ils n'ont pas demandé à être créés, et ils n'y peuvent rien d'avoir des géniteurs au QI d'un asticot »

Aline acheva son élocution par un rire, mais la gorge de Luzia se serra et ses yeux se mouillèrent, violemment ils se mouillèrent. Elle essayait tant bien que mal de retenir ses larmes mais, c'était beaucoup trop douloureux. Oui, elle avait décidé de porter la vie, avec Simon, même si c'était un accident, elle avait été la plus heureuse des femmes à l'idée d'enfanter. Mais il était parti. Parti. Disparu. Envolé. Peut-être avait-il un QI d'asticot oui, mais Luzia, elle n'en voulait plus elle non plus de cet enfant depuis. Quelle égoïste elle était. Il n'avait rien demandé ce bébé. C'était elle qui l'avait fait. Elle qui l'avait laissé grandir en elle, mais elle était incapable de l'aimer. Elle se senti subitement monstrueuse, cruelle, inhumaine. Quand Simon était parti elle avait même voulu avorter oui, mais il était trop tard. A quatre mois, elle ne l'avait pas pu. Elle prit son visage entre ses doigts pour se calmer. Elle... Elle ne voulait plus qu'Aline la voit pleurer. Elle ne voulait pas qu'elle puisse se douter, oui qu'elle puisse comprendre ce qu'elle s'apprêtait à faire, ce qu'elle avait décidé. Abandonner son bébé. Elle portait la vie la jolie Luzia oui, mais elle vivait dans la mort. La douleur lui déchirait la poitrine. Elle renifla fort. Elle ne méritait pas la douceur d'Aline, jolie lueur solaire. Elle ne méritait personne. La jeune française regarda alors sa montre puis leva les yeux au ciel, excédée.

« Mon rendez-vous était prévu initialement pour 13:45, mais j'ai appelé pour prévenir que j'aurai un peu de retard... Du coup je ne sais pas trop s'il va t'appeler avant moi. Dans tous les cas, tu peux y aller la prochaine, tu dois avoir hâte de rentrer chez toi te reposer, non ? »

Aline, Aline, Aline... Luzia s'était tellement attachée à elle au cours de ces quelques instants partagés. Mais c'était abscons. La jeune française s'impatientait. Contrairement à la belle allemande, elle ne semblait pas tenir à ce que cette entrevue ne se prolonge, et c'était certainement mieux ainsi. L'Hambourgeoise n'était qu'un désastre. Un déchet. Elle soupira alors, tentant toujours vainement de se calmer de l'ébranlement interne que son alter ego avait suscité en elle, mais c'était dur.  Oui. Le docteur allait revenir d'une minute à l'autre et l'une d'elle deux partirait. Alors tout serait fini. Et Luzia retournerait dans le noir. Et alors oui, elle ne le reverrait sans doute plus jamais Aline. Au moins, se dit-elle, elle n'apprendrait jamais l'acte abominable qu'elle allait effectuer. Au moins son image n'en serait pas trop écornée. Mais c'était dur. Elle avala sa salive avant de plonger ses yeux dans les siens, rassemblant les dernières forces qui lui restait pour tenter un sourire.

« Non ne t'inquiètes pas Aline. Vas-y avant moi, il est bien plus important que tu aies enfin la réponse à ta question tu sais.  Enceinte, moi je sais déjà que je le suis.»


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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Mar 5 Mai 2020 - 13:44


Aaah, les hormones !


Bien qu'elle essaya sans doute de la lui cacher, Aline remarqua la réaction de Luzia face à ses paroles. Eh merde, la jeune blonde avait encore laissé les mots franchir ses lèvres en flots ininterrompus et sans aucun filtre... Et ils avaient finit par blesser son interlocutrice. Elle ferma les yeux un brefs instant. En effet, elle avait eu tendance à généraliser... Mais Dieu seul savait par quoi cette femme lui faisant face était en train de passer. Qui était-elle pour lui donner des leçons ? Pour lui étaler ses belles et grandes phrases à la tronche ? Après tout, Aline aussi allait être une maman bien loin d'être parfaite : elle n'avait, à commencé, même pas réussi à garder le père. Ca promettait bien pour le futur ça !

En se mordant la lèvre inférieure, elle replaça une mèche de ses longs cheveux blonds derrière ses oreilles.

« Je suis désolée... Ne m'écoute pas, ce ne sont que de belles conneries. » lâcha finalement la tatouée, un peu plus honteuse qu'elle voulait bien l'avouer.

Lorsque la brune lui dit de conserver le rendez-vous avant elle, Aline lui lança un petit regard interrogateur. Elle qui avait passé un si bon moment, elle ne comprenait pas trop pourquoi la jeune femme lui rendait ainsi la gentillesse alors qu'elle devait fatiguer bien plus vite que la plus jeune des deux. Sans réellement chercher à comprendre, Aline pensa simplement qu'elle n'était sans doute pas pressée de rentrer chez elle.

« C'est comme tu préfères, je ne suis pas des plus pressées non plus. » concéda la blonde avec un sourire. « C'est vraiment dommage que j'ai quelque chose de prévu ce soir, sinon je t'aurai bien proposé de venir boire un petit verre avec moi pour faire plus ample connaissance. » ajouta-t-elle avec un clin d'oeil.

Après tout, une salle de gynécologie n'était pas habituellement le meilleur endroit pour se faire des amies.




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Re: [Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
Mer 6 Mai 2020 - 5:17


Aline & Luzia

Aaah, les hormones !


Les mots d'Aline s'entrechoquaient dans l'esprit de la jolie Luzia. Ils tournaient en boucle. Comment avait-elle pu oublier tout cela ? Toutes ces choses si simples, si évidentes ? Oui, comment avait-elle pu passer à côté de sa vie de la sorte ? Pourquoi ne s'était-elle jamais réellement demandé de quoi elle avait envie ? Pourquoi oui, n'avait-elle jamais daigné ne serait-ce qu'essayer de prendre le temps d'écouter ses désirs ? C'était pourtant élémentaire. Elle avait érigé un mur entre elle et le monde l'environnant. Elle traversait sa vie comme on traversait un tunnel, comme s'il ne semblait n'y avoir qu'un seul chemin, celui que la vie lui indiquait. Jamais elle n'avait lutté. Jamais elle n'avait tenté d'y créer la moindre brèche afin de s'en échapper. Cela ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Elle vivait par procuration. Enfant elle écoutait ses parents. Adulte elle écoutait Simon. Mais aujourd'hui qui devait-elle écouter ? Elle-même ? La petite voix qui hurlait ses chagrins au fond d'elle, avait-elle encore la force de lui indiquer la route vers des sentiers plus heureux ? Aline était une percée de lumière au fond de son tunnel. Elle lui montrait la voie de ses rayons. Dans ses sourires. Luzia s'était promise au contact de Björn d'être enfin elle-même. Aux côtés de la jeune française elle se promit intérieurement de s'écouter. De renouer avec son corps, avec son âme. D'arrêter de subir. De se laisser porter. De ne plus accepter les moqueries du Beauty Center, de ne plus accepter toutes ces contrariété auxquelles elle se pliait de toutes ses forces pour ne pas décevoir. Parce qu'en ayant déçu personne, c'était elle-même qui s'était blessée. Echaudée. Fatiguée. Elle avait honte, mais peut-être bien oui, finalement, qu'il fallait qu'elle les rappelle, ces personnes qu'elle aimait tant. Envers et contre tout, il fallait qu'elle assume ses choix. Qu'elle assume son abandon. Elle devait retrouver un peu de courage, cesser de se lamenter seule dans son appartement aux volets clos. Comment être heureuse sinon ? Ses yeux étaient mouillés. Est-ce que c'était réellement ce qu'elle voulait, Luzia, être heureuse ? Est-ce qu'elle n'aimait pas se complaire dans la noirceur finalement ? Elle s'y était tenue avec tant d'insistance. Elle s'était punie avec tant de virulence. Etait-ce parce que cela était plus facile que de se battre pour son bonheur ? Elle avait oublié jusqu'au sens de ce mot. Mais Aline réveillait tout ça en elle. Oui, Aline avec sa pureté, sa fraîcheur, sa pétillance elle lui rappelait qu'une autre voie était possible dans son tunnel. Mais pour cela, elle allait devoir s'y user les ongles, pour en fissurer les parois. En était-elle capable ? Seul le temps le lui dirait. Une seule chose était sûre en tout cas, c'était que sans maître à bord de son navire, désormais quittée par Simon, il allait falloir qu'elle se débrouille seule. Ou alors qu'elle trouve une autre idole à qui tendre le témoin.

« Je suis désolée... Ne m'écoute pas, ce ne sont que de belles conneries. »

Luzia releva le visage vers son interlocutrice interloquée. Elle... Elle ne comprenait pas son changement de ton. Elle fronça légèrement un sourcil ébahie. Non. Il ne fallait pas qu'elle dise ça. Ce... Ce n'était pas vrai. Les yeux de la jolie allemande protestaient. Aline n'avait pas le droit de lui confier tout ça pour le lui retirer si vite. Elle n'avait pas le droit de reprendre le secret de ce feu si intangible à Luzia. Elle voulait la comprendre. Elle voulait se nourrir de son essence pour retrouver un peu de vie. Et la vie, elle commençait par là, se séparer de ce qui pèse, assumer ses choix, ne plus accepter d'être ce qu'elle n'est pas. Saisir la barre. Aller à gauche ou à droite. Aline n'avait pas le droit de lui reprendre ça. Comme elle n'avait pas le droit de perdre son sourire. Les yeux toujours humide Luzia fit un non de la tête. Ce petit bout de soleil n'avait pas le droit de s'éteindre. Il fallait qu'elle cesse de mordre ses lèvres pour retrouver son irradiant sourire d'antan.

« Non Aline, ce... Ce ne sont pas des conneries. Tu as raison. A 100% raison ! C'est moi qui m'excuse d'être... » Les mots ne lui venaient pas. « D'être un peu fatiguée. »

Oui. Elle était fatiguée de vivre dans le noir Luzia. Alors, maintenant qu'elle apercevait le jour, elle semblait décidée à en suivre les lueurs. La française l'avait réveillée. Et elle comptait tout faire pour faire rejaillir son si doux sourire. L'allemande ne voulait plus non, être la gardienne du royaume des morts. Son homologue le lui avait dit mot pour mot, on est que ce que l'on accepte d'être. Et ça résonnait fort dans le cœur de la jeune allemande. Oui. Si les mots d'Astrid l'avaient autant touchée lors de leur chaotique rencontre, c'était sans doute parce qu'elle avait accepté d'être ce que l'auteur lui avait dit. Parce qu'elle s'était rattachée aux mots qu'elle avait posé si hardiment sur sa douleur. Elle s'en était persuadée, oui, Luzia, qu'elle était cette gardienne du royaume des morts prête à tout pour ramener un mort à la vie. Mais ça n'était que des fadaises. Aline lui montrait qu'il était possible que la vie soit autre chose. Qu'elle pouvait quitter le monde des morts pour enfin revenir à la vie. Avec Björn, avec elle, et avec tout ceux qui, malgré les ombres choisissent la lumière.

« C'est comme tu préfères, je ne suis pas des plus pressées non plus. C'est vraiment dommage que j'ai quelque chose de prévu ce soir, sinon je t'aurai bien proposé de venir boire un petit verre avec moi pour faire plus ample connaissance. »

Les yeux de Luzia s'écarquillèrent au clin d'oeil d'Aline. L'eau des larmes qu'elle avait contenu jusqu'alors se mit même à briller. Son cœur à battre. Elle... Elle voulait la revoir ? Elle... Elle voulait faire plus ample connaissance ? La jeune Allemande n'en revenait pas. Elle en avait tellement envie. Elle s'en trouvait extrêmement émue. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Alors cela voulait dire qu'Aline avait apprécié ce moment avec elle ? Est-ce que ça voulait dire qu'elle avait apprécié ce moment autant qu'elle ? Elle qui en avait chéri la moindre seconde depuis la fin de son injuste colère, qui s'était même surprise à vouloir que le médecin n'arrive jamais pour rester blottie contre cette nouvelle rencontre si inédite. Elle ne pu ni s'empêcher de sourire, ni retenir ses larmes de couler. Elle était émue. Emue aux larmes oui Luzia. Bouleversée par la beauté de cet heureux hasard. Celui de s'être retrouvée ici, dans cette salle d'attente du cabinet gynécologique de la Clinique Fleetinsel, avec une personne aussi belle qu'Aline. Son cœur battait. Soleil et Lune semblait pouvoir se rencontrer finalement. Et ce, même si elle ne la revoyait pas ce soir...

« C'est... C'est vrai, tu veux me revoir ? »

Ne pu-t-elle s'empêcher de lui répondre comme une enfant. La vie de Luzia était à un tournant. Oui, malgré tous les dramas qu'elle avait vécu dernièrement, la roue semblait commencer à vouloir enfin se mettre tourner, maintenant qu'elle avait laissé pénétrer un tout petit peu de lumière dans sa vie. Un petit peu de soleil. Avec Björn. Avec Julian. Avec Aline... Il était peut-être enfin temps, même si ça prendrait du temps oui, de creuser du bout des doigts un sentier dans son tunnel, afin de revenir oui, au-dessus du niveau de la mer. Elle qui avait passé sa vie seule, jugée trop lisse, jugée trop creuse, dont les amis ne remplissait même pas les doigts d'une main, elle... Elle entrevoyait la lumière diurne enfin, maintenant qu'elle retirait le masque de perfection qui lui couvrait le visage. Et elle s'en sentait pousser des ailes. Elle se sentait vivante. Même si cela ne devait durer que quelques instants, parce que subitement, la porte s'ouvrit sur le médecin.

« Aline Morel s'il-vous-plaît. » Dit-il simplement. Un vent de panique s'empara alors de Luzia, son cœur battait trop vite, mais elle ne comptait laisser passer sa chance.
« Attend Aline ! Voi...Voici mon numéro ! » qu'elle lui dit, avant qu'il ne soit trop tard, en le griffonnant sur un petit bout de papier qu'elle avait attrapé avec hâte au fond de son sac à main.
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[Ft. Luzia] Aaah, les hormones !
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