Enzo * Toutes les grandeurs de ce monde ne valent pas un bon ami.

Victoria se presse, en ce samedi, comme elle semble avoir un peu trop traîné au lit alors qu'elle a des projets pour la journée, ayant prévu de retrouver son pote Enzo à la fête foraine pour profiter un peu de la fête du Dom. Le samedi n'est pas forcément la journée idéale comme il y a toujours beaucoup de monde pour le week-end mais c'est la seule date qu'ils ont put trouver pour en profiter, le jeune homme ayant fort à faire avec ses cours, et la demoiselle avec son emploi au musée. Évidemment comme souvent, alors qu'elle va partir, il lui est impossible de retrouver ses affaires. Il faut dire que la demoiselle n'a pas pour habitude de d'être très ordonnée, qu'elle laisse toujours le bordel traîner, ce que son père ne manque pas de lui reprocher régulièrement. elle était comme on dit, il est bordélique. Elle ne pouvait rien y faire. C'était plus fort qu'elle, elle n'arrivait pas à tenir sa maison rangée. elle avait toujours mieux à faire que de s'occuper du rangement, toujours mieux à faire que de trier ses papiers, toujours bien mieux à faire que de tirer les tissus sur le canapé.

La jeune femme se presse son sac à main trouvé et une tenue confortable enfilée, prenant rapidement la direction de la station de bus la plus proche pour se rapprocher au maximum de la fête foraine. Descendant à son arrêt elle achète rapidement une part de pizza à un commerçant pour caler son ventre vide qui se manifeste bruyamment, pressant l'allure en essayant de ne pas se mettre de la sauce partout. Vicky s'empresse de faire disparaître son plat préféré, essuyant rapidement ses lèvres pour masquer sa gloutonnerie, comme elle arrive en vue de la fête.

Dans la file d'attente la demoiselle patiente, plus ou moins, envoie des SMS à Enzo pour le retrouver plus facilement une fois qu'elle pourra enfin entrer et profiter des attractions. Enfin le calvaire de la fouille des sacs prend fin et la demoiselle avance rapidement vers son ami qui l'attend déjà.

"- Pardon pardon y'a un de ces mondes ! Tu as eut du mal à rentrer toi aussi ?" s'excuse la demoiselle en oubliant de mentionner le fait qu'elle était de toute façon en retard. "Tu as mangé ?"

Elle avait beau avoir mangé un morceau sur la route elle devait bien admettre que ce n'était pas suffisant. Enfin. Ça l'était sûrement pour beaucoup de monde. Mais pas pour elle. Manger c'était une de ses activités favorites après tout !

La vie d’Enzo tournait à mille à l’heure en ce moment. Il avait énormément de cours et de projets artistiques à rendre. C’est simple, il n’avait quasiment plus une seconde à lui. Heureusement qu’il vivait avec son petit-ami si on il ne le verrait quasiment plus. En tout cas, il avait enfin réussi à se dégager du temps pour pouvoir voir Vicky, une très bonne amie. Sortir la tête de l’eau, de ses cours et de ses peintures en tout genre lui ferait du bien. Il ne sortait quasiment plus depuis quelques jours et ça lui manquait les rayons du soleil et l’air frais d’Hambourg. Ils avaient décidé de se voir à la fête foraine. Il avait toujours aimé ce genre de festivité et retomber en enfance ne lui ferait pas de mal. Il laisserait donc Gianni seul quelques heures mais il savait très bien que son compagnon ne lui en voudrait pas. Parfois, ça faisait aussi du bien de ne pas passer tout le temps possible à deux. Et puis, il savait très bien qu’il pouvait lui faire confiance. Il avait passé la journée à peindre, à faire un peu de ménage et à se reposer. Il avait hâte de retrouver cette brunette pour s’amuser et oublier quelques instants les cours.

L’heure du rendez-vous approchait. Enzo avait donc pris une rapide douche pour finalement s’habiller de manière décontractée : un jean, un t-shirt et une veste en jean. Une fois sa paire de basket préférée passée, il avait pris ses clefs et la direction de l’arrêt de bus le plus proche pour se rendre à la fête foraine. Le trajet c’était passé sans encombre. Pour le reste, ce n’était pas vraiment la même chose. Tu avais mis un temps incroyable à arriver jusqu’à la fête foraine une fois sorti du bus. Finalement après de longs efforts, Enzo avait réussi à se mettre dans un endroit où la foule était moins dense pour attendre son amie. Elle n’avait d’ailleurs pas tardé avant de se faire entendre, enfin tout du moins pour se manifester à l’aide d’un message. Il lui avait donc rapidement donné sa position tout en l’attendant. Au bout de quelques minutes, elle avait pu le rejoindre, le saluant avec le sourire.

« - Salut ma belle ! C’est rien, j’ai eu un mal fou aussi à arriver jusque là. Tu vas bien ? »

Elle avait continué en lui demandant s’il avait faim. C’était une très bonne question parce qu’effectivement, il commençait à avoir un petit creux. Il n’avait mangé qu’à midi et du coup, il commençait à avoir besoin de reprendre quelques forces.

« - Et bien je meurs de faim et toi ? Un hot-dog ou autre chose te tenterait ? C’est moi qui invite. »

Il était vraiment content de revoir Vicky. Il appréciait beaucoup la jeune femme et puis, c’était toujours bon de revoir ses amis non ?

A en croire les mots d'Enzo lui aussi avait eut du mal à se frayer un chemin pour arriver jusqu'ici. Tous les ans, pour toutes les éditions du Dom, c'était toujours la même chose à vrai dire, Victoria le savait bien elle était native d'Hambourg après tout. La foule se pressait toujours en masse pour profiter des attractions de l'immense fête foraine. La tendance se calmait un peu au fil des semaines mais dans les premiers jours de l'attraction c'était une toute autre histoire. Les Hambourgeois évitaient autant que possible les lieux, principalement fréquentés par les jeunes et les touristes, à moins qu'ils n'aient des enfants. Ils étaient quelques uns dans les environs, dont les deux amis pouvaient parfaitement entendre les cris de surprise et exclamations de plaisir. Quelques-uns à profiter d'ores et déjà de la fête.

"- Ça ne m'étonne pas c'est toujours bondé le samedi par ici !" remarque la demoiselle en grande habituée de ce rendez-vous triannuel. "Ça va et toi ?" demande-t-elle en renvoyant la politesse à Enzo avant de s'inquiéter également de la santé du compagnon de celui-ci. "Et Gianni, ça va ?"

Les deux garçons étaient arrivés d'Italie depuis quelques temps et en faisant la connaissance d'Enzo, la demoiselle avait rapidement entendu parler, évidemment, de celui qui partageait la vie de son ami, répondant au nom de Gianni, étudiant lui aussi, mais en comédie. Elle l'avait même déjà croisé en venant chez son ami occasionnellement, les deux garçons s'étant installés ensemble en quittant leur Italie natale au profit de l'Allemagne.

Alors que la demoiselle ressent rapidement le besoin de manger de nouveau, la part de pizza n'ayant de toute évidence pas put calmer sa faim, son ami accepte rapidement de manger un morceau en sa compagnie, lui-même étant affamé également. Elle a un petit rire. De toute évidence elle avait tapée dans le mille en proposant de manger. Et la proposition qu'il lui fait, proposant des hot dog, ne manque pas de ravir Vicky.

"- Je t'autorise à m'inviter seulement si tu me laisses t'inviter pour le dessert !" remarque la demoiselle.

Échange de bons procédés. À la fête du Dom les stands de restaurations ne manquent pas et entre les crêpes, les gaufres, les glaces et autres douceurs, les deux amis devraient aisément trouver une note sucrée à se mettre sous la dent. Connaissant bien le dom elle savait même parfaitement où aller.

"- Pour les hot dogs, le mieux c'est d'aller voir "l'American", c'est les spécialistes pour tout ce qui est burgers, cheesecake, hot dogs..." propose Victoria avant de désigner la direction à prendre. "T'as déjà réfléchis aux attractions que tu as envie de faire ?" demande-t-elle en marchant vers le stand évoqué, se retrouvant bientôt dans la file d'attente de celui-ci. Évidemment il fallait s'y attendre.

Revoir Vicky lui faisait extrêmement de bien. Enzo appréciait énormément cette fille. Sortir avec elle lui faisait du bien. Non pas qu’il se sentait mal en compagnie de Gianni dans leur appartement. Mais c’était un garçon qui aimait bouger et sortir de temps en temps. Son amoureux était plus casanier et il ne lui en voulait pas pour ça. Non, bien au contraire, il l’aimait pour chacun des aspects de sa personnalité et de ce qui faisait de lui cet homme si doux, généreux et aimant. Cette soirée, il la passerait donc avec Victoria. Il avait bien entendu promis à son compagnon qu’il ne rentrerait pas trop tard. Il lui devait bien ça. Et puis, il n’allait pas rentrer aux aurores. Non, il allait juste s’amuser à la fête foraine, pas en boîte de nuit. D’ailleurs, il avait eu bien du mal à entrer dans ce lieu de festivité. Ce qui l’avait rassuré, c’était que la jolie demoiselle avait eu du mal elle aussi. Elle n’était pas étonnée, il y avait toujours un monde fou le samedi soir. Elle n’avait pas tort, ils n’avaient peut-être pas choisi le meilleur soir pour ça. Mais il s’en foutait, l’important, c’était de passer du temps ensemble, le reste importait peu. Il lui avait demandé si elle allait bien. Elle lui répondit rapidement qu’elle allait bien et prit de ces nouvelles également ainsi que pour Gianni.

« - Et bien je vais très bien. Gianni aussi va bien. Il m’a autorisé à sortir. »

Enzo avait rigolé. Bien entendu, il n’était pas sérieux. Son amoureux ne lui avait pas donné sa permission. Mais en même temps, il ne voulait pas le contraindre à être seul. C’était donc une gestuelle et un commun accord tout simplement. Le jeune étudiant en arts avait faim et ils s’étaient mis d’accord pour manger un morceau. Même si Vicky avait été plus rapide que lui en mangeant déjà un morceau, elle avait encore faim. Il se proposa de l’inviter. Elle accepta rapidement en disant qu’elle lui offrirait donc le dessert. Enfin c’était surtout une condition pour qu’elle accepte.

« - Très bien j’accepte le deal alors ! »

La demoiselle s’y connaissait quand on lui parlait de nourriture américaine, de burger, de hot-dog. Elle savait où allait et il allait donc lui faire confiance. Et puis, si ce n’était pas bon et bien il saurait lui dire. Enzo avait toujours été franc. Elle lui demanda également s’il avait déjà une idée sur les attractions à faire.

« - D’accord, je te fais confiance pour la bouffe. Et pour les attractions, j’aimerai bien faire le train fantôme. Ensuite, j’aime bien les trucs à sensations fortes. Et toi, tu voudrais faire quoi ma belle ? »

Enzo n’était pas difficile, il voulait juste passer un bon moment avec Vicky sans pour autant faire que des attractions qui lui plaisait. En attendant, les deux amis se dirigeaient vers la nourriture parce que pour en profiter, il fallait d’abord manger. Peut-être commenceraient-ils ensuite par des choses plutôt douces pour ne pas tout vomir…

La fête foraine du Dom, comme d'ordinaire, attire tous les regards sur elle, tous les curieux. Le samedi, c'est toujours le jour où l'accès est le plus difficile compte tenu des animations spéciales et parce que les gens sont en week-end. Les feux d'artifices du vendredi soir étant, cependant, ce qu'il y avait de pire pendant ces festivités. Il y avait toujours un monde dingue. Ils auraient mieux fait d'y venir en semaine, mais naturellement avec leurs emplois du temps ce n'était pas toujours facile à concilier. Ne restait qu'à espérer qu'ils auraient tout de même accès à pas mal d'attractions pour profiter réellement de leur sortie et ne pas rester sur leur faim, de n'avoir pas put essayer tout ce qui pouvait leur faire envie.

Prenant des nouvelles de son ami, elle n'oublie pas de l'interroger aussi pour en prendre de son petit ami, riant comme Enzo répond qu ce dernier l'a autorisé à sortir. Il fallait donc des autorisations pour ça ? La demoiselle espérait ne jamais en arriver là. Elle appréciait trop sortir et voir ses amis pour devoir demander la permission sans cesse à un homme. Mais elle doutait fort qu'Enzo ait réellement eut à demander la permission, il devait plaisanter, évidemment. Mais tout les deux, ils étaient diablement choupinous et si c'était leur manière de fonctionner, pour que tout se passe bien, qu'ils le fassent. Victoria n'avait rien à y redire, ce n'était pas ses affaires, ça ne la regardait pas.

«- Tu pourras lui ramener quelques beignets pour le remercier !» remarque la demoiselle en pensant à ces beignets légers à base de fromage blanc, frits dans l'huile et couverts de sucre. C'était un pur délice que l'on pouvait aisément se procurer dans de nombreux stands sur le Dom.

Et en parlant de bouffe... ils avaient faim tout les deux. Même si elle a déjà mangé en route, la demoiselle  a encore faim et son ami n'ayant encore rien avalé, elle propose illico de manger un morceau à l'un des stands avant de penser à faire la moindre activité. Sans quoi elle allait défaillir. Oui ! Totalement ! Elle n'exagérait absolument pas ! Mais avant de manger, elle devait d'abord s'arranger avec  son ami, désireux de l'inviter. Si elle accepte, c'est à la condition de s'occuper elle-même du dessert, n'ayant pas l'intention de le laisser se ruiner pour elle. S'il l'invitait, il était normal qu'elle en fasse de même.  

«- Dans ce cas marché conclu !» annonce la demoiselle avant de scander. «Et maintenant, sus à la bouffe ! Sus à la bouffe !!!» lance-t-elle, amusée.

Rapidement, elle prend la direction du stand qu'elle a indiqué à Enzo, où ils pourront manger les meilleurs hot-dogs de tout le dom, selon elle. Depuis le temps qu'elle fréquente les allées du dom, fatalement, la demoiselle y connaît les meilleures adresses. Et l'american était ce qu'il y avait de mieux pour leur idée de hot-dogs, si bien qu'elle l'entraîne vers le stand tout en demandant après les attractions qu'il avait envie de faire. Le train fantôme, tout d'abord. Comme c'est étrange ! Inattendu ! Et des sensations fortes. Elle aurait put le parier.

«- J'veux faire ça !» annonce-t-elle en désignant une attraction montant à une vitesse vertigineuse à plus de six mètres du sol au moins. De quoi donner des sensations fortes à Enzo et leur arracher leurs meilleurs hurlement de la soirée, tant la montée, comme la descente, se faisaient à une vitesse effroyable. «Et puis après le train fantôme c'est sympa aussi ! Il y 'a une sorte d'escape game, également, qui est plutôt sympa à faire aussi ! C'est toujours les mêmes qui proposent l'attraction, mais ils se renouvellent tout les ans, ce n'est jamais la même mission, jamais les mêmes pièces, jamais les mêmes techniques à utiliser !» Et ça pouvait être marrant, si ça le bottait.

Enzo était content de pouvoir sortir et surtout de pouvoir retrouver Victoria. Il ne se plaignait pas de sa vie plan plan avec Gianni, bien au contraire, il aimait beaucoup cette vie de couple, à pouvoir profiter de l’autre, de passer des moments romantiques à deux. Mais parfois, il avait aussi besoin de sa liberté. Il c’était toujours dit que ce n’était pas vraiment la meilleure chose qui soit que de se marcher dessus tous les jours. Du coup, de temps en temps, il s’autorisait des moments seul avec ses amis. Il aimait par-dessus tout son petit-ami et d’ailleurs, il comptait bien passer le reste de ses jours à ses côtés. Gianni était séduisant, charmeur et tellement doux. Il contrastait parfois avec moi. Mais en même temps, c’était aussi ce qui pouvait faire la force de leur couple. Le jeune étudiant en arts ne put que sourire face aux propos de Vicky. Elle venait de lui dire qu’il pourrait lui ramener des beignets pour le remercier. Elle lisait dans ses pensées parce que c’était ce qu’il s’était imaginé faire.

« - Tu lis dans mes pensées ma belle. Je comptais justement lui ramener quelques douceurs pour le remercier. Je l’aime tellement ce petit gars. »

Enzo n’avait jamais eu de mal à exprimer ses sentiments et il se fichait pas mal de paraître pour une guimauve. Le deal était maintenant passé, le jeune homme lui offrait le dîner et elle, lui offrirait le dessert. Ils prirent la direction de l’Américain, c’était Victoria qui lui avait conseillé. Il lui faisait confiance. Une fois devant le camion qui abritait tous plein de douceurs qui donnaient envie à Enzo, il se tourna vers elle pour lui demander ce qu’elle voulait.

« - Alors qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Hot-dog ? Burger ? Dis-moi tout. »

Il lui fit un petit sourire. Une fois le souhait de Vicky entendu, il passa donc commande pour les deux. Le temps d’attendre la préparation des diverses choses à manger, ils firent un petit plan des attractions qu’ils pourraient faire ensuite. Enzo avait parlé du train fantôme pour commencer léger et ne pas se retrouver avec son dîner sur les genoux. La jeune femme quant à elle lui montra une attraction qui montait à des mètres et des mètres et à une vitesse qui les ferait hurler, il n’y avait aucuns doutes là-dessus. Il était content parce que son amie aimait également les sensations fortes. Ils allaient donc pouvoir s’amuser ensemble. Elle avait également parlé du train fantôme mais aussi d’un escape game. Le jeune étudiant en arts appréciait ce genre de jeu. C’était plutôt pas mal pour débuter tranquillement et ensuite monter en puissance.

« - Et bien je dirais qu’on pourrait commencer par l’escape game, pour pas faire trop fort au début, histoire de garder dans l’estomac notre repas. Ensuite on pourrait faire le train fantôme et les attractions fortes ensuite. Qu’en penses-tu ? On va bien s’éclater j’en suis sûr. »

Finalement, les commandes furent prêtes. Enzo les prit et tendit celle de Victoria. Il avait énormément faim.

« - Et bien bon appétit ma belle ! »

Gianni ayant accepté que son cher et tendre sorte méritait bien que ce dernier lui ramène, comme le suggère Victoria, quelques beignets. Les deux garçons étaient juste trop cutes ensemble, non pas parce qu’ils étaient homosexuels -certaines ayant la fâcheuse manie de s’extasier devant deux hommes en couple comme si ces derniers étaient des chatons trop mignons – mais parce que leur histoire était belle et que leur couple vendait clairement du rêve, tout simplement. Ils avaient une relation stable et de confiance, le genre de relation que l’on aimerait tous avoir, évidemment. Ils étaient juste bien ensemble et ils sentaient l’amour à plein nez. Bref, ils étaient trop mignon et ils vendaient du rêve, donc. Et comme de bien entendu, en parfait prince charmant, Enzo avait prévu de ramener quelques douceurs à Gianni pour le remercier, réaffirmant son amour pour ce dernier. Trop mignon, nous disions donc. Vicky a les yeux qui brillent  face à cette confidence. Elle voulait une relation comme ça, elle aussi ! Mais pour le moment, rien à l’horizon.

«- Ah là là mon dieu mais vous n’avez pas finit d’être tout kikinets tout les deux ? Pensez aux gens célibataires, stop un peu !» remarque la demoiselle.

Non mais, c’est vrai, c’était à vous rendre dépressif sur l’état de votre propre vie amoureuse, heureusement qu’elle allait se noyer dans la bouffe pour oublier tout cela ! Parce qu’elle était seule Victoria. Le précédent petit ami qu’elle avait eut l’idée de fréquenter n’avait pas été… enfin, disons que ça n’avait pas été une expérience folle, en somme. Mais ce n'est pas comme si ça lui faisait réellement de la peine, en soit. Même si elle avait dans son entourage des amis à l’idylle parfaite pour vous rappeler à quel point être en couple c'est cool. Son célibat ne la dérangeait pas. Mais elle râle pour la forme. Et pour rire, aussi.

«- Je vais partir sur un hot dog je pense, celui avec le supplément bacon et cheddar !» suppose la demoiselle en regardant la carte. «Et peut-être un classique aussi. Ce ne serait pas raisonnable et on a encore pas mal de choix pour un dessert mais…»

Le ventre de la demoiselle grogne. Son ami aurait donc comprit ce qu’elle essayait de dire. Elle avait la dalle, tout simplement. Mais avoir faim ne l’empêchait pas de penser à ce qu’ils pourraient faire quand ils commenceraient à profiter des attractions. Elle évoque un peu tout ce qu’ils peuvent trouver ici, pour pouvoir établir un programme avec Enzo. Et ils avaient une drôle de manière de se préparer, tout les deux.

«- L’escape game c’est une bonne idée.» admet la demoiselle, en riant aux raisons que son ami donne. «Oh oui ça c’est certain !»

Ils allaient bien s’amuser mais ils allaient commencer par bien manger. Comme ils récupèrent leurs hot dogs, la demoiselle répond à son  ami comme ce dernier lui souhaite un bon appétit. Elle-même mord à belles dents dans son sandwich.

«- Vous avez des projets avec Gianni pour vos prochaines vacances ?»

Enzo aimait passer du temps avec ses amis. Être en couple n’était pas synonyme d’enfermement et d’exclusivité à la personne qu’il aimait. Non, il pouvait très bien partager son temps entre Gianni et ses amis. C’était ce qu’il avait décidé de faire en venant à la fête foraine en compagnie de Victoria. Bien évidemment, il avait proposé à son amoureux de les accompagner mais il avait préféré rester à la maison. Il n’avait donc pas insisté, lui disant qu’il ne rentrerait pas tard. Et puis, il avait prévu de lui ramener des petites douceurs pour se faire pardonner de cette soirée passée seule. Il était éperdument amoureux de ce garçon. Il n’avait jamais ressenti ce genre de sentiments pour un homme avant. Il était bien avec le jeune homme. Il ne put que rire face à la remarque de son amie. Elle les trouvait beaucoup trop niais à son goût et surtout, il fallait qu’il pense aux personnes qui étaient célibataires avant de jeter son bonheur à la figure de celles-ci. Mais après tout, c’était elle qui avait ouvert les hostilités en lui suggérant de ramener des baignets à son petit-ami pour le remercier de l’avoir laissé venir à la fête pour voir la demoiselle. Alors, il avait surenchéri en lui disant qu’il y avait pensé, concluant en disant qu’il aimait énormément Gianni. Et voilà sa réaction. Et bien ça ne pouvait que le faire rire.

« - C’est ta faute aussi ! Tu as commencé à me lancer sur le sujet. Mais promis je ne dis plus rien. Et puis, on est là pour s’amuser pas pour parler de moi. »

Ils étaient à présent arrivés devant le stand de nourriture. Ils avaient décidé de commencer par manger avant de commencer les festivités. Il fallait dire que le jeune homme n’avait pas encore mangé et il avait donc une faim de loup. Il fallait qu’il mange un morceau, pas de doutes là-dessus. Il avait dit qu’il lui offrait le repas. Il lui avait donc demandé ce qu’elle souhaitait. Elle lui avait dit qu’elle voulait un hot-dog avec un supplément bacon et cheddar. Il en commanda donc deux, souriant face à l’hésitation de Vicky pour en prendre un deuxième. Et il fallait l’avouer, il y avait encore les desserts.

« - On peut déjà s’en manger un et voir s’il nous reste de la place ensuite. Et puis, c’est vrai qu’il y a les desserts aussi… »

Il avait ri légèrement à la fin de sa phrase. Une fois la commande passée, ils avaient discuté du programme de la soirée. Enzo lui avait dit qu’il serait peut-être bon de commencer par des attractions plutôt calmes pour ne pas se retrouver à vomir leur repas à peine mangé. Elle avait donc validé son idée de commencer par l’escape game pour finalement faire le train fantôme et ensuite faire des attractions plus fortes. Il le savait, cette soirée à la fête foraine serait démente. En tout cas, les deux amis en étaient persuadés. Leur commande entre les mains, ils se mirent donc à manger. La demoiselle lui demanda s’il avait des plans pour les vacances avec Gianni. A vrai dire, il n’en savait encore rien. Est-ce qu’ils partiraient en amoureux quelque part ? Ou bien resteraient-ils ici ?

« - On en a pas encore parlé. Je pense qu’on va bouger, mais où, c’est encore indéfini. Et toi, tu as des projets ? Des envies ? »

Le hot dog lui fit du bien, il avait vraiment faim. Il ne mit d’ailleurs pas longtemps avant d’engloutir le sandwish.

« - Alors un deuxième ou bien dessert ? »

Son célibat, c'était bien le cadet des soucis de la demoiselle. Elle n'avait personne actuellement dans sa vie, oui. Et alors ? Ce n'était pas un drame. Elle en profitait même pour flirter un peu en soirée à l'occasion et passer des nuits torrides entre les bras de beaux inconnus, il y avait vraiment pire comme vie ! Du haut de ses vingt-sept ans elle considérait qu'elle avait encore tout le temps de trouver chaussure à son pied pour penser au mariage et aux enfants. Ce n'était pas quelque chose qui la tracassait vraiment, même si parfois, le soir, c'est un peu triste de n'avoir personne qui nous attend chez soit, personne à retrouver. Mais peu importe, elle avait quand-même une vie plutôt chouette et pas forcément besoin d'un homme à tout prix pour embellir celle-ci.

«- Roh mais non, t'inquiète ! Vous êtes juste... mignons tout plein tout les deux, c'est beau !» remarque la demoiselle.

Tout les couples ne l'étaient pas forcément autant. Parfois c'était à se demander, vraiment, pourquoi deux personnes étaient ensemble. Mais dans le cas de Gianni et Enzo, cela semblait tout simplement relever de l'évidence. Ils s'étaient trouvés et ils étaient fait l'un pour l'autre, tout simplement. Chaque fois qu'Enzo parlait de son couple, ça faisait tout simplement rêver. Nul doute qu'ils s'étaient trouvés tout les deux, qu'ils étaient fait pour être ensemble, tout simplement ! Cela ferait rêver n'importe qui et donnerait des envies de couple à tout le monde. Mais si elle disait à son ami de penser aux célibataires, elle n'était pas bien sérieuse. Il avait le droit d'être heureux, le droit d'être amoureux et elle était ravie pour eux. Vraiment ravie.

Arrivant devant le stand de nourriture, évidemment, pour une gourmande comme Victoria le choix est difficile. Tout l'appelle, tout la tente et elle hésite entre deux hot-dog, ne sachant pas si elle doit s'autoriser le second ou s'il vaut mieux qu'elle n'en prenne qu'un, qu'elle se montre raisonnable. Enzo semble l'être pour sa part et il est de bon conseil pour son amie. En prendre un pour commencer et prendre le second par la suite c'était une bonne idée et cela lui éviterait de gaspiller. Elle verrait ainsi sil elle avait vraiment faim pour un second. Mais elle se doute bien, en même temps, que ce n'est que de la gourmandise de sa part.

«- Tu as raison, on est toujours à temps de revenir si on en veut encore un !»

Rapidement servies après avoir commandés, tout deux s'installent pour pouvoir manger tout en papotant, d'abord du programme de leur après-midi puis des vacances à venir, la demoiselle se montrant curieuse de connaître leurs projets de vacances, l'été approchant. Bon, ce n'était pas pour tout de suite non plus mais... ça ne fait aucun mal de déjà en rêver, n'est-ce pas ?

«- Oui je pars en crête avec des copines, une semaine, fin juin !»

La demoiselle engloutie rapidement le sandwich, comme son ami au final, qui demande si elle en veut un autre ou s'ils passent au dessert. La brunette pèse le pour et le contre à peine une seconde, mais c'est décidément bien trop petit, un hot dog. Elle jette un regard en coin à son ami, alors. Il en voulait encore, lui aussi, ou il se la jouait petit joueur ?

«- Un deuxième pour la route ?»