Un thé entre mère et fille (mutter becca)

code par Nostaw.

Aujourd'hui sera une belle journée. Si la musique a manqué de la bercer dans la journée au travers du mur parfois trop fin de la maison. Rebecca est de bonne humeur aujourd'hui. Au-delà de se sourire béa qui lui a collé au visage toujours la matinée, pour s'évanouir un peu dans la journée. Le plaisir de savoir qu'un moment avec sa fille l'attend la rend des plus heureuses. Piper a répondu présente comme toujours, elle s'occupera du petit Jacob alors que Becca et Mary auront un moment rien qu'à elle. Voilà bien longtemps que cela n'est pas arrivé. Car voilà, bien, longtemps, que Mary fuit la maisonnée. Cette maison que Becca aurait rêvée chaleureux et qui n'est qu'un lieu de cris de cauchemar et de peur. Si elle arrive encore à protéger Jacob, surtout grâce à Mary-Ann qui le prend sous son aile quand les choses de gatte à la maison. Elle sait sa fille profondément marquée par tout cela. Et Becca s'en veut, chaque jour de ne savoir faire autrement d'avoir été lâche d'avoir maintes fois fui pour revenir comme une chienne avec son air battue. Ou plutôt ayant voulu croire les supplications et les souffrances de son mari. Mais elle met ses sombres pensées de côté et prend un certain plaisir qu'elle n'a pas pris depuis longtemps à se faire belle. Se maquillant même, elle se plaît à voir son beau reflet de femme. Sa bouche ornée d'un rose léger tandis que ses yeux clairs s'intensifient d'un noir léger aussi. Un haut rouge relève la blancheur de sa peau tendit qu'il illumine le noir de ses cheveux. Un simple foulard ornera ses cheveux faussement courts ainsi tenus par le foulard. Une seconde avant de partir, elle regarde son reflet qui semble autre dans le miroir de l'entrée de la maison qui est en ordre. Une veste d'un autre temps sur les épaules et elle laisse rugir faiblement la petite voiture qui tient la route depuis de trop nombreuses années dévaler les rues de la ville.

Elle passe dans un premier temps prendre Mary-Ann au lycée qui finit plutôt, ce matin elle lui a glissé un mot à l'oreille en l'embrassant avant qu'elle ne parte en cours sur les projets de cette heure rien que pour elles. Puis les deux femmes foncent vers l'école de Jacob qui se plaît à voir sa sœur dans la voiture. Toutes deux rient, joues même à compter les voitures rouges et bleus qu'ils croisent. Jacob demande où ils vont et Becca se ravit de lui dire qu'elle le laisse pour une heure chez Tata Piper. Le gamin est ravi, il adore Piper. Une fois Jacob rapidement déposée les deux femmes partent en direction du centre. L'ambiance est animée joyeuse, loin derrière ses soirées moroses à craindre une colère d'un mari, d'un père abusif. La musique à fond dans l’habitacle détourne quelques regards sur ses deux femmes qui danse et chante faux dans cette voiture prudente toujours, sur des routes à la fois trop connues et tellement méconnues. Puis Becca, pose la voiture sur un parking en centre-ville, laissant Mary choisir leur destination pour cette heure de liberté pure entre mère et fille. Becca aime sa fille plus que tout au monde, peut-être même un peu plus que Jacob, elle doit finalement se l'avouer. Mary a toujours été là, même plus petite pour sa mère, elle a subi elle aussi cette vie misérable qu'elle n'a su fuir et détourner. Malgré des astuces, Rébecca sait qu'elle a gâché l'enfance de sa fille. Serrant le bras de sa fille contre elle, sa main dans la sienne, elle se plaît à laisser son regard vaguer sur cette magnifique jeune femme qu'elle est devenue. Parfois, elle se dit qu'elle a manqué quelque chose, qu'elle a peut-être grandi trop vite. Mais elle se souvient de chaque moment avec elle. De ses nombreuses fois où elle lui a elle-même coupé les cheveux, souvent mal. De ses jeux sous la table ronde du salon, quand elle n'avait pas encore conscience du malheur qui se jouait à la maison. Cacher par de grands draps telle une cabane de chasseuses dans une maison vide à l'affût du petit bonhomme de bois et plastique. De ses soirs où elle se réfugiait dans sa petite chambre rose préférant passer une heure à lui lire un livre plutôt que d'être au prêt de se marie qu'elle n'aimait déjà plus vraiment. Une passion que lui a transmise Becca, et qui encore aujourd'hui les réunit. Car les voilà déambulant dans les rayonnages d'une librairie à la recherche de livres encore méconnus.

« Puisque je ne peux pas dire non, je vais dire oui. »

Le ton est léger et le sourire de la mère sincère. Mary-Ann est libre depuis longtemps de faire ce qui lui plaît, elle a travaillé un peu les deux derniers étés qui sont passés. Et la brune se plaît à lui donner un petit billet quand elle le peut dans le dos évidemment de ce père qui refuserait. Alors elle s'installe face à sa fille la carte arrivante vite. Elle n'y prête aucune attention et laisse ses grands yeux bleus fatiguer d'observer sa fille, cette belle créature, fruit de ses entrailles s'épanouir dans sa vie. Elle voudrait qu'elle réussisse à se détacher de tout cela parfois oui, elle aimerait. Et jalousement elle s'y refuse. Perdre sa fille son bébé, elle sait que cela arrivera plus vite qu'elle ne le pense. Mais elle craint ce jour plus que n'importe quel coup de son mari.

« J'aime déjà beaucoup le cadre, un peu style anglais, cela me rappelait presque un restaurant de mon enfance où j'allais souvent avec mon père. »

Ses yeux se levant sur l'environnement, le lieu était chaleureux et si les visages étaient plus globalement jeunes. Elle se ravissait de savoir sa fille libre de pouvoir passer du temps avec des amies ici ou ailleurs. Elle lui faisait confiance, totalement confiance et si elle devait faire quelques bêtises alors elle en apprendrait les erreurs, comme elle le faisait encore.

« Je vais sûrement prendre un thé au fruit rouge avec un petit cookie. Nous verrons s'ils sont aussi bons que les miens. »

Comme une fierté maternelle, Becca posa la carte qu'elle avait rapidement zieuté. Le serveur, plutôt mignon et aussi jeune que le reste du staff pris les commande un regard vers sa chère Mary. La taquinant d'un regard qui en disait long Becca s'amusa à jouer les mères curieuses.

« Eh bien, on dirait que ce jeune homme n'est pas insensible à tes charmes. En même temps, je le comprends. Qui pourraient résister à une aussi jolie jeune femme. Mais peut-être que ton cœur est déjà pris. »

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