(ANA) la plage et les défis...

   

 « la plage et les défis... »  anastasia mayer & leonnie dietrich

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Leonnie n’avait pas eu spécialement le temps de sortir de chez elle ses temps-ci, elle redoublait tout ses efforts pour dit-on la dernière ligne droite, les examens qui approchent à grand pas, les derniers qui auront lieu au mois de juin. Elle a toujours été une élève d’un niveau assez élevé sans exceller non plus, mais elle se contentait d’avoir un peu plus que la moyenne, et au vu de ses longues études elle n’avait qu’une hâte que ça se termine. Alors pour tenir le coup, elle faisait autant de sport que possible le soir et week-end. Ce qui l’aidait à extérioriser sa peur, et son envie de vacances. D’ailleurs avec Lisa sa meilleure amie, elles devraient partir en Grèce une fois l’examen en poche, une sorte de relâchement quand tout ça ne sera que derrières les jeunes femmes. Elle avait l’habitude de se rendre à la piscine municipale de Hambourg deux à trois par semaine, une fois à la salle de boxe et le reste du temps, elle s’offrait le loisir de courir sur la plage, dans le parc ou encore se rendre dans sa salle. Elle vivait pour le sport car elle n’a jamais su maîtriser ses colères depuis la mort de Vince, le manque qu’elle ressent quand ses yeux se posent sur cette photo de sa table de chevet. Son cousin était là, toujours auprès d’elle dans ses pires moments, sa patience et son côté vantard et drôle la détendait. Mais si il arrivait à l’apaiser quelques heures, elle retournait dans ses pires retranchements après cela. Elias avait beau tenté de l’emmener au cimetière, mais Leo était catégorique, elle n’irait pas ! Elle le devrait pourtant, trouver cette putain de force pour y aller alors que souvent le visage du jeune allemand lui revient en forme de flashback. Elle entend encore son rire, elle voit encore ses yeux. Elle entend encore sa voix quand il la pousse à taper sur ce putain de punching-ball. De toutes ses forces le sac en prend pour son grade et il n’est pas rare qu’elle en joue dans sa chambre quand elle est seule, qu’elle ne souhaite partager ses moments avec personnes. Pas même sa meilleure amie, Lisa. Pas même son cousin, et les autres colocataires. Encore moins le seul frère qui lui reste, Elias. C’est donc en fin d’après-midi, qu’elle souhaite profiter de ce moment de répit. Être seule n’est pas envisageable à cet instant et après avoir reçue la réponse par sms de Anastasia l’une de ses plus proches amies, et confidentes, Leo quitte la colocation encore désert à cette heure-ci. Dans sa petite voiture, une fiat 500, tout ce qui la rend fière la jeune femme part en direction d’une station de bus, où Ana l’attend. Sur le chemin, Leo s’énerve après un vélo qui ne respecte pas le code de la route, une chose qui l’agace au plus haut point, surtout qu’elle a failli le percuter, heureusement elle a eu le réflexe à temps. Ses doigts se heurtent au clackson et elle gueule en direction du cycliste, « le code de route connard ! » Rien qui l’agace de plus que ça ! Arrivant alors enfin à l’arrêt, la jeune femme l’attend et Ana se dépêche de monter dans la voiture côté passager alors que Leo, lui lance avant de lui taper sur sa cuisse de façon amicale, son sourire au coin des lèvres. « Salut ma Ana ! » Qu’elle lui dit, gentiment. Les deux jeunes femmes discutent un long moment, en réalité tout le temps du trajet jusqu’à ce qu’elles voient la destination. La plage. Sortant de la voiture, Leo s’amuse à lui dire, « j’espère que t’as prévu maillot de bain et serviette… » Qu’elle siffle, elle taquine alors qu’on est en plein mois d’avril et que Leo est aussi frileuse que pas permit ! Elle récupère son sac dans la voiture, avant de se retourner vers son amie et lui dire, « j’ai prévu pleins de choses… » Elle ouvre le sac et montre le contenu à Ana, des allumettes, des chamallows… Que ça va être bon…

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Elle avait besoin de retrouver son amie, de profiter de ses quelques heures pour se retrouver avec elle, pour papoter. Leonnie aimait passer du temps avec les personnes qui lui sont chères et Anastasia faisait partie de ses rares personnes qui le sont aux yeux de la brunette. Aussi, elle n’avait pas vraiment hésité sur le nom de la personne pour envoyer son invitation. La plage, l’étendue de l’océan a toujours plu à la jeune femme, depuis enfant, elle passe son temps à venir ici, que ce soit pour courir mais aussi pour des moments plus tranquilou, où Leo se fait bronzer en mode farniente. Elle aime se détendre sur la plage et observer calmement le retour des vagues qui s’échouent parfois avec violence sur les rochers. Leonnie ressemble si fortement à ses vagues. Tantôt calme, paisible. A d’autre moment plus rentre dedans quand elle se sent menacée ou qu’on lui manque de respect. Une chose est sûre elle n’est pas qu’une simple poupée qui se la ferme quand on s’en prend à quelqu’un qu’elle aime. Elle avait envie de retrouver Ana plus que quiconque aujourd’hui, et Leo suit en général ses besoins sans se soucier du reste. Quand Ana monte dans la voiture de son amie, elle est accueillie avec un large sourire. Elles savent qu’elles peuvent tout se dire, parler de tout sans avoir peur d’être prit pour des folles ! Anastasia est l’une de ses ferventes confidente, elle connaît plus ou moins dans quelle tragédie Elias et elle, sont depuis moins d’un an désormais. Il n’a pas été rare qu’elle l’accompagne au bar de son frère Adrian. Juste pour boire quelques verres, juste pour oublier. Comme si l’alcool pouvait lui permettre de tout oublier. Et c’est un peu le cas, même si c’est surtout pour se punir elle-même de ne pas avoir vu son grand frère sombrer avant d’oser l’impensable, s’ôter la vie. « Leo ! ça va toi? » Qu’elle demande, lui renvoyant son sourire, calmement. Alors qu’elle regardait la route, Leonnie lui répondit sans détourner son visage, c’était plus facile ainsi de se cacher derrière son masque, derrière une carapace. « Ca va, oui et toi ? » Une façon comme d’une autre de changer de conversation, d’arrêter de parler d’elle. Non elle n’allait pas si bien, comme si cela ne suffisait pas d’avoir perdu son frère cadet, elle venait de perdre un homme avec qui elle commençait tout juste une relation. Jaime, un mexicain qu’elle tentait bien malgré elle de sauver à ses risques et périls, Connor un de ses colocataire et policier, venait de lui avoir annoncé la mort brutale de Jaime sans être rentré dans les détails. Et quand Leonnie lui avait demandé s’il était responsable de cette mort, il lui avait seulement indiqué non. Sans vouloir rentrer dans les détails comme si ça suffirait à Leonnie. Il le savait ça ne suffirait pas évidemment mais refusait de lui en dire davantage. Arrivant sur la plage après avoir garée sa voiture sur le parking, elles allaient en direction de la mer. « Euh... sans moi, il fait trop froid, mais si tu veux qu'on se baigne, prenons un avion pour les caraïbes, il fera plus chaud ! » Leo rigola bien volontiers, à la réplique de son amie ce qui l’étonna guère c’est vrai, « qu’elle poule mouillée ! » Et finalement Ana lui demanda le programme en la voyant chargé de tas de truc, la flic comptait dormir ici ou quoi ? De quoi se poser des questions… « Alors c'est quoi le programme Leo? » Très certainement parler de mec, c’est ce qui les anime toute les deux même si plus que habituellement, elle n’en avait pas forcément le cœur c’est certain. Retirant ses chaussures pour laisser ses pieds glissaient dans le sable fin, elle lui dit en souriant, « j’espère que tu aimes le volley j’ai pris le premier ballon de la coloc, sinon de quoi nous nourrir, tu me connais n’est-ce pas ? » Léonnie rigolait bien volontiers, très gourmande elle adore les gâteaux, les bonbons. Et même si elle surveille de près sa ligne et est très sportive, elle ne s’empêche aucun excès !

   

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Leonnie Dietrich est une nana qui en général est souvent positive, le sourire l’habite sans cesse, même si parfois ce dernier cachait une profonde tristesse, elle ne laissait personne empiéter dans son propre monde, pas même son frère ni son cousin qui demeurait comme un confident pour elle, même si souvent elle n’avait envie que d’une chose : l’étrangler de ses propres mains ! Pas qu’elle ne faisait pas confiance aux autres, car que ce soit Lisa sa meilleure amie, ou encore Ana qui est l’une de ses confidentes, il y avait des choses qu’elle n’arrivait pas à exprimer à haute voix. Elle n’arrivait pas à mettre de mot sur la disparition de son frère qui l’avait touché de bien des façons, détruite aussi, alors qu’elle fera tout pour montrer forte et tenace, mais Leonnie perd de plus en plus pied. Elle le sait, au plus profond d’elle que finalement elle ne fait que reculer la sentence, elle est censé voir un psy et si elle s’est rendue contrainte et forcée de s’y rendre par ses parents et son frère Elias la première fois, elle n’y a plus remis les pieds, ne voulant exprimer son malaise, elle garde tout pour elle. C’est plus facile, que d’affronter la vraie vie, « Je te réponds que je vais bien aussi comme ça on évite de parler d'eux?  » Elle n’avait pas eu besoin de lui dire, de mettre des mots sur cet absence de sentiment que Anastasia venait de proposer de laisser tout ça sous silence. Leonnie lui jette un regard et lui sourit sans grande conviction. On lui disait que se confiait lui ferait du bien, mais à qui ? A qui pourrait-elle expliquer cette déchirure lors qu’elle a trouvé son frère inanimé, inconscient, gisant sur le sol froid du garage. Qui, qui ne la jugerait pas d’avoir été ce jour-là, faible, au point de fermer ses yeux sur son désarroi qu’il a dû ressentir quand son âme a quitté son corps. Tout ce qui se passe dans la tête de Leonnie à cet instant lui est insupportable, elle n’accepte pas le sort qu’on a infligé à sa famille. Eux qui ont toujours essayé d’être présent et conciliant pour les autres. Elle acquiesce pourtant les paroles de son amie, chassant de son esprit ses idées noires qui la submerge bien trop souvent alors qu’on approche à grand pas des uns de sa mort. On lui avait dit que le temps effacerait sa peine et sa douleur, mais c’est faux, elle est toujours au creux de sa poitrine, à la hanter dès qu’elle se retrouve seule, ou qu’elle pose inlassablement ses yeux sur cette photo de lui. « Ca me va… » Qu’elle lui répond d’une voix plus éteinte qu’elle ne l’aurait voulu, détournant son regard. La perte de Jaime ce mexicain qui fût une épaule solide et robuste ses dernières semaines, et Connor qui disparaît de sa vie, frôlant la mort avec son métier ne lui plaisait pas. Son seul remède à l’heure actuelle, profiter de la mer, de glisser ses pieds dans le sable et profiter de retrouver son amie de longue date, un programme qui lui plaisait. Alors que les minutes silencieuses défilent, Leonnie décide de se ressaisir et de ne pas se laisser submerger par cette éventuelle tristesse qui s’empare d’elle sans prévenir. Elle répond à son amie sans attendre lui offrant la possibilité de parler mec, sport et bouffe, finalement ce qui les anime à chaque fois, sans aucun doute. « Je te connais, effectivement, je vois que t'as prévu de camper là et de passer trois jours non?  » Malheureusement pour elle, Leonnie adorait les choses mauvaises pour sa ligne, heureusement qu’elle n’était pas épaisse et comme elle faisait du sport ça passait toujours facile, « j’ai oublié les duvets, je savais que j’oubliais un truc ! » Qu’elle réplique en lui tirant la langue. Ana la prend doucement dans ses bras, Leonnie passe sa main derrière le dos de son amie, réconfortante comme si elle lui disait ‘ça va aller’. Et ça ira tant qu’elles sont toute les deux, Leo en est convaincue ! Elle installe deux serviettes sur le sable avant de s’installer sur l’une d’entre elle. Elle se sentait bien là, sur le sable à fixer la mer. « Je suis contente de passer la journée avec toi Leo, dieu sait que j'en ai besoin d'une journée comme ça ces derniers temps car c'est difficile. » Leonnie ne savait pas à quel point, et si elle avait accepté de ne rien dire quelques minutes plus tôt, elle avait aussi envie d’aider son amie, on ne parlerait pas d’elle, ça lui irait, Ana assise sur la serviette à côté de la sienne, Leo glisse sa main réconfortante dans celle de la jeune Mayer, « tu m’effraies, si tu as besoin tu sais que mon oreille est attentive, et mon épaule ne bouge pas… » Elle tourne ça à la dérision espérant y voir un léger sourire apparaître sur le visage de son amie, malgré tout.

   

 « la plage et les défis... »  anastasia mayer & leonnie dietrich

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C’était important pour Leonnie de faire comme si de rien était. Comme si tout était parfait, et que tout irait bien. C’était important pour elle, car elle ne savait pas comment réagir différemment. Comment faire pour faire voir que tout était sous contrôle même si ce n’est qu’un leurre et que plus rien ne sera totalement comme avant. Elle voulait poursuivre sa vie, elle mettait tout du sien pour devenir cette future policière, à l’écoute et humaine. Car elle ne considérait pas les siens comme une tare ! La police n’a pas forcément bon œil, et elle en est consciente mais elle voulait croire à un monde meilleur, plus sain et sans eux, cela lui paraissait inenvisageable. Aussi elle faisait tout pour paraître la plus attentive que possible, laissant ses souci de côté, mais la perte de son frère, puis de Jaime est quelque chose qu’elle n’avait pas encore acceptée. Elles le savaient toute les deux, ses mensonges qu’elles se laissent croire. Des regards perdus, lointain. « En tout cas même si on va dire qu'on va bien, tu peux compter sur moi pour parler Leo, tu sais que je ne te jugerais en aucune façon peu importe ce que tu peux me dire, si t'as besoin de parler je suis là, n'importe quand tu le sais ! » Leonnie le savait déjà, ce n’était un secret pour personne, les deux femmes étaient devenues avec le temps des amies. Elles se connaissaient mieux que personne sans aucun doute et connaissaient surtout le point sensible de l’une et de l’autre. Elles ont souvent étés des confidentes pour beaucoup de choses, même si parfois elles doivent lire dans le regard de l’autre quand les mots manquent ! « Tu sais que c’est réciproque… » Elle ne voulait pas en parler pour le moment, préférant plutôt parler d’autre chose et peut-être que la conversation se tournera sur ça, de façon naturelle. Leonnie n’aime pas beaucoup se confier, elle n’est pas en mesure de garder son self contrôle. Et dans la tempête, Leonnie ne savait pas encore comment elle allait réagir. Mais elle ne saurait rester stoïque, sans sentiment. Elle avait peur des montagnes russes, alors elle préférait rester muette, ne rien dire. Ne pas parler de ce qu’elle ressent et faire comme si son cœur au fond est mort, sans vie. C’est ce qu’elle avait de mieux à faire, probablement. Le regard de Ana qui fixait l’étendue de l’océan changea peu à peu, Leo pouvait le remarquer et si celle-ci lui prit la main, elle tourna son regard vers elle, d’un œil réconfortant même si elle est a des années lumières de savoir ce qui se trame dans la tête de son amie ! « Je... Il y a quelques semaines, je me suis faite... elle hésitait avant de reprendre, d’une voix éteinte, pour lui dévoiler l’impensable, violer.. » Leonnie serra fort la main de son amie qui était dans la sienne, sans dire un mot. Anastasia fixe les vagues au loin alors qu’une larme s’échappe du coin de son œil, Leo l’observe silencieuse quelques instants. « Je sais combien c’est difficile, mais je suis là… » Non évidemment, elle ne savait pas vraiment, mais elle se voulait douceur et rassurante. Elle se voulait présente pour son amie comme elle a toujours été présente pour elle, et parce que Ana est une amie importante, une femme importante dans la vie de la jeune Allemande. Parce qu’elle a une place particulière dans le cœur de la futur flic. « Je me suis laissée faire, j'ai pas réussi à crier ni me débattre c'était... » Elle détourne son visage, Ana n’ose pas la regarder, et Leo emmène ses doigts jusque vers le visage de son amie, pour finalement pousser le menton de Ana dans sa direction. « Non Ana tu n’as pas à culpabiliser !  » Et elle le pensait ! Aussi la flic en elle reprend du service parce que Leo c’est la nana qui ne supporte pas l’injustice quelle qu’elle soit ! « Tu sais qui c’est ? Tu as porté plainte au moins ? » Impossible pour Leonnie de savoir cette personne en liberté, et si telle était le cas, elle irait l’arrêter sur le champs, mais si ça dépassait ses fonctions !