Tu as terminé ton chiffre, ce soir, il y a eu beaucoup d’appels d’urgence. Un homme en crise cardiaque, une femme qui a eu un accident de voiture, un homme qui a poignardé sa copine, une crise d’allergie sévère... Bref, tu en passes. Chaque jour est un nouveau défi, tu as tellement de choses que tu peux voir en une semaine. Tu n’as pas toujours le temps de prendre des nouvelles de tout le monde et c’est ce soir en rentrant dans ta voiture que tu repenses à Anastasia. Tu trouves étrange de ne pas avoir eu de ses nouvelles, cela va faire trois semaines que vous ne vous êtes pas parlé... Effectivement, tu réalises combien le temps passe vite par la même occasion. Tu n’as pas de copine, elle n’a pas de copain... Vous êtes des amis, mais vous couchez ensemble. Ana est aussi importante pour toi, ce n’est pas parce que vous prenez du plaisir ensemble, que tu restes insensible à la demoiselle... À vrai dire, vous êtes des amis non ? Puis, des amis, ça s’inquiète lorsqu’ils sentent que quelque chose cloche. Tu n’as pas de réponse à tes textos depuis avant-hier, peut-être que c’est sérieux et que tu devrais te pointer chez elle ? Tu penses un moment, tu ne sais pas si c’est une bonne idée, mais pour être certain que tout va bien, tu décides de démarrer ta voiture et de partir chez Hannah.
Une fois garé chez elle, tu sors. Il fait noir, le soir est tombé et c’est probablement l’heure d’écouter des programmes ou de dormir à cette heure-ci. Grimpant les escaliers, tu vois un peu de lumière à l’intérieur par l’une des fenêtres givrée. Tu cognes à la porte et sourit lorsqu’au bout d’un moment, la porte s’ouvre sur la belle blonde. - Hey Hannah, prononces-tu doucement en la saluant. Tu souris calmement lorsqu’elle ouvre la porte, tes yeux croisant les siens clairs. -Je viens prendre de tes nouvelles, tu réponds plus...
Aujourd'hui j'étais allée chez moi pour faire du rangement. Dormir ici seule ces derniers jours me paraissait insurmontable car souvent c'était au moment du coucher que je cogitais toujours. Pourquoi sa vie avait été arrachée? L'avait-il mérité? J'en doutais, évidemment c'était un homme dur, froid mais un homme qui méritait d'être connu, un homme bon et droit. Nous avons été ensemble 15 ans, même si nous avions jamais vraiment vécu ensemble puisqu'il était toujours au front à se battre pour protéger son pays. Il m'avait toujours répété que mourir au combat ce n'était rien et honorable car il mourrait pour une cause qui lui tenait à coeur cependant je ne voyais vraiment pas ça du même oeil que Klaus.. On lui avait ôté la vie futilement.. Un mec avait décidé d'exterminer la troupe allemande dont il faisait partie, là sans raison, alors qu'ils étaient repliés dans leur base.. Sa mort raisonnait encore en moi comme un coup de poignard qui me transperçait. Être chez moi la journée, me dérangeait peu car je trouvais toujours quelque chose à faire pour m'occuper, j'avais fait le ménage, détestant quand ma maison était en désordre ou poussiéreuse. J'avais également essayé de faire un peu de jardinage, les beaux jours arrivaient rapidement, alors j'avais acheté quelques fleurs, ses préférées que j'avais plantées dans l'allée. J'étais sans doute hyperactive, mais ça me permettait avant tout de ne pas penser à lui, ça m'apaisait en quelques sortes. Cependant, je m'étais mise en retrait, donnant peu de nouvelles à mes proches, mis à part Adrian et ma mère qui étaient au courant pour la mort de celui que j'avais aimé une grande partie de ma vie. La tombée de la nuit arriva et je finissais de préparer mes affaires que je rassemblais dans l'aller pour rentrer chez Adrian quand j'entendis la sonnette. Fronçant les sourcils, je me demandais bien qui cela pouvait être. Quand la porte s'ouvrit, je vis Elias, cet homme est avant tout un ami mais une vraie bouffée d'air frais. Je sais que je peux compter sur lui, la preuve en est il est inquiet par mon absence.. Je me blottis contre lui silencieuse et le laisse passer.
Je suis désolée.. Je..
Mes larmes montent, voilà pourquoi je ne souhaite pas voir des proches car le simple fait de les voir me donne envie de pleurer c'est sans doute idiot de ma part de réagir comme ça mais je suis à fleurs de peau et les larmes coulent à flots sans que je puisse les arrêter.
Je suis contente que tu sois là et je te demande pardon de pas avoir donné de nouvelles.. Klaus a été tué au front et je dois avouer que j'ai du mal à remonter la pente..
Je pince mes lèvres pour éviter un torrent salé sur mes joues. Je hausse les épaules comme pour lui faire comprendre que quelques semaines se sont écoulées et que je résiste comme je peux.
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