Un chocolat, c'est bon pour le moral ! (Ida)

Le printemps a enfin pointé le bout de son museau. Hambourg est réchauffé par les rayons d'un brûlant soleil sur un ciel d'opale. Ce n'est pas encore les chaleurs de l'été, mais c'est suffisant pour que nombres des habitants se dévêtent de leur veste. Ida, elle, a froid et garde bien sa veste en jeans sur elle. La jeune femme est pressée. Elle a rendez-vous avec Saskia, une de ses meilleures amies avec Gabi. Depuis le Carnaval, même si avec Gabi, elles se sont dit que leur amitié est plus importante qu'un mec, Ida sent bien que ce n'est plus comme avant. Gabi est distante, moins fusionnelle, moins complice. Et Ida trinque. Elle prend sur elle, sourit devant, pleure intérieurement. Elle ne peut s'en vouloir qu'à elle même, alors elle assume le coup même si elle a besoin de se livrer. Et qui mieux que Saskia peut la comprendre et lui remonter le moral ? Il y a bien Em', mais depuis leur dispute au sujet de l'anorexie supposée de la blonde, elle préfère mettre un peu de distance. Surtout que si son aîné apprend qu'elle a eu une relation – des coucheries – avec Hänsel, son meilleur pote, il serait tout aussi furieux que Gabi. La veille, elle a donc demandé à Saskia si elles pouvaient se voir. La rousse lui avait répondu qu'elle était partante et le rendez-vous a été fixé à midi tapante au fast'n break. Mais éreintée de ses questions incessantes, Ida avait peiné à trouver le sommeil et, malgré les vacances qui lui permettent de souffler, Ida n'a pas entendu son réveil sonner à dix heures. La blondinette a ouvert ses yeux sur une heure plus que tardive. Il ne lui restait qu'une demie-heure pour se lever, se laver, s'habiller et se rendre au lieu fixé. Autant dire qu'elle était carrément à la bourre. Tellement en retard, qu'elle en a même oublié d'enfiler ses chaussures ! Quand elle s'en est rendu compte, elle venait de rejoindre le centre-ville. Malgré les regards interrogateurs, surpris et même moqueurs, Ida avait continué sa route, maudissant sa fatigue, sa querelle avec Gabi et ses foutues pantoufles rose bonbon. Une vraie girly cette Ida !

L'heure de la pause déjeuner est presque atteinte. D'ailleurs, de nombreux actifs se pressent dans les restaurants et fast-food en tout genre. Mais Ida n'est pas de ceux-là. Encore lycéenne, elle est en vacances. Et surtout, malgré le rendez-vous fixé avec Saskia dans un fast food, Ida n'a pas faim. Bien au contraire, le simple fait d'y penser la rend nauséeuse. Depuis quand n'a-t-elle pas mangé d'ailleurs ? L'adolescence remonte le temps dans son esprit, curieuse malgré tout. Elle se voit au Carnaval, boire comme un trou. L'engueulade avec Gabi, mais pas de bouffe à l'horizon. La confrontation avec son aîné, un petit biscuit à quatre heures. Le GN, là elle a mangé plus que de coutume ! Elle en a même eu mal au ventre pendant plusieurs heures après, tellement elle s'est éclatée le bide ! Nous sommes lundi. Ça fait donc une bonne journée qu'elle n'a rien avalé et son corps commence à le lui reprocher. D'abord des maux de tête réguliers, toujours plus insoutenables qui ne passent pas malgré les comprimés pris pour les faire disparaître. Ensuite, la fatigue. Une extrême fatigue qui donne la sensation d'avoir un corps lourd et mou. Le moindre effort devient compliqué. Faire un pas revient à escalader une montagne, c'est dire ! Puis viennent les douleurs abdominales. Des crampes qui se montrent particulièrement intenses et qui plieraient n'importe qui en deux ! Mais depuis le temps, Ida a oublié la douleur. Elle s'est envolée, quelque part ailleurs. C'est comme si son cerveau avait éteint la sonnette d'alarme qui permet à tout être humain de ressentir la douleur. Le pire là-dedans, c'est peut-être cette sensation de faim, vite remplacée par des nausées qui donnent le vertige. Et l'odeur des mets qui cuisent en cuisine empeste l'air du centre-ville. Son estomac se broie en elle, tandis qu'elle perd pied. Alors la blondinette se rattrape à la première chose qui vient : un poteau d'un lampadaire. Elle vacille, se maintenant fermement à sa bouée de secours. Cet avertissement devrait lui ouvrir les yeux sur cette épée de Damoclès qui pèse au-dessus de sa tête, d'autant que ce n'est pas le premier... Malgré ça, ce n'est qu'un épisode parmi tant d'autres. Un manque de sucre dans son organisme qui lui fait défaut. Rien d'autre. L'anorexie, cette maladie insidieuse et trompeuse sait se faire oublier et se faire passer pour autre qu'elle n'est.

Ida ferme ses yeux, espérant ainsi que la Terre arrête de tanguer sous ses pieds. Elle sent son cœur s'accélérer tandis que des étoiles dansent sous ses yeux clos. La jeune femme n'entend plus qu'un vrombissement incessant dans ses oreilles. L'air est sourd. C'est là qu'elle chute, son corps n'étant plus qu'un poids mort. Ida perd connaissance au moment où son corps se fait rattraper par quelque chose de chaud – presque brûlant pour la jeune femme frigorifiée. C'est là qu'elle reprend conscience, vaguement. Elle est assise au sol, soutenue par un homme qui lui semble de prime abord inconnu. Comment peut-elle reconnaître Owen, l'Harry Potter du week-end dernier, ainsi paré d'une chemise et de tout l'attirail du parfait homme d'affaire ?

"Tenez. C'est un morceau de chocolat. Ça aidera votre corps à reprendre des forces."

L'homme lui tend ledit chocolat, tandis que la jeune femme recouvre ses esprits. Sa voix. Sa voix lui parle ! Où l'a-t-elle entendue ? Elle fouille dans sa mémoire à la recherche de l'information, mais la jeune femme peine. Son esprit est encore bien trop embrumé. "Merci." parvient-elle finalement à murmurer. Ida ne sait pas combien de temps elle est ainsi au sol, au milieu de la rue piétonne. Elle sait juste que sans cet inconnu – pas si inconnu que cela ! -, elle a évité de se retrouver à l'hôpital. Elle aurait pu se faire extrêmement mal ! La jeune femme croque dans le carreau de chocolat. L'amertume lui tire une grimace, mais elle sait que le noir est le meilleur. "On ne se connaît pas ?" demande finalement la jeune femme, son regard tourné vers l'homme, la bouche encore saliveuse de chocolat.

L'homme écarquille ses yeux, comme si une idée lumineuse venait de s'allumer dans son esprit. Ida comprend alors qu'ils se connaissent bien et que ce n'est pas juste une impression. Mais il lui est impossible de remettre un nom sur le visage de l'homme. Avant même qu'elle n'essaie à nouveau de faire fonctionner ses méninges, le brun prend la parole, un sourire aux lèvres.

« Ida, c’est ça ? On s’est rencontré au jeu de rôle grandeur nature. J’étais Owen, le Harry Potter un peu perdu… »

Tout lui revient en mémoire. Le jeu de rôle grandeur nature. Le week-end carrément ouf aux aventures extraordinaires. La connaissance de personnes auxquelles Ida n'aurait très certainement pas rencontrés sans ce GN. Et surtout, le Harry Potter de la journée qui avait tant fait rire les joueurs. Alors la blonde sourit à son tour, ses yeux pétillants de malice, malgré la tête qui lui tourne encore.

« Ah oui ! Tu fais tout de suite plus moldu, accoutré de la sorte ! » rigole-t-elle, croquant à nouveau dans le carré de chocolat. « Et beaucoup plus sérieux aussi. » remarque-t-elle. L'homme en face d'elle ne ressemble pas du tout à cet Owen rencontré dans le parc, peu sûr de lui et embarrassé de s'être trompé dans le thème. L'homme qui lui sourit aujourd'hui, est visiblement un homme d'affaire, emprunt d'une assurance qu'elle ne lui connaît pas. Pas que les deux se connaissent tant que ça. On ne peut pas dire qu'un week-end, aussi cool soit-il, permette d'apprendre à connaître une personne, encore moins quand il s'agit d'un week-end à jouer une autre personne. Naïry n'a rien à voir avec Ida. Tumultueuse, extravertie, aucun doute ne la traverse. Ida est tout l'inverse. Seule la curiosité dévorante qui caractérise l'elfe ressemble à la blondinette...

« Tu te sens mieux ? J’allais m’arrêter prendre un café et de quoi manger quelque part. Tu devrais venir avec moi, je peux pas te laisser partir comme ça après une aussi grosse crise d’hypoglycémie. »

Retour sur la terre ferme. Ida est effectivement toujours au sol, légèrement blême. La jeune femme rougit avant de croiser le regard de passants qui la dévisage, interrogateurs ou amusés. Bien qu'une telle situation lui est déjà arrivée par le passé, avec Théo qu'elle avait sauvé d'une terrible chute sur une plaque de verglas – bien qu'au final, ils soient tombés tout deux, et avec Engel, où il avait été question d'un malaise également... La blonde devrait s'inquiéter de ces vertiges qui lui font perdre pieds, mais n'étant que la deuxième fois que ça lui arrive, et l'idée d'un moment en la compagnie d'Owen, avec qui le courant est passé très vite lors du GN, font mourir instantanément ses craintes à peine nées.

«  Bien sûr, je t’invite. Et ça serait malpoli de refuser un chocolat chaud, tu ne penses pas ? »

Rajoute le brun, soucieux de l'état de santé de la jeune femme, bien que le rythme de sa réponse laisse sous entendre la crainte d'un potentiel refus.

« Oh ça non, on ne peut pas refuser un chocolat chaud. » répond-t-elle finalement, amusée.

Owen l'aide à se remettre sur pieds. « Oulala... » prononce la blonde, tandis que le sol danse sous ses pieds. « C'est moi ou la Terre tourne trop vite ? » s'inquiète-t-elle, pourtant certaine de la réponse. Elle s'accroche aux bras de l'homme qui la soutient, le temps que les étoiles arrêtent de briller au-dessus d'elle et que le sol se remette droit sous ses pieds. Quand elle reprend un peu ses esprits, une seule inquiétude la percute de plein fouet.

« Mais, tu ne travailles pas cet après-midi ?! » Ida lâche l'homme une fraction de seconde, ne souhaitant pas le retenir plus qu'il ne faut. « Je ne veux pas te retenir, tu as sûrement mieux à faire que de t'occuper d'une lycéenne en pantoufle rose ! » clame-t-elle, embarrassée. Ses mots pourtant sont contredits par ses gestes. Bien qu'elle ne souhaite pas le retenir, elle est encore faible et se raccroche à nouveau au brun. Et puis, au fond d'elle, elle a besoin de parler de Gabi avec quelqu'un. Quelqu'un de neutre, or Saskia ne l'est pas. Alors, pourquoi pas Owen ?

« Je t’avoue que la NASA m’a dit ce matin qu’elle allait un tout petit peu plus vite que la normale… »

Cette réponse, inhabituelle pour un adulte, fait glousser la blondinette. Owen n'est pas comme ces personnes qui se veulent si stricte et pointilleuses quant à l'image qu'ils veulent montrer d'eux au reste du monde. Bien au contraire, sa simplicité fait de lui une personne dont la jeune femme souhaite connaître davantage. Un chocolat chaud allait être de rigueur !

« Ah, c'est donc ça. Je me disais bien qu'il se passait quelque chose de... bizarre ! » glisse Ida, se cramponnant au bras de l'homme tandis que ses jambes semblent vouloir la trahir à nouveau. Elle finit par tourner sa tête vers l'homme et demande l'air inquiète : « Rassure-moi, ce n'était pas une information classée top secret ? Tu ne vas pas me tuer, hein !? » Ida est une très mauvaise actrice, tout comme une très mauvaise menteuse. Bien qu'elle tente de garder son visage incertain, ses yeux pétillent de malice tandis qu'un sourire complice flotte sur ses lèvres.

Les voilà qui marchent vers le café dont Owen semble connaisseur quand cette fois-ci Ida a une frayeur dans le regard. Owen est un adulte. Il a donc un travail, un job qu'il ne peut louper comme bon lui semble ! Elle réalise qu'elle n'est qu'une gamine qui semble bien fragile et démunie aux bras de cet homme, pourtant si prévenant envers elle. Son cœur tambourinant dans sa poitrine, Ida attend le verdict. Elle s'attend à ce qu'il avoue ne pas avoir du temps à lui consacrer, qu'il a du pain sur la planche et qu'il est d'ailleurs en retard...

« Si tu savais à quel point je cherchais une excuse pour échapper à mon bureau aujourd’hui… Ne t’inquiète pas pour moi va. Allons au café un peu plus loin et comme ça on pourra discuter en même temps que tu te restaure un peu. »

La réponse de l'homme la surprend tellement, qu'elle trébuche sur un pavé et manque de tomber au sol. Heureusement, elle se maintient grâce au bras du brun. À croire qu'aujourd'hui, il est son héro. Finalement, elle se reprend et arrive à enlever la stupéfaction sur son visage pour laisser place à l'ironie. « Alors, si je suis une excuse, autant qu'il y ait de quoi en dire ! » 

Tout deux reprennent route vers le café avant de finalement y pénétrer. Ida suit Owen, ne connaissant pas du tout cet endroit. Avec les filles, il leur arrive de prendre un verre, un thé ou un café mais généralement plus proche du bahut. Le centre est propice au shopping pour les demoiselles. Un serveur les fait s'asseoir à une petite table en bois où seule la carte l'habille. La jeune femme s'asseoit et prend la carte entre ses doigts. Elle la scrute en diagonale, osant de rapides coups d'oeil vers l'homme. Finalement elle la lui tend et finit par tortiller une mèche de cheveux. Le fait d'être assise lui permet de recouvrer ses facultés. La tête ne lui tourne plus autant que dans la rue et ses jambes ne peuvent plus la trahir, étant vissée à la chaise.

« Au fait, tu travailles où ? » À vrai dire, Ida ne sait rien d'Owen. Hormis qu'il adore se déguiser en Harry Potter et participe à des GN. « Enfin, j'imagine que tu n'es pas Auror. »

Il est tellement facile de converser avec Owen. Bien que leur différence d'âge aurait du les freiner, Ida perçoit l'homme comme un ami et un confident. Même s'ils ne se connaissent pas depuis longtemps et ne savent rien l'un de l'autre, la jeune femme sent au plus profond de son être qu'elle peut lui faire confiance.

@Owen Koenig

Les plaisanteries ont succédé au malaise de la demoiselle rapidement. Owen joue le jeu tandis qu'Ida prend un air dramatique quand elle lui demande s'il va ou non la tuer pour lui avoir révélé ses secrets. Il lui répond presque du tac-au-tac, lui quémandant de manger et de reprendre des couleurs, sans quoi il se verrait obligé de mettre fin à ses jours. Ida sourit donc. Timidement. Elle ne lui promet rien, parce que manger et elle, ça fait deux. Alors elle lui sourit juste, ses yeux pourtant éteints. Mais Owen la tire à nouveau vers le rire, qui contagionne non sans mal le miroir de son âme.

« Carrément ? La Couronne d'Angleterre ?! » s'écrit-elle amusée avant de franchement se mettre à rire lorsque le brun prétend que c'est lui qui va mourir pour être aussi bavard. Sa pose est tellement comique qu'elle se tord en deux, les mains sur les côtes. « Dis-le si ma mort c'est de mourir de rire ! » réussit-t-elle à balbutier entre deux sanglots de rire.

Il faut bien l'avouer, malgré la foule du midi, Owen et Ida ont de la chance. Plus rapide que le chemin d'une pensée dans un esprit lambda, ils se font conduire à une table en bois. Sur le coup, la jeune femme ne se rend pas compte qu'ils viennent de passer devant plusieurs groupes de personnes, tous supérieurs en nombre de deux. Visiblement, il ne reste à l'établissement qu'une table de deux de disponibles et ça fait l'affaire du couple invraisemblable que forme les deux jeunes gens. Jeunes ? Ida, du haut de ses dix-huit ans est catégorisée dans les 18-25 ans. Owen, malgré ses – très certainement – quarante ans passés, fait jeune. L'habit ne fait pas le moine, tout comme l'âge ne conditionne pas une personne à être jeune ou vieille. Owen est jeune. Dans son comportement. Dans sa façon d'être. Dans sa façon de parler. N'importe quelle personne vieille d'esprit – en dépit de l'âge – ne se serait pas mis au niveau de la blondinette en entrant dans le jeu Harry Potter.

Les voici donc assis, carte en mains. Mais la blonde est curieuse alors elle finit par demander ce que fait l'homme, dans la vie. Elle le voit bien homme d'affaires, même si cela l'attristerait. Les hommes d'affaires sont tellement sérieux que voir Owen ainsi, serait comme mettre dans une cage un lion sauvage.

« Enfin, j’imagine que tu n’es pas Auror. » Ajoute Ida et Owen lève les sourcils dans l’espoir de laisser le doute.

« Non, non, je ne suis pas Auror. Je travaille au ministère de la magie et je suis sous couverture dans les services secrets moldus... Mais s’il te plaît, ne révèles pas l’existence des sorciers au monde moldu ou sinon je vais me faire tuer deux fois. »

La réponse de l'homme la conforte dans son idée qu'il est tout sauf homme d'affaires. Elle sourit tandis qu'elle le fixe avec un peu plus de sérieux. « Promis, je garderai le secret. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ! » récite la demoiselle tout en faisant les signes de croix sur son cœur. Elle laisse une seconde se suspendre avant de finalement demander : « Et pour de vrai ? »

Owen repose la carte doucement et affiche un sourire sur ses lèvres :

« Pour de vrai, je suis conseiller financier pour des banques et entreprises. En gros, c’est des gars comme moi qui ont déclenché la crise de 2008."

Outch. Finalement, son métier est plein trop sérieux pour lui ! Conseiller financier, rien que ça ? La blonde ne connaît que trop bien la crise de 2008... Au lycée, ils viennent juste de l'étudier et ont même regardé un film dessus. Comment s'appelait-il déjà ?... Ah oui, The Big Short. Ainsi Owen était une de ces scandaleuses personnes qui avaient mis à sac le monde entier...

C'est alors que le serveur arrive, un smartphone en main. « Avez-vous choisi ? »

Ida hoche la tête, tandis qu'elle lance un regard interrogateur à Owen, arquant son sourcil gauche en guise de question muette. Comme il semble avoir choisi, Ida prend la parole la première.

« Un chocolat chaud, s'il vous plaît. Allongé à l'eau. » ajoute-t-elle rapidement. Elle croise le regard d'Owen et se met à rougir. Non, elle ne prendra rien d'autre. Elle n'a pas faim, malgré les rugissements de son ventre.