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 Philippa ~ Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules

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gare à la crise de la quarantaine
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Philippa ~ Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules
Lun 18 Mar 2019 - 23:49






Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules
ft. @Philippa Zimmermann  et Johann Meister
19h35. Johann n’était pas du genre à compter les heures. C’était un acharné de boulot qui avait l’habitude de rester en service bien plus tard que ses horaires prévus. Souvent, il disait qu’une urgence pouvait arriver à tout moment et qu’il serait toujours utile. Et au fond, il n’avait pas tort.

Mais aujourd’hui, l’horloge semblait marteler son crâne à coup de massue à chaque seconde qui passait. Il était debout depuis 5h du matin, il avait à peine eu le temps de manger à midi et bien sûr, il avait passé la journée entière à courir partout, les vieilles personnes aigries et les politiques qui avançaient que les gens étaient de plus en plus passifs n’avaient jamais connu l’enfer des urgences d’un hôpital. Des personnes alcoolisées avec lesquelles il était souvent très dur de communiquer, les personnes qui venaient uniquement pour avoir un endroit où dormir et bien sûr les personnes qui avaient besoin d’être opérées d’urgence.

Entre les parents taiseux et pétrifiés par la honte, incapables de lui donner des informations capitales sur les antécédents médicaux de leur fils qui venait juste de rater une tentative de suicide, la jeune femme qui s’était enfoncé un pic en fer de 5cm dans la main en tentant d’escalader une clôture, la mère qui venait à peine d’emmener son fils de trois ans aux urgences alors que ses bronches étaient presque totalement prises et qu’il était à deux doigts de ne plus pouvoir respirer… Johann n’avait pas arrêté.

Et comme si ça ne suffisait pas, il avait croisé son ex compagne, Adelaïd, dans les couloirs, juste avant son précieux café du soir. Adelaïd c’était celle pour qui, dans le passé, il aurait donné jusqu’à son âme, mais maintenant, ce n’était plus que des sourires crispés et polis par obligation et des conversations sans saveurs.

Alors, dès qu’il avait pu, il s’était éclipsé, s’échappant de cette situation gênante pour se ruer à la cafétéria qui n’allait pas tarder à fermer. Heureusement, sa notoriété ne lui servait pas qu’à avoir des augmentations mais aussi à se faire connaître du personnel de l’hôpital. Aussi, quand il s’approcha du comptoir, on lui tendit immédiatement un grand gobelet de café brûlant, noir.


« Je vais en prendre un deuxième s’il vous plait. »



Mona, l’employée de la cafétéria qui s’occupait des soirées se figea et se retourna lentement


« Pour vous ? Ca fait beaucoup de caféine pour une fin de journée là… »


Il sourit doucement et secoua la tête, bien que ce ne soit pas ses affaires, il finit par souffler


« Ce n’est pas pour moi. Je suis chirurgien et coursier aujourd’hui. »



Il vit dans ses yeux, passer l’étincelle d’une curiosité certaine mais il se tut, il avait déjà été l’objet de regards et de conversations de couloirs plus tôt dans la journée, il tenait aux derniers restes fumants de sa vie privée. Penser à celle pour qui il commandait le deuxième café l’aida à patienter dans le calme en ignorant à moitié les regards intéressés et insistants de Mona qui finit par poser le deuxième gobelet sur un plateau pour lui permettre de les porter.

Traversant l’hôpital, des dossiers sous le bras et le plateau dans les mains, il arriva bientôt devant la porte de la directrice du service médico-légal. Etrangement, il hésita une demi-seconde avant de toquer et d’ouvrir la porte. Clignant des yeux, il avait l’impression que son cerveau essayait de communiquer avec lui sans savoir quoi lui dire ni comment le lui dire. Bientôt, tout son corps fut pris d’une bouffée de chaleur quand la silhouette élancée de la docteure apparut derrière la porte. Il fronça les sourcils, incertain de ce qui causait une telle réaction et entra, un léger sourire aux lèvres

Philippa et Johann s’entendaient très bien, et cette entente était surtout le fruit d’un respect sans bornes l’un pour l’autre et surtout parce qu’ils avaient compris qu’ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre. Johann aimait le calme. D’ailleurs, Philippa était bien la seule personne avec qui il pouvait travailler. D’habitude, il congédiait tous les internes de son bureau quand il devait écrire un rapport ou faire des recherches mais il avait déjà bouclé plusieurs dossiers en compagnie de sa collègue et étrangement, il avait été plus productif avec elle à ses côtés…

Philippa était belle. C’était indéniable, une beauté froide qui le prenait à la gorge comme les crochets d’un serpent. Elle portait son surnom à merveille, elle avait le don de le pétrifier sur place. Lui. Johann Meister le Grand. Le chirurgien traumatologue qui avait révolutionné le domaine, toujours calme, toujours méthodique, toujours réaliste, qui ne s’embêtait pas à tenter des choses s’il n’était pas sûr du résultat. C’est ce même Johann Meister que Philippa Zimmermann mettait totalement à genoux d’un simple regard.

Pourtant, c’est toujours incertain de ce que son cerveau tentait de lui dire qu’il s’avança vers elle et déposa le gobelet de café sur son bureau, un léger sourire aux lèvres


« J’espérais te trouver ici… »


Il ne savait pas pourquoi il mentait puisqu’il connaissait ses horaires par cœur…
Prenant place sur le siège en face du sien, tous deux séparés par le bureau de Philippa, il poussa un immense soupir, relâchant toute la pression accumulée sur ses épaules.


«  Comment était ta journée ? »




(c) Nyyx | Never Utopia


Dernière édition par Johann Meister le Mer 20 Mar 2019 - 0:52, édité 1 fois
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Re: Philippa ~ Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules
Mar 19 Mar 2019 - 22:38
19h35. Elle venait de boucler le dossier qui traînait sur son bureau depuis trop longtemps déjà et en le refermant avec satisfaction, elle posa machinalement les yeux sur sa montre. La paperasse ça n’avait jamais été son fort, elle n’avait pas fait médecine pour cela maugréait-elle parfois lorsqu’elle faisait face à une aberration administrative à laquelle elle devait pourtant bien se plier. C’était devenu pire depuis un an. Depuis qu’elle avait été promue à ce poste. Elle l’avait accepté en connaissance de cause, elle n’était pas dupe et loin d’être stupide. Elle savait qu’en temps que chef de service elle passerait davantage d’heures dans son bureau qu’à la morgue. C’était le jeu, elle en avait accepté les règles. Mais il y avait des jours où cela lui pesait plus que d’autres. Elle regrettait parfois sa liberté d’avant, elle regrettait de ne plus être le premier visage que voyaient ses collègues lorsqu’ils arrivaient dans ce lieu si particulier la morgue, elle regrettait de ne pratiquer que quelques autopsies lors de rares moments de « pause » qu’elle s’octroyait hors de son bureau. Elle était devenue comme ces chirurgiens en costume qu’elle méprisait à l’époque où elle passait son internat.  Mais son internat était déjà loin.

Elle se dirigea vers une étagère qui débordait littéralement d’ouvrages techniques, de dossiers épais ou de feuilles isolées. Philippa Zimmermann était une femme méthodique et incroyablement ordonnée. Maniaque assuraient certains. Cette étagère c’était son exutoire, l’endroit qui la rassurait et qui la laissait se persuader qu’elle était comme tout le monde. C’était aussi là qu’elle planquait ce qui lui permettait de tenir jusqu’à 19h35 sans grimacer de douleur. Elle s’empara de la boîte de comprimés, l’ouvrit, fixa son contenu un court instant. Hésita. Et en avala finalement deux. Elle avait trop mal. Comme souvent. C’était du moins ce qu’elle se répétait sans cesse pour se persuader que tout ce qu’elle faisait été parfaitement nécessaire. Un médecin avait bien le droit de cracher sur la posologie de temps en temps. Elle referma la boîte sans s’attarder et la reposa parmi le désordre de l’étagère. Elle n’avait rien à cacher, ces comprimés elle en avait besoin. Ils faisaient partie de sa vie depuis de trop nombreuses années et si elle avait pu elle s’en serait bien passé. Mais elle n’aimait pas les laisser en évidence. Parce qu’elle n’aimait tout simplement pas exposer un problème qui ne regardait qu’elle.

Quelques coups frappés à la porte l’éloignèrent de cette fameuse petit boîte. Elle se retourna pour accueillir la silhouette de Johann Meister, chargé d’un cadeau qu’elle ne pouvait refuser. Le café était sa seconde drogue, la seule dont elle assumait l’existence. Un sourire rigide vint se dessiner sur ses traits. Philippa Zimmermann n’était pas de celles qui s’autorisait aisément à sourire. Et le chirurgien était bien l’un des rares au sein de cet hôpital à pouvoir se vanter de voir un tel miracle se produire. Même froids, rigides et mécaniques les sourires de Philippa étaient aussi rares que la neige en été.

Dans les couloirs de l’hôpital, il existait trois groupes de personne qui gravitaient autour de la légiste. Ceux qui la méprisaient et qui dénigraient d’une manière générale tout ce qui touchait à la médecine légale, ceux qui la détestaient simplement parce qu’ils devaient la supporter lorsqu’eux-même avaient échoué et enfin ceux qu’elle intimidaient parce qu’elle était elle. Johann, lui, elle n’arrivait pas à le ranger dans un groupe. Il semblait être l’une des rares personnes entre ces murs à être capable de la supporter. Leur job respectif les avait poussé à se croiser à de nombreuses reprises. Il avait beau être une pointure, la traumato était l’une des spécialités les plus difficiles qui soit. Des échecs il en avait connu et pour ne rien arranger à sa peine c’était Philippa qu’il devait affronter ensuite. Mais il ne se plaignait que rarement du caractère inflexible de la légiste et venait même chercher sa compagnie lorsque cela ne lui était absolument pas nécessaire. Une bizarrerie que Philippa ne parvenait pas à s’expliquer.

« Je te remercie, exactement ce dont j’avais besoin. » lança-t-elle de sa voix rauque et chaude tandis qu’elle s’emparait du gobelet. Elle revint s’installer sur son siège en avalant une longue gorgée du breuvage encore fumant. « Ma journée ? Absolument mortelle. » lâcha-t-elle avec un sourire un peu plus franc. « Au sens propre comme au figuré d’ailleurs… Je commence à étouffer dans ce bureau… Et toi ? » demanda-t-elle alors en plantant ses prunelles grises dans celles de son collègue.
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Re: Philippa ~ Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules
Mer 20 Mar 2019 - 0:59






Et tu continueras à porter mon monde sur tes épaules
ft. @Philippa Zimmermann  et Johann Meister

Son regard…

Si la voir sourire était rarissime, il en était de même pour le voir échouer à soutenir un regard. C’était d’ailleurs ce qui impressionnait. Un jour, il avait réussi à annoncer avec tact à des parents que leur fille de huit ans était morte en salle d’opération et il n’avait pas flanché ni détourné le regard une seule fois. Pourquoi ? Parce que des parents, des proches, des maris, des femmes, des êtres humains, se retrouvaient choqués, que leurs espoirs venaient d’être balayés sous leurs yeux et que la chute était bien vertigineuse. Ils avaient besoin d’appui, ils avaient besoin de pouvoir s’appuyer sur quelqu’un. Et il n’avait pas honte de le dire qu’en traumatologie, c’était une grande partie du métier. Il n’avait pas honte parce qu’il avait connu des internes qui venaient en trauma juste pour être vus en héros et sauver des vies.
Johann les avait bien refroidis en annonçant qu’annoncer la mort était bien plus dur qu’annoncer la vie.
Eh bien c’était cet homme, cet appui, ce roc qui venait de détourner le regard devant celui de Philippa. Philippa et ses yeux qui donnaient l’impression de lui arracher le visage pour dîner en tête à tête avec son âme… Philippa et ses sourires glacials qui pourtant faisaient naître une sensation de chaleur dans sa poitrine…

Il sourit et souffla du nez, amusé, avant de hausser les épaules, sa journée avait dû être plus mouvementée que la sienne…


« Oh tu sais, la routine… Mettre une demi-heure pour faire comprendre aux proches qu’ils doivent tout me dire même quand eux pensent que c’est insignifiant, devoir recadrer des internes qui pensent que comme c’est les urgences ils ont le droit de commander un bloc sans mon autorisation… Être confronté aux mamans qui comprennent pas que si je cours dans les couloirs en criant qu’il me faut un bloc d’urgence c’est que j’ai autre chose à faire que de m’occuper de leur gamin qui a un rhume»


Il prit un air faussement sadique et rajouta



« Et ouais, même s’il a le nez qui coule. »



Un léger éclat de rire s’échappa de ses lèvres alors qu’il buvait une gorgée de son café. Avec elle, même si au premier regard elle ne semblait pas très aimable, il se sentait comme revivre. Il savait qu’il pouvait tout lui dire et surtout rire de tout.

Car c’était sans doutes les docteurs qui côtoyaient le plus de morts. Mais c’étaient avant tout des êtres humains et Johann avait besoin de rire de temps en temps, rire de cet homme qui arrivait au bloc en boitant parce qu’il avait essayé de voir si une ampoule rentrait « en bas » et qu’il ne pouvait plus la retirer… Rire tout simplement par envie même si la salle d’attente est remplie de personne qui attendent des nouvelles…

Soudainement, son regard changea. Il était toujours aussi amusé mais une lueur venait d’y prendre presque toute la place, la preuve que ce qu’il ressentait commençait à descendre du cerveau mais pas assez pour qu’il ne s’en rende compte… Pas encore.

Alors il avala deux autres gorgées de son café et soupira


« J’ai pensé à toi aujourd’hui… »


Les yeux perdus dans le vague, il revint brusquement à la réalité, réagissant en agitant une main devant lui


« Enfin… Pas d’une manière bizarre hein… A supposer qu’il y ait une manière pas bizarre de penser à une médecin légiste… Mais… »



Sa tentative de se rattraper par l'humour tomba à l’eau bien vite. Alors il abandonna l’idée et soupira une nouvelle fois


« Non, rien… »





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