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 ain't really that drunk [PV Brecht]

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gare à la crise de la quarantaine
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ain't really that drunk [PV Brecht]
Lun 30 Avr 2018 - 19:01
Assise sur un tabouret du bar, je contemplais le verre maintenant vide de fort qui était plein il y avait quelques minutes à peine. Je n’étais pas à ma place dans ce pub… Je n’étais même pas certaine d’avoir ma place en Allemagne (et pourtant j’y étais née, c’était indiqué comment j’étais perdue depuis deux semaines). Depuis que j’avais déposé mon sac à dos de voyageuse dans la soute à bagage à partir la Syrie dans laquelle nous étions déployés depuis presque trois mois pour revenir ici, mais seule pour la première fois depuis toujours, j’avais l’étrange impression d’être incomplète. C’était bien ça… incomplète. Il manquait une partie de moi. Il manquait la moitié du poids dans le lit. Il me manquait.

En tentant de me lever du banc, je risquais de m’effondrer au sol. J’étais prête à admettre que j’avais peut-être un peu trop bu. Un ou deux verres de trop. C’était peut-être aussi simplement parce que je n’étais plus habituée à boire. Après tout, quand nous avions choisi de fonder une famille Chris et moi, nous avions radicalement changé notre mode de vie. Pas d’alcool, pas de gras, pas de viande. Du sport à tous les matins… Ce qui faisait presque quinze ans de ma vie mené par un mode de vie d’une platitude sans égard et sans pour autant avoir le résultat escompté. Notre poussée d’adrénaline, nous étions allés la chercher dans la médecine humanitaire en sachant très bien que nous prenions un risque en nous engageant. Mais tant que nous n’avions pas d’enfant, nous pouvions nous permettre de vivre de nos rêves et de nos illusions. Après tout, il fallait aussi des médecins idéalistes qui plaçaient véritablement la santé face au salaire. Parce que nous savions très bien que dans un milieu hospitalier, nous aurions très bien pu faire un salaire bien plus impressionnant et que je n’aurais pas eu l’impression d’être aussi impuissante face à plusieurs bébés que j’avais sauvé de peine et de misère.

La pièce tanguait alors que je trottinais vaillamment vers la toilette du bar en m’appuyant légèrement sur le mur. Bon trente-neuf ans, Lili. Je sais très bien que je vais m’en vouloir demain. Mais le fait de boire ce soir me semblait sensé. Comme l’avait été le fait de dire à mes supérieurs de Médecins sans Frontière que je cessais de pratiquer la médecine. J’avais besoin de distance… des kilomètres et des kilomètres de distances avec celle que j’étais juste au début du mois dernier. En train de me remettre de cette énième fausse-couche, pleine d’espoir que la prochaine fois serait la bonne hein. Parce que ça n’avait pas vraiment le choix… J’approchais quarante et si rien ne clochait, il n’y avait pas de raisons pour que ça ne se fasse pas ?

Après mon passage dans la toilette qui se solda sans aucun accident malgré le fait que je faillis me prendre une poignée de porte en plein front, je titubais jusqu’à mon tabouret et sortis mon téléphone réalisant très bien que je n’étais pas en état pour rentrer chez moi seule. Parmi les personnes que j’envisageais d’appeler à une heure quarante du matin, les options étaient plutôt limités. J’optais donc pour l’idée logique hein. Mon grand frère. Il l’avait bien fait à ma première cuite quand j’avais dix-huit ans, ça fonctionnerait sans doute encore aujourd’hui non ?

La sonnerie à l’autre bout de la ligne me rend inquiète. S’il ne me répond pas ? Il y avait toujours l’option du taxi mais je préférais sincèrement que ça soit quelqu’un de familier qui me vienne me chercher. Tant pis s’il est occupé, qu’il a les jumelles et tout le blablabla… Quand il décroche, je retiens à peine un soupir de soulagement. « Brecht… » Je me retiens de déballer que je me sens comme une merde, l’alcool m’aiderait probablement à admettre que je ne vais sérieusement pas bien. Après tout… Je lui avais annoncé sans l’ombre d’une larme que Christoff était porté disparu, que je ne pensais plus être en mesure de pratiquer la médecine pour un bout avant de quitter chez lui pour aller m’envoyer en l’air avec un parfait inconnu rencontré dans un bar (ça, par contre, DIEU MERCI, il ne le savait pas). « Je te réveille hein ? » demandais-je avec une peite voix nerveuse. Bien sur que je le réveillais à cette heure. Je m’entendis presque dégluttir « Tu penses que tu peux venir me chercher ? J’ai trop bu pour rentrer seule. » avouais-je doucement en attendant la réponse que j’espérais pas trop gueulante. Je n’étais pas certaine que j’étais en état pour endurer de me faire crier dessus sans fondre en larme comme une hystérique. En un seul souffle et sans vraiment attendre la réponse de mon frère, je rajoutais l’adresse du bar auquel j’étais en attendant qu’il dise quoi que ce soit.
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Re: ain't really that drunk [PV Brecht]
Mer 2 Mai 2018 - 2:05
Il n'avait pas tardé ce soir, trop de boulot, une réunion le lendemain de bon matin, et avec cette tonne de dossiers importants accumulés dont il devait se charger, il avait l'impression d'être au bord du gouffre, et pour la première fois depuis ces six années à la tête de son entreprise, il doutait. Brecht s'était couché la tête dans les soucis. Dernier sms à sa femme, les textos entre les appels qui laissaient revenir la flamme entre eux, il ferma les paupières en lisant une n-ième fois le dernier « je t'aime » qu'elle lui avait envoyé. Soucis et bonheur, il fallait bien pourtant que ce soit ces premiers qui aient le dernier mot. L'obscurité totale vint se troubler au bout de deux bonnes heures de sommeil, par l'écran bleu de son téléphone, venu s'allumer sur un appel entrant. Sa sonnerie dura une bonne trentaine de seconde avant que Brecht ne dévérouille l'appel machinalement, encore la tête dans des rêves inintéressant qu'il avait l'habitude de faire. La voix de sa sœur le jeta hors de son état d'endormissement pour le ramener à la réalité. « Lili ? » Il avait la voix pâteuse d'un homme qui vient tout juste de se réveiller, il n'avait pas bien conscience de l'heure qu'il était, mais en tout cas, ce n'était pas le matin. Brecht se redresse dans son lit, rallumant la lumière, ses paupières clignotant le temps que ses yeux ne s'y fassent. « Non... enfin oui, mais... » Évidemment, il ne se réveillait jamais très frais, ses idées s'assemblaient et il écouta le problème qu'avait sa sœur. Elle ne l'aurait pas réveillé pour rien, ça il en était de toute manière certain, et lorsqu'elle lui avoua qu'elle avait trop bu, il posa immédiatement le pied sur terre. « Ne bouges pas, j'arrive, dis moi où tu es. » fit-il sur un ton de reproche alors qu'il sentait la détresse dans sa voix, ne sachant pas s'il s'agissait juste de l'alcool ou d'une détresse réelle qui la tenait déjà avant. « Attends moi à l'intérieur je vais essayer de faire vite. Tu m'attends Lili ! » C'était sa petite sœur, il la voyait parfois plus petite et plus fragile qu'elle ne l'était. Il lui faudrait une bonne trentaine de minutes voire plus s'il respectait les limitations de vitesse, quinze s'il appuyait un peu plus sur l'accélérateur. Lili, elle n'était pas le genre de femme qui boit ou qui fréquente les bars, et c'est ce qui l'inquiétait avec cet appel. Il ne réfléchit pas plus d'une seconde avant de filer à la salle de bain se jeter de l'eau froide au visage avant d'enfiler des vêtements au grand hasard pour rejoindre au plus vite la voiture. Il était logiquement le frère irresponsable et elle la petite sœur plus mature. Il l'avait senti que quelque chose clochait, qu'elle ne prenait pas si bien que ça la disparition de Chris, et il s'en voulait maintenant de n'avoir pas réagit avant qu'elle ne se fasse du mal à boire. Heureusement qu'elle était plus responsable que la moitié des gens, qu'elle l'avait appelé plutôt que de prendre le volant. L'inquiétude de Brecht montait crescendo. Il savait que le Paddy's Teig était bien placé, que le quartier ne craignait pas plus que ça, mais la nuit, rien n'était pareil. Dix neuf minutes, il avait forcé là où il savait qu'il pouvait le faire, mais c'était pour la bonne cause – raison qu'il n'aurait pas sorti s'il était venu à se retrouver en face d'un officier de police.

Il gare la voiture non loin du bar, sur un stationnement non autorisé et s'engouffre dans le Paddy's Teig pour retrouver sa petite sœur qu'il reconnaît immédiatement. Au service ce soir, ce n'était pas Gaelle, elle l'aurait sûrement aidé sinon, il en était presque certain. Brecht la rejoint, lui avait ses cernes sous les yeux, et elle n'avait pas l'air très en équilibre sur son tabouret de bar. « Allez viens, on y va, je me suis garé n'importe où. » Il lui attrape le bras pour l'aider, lance un 'au revoir' comme il avait dit 'bonjour' en entrant, et attend qu'ils aient tout juste passé la porte pour commencer. « Tu sais que tu m'as fais peur, Lily, qu'est-ce qui t'a prit de boire comme ça ce soir ? c'est à cause de la disparition de Chris, c'est ça ? » il la regarde en continuant de marcher, la laissant se tenir seule à son bras alors que de son autre main il cherchait ses clés qu'il avait jetées dans sa poche. Elle n'avait pas pleuré, pas d'yeux larmoyants lorsqu'elle lui avait annoncé que son mari avait disparu. Brecht la sentait forte à cet instant, mais il savait bien au fond de lui qu'elle devait se sentir seule et abandonnée, qu'elle devait craindre pour la suite, s'il disparaissait à jamais ? « Je t'emmène chez moi pour ce soir, tu pourras dormir dans la chambre des filles, elles sont chez leur mère. » Il ne la sermonnait pas, il fallait d'abord qu'elle lui explique le pourquoi du comment. Elle était la même jeune fille d'il y a quelques années lorsqu'il était venu la chercher alors qu'elle avait bu. Elle n'était pas la sœur la plus chiante du monde, son calme avait aidé à ce qu'ils s'entendent depuis toujours, et c'était le fait de connaître sa nature bien loin de tout ça, qui le mettait en colère à la voir se mettre dans des états pareils.
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Re: ain't really that drunk [PV Brecht]
Mer 9 Mai 2018 - 5:22
« Promis! » murmurais-je avant de raccrocher la ligne. Assise au bar, je profitais de l’attente pour me commander un verre d’eau. Si mes cours de médecine dataient un peu et que les patients que j’avais soigné au courant des dernières dix années de pratiques de médecine étaient loin de présenter des taux d’alcoolémie élevé, je savais très bien que l’eau ne m’aiderait pas à avoir entièrement cuver l’alcool que j’avais consommé. Mon foie devait sagement faire son boulot de filtre et gentiment retiré ce que je venais de consommer. Avec un peu de chance, je ne serais pas malade pour cette belle quantité que j’avais prise.

J’avais néanmoins été contente de voir mon frère se ramener. L’espèce de coup de vent qui me traina vers l’extérieur me confirma qu’il connaissait plutôt bien l’espace – mais je n’étais pas nécessairement dans un état pour faire une scène de toute façon. Mon sac à main agrippé d’une main, mon autre main s’agrippant à lui alors que je le suivais vers l’extérieur avec un certain besoin de respirer de toute façon.

Malgré tout, il fallait qu’il passe presque directement à l’attaque avec une allure de grand frère protecteur qui me donnait presque l’impression d’être une adolescente qui en était à sa toute première cuite (celle qui était loin d’entretenir le mérite du crime parfait). Et je ne pus m’empêcher de frissonner quand il mentionna le nom de Christoff en me demandant si c’était à cause de sa disparition que j’avais agit d’une manière aussi irresponsable ce soir. Mais la seule chose que son nom m’arracha fut une plainte à peine audible : « Ne dis pas son nom. ». Je ne savais pas si j’avais la force avec un taux d’alcoolémie aussi avancé que celui que j’avais en ce moment précis d’affronter une quelconque discussion qui frôlerait le sujet de mon mari. Il y avait de la colère en moi – plus que ce que j’avais un jour pensé que j’étais en mesure de porter. Elle avait transparu dans la réplique que je venais de laisser sorti de mes lèvres comme un flèche acérée lancée à pleine vitesse sur mon frère.

Ce n’était pas une simple question de ne pas perdre la face, j’avais peur que si j’en venais réellement à parler de mon conjoint, celui avec qui j’avais vécu presque quinze ans de ma vie sans doute, sans tremblement, sans peur, celui qui avait toujours trouvé les moyens de me faire sortir de mes livres pour m’inscrire dans une réalité dont j’avais besoin pour vivre vraiment… J’allais m’effondrer en mille et une miette sur le sol. Je ne savais pas comment je faisais pour me lever, m’habiller, manger, me rendre au boulot depuis une semaine. Je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à laisser exploser mes larmes comme elle se devait nécessairement le faire à un point ou à un autre. Parce que pour une fois, j’étais plus que tétanisée par ce qui m’entourait.

Mais à la place, je réussis à regagner un peu de contrôle sur mes émotions qui, alcool aidant, prenait le dessus et me montrait beaucoup plus émotive que ce que j’aurais voulu être en ce moment précis. Mon regard se planta sur mon frère avec une gentillesse triste qui ne se cachait pas. « M’excuse. Je voulais pas t’faire peur ou t’inquiéter. » C’était quand même idiot que je puisse me sentir aussi mal mais que j’étais capable de m’en vouloir de le déranger parce que j’avais dépassé mes limites pour la première fois depuis ce qui semblait vaguement tenir de mes vingt ans.

Je déglutis lentement en m’appuyant sur son automobile pendant qu’il cherchait ses clés avec un peu plus de patience, je cherchais mes mots : « Et… c’est pas… à cause de… » Non… Je n’étais clairement pas capable de dire qu’il était disparu une autre fois de plus sans m’effondrer. Je ravalais les larmes avec un effort qui me semblait surhumain. « … ça » Bah oui hein! On pouvait difficilement faire plus vague mais ce niveau de vague me suffisait personnellement pour m’assurer que je sois en mesure de garder la tête hors de l’eau jusqu’à la fin de cette phrase.

Certes, dans ce que me disait mon frère, il y avait plus d’inquiétude que de colère… Mais j’avais justement pas toute ma tête. Et il me demandait des explications que je n’étais pas en mesure de donner sombre et pas capable de donner en étant ivre sans m’effondrer comme une loque. Je ramassais des miettes de courage pour lutter contre lui et m’affirmer presque comme une adulte (c’était ce que j’étais… non?) « J’avais juste besoin de… » mais qu’est-ce que je pouvais bien pondre comme mensonge qui aurait l’air crédible. J’avais besoin de pleurer toutes les larmes de mon corps mais mes canaux lacrymaux ne semblaient pas en ressentir le besoin eux… donc j’avais retourné ce besoin en celui de boire – pas mieux. Je croisais les bras en le fixant déplacant ma colère sur lui (probablement parce que c’était juste plus aisé. « Et puis tu n’es pas mon père. J’ai presque quarante ans. Je me saoule si je veux… et j’ai pas à t’expliquer pourquoi. Tu peux me laisser chez moi si ça te convient pas. »

À peine que ces mots eurent franchi mes lèvres que je les regrettais amèrement. Non… Non… Parce que dès qu’il m’avait mentionné que je pouvais dormir chez lui que je m’étais senti un tout petit peu mieux. Parce que c’était impossible que je rentre chez moi. Mon lit sentait comme lui. J’avais impression qu’il allait sortir de la salle de bain pour se cacher dans les draps et que je pourrais me blottir contre lui. Il devait l’avoir vu cet éclair de soulagement qui avait disparu pour être remplacer par la colère. Mes yeux se remplirent d’eau. « Me reconduis pas chez moi d’accord, B. ? »
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