Güther * Play hard, keep partyin' like it's your job !

Vingt-quatre ans. Et l'assurance d'aimer follement un homme déjà prit. Déjà en couple avec un autre. Astrid soupire. Installée au bar ce soir, dans une adresse bien connue et appréciée de Lyon, fortement fréquentée, la demoiselle est ici pour se changer les idées, alors que Lysander roucoule probablement avec Aiden, ce soir, de l'autre côté de la frontière. Il est reparti en Allemagne, elle ne devrait pas y penser. Trois ans, trois ans que cette amitié la bouffe, la dévore. Trois ans qu'elle le revoit, de temps en temps. Trois ans qu'ils correspondent par l'être. Trois ans qu'elle a suspendu son souffle aux lèvres de Lysander, à ses sourires, à l'éclat de ses yeux. Trois ans qu'elle le sait en couple, qu'elle tente de passer à autre chose. Elle a beau séduire et ne pas s'empêcher de vivre, elle a toujours cette impression d'inachevé, quand l'aube pointe le bout de son nez. Une sensation de vide, de manque.

Ce soir sera comme les autres, probablement. Un homme s'avancera vers elle, engagera la conversation, en la complimentant probablement au passage. S'il l'intéresse, Astrid répondra. Elle acceptera peut-être même de le suivre chez lui et passer la nuit. Pour passer le temps, pour combler le vide, partiellement. Pour ne pas penser à Lysander, pour quelques heures.

Astrid porte son verre à ses lèvres, glissant sa paille entre celles-ci. Elle remarque un homme, un peu plus loin, qui semble la regarder. Elle lui adresse un léger sourire, sans insister. Elle n'aime pas aborder elle-même, préférant quand c'est l'homme qui vient. Simplement parce qu'à la technique d'approche, elle se fait une idée sur l'énergumène en question, tout simplement. Si elle aborde elle-même, elle ne sait pas à quoi s'attendre, ni sur quel genre d'abruti elle peut tomber, donc elle se méfie.


@Güther Eisenmann je le code plus tard car ma co rame pour les gif. Si besoin de changer la date (ici, il y a deux ans) mpotte moi ^^

Astrid avait prévu que cet homme l'aborderait, si elle lui adressait un sourire et c'est effectivement ce qui se passe, alors qu'elle le voit approcher d'elle. La demoiselle répond d'un mouvement de tête quand il demande s'il peut prendre place. Après tout, elle ne lui a pas décoché ce sourire pour que l'homme reste dans son coin. La jeune femme le salut, termine son verre, en demande un autre. Et l'homme la questionne, comme elle l'avait présumé un peu plus tôt, s'intéressant à ce qu'elle fait ici. Comme s'il en avait vraiment quelque chose à faire. Bien, le jeu de séduction peut donc commencer on dirait.

«- Je pourrais poser la même question. Qu'est-ce qu'un type aussi sexy fou dans un bar de ces heures ? On dit que les plus beaux sont toujours prit, vous faîtes mentir les statistiques ! » annonce la demoiselle en le gratifiant d'un sourire.

Complimenter l'homme, toujours. Ils aiment bien se sentir flatter, au moins autant que les dames en soit. La jeune femme porte son verre à ses lèvres, glisse sa paille entre celles-ci de nouveau, dans un geste volontairement trop sensuel. Deux gorgées plus tard, elle le regarde de nouveau, minaudant quelque peu.

«- Je m'appelle Astrid. Quel nom dois-je mettre sur ce sourire ?» demande alors la demoiselle en posant son regard sur lui de nouveau.

Elle essaie d'oublier Lysander et pour ce soir, c'est cet inconnu qui pourrait bien faire office de pansement sur les sentiments qu'elle éprouve, qui ne sont pas partagés, que Lysander donne pour sa part à un autre. Un beau pansement, mais un pansement tout de même. Elle n'a pas mieux. Elle ne peux pas essayer d'avoir Lysander, elle ne veut pas briser un mariage et ne veut pas qu'il puisse un jour le lui reprocher. Oublier, c'est bien. Nouvelle gorgée.

La jeune femme arbore un sourire comme son interlocuteur dit avoir peut-être une autre personne dans son collimateur, une unique demoiselle qui fait passer les autres pour des détails. Astrid comprend bien qu'il parle d'elle et que lui aussi a enclenché le mode séduction. Astrid ne s'en plaint pas car elle y trouve son compte. Elle fait les yeux doux à son interlocuteur en affichant un sourire sur ses lèvres. Elle ne relève pas les propos de son interlocuteur mais répond ce pendant lorsque ce dernier demande de qu'elle origine est le prénom d'Astrid.

«- Nordique. Mais pour la France on le trouve pas mal en Provence.» répond la demoiselle avant de porter son verre à ses lèvres.

Il se présente à son tour et la jeune femme lui adresse un large sourire comme il y va à fond dans le jeu de séduction. Bien, parfait. Astrid n'est pas insensible. Et puis elle ne lui demande pas d'être un frère lumière en soit de fait, du moment qu'il la fait rire, lui fait passer un bon moment, c'est tout ce que la jeune femme attend de lui

«- Pas mal pour un joli sourire.»

Elle n'est pas forcément plus intelligente dans ces propos, c'est de la drague classique, drague de comptoir. Elle ne cherche pas l’Everest et ne le lui propose pas, non plus. La demoiselle acquiesce comme l'homme propose de lui offrir un verre. De la galanterie, fort bien.

«- Avec plaisir, je reprendrais la même chose. » demande la demoiselle.

L'observant alors que le barman s'occupe de leurs commandes, Astrid lui adresse un sourire en le détaillant, avant de le questionner à son tour.

"- Et donc que faites-vous aussi tard en ces lieux ?"

Il noie sa journée de travail comme on noierait ses soucis ou son chagrin. Elle hausse un sourcil, en se demandant quel travail difficile peut le mettre dans un tel état. Elle est auteur pour sa part et son premier livre est sorti il y a peu, remportant un franc succès. Si elle peu avoir la pression du chiffre, la pression des ventes, elle sait aussi que son travail est tranquille. La jeune femme ne connaît pas encore les soucis des grands écrivains pressés par les éditeurs pour sortir un nouveau livre et elle s'adonne alors à sa passion. Elle a même le privilège de publier bientôt en Angleterre et en Allemagne. L'Allemagne, naturellement, Lysander est à l'origine de cette chance. La demoiselle a un sourire.

"- Quel travail ?"

Il en a trop dit ou pas assez sur celui-ci et maintenant, la demoiselle veut savoir les détail. Qu'est-ce qui ne s'est pas bien passé ? Quel métier peut être le sien et le stresser à ce point ?  D'un coup elle l'imagine à la police criminelle, peut-être qu'un tueur leur échappe toujours. Elle rit. Son prochain livre marque probablement trop son esprit, alors que son héros principal sera effectivement un agent des forces de l'ordre. Ce n'est probablement pas le métier de cet homme ou elle serait fort chanceuse en suppositions.

"- Je noie mon chagrin."

Chacun ses peines, chacun ses tourments. On dit des hommes qu'ils aiment se sentir preux chevalier à sauver des demoiselles en détresse, alors Astrid n'hésite pas à confier son état d'esprit. Elle n'en dira pas plus, parce qu'elle ne peut en parler. Toutefois elle ose croire que cette mention titillera l'esprit de son interlocuteur qui devrait alors se sentir investi de cette sacro sainte mission de sauver une princesse à la dérive. Ils étaient toujours si persuadés que les femmes ne pouvaient se débrouiller sans eux, que ce plan marchait presque toujours.

Militaire ? Que voilà une information intéressante et un métier plein de pression. La demoiselle ne sait pas comment ce dernier peut tenir dans un tel boulot, mais elle sait aussi qu'il en faut bien pour assurer la défense du pays et des civils comme elle. La jeune femme doit être reconnaissante envers les types comme lui d'être prêts à risquer leurs vies pour la populace. Ce n'est pas un métier facile évidemment et c'est un métier qui amène les hommes loin de leurs familles. Les femmes aussi, car les mecs ne sont plus les seuls à pratiquer ce genre de métiers. Mais à son accent elle devine toutefois que l'homme n'est pas français. Elle dirait plutôt allemand. Elle a déjà entendu des allemands, elle a déjà entendu Lysander. Cet homme lui rappelle alors son ami. La jeune femme lui adresse un sourire pour dissiper de son esprit le fantôme de son crush. Que ne donnerait-elle pas pour oublier tout à fait le jeune homme et pouvoir vivre sa vie tranquillement ?

«- C'est un métier honorable et vous devez faire la fierté de votre pays... Allemagne si je ne m'abuse ? »

Même si elle voudrait ne plus penser à Lysander, la demoiselle y pense tout de même comme elle poursuit la discussion sur ce sujet en se demandant si cet homme est d'Allemagne. Mais elle essaie de penser rapidement à autre chose pour ne pas se laisser envahir par la tristesse. Ce n'est pas facile. Car il demande ce qu'elle fait ici. Avant de déclarer qu'il doit de fait l'aider à ne pas se noyer dans son chagrin.

«- Fort bien et par conséquent quel serait selon vous le traitement le plus adapté, docteur ?» demande la demoiselle, joueuse.

Le ton qu'il emploie, comme il se propose d'être un remède pour Astrid, la demoiselle le comprend bien, elle le trouve plus ou moins sans équivoque, à moins que ce ne soit son esprit qui lui joue un tour, à moins que ce ne soit l'endroit qui influe sur son ressenti, sur ses pensées. La jeune femme lui adresse un sourire comme pour montrer qu'elle est Open. Elle se fait peut-être des idées sur le «remède» que l'homme sous-entend mais dans un même temps elle songe que ce regard ne peut vouloir dire réellement autre chose. A moins que ce ne soit simplement son envie d'oublier, de perdre la tête, qui lui fasse présager ainsi des pensées de son interlocuteur.

«- Et de quelle façon ?» questionne la demoiselle comme il parle de devenir le remède à ses maux.

Elle aimerait bien savoir, être sûre, être fixée, être certaine de ne pas se tromper, de ne pas se méprendre, sur les intentions de son interlocuteur. La demoiselle porte son verre à ses lèvres sans quitter son interlocuteur du regard, maintenant entre eux, ainsi, une certaine tension. Le fait de le regarder ainsi maintient un lien entre eux, quelque chose.

Astrid ne sait pas qu'elle est en train de faire avec cet homme exactement ce qu'elle se refuse à faire à Lysander. La belle ignore que cet homme est marié, qu'une femme l'attend chez lui. Il n'a pas dit être marié, ni même être en couple et il ne porte pas d'alliance, comme le signe d'un mariage qui part déjà à la dérive. Au travers du prisme de sa frustration, sur l'instant, Güther lui semble être le moyen parfait de s'évader le temps de quelques heures.

Le jeu, voilà ce qui les réunissait ici. Tout les deux avaient envie de jouer, d'oublier la vie, d'oublier les problèmes pour un temps et même si ce n'était pas bien dans le fond, finalement ce n'était qu'un échange de services, en quelques sortes. Elle lui permettait d'oublier la guerre pour une soirée et lui lui permettait d'oublier Lysander. Ce n'était pas une mauvaise chose, ce n'était pas un mauvais échange en soit. La demoiselle ne savait pas qu'il était marié ni à quel point la guerre pouvait l'affecter. Elle ignorait qu'il n'avait pas encore eut de missions choquantes, qu'il n'était pas encore vraiment allé sur le terrain. Elle ignorait qu'il était marié, aussi.

La jeune femme répond au baiser qui lui est donné, après que l'homme se soit rapproché d'elle. Et elle se fiche pas mal du regard des autres, elle se moque bien de ce que l'on peut penser d'elle, du fait qu'elle ait laissé ce type l'approcher si facilement, si rapidement. Qu'en savent-ils, tous ? Après tout elle pourrait le connaître. Peu importe. Elle finit par le repousser. Il a finit son verre, elle termine alors le sien.

«- Et ça te dirait qu'on bouge ? Pour le traitement ? » propose la jeune femme.

Rapide en besogne ? Peut-être un peu. Ce n'est pas comme si l'un et l'autre avaient envie de faire durer les choses, le baiser de cet homme lui fait penser que ce dernier est au moins aussi pressé qu'elle de passer à la suite. Si elle propose de quitter les lieux ce n'est pas anodin, ce n'est pas pour proposer une ballade au clair de lune. Mais bien pour se changer les idées. Elle était venue ici ce soir pour cela, après tout.



Je me suis couché, puis ma tête a demandé si j'étais folle x)

Est-ce elle qui mène le jeu ? Peut-être, peut-être pas. Peut-être qu'ils mènent la danse à deux, l'un et l'autre, en symbiose et c'est ainsi que c'est le mieux, dans le fond. Il prend les devants quand il l'embrasse. Mais elle est la première à mettre un terme à la séduction, en proposant de bouger, d'aller ailleurs, de rejoindre un endroit plus intime, dans lequel ils pourront se donner l'un à l'autre, à loisir, tout leur saoul. La demoiselle l'observe comme il acquiesce, mais ce n'est pas comme si elle avait douté que l'homme le fasse. Ils ont exactement ce qu'ils voulaient, il n'y avait eut aucune ambiguité sur leurs intentions, dès le départ. Ils ne se promettaient pas les atour du grand soir, seulement un peu d'oubli, seulement un peu de réconfort et c'est de cela dont ils avaient besoin dans le fond, l'un et l'autre. D'un peu d'attention et de lâcher prise. Probablement.

Elle quitte le bar et l'homme la suit, comme promit. S'ils échangent encore quelques baisers dehors, ce n'est que pour patienter, le temps de trouver un endroit plus calme. Plus calme, c'est chez Astrid. Elle l'emmène chez elle, où aller ? Il a dit la suivre, elle ne peut guère le conduire ailleurs. Alors ils marchent tout deux, jusqu'à atteindre finalement la porte salutaire du logement de la demoiselle. La blondinette ouvre sa porte, l'invite à entrer. Par politesse elle lui propose un verre de plus, sort tout le nécessaire, en attendant une réponse de son interlocuteur. Elle donne le genre de la fille bon chic bon genre, qui sait recevoir. Comme s'ils étaient là pour les mondanités, l'un et l'autre. Mais elle donne le change, elle fait comme si, comme pour simuler une fin de rencart, quelque chose dans ce genre là.