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 To be or not to be - Feat Astrid Morel

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To be or not to be - Feat Astrid Morel
Jeu 26 Mar 2020 - 16:46
L’acte V s’achevait sur une dernière réplique d’Octave, appelant à clamer le repos sur le camp. Ainsi se terminait Jules César, pièce de William Shakespeare. Le rideau tombait sur la scène, tandis que les acteurs s’en éloignaient pour s’agrouper dans les coulisses. Au retour des comédiens, une clameur s’éleva dans la vaste salle de représentation. Les spectateurs quittaient leurs sièges et accueillaient la petite troupe.  Julian se hissait sur ses jambes, suivant le mouvement. Un tonnerre d’applaudissements retentissait, il y allait lui-même de sa propre salve. Ses mains claquaient l’une contre l’autre. Un sourire perlait sur ses lèvres. Ses bras commençaient déjà à s’engourdir sous l’effort produit, peu importait. Après un premier passage, puis un second, le groupe d’artistes s’inclina une dernière fois sous les acclamations de son public. Julian ne faisait pas seulement ovation. Le brun saluait également ses collègues de travail. Il avait brûlé les planches plus d’une fois, en compagnie des acteurs présents ce soir. Peu à peu, la ferveur retomba. L’élan enthousiaste céda sa place, au profit d’un brouhaha plus modéré. Hommes et femmes rassemblaient leurs affaires, se rhabillaient tout en échangeant quelques commentaires à chaud. Julian passait sa veste en silence. Il se pencha pour ramasser la brochure du spectacle. Le titre accrocheur vantait les mérites d’une adaptation contemporaine de la pièce du célèbre dramaturge anglais. Julian y souscrivait résolument, emballé par l’interprétation moderniste. La mise en scène offrait un parallèle volontaire avec l’affaire Kennedy, s’inspirant de ce fait historique récent. Jullian ne risquait pas d’oublier ce Jules César version années soixante. Il avait longuement hésité avant de se décider à assister à cette représentation. Dernièrement, Julian fuyait tout ce qui pouvait lui rappeler son travail, et ce, de près ou de loin. Il ne regrettait pas son choix, venant de passer un excellent moment. L’acteur avait une tendresse particulière pour l’œuvre de Shakespeare. C’était à l’aide du monologue de Richard III, qu’il avait obtenu une place au sein de son école d’art dramatique. Indirectement, il lui devait beaucoup. Le brun descendait l’une des allées latérales. Il n’avançait pas très vite, une nuée le précédait et le succédait. Les gens se massaient contre les portes de sortie. Julian prenait donc son mal en patience, les mains dans les poches.

Enfin, il atteignit l’escalier. Il descendit les marches deux à deux, la tête ailleurs. Son esprit s’attardait encore sur la pièce, menant une quelconque réflexion. Il déboulait dans le hall du théâtre Thalia et se frayait un passage au milieu de la foule, les bras le long du corps. Il ne prêtait pas vraiment attention aux personnes qui l’entouraient. Cependant, il marqua un arrêt brutal. Une tignasse blonde avait accroché son regard. Julian croyait reconnaître l’une de ses connaissances. D’abord incertain, il décida d’aller aux-devants de la jeune femme pour s’en assurer. Il ne s’attendait pas vraiment à croiser Astrid ce soir. Après tout, le monde était petit et le théâtre demeurait un divertissement de premier choix – à son sens, tout du moins. Il rompit la distance. Ne se tenant plus qu’à quelques mètres, il en était certain, il s’agissait bien de son amie. La jeune femme ne semblait pas accompagnée. Sans doute s’était-elle rendue à cette représentation en solitaire, tout comme lui. « Hey, Astrid !  C’est une sacrée surprise. » l’interpella-t-il. Le brun arrivait finalement à sa hauteur, les cheveux en bataille. « Amatrice de Shakespeare ? » lui demanda-t-il, sur le ton de l’humour. L’acteur se fendit d’un large sourire, heureux de ne pas s’être trompé. « Comment vas-tu ? » C’était toujours un plaisir de voir la jeune écrivaine.
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Ven 27 Mar 2020 - 0:46
Une soirée de spectacle, c’était toujours de l’émotion. Se rendre au théâtre, c’était vivre une expérience. C’était recevoir une claque, parfois. Un soufflet. Certaines pièces vous marquent, vous transforment, vous inspirent. Certaines s’inscrivent dans le palmarès de ces œuvres qui touchent les spectateurs. Occasionnellement, c’était du temps perdu et l’on regrettait d’être venu. Mais ce n’était pas le cas d’Astrid ce soir. La pièce était un réel succès, à ses yeux comme à ceux du public transporté. Cette version moderne de Jules César, adapté de l’œuvre Shakespearienne, était phénoménale. Du grand art. Le genre de pièce qui pouvait réconcilier la demoiselle avec l’auteur anglais, elle qui avait encore de la peine à lui pardonner son Henry, d’autant plus depuis que celui-ci avait inspiré un film netflix avec Timothé Chalamet, dans lequel le dauphin de France était tourné en ridicule. La Française en elle, forcément, était un peu agacée par ce parti prit et ce d’autant plus que dans l’œuvre présentée, les libertés historiques à charge contre la France étaient nombreuses. Et après tout, on est toujours un peu chauvin, n’est-ce pas ?

La salle applaudit, en redemande, félicite les acteurs pour le spectacle qu’ils viennent de présenter. Astrid en voudrait encore et pourtant, la pièce se termine bel et bien. Après un ultime rappel, les comédiens disparaissent des planches, pour ne plus les fouler, obligeant leur public à quitter les lieux dans une certaine cohue. La demoiselle réalise rapidement qu’elle n’aurait pas dût chercher à sortir si vite et qu’il aurait mieux valu rester assise quelques minutes de plus, que d’être prise dans cette foule, l’obligeant à faire des pieds et des mains pour se frayer un passage dans le hall du théâtre Thalia. Reconnue par quelques uns, la jeune femme est contrainte de s’arrêter, accordant de bonne grâce quelques selfies à ses lecteurs quand une voix qu’elle reconnaît, soudain l’interpelle, appelant après elle. Julian. Un très bon acteur et très bon ami, qui avait donné vie à son personnage principal dans une adaptation cinématographique de son premier best-seller.

«- Julian !» répond-elle en se rapprochant de lui. «Je vais bien et toi, comment vas-tu ?» interroge-t-elle rapidement. «Amatrice d’art surtout.» remarque la demoiselle, plus que de Shakespeare. «Tu es allé voir la pièce de ce soir ? Comment l’as-tu trouvé» interroge-t-elle sans s’étonner de le voir ici, puisqu’il était comédien, jouant parfois ici même dans ce théâtre. «Alex n’est pas avec toi, elle est déjà rentrée en Angleterre ?»

La jeune femme avait put voir la jeune comédienne quelques jours auparavant au cours d'un brunch au Alt lohbrügger hof hôtel et il semblait que son installation en Allemagne n'était toujours pas au programme, le couple vivant alors son idylle entre l'Allemagne et l'Angleterre d'où Alex était originaire, cette Angleterre si chère à son coeur qu'elle ne se voyait pas quitter un jour, comme elle l'avait confirmé au cours de leur rendez-vous. Si elle n'était pas là ce soir, il pouvait y avoir plusieurs raisons mais, celle qui vient naturellement à l'esprit de l'auteur est le retour potentielle de l'Anglaise sur son île, provisoirement.

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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Jeu 16 Avr 2020 - 13:50
« Très bien, je te remercie. » Il ne pouvait en être autrement au sortir d’un tel spectacle. Il s’imprégnait de l’atmosphère régnant en ces lieux. Il était plaisant de baigner à nouveau dans son univers, le temps d’une soirée. Les planches lui manquaient. Julian éprouvait une pointe de regret. Initialement, il comptait parmi les quelques acteurs de cette production théâtrale. Le brun campait le rôle de Brutus, avant de se désister au beau milieu des répétitions. Il en découlait un sentiment d’inachevé. Un collègue avait pu le remplacer au pied levé, à son grand soulagement. Nul ne lui en tenait rigueur. Il avait été surpris de recevoir une invitation pour l’une des représentations.  Bien sûr, son abandon n’était pas réellement de son fait. On ne tombait pas malade par plaisir. Nonobstant cette vérité, la culpabilité lui minait le moral. La pièce remportait un franc succès, une réussite qui atténuait ses remords. « C’est encore mieux. » affirma-t-il. L’art avait beaucoup à offrir. Julian ne s’intéressait pas seulement au théâtre. Bien des domaines retenaient son attention, peinture, musique, littérature, photographie, etc… Il avait des goûts éclectiques. Le septième art demeurait tout de même sa grande passion. Il s’y attachait depuis l’enfance. Le Cinéma offrait également une grande diversité de genres et de registres. L’art offrait cette fenêtre vers un ailleurs, véritable pont entre les nations. « Oui, en effet, je ne pouvais pas manquer ça. » Il en avait profité pour saluer ses collègues, avant le début de la pièce. Officiellement, il travaillait encore au théâtre et conservait ses droits d’accès. Il était donc passé par les coulisses. Julian prenait grand plaisir à les revoir. Toutefois, il n’avait pu éviter la fameuse question. « Quand reviendras-tu ? » Chaque fois qu’il y pensait, Julian grimaçait. Il n’était pas en mesure de répondre. L’acteur se fendit d’un large sourire. « J’ai beaucoup apprécié la mise en scène. Je trouve le parallèle historique plutôt intéressant. L’interprétation est vraiment novatrice et rafraichissante. La distribution est excellente. Je ne regrette pas d’être venu, en somme. Et toi, qu’en as-tu pensé ? » Il parlait en toute objectivité. Il s’agissait peut-être de ses collègues. Pour autant, Julian se montrait toujours impartial. S’il critiquait, il essayait de le faire de façon constructive. Sans quoi, il n’en voyait pas l’intérêt. Présentement, il reconnaissait la qualité de leur travail. Toutes les adaptations ne se valaient pas. À lui seul, le texte de Shakespeare ne suffisait pas à assurer la qualité d’une mise en scène. Un mauvais directeur était capable de détruire un chef-d’œuvre. « Non, je suis venu seul. Elle est toujours à Hambourg. » Ils passaient beaucoup de temps ensemble. Toutefois, Julian aimait avoir quelques occupations de son côté. Ils respectaient l’espace de chacun.  Alex avait ses moments à elle, tout comme lui. À son sens, c’était une chose fondamentale. Chacun conservait son univers et le partageait avec l’autre, si le cœur lui en disait.  En l’occurrence, Julian tenait à se rendre à cette pièce en solitaire. C’était une chose qu’il devait faire seul, affrontant ce sentiment de dégoût qu’il avait encore – par moments – pour son métier. « Toi aussi, tu es venue seule ? » Julian survolait la pièce du regard. Quelques admirateurs de la jeune femme faisaient encore le pied grue. Visiblement, sa présence semblait les agacer. Julian les empêchait de réclamer quelques autres autographes ou photos. Un sourire amusé naquit sur ses lèvres. « J’ai bien peur de t’avoir arrachée à tes fans. »  fit-il remarquer, sur le ton de la plaisanterie. Il connaissait ça, lui aussi. Raison pour laquelle il avait toujours un feutre sur lui. Parfois, il lui arrivait de se sentir fatigué par cette attention qu’on lui portait. Il tentait alors de n’en rien laisser paraître. « Je pensais aller grignoter un petit quelque chose à la brasserie. Ça te dit de m’accompagner ? »
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Jeu 16 Avr 2020 - 17:09
Il allait bien. C'est le principal. Astrid le gratifie d'un sourire comme l'homme le lui confirme. C'est parfait. Consciente des petits problèmes qu'il a en ce moment vis à vis de son boulot, la demoiselle est soulagée de voir qu'il se porte tout de même bien. C'est tout ce qui compte. Et puis, après une pièce de qualité comme celle qu'ils viennent de voir, comment cela pourrait-il aller mal ? La demoiselle ne voit pas. La pièce a tout ce qu'il faut pour les transporter, pour leur permettre de passer un bon moment et de se sentir bien en sortant. Shakespeare, après tout, est un maître dans l'art de vous faire passer un bon moment devant ses œuvres quasi intemporelles. Et elle est sûre que Julian sort de la même représentation.

«- J'aime à le croire en effet. Si j'apprécie Shakespeare, j'ai aussi quelques réserves à son sujet sur quelques unes de ses œuvres mais je crois que ma rancœur est, à ce propos, tout à fait naturelle tant son Henry était... disons... que les français ne sont pas près de l'oublier.»

Pour ne pas dire qu'il les avait très stupidement représentés. Et dire que des acteurs talentueux comme Chalamet et Pattinson avaient portés ces personnages à l'écran, leur donnant une raisonnance nouvelle... The King n'était malheureusement pas mieux passé au goût de la demoiselle que l’œuvre dont il s'inspirait. Malheureusement les décisions françaises à l'écran défiaient tant la logique que la réalité historique sur la bataille d'Azincourt, présentée bien grossièrement.

Il avait apparemment apprécié la pièce, comme elle. Astrid ne peut qu'être d'accord avec l'analyse qu'il en fait, les mots qu'il en dit. En matière de théâtre, Julian s'y connaît bien mieux qu'elle, aussi la jeune femme suppose qu'elle peut lui faire confiance sur ce genre de questions. Elle-même sans s'y connaître beaucoup avait également bien apprécié la pièce même si elle ne serait probablement pas aussi technique que lui pour répondre à sa question comme il lui demande son propre avis sur le moment vécut, sur la pièce interprété devant leurs yeux.

«- Hé bien je partage ton avis, j'ai apprécié la pièce et j'ai passé un bon moment, c'était divertissant. A vrai dire, je ne demande pas mieux quand je viens au théâtre. J'avoue que je le consomme un peu... je ne sais trop comment dire, mais que je suis relativement bon public. Du moment que je ne m'ennuie pas devant une pièce, je l'apprécie toujours. Il n'y avait ici pas de temps mort, les répliques tombaient à pic et le jeu des comédiens était très bon. Non vraiment c'était un bon moment, je ne regrette pas d'être venue !»

Comme il avoue qu'Alex est toujours à Hambourg, Astrid doit bien admettre qu'elle est un peu surprise, alors, de ne pas la voir ce soir. Mais il confirme être venu seul, s'empressant de lui retourner la question à laquelle la demoiselle répond favorablement. Oui, elle était venue seule. Arya était en déplacement, Moïra bossait, sa sœur était en France, Gabriel était avec Enora... En clair, personne n'avait été disponible pour venir voir la pièce avec elle mais tant pis pour eux. Elle en avait bien profité, en tout cas.

Comme Julian remarque que quelques fans semblent attendre dans un coin, la remarque qu'il fait à la demoiselle ne manque pas de lui arracher un sourire. Tout de suite, il évoquait ses fans à elle. Comme s'il n'avait pas conscience de sa propre popularité auprès du public. C'était peut-être Astrid qui les dérangeait, ou le fait que tout deux se soient perdus dans leur conversation, sans faire attention au monde alentour, refusant peut-être par leur attitude, sans même le remarquer, quelques photographies que leur public aurait aimé prendre. Compatissante, Astrid leur adresse un petit signe de la main, prenant toujours soin de son lectorat.

«- A moins que ce ne soit moi qui les gène !»

La demoiselle proteste un peu, saluant le propre célébrité de l'homme, avant d'oublier tout ce beau monde comme Julian évoque le fait d'aller manger un morceau à la brasserie. La perspective de manger prend le pas sur tout le reste et ce sera l'occasion de passer un agréable moment entre amis. Astrid ne se fait pas prier pour accepter la proposition.

«- Ah si tu commence à me prendre par les sentiments, tu sais...» elle rit. «Allons y !»

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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Dim 26 Avr 2020 - 16:51
Julian offrait un hochement de tête. Les paroles de la jeune femme lui évoquaient un article, dont il venait d’achever la lecture. Ce dernier abordait une théorie quant aux rapports que le dramaturge anglais avait entretenus avec la France. Laquelle voulait que Shakespeare ait voyagé au sein de ce même pays, acquérant une solide connaissance de ladite nation et de sa politique. Thèse que défendaient divers chercheurs, en opposition avec une autre école de pensée qui dressait le portrait d’un provincial peu éduqué, arrivé à Londres à la vingtaine. Shakespeare demeurait encore une véritable énigme, tant sa vie comptait de zones d’ombre. Se posait-il comme un homme préférant inciter à penser, plutôt que d’écrire les faits ? Son œuvre se conformait à la propagande politique de ceux qui le finançaient. Son traitement des personnalités et du peuple français – fidèle à la vision de ses contemporains et compatriotes – faisaient grincer les dents de ses ressortissants actuels. Aussi, Julian abondait dans le sens de la jeune femme. Shakespeare s’était offert quelques libertés d’un point de vue historique, afin de faire d’Azincourt un symbole de l’unité de la nation anglaise. Le dramaturge avait quelque peu exagéré les pertes françaises, etc… Henry devenait un roi proche de ses hommes, quand les historiens de l’époque le décrivaient comme "l'un des produits les plus agressifs" de son temps. Bien sûr, Julian étudiait tout cela avec un regard propre au 21ème siècle, il re-contextualisait et ne cherchait pas à émettre une critique ou à juger le dramaturge.  « Je dois dire que je comprends tout à fait. » Ce fait n’entachait en rien l’intérêt qu’il portait à Shakespeare. Julian écoutait le point de vue d’Astrid, les bras croisés. Il aimait confronter les opinions. Il trouvait cela enrichissant. L’écrivaine semblait également avoir apprécié le spectacle. Julian ne manquerait pas de faire passer ce commentaire élogieux à ses collègues acteurs, sachant qu’ils en tireraient une profonde satisfaction. La troupe comptait quelques admirateurs du travail la jeune femme, ce qui l’amusait toujours un peu, lui qui la connaissait. Plus encore, Astrid donnait un regard objectif et impartial. Même s’il tentait de se convaincre du contraire, Julian était peut-être légèrement influencé par le lien qui le rattachait à tout ce beau monde. « Oui, le rythme était excellent, tout s’enchaînait parfaitement. Je suis loin de toujours apprécier les pièces auxquelles je me rends, mais celle-ci demeurera un bon souvenir. » S’il appréciait le théâtre, Julian fréquentait davantage les salles de cinéma. Malheureusement, son quotidien lui laissait peu de temps pour toutes ces activités, jusqu’à ses récents ennuis de santé, tout du moins… Il recommençait à jouir des avantages qu’offraient une existence normale, loin de l’agitation des tournages et avant-premières. Chose qui lui manquait énormément. Mais étrangement, il en venait aussi à regretter certains aspects de sa vie d’acteur. Le parfait équilibre existait-il réellement ? Julian avait encore du mal à savoir où il en était.

Julian jetait un rapide coup d’œil à cette poignée d’individus. Le petit groupe comptait peut-être quelques-uns de ses fans, oui. C’était une chose difficile à déterminer, sans s’adresser directement aux principaux intéressés. En Allemagne, Julian vivait plus tranquillement qu’aux États-Unis. Les gens se montraient moins insistants, plus respectueux de sa vie privée et de son espace. Il bénissait l’absence des paparazzis américains, véritables dangers publics. Astrid gratifiait le peloton d’admirateurs d’un signe de la main. Julian fit donc de même, sans trop savoir si quelqu’un s’en souciait réellement, parmi eux. Peu importait ! « Peut-être que nous gênons tout simplement le passage. » plaisanta-t-il encore, se décalant par réflexe.

Julian lançait une invitation, proposant de se rendre à la brasserie voisine. L’estomac dans les talons, il comptait bien s’offrir une collation avant de rentrer chez lui. Astrid y répondit favorablement. Julian n’avait pas si souvent l’occasion de voir son amie, autant profiter de cette opportunité. Il esquissait un large sourire, avant de se tourner vers la sortie. « C’est que je commence à bien te connaître. » Julian riait, leur ouvrant la voie. « Mine de rien, toute cette réflexion, ça donne faim. » dit-il, sur un ton badin. Comme si le fait d’assister tranquillement à une représentation depuis son fauteuil demandait un gros effort ! Mais peut-être que les pièces shakespeariennes avaient la particularité d’ouvrir l’appétit. Julian arriva à hauteur de la porte, il l’ouvrit et la tint à son amie. La brasserie se trouvait à deux pas du théâtre. Ainsi, il ne leur fallut pas longtemps avant d’y arriver. Sur place, un serveur ne tardait pas à leur offrir une table près d’une fenêtre donnant sur la rue. Julian ôtait son manteau puis s’installait sur sa chaise. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? De nouveaux projets en perspective ? » s’enquit-il, attrapant la carte des menus.
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Lun 27 Avr 2020 - 3:36
Il comprenait tout à fait ce qu’elle voulait dire. Quand on sait que la demoiselle est française ça n’est, à vrai dire, pas bien compliqué, pour peu que l’on sache comment les français sont peint dans l’œuvre shakespearienne et plus encore dans Henry. Il suffisait d’avoir vu le ridicule prétendu des français dans le texte, sur fond de mensonges historiques, pour comprendre ce qui pouvait coincer entre l’œuvre et le peuple français. Les anglais, pour leur part, avaient probablement bien rit devant un tel tableau. Mais l’amertume de l’autre côté de la manche pouvait être tenace.

Le spectacle avait été de qualité c’était le cas de le dire et la troupe, aussi bien l’équipe technique que les comédiens, pouvaient être fiers d’eux, vraiment. La jeune femme avait en tout cas passé un bon moment et elle ne doutait pas que Julian devait être très heureux du travail de ses camarades. Dans ce genre de métier, tout reposait sur l’esprit d’équipe quelque part. Il fallait que tout se coordonne bien pour que le spectacle soit réussit. Ce n’était pas quelque chose que l’on faisait seul, à part. Cela demandait de grandes capacités, elle n’en doutait pas.

«- Oui, pas de longueurs, on comprenait exactement les enchaînements, les choix scénaristiques, il n’y a rien à redire, c’était un très bon spectacle, je pense que la critique sera très bonne pour eux !»

Parfois, on n’aimait pas la pièce que l’on pouvait voir c’est vrai. Astrid avait aussi été dans ce genre de cas que Julian évoque. Mais ce n’était pas le cas ce soir, loin  de là. Elle avait passé un joli moment de théâtre et elle espérait en connaître beaucoup d’autres des comme ça. C’était parfait. Vraiment. Elle avait apprécié le rendu. Tout le monde ne serait peut-être pas d’accord avec leur avis, mais eux l’étaient, c’était ici le principal.

Quelques individus s’amassant autour des deux artistes, l’homme plaisante sur les fans de la demoiselle, comme s’il ignorait avoir, lui aussi, bien des followers. Oh Julian avait connu le succès dans son art, il ne devait pas manquer d’être reconnu dans la rue, encore plus que la demoiselle probablement. On faisait bien plus attentions aux comédiens qu’aux auteurs, après tout et si leurs visages étaient connus quelques fois, ils l’étaient toujours dans une moindre mesure. Ces gens là étaient peut-être là pour Julian et c’était elle qui les dérangeait. A moins qu’ils ne soient tout simplement désireux de passer. Astrid rit comme Julian suppose qu’ils bloquent peut-être le passage.

«- Dit de suite que j’ai grossis depuis la dernière fois !» remarque la jeune femme pour continuer la plaisanterie de son ami.

Comme le jeune homme propose d’aller manger un morceau, Astrid accepte de bon cœur. Comme elles le disaient il y a peu avec Alex, la bouffe c’est la vie après tout et elle entendait bien faire honneur à ce credo. Ce serait l’occasion de papoter avec le jeune homme, de savoir un peu où il en était de sa vie actuellement, alors qu’elle savait qu’il avait quelques soucis d’ordre professionnel, de remise en question, en ce moment.

«- Je vois ça !»

Avec une telle proposition, il la prenait par les sentiments. Mais il semblait en avoir parfaitement conscience alors qu’il assure commencer à la connaître. En effet oui, elle ne pouvait pas prétendre le contraire, à moins d’être on ne peut plus hypocrite. Et rien à voir avec les réflexions et l’analyse du show. La demoiselle avait toujours un certain penchant pour la bouffe. Elle essayait juste de faire attention au quotidien, sans quoi elle aurait très rapidement des soucis de santé.

Assez rapidement ils entrent dans la brasserie et on leur donne une table, près de la fenêtre leur offrant une vue sur la rue et sur Hambourg de nuit. Un spectacle des plus appréciables dont elle profite en prenant place, avant que Julian ne récupère son attention en s’informant au sujet de ses projets.

«- Nous sommes en train de préparer la parution de mon troisième roman maintenant.» annonce la demoiselle, un grand sourire aux lèvres. Son troisième bébé, bientôt en librairie. «Et puis je me penche sur le suivant déjà, je suis inspirée en ce moment ! Et je compte voyager un peu cet été. Avec Aline on pense aller peut-être au canada, ou aux Baléares, on est pas encore décidées» affirme-t-elle. «Et toi, tes projets ?» s’enquit l’autrice avant qu’un serveur ne vienne prendre leur commande.

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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Mar 28 Avr 2020 - 11:17
Il espérait que les critiques abonderaient dans leur sens, oui. Rien n’était moins sûr. Il savait d’ores et déjà que ses collègues allaient veiller jusqu’à minuit, attendant la parution dudit article. C’était une sorte de tradition qu’ils avaient et à laquelle Julian participait, lorsqu’il faisait partie de la distribution. Ils patientaient tous autour d’un petit pot où chacun mangeait sur le pouce, dans la plus grande convivialité. Un camarade lui avait proposé de rester, mais Julian ne se sentait pas légitime. « Je le leur souhaite, en tout cas. » Il se voulait résolument optimiste, face à la qualité de l’ensemble. Le verdict tomberait bien assez tôt. Quand il n’appréciait véritablement pas un spectacle, Julian pouvait tomber comme une souche. À sa grande honte, il lui arrivait parfois de s’endormir au cours d’une représentation, pour se réveiller au dénouement. Il ne savait jamais exactement s’il sombrait à cause la fatigue résultant de son quotidien chargé ou par ennui. Ratant la moitié de la pièce, il était alors incapable de dire ce qu’il en pensait. Aimer le théâtre ne signifiait pas apprécier chaque mise en scène, contrairement à ce que certains semblaient croire, à sa grande stupéfaction.  

Julian penchait davantage pour la théorie des fans, s’il en croyait le petit appareil photo qu’une jeune femme tenait entre ses mains et braquait dans leur direction. L’homme détestait être photographié à son insu. Il préférait qu’on le lui demande, quitte à interrompre ses courses ou quoi que soit d’autre. Il n’aurait jamais eu l’idée de faire une telle chose. L’irrespect faisait partie du quotidien de toute personnalité. Sitôt qu’un nom devenait célèbre, les gens s’octroyaient des libertés. Comme si tout un pan de votre vie cessait de vous appartenir. C’était, du moins, son sentiment. Julian détournait le regard, la surenchère de son ami lui tirant un sourire amusé. Il levait les mains en l’air, en un geste de pure innocence. « Woah whoah woah ! Je t’arrête toute de suite, je ne sous-entends rien de tel. » Il riait de plus belle. « Ne raconte rien de ce genre à Alex, s’il te plaît. Je ne veux pas me faire assassiner dans mon sommeil. » conclut-il, sur le ton de la plaisanterie. Des deux, il était assurément celui qui occupait le plus d’espace. Alex ne manquait jamais de lui rappeler à quel point il était imposant par son format. Ils avaient changé le canapé de son salon pour ce même motif.

Julian comprenait sans mal son inclination pour la nourriture. Il mangeait toujours avec appétit, ne refusait jamais un petit restaurant. Son régime alimentaire aurait fait hurler plus d’un diététicien. Julian s’offrait quelques écarts. Toutefois, il compensait largement par une activité physique intensive, toujours dans les limites que lui imposaient sa maladie. Son pic alimentaire avait sûrement été à la puberté. Il mangeait comme quatre, à l’époque… Lors des phases les plus sévères de son traitement, il perdait l’envie de s’alimenter et enregistrait une perte de poids. Le reste du temps, il demeurait un grand mangeur. Il fallait bien nourrir cette carcasse de géant… Il avait toujours plus d’une excuse à fournir.

Les deux amis se retrouvèrent attablés à côté d’une fenêtre, au sein de la brasserie voisine. Julian parcourait la carte. Il connaissait bien l’établissement. Plusieurs plats retenaient son attention, les ayant déjà commandés par le passé. Mais il était également tenté par l’attrait de la nouveauté. Jouait-il la sécurité ? Il ne prendrait pas vraiment de risque, le cuisinier s’avérait plus que compétent. Parallèlement, le jeune homme écoutait son amie d’une oreille attentive. « Un troisième livre, mes félicitations ! » dit-il. Trois romans, Astrid commençait à se constituer une belle bibliographie. Julian était pour le moins admiratif. L’écriture requérait beaucoup d’investissement, d’inventivité et de rigueur. Des qualités dont il n’était certainement pas doté. « Puis-je demander de quoi parle ce roman ? » Elle ne pouvait peut-être pas encore en parler. Julian se montrait toujours curieux. Il n’était pas vraiment étonné d’apprendre qu’un quatrième ouvrage se trouvait déjà en route. La plupart des écrivains fonctionnaient ainsi, toujours à écrire. C’était presque un besoin vital, pour certains. Julian ressentait la même chose vis-à-vis de son métier. Même s’il n’en était plus tout à fait sûr, à présent.  « Le souffle créateur est la clef. Et je gage qu’avec ces voyages, tu vas trouver encore d’autres sources d’inspiration. En tout cas, c’est un beau programme. Aline est ta sœur, si je me souviens bien. » Ce n’était pas lui qui risquait de partir en vacances avec sa sœur aînée, au vu des rapports qu’ils entretenaient. « Une année sabbatique. » répondit-il, sans même y réfléchir. « Je m’offre un peu de répit, enfin, façon de parler. On m’a bien fait parvenir quelques scripts. Mais jusque-là, je ne suis pas trop tenté. En tout cas, plus de tournage pour le moment ! » Il cédait un sourire, passant au menu des boissons. « Je finirai peut-être bien par retourner sur les planches, entre-temps, je ne sais pas. » L’avenir restait plutôt vague, présentement. En vérité, Julian planchait sur quelque chose, occupant son temps libre. Il ignorait encore ce que cela allait donner et n’en avait parlé à personne, c'était plus un hobby, rien de sérieux.  Le serveur se présenta à leur table et releva les commandes. Julian opta pour une pinte de bière et une escalope à la Viennoise ou Schnitzel. Il revint avec les boissons. Le brun leva sa chope, le sourire aux lèvres. « À ton troisième livre, qui sera certainement adapté au cinéma, lui aussi ! Merci de fournir du travail aux acteurs ! » plaisanta-t-il, tout en trinquant.
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Ven 1 Mai 2020 - 3:50
Tout le mal qu’ils pouvaient souhaiter à la troupe était de recevoir de bonnes critiques mais au vu de l’œuvre de qualité à laquelle tout deux avaient put assister ce soir, nul doute que ce serait le cas et que leurs représentations allaient faire un triomphe. La demoiselle n’en doutait pas le moins du monde et naturellement, Julian leur souhaite de rencontrer un vif succès. Il n’y avait pas de raison, toutefois, pour que cela ne soit pas le cas. La demoiselle était confiance pour eux, mais comme Julian leur souhaite de bonnes critiques, elle ne peut s’empêcher de renchérir, leur souhaitant exactement la même chose. S’ils étaient fans de son travail, comme l’homme l’avait assuré, peut-être que de savoir qu’elle les soutenait et croyait en leur travail leur ferait plaisir. La demoiselle se promet de mettre une note sur les réseaux sociaux très rapidement pour leur communiquer tout son soutient.

«- Moi de même.»

Leurs fans – ou de simples badauds désireux de pouvoir passer – semblant attendre après eux, ils y vont de leurs petits commentaires sur les raisons de la présence de ces gens, Julian supposant qu’ils se trompaient peut-être en supposant qu’ils étaient des fans et qu’ils bloquaient simplement le passage, une remarque que la jeune femme ne peut pas s’empêcher d’attraper au vol pour plaisanter, provoquant le rire de son ami qui, prenant un air faussement innocent, assure ne pas avoir voulu dire cela et demande à la demoiselle de ne pas raconter cela à Alex, sa compagne, de peur qu’elle ne tente de l’assassiner dans son sommeil alors. La jeune femme a un petit rire, face à cette demande qu’il lui fait, imaginant cette pauvre Alex munie de tout le nécessaire pour attenter aux jours du comédien. Que nenni. Tout les deux semblaient bien trop s’aimer pour que quelque chose de ce genre puisse se produire.

«- Promis, je serai muette comme ta tombe !» plaisante la française en faisant mine de fermer sa bouche avec une fermeture éclair.

La faim se faisant sentir, tous deux finissent par prendre le chemin de la brasserie à deux pas, leurs estomacs criant famines, pour un repas qui leur permettra de se restaurer tout en papotant un peu, en passant un peu de temps ensemble et s’échangeant quelques nouvelles encore, après s’être croisé au hasard de la vie et du théâtre, dans cette grand salle. Ne tardant pas à être installés à leur table, le menu entre les mains, les questions de l’homme s’attardent sur la vie de la jeune femme et ses projets en ce moment. Tout deux artistes, ils sont bien placés pour savoir comme ils ont toujours moult choses à faire, moult projets. Ainsi va leur existence, à cent à l’heure, guidée par l’art et par leurs muses, par l’inspiration. Et Astrid n’échappe pas à la règle comme elle travaille sur la parution de son troisième ouvrage en ce moment même, les choses commençant aussi peu à peu à se mettre en place dans son esprit pour un quatrième bébé. À puiser son inspiration dans la vie, dans la ville et dans les rues, la jeune femme avait, forcément, toujours de nouvelles choses à dire, toujours de nouvelles choses à raconter, à coucher sur le papier. Et elle esquisse un sourire comme Julian la félicite avant de demander quelques précisions sur ce nouvel ouvrage. La demoiselle, versant dans le fantastique, avait finit par s’essayer à la délicate question des anges et des démons, livrant dans ses pages une bataille, non pas les uns conte les autres mais communes, à l’encontre d’une menace planant sur leurs deux communautés. Une histoire pleine de bataille et de machinerie intellectuelle qui, elle l’espérait, rencontrerait le succès aussi bien que son premier roman à tendance historique sur fond de voyage dans le temps, dans lequel avait précisément joué Julian.

«- Ce sont les anges et les démons qui, suite à l’apparition d’une menace commune, sont contraint de mettre de côté leurs querelles pour s’unir et vaincre la dite menace. Sans vouloir me vanter, ni sans vouloir spoiler la fin, je suis assez heureuse de la fin, je pense qu’elle ne manquera pas de surprendre.»

Elle espérait, en tout cas, que cela séduirait son lectorat. Naturellement, en filigrane de cette œuvre, il y avait une historie d’amour, quelque chose de fort, de puissant, mais qui n’était pas au centre de son affaire. Elle espérait que celle-ci surprendrait, tant elle était cachée au départ, pour ne se révéler qu’au fil des pages, dans la seconde moitié plus particulièrement, après quelques péripéties.

«- Oui, il est vrai que les voyages sont toujours pour moi une grande source d’inspiration, de même que la vie en général. »

Fuyant l’attention que l’homme lui porte, pour se concentrer sur les projets de celui-ci, la demoiselle opine de la tête comme l’homme indique qu’il prend une année sabbatique. Fort bien, en espérant que cette dernière lui sera profitable et lui permettra de faire le point sur ce qu’il souhaite. C’est une bonne chose, qu’il puisse prendre le temps de réfléchir, sans s’entêter dans une voie qui n’est peut-être plus tout à fait pour lui s’il ne s’y épanouie plus.

«-  Après l’hiver vient toujours le printemps.» remarque la demoiselle.

Une façon de dire que, si pour le moment l’homme ne sait pas trop où il en est et se trouve dans une période de creux, celle-ci ne durera pas toujours. Le monde qui s’arrête quelque peu de tourner quand la neige et le froid sont là repart toujours quand vient le printemps et si pour le moment, Julian est dans une mauvaise passe, ce ne sera pas toujours le cas. Le serveur les interrompt, la demoiselle demandant le même plat que Julian mais une pina colada pour l’apéritif, plutôt qu’une bière. Et elle lève son cocktail avec lui.

«- A tes réflexions, puissent-elles te conduire sur le chemin de l’épanouissement !» lui souhaite-t-elle en riant comme il célèbre, lui, son troisième ouvrage et le travail donné aux acteurs.

♔♔♔


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Lun 4 Mai 2020 - 21:53
Julian fréquentait assidument l’établissement, il portait la fameuse étiquette d’habitué. Sitôt qu’il en poussait la porte, le patron l’accueillait à grand renfort d’exclamations enjouées. Les périodes de répétitions duraient toujours plusieurs mois, au cours desquels il se rendait quotidiennement au théâtre Thalia. Il y passait des journées entières, arrivait à l’aube et repartait au crépuscule. Il n’avait guère le temps de passer chez lui, se lassait rapidement des sandwichs jambon-fromage qu’il préparait la veille. La brasserie était la meilleure alternative qu’il connaissait. Il y mangeait midi et soir. Le matin, l’un ou un autre de ses collègues apportait des croissants au reste de la troupe, quand ce n’était pas lui qui s’en chargeait. Six mois à ce régime suffisaient pour prendre quelques beaux kilos, la balance vous toisant d’un air réprobateur. Ses collègues tendaient à le maudire, lui qui ne prenait jamais un gramme. Il était d’une constitution telle, qu’il pouvait avaler à peu près tout et n’importe quoi sans grossir. Le brun savait parfaitement qu’il n’en serait pas toujours ainsi et en profitait, pendant que cela durait encore. Raison pour laquelle il bénissait son abonnement à la salle de sport, de quoi garder une silhouette svelte. Oui, Julian adorait particulièrement cet endroit. Il lui rappelait son quotidien d’acteur de théâtre, loin des projecteurs hollywoodiens. Il aimait brûler les planches, il ne pouvait le nier. Ce désir, cette volonté immuable, le poursuivait depuis l’enfance. C’était un plaisir pour lui de revenir en ce lieu, comme au bon vieux temps. Il ignorait pourquoi il se montrait si nostalgique, ce soir. Il n’avait pourtant pas bu, rien qui ne puisse le rendre mélancolique. L’eau plate n’avait pas de tels effets, du moins, à sa connaissance. Julian se rendait peu à peu à l’évidence. L’inaction n’était pas faite pour lui, il avait besoin de s’activer, d’employer son temps de façon constructive. Était-ce vraiment la comédie qui lui manquait ou le fait de travailler ? Il cherchait encore à le savoir, mais ne pouvait rester ainsi. Il ne tiendrait pas une année à ne rien faire. Tout cela lui donnait à réfléchir et c’était précisément pour cette raison qu’il avait décidé de se rendre à cette représentation.

Astrid lui parlait plus en détails de son futur roman, à sa demande. Julian l’écoutait avec attention, curieux d’en apprendre davantage. Il gardait un excellent souvenir de ses deux premiers ouvrages. Julian était un lecteur averti. L’homme détestait la télévision, un comble pour un acteur. En revanche, il dévorait un nombre incalculable de bouquins. Sa maison comptait une multitude de rayonnages. Il avait largement de quoi ouvrir une bibliothèque, avec son millier de livres. Il se souvenait encore de son installation à Hambourg, plus particulièrement de la tête des déménageurs face aux innombrables cartons. Il ignorait d’où lui venait cette passion, peut-être de sa mère, lectrice compulsive. Ce n’était pourtant pas une chose qu’ils avaient partagée, du temps de son enfance. Mais peut-être qu’il ne fallait pas chercher d’explication.

Julian esquissait un sourire. Son amie semblait satisfaite de son travail. Il se réjouissait sincèrement pour elle et lui souhaitait le plus grand succès, sans douter de ce dernier.  « Dès qu’il sera disponible en librairie, j’irai en acheter un exemplaire. Tu as attisé ma curiosité. Le thème est intriguant. » Il n’était pas aisé d’apporter une conclusion à une histoire. Or, Astrid paraissait plus que confiante, ce qui augurait le meilleur. Son résumé lui donnait envie de se plonger entre les pages dudit roman.  

Julian opinait doucement. Il voyageait énormément, fait que lui imposait son travail. Mais ce n’était pas du tout une corvée. Il aimait découvrir de nouveaux pays, aller par monts et par vaux. Il ambitionnait de faire un tour du monde, un jour, si l’occasion lui était donnée, un vieux rêve d’enfant. Il avait sans doute trop lu Jules Verne. Julian était une sorte de globetrotteur. « Il n’y a rien de plus formateur et enrichissant, à mon sens. Le voyage permet de s’imprégner d’autres cultures, d’en apprendre plus sur soi. Je n’y vois que des avantages. J’ai toujours apprécié mes tournages à l’étranger. » avoua-t-il.

Julian lui parlait de ses projets, qui s’avéraient plus ou moins inexistants. Ainsi, ils en avaient rapidement fait le tour. Pourtant, Astrid n’émettait aucun jugement, contrairement à d’autres. Le brun devait encore trouver son chemin.  « Là où je vais, il n'y a pas de route. » lui répondit-il. Du moins, pas encore… Il parviendrait peut-être à en tracer une. Il souriait faiblement. L’avenir se voulait incertain, nébuleux. Julian aspirait à se sortir de ce brouillard permanent. Cela ne se ferait pas sans efforts. Mais Astrid disait vrai. Il n’en serait pas toujours ainsi. L’homme finirait bien par obtenir des réponses.

Après avoir relevé leurs commandes, le serveur revint donc avec les boissons, leur permettant de trinquer. Julian porta sa pinte à ses lèvres et but une rapide gorgée. Les paroles de son amie lui décrochèrent un sourire sincère. Il reposa la chope sur la table, puis survola la salle du regard. Une ambiance agréable régnait en ces lieux. Parlant de voyages, cela lui rappelait un détail. Astrid était originaire d’un autre pays, tout comme lui. Même s’il possédait la double nationalité, il avait passé la plus grande partie de sa vie aux États-Unis et se considérait américain, plutôt qu’allemand. « Je me demandais, tu n’as jamais le mal du pays ? »
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Mer 6 Mai 2020 - 4:29
Des projets en tête, les artistes en avaient très souvent, voire tout le temps, à moins qu’ils ne soient en panne sèche, ce qui arrivait parfois. Mais ce n’était pas le cas pour Astrid, loin de là. La demoiselle avait une multitude de projets en tête en ce moment, des idées plus ou moins arrêtées, plus ou moins finalisées. Elle était prise d’une certaine transe créative en ce moment, si l’on pouvait appeler ça comme ça et son troisième roman encore en pleine production, elle avait déjà attaqué le quatrième. Et dans son esprit, il y avait encore dans un coin de sa tête, l’histoire que Luzia lui avait inspiré, celle de cette gardienne du royaume des morts, éprise de l’un de ces derniers. Elle n’avait pas encore donné vie à cette histoire en fin de compte, la conservant dans un coin de son ordinateur et de sa tête, encore troublée par sa rencontre avec la demoiselle et tout particulièrement la finalité de celle-ci. L’idée pourtant ne quitterait jamais son esprit, pas tant qu’elle n’en aurait pas accouché. Pas tant qu’elle n’aurait pas écrit cette œuvre. Peut-être devrait-elle y songer, soulager son esprit de cette idée de sorte à ne plus y penser. Rien ne l’obligeait à la publier. Rien ne l’obligeait à la rendre publique, tant tout cela avait troublé Luzia. Mais, comme ce roman que lui avait inspiré Gabriel et leur rencontre, elle pouvait peut-être le rédiger tout de même et le garder précieusement, ensuite, à jamais secret. Mais ce n’était pas de cet ouvrage dont il était question pour le moment, Julian s’intéressant à ce troisième roman qu’elle avait écrit et qui serait bientôt disponible en librairie, dont le thème piquait la curiosité, par ailleurs.

«- Il sera disponible sous peu mais j’ai toujours quelques exemplaires qui me sont offert, si tu en veux un, je les ai toujours avant leur parution.» propose la demoiselle en gratifiant son ami d’un sourire.

Elle recevait toujours quelques exemplaires qu’elle offrait à sa famille, à ses amis, à ses proches, non sans avoir prit le soin de glisser un message personnalisé à chacun, leur dédicaçant le livre. Si Julian en voulait un, ce ne serait pas un problème pour la demoiselle qui se ferait un plaisir de répondre à sa demande sitôt qu’elle serait en possession de ces ouvrages. Les livres constituaient une évasion parfaite, une évasion dont elle aimait faire profiter ses proches. Un livre, c’était comme un voyage, un voyage dans un autre monde, un autre univers, une autre réalité. C’était un voyage dont il fallait revenir changé. Là était le propre de l’auteur. Et l’évasion, tout deux, cela les connaissait.

«- Les voyages sont un incroyable moyen de se découvrir soit-même et parfois même de se dépasser. Je ne regrette aucun des voyages que j’ai put faire, chacun m’a offert quelque chose, m’a apprit une leçon, m’a fait grandir. Le métier d’acteur donne cette incroyable chance, c’est vrai, de voir du pays, de voir du monde, de nouvelles choses, de nouveaux trésors. Et des cultures en effet. Je ne doute pas que tu ai put faire, au cours de ton travail, d’incroyables rencontres dans les pays que tu as put visiter.»

Mais si le monde du cinéma avait apporté beaucoup à Julian, cela ne l’empêchait pas d’être un peu perdu aujourd’hui, à avoir besoin d’un peu de temps pour lui, d’un peu de temps pour réfléchir à ce qu’il voulait faire, à ce qu’il allait faire. La demoiselle hoche la tête. Il avait bien raison de prendre ce temps, donc il avait besoin, pour se poser les bonnes questions. Elle ne le jugeait pas. Elle n’avait de toute façon pas à le faire. Et elle esquisse un sourire comme il affirme que, là où il va, il n’y a pas de route. Pas encore.

«- Hé bien je te souhaite d’en trouver une. Ou, à défaut, de la construire.» lui souhaite-t-elle ainsi de trouver ce qu’il cherchait, ce dont il avait besoin.

Trinquant au chemin qu’il allait se trouver, en espérant que ce dernier trouve la voie sur laquelle il pourrait s’épanouir, elle porte sa paille à ses lèvres, bientôt interrompue par une question de son ami qui lui arrache un sourire, sa compagne ayant posé la même quelques jours plus tôt.

«- J’avoue que non, mais je rentre souvent voir mes parents et ma sœur, alors j’imagine que ça aide. Et puis je n’en suis pas à mon premier long séjour, même si Hambourg est le plus long à ce jour. Je n’ai passé que deux ans à Londres. Hambourg et moi, c’est parti pour durer.»

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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Lun 11 Mai 2020 - 18:34
Julian conservait un souvenir très net de ses quelques années passées au sein de son école d’art dramatique. La Juilliard dispensait différents types d’enseignements, recouvrant trois principaux axes, la musique, la comédie et le chant. Quelques matières optionnelles complétaient, parfois, la formation initiale, afin d’approfondir et d’élargir les compétences de chaque élément. De la sorte, Julian avait pu étudier les métiers de la réalisation, de la mise en scène et même faire un peu de littérature. Après tout, nombre de films découlaient de romans. Hors scène, une pièce était avant tout une œuvre littéraire. L’analyse d’un livre, la maîtrise et la bonne compréhension des mécanismes de création s’avéraient utiles, voire nécessaires, comme autant d’outils permettant de cerner un ouvrage, ainsi que le message et la vision de son auteur. C’était un exercice auquel Julian aimait se plier. Lorsqu’il s’engageait sur un nouveau film, il veillait toujours à saisir l’étendue exacte de l’intrigue, en dégageait les principaux points, puis tâchait de se représenter le protagoniste qu’il devait incarner. Il obtenait ainsi une approche précise du personnage, se le figurait plus aisément, de quoi lui donner vie en veillant à répondre aux attentes du réalisateur. Julian travaillait uniquement sur les projets qui lui parlaient, et éveillaient son intérêt. Il lui arrivait d’opposer plusieurs refus, tout passait par la profondeur et le potentiel du script – d’après sa propre opinion qui n’engageait jamais que lui. Quand les auditions pour le film tiré du roman d’Astrid s’étaient ouvertes, Julian avait tenu à tenter l’aventure, ayant apprécié le livre. Une expérience dont il se souviendrait longtemps. Pondre une histoire n’était pas chose aisée, Julian gardait cela à l’esprit. Par moments, il s’interrogeait, se demandait s’il serait jamais capable de s’atteler à la rédaction d’un récit. Ses quelques derniers travaux dataient du secondaire, les fameuses expressions écrites. Chaque personne excellait dans un domaine bien précis, à condition d’avoir la chance de le trouver. Une quête qui pouvait durer toute une vie. Julian était donc plutôt admiratif, devant la productivité de son ami. Qui plus est, Astrid fournissait toujours un travail de qualité, au grand bonheur de ses lecteurs.

« Dans ce cas, je ne dis pas non. Surtout si cela me permet de l’avoir en avance. » plaisanta-t-il. Julian se fendait d’un large sourire. L’acteur obtenait souvent des invitations pour les avant-premières de ses films ou quelques places pour les pièces dans lesquels il jouait. Il aimait également les offrir à son proche entourage et ses amis, à l’instar d’Astrid. C’était un moment de partage, la concrétisation de plusieurs mois de travail. Un bonheur se voulait complet lorsque s’il était vécu auprès de ceux qui comptent. Du moins, c’était là sa vision des choses.

Le voyage faisait partie de son histoire. Oui, Julian avait beaucoup appris sur lui-même, par cet intermédiaire. Le fait d’appartenir à deux pays était une force, une chance. Sa famille venait de divers endroits. Il comptait des ancêtres, irlandais, anglais, suédois. Julian était de partout, sinon d’ailleurs. Peu avant de souffler sa vingtième bougie, il avait entrepris un road trip en Amérique du Nord, sillonnant les routes au volant d’une vieille Subaru Impreza. Ce périple s’était révélé formateur. Il avait pu rencontrer une multitude de personnes. Depuis lors, il possédait ce goût du voyage. Il s’agissait malheureusement d’un luxe qui n’était pas donné à tous. Julian venait d’une famille modeste aux faibles revenus. Enfant, sa mère pouvait uniquement l’emmener passer des vacances du côté de sa famille hambourgeoise. Mais Julian ne s’en plaignait pas. Beaucoup de gens auraient aimé en faire autant, il en était conscient.  Le brun voyageait autant que possible, usant son vieil argentique, pellicule après pellicule.  « C’est tout à fait ça. Puis les périples prennent fin, mais les souvenirs demeurent. On y gagne des histoires à raconter. Rien n’est jamais parfait, il y a toujours un petit couac. En ce qui me concerne, j’accumule les anecdotes. » dit-il, sur un ton badin. Notamment pour ses tournages, Julian avait vécu plus d’une déconvenue. Il n’en riait pas sur l’instant, mais plus tard, il en relevait toujours l’aspect comique.

« Il n’y a pas de raison, après tout. » Il usait d’une note d’optimisme. Après des mois passés à broyer du noir, il avait besoin de se montrer positif. C’était une période d’incertitude, un passage à vide, comme nombre de personnes en vivaient. Julian escomptait bien s’en relever.  Il ne laisserait pas sa maladie ou son travail lui dicter sa conduite. Il entamait un changement, bouleversait un peu sa vie. Il en ressortirait changé, en mieux, espérait-il.

Alors qu’il trinquait, Julian interrogeait la jeune femme au sujet d’un problème qui lui était plus que familier, le mal du pays. Une question qui tendait à devenir centrale, en raison de la relation plus ou moins longue distance qu’il entretenait avec Alex.  Par ailleurs, il s’agissait également d’une habitude liée à sa double nationalité. Il vouait un attachement à ses deux nations. Aussi, Julian nourrissait quelques interrogations, curieux de savoir comment Astrid vivait le fait de se trouver si loin de sa patrie.  Il le savait, si leur histoire devait évoluer, l’éloignement deviendrait une réelle difficulté, tout en l’étant déjà… Il ne savait comment traduire ce sentiment qui l’habitait. Il acquiesçait, tout en l’écoutant. « Alors tu te plais vraiment à Hambourg. D’ailleurs, qu’est-ce qui t’a amenée ici ? » Julian réalisait ne jamais lui avoir posé la question. « Je t’avoue qu’il m’arrive de souffrir du mal du pays. Quand je suis en Allemagne, les États-Unis me manquent et inversement. C’est un problème insoluble. Mais on s’y fait avec le temps. » Il ne put réprimer un léger rire. Le serveur revenait enfin, déposant leurs plats sur la table. Les assiettes dégageaient un parfum des plus alléchants. Julian attrapa ses couverts. « Bon appétit ! » Il attaqua son escalope panée. Son estomac criait famine. La nourriture s’avérait excellente et parfaitement assaisonnée, ce qui ne l’étonnait en rien. Julian songeait à tout le temps passé, depuis sa rencontre avec Astrid, Alex ou même Milo, sur le tournage ce film. « Quand on y pense, le temps passe à une vitesse affolante. Que de chemin parcouru depuis le tournage du film ! » fit-il remarquer.
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Re: To be or not to be - Feat Astrid Morel
Jeu 14 Mai 2020 - 0:56
S'il le désirait, Julian n'avait pas besoin d'attendre pour avoir le livre de la demoiselle. Tout du moins, pas trop attendre. La jeune femme aurait rapidement quelques exemplaires en sa possession, qu'elle était libre de donner à qui elle le voulait et si bien entendu elle en gardait un pour ses parents, un pour Aline, un pour Moïra et un pour les parents Fisher, Gabriel refusant toujours fermement qu'elle lui en offre un car il préférait le lui acheter, elle avait encore suffisamment d'ouvrages à écouler pour pouvoir en donner un à Julian et le lui dédicacer s'il souhaitait pouvoir lire son ouvrage avec un peu d'avance. Car elle aurait ses exemplaires avant la sortie officielle du roman et ses proches avaient donc la primeur de ses récits. Julian semble ainsi plutôt emballé par l'opportunité qui s'offre à lui comme la jeune femme lui propose justement un ouvrage, lui faisant remarquer qu'en prime, s'il pouvait le lire en avance, c'était vraiment tout bénef. La demoiselle a un léger rire face à cette remarque. Hé bien, si cela pouvait lui faire plaisir, il aurait donc le plaisir de lire le roman de son ami un peu en avance sur le reste des lecteurs de cette demoiselle. Il aurait la primeur de ses mots et le plaisir de découvrir l'histoire parmi les premiers.

«- Je te préviens dès qu'ils sont en ma possession alors ! Mais oui tu l'auras un peu en avance par rapport à la sortie officielle, si c'est pas du bol !» elle rit. «Tu pourras rendre jaloux tes followers !» plaisante la jolie blonde sans vraiment le penser.

Elle n'est pas du genre à avoir la grosse tête Astrid. Malgré son succès et la petite folie pour son logement, elle est restée modeste, avec la tête sur les épaules comme elle l'était auparavant, avant le succès. Elle n'oublie pas que pour en arriver là, elle a eut besoin de beaucoup travailler et que tout peut s'écrouler d'un coup un jour sans crier gare. Elle est restée humble, Astrid, parce que son succès, son bonheur, pourraient n'être que passagers et qu'il ne lui sert à rien de se prendre pour ce qu'elle n'est pas, de se voir plus importante qu'elle ne l'est réellement. Elle a conservé ses goûts d'autrefois et l'amour des plaisirs simples. Elle ne demande rien de trop extravagant Astrid. Rire, aimer, vivre... profiter de chaque instants. Elle n'a pas besoin de bijoux, ou de dépenser des cents et des milles. Elle a seulement besoin d'avoir ses proches dans sa vie, même avec la distance. C'est qu'elle aime voyager, la demoiselle, c'est qu'elle aime aller au devant de cultures nouvelles comme le prouve son départ pour la Suède, pour Londres, pour Hambourg, trois villes dans lesquelles elle a vécut plusieurs mois et ce en quittant la France pour cela. Le voyage, la découverte, c'est quelque chose qu'ils connaissent tout les deux très bien, un sujet qui peut les rapprocher.

«- Oh oui on en ressort toujours grandit, avec des idées et des souvenirs plein la tête ! Je sais que je fais toujours un carnet de voyage quand je part, pour pouvoir écrire tout ce que je vis, ce que je vois et ne pas perdre tout ça. Quand je retourne à ma vie normale, j'ai plaisir à relire ce que j'ai put écrire et voir dans mes moments de voyage. C'est très formateur et ça nous apprend à nous débrouiller parfois. Les voyages sont peuplés d'imprévus.»

Il dit cumuler les anecdotes de voyage et la demoiselle veut bien le croire. Elle en a elle-même quelques unes après tout au vu des pays qu'elle a put visiter, de la fréquence de ses départs, de la durée de ses séjours. Mais elle est curieuse de savoir ce qu'il pourrait raconter de ses découvertes, des pays qu'il a vu. Il doit avoir tant à en dire, d'autant plus qu'étant un peu plus vieux qu'elle – de deux ans mais soit – et ayant un boulot qui pousse à voyager, elle ne doute pas qu'il a beaucoup d'expérience, beaucoup de voyage à son actif.

«- Tu m'en raconte une ?» demande la demoiselle, curieuse.

Partir en voyage, c'était changer de route, découvrir d'autres chemins, d'autres voies. De ces voies qu'il a besoin de trouver justement à présent, Julian, comme il arrive à un moment charnière de sa vie et Astrid espère qu'il trouvera ce qu'il veut faire, comment il veut évoluer, assez rapidement. Une année sabbatique, c'était peut-être le bon moyen pour lui de se retrouver, le bon moyen d'avancer, de trouver un nouveau sens à donner à sa vie, s'il en avait besoin. Un nouveau souffle. Elle trinque, elle lui souhaite de trouver. Il n'y a pas de raison que ce ne soit pas le cas, non.

«- Non il n'y a aucune raison en effet !» affirme la demoiselle.

S'il devait trouver sa voie, Astrid avait pour sa part trouvé la sienne, pour le moment tout du moins, en débarquant en Allemagne un beau matin. Pour être honnête ça avait été un peu un coup de tête, un matin de 2017, mais elle ne regrettait pas du tout et c'est exactement la question que pose son interlocuteur, désireux de comprendre ce qui l'avait conduit tout droit à Hambourg.

«- J'avoue qu'e Hambourg n'a jamais été l'une de mes destinations de rêve mais un jour, disons que j'ai senti que je devais venir ici. C'était un pressentiment. C'était là que je devais être et pas ailleurs. Alors je suis venu et j'aime assez la ville en fin de compte. Elle est très... inspirante.»

Évidemment, Gabriel y vivait, ça ne pouvait qu'être une bonne raison de rester. Tant que tout allait bien entre eux, tout du moins. La demoiselle ne le précise pourtant pas et acquiesce aux mots de l'homme comme ce dernier parle du manque, à naviguer entre deux pays si chers à son cœur, où se trouvent ses racines. C'était un sentiment qu'elle n'avait pas. Les gens lui manquaient, pas les terres. C'est ce qu'elle avait dit quand Alex lui en avait parlé. C'est ce qu'elle répète à Julian, comme on porte leurs assiettes.

«- Bon appétit !» répond poliment la demoiselle avant de commencer leur repas, Julian se fendant rapidement d'une remarque sur le chemin parcouru depuis le film. «Effectivement... J'ai l'impression que c'était hier qu'Alex et toi vous cherchiez sur le plateau...» taquine-t-elle.

♔♔♔


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