Hansel * Sleeping is nice. You forget about everything for a little while

Elle a besoin de prendre un peu de temps pour elle, pour évacuer le stress, la pression, pour laisser ses mauvaises pensées s'envoler, alors qu'elle traverse une mauvaise passe avec son époux. Une mauvaise passe bien trop longue, à vrai dire. Qui ne cesse de s'obscurcir depuis leur arrivée en ville. Elle a besoin de chasser ses mauvaises pensées, même pour quelques heures, afin de s'aider, peut-être, à avoir les idées moins embrumées, moins embrouillées. Parce qu'elle est perdue, Valentina, perdue dans son mariage depuis des mois, dans sa vie aussi. Elle ne sait plus où elle en est la jolie blonde. Et son mari qui s'éloigne, qui ne la rassure pas, passant de moins en moins de temps à la maison, manquant aux enfants. Ils ne partagent plus grand chose ensemble. Et le pire dans tout ça, finalement, c'est peut-être cette conviction qu'elle a qu'il lui sera impossible de remédier à la situation. Parce qu'elle est devenue pessimiste avec le temps, la jolie Valentina. Ou cette manière que son mari a de ne pas voir que ça ne va pas.

Elle passe la serviette autour de son corps, pour quitter les vestiaires et rejoindre le sauna. Elle pose sa serviette à l'entrée et se décide à pousser la porte du sauna. La chaleur l'assaille immédiatement, lui coupant la respiration une poignée de seconde. C'est saisissant. Elle avait oublié à quel point ça pouvait vous comprimer les poumons. L'odeur est entêtante, mais la blonde ne la reconnaît pas. Elle se pose dans la cabine, sans vraiment distinguer grand chose, seulement quelques formes. Il y a des murmures, des gens qui papotent. La blonde s'installe dans un coin pour sa part, seule. Fermant les yeux, la belle se laisse envelopper, chercher à se détendre. Elle essaie de méditer, mais les murmures parasitent quelque peu sa tentative. Pourtant, elle parvient à faire le vide dans son esprit. Et elle sombre. Trop de nuits coupées par les préoccupations dernièrement, trop de fatigue accumulée. Sa tête heurte, sans qu'elle ne s'en rende compte, l'épaule d'une silhouette que la buée lui masquait.

Il n’y avait pas beaucoup d’étape dans une vie où les remises en question tombaient à pic. Le coup de poing d’Emmerich marquait encore le tissu de sa peau au niveau de sa mâchoire. Il était maladroit dans ses démarches, même s’il jouait souvent les je m’en foutiste, il était très attaché à ses potes et Emmerich en faisait parti. Comment réagir à ce qu’il lui avait annoncé ? Il était gay, ce n’était pas possible, c’était son pote. Il l’aurait pressenti, il les fuit comme la peste en générale alors qu’il avait accueillit son ami chez lui, le temps qu’il souffle des rapports qu’il avait avec sa mère. Après, l’aurait-il gardé dans ses contacts, l’aurait-il vraiment accueillit chez lui ? l’aurait-il regardé toujours de la même manière après coup ? De nombreuses questions le mettaient dans la merde parce qu’il l’appréciait quand même. Il était ce mec qui le rassurait, qui l’apaisait aussi alors qu’il était entouré de sang chaud qui tombait dans la bagarre à la moindre occasion. Il prit une profonde respiration, il n’y voyait rien et sentait des gouttes lui dégoulinait dans la nuque et dans le dos. Le spa était l’endroit où il se cachait, là où personne ne le chercherait ou ne le trouverait. En général, ses proches étaient à dix mille lieux de l’imaginer dans ce type d’endroit. C’était d’ailleurs pour cela qu’il coupait toutes communications, son portable dans son casier et le monde disparaissait.

Il n’entendit pas la porte du spa s’ouvrir pour se refermer derrière quelqu’un, il était beaucoup trop plongé dans ses pensées. Il savait qu’il ne connaissait personne alors il ne prit pas la peine d’ouvrir un oeil, il se contenta seulement d’inspirer avec grande difficulté l’air saturé d’humidité. L’ouverture de ses narines lui fit le plus grand bien mais la surprise venait d’ailleurs. Quelque chose s’était posée sur son épaule. Il ne bougea pas de suite, la fumée à l’intérieur de la salle ne l’empêcha pas de remarquer que c’était une femme, blonde de toute évidence puisqu’il avait ses cheveux sous le nez. Il aurait pu sursauter ou montrer son mécontentement mais rares étaient les fois qu’il n’appréciait la compagnie d’une femme. Il prit une profonde respiration et se racla la gorge pour s’annoncer quand même. La jeune femme n’était pas du tout dans une situation d’approche et il était assez mature pour le remarquer alors il roula des yeux et il chuchota, comme la plupart des personnes ici : « Bonjour, je m’appelle Hänsel. Enchanté ?! » L’humour était un bon moyen de garder la tête froide.


@Valentina Koenig

Elle ne réalise pas tout de suite ce qui lui arrive, Valentina, alors qu'elle sombre, sa tête sur l'épaule de l'inconnu, terrassée par des nuits sans dormir, des jours de questions sans réponse. Elle s'endort, au milieu de ce sauna, son corps d'y détendant enfin des tourments rencontrés ces derniers temps. Elle dort trop peu, et la chaleur lui donne l'impression d'avoir la tête comme dans du coton. Elle se laisse porter par tout ça, porter par sa fatigue, elle ne réalise pas. Pas tout de suite. Jusqu'à ce qu'une voix s'élève et parle, trop près de son oreille. Valentina sursaute. Elle ne s'attendait pas à ça. Et elle est confuse, comme elle redresse la tête pour distinguer une forme, au travers de la fumée.

«- Pardon, je suis désolé !»

Elle a le rouge aux joues, alors que l'homme s'est présenté. Elle se demande pour quoi, pour qui, ce type va la prendre. Pour une fille perdue qui saute sur le premier venu en jouant de ses charmes, peut-être. Ce n'est pas ce qu'elle est, mais la jolie blonde a peur de le paraître. Elle n'est pas comme ça Valentina, pas le genre de femme à bafouer ses promesses, pas le genre de femme à faire du gringue à qui que ce soit, alors qu'elle a un mari et des enfants. Elle est respectable, Valentina, ou s'efforce tout du moins de l'être, dans la prison dorée de son mariage.

Elle n'ose pas faire de même, n'ose pas se présenter. Pour qu'il ne puisse pas mettre un nom sur le visage de celle qui vient de se laisser aller ainsi devant lui. Ce fascié qu'il peut voir pourtant dans les magasines, pour la trahir. Il ne manquerait plus qu'il la prenne pour une couguar. Il a l'air jeune, quand elle se concentre sur le visage au travers de la vapeur. Et elle n'est pas comme ça Valentina, pas le genre de femme à oublier son mariage et ses problèmes dans d'autres bras.

«- Ce n'était... Je ne voudrai pas que vous vous mépreniez... j'étais distraite ce.. ce n'était pas...» s'excuse encore la rédactrice en chef, gênée.

Hänsel ne pouvait pas mentir, surtout que ça pouvait très bien se lire sur son visage. Il appréciait cette situation qui, pour une fois, n’allait pas à son désavantage. Il fallait dire qu’il avait l’habitude d’être entrepris par de jolies filles mais dans un spa, ce n’était pas vraiment fréquent. De plus, il aurait très bien pu laisser durer la chose, laisser la jeune femme s’endormir complètement mais quelque chose en lui avait changé, et il suspectait sa nouvelle relation qu’il s’évertuait à garder sérieuse. Gabi aurait remit en place la jeune femme comme personne mais en ce qui le concernait, il aimait bien s’amuser.

“Pardon, je suis désolée !” Elle s’était redressée au moment où il avait ouvert la bouche, un peu comme piquée par une guêpe et il n’ajouta rien d’autre : “Il n’y a pas de problème, je suis flatté.” lâcha t-il avec ce petit air qui faisait toujours fondre les filles qui s’adressaient à lui. Heureusement, ce petit avec les pieds sur Terre, que savait-il de ce qui aurait bien pu se passer s’il ne l’avait pas réveillé; La situation aurait été bien plus gênante pour la jeune femme qu’à ce moment précis. “Ce n'était... Je ne voudrai pas que vous vous mépreniez... j'étais distraite ce.. ce n'était pas.. - Il ne s’est rien passé, ne t’inquiète pas, je ne juge personne.” Pour le coup, il était sincère, c’était bien le dernier à juger autrui pour des actes dont ils n’étaient pas responsable et puis, ça sonnait dans sa tête, son oreille droit sifflait. Tenait-il Emmerich pour responsable de son orientation sexuelle ? C’était donc pour cela qu’il lui en voulait à ce point ? Forcément, il y avait ce poing que le garçon lui avait mis au visage mais y’avait-il seulement autre chose dont il n’arrivait pas encore à cerner ? Il inspira tellement fort que sa poitrine lui faisait mal, l’humidité n’était pas faite pour être ingurgité de la sorte. “T’as des soucis ? Pardon, je ne crois pas avoir entendu comment tu t’appelais.” demanda t-il en se rappelant pourquoi il était là, il avait lui aussi des soucis et peut-être que bien la blonde en avait gros sur la patate aussi. Soudain, il se rendit compte qu’il la tutoyait mais ils étaient tout de même entièrement nu dans une pièce rempli de vapeur, les présentations n’était qu’un détail.


@Valentina Koenig

Elle sombre, Valentina, elle ne fait pas attention. La fatigue de ces derniers jours et des questions qui ne cessent de torturer son esprit emporte la jeune femme loin de sa réalité. Et c'est un jeune homme assit à ses côtés qui se trouve être la victime malheureuse de cette agression soudain. Il la réveille en douceur, la belle au spa dormant, la fait revenir à la réalité et les joues de Valentina s'empourprent immédiatement face au ridicule, à l'inconvenance, de cette situation. Parce que ce qu'elle a fait, vraiment, n'est pas très digne. Et elle redoute qu'il ne la juge, alors qu'il pourrait croire qu'elle a manigancé cette faiblesse passagère pour tenter un rapprochement. Elle voit de ces articles des fois dans son magasine, sur ce que les hommes et les femmes peuvent inventer de plus fou quand il s'agit de séduction et elle sait malheureusement que certains en seraient bien capable. Mais l'homme semble comprendre que cette trentenaire, plus proche de la quarantaine d'ailleurs, n'a pas en tête ce genre d'intentions et il se montre compréhensif, alors qu'elle se redresse.

«- Je suis désolé, néanmoins.»

Elle a des problèmes Valentina ? C'est la question que l'homme lui pose. Oui, elle en a. pas qu'un peu d'ailleurs. Ils envahissent son esprit, tout ces soucis qui la tourmentent sans cesse. Ils l'empêchent de dormir et ça, l'homme l'a bien comprit. Il a comprit que son interlocutrice subit quelques tourments, quelques pressions. Et elle est si focalisé sur tout cela, qu'elle ne fait même pas attention au fait que le jeune homme la tutoie sans qu'elle ne l'y ait autorisé. Mais il en a peut-être le droit, après qu'elle ait profité de son épaule.

«- On peut dire ça oui...» elle hausse les épaules. «Oui j'en ai.»

C'est évident, elle en a. Sinon elle n'aurait pas tant de cernes sous les yeux, marquant son doux visage. Sinon, elle pourrait dormir convenablement la nuit et ne s'endormirait pas au milieux d'un spa, emportée par les vapeurs et la détente des lieux.

«- Valentina» achève-t-elle alors qu'il a dit ne pas avoir entendu son prénom. «Je ne l'avais pas dis.»

Une rencontre complètement inattendue dans un endroit particulièrement inappropriée. Il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était très mignonne et qui plus est, était beaucoup plus âgée que lui. La trentenaire était perturbée, probablement plus que lui, à l’heure actuel d’où son état de fatigue émotionnelle et physique dans lequel elle avait failli plonger tout contre lui. “Je suis désolé, néanmoins.” Elle insistait pour s’excuser, certainement pour se laver de tout reproche de s’être laissée aller contre un homme dont elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Il n’ajouta rien cependant, la laissant terminer sur ce ton là, ou tout simplement qu’il n’avait plus rien à dire. Toujours est-il qu’il lui demandait une chose et que peut-être, elle se confirait. Suite à sa question, un voile s’était glissé sur ses paupières. Hänsel comprit qu’il y avait quelque alors il attendit même s’il n’avait rien d’un psychologue ou d’une écoute profonde. “On peut dire ça oui.. Oui j’en ai.” Il laissa ses mains posées contre lui et il répondit : “Et il n’y a vraiment pas meilleur endroit pour se vider la tête n’est-ce pas ?” Venait-il pas d’avouer, à demi mot, qu’il pensait suer tous ses problèmes dans un spa, sans grande motivation ? Quoi qu’il en soit, la volonté était de s’intéresser autour de ceux de cette femme alors il lui demanda, toujours à demi-mot, son prénom et lorsqu’il l’apprit, il tendit sa main pour officialiser cette nouvelle rencontre : “Enchanté alors !”

-Tu veux parler de quelque chose ? Il regarda autour de lui, il y avait de l’espace et la thérapie resterait secrète, enfouie dans ce spa : “Rien de ce qui se dira ou passera ici n’en sortira pas.” Il fit une croix sur son coeur: “Croix de bois, croix de fer.”



@Valentina Koenig

Pas de meilleur endroit pour se vider la tête ? Si probablement des tas. Mais c'est ici que ses pas l'ont conduite aujourd'hui. Peut-être qu'elle aurait put finir dans le bar d'Adrian et demander deux verres qu'il lui aurait servit, en s'étonnant de la voir boire ainsi, avant de lui faire remarquer que ce n'était pas une solution. Mais avait-elle vraiment une solution la jolie blonde, telle était la question. Peut-être pas. Parce que tout ce que conseille les gens, les thérapeutes, les psychologues, c'est d'ouvrir le dialogue avec l'époux quand ça ne va pas. Elle veut parler Valentina, elle essaie. Il écoute, Owen. Il promet de changer. Mais il ne le fait pas.

«- Probablement pas.»

La rédactrice en chef soupire, avant de se présenter, comme il la questionne sur son prénom. Drôle de rencontre sûrement. Ce n'est pas tout les jours que l'on fait connaissance avec une folle qui s'endort sur vous dans un spa. Parce que c'est ce qui s'est passé.Il pourra le raconter à ses potes lors de la prochaine soirée. Il est jeune. Sûrement la tête pleine de projets et d'espoirs pour son avenir, à profiter de l'existence. Il pourra dire comme une daronne lui est tombée dans les bras. Elle sait pas trop ce qu'il dira. Mais c'est c'qui lui vient à l'esprit. Parce que c'est comme ça que les jeunes parle aujourd'hui, il paraît.

Parler de quelque chose. Elle hausse les épaules, la blonde. Elle ne le connaît pas ce garçon, il ne la connaît pas non plus. Est-il alors la personne la plus adaptée pour que la trentenaire lui confie tout ses problèmes ? Peut-être que oui. Parce qu'il peut la juger c'est vrai. Mais qu'ils ne se reverront pas. Pourtant elle ne se lance pas vraiment Valentina. Pas en détail. Même s'il promet que rien ne sortira d'ici. Par un pacte en bonne et due forme.

«- C'est juste... des problèmes avec mon mari. Une mauvaise passe, ça arrive...» se contente-t-elle de murmurer. Et un ange passe, quelques secondes, avant que Valentina ne se décide à poursuivre. «Tu as une petite copine ?» elle suppose, elle n'en sait rien. «Si je peux me permettre un conseil, ne lui laisse jamais penser que le boulot est plus important qu'elle...»

La jeune femme termina par se présenter mais il n'arrivait pas à déceler ce qui pouvait bien rendre aussi triste une femme pareille : « C'est juste... des problèmes avec mon mari. Une mauvais passe, ça arrive... »  Après cela, Häns ne sait pas du tout ce quoi dire. Il n'était pas marié, il n'avait pas de vie de couple et on ne pouvait pas dire qu'il se montrait plus que fidèle. Il acquiesça tout en regardant ailleurs quand la voix de la jeune femme fendit la buée : « Tu as une petite copine ? » Il haussa des épaules, ne comprenant pas où elle voulait en venir : « Si je peux me permettre un conseil, ne lui laisse jamais penser que le boulot  est plus important qu'elle. »

Inspirant l'air chargé dans le spa, il retourna la tête : « Si je peux me permettre, si ma femme, si tentait que j'en ai une, s’intéresse beaucoup plus à son travail plutôt qu'à notre couple, je me poserais des questions avant de m'engager. »  Il garda son attention sur la jeune femme même si la pièce se vidait et pour avoir une vue moins brouillé sur le visage de la blonde, il attira son visage par son menton, à l'aide son index et le pouce : « Confidences pour confidences, rien n'est tout blanc ou tout noir. » De part son expérience et ce qu'il avait vu du couple de ses parents, il avait comprit pas mal de chose, d'où son amertume devant l'engagement : « Je pense toujours que les fautes sont partagées. Et si j'étais votre mari, je ne laisserais jamais une femme comme vous, m'échapper. J'en suis certain. »

Outch, Hänsel était clairement entrain de faire du rentre dedans mais de manière déguisée. Oui, il venait de dire à cette femme qu'il la trouvait magnifique, beaucoup trop belle pour laisser se plonger dans le travail, à corps perdu : « La vie est trop courte pour hésiter ou douter, il faut faire des choix. Bons ou mauvais, ça, c'est une question de point de vue. » De ses yeux pénétrant, il ne lâchait pas la jeune femme du regard. Le plus désarmant, c'était l'honnêteté qui transpirait dans les paroles d'Hänsel.



@Valentina Koenig

Elle le questionne de but en blanc, Valentina, avant de se permettre un conseil peut-être malvenu, tiré de sa propre expérience. Tiré, surtout, de sa lassitude. Mais il ne l'envoie pas bouler, ce jeune homme. Alors qu'il pourrait. D'autres ne se seraient pas gênés, en se demandant de quoi elle se mêle «la vieille». Mais il ne le fait pas. Et s'investit dans la conversation. Des questions, il dit qu'il s'en poserait. Elle s'en pose elle aussi, à voir ce que son mariage est devenu. Des questions qu'elle a posé à Adrian, avec l'espoir que son ami, un homme et de l'âge d'Owen, pourrait l'éclairer sur les pensées que peuvent avoir les hommes à cet âge. Le barman, malheureusement, n'a pas été des plus rassurants avec elle.

Il rapproche le visage de la rédactrice en chef du sien, passant ses doigts sous le menton de la presque quadragénaire pour mieux la voir, malgré la buée qui emplie encore la pièce. Et Valentina ne bouge pas, ne scille pas, alors qu'il reprend la parole avec des mots brûlants de vérité. On dit que les tords sont toujours partagés. Valentina, longtemps, a cherché ce que son époux pouvait avoir à lui reprocher, ce qui pouvait l'entraîner loin de leur domicile, sans qu'elle n'y trouve jamais de réponse. Parce que le problème ne vient pas d'elle, mais de l'ombre d'un père, que le fils cherche à rendre fier encore aujourd'hui, en oubliant femme et enfant. En oubliant qu'il a grandit et que du haut de ses quarante ans, ce n'est plus pour d'autres qu'il doit vivre, mais pour lui.

Un commentaire assuré, une attitude. Son interlocuteur se fait séducteur, à affirmer qu'il ne laisserait pas une femme comme elle s'échapper. De manière un peu détournée. Mais qui suffit à provoquer un léger mouvement de recul chez la blonde, pour se perdre de nouveau dans la buée qui les enveloppe. Parce qu'aussi déçue soit-elle par sa vie et son mariage, la mère de famille n'est pas de ce genre de femme à fuir les problèmes entre les bras d'un galant ou deux dans le dos de son époux. Ce que son époux fait peut-être, lui, auprès de jeunes demoiselles. A le voir rentrer tard, partir tôt, travailler à des heures improbables, cette idée parfois effleure son esprit, sans qu'elle ne confronte jamais son mari. Mais son interlocuteur n'a pas tord. La vie est courte. Si courte. Plus encore quand on a quarante ans. Tandis qu'il est étonnant d'entendre autant de sincérité et d'assurance, une intime conviction, dans la bouche d'un si jeune homme. Et la blonde s'interroge, sur ce qu'il a pu vivre et voir, pour s'exprimer ainsi.

«- Vous avez sans doute raison...»

Mais quel choix ? Elle est une adulte Valentina, elle n'a plus l'âge de rêver que le prince charmant se présentera tôt ou tard sur son beau cheval blanc. Elle a presque quarante ans. Dans quelques années. Et deux enfants. C'est déjà bien assez pour ne plus rêver des contes de fée.

«- Cependant nos choix n'impactent pas que nos vies.» reprend la blonde. «On ne peut pas faire les mêmes à vingt ans qu'à plus de trente, quand les responsabilités se sont installées...»

Hänsel marchait sur une pente glissante dans ce genre de discussion. Il était bien loin d'avoir l'étoffe de la bonne personne à donner le conseil payant. Toujours est-il qu'il avait sa propre manière de voir les choses de la vie, et pour lui, la vie était beaucoup trop courte pour ne pas profiter de cette dernière.

Alors, quand Valentina se confia à lui, il n'avait pas réussi à se retenir ou à tourner 7 fois sa langue dans la bouche. Il fallait juste qu'elle comprenne que peu importait l'âge de la personne qu'on avait en face, l'idée était de prendre ce qui était lancé, avec la plus grande sincérité.

« Vous avez sans doute raison. » Hänsel haussa des épaules : « C'est seulement une question de point de vue, elle peut changer suivant la personne. » complèta t-il en restant prudent, il marchait sur des œufs mais il aimait ça. « Cependant nos choix n'impactent pas que nos vies. » La réponse fit lever un sourcil au brun : « On ne peut pas faire les mêmes à vingt ans qu'à plus de trente, quand les responsabilités se sont installées... »

Un grand sourire s'afficha sur le visage du Downey : « Voyez-vous, c'est là que vous vous trompez. Vous voyez tout de manière négatif mais il faudrait ré-apprendre à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. » Il se redressa en appuie sur le mur, consciemment ou inconsciemment, il s'était rapproché d'elle, or, maintenant il fixait un point loin devant lui : « L'âge n'est pas un frein, surtout au niveau des responsabilités parce que les choix n'impactent pas l'âge mais la conscience, je dirais même la culpabilité de la personne. Toujours est-il que... » une pause, un angle aux ailes ensanglantées passe : « ...peu importe si vous avez vingt ou trente ans, au fond de quiconque, tout ce qu'on désire, c'est de savoir que l'on plait encore . » Il ne la touchait pas, il avait remarqué le geste de recul, même infime de la femme d'affaire : « Et à partir de ce moment-là, quand on re-découvre que c'est encore possible, il y a plus de porte qui s'ouvre devant nous.. »

Il tourna la tête vers elle : «  Et ce moment là, de nouveaux horizons s'ouvrent sans impacter qui que se soit que nous-même. »



@Valentina Koenig

Il a peut-être raison, cet inconnu. Raison de penser que la vie est courte, trop courte pour hésiter, trop courte pour la gâcher et qu'il faut faire des choix, alors. Il a peut-être raison mais si ce genre de raisonnement est possible à vingt ans, il ne l'est pas à trente, aux yeux de la blonde. Son côté pessimiste, peut-être. Sa capacité à voir le verre à moitié vide, avec le temps, dans cette vie qui s'embourbe, dans laquelle elle s'enlise. Mais elle a des enfants, Valentina, des enfants dont elle doit prendre des soins, dont ses mauvais choix pourraient gâcher l'existence. Et ce n'est pas ce que la mère de famille souhaite pour sa progéniture. Il ne s'agit pas que d'elle. Le moindre de ses faux-pas peut impacter Adeline et Oliver.

Il n'est pas d'accord avec elle lui, pas d'accord avec le raisonnement de la blonde. Parce que pour lui l'âge n'est pas un frein. Il en est un aux yeux de Valentina pourtant. Quand elle avait vingt ans, prendre la décision de mettre un terme à une relation dans laquelle l'épanouissement n'était plus au rendez-vous, c'était encore facile. Prendre la décision, à plus de trente ans, de quitter éventuellement son mari, c'était une chose bien plus difficile. Parce que depuis ses vingts ans, elle a grandit, mûri. Plus que le simple amour qu'elle nourrit pour son époux, Valentina a des enfants. Des enfants qu'un mauvais pas, qu'un mauvais choix, impacterait forcément.

«- Dans une relation, il faut être au moins deux. On ne peut jamais n'impacter que sa propre personne. Une décision a des conséquences. Pour nous. Pour notre compagnon. Pour nos enfants.»

Il voit la vie du haut de ses vingt ans, lui. Du point de vu d'un homme dont personne ne dépend. Ce n'est plus son cas à Valentina, depuis bien longtemps. Est-on encore tout à fait femme, quand on est devenue mère ? Pour certaines, peut-être. Plus vraiment pour elle. Parce qu'elle regarde sa vie au travers de ce prisme de la maternité désormais.

« Dans une relation, il faut être au moins deux. On ne peut jamais n'impacter que sa propre personne. Une décision a des conséquences. Pour nous. Pour notre compagnon. Pour nos enfants. »
Il respira un peu plus fort, Hänsel ne connaissait cette femme, ni d'Adam ni d'Eve, et il ne sait pas d'où elle venait et pourtant, il commençait à apprécier ce petit jeu. Elle n'en avait pas sûrement pas conscience, mais elle jouait aussi. Elle gardait une distance factice entre ses réticences et sa propre petite voix lui disant ce qui était bien ou mal.

« Nous ? » Il souriait à ce pronom plutôt intéressant, qui avait un sens ou non, c'était ce mot là qu'elle avait utilisé : « Les conséquences n'appartiennent à ce qu'on décide d'en faire. Vos enfants ne sont pas obligatoirement tenu en confidences et encore moins votre mari, qui semble ne pas tenir ses propres engagements à votre égard. »
Hänsel la regardait maintenant et par un geste qui se voulait plus doux que rapide, il posa une main sur la joue de cette femme : « Mais rien n'est plus triste qu'une femme se posant des questions sur son potentielle alors qu'elle ne devrait pas. » Il avait l'impression d'avoir quarante balais en parlant de cette manière. Voyant que la salle s'était vidée, il se redressa en retirant sa main de sa joue moite et se leva : « Vous êtes une femme d'affaire, alors  disons que cette porte. » Il pointa la sortie du spa, menant aux sas, départageant le vestiaire des femmes et des hommes : « Est la clause finale mettant fin à cette aventure éphémère, déterminant définitivement la décision prise. » Il lui faisait face : « Je peux m'en aller et vous ne me reverrez plus ou je peux rester... » Et forcément, cela donnait une déclaration plus qu'évidente.

@Valentina Koenig

La tension dans le spa est monté d'un cran, au cours de leur discussion. Elle ne l'avait pas vu venir, Valentina. Peut-être un peu naïve. Peut-être un peu aveugle, aussi. Aveuglée par l'indifférence d'un époux qui ne la regarde plus vraiment, sinon par habitude, qui ne la touche plus, surtout, depuis des mois. Cela fait des années qu'elle s'est retiré de ce genre de jeux Valentina et dieu sait qu'elle a peu joué de ces jeux de séduction. Parce que la blonde a eut surtout deux longues histoire sérieuses. Baptist, rencontré si tôt qu'elle n'avait rien put connaître avant lui. Et Owen, rencontré quelques temps après s'être remise du départ pour la France de celui qu'elle avait tant aimé. Alors dans l'espace contiguë de ce sauna, la belle n'est pas à son aise et la situation lui échappe. Totalement.

Elle se raidit un peu, quand l'homme assure que ses enfants n'en sauraient rien. Que son mari le saurait encore moins. Remarquerait-il seulement, si son épouse lui échappait ? Peut-être pas. Le nez perdu dans son travail, il ne verrait probablement pas ces signes, ni même la culpabilité sur le visage de son épouse. Elle frissonne d'autant plus qu'il pose sa main sur sa joue et assure qu'elle ne devrait pas se poser de question sur son potentiel. Clouée à ce siège, la jeune femme n'ose plus bouger et même sa respiration lui fait l'impression de s'être ralentie. Parce qu'il lui donne exactement ce qu'elle désespère de trouver chez son époux depuis des mois. Un peu d'attention. L'impression fugace que sa vie comme le dit Adrian n'est en effet pas finie.

Il propose de partir, auquel cas elle ne le verra plus jamais. Mais il propose aussi de rester. Elle n'est pas bête, elle comprend ce que son acceptation sous-entendrait. Toute la conversation de l'homme a mené à cet instant, finalement. Elle fuit son regard, pour commencer, ses pensées se bousculant dans son esprit. Le visage d'Owen s'impose à son esprit et pourtant, la quadragénaire ne demande toujours pas à l'homme de sortir. Parce qu'il y a ce doute en elle de nouveau. Un homme qui ne touche plus sa femme depuis des mois, ce n'est pas normal. Adrian l'a dit. Elle ne dit rien, Valentina. La preuve même de ses hésitations. La preuve même qu'il la trouble. Sans quoi elle lui aurait déjà demandé de sortir. Sans quoi elle serait peut-être sortie elle-même pour retourner à sa vie monotone.

La chaleur de la pièce lui donne l'impression d'étouffer. Le regard du jeune homme posé sur elle également. Quand elle ose enfin redresser le regard sur lui, elle note une fois de plus comme il est jeune. Pas désagréable à regarder. Comme dans ce regard elle décèle de l'intérêt. Un intérêt qu'elle ne voit plus dans le regard devenu terne de son époux. Un intérêt qui la cloue sur place, colore ses joues d'un rouge vermeil.

Un long silence s'était installé durant lequel Hänsel avait observé Valentina. Il n'avait jamais vu une femme aussi compliquée et indécise. Elle pleurait surement son couple depuis tellement longtemps qu'elle s'était complètement oubliée. Triste histoire, triste affaire.
Bavarde, elle ne l'était pas et pour une fois, il se rendit compte qu'il ne pouvait pas avoir une non-bavarde et la rapidité d'esprit. C'était dommage, cette femme avait tout ce qu'il pouvait aimer physiquement mais d'une lenteur incroyable.
Il souffla, prêt à partir, il hésitait oui. Hänsel était loin d'être désespéré, tout ce qu'il voulait, c'était l'aider à se défaire d'un homme qui ne la méritait plus et elle, elle s'accrochait à quelque chose d'inexistant ou en tout cas, qui n'existait plus.
Quand la blonde releva les yeux, il pouvait voir le poids de la culpabilité brillait dans ses yeux alors c'était à lui de baisser les yeux. Il n'avait que vingt ans, il n'avait pas envie de se retrouver à porter le poids des années qu'il n'avait pas encore vécu. Il voulait tout simplement vivre, profiter de ces années à venir et prendre toute option sur ce qui se présentait à lui, comme à ce moment même. Malgré ce silence pesant, Hänsel se rapprocha d'elle et posa ses mains en appuie de part et d'autre des ses jambes pour être à sa hauteur :
« T'es pas prête mais peut-être qu'un jour tu le seras » Il lorgna le corps de la femme : « Mon nom est Downey, je suis dans l'annuaire ; Si l'envie de lâcher prise t'en prend, tu sauras où me trouver. » Il lui fit un clin d'oeil et tourna les talons après s'être redressé, empruntant le chemin vers les vestiaires.

@Valentina Koenig

Dans le silence du spa, la temps s'est comme suspendu, dans cet échange de regards. Parce que la blonde ne sait plus où elle en est. Si la blonde ne dit pas à ce jeune homme de sortir, elle ne lui dit pas de rester, non plus. Trop vieille et désabusée pour se laisser entraîner par la moindre spontanéité, par la moindre imprudence. Valentina sait que tout acte a des conséquences. Des conséquences sur lesquelles elle ne peut fermer si facilement les yeux. Elle ne pardonnerait que difficilement à son mari de s'être perdu dans d'autres bras, si encore elle parvient à lui pardonner. Et c'est pourtant ce qu'elle s'est imaginé faire, il y a une seconde à peine, face à ce jeune homme et ses prunelles rivées sur elle. Parce qu'elle a attiré son regard, stupide vanité. Qu'il lui communique l'intérêt et l'attention qu'Owen ne lui donne plus, ou en surface seulement.

Mais elle n'est pas prête Valentina. C'est ce que l'homme suppose face au silence qui suit l'ultimatum qu'il pose. Mais il ne part pas en disparaissant pour toujours comme il l'avait dit. Il donne un nom, pour le retrouver. Si elle veut. Est-ce qu'elle le veut, Valentina ? Elle ne sait pas. Y'a cette petite voix qui la rappelle à ses devoirs, à son mariage. Et cette autre qui lui rappelle que son mari a bafoué mille fois les siens. Qu'elle a le droit de vivre, Valentina, de ne pas rester dan un coin, laissée à l'abandon par un époux qui ne semble plus penser qu'à son boulot. Le droit de vibrer encore. Que personne n'en saura rien. Que la vie est trop courte pour hésiter ou la gâcher.

Elle se lève finalement, la blonde et suit la même direction que l'homme, entrant dans le vestiaire aussi vide que le sauna. En Allemagne la plupart des vestiaires sont mixtes, mais pas ici. Peu importe. Elle s'arrête à l'entrée de la pièce, son regard glissant sur lui. La rédactrice en chef ne sait pas quoi dire, soudainement. L'avoir suivit parle sûrement pour elle dans le fond, pourtant elle cherche quelques mots à dire, si peu inspirés soit-ils. La vie est trop courte pour hésiter. Trop courte pour la gâcher.

«- Je ne t'ai pas dis de partir...»

C'est tout ce qu'elle trouve à dire pour briser le silence de la pièce.

Hänsel avait posé cartes sur table, il pouvait se montrer très cash mais pour le coup, la pauvre Valentina n'était pas forcément tombée sur la bonne personne. Elle prit tout son temps, en fait, elle ne faisait rien pour le retenir alors, en bon gentleman, en parfait salopard aussi, il sortit après un dernier petit rictus sur le visage jusqu'aux vestiaires. Son cœur, il pouvait en faire n'importe quoi alors pour le reste, il n'était pas prêt à supplier ou à attendre que la parti moralisateur se débloque dans la tête de ces bonnes femmes.

Ouvrant son casier, il sortit son sac et allait se défaire de sa serviette, profitant de la température ambiante de la pièce, et se ravisa quand il entendit la porte s'ouvrir derrière lui. Il se retourna et tomba, ahuris, devant la mariée : « Je ne t'ai pas dit partir... » Il croisa les bras, un rictus sur le visage : « Tu ne m'as pas dit de rester ! » Jouant la comédie, il leva la tête comme s'il hésitait à son tour : « Et je ne veux pas non plus que tu te sentes mal après. Ce n'est pas mon rôle bien au contraire. »

Hänsel décroisa ses bras.
Avant calmement, un peu trop froidement vers elle, il approcha son visage à son oreille, agrippant sa nuque avec sa main gauche, la droite se posant sur ses hanches : « Il n'y a rien à craindre, personne ne sera au courant, on n'se croisera plus jamais.. Apprend à prendre la balle au bond ! » Attiré par cette odeur sucré mélangé à l'humidité de la pièce, il déposa quelques baisers juste derrière son oreille : « Il faut savoir se faire du bien avant tout... »

Il ne pouvait pas être plus prêt qu'à l'instant présent et elle non plus. « Qu'as-tu envie là maint'nant ? Tout d'suite ? »

@Valentina Koenig

Elle ne lui a pas dit de partir. Mais elle ne lui a pas dit de rester non plus, d'un autre côté. C'est ce que le jeune homme lui fait remarquer en croisant les bras sur sa poitrine. Il dit ne pas vouloir qu'elle se sente mal par la suite.  Mais il avance vers elle quelques instants plus tard pour venir glisser quelques mots à son oreille, en passant une main dans sa nuque, l'autre sur ses hanches. Et le rythme cardiaque de Valentina se fait plus rapide alors qu'elle n'a plus eut une telle proximité avec un autre homme que son mari depuis des années. Mais la blonde ne fera pas marche arrière. Trop contrariée après son mari. Trop blessée. Trop oublié. Trop abandonnée par celui-ci. Personne ne sera au courant, c'est ce que le jeune homme affirme. La blonde n'est pas d'accord. Elle-même le saura. Et c'est déjà bien assez. Mais comme il dépose quelques baisers sur sa peau, elle oublie tout ça. Parce qu'il la voit, lui. Qu'il lui donne un peu de cette attention que son époux n'a plus pour elle. C'est stupide. Mais c'est ce qui se passe. Les mots d'Adrian frappent son esprit dans un même temps, alors qu'il lui a parlé il y a quelques semaines du risque de ce genre d'erreur.

De quoi a-t-elle envie, là tout de suite, c'est la question que son partenaire pose et c'est sûrement la question la plus importante qui reste, qui subsiste. De quoi a-t-elle réellement envie et besoin, là tout de suite ? Qu'est-ce qui manque à sa vie, qu'est-ce qu'elle désire ? Elle est malheureuse Valentina, malheureuse depuis des mois. Elle ne sait pas vraiment comment elle peut redonner de l'éclat à une vie ternie. Comment elle peut redonner de la couleur à sa morne existence. Comment elle peut changer les choses. Peut-être en vivant, simplement. En arrêtant de se foutre des barrières. Ça semble être une bonne idée sur l'instant. Et dans un même temps pas tant que ça. Qu'est-ce qu'elle veut Valentina, sinon retrouver le goût du bonheur, dans une existence qui lui est devenue amère ?

«- D'oublier.»

Oublier, oui. Oublier que son mariage semble raté. Oublier que son mari ne fait plus attention à elle.Oublier qu'il ne la touche plus depuis des mois. Oublier qu'elle est maman, de deux adorables enfants qu'elle a fait à un homme absent. Même trop absent pour voir, vraiment, comme tout se casse la gueule dans leur vie. Comme tout a perdu de ses couleurs. Comme tout a perdu de sa beauté. Oublier comme elle est malheureuse, surtout. Et seule, dans cette vie.

«- Tu sais faire ça ?»