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 A Vision | MAGNUS

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gare à la crise de la quarantaine
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A Vision | MAGNUS
Sam 15 Sep 2018 - 8:01

Dans la cuisine, on n’entendait plus que le son des grills encore ouverts. Il n’y avait toutefois plus rien dessus. Plus de viande. Plus de légumes. N’en restait que l’odeur dans l’air, qui imprégnait l’endroit ad vitam aeternam. Une dizaine de paire d’yeux étaient tous fixés sur le petit maître d’hôtel. De la rage irradiait littéralement de tous les pores de sa peau. À ses pieds, les restes d’une assiette gisaient. Et si Sebastian Rosenbach était fort capable de lancer un projectile improvisé à l’autre bout de la pièce sous le coup de la colère, ce n’était pas lui qui l’avait fait, c’était son chef cuisinier. L’Allemand était encore un brin sous le choc. Sous la colère, il y avait la peur. Son regard était fixé au sol, sur un morceau de porcelaine blanc et rouge. Le blanc, sa couleur originelle. Le rouge, les quelques gouttes de sang qui avaient perlées de la blessure que l’assiette lui avait laissé sur la joue, pour s’écraser finalement au sol. Ou plutôt, sur l’objet brisé.

Par-dessus le grill, il entend maintenant des pas lourds qui s’approche. Sebastian relève la tête, fronçant les sourcils et serrant des poings qu’il aurait soudainement espéré plus gros. L’avancée de son chef cuisinier était menaçante. Il savait parfaitement bien reconnaître ce genre d’émotion, surtout quand on voulait si fortement la lui communiquer.

« Vas-t-en, Heinrich. Sors de ma cuisine immédiatement. », gronde doucement Sebastian, tremblant de la tête aux pieds. Il serre davantage les poings pour éviter à ses mains de lui faire un remake de casse-noisette. C’est à peu près à cet instant qu’il réalise quelque chose : les cuisiniers autour sont pétrifiés. Ils n’agiront pas. Ils ne lèveront pas le doigt contre leur commandant en chef. Quand avait-il perdu le contrôle de son restaurant, exactement ? Qu’en penserait son père, ce leader né ? Le chef réplique avec hargne qu’il s’agit de sa cuisine à lui. Sebastian abat son poing sur le comptoir de métal au même moment. « C’EST MON RESTAURANT, C’EST MA CUISINE ! SORS IMMÉDIATEMENT !!! »

La voix habituellement si douce résonne avec force dans la cuisine, surprenant tout le monde. Son regard est dur et froid, mais ça lui prend une détermination à toute épreuve pour le maintenir ainsi alors que un à un, les cuisiniers s’excusent, retirant leur tablier, quittant. Dieu, s’il avait pu arracher son air satisfait à Heinrich pour l’étouffer avec… Une main trop grande enserre son bras, au-dessus du coude. Sebastian réagit comme on chat qu’on plongerait dans l’eau. Il donne un coup du plat de la main contre le torse de l’homme, sursaute, grogne… Puis soudainement, c’est une voix bien différente qui s’élève et qui l’appelle. Une voix teintée d’un accent reconnaissable parmi tous. Sebastian avait entendu dire qu’il était arrivé en ville ces derniers jours. Il n’avait pas voulu le croire, niant en bloc. Pourquoi viendrait-il à Hambourg ? Mais il n’hallucinait pas… et quand Magnus s’approche, le plus délicieux des parfums masculins semble d’un coup effacer celui des grills, de la sueur et de Heinrich Bauer.

« Tu as toujours eu le don d’arriver pile au moment où tu pouvais jouer les chevaliers servants avant de repartir sur ta moto, sale gosse… », murmure lentement Sebastian. Il ne quitte pas son chef cuisinier des yeux, mais ce n’est clairement pas à lui qu’il parle. C’est à Magnus Frölander. Un mélange de prince et de badboy. Surtout badboy, en fait… on n’allait pas se mentir. « Si je n’étais pas assez avisé pour ne pas oser, je croirais presque que tu as mesuré ton entrée… »

D’une bonne poussée, Sebastian profite de la surprise de son chef actuel -ou plutôt ex-chef à présent- pour s’extirper de sa poigne douloureuse.

« Sors de ma cuisine, Bauer. Tu es renvoyé. », ajoute plus calmement l’Allemand avant de lever une main. Il la glisse lentement contre la blessure à sa joue, en récupérant le sang chaud et poisseux. Bauer ne bouge pas, mais cette fois, le regard de Sebastian ose enfin se poser sur Magnus. Il soupire. C’était étrange, trois ans après sa disparition soudaine… « Je t’ai cru mort. »

Oh, oui. C’était clairement un reproche. Sebastian se racle la gorge. Il essuie sa main tachée de sang sur un torchon, puis redresse le dos et replace d’un mouvement sec des deux mains sa veste de complet.

« Alors, tu venais sortir les poubelles ? Parce que j’en aurais de toute évidence bien besoin. »

En parlant du chef cuisinier, de toute évidence. Même s’il essayait de se cacher derrière toute sa belle effronterie, Sebastian était chamboulé. Il n’avait plus peur, toutefois. La seule présence de Magnus suffisait à l’apaiser. Pourtant, ça aurait dû être le contraire. De quel droit réapparaissait-il trois ans après avoir disparu du jour au lendemain ? Mais… Sebastian savait qu’il ne pourrait jamais lui en vouloir bien longtemps… C’était à ça qu’il était condamné. Il y avait pire.
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