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 des cauchemars envahissants ~ Lizther

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gare à la crise de la quarantaine
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des cauchemars envahissants ~ Lizther
Lun 30 Avr 2018 - 2:31
Des cauchemars envahissants


L'avion que tu prends, où tu embarques pour rentrer chez toi. Tu le prends. Revenant de Syrie, traumatisé par la mort de ton meilleur ami. Plongé dans tes songes de la balle qui pénètre son crâne et explose son cerveau. Quelque chose de macabre, une image à jamais graver en toi. Tu es assis, à côté d'une femme qui a la trentaine. Une brune au visage particulier, marquant et fascinant. Tu ne la regardes pas car tu as les yeux fermés. Tu te laisses aller dans le sommeil. Un sommeil paisible pour une fois. La demoiselle s'est aussi endormie, sur ton épaule. Un contact qui t'embellit de frissons. Tu ne sais pas pourquoi. Peut-être elle t'a marqué par son visage original ? Tu le supposes. Puis soudain, quelqu'un te saisit le bras. C'est la demoiselle à côté de toi. Elle plante ses ongles dans la chaire de ton avant-bras. Une douleur s'éveille et tu ouvres les yeux. Tu te tournes vers elle. Elle tremble, elle n'est pas bien. Tu hésites à appeler les hôtesses mais tu préfères agir seule. As-t-elle peur de l'avion ? Tu l'observes et tu analyses comme à ton habitude. « Euh vous allez bien ? Voulez-vous que j'appelle quelqu'un ? » Tu lui saisis la main de la demoiselle avec ta main libre et tu la serres assez fort pour faire pression. Cela permet de se focaliser sur le simple contact et oublier le reste. Tu la regardes, guettant sa réaction, s'il y a une amélioration. Ton bras commencent à picoter. Tu supportes la douleur. « Ça va mieux ? » Demandes-tu en t'approchant d'elle. Vous êtes dans un avion, difficile de l'enlacer pour effectuer une pression sur sa poitrine pour calmer la crise de panique qu'elle est en train de subir. Tu connais cela car c'est ce que l'on fait aux militaires qui subissent tes traumatismes après la guerre. Ce que toi tu commences à être contaminé, mais tu l'ignores encore. Tes cauchemars sont normaux pour toi.
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: des cauchemars envahissants ~ Lizther
Lun 30 Avr 2018 - 20:22



T U R B U L E N C E S
DES CAUCHEMARS ENVAHISSANTS  ft GÜTHER & LIZZIE








L’opposition entre l’abstraction et la figuration dans le monde des arts graphiques a-t-elle encore un sens de nos jours ? La question était de la plus haute importance, son avenir tout entier dépendait de la qualité de son analyse. Lizzie tenait entre ses doigts une opportunité sans pareille d’impressionner le doyen d’une prestigieuse université de l'Ivy League de passage dans la capitale allemande dont elle était parvenue à s’approprier l’attention. Sa vie était en jeu. La jeune femme peinait à respirer, engoncée dans sa robe de grand couturier. C’est alors que retentit une détonation qui manqua de faire exploser ses tympans. Elle vit l'un des gardes du corps de la famille fondre sur elle et sentit son corps puissant la plaquer au sol tandis qu'un second coup de feu résonna à travers la salle de réception. Quelques interminables secondes s’égrenèrent dans le silence le plus profond, le plus pesant qu’elle n’avait jamais expérimenté. Liz était incapable de faire le moindre mouvement. Elle était certaine qu’elle vivait ses derniers instants, que ce n’était qu’une question de minutes avant qu’une balle ne vienne se loger dans ses entrailles. Dans son crâne, peut-être. Ce serait préférable, l'agonie serait plus brève. L’agitation naquit comme une délivrance et les cris de terreur ne tardèrent pas à envahir la salle. Elle releva les yeux et chercha du regard les membres de sa famille. C’est alors que s’imposa à sa vue le corps inerte et défiguré de son père baignant dans une mare de sang carmin. La panique s’empara de la jeune femme. Elle ouvrit sa bouche pour hurler mais aucun son ne franchit le seuil de ses lèvres. C’est alors qu’elle reprit contact avec la réalité.

Les yeux d’Elisabeth s’ouvrirent brusquement. Les afférences sensitives qui indiquaient à son cerveau qu’elle se trouvait de toute évidence en sécurité dans un avion à destination de Berlin étaient en totale contradiction avec l’angoisse intense qui menaçait de faire exploser sa cage thoracique. Son esprit était bloqué dix-sept ans en arrière, elle était toujours persuadée qu’elle allait mourir et ce de manière imminente. La voix d’un homme parvint jusqu’à ses oreilles mais ce fut le contact d’une main sur la sienne qui réussit à l’extraire de son isolement. Elisa tourna son visage vers celui de son voisin, celui qui s’évertuait à la calmer. Elle s’accrocha à ses yeux, tentant de calquer sa respiration sur la sienne. Elle finit par ressentir une forme d’apaisement, suffisamment pour enfin réaliser que ses ongles étaient profondément enfoncés dans l’avant-bras du jeune homme. Ce dernier avait la gentillesse de ne pas lui en tenir rigueur, il venait même de s’enquérir de son état. Lizzie le libéra de son emprise et elle manqua de mourir d’embarras lorsqu’elle remarqua les traces laissées sur sa peau.  « Oh, je suis vraiment navrée. J’ai… » Son comportement méritait d’être justifié et elle était bien décidée à lui fournir une explication sincère quitte à faire fi de sa pudeur. Elle ne parvenait toutefois pas à reprendre son souffle.  « C’était un cauchemar. Je suis désolée. »

Lizzie tentait d’afficher sur son visage un sourire de convenance mais elle ne parvenait pas à faire abstraction du poids qui continuait à lui opprimer le thorax. Elle n’en était pas à sa première crise de panique induite par les souvenirs traumatiques de l’assassinat de son père. Elle avait eu la paix pendant presque six mois mais c’était la troisième fois cette semaine que ses reviviscences venaient violemment troubler son sommeil. Il ne s’agissait pas de rêves classiques dans la mesure où ils n’étaient pas enrobés d’un doux voile onirique. Ses cauchemars étaient crus, détaillés, vivaces. Elle revivait la scène avec autant de terreur qu’au premier jour. Les multiples psychiatres qu’elle avait eu l’occasion de rencontrer suite au drame étaient unanimes, elle souffrait d’un état de stress post-traumatique. Aucun d’entre eux n’était néanmoins parvenu à l’en débarrasser définitivement. Elisabeth continuait à être animée par une certaine agitation trahie par les tremblements qui secouaient encore ses membres. Il fallait qu’elle s’ancre dans la réalité. La jeune femme se concentra à nouveau sur le jeune homme. Sa physionomie était des plus agréables. Ses yeux semblaient porter une profondeur qui contrastait avec les traits juvéniles de son visage.  « Merci… merci de m’avoir laissée vous torturer avec autant de dignité. »  Elle laissa une petite grimace gênée se dessiner sur son visage puis secoua la tête, réalisant que son émotion lui avait fait oublier les convenances les plus élémentaires.  « Lizzie. Je m’appelle Lizzie. » Elle s'appelait Lizzie et elle avait terriblement besoin d'un alprazolam.



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Re: des cauchemars envahissants ~ Lizther
Jeu 3 Mai 2018 - 15:26
Des cauchemars envahissants


L'avion décolle, l'avion t'a permis de t'évader de ce monde que tu as connu. Horrible, destructeur. Les cauchemars. Ceux qui pourrissent tes nuits, les enveniment d'images horribles pour te faire angoissée au point de vouloir te réveiller. Mais à ce moment là, tu ne peux pas, comme retenu dans les ténèbres de Morphée. Ton bras, assailli par ses ongles. Tu ne bouges pas, tu respectes sa crise de panique. Tu penses que c'est une de ces personnes qui ont peur de prendre l'avion. Mais non, elle a les yeux fermés et semble endormie. Elle a l'air d'être plongée dans les noirceurs des rêves. Quand elle y sort, elle panique et finit par te lâcher le bras. Tu allais appeler les hôtes de l'air, mais tu ne le fais pas. Elle te rassure que c'est un cauchemar. Tu te rassoies sur ton siège, ta main massant ton autre bras où elle a encerclé ses doigts. Elle y a laissé quelques traces, toi qui marques vite. Tu lui souris quand elle te remercie de l'avoir laissée te lacérer le bras. C'était un soutien pendant ces turbulences si on peut les qualifier métaphoriquement. « Güther. Enchanté Lizzie. Vous allez à Hambourg ? » Lâches-tu. Parler permet de dissiper les mauvaises pensées. Toi tu penses à ton meilleur ami, décédé à la guerre que tu viens de quitter. Tu souffles. « Vous voulez parler de votre cauchemar. Parfois ça fait du bien de le raconter. » Tu lui proposes cela car tu es prêt à lui prêter ton ouïe pour l'écouter. Tu te dis que savoir que d'autres ont connu des choses dévastatrices pour soigner tes propres cicatrices. Tu la regardes, tu lui fais un sourire amical, de soutien. Qu'elle peut se confier. De toutes façons, vous êtes coincés dans l'avion pour quelques heures. Parler peut aussi permettre de passer le temps.
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Re: des cauchemars envahissants ~ Lizther
Sam 5 Mai 2018 - 18:46



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DES CAUCHEMARS ENVAHISSANTS  ft GÜTHER & LIZZIE








Elisabeth luttait contre sa respiration dont elle ne parvenait pas à calmer les saccades. Si l’embarras qu’elle éprouvait avait le mérite de la distraire de son angoisse, la fraction de seconde nécessaire au clignement de ses yeux suffisait à ce que l’image du corps paternel ensanglanté qui semblait accrochée à ses paupières ne la replonge dans la terreur. Lizzie focalisa son attention sur son voisin qui se présenta à son tour. Elle lui répondit tout en défaisant sa ceinture de sécurité, comme si ce ridicule bout de nylon tressé était responsable de l’irrationnelle sensation de suffocation qui la submergeait.  « Non, j’ai ... j'ai une correspondance pour Munich. J’habite là-bas. » Le simple fait d’être en interaction avec l’un de ses congénères avait définitivement un effet positif sur elle. Fort heureusement, elle avait beaucoup d’entraînement en matière de discussions mondaines. Elisabeth aurait volontiers pu passer le reste du vol à discuter des alpes bavaroises, de la dernière exposition du Museum für Kunst und Gewerbe et de la construction de l’orchestre philharmonique d’Hambourg. C’était sans compter sur Güther qui l’invita involontairement à lui ouvrir une fenêtre sur son traumatisme le plus marquant.

Lizzie resta silencieuse l’espace d’un instant. La proposition de son voisin la troublait tellement qu’elle focalisait son attention, laissant à son corps l’opportunité de se calmer. Elisa était habituellement fort peu loquace lorsqu’il s’agissait de cet épisode de sa vie. Les quelques psychothérapies qu’elle avait entamées s’étaient d’ailleurs toutes soldées par un échec. Ses frères quant à eux étaient bien trop impliqués pour avoir la distance nécessaire à une écoute neutre. Elle avait fini par en parler à son compagnon dans des circonstances d’ailleurs tout à fait similaires, lorsqu'arraché au sommeil avec violence pour la cinquième nuit consécutive ce dernier avait réclamé des explications. Ses confessions n’avaient toutefois jamais été totalement sincères. Elle avait su enrober le cru d’un voile d’apparat qui le rendait tolérable. La souffrance qu’elle avait exprimée n’était pas tout à fait la sienne; tout comme sa propre personne, elle portait un masque. La douleur était socialement acceptable à condition qu’elle soit belle à regarder et celle qui lui rongeait les entrailles n’avait rien de sublime. Elisa savait qu’il lui fallait blâmer l’orgueil, la crainte d’exposer sa vulnérabilité, de ne pas être digne de son nom. C’était ce qui la retenait à cet instant précis.  « Je… j’ai besoin d’un verre. » Elle interpella le steward qui passait dans l’allée.  « Est-ce que je pourrais avoir un gin tonic s’il vous plait ? » Elle regarda l’homme s’éloigner puis plongea un bref instant ses yeux dans ceux de Güther. Pourquoi pas, après tout. Ils ne se reverraient probablement jamais et il n’avait pas à connaître son nom ni ses origines. Il serait stupide de passer à côté d’une occasion d’apaiser ses tourments.  

Elisabeth prit une profonde inspiration, fixant le siège devant elle.  « J’étais en train de discuter art contemporain à une soirée quand des coups de feu ont retenti. » C’était désormais dans la chair de sa propre paume que venaient s’enfoncer ses ongles.  « Un homme a été abattu. Il y avait du sang partout. J’ai cru que j’étais la prochaine. » Lizzie sentit une vague de frissons parcourir son corps. Elle laissa quelques longues secondes s’égrener, luttant contre l’émotion qui menaçait d’embuer ses yeux. Elle fixa à nouveau son voisin pour se persuader qu’elle n’était plus captive de ce moment et qu’elle était en sécurité. Il lui semblait toutefois qu’elle ne tremblait plus et qu’elle parvenait désormais à contrôler son agitation. Après un instant de réflexion elle décida d’en révéler davantage afin qu’il puisse comprendre l’ampleur de son attaque de panique.  « Pour être tout à fait honnête, ce n’était pas vraiment un rêve. C’était un souvenir. Ce jour là, j’ai vraiment, vraiment compris que je pouvais mourir. Maintenant, grâce à mes cauchemars, je ne l’oublie jamais. » Elisabeth ne se sentait pas tout à fait soulagée, elle avait plutôt l’impression d’avoir ruiné l’ambiance en imposant à un inconnu le poids d’une confession inappropriée.  



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