Meurtre en musique - Yuna

On ne se lève que rarement en songeant que son début de journée serait aussi surprenant. À peine arrivée à l'Opéra, Sunny avait entendu un cri. Un de ces affreux sons stridents d'où résonnaient panique et effroi. Abandonnant son bureau et l'emploi du temps pour cet avant dernier jour de répétition avant la grande première, la directrice du ballet s'était précipitée avec peine vers la scène. Sa vieille douleur à la jambe ayant décidé de la faire souffrir. S'attendant à encore découvrir qu'un des artistes avaient pris peur en voyant un simple rat comme il pouvait parfois en avoir lorsque les crus étaient si fortes que les égouts débordaient, inondant les caves de l'ancienne bâtisse. Même si on la craignait, l'asiatique avait du jouer des coudes pour passer l'attroupement qui s'était formé autour d'un...et bien une de ses danseuses sans vie. Ce n'était point un canular, il suffisait de regarder les visages en pleurs de l'équipe du spectacle pour le comprendre. Mais un décès naturel ne pouvait pas être la cause, pas aujourd'hui malheureusement. Si on ne trouvait aucune arme, plusieurs plaies dans celle qui était devenue un ange indiquaient qu'on lui avait retiré sa source vitale. Et depuis plus d'une heure, la danse macabre avait commencé. La police avait mis une demi-heure a arriver ainsi que l'ambulance et Sun Mi avait donc du gérer la vague de panique qui, après la stupeur, avait commencé à gagner la troupe. Utilisant des vulgaires rubans, la coréenne avait délimité une zone dans laquelle personne ne devait rentrer et elle avait intimé aux danseurs, musiciens ou techniciens de trouver une loge ou un vestiaire. Personne ne devait sortir. Et plus prévenante, elle avait donc réquisitionné un des surveillants avec qui elle était restée observer l'attitude de tous grâce aux caméras. Détective, elle ne l'était point mais elle pouvait au moins vérifier qu'on obéissait à ses ordres. Jusqu'à ce que les forces de l'ordre arrivent.

Depuis, assise sur un des fauteuils du premier rang, elle attendait. On lui avait affirmé qu'un inspecteur viendrait lui parler. De ce qu'elle avait pu voir, telle une spectatrice, c'était plutôt une femme qui viendrait lui poser des questions. Et elle s'en voyait heureuse. Non point car le prénom de la dame sonnait coréen mais car Sunny appréciait que la gente féminine puisse être représentée dans des milieux dit masculin. Les jambes croisées, le dos bien droit, notre amie observait donc sans réellement tenter de donner de sens à ce qu'il pouvait s'être passé. Comme déjà affirmé, elle n'était point enquêtrice et elle n'aimait guère faire des conjectures quand elle n'avait comme seuls indices que des ragots comme il y'en avait tant dans ce milieu.