Ethan - Ton-Datierung - Rien de tel pour faire un joli pied-de-nez

Quelle personne normalement constituée aurait pu ignorer cette scène incroyable où Patrick Swayze et Demi Moore se retrouvaient devant de l’argile ? Elle n'échappait pas à cette malédiction, à cet instant où l'amour transparaissait de chaque pore de la peau.

La trentenaire, d'ordinaire sans crainte devant de nouveaux défis, ressentit une nervosité grandissante en remarquant les deux files d'hommes et de femmes qui se faisaient face. Son air perdu attira l'attention d'une hôtesse qui s'approcha d'elle en proposant : « Bonjour, je viens voir si tout va bien ! Puis-je vous débarrasser de votre sac en échange de ce beau tablier de travail ? » Après avoir échangé son sac et son manteau contre le tablier, Adela noua ce dernier dans son dos et reçut un jeton numéroté. Puis, elle lui donna des instructions : « Maintenant, placez-vous dans la file de droite. Nous allons bientôt faire entrer tout le monde. C'est votre première fois ? » Un sourire suffit à Adela pour répondre, permettant à la jeune femme de lui expliquer qu'un post-it avec le numéro de sa table lui serait remis, à laquelle une autre personne se joindrait à elle. « Oh, c’est le jeu du hasard finalement. » « Vous ne pouvez pas imaginer ce que le hasard a prévu pour vous en venant ici. »

Une dizaine de minutes plus tard, Adela se trouva à la table 8, scrutant discrètement les personnes qui entraient, à la recherche du numéro inscrit sur un post-it. C'était à la fois étrange et angoissant, mais son naturel jovial parvenait à détendre les inconnus. Malgré cela, elle était anxieuse, ce rendez-vous ne lui évoquant pas de très bons souvenirs. Pour elle, rencontrer de nouvelles personnes signifiait potentiellement affronter les regards critiques sur son accent français ou les questions sur ses origines.

Son cœur manqua un battement lorsqu'elle remarqua Ezra. Elle se souvenait de lui pour l'avoir servi dans un café, avant d'être remerciée suite au retour du permanent. Elle se rappelait avoir fait tomber tout son sac à ses pieds alors qu'il repartait avec un café brûlant. Leurs regards s'étaient croisés, et elle n'avait pu détourner le sien, surtout quand il avait offert de lui payer un café pour s'excuser de sa maladresse. Ironiquement, c'était elle qui l'avait bousculé. Peut-être avait-il agi ainsi pour être poli et serviable. En tout cas, c'était un moment épique de le croiser dans ce contexte, mais elle détourna les yeux lorsqu'elle remarqua quelque chose qui pendait à son bras : une femme. Elle s'accrochait à lui comme on se tiendrait à une bouée de sauvetage. Peut-être avait-il senti son regard insistant, car elle détourna le sien et fit tomber une feuille d'instructions. Le meilleur moyen de disparaître temporairement et de détourner l'attention des curieux. Lorsqu'elle se redressa, une jeune femme se posta devant elle : « La personne qui a tiré ton numéro est allée aux toilettes, elle m’a demandé de te dire qu’elle arrive. » Adela sourit et acquiesça tout en se frottant les mains sur son tablier en soupirant. Elle avait donc quelques minutes supplémentaires pour opérer un demi-tour et disparaître dans la nature. Ezra, un homme dont elle n'avait pas arrêté de penser ces deux dernières années, arrivait toujours à la surprendre, peu importe l'endroit où elle pouvait se trouver. Décidément, elle avait des problèmes avec les hommes mariés. Elle manquerait presque de rire, mais à ce moment-là, on la salua pour signaler sa présence, alors elle répondit : « Hey ! Je m’appelle Adela et toi ? » Elle se rendit compte, à travers son propre champ de vision, qu'Ezra la regardait. Elle décida de se détourner en faisant mine de s’intéresser à ce qu'il y avait sur la table, puis elle demanda, suppliant : « Dis-moi que tu sais à quoi sert ce truc ? »

Si Adela pouvait s’attendre à retrouver Ezra dans ce genre d’activité, elle ne serait tout simplement pas venue. L’explication était simple, elle ne suivait pas cet homme même si les apparences pouvaient être trompeuses mais c’était le destin qui la poursuivait. N’importe où où elle allait, la trentenaire avait l’impression que leurs chemins n’arrêtaient pas de se croiser et cela était devenu presque flippant. En tout cas, le choc fut brutal, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs, avait été réciproque du moment où leurs regards s’étaient croisés. Heureusement, l’attention d’Adela fut interrompu par son binôme qui arrivait au même moment où la femme d’Ezra fut intriguée. Mais oui voyons, quelle est la personne qui rendait son mari si distrait à ce qu’elle était en train de lui dire. « Oh bordel ! Ethan ? Mais que fais-tu ici ? » s’étonna la brunette en étant tellement rassurée de voir une tête qu’elle connaissait et en même temps, concentrée sur autre chose alors qu’elle pouvait sentir deux paires d’yeux sur elle. « Bah écoute, je ne sais pas ce qui est réellement mon truc. J’aime bien chercher ce que je veux faire. Tiens, la semaine dernière, j’étais dans un salon de thé en train de faire de la peinture sur une tasse. » expliqua t-elle, en cherchant le terme de cette activité sans jamais vraiment le retrouver. Il fallait dire que la présence d’Ezra occupait l’esprit de la Thomas et la déstabilisait complètement. « Et toi, c’est ton truc ? » demanda t-elle en retour, comme pour exprimer le fait qu’elle n’imaginait pas du tout le Ethan qu’elle avait rencontré dans ce genre d’endroit. « Tu as l’air tellement plus serein que la fois dernière… Comment va ta sœur ? » demanda Adela en s’interrompant, comme pour reprendre une bouffée d’air vitale avant l’évanouissement par auto-asphyxie. Après, elle ne se doutait pas qu'en dehors d.un commissariat de police, les personnes se sentaient nettement mieux mais il avait l'air si triste et perdu...

Elle sourit, heureuse de voir qu’il ne la jugeait pas sur leur première rencontre. Il était dans la même situation mais elle ne savait pas pourquoi, son regard importait. « Oui, je suis vraiment contente de voir que tu es mon binôme au final. Je suis toujours en meilleure forme, sobre. » déclara t-elle avec un sourire taquin car depuis qu’elle avait fait un séjour en cellule de dégrisement, cela avait marqué un traumatisme même si elle avait pu rencontrer Ethan au même moment. Son cœur battait la chamade mais elle savait que c’était un brun, situé à quelques tables de ces derniers, qui perturbait son fonctionnement. C’était une chose qu’elle avait l’habitude de faire, voguer là où la vie la portait alors évidemment, cela pouvait surprendre beaucoup de monde mais cela l’amusait encore plus de surprendre : « Je suis une girouette, je ne reste jamais en place malheureusement. Depuis toute petite, j’en ai peur. » Et bien sûr, elle comptait lamentablement sur son binôme pour l’aider à manipuler ce genre d’outils. C’était que des chuchotements qu’elle pouvait percevoir et pourtant, le timbre de voix d’Ezra lui parvint comme le chant d’une sirène, sur quoi elle n’avait aucun contrôle. Un peu à contre cœur, elle tourna la tête pour suivre le son de sa voix mais elle coupa net le lien. La présence de sa femme lui donnait encore plus de raison pour s’arrêter net à s’imaginer quelque chose. Le pire dans cette histoire n’était pas cette image cruelle qu’il lui imposait, c’était qu’il faisait ce qu’il devait faire, passer du temps avec sa femme, renouer avec elle et vivre des choses nouvelles. Elle était jalouse, c’était certain et même si ce sentiment ne lui était pas inconnu, elle le détestait quand même. La jalousie n’était pas une amie, c’était un ange masqué. Bien sûr, la réponse d’Ethan l’ayant pris par surprise, elle revint à lui et éclata de rire : « D’un âne ? » Elle se cacha le visage : « Tu exagères, j’en sûr ! » Quand elle se calma, la Thomas se retrouva son sérieux : « Tu es kiné, mon dieu, j’ai perdu tout sens commun dans cette cellule. » Elle ne lui avait même pas demandé son métier, ces hobbies, ils s’étaient ouvert leur cœur aussi naturellement qu’ils ne se connaissaient pas. Et comme son secret était de mettre toujours les pieds dans le plat, elle se rappelait de son histoire de famille, notamment de sa sœur. En voyant le malaise, Adela voulait immédiatement s’excuser et s’en voulait d’être aussi insensible parfois. « Oh, je suis désolée pour toi. » Elle secoua la tête et pour occuper son esprit sur quelque chose, elle prit un autre outils entre ces mains et observa tout autour d’elle. Elle prit une profonde respiration et ajouta : « Tu dois avoir raison, ça doit être un travail de justesse, ni trop fort ni trop doux. Je pense que l’on va faire une belle équipe, toi et moi ! » Elle le posa et attrapa un paté ? pour la mettre sur une espèce d’assiette plate et en regardant à nouveau autour d’elle, elle trouva un mode d’emploi. Elle l’attrapa et sourit : « Oh regarde, quelle délicate attention d’avoir mis des images, au cas où ! » ironisa t-elle en faisant une mimique histoire de changer de conversation et focaliser les esprits sur autre chose. Et elle était honnête quand elle disait qu'elle était vraiment contente d'être avec lui. Il était si gentil et abordable, elle en oubliait peu à peu ce qui la taraudait. C'était tellement charitable pour une femme comme elle, lamentablement accroché à un navire déjà occupé par une autre femme. Elle n'allait pas semer la zizanie, elle n'aimerait pas qu'on lui en fasse autant et la trahison était si difficile à oublier. Elle en payait encore les frais dans son célibat éternel.