(LILRICH) You and I were, you and I were fire, fire, fireworks

Hambourg commence peu à peu à faire partie de toi, d'une façon à laquelle tu ne t'attendais pas. Tu as même fini par passer plus de temps avec ta belle famille. Avec Adelaïd, les choses ont été simples, pour autant, tu n'as jamais vraiment passé de temps avec les autres membres de ta nouvelle famille, ce que tu fais au fur et à mesure. Après tout ce temps à t'être installée ici, ce n'est pas plus mal qu'enfin tu fasses le pas vers la fratrie d'Ulrich et c'est avec le sourire, d'ailleurs, que tu as passé du temps avec lui. Tu te rappelles encore vaguement être rentrée l'esprit serein quand, sur la recommandation de ton mari, tu t'es par hasard retrouvée à faire du kayak avec Tomas. Toi qui as une famille tout ce qu'il y a de plus dessoudée, tu trouves enfin des points positifs, en dehors d'Ulrich bien entendu, à l'avoir rejoint à Hambourg quelques années auparavant.

Lorsque tu es rentrée, ce jour-là, de ta journée de travail, tu as simplement posé les clés dans le pot à cet effet dans l'entrée. Tu t'es déchaussée sans un bruit et t'es séparée de tes vêtements d'hiver, qui te donnent vite l'impression d'être dans un four quand tu arrives dans votre maison. L'endroit est cosy et vous n'avez pas l'obligation de dépenser des fortunes en électricité pour le chauffer. Par habitude, et en entendant d'où venaient les bruits signifiant la présence d'Ulrich, t'as attaché tes cheveux, passé du gel hydroalcoolique sur tes mains, réflexe quotidien, et l'as rejoint dans la cuisine, passant tes bras autour de sa taille.

- Bonjour toi. souffles-tu dans un sourire avant de déposer tes lèvres sur sa joue et de le libérer pour qu'il puisse être libre de ses mouvements alors qu'il était occupé avant que tu n'arrives. Comment a été journée ?

En vérité, de n'avoir entendu que des bruits signalant la présence de ton mari et de personne d'autre, ton sourire s'est vite étiré. T'adapter à Hambourg, c'est aussi prendre le temps de profiter du fait de n'être là qu'avec ton mari et personne d'autre. L'idée de rester chez vous à ne rien faire de la soirée est plutôt plaisante alors que tu le salues doucement.

Comme chaque fois que tes yeux se posent sur lui, ton coeur rate un battement. Peu importe le temps depuis lequel vous êtes ensemble, Ulrich arrive toujours à te couper le souffle avec un sourire. Tu ne peux pas t'empêcher de lui lancer un regard réprobateur devant le café qu'il s'est fait couler, mais tu ne diras rien : lancer les hostilités n'est pas dans tes plans pour la soirée et si tu préfèrerais qu'il se boive une infusion ou de l'eau, tu te doutes à ses écouteurs qui se meuvent légèrement qu'il vient de les poser et, par conséquent, qu'il travaillait encore quelques instants auparavant. Ses propos viennent confirmer ça et étirent tes lèvres en un petit sourire entendu.

- Tu ne m'auras pas, c'est toujours non, je n'ai pas de congés pour la prochaine convention Star Wars, le taquines-tu sans aucune retenue tout en sachant bien qu'un jour ou l'autre tu devras lui dire oui à ce sujet. Alors tu hausses les épaules en revenant au sujet. Pas grand chose de très intéressant, aujourd'hui. On discute encore prototypes et personne n'est d'accord, pour ne pas changer. Mais j'ai la sensation que Hedwig - tu sais ma collègue qui a eu des triplés l'an passé - tient quelque chose d'intéressant. On verra à la prochaine réunion. Bref, rien de fou, si ce n'est que le génie de cette femme n'est pas assez reconnu.

Tu tournes la tête en direction du salon et tu souris davantage encore.

- Tu as fait un peu de rangement ? Tu n'as censément pas besoin qu'il te réponde : tu le vois. Outre le fait que tu n'as pas eu le temps de ranger certaines de tes affaires, tu sais que tu as aussi ce tic de ranger tout ça à ta façon, et qu'il s'y essaie pour t'aider au maximum, mais même à toi, ta propre logique t'échappe. Merci mon coeur, souffles-tu avant de te servir un verre d'eau. Tu t'appuies contre le plan de travail et t'efforces de sourire. C'est quand même pas pour que je change d'avis, hein ? Bon, tu pousses le bouchon un peu loin, c'est vrai, mais ça t'amuse, pour le coup.

Ce que tu ne pourras jamais nier, c'est qu'Ulrich remplit bien des cases à cocher dans votre relation. Celle de mari, bien entendu, la première en tête de liste, mais aussi celle de complice en toutes circonstances. À ceci près que vous n'avez pas toujours ni les mêmes disponibilités ni les mêmes envies. Et pourtant, si tu n'es pas forcément une grande fan de Star Wars, du moins pas autant que lui, tu es en mesure d'accepter de l'accompagner à une convention. Mais pas cette fois, alors même que tu n'es pas en mesure de poser des jours de repos sur la date de celle-ci. Tu hausses les épaules.

- La prochaine fois, je te le promets. Tu gardes ton sourire, t'efforçant de ne pas montrer ta lassitude à l'idée de ne pas avoir les congés que tu voudrais prochainement. Mais en étant sur le projet sur lequel tu travailles, même s'il n'est encore qu'à l'étape de prototype, tu sais que tu n'as pas le choix. Vous êtes plusieurs dessus, c'est un fait, mais la priorité va à ceux qui ont des enfants. Et ce n'est pas votre cas, du moins pas pour l'instant, en tout cas.

Une lueur d'attendrissement apparaît dans tes yeux quand tu réalises qu'il n'est, l'espace d'un instant, pas vraiment présent, là, avec toi, mais ça ne te dérange pas. Parce que tu sais que tu parles toujours de tes collègues comme s'il était au courant de tout, par habitude. Quand il s'approche de toi, tu passes également tes bras autour de sa taille.

- Merci, mon cœur. Tu ris avec lui. Peut-être pas pour la convention, mais en effet, tu es en droit de me corrompre pour ce que tu veux, du coup ! Tes yeux se lèvent vers lui et se mettent à briller comme un matin de Noël. Oh, vraiment ? Totalement ! Tu veux qu'on la commande ou qu'on la fasse nous-mêmes... ?