Now i wish we never met, cause you’re too hard to forget.. | pv

Il a fallu qu’elle tombe amoureuse du seul homme qui fuit les relations sérieuses. Divorcé et père célibataire, elle peut comprendre qu’il n’avait pas envie de se reprendre la tête maintenant qu’il est enfin sorti de tout cela, mais quand même. Elle ne peut que s’en prendre à elle-même, à songer qu’elle aurait pu le songer sur sa vision de la vie et surtout d’elle. Qu’il ne la voit plus comme une collègue avec qui il passe du bon temps au lit le soir, mais comme celle qui aurait pu lui faire redécouvrir le réel bonheur. Ou pas Moïra, tu regardes trop les films d’amour.

Tourner la page lui semble la chose la plus évidente à faire, mais aussi la plus compliquée selon elle. Il lui propose de sortir dîner demain. Comme par hasard, ça tombe en plein pendant la St Valentin et Moïra est une femme honnête : elle a des projets alors elle le lui dit. Elle en est mal à l’aise d’ailleurs alors qu’elle n’a rien à lui prouver ou justifier en face de lui. Sa réaction ne se fait pas attendre, Andrew est désarçonné et surpris, il ne peut pas lui cacher. Elle se pince la lèvre, assez gênée mais son malaise disparaît rapidement lorsqu’il réagit de cette façon.

« J’te demande pardon ? C’est le type qui se tape tout qui se bouge ici dans cet hôpital qui ose me faire un reproche ? »

Elle soupire. Lui qui voulait essayer de faire la paix, c’est raté parce qu’elle fronce les sourcils, ne supportant pas ses insinuations.

« Ca le serait réellement, j'pense que la rumeur serait arrivée à tes oreilles. J'ai pas à me justifier devant toi enfaîte : je te dois quelque chose ? je t'ai promis fidélité jusqu'à ce que la mort nous sépare ? Ôtes-moi d'un doute à ce sujet ! »

Tomber amoureuse d’un mec en plein divorce et père de famille. Fallait bien sûr que ça lui tombe dessus. Moïra a le chic pour se mettre dans de sales histoires et en voici une nouvelle fois, la preuve-même. Elle qui a toujours rêvé que son père la conduise à l’autel dans sa belle robe blanche et de fonder une famille, l’âge commence à tourner et ces espoirs n’existent plus vraiment. Elle n’a plus envie de se faire des films ou de se prendre la tête pour des personnes qui n’en valent pas la peine. Pendant un moment, elle s’est obstinée à garder Andrew dans ce cercle des personnes qui justement valent le coup, mais elle commence à accepter avoir eu tort sur ce point-là. Sentiment horrible pour une têtue comme elle est que d’admettre qu’elle s’est attachée à la mauvaise personne.

Le cœur de Momo se serre et bat la chamade en même temps lorsqu’il lui propose d’aller dîner le lendemain. Etonnement, un soir de Saint-Valentin. Elle aurait pu accepter comme si de rien n’était, depuis le temps qu’elle attendait cela, mais sa raison prend le dessus sur tout le reste. L’occasion pour elle de lui annoncer qu’elle voit quelqu’un en ce moment – rien de sérieux, du moins elle se laisse le temps pour tourner la page. Moïra fronce les sourcils en captant sa réaction, forcément ça ne lui plaît pas et elle a le droit à une crise de jalousie au passage. Venant de lui, c’est ironique et elle a un petit rire nerveux.

« Réellement, tu veux aller sur ce terrain-là ? Tu risques de vivement te bruler Mc Loghan ! »

Bien sûr qu'elle est touchée par tout ça, et le fait qu'il s'énerve ça devait lui prouver qu'il a toujours un quelconque intérêt pour elle mais c'est trop tard. Moïra aussi est piquée.

« Comment ai-je pu être aussi aveugle pour m'attacher à quelqu'un comme toi... » murmure-t-elle, les yeux brillants alors que les propos bien sûr lui arrivent à la figure. Elle le laisse partir et finit par rentre chez elle, aucune envie de parler à qui que ce soit. Elle s'excuse même auprès de son petit-ami qui voulait la voir, mais la brune a besoin d'être seule. Il faut aussi qu'elle se repose parce qu'elle bosse toute la journée le lendemain avant de quitter l'hôpital à dix-huit heures pour le rejoindre au restaurant.