Please. Do. Something. || KARLKE

« Honnêtement Maman, qu’est-ce que tu penses que ça va changer ? » Tu soupiras au téléphone pouvant te permettre de rouler des yeux étant donné que tu étais seule dans ta chambre. Toi qui avais prévu de te coucher tôt ce soir-là, tu avais reçu un appel presque en panique de ta mère. Elle avait tellement pris de temps à s’expliquer correctement au téléphone que tu avais cru de longues secondes qu’il était arrivé quelque chose à un membre de ta famille. Non, pas du tout. Ta mère était désespérée tout simplement. Son plafond avait été atteint et elle avait besoin de vider son sac à quelqu’un. Ce quelqu’un ce fut toi. Alors tu l’avais écouté déblatérer contre ton grand-frère ne pouvant t’empêcher de soupirer de temps en autre, de rouler fortement des yeux et de rire par instant. « Oui, oui. Je te promets, je vais lui parler. » Tu n’avais pas particulièrement envie, mais c’était la seule façon de calmer ta mère un peu. Pourquoi Karl t’écouterait toi ? À son âge, il serait difficile de le changer et tu n’avais pas envie de le faire non plus. Karl restait Karl, tu n’avais pas à décider pour lui, mais en même temps… Tu pouvais comprendre tes parents d’être au bout du rouleau. Karl était le seul qui n’avait pas encore volé de ses propres ailes et – surtout- ne semblait pas avoir en plan de le faire. Avoir la patience nécessaire, tu aurais pu proposer à ton frangin de venir vivre chez toi quelque temps. Ta maison était bien vide depuis ta séparation, mais tu préférais mourir que d’avoir ce nid à microbes chez toi. Tu préférais encore lui payer son propre appartement que de l’avoir chez toi. Oh… Ça pourrait être une idée tien… Mais était-ce vraiment la solution ? Entretenir ton frère pour libérer tes parents ? Hmm… Tu allais devoir réfléchir à tout ça. La nuit portait conseil, non ? Tu terminas l’appel avec ta mère avec des tonnes d’idées en tête ce qui ne t’aida pas à t’endormir rapidement. Tu tournas beaucoup dans ton lit au point de maudire ton frère. Tu risquais d’être boudeuse le lendemain et ça serait entièrement de sa faute.

Tu ne tardas pas le lendemain. Tu te réveillas en début de matinée, tu te préparas pour partir et tu arrêtas même dans un McDonald pour prendre deux petits-déjeuners. Qui pouvait dire que tu étais une mauvaise personne ? Personne, vraiment. Tu étais attentionnée comme humain. Comme prévu avec ta mère, tes parents étaient absents pour te laisser engueuler ton frangin à ta guise. Tu ne savais toujours pas ce que ta mère espérait comme miracle, mais tu pourrais dire que tu avais fait ton effort. Tu n’étais pas certaine de t’engueuler avec qui que ce soit. Tu continuais de te dire que ce n’était pas ton rôle. Bref, tu allais voir comment ça allait se passer. Comme si c’était toujours chez toi, tu pénétras dans la maison familiale pour y atteindre la chambre de ton frère. Sans surprise, la porte était fermée. Tu frappas fortement à cette dernière – tu l’aurais défoncé avec un coup de pied, l’effet aurait été le même -. « Debout là-dedans! Il est 14 heures. Je t’ai apporté le petit-dej’ grand flanc. » Complètement faux, il était tout juste 9h, mais tu sentais qu’il allait pas t’apprécier de le réveil si tôt et sans raison. « Mets un boxer au moins. J’ai autre chose à faire que cauchemarder. »