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gare à la crise de la quarantaine
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Mar 20 Mar 2018 - 14:23
« A moins que ce soit un appel de Lagerfeld lui-même, je ne veux plus entendre parler de vous jusqu’à demain. » Il a toujours l’air de plaisanter quand il lance cette phrase à ses employés au sein de l’agence. La preuve en est qu’il y a quelques maigres sourires, des têtes qui se hochent. Ils savent pour autant que Kieran est sérieux. Le moindre appel susceptible de le déranger, le moindre mail envoyé qui ressemble à autre chose qu’une urgence de leur part, et ils peuvent être sûr de regretter leur geste. Il n’est pas patient Kieran, encore moins habitué à travailler en équipe. Et même si son boulot représente beaucoup pour lui, une fois qu’il passe le pas de la porte, alors mieux vaut l’oublier. Surtout ce soir, quand ses pas le mènent droit chez Ema. Ou plutôt chez lui, un appartement qu’il lui paye sous prétexte d’être sûr que son fils a ce qu’il mérite. Sa mère peut s’en réjouir ; elle se retrouve avec un plus bel appartement que ce qu’elle pourrait se payer. Bien situé, tranquille, éclairé, moderne. Tout ce qui lui est demandé, c’est de l’habiter et l’entretenir. C’est un compromis qui est bénéfique pour eux deux. Depuis le temps, ils ont même fini par s’y habituer. Elle a étalé ses affaires dans chaque pièce, a personnalisé la décoration, et lui n’a plus qu’à se pointer quand bon lui semble.

Comme ce soir par exemple. Il est presque 22h, il est encore coincé dans sa chemise et sa cravate même pas desserrée. Il ne se voile même pas la face ; aller chez Ema n’est pas juste par simple plaisir de savoir comment elle va, ou de voir Samson. Vu l’heure, le gamin dormira. Pas elle. Ils pourront peut-être discuter un peu et qui sait. Il n’avait pas envie de perdre du temps à chercher de la compagnie pour ce soir. La blonde connaissait l’exercice, quand bien même elle essayait de mettre de la distance entre eux. Alors non, Kieran ne se prive pas de pénétrer dans l’immeuble, de grimper les étages et d’ouvrir la porte avec sa clé. Mais à peine le pied mis dans l’appartement, il y a quelque chose qui ne va pas. Les lumières sont encore allumées dans le salon, alors qu’Ema n’y est pas. Cuisine vide, salle de bains éteinte. La chambre de Samson est soigneusement fermée. Le souci, c’est que la jeune femme a cette manie de tout éteindre avant d’aller se coucher. En plus de ça, elle ne dort jamais à cette heure-ci. Les conclusions se font aussi rapidement que la vitesse avec laquelle ce son étouffé parvient à ses oreilles. Il sait pertinemment ce qui est en train de passer.

Le visage impassible mais une fureur sourde qui rend la respiration difficile, il s’avance silencieusement, pousse la porte de la chambre. Tout ça pour voir un dos masculin écraser Ema, grogner au rythme de son bassin. Pendant un instant, il perçoit même le visage déformé par le plaisir de la blonde. Heureusement pour elle, ça ne dure pas. Elle est la première à le voir, à sentir sa présence. Pas assez rapide pour pouvoir dire quoique ce soit néanmoins. Kieran attrape brusquement l’intrus par les cheveux, le tire puis le balance à terre. « Tu devrais décider des traînées que tu décides de baiser. Celle-là est hors d’atteinte, surtout chez moi. Dégage. » Il se relève, prêt à rétorquer. Mais le brun qui fait un pas vers lui semble trop menaçant pour prendre le risque. « Ok, j’me casse. » Il grogne, se relève, ramasse ses vêtements et sort de la chambre sans demander son reste. On entend rapidement la porte d’entrée claquer, les laissant seuls. Supérieur et méprisant au possible, il s’avance, reste immobile à la toiser. Elle est nue, transpirante, et ça l’écœure. « Donc c’est ce que tu fais de tes soirées ? Tu t’envoies en l’air une fois que notre fils est couché dans la pièce à côté ? T’as donc aucune estime de toi ? » Au moins, elle avait réussi. Il n’avait plus la moindre envie de la baiser ce soir.
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Re: wake up call [Ema]
Mar 20 Mar 2018 - 16:04

Tu n'avais pas envie d'être seule. Non, pas ce soir. Lazlo occupé, Samson déjà endormi. Cette solitude te pèse, et tu tournes en rond. Donc bon, quand ce type t'envoie un message, tu ne refuses pas qu'il vienne boire un verre à l'appartement. Evidemment que tu sais qu'il ne se précipite pas chez toi juste pour ça. Evidemment, tu sais qu'il a une autre idée derrière la tête. Et franchement, ça ne te déplaît pas. Tu aimes plaire. Tu aimes passer du bon temps. Et tu as envie de profiter de ça. Ouais, tu veux profiter de la vie. Ce que tu n'as pas fais en dix ans ; tu le rattrapes depuis qu'il t'a quittée. Enfin, si on considère que ce couple était officiel. Ce qui n'était pas le cas. Bon, faut l'avouer, il n'y va pas par quatre chemins. Non, il va droit au but et vous finissez rapidement dans ta chambre. Tu n'entends pas la porte d'entrée s'ouvrir. Tu n'entends pas l'intrus qui s'immisce dans ta chambre. Non, tu ne le remarques que trop tard. Tu le vois seulement alors qu'il se tient droit devant le lit. Bordel.

Tu n'as pas le temps de rien dire. Il choppe déjà le type et l'écarte de toi. Il le fout littéralement à la porte. Le menace, et te fait passer pour la pire des salopes. Le type a perdu ses couilles quand il a lu dans le regard de Kieran qu'il ne valait mieux pas déconner. Et toi, tu n'as pas peur. Non, tu ne trésailles même pas alors qu'il claque la porte. Tu es restée immobile sur le lit. Encore dénudée. Trop dénudée. Et quand tu t'en rends compte, tu viens cacher ton corps avec le drap. Hors de question qu'il ait de quoi se rincer l'oeil, le salaud. Ça ne te dérange pas que Samson soit dans la chambre à côté lorsque c'est toi. Bordel, il croit qu'il y en a que pour lui ? Il se met le doigt dans l'oeil, le brun. Tu as décroché, et heureusement. C'en est terminé d'être la gamine naïve. Tu n'as plus seize ans. Tu n'es plus la même. Et tu n'as pas besoin de lui. Enfin, ça, c'est ce que tu veux faire croire. Tu essaies de t'en persuader. Mais au fond, tu es toujours cette enfant des rues. Au fond, tu lui appartiens toujours. Tu voulais quoi, Kieran ? La question, tu ne sais pas vraiment pourquoi tu la pose. Tu connais déjà la réponse. Il ne voulait rien. Rien de particulier, en tout cas. Et tu n'as pas ton mot à dire à ce sujet. Tu ne l'as jamais eu, tu ne l'auras jamais. Ça sort comme un reproche. Et c'en est un. Tu en as marre qu'il débarque en plein milieu de la nuit. Tu en as marre qu'il débarque quand il le désire. Et sans prévenir.

Tu te redresses finalement, étirant ton bras pour venir prendre ton paquet de cigarettes. Ta chambre, c'est ton endroit à toi. Ta bulle. La seule pièce où tu t'autorises de fumer. Parce que Samson n'y est pas. Parce que tu ne lui nuis pas encore plus. Une cigarette que tu glisses entre tes lèvres. La fumée qui fait doucement sa place dans la chambre. Tu en veux une ? Tu demandes finalement. C'est lui qui finance, après tout. Ce n'est pas pour rien s'il se permet ces visites surprises. Ici, c'est chez lui. Et il sait te le rappeler.

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Re: wake up call [Ema]
Sam 24 Mar 2018 - 0:06
Il sent les nerfs qui se tendent, menacent de lâcher. Tout est une question de contrôle chez Kieran, depuis toujours. On ne le verra jamais totalement sortir de ses gonds, et c’est bien la seule chose qui le retient d’éclater le crâne de l’autre salaud contre le mur jusqu’à ce que son crâne soit bien trop dérangé pour un jour ne serait-ce que repenser à Ema. Il ne va pas mentir, il est furieux. Et à peine entend-il la porte claquer qu’il se retourne vers la blonde, l’envie qui le prend à la gorge de lui faire regretter ce qu’elle vient de faire. En commençant par lui retirer ce regard provocateur du visage. Elle est insolente, lui parle en oubliant qu’elle lui doit tout. Sans lui, elle ne serait pas ici. Elle ne dormirait pas dans ces draps hors de prix, ne se la coulerait pas douce dans un appartement qu’elle n’aurait jamais pu se payer s’il n’avait pas boosté un peu sa carrière. A la place, elle fait son ingrate. Et bon sang, ce que ça l’irrite. « N’oublie pas à qui tu parles. » Il pointe un doigt accusateur, la fusille du regard. Bien sûr que non ça ne le dérange pas quand c’est lui qui la saute. Parce qu’il avait gagné ce droit, elle le lui avait accordé. Elle pouvait bien se refuser à lui maintenant, il continuait de la tenir, d’être celui qui pouvait décider de la mettre dans la merde en une fraction de seconde. Il pourrait arrêter de payer, cesser de lui proposer des contrats, entraver les contrats. Ou s’arranger pour la faire miroiter juste pour captiver son attention et la tenir en haleine jusqu’à ce qu’elle se retrouve fauchée, n’ait plus d’autres choix que d’aller être caissière ou femme de ménage. Il en profiterait pour toucher deux mots à son avocat et récupérer la garde de Samson. Oui, il pourrait le faire, juste par simple plaisir de lui faire mal. Ce serait dommage, surtout considérer le fait qu’il était venu pour elle à la base. A la place, il la retrouve nue, souillée par les effluves d’un autre homme. « Maintenant, plus rien. » Il ne réprime pas le dégoût. Quelle ingrate.

Et puis il y a la cigarette, à même le lit. La clope après le sexe. « Non. » Il ne veut pas de ses clopes, et il le lui dit sèchement, se mouvant plutôt jusqu’à la fenêtre pour l’ouvrir. L’odeur de tabac qui stagne dans une pièce ne lui plaît pas. L’odeur qui s’accroche aux cheveux de la jeune femme non plus. Mais puisqu’il ne compte plus l’approcher ce soir -ou du moins, pas par pur plaisir-, il préfère aller s’assoir sur le fauteuil à l’autre bout de la pièce, en face du lit. Sans la lâcher des yeux, il sort à son tour son paquet, en sort une qu’il allume. « Tu n’auras donc pas la décence d’aller te laver et te rhabiller. » Elle semble décidée à le décevoir sur absolument tous les sujets ce soir. Qu’à cela ne tienne. « Juste à titre d’information, si jamais tu reviens en cloque, tu es virée. Si tu t’affiches en couple avec un autre type aussi. » Il souffle la fumée, regarde les volutes disparaître au-dessus de sa tête. Il est en train de jouer de l’emprise qu’il a sur la vie de la brune, mais c’est bien loin de l’atteindre. « Qu’on soit clairs, je propose à mes clients des mannequins, pas des sacs à foutre ambulants. Tu ferais bien de garder ça à l’esprit. » Il lui avait trop offert pour qu’elle écarte les cuisses pour n’importe quel autre type que lui.
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Re: wake up call [Ema]
Lun 26 Mar 2018 - 13:35

Il est furieux, bien sûr. Tu le lis dans son regard lorsque vos yeux s'accrochent alors que l'autre type n'a pas encore remarqué sa présence. Bien sûr qu'il ne tolère pas cette image. Et toi, et bien ça t'est totalement égal. Tu as décidé de t'émanciper de ce taré. De ce bourreau qui te hante depuis des années. Huit ans. Ça fait huit ans que tu es sienne. A sa merci. Il gère ta vie. Tant professionnelle que personnelle. Et toi, tu ne le supportes plus. Kieran t'exaspère. Kieran te rend folle. Et tu as besoin de t'émanciper de ce type. Cette relation plus que toxique. Tu en viens même à te demander comme tu as pu tomber amoureuse de lui. Comment tu peux le haïr et l'aimer dans la même fraction de seconde. Alors, ton jeu à toi, c'est de le provoquer. C'est de lui faire croire qu'il n'a plus aucun impact sur toi. Qu'il n'en aura plus jamais. Bien sûr que tu es effrayée lorsqu'il pointe ce doigt accusateur vers toi. Tu sais qu'il est capable du pire. Tu sais qu'il aurait pu tuer ce type devant tes yeux s'il avait porté ses couilles cinq secondes. S'il n'avait pas fuis comme un lâche. Bien sûr que tu sais qu'à présent, c'est sûr toi qu'il va déverser toute sa colère. Alors, ouais, tu as peur. Tu as peur de ce qu'il peut faire. Entre tes actes et tes mots ; tu le provoques davantage. A un psychopathe imbu de sa personne. Ouais, c'est à ce type de personne que tu t'adresses. Qu'il ne se voile pas la face, son chantage ne fonctionne plus sur toi. Et puis, vient la question. Celle dont tu connais déjà la réponse. Tu sais qu'il n'est pas là pour Samson. Ni réellement pour toi. Non. Kieran, il veut juste ton corps. Il veut juste que tu subisses, que tu te taises. Alors, au fond, tu es bien contente qu'il ait ce regard qui en dit long. Celui qui prouve que tu le dégoûtes. Au moins, tu es certaine qu'il ne te touchera pas ce soir. Alors si tu ne veux plus rien, tu connais la sortie. Insolente.

Mais on ne va pas se mentir, ça te fait du bien d'agir ainsi. Alors, tu joues la pudique. Celle qui couvre son corps du drap. Celle qui sort une cigarette. La clope après le sexe. Tu le regardes s'éloigner, s'asseoir un peu plus loin. Le message n'est pas passé. Tu t'en doutais, tu sais qu'il n'allait pas quitter l'appartement aussi facilement. Non, Kieran va te faire payer tes vices. Et à un prix fort, tu en es persuadée. Ses menaces, tu sais qu'il est capable de les mettre à exécution. J'me protège maintenant, je ne compte pas reproduire la même erreur qu'avec toi. C'est certain que tu fais attention, aujourd'hui. Tu aimes ton fils ; mais tu le considères toujours comme un accident. Tu l'aimes, mais tu détestes son père. Et tu sais que malgré lui, il vous liera toujours Kieran et toi. Malheureusement pour ta personne, tu n'es pas prête de te débarrasser du brun. D'un côté, être virée, ça peut avoir ses avantages. Tu penses à voix haute. Tu penses trop fort. Mais tu as envie de lui faire comprendre que toutes ses menaces te sont égales. Il disparaîtra peut-être de ton quotidien si vous n'êtes plus liés par ça. Tu hausses finalement les épaules, la fumée qui envahit doucement la chambre puis qui disparaît par la fenêtre ouverte. Et finalement, tu viens écraser ta cigarette dans le cendrier. Te levant finalement, le drap enroulé autour de ton corps. Tu permets que j'aille me doucher ou ta dictature ne le permet pas ? Tu souffles en posant le cendrier devant lui. Ton regard planté dans le sien. Et tu n'attends pas vraiment sa réponse puisque tu te diriges directement vers la salle de bain. Le drap que tu laisses s'échouer au sol, l'eau chaude qui vient brûler ta peau. Tu espères silencieusement qu'il est disparu à ton retour.

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Re: wake up call [Ema]
Ven 30 Mar 2018 - 22:35
Cela faisait plusieurs mois maintenant que leur relation avait changée, s’était mise à se détériorer. Elle avait décidé de s’émanciper de lui, ce qui le forçait à resserrer la bride. Débarquer chez elle, parfois même en pleine nuit, c’était habituel. La surprendre en plein acte avec le premier connard venu en revanche… Cela avait pour don de mettre à mal la patience de Kieran. La jeune femme ne semblait pas réaliser à quel point il n’était pas celui dont on peut se moquer. Elle était peut-être protégée par le fait qu’elle était la mère de son fils, qu’elle avait son lot de secrets répréhensibles sur leur relation, elle n’en était pas pour autant immunisée. Elle pouvait bien être spéciale à ses yeux, une fois les bornes franchies, il pourrait parfaitement la jeter. La seule différence serait qu’il prendrait un soin particulier à la détruire, juste pour évacuer un peu de sa déception et de sa frustration. Il ne se décrirait pas comme un psychopathe imbu de sa personne ceci dit. Cette allégation ne l’atteint pas, le fait plutôt sourire davantage. Pas ce genre de sourire avenant, mais plus le rictus mauvais. Attention, la belle. Ne t’en prends pas à plus fort que toi. « Je partirai quand je l’aurai décidé. » Elle a échappé à son contrôle, est allée s’envoyer en l’air, mais il reste maître de cette soirée. C’est avec un flegme particulier qu’il va s’assoir, allume la cigarette en la fixant lourdement. Maintenant couverte, elle est un peu plus agréable à regarder. Il se demande une minute ce qu’il pourrait bien faire. Il n’a pas envie de la sauter, de passer après un autre homme. Mais partir serait bien trop simple, bien trop arrangeant.

Au moins elle se protège. Chose qui le fait juste hausser des épaules. Il ne relève pas l’attaque. Samson a été une erreur pour lui aussi, et que ce soit avec Ema ou avec une autre, il n’a pas envie de repartir dans ce genre de responsabilités. « J’espère bien. Je n’ai pas envie d’expliquer à Samson que sa mère est allée faire la putain avec un autre homme, et que c’est pour cette raison qu’il se retrouve avec un demi-frère ou une demi-sœur. » Parce que si la belle devait être enceinte, il refusait l’idée que ce soit d’un autre que lui. Pas tant qu’il avait le grapin dessus, qu’il la désirait encore. Mais l’insolence le lasse. Plus il l’observe, plus il a envie d’utiliser une autre approche pour la rendre un peu plus docile. Lui en retourner une, serrer son cou gracile jusqu’à ce qu’elle s’excuse. Des pulsions qu’il ravale avec fierté, tant que c’est possible. Les mots suffisent encore, le chantage et la pression aussi. « Tu serais débarrassée de moi, certainement. Mais aussi de ton fils, de ton confort de vie. Je dois dire que je prendrais pas mal de plaisir à te voir aux abois, comme quand je t’ai ramassée il y a six ans. » Il aime lui remémorer ce souvenir. Lui rappeler qu’il l’a sortie de la rue, lui a offert tout ce qu’elle possède aujourd’hui.

Cette fille est une putain d’ingrate. Qui lui apporte le cendrier au moins. « Je ne veux plus sentir l’odeur de ce type sur toi quand tu reviendras. » Et il lui sourit, froidement. Lui fait miroiter un possible changement d’avis. C’est qu’une fois propre, elle pourrait probablement réussir à le faire bander et à le soulager de sa journée alors… Il la laisse partir. Ecrase ce qu’il reste de sa cigarette dans le cendrier au moment où elle claque la porte. Avec un flegme néanmoins efficace, il s’approche du lit, défait brusquement les draps. Il saccage le lit, jette négligemment à terre le drap housse, la grosse couverture, les housses d’oreiller. Il est hors de question qu’il dorme dans ces draps souillés. Elle refera le lit devant ses yeux. La chose faite, il attend d’entendre le bruit de l’eau pour se rendre dans l’arrière-cuisine, cette salle qui sert de rangement, de buanderie, d’un peu n’importe quoi. Le geste est vicieux, mais c’est à peine s’il cligne des yeux en coupant l’eau chaude. Il est hors de question que cette douche s’attarde, encore moins que ce soit un moment de plaisir. Cela éviterait qu’elle s’échauffe l’esprit sur de mauvaises idées. Avec un peu de chance, cela lui rappellerait également combien il pouvait être invivable quand elle décidait de jouer avec ses nerfs.

Il sait que ce ne sera qu’une question de minutes avant qu’elle sorte en trombe, comprenne qu’il était la cause de ce soudain refroidissement. Mais plutôt que d’attendre qu’elle sorte, enragée, il continue dans ce qui lui donne sa réputation de connard. Il pénètre dans la chambre de leur fils. Evidemment, le bambin est endormi. Mais ce gamin est facile à réveiller et caresser sa joue ne met pas beaucoup de temps à le faire réagir. Il papillonne des yeux, chouine un peu. Etre pris dans les bras de son père le calme rapidement. Il met son pouce dans sa bouche, cale sa tête contre l’épaule paternelle. Le bercer un peu le tient tranquille. « Bonjour bébé. » Kieran caresse doucement son dos, embrasse son crâne. Etre père, ce n’était pas son rêve. Ce n’est pas ce qu’il préfère au monde. Mais il adore son fils malgré tout, aime ces moments de contact facile. Dans la guerre qui opposait ses deux parents, il était indubitablement ce qu’il y avait de plus cher à perdre.
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Re: wake up call [Ema]
Sam 31 Mar 2018 - 15:09

Tu joues à l'insolente. A celle qui n'a pas besoin de lui. Tu as ouvert les yeux sur sa personne. Sûrement trop tardivement. Parce que tu es sienne, à présent. Parce que tu lui dois beaucoup, à Kieran. Et tu sais que cette émancipation sera difficile. Alors, forcément, tu t'amuses à le faire enrager. Tu t'amuses à lire dans son regard que tu le dégoûtes. C'est bizarre ce que tu peux ressentir. Ces sentiments qui se mêlent. Entre la peur et la satisfaction. Entre l'amour et la haine que tu peux lui porter. Il fait partie de ta vie depuis tant d'années. Et tu sais que ce sera toujours le cas. Parce que Samson vous lie à présent. Parce qu'il est inconsciemment ce qui te rattache à Kieran pour, certainement, le restant de tes jours. Et tu l'aimes à en crever, ce gamin. Même s'il fut un accident. Même si tu ne l'as pas toujours désiré. Maman protectrice, et peut-être pas toujours parfaite. Mais en tout cas, tu n'es pas prête à le laisser aux mains de son père. Alors, forcément, quand le brun vient te menacer de te retirer sa garde, ça ne peut que te mettre hors de toi. Tu veux vraiment que certains scandales éclatent au grand jour ? Tu as vraiment envie de prendre le risque que plusieurs filles dévoilent ton vrai visage ? On verra qui de nous deux sera dans la merde à ce moment là. Tu as des noms. Et surtout, tu as ton histoire à toi. Et tu en as des choses à raconter à son sujet. Kieran le sait. Alors s'il veut jouer à ça, qu'il en soit ainsi. Mais bien sûr que ce ne sont que des menaces. Jamais tu n'oseras, non. Tout simplement parce que tu es bien trop attachée à ce type, en réalité.

Et cette douche, elle te fait du bien. Tu pries intérieurement qu'il ait quitté l'appartement lors de ton retour. Mais c'est bien trop beau. Un fantasme. Et tu te rends compte que la bataille n'est pas terminé lorsque l'eau froide vient glacer ta peau. Bordel de merde ! Tu serres les dents. Mais tu ne lui donneras pas la satisfaction de te mettre hors de toi. Pas aussi facilement. Alors, forcément, tu termines ta douche. Et tu prends même un sacré bout de temps avant de sortir de la salle d'eau. Tu le connais, après tout. Tu sais qu'il veut simplement te faire sortir de tes gonds. Tu sais qu'il s'impatiente juste de te voir revenir en furie. Et toi, tu n'es pas prête à lui donner ce plaisir là. Si bien que lorsque tu sors de la pièce, tu as pris le temps de te sécher les cheveux et d'enfiler un simple t-shirt un peu trop large pour toi. Appartenant sûrement à Kieran, d'ailleurs.
Sauf que tu es un peu inquiète lorsque tu ne le vois pas dans la chambre. La vision du lit défait te fait serrer les poings. Peut-être que tu as finalement gagné cette bataille. Qu'il est simplement retourné chez lui, te laissant tranquille. C'est ce que tu te dis alors que tu fouilles déjà dans l'armoire pour sortir une parure de lit en grognant tout de même. C'est ce que tu imagines, jusqu'à entendre du bruit dans la chambre de ton fils.

Putain mais à quoi tu joues ? C'en est trop, cette fois. Tu sais qu'il l'a fait exprès. Réveiller Samson alors que le gamin dormait paisiblement. Et cette fois, ça te met hors de toi. Si bien que tu viens lui prendre le bambin des bras. Fous le camp avant que je t'en colle une devant ton propre fils. Et tu en es capable. Parce que tu es une maman ours. Parce que tu refuses qu'il puisse mêler votre fils à votre guerre puérile. Le gamin que tu bordes à nouveau, caressant ses cheveux bruns avant de te retourner. Kieran toujours là. Qu'est-ce que tu comprends pas, hein ? J'veux plus de toi, Kieran. Je ne suis plus ta chose. C'est terminé tout ça. Alors, va mettre ton grappin sur une autre ! Le ton de ta voix s'élève un peu. Et forcément que ça te ferait mal qu'il t'abandonne réellement. Mais au fond, tu sais que ce serait le mieux pour toi. Parce que cette relation t'est beaucoup trop nocive. Parce qu'il est un poison dans ta vie. Ton regard qui glisse à nouveau vers Samson, le gamin qui s'endort à nouveau. Alors, tu viens pousser le colosse jusqu'au salon. Hors de question qu'une dispute réveille à nouveau votre fils. Tu n'es plus rien pour moi. Hormis ce connard avec qui je dois un minimum cohabiter pour le bonheur de mon fils. Alors, vas te faire foutre. C'est la même rengaine depuis des mois. Depuis que tu as décidé de t'éloigner de lui. Depuis que tu t'es rendue compte que tu n'étais pas la seule. Tu te diriges vers la cuisine où tu viens ouvrir le frigo pour prendre une bière. La bouteille à tes lèvres, ton regard qui ne quitte pas le brun. Qu'on soit clairs, Kieran. On est plus rien l'un pour l'autre. Alors, si j'veux baiser avec la première personne qui passe, rien ne m'en empêche. Que ça lui plaise ou non.
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Re: wake up call [Ema]
Dim 1 Avr 2018 - 23:23
Peut-être que s’il était un peu plus attentif, un peu plus conciliant, leur relation irait mieux. Kieran pourrait potentiellement comprendre les états d’esprit de la jeune femme et sa sensation d’étouffer. Sauf que voilà, il n’était pas ce genre de personne. Il n’était pas un homme arrangeant, prêt à faire des compromis. Il savait faire preuve de respect, mais Ema ne respectait pas les termes du contrat et par conséquent, ne méritait pas une seconde qu’il fasse le moindre effort. Le temps ne fait qu’empirer la situation et pourtant, le brun a cet espoir absurde qu’elle finira par entendre raison et arrêter son cirque. Elle n’a pas à se plaindre, a une vie que des millions de femmes envieraient au plus haut point. Il lui donne les moyens d’affronter le monde sans avoir à se soucier de si elle faisait le nécessaire pour vivre le lendemain, et c’était déjà bien assez suffisant. Ça le frustre à un point qu’elle ne semble pas imaginer. En venant ici ce soir, il imaginait se glisser sous les couvertures, parler de banalités avant de l’embrasser et de relâcher la pression de sa journée. Peut-être même qu’il serait resté le lendemain matin, aurait apprécié la vue de l’appartement et aurait embrassé Samson avant de retourner à l’agence. A la place, il se fait menacer. Ça l’ennuie. C’est une chose à ne certainement pas faire. Evidemment, elle pourrait lui bousiller sa réputation. Pas sa carrière, pas sa liberté. Mais ce qu’elle avait à dire intéresserait les journaux et cela lui serait préjudiciable. « Tu avais ta majorité sexuelle, tu étais consentante, et il en était de même pour toutes les filles. Tu n’en trouveras pas beaucoup de crédibles pour témoigner derrière toi, ma belle. Tu sais pourquoi ? » Il s’approche, froid, mauvais. « Parce qu’elles sont toutes comme toi. Si elles n’avaient pas écarté les cuisses, elles ne seraient toujours rien aujourd’hui. La seule différence, c’est qu’elles l’ont compris et elle m’en sont reconnaissantes. » Il recule juste pour la laisser disparaître jusqu’à la salle de bain.

Il sait pertinemment que ses méthodes de faire ne sont pas correctes, qu’il agit comme un salaud, profite des beautés pleines de rêves et d’ambition. Mais il n’est pas un violeur, pas un pédophile, pas un escroc. Il n’avait qu’une seule parole et ça, personne ne pourrait le lui reprocher. Il est de ces hommes qui ont conscience de la réalité autour d’eux et qui dorment sur leurs deux oreilles malgré tout. Quand il dort, du moins. L’histoire avec Ema le contrarie, repousse sa nuit. Il le sait. Pourtant, en prenant Samson dans ses bras, il n’est pas énervé, pas tendu. Il agit naturellement, tel le père qui veut dire bonsoir à sa progéniture. L’enfant est tranquille dans ses bras, ne se plaint pas plus que ça de ce réveil inopportun. C’est un moment hors du temps pendant lequel Kieran se perd en contemplation, caresse les cheveux bruns de son fils, croise ses prunelles bien claires comparées aux siennes. S’il grandit rapidement, il est toujours minuscule. Il semble fragile. L’homme n’est pas fait pour être père, ne sera jamais parfait à ce rôle. Il sait néanmoins s’attendrir. Alors la bulle brisée par Ema qui débarque en furie, ça le fait grincer des dents. Il sort de ses gonds à la seconde où elle lui prend l’enfant des bras, bien qu’il n’en montre rien. « Tu baisses d’un ton. » Il a cette voix sombre, celle qui laisse imaginer ce qu’il voudrait lui faire. Mais pas devant Kieran. Jamais devant lui.

Il finit par sortir de la chambre afin que la querelle se termine loin des yeux et des oreilles du bébé. Il est celui qui referme la porte, ce qui lui vaut une bousculade de la part de la jeune femme. Elle aggrave son cas de seconde en seconde, alors une fois qu’elle s’est tue, bière aux lèvres, Kieran décide que c’est trop. D’un pas vif il s’approche, lui arrache la bouteille des mains pour la faire glisser plus loin sur le comptoir de la cuisine. Il bloque la blonde de tout son corps, plaque son avant-bras contre sa gorge pour lui couper le souffle, assez pour qu’elle ferme sa gueule et l’écoute. Il n’y aura pas de traces, rien dont elle pourra se prévaloir. « Ne m’insulte plus JAMAIS devant mon fils. » Il appuie un peu plus par simple plaisir de lui faire mal. Puis il desserre légèrement. Il ne compte pas la tuer. Ce n’est pas le but. « Tu ne veux pas apprendre la leçon, alors très bien. Je mets mes menaces à exécution. » Il se recule enfin, laisse un affreux sourire lui barrer le visage. « Tu n’as rien à faire dans cet appartement. Tu as dix minutes pour dégager d’ici. Sans Samson, ça va sans dire. Quel père laisserait une femme instable partir on ne sait où avec un bébé sous le bras ? » Il secoue la tête lentement. « Tu te démerdes comme tu veux. Mais ne remets pas les pieds ni ici, ni à l’agence. Je ne veux plus de toi. » Il jette un coup d’œil à sa montre, relève les yeux. « Neuf minutes. Et pense à me laisser les clés de la voiture. » Il croise les bras sur le torse, la toise. Elle voulait jouer, alors elle allait vite voir combien il pouvait lui manquer.
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Re: wake up call [Ema]
Lun 2 Avr 2018 - 2:13

Votre histoire aurait pu être beaucoup plus belle. Beaucoup plus solide. Moins compliquée, et tu le sais. Mais ça n'a jamais été aussi simple, vous deux. Tu rêvais d'une relation solide et stable. De quelque chose de beau. Tu as fantasmé sur un réel changement. Mais ça fait dix ans, et Kieran est toujours le même. Alors, ouais, tu as décidé de ne plus te laisser faire. Tu as décidé de t'éloigner de lui. Parce que tu as compris que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Pour toi, pour Samson aussi. Alors, forcément, tu sors de tes gonds lorsque tu le vois dans la chambre de votre enfant. C'en est trop. Et à tes yeux, ce n'est plus tellement de la pure provocation ; tu exploses littéralement. Tu ne mâches pas tes mots, tu balances ce que tu as sur le coeur. Tu ne souhaites pas réellement qu'il dégage définitivement de ta vie. Mais, bordel, tu as besoin de liberté. Sauf qu'il en a décidé autrement, Kieran. Et tu ne peux empêcher un léger couinement de s'extirper d'entre tes lippes alors que ta respiration se coupe. Tu devais bien t'y attendre à cette réaction là. Tu devais bien savoir que ça en finirait là. Ce n'est pas la première fois, ni la dernière sûrement. Mais, aujourd'hui, tu lis dans son regard qu'il ne déconne pas. Tu vois qu'il est réellement prêt à mettre ses menaces à exécution. Alors, en quelques secondes, tu as le temps d'imaginer ta vie sans lui. Sans Kieran, mais sans ton fils aussi. Non, c'est juste impossible que tu cèdes. Tu suffoques légèrement lorsqu'il relâche la pression. Ta main qui se porte à ta gorge, un toussotement. Tu as eu assez mal pour que quelques larmes perlent aux coins de tes yeux. Mais tu ne relâcheras pas la pression. Tu restes silencieuse, ton regard qui glisse sur le brun. Et c'est une énième provocation lorsque tu viens t'asseoir sur le plan de travail de la cuisine. Ta bière que tu récupères pour la terminer d'une traite. Tes yeux qui ne quittent pas la silhouette de Kieran.

Neuf minutes, ça donne à réfléchir.
Et tu aurais dû réfléchir.


L'inévitable se produit. Il te fout à la porte. Habillée dans la même tenue que lorsque tu es sortie de la douche. Un simple t-shirt qui couvre tes épaules. Et tu es totalement paumée lorsque tu te retrouves dans les rues de Hamburg. Lorsque les regards se posent sur toi. Tu as sûrement l'air d'une folle. Tu as sûrement l'air d'une gamine apeurée. Mais tu l'es. Parce qu'il n'a suffit que de neuf minutes de plus pour que ce type te coince dans cette ruelle. Peut-être un peu moins, même. Quelques minutes pour qu'il porte ses mains sur toi. Pour qu'il découvre ton corps malgré tes protestations. Juste assez pour qu'il vienne en toi. Pour qu'il réussisse à atteindre un septième ciel dégueulasse alors que tu sanglotes silencieusement. Tu peux hurler, crier, dire non ; ça ne change rien. Et tu as l'impression que l'éternité s'est écoulée lorsqu'il te relâche enfin. Alors, tu restes prostrée quelques minutes avant d'enfin de décider. Les images te hantent. Sa silhouette, son corps qui te rappelle celui d'un autre. Il lui ressemblait beaucoup trop. Le pas chancelant, tu te t'arrêtes plusieurs secondes pour vomir avant de monter les escaliers qui mènent à l'appartement. Ceux que tu viens de descendre en trombe ; sans -presque- aucun regret. Tu gravies les marches difficilement avant de t'adosser à la porte. Et tu te rends compte que tu saignes, Ema. Tu vois des hématomes sur tes bras, sur tes cuisses aussi. Sûrement qu'il y en a sur ton visage ou ton cou. Et tu ne sais pas vraiment pourquoi tu es revenue ici. Sûrement parce que c'est là, ta maison. Parce qu'elle est là, ta famille. Que tu le veuilles ou non.
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gare à la crise de la quarantaine
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Re: wake up call [Ema]
Mar 17 Avr 2018 - 15:33
Neuf minutes. C’est le temps qu’a mis Ema à commettre une erreur sans précédents. Neuf minutes, un enchaînement de soixante secondes à rester dans le silence le plus extrême. Elle le dévisageait avec cet air défi tandis qu’en face d’elle, il avait fini par croiser les bras sur son torse, l’observer avec un sourire poli. Il a patienté jusqu’à la dernière seconde, s’attendait à la voir flancher, revenir sur sa décision. Si elle l’avait supplié, s’était mise à genoux, peut-être qu’il aurait pu trouver une autre forme de punition pour qu’elle ne lui refasse plus jamais un tel affront. Mais Ema doit être sacrément comme, oui. Car rien ne vient. La façade insolente ne tombe pas. Et quand il repose les yeux sur sa montre, c’est trop tard pour elle. Calmement, il vient jusqu’à elle, l’agrippe par le bras, assez fermement pour lui faire mal. Si elle résiste, il n’y prête pas la moindre attention. Il ouvre la porte d’entrée, jette littéralement la blonde dehors. « Amuse toi bien. » Et il lui claque la porte au nez. Il peut entendre les pieds nus dans le couloir se diriger furieusement vers les escaliers. Elle a sa fierté Ema, un tempérament qu’il n’a jamais su dresser. Mais aujourd’hui, c’était de trop. Le seul désagrément qu’il en retient, c’est qu’elle lui a irrité les nerfs. Il était venu ce soir pour se détendre, et voilà que la mannequin a juste réussi à l’agacer.

Il ne dormira pas, ce soir. Peut-être qu’à une heure avancée de la nuit, il fermera enfin les yeux. Il ne sait pas trop. Alors il vaque à ses occupations, s’occupe l’esprit comme il peut. Cela commence par une douche, il quitte son éternel costume et sa chemise pour le confort d’un pantalon de pyjama noir et d’un tee-shirt blanc. Ces vêtements qu’il garde dans l’armoire, bien à la vue d’Ema. Juste histoire de lui rappeler sa présence même lorsqu’elle s’habille. Cela a un côté assez pervers compte tenu du fait que pendant des années, il avait contrôlé la jeune femme au point de lui dire comment s’habiller, comment se maquiller. Il ne comptait plus les fois où il était rentré un soir après être passé chez un couturier renommé pour lui jeter une tenue sur le lit et lui imposer de la porter pour sortir à son bras. Le milieu du mannequinat pouvait justifier ce contrôle strict. L’heure n’a plus d’importance. Dans le salon, Kieran allume l’ordinateur portable de la blonde, attend qu’il démarre. Il compte juste aller répondre à ses propres mails, risque probablement de s’égarer. Mais en revenant dans l’entrée pour fermer la porte à double tour -une vieille manie-, il y a ce bruit. Ce pleurnichement. Cela n’aura même pas duré près de 45 minutes. C’est avec un sourire narquois qu’il ouvre donc la porte, se retrouve face à la jeune femme.

Mais le spectacle est misérable. Effrayant. Elle est écorchée, abîmée, bleuie. La fierté fait demi-tour aussi sec, et c’est la colère qui prend le dessus. Quelqu’un avait osé la toucher. Avait profité de l’état de faiblesse de la jeune femme pour lui faire vivre l’enfer. Parce que comme une pauvre conne, elle avait préféré le mettre en colère plutôt que d’être un minimum raisonnable. Kieran ne desserre pas les lèvres, passe juste son bras derrière la taille de la blonde pour l’inciter à rentrer. Ce simple contact le dégoûte. « Viens. » Il retourne vers la salle de bain, lui inflige la lumière éclatante de la pièce. Elle ne peut rien cacher, pas même ses larmes qui continuent de couler. La fierté a bel et bien été brisée, mais ce n’était pas ce qu’il voulait. Avec une précaution qui le rend malade, il soulève le tee-shirt, l’incite à lever les bras pour la déshabiller. La culotte, probablement déchirée à cause de l’ordure qui a osé la toucher, tombe d’elle-même. La peau fragile a gardé des traces du passages des mains, des ongles, des dents. Du sexe. L’allemand sent sa mâchoire se serrer, son cœur s’animer sous la haine. Il fait son possible pour ne pas exploser. Sa main se pose sur la hanche blessée, l’incite à aller dans la baignoire. Il ne parvient pas à la regarder dans les yeux alors il s’occupe d’allumer l’eau, la régler sur une température chaude. Un moindre réconfort. « Je vais le tuer. » Et c’est dit d’une voix blanche. Mais c’est justement le moment pour ne pas douter de sa parole. Peu importe qui était cette personne ; il paierait.
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